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BULLETIN 27 - Parc naturel régional des Vosges du Nord

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croquez dans le paysage !<br />

Les vergers traditionnels de haute tige sont <strong>des</strong> éléments<br />

paysagers caractéristiques <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>naturel</strong> régional <strong>des</strong><br />

<strong>Vosges</strong> <strong>du</strong> <strong>Nord</strong>. Témoins de mo<strong>des</strong> de vie anciens, ils sont<br />

néanmoins aujourd’hui à la base de multiples expériences<br />

de valorisation. Consommer les pro<strong>du</strong>its issus de nos<br />

vergers, c’est contribuer à les préserver, et donc à préserver<br />

nos paysages … d’où le nom de cette nouvelle rubrique !<br />

Que se passe-t-il dans nos vergers et comment sont<br />

valorisés les fruits qui en sont issus ?<br />

C’est ce que nous vous proposons désormais de découvrir<br />

dans chaque bulletin, en mettant en lumière, à travers<br />

l’expérience d’un acteur <strong>du</strong> territoire, un aspect <strong>des</strong> filières<br />

locales : leur organisation, leurs évolutions, leurs difficultés<br />

et les moyens mis en œuvre pour les surmonter.<br />

Vous souhaitez faire connaître une entreprise, un artisan,<br />

une association qui valorise les fruits issus <strong>des</strong> vergers<br />

traditionnels ? N’hésitez pas à nous en faire part !<br />

lucile orliac<br />

valorisation <strong>des</strong> vergers traditionnels<br />

le pressurage <strong>des</strong> pommes alsaciennes n’a pas dit son dernier mot !<br />

Suite à l’arrêt <strong>du</strong> pressurage par les entreprises Réa puis Cidou en 2000, la situation paraissait claire pour tous : les pommes<br />

alsaciennes n’avaient plus leur place dans le difficile marché <strong>des</strong> jus de fruits in<strong>du</strong>striels. Pourtant rien n’est plus faux : si l’activité<br />

de pressurage a été délocalisée en Allemagne pour <strong>des</strong> raisons de coût, la collecte <strong>des</strong> fruits est quant à elle toujours d’actualité sur<br />

notre territoire. Les pommes alsaciennes sont même particulièrement prisées !<br />

A Sarre-Union, c’est la coopérative fruitière JUCOOP-ALSACE qui relaie cette demande pour le groupe Eckes-Granini France.<br />

Fondée en 1956 à Sarre-Union,<br />

JUCOOP-ALSACE emploie 7 personnes<br />

à plein temps et double ses effectifs<br />

chaque automne. La coopérative est<br />

le partenaire privilégié de la filiale<br />

française d’Eckes-Granini, qui possède<br />

une unité de conditionnement à<br />

quelques mètres de là. Le directeur<br />

de la coopérative, Johnny KRAU, explique : « le système<br />

coopératif est basé sur <strong>des</strong> relations de confiance entre<br />

partenaires. Les adhérents se regroupent pour avoir plus<br />

de poids dans les négociations et assurer leurs débouchés<br />

auprès d’une entreprise, dans notre cas Eckes-Granini France.<br />

En contrepartie, celle-ci s’assure à travers notre structure<br />

une certaine garantie d’approvisionnement. » Ce partenariat<br />

se tra<strong>du</strong>it concrètement dans la réalité par un contrat<br />

emphytéotique liant les deux structures. « JUCOOP-ALSACE<br />

garantit à l’entreprise la livraison de la totalité <strong>des</strong> fruits<br />

récoltés. En contrepartie, Eckes-Granini s’engage à acheter<br />

ces fruits, bien sûr, mais aussi à ne pas se fournir ailleurs…<br />

Même si les pommes ne sont pas toujours ven<strong>du</strong>es à un aussi<br />

bon prix que sur le marché, ce partenariat offre l’avantage<br />

d’écouler la récolte quoiqu’il arrive », tempère M. KRAU.<br />

Une fois le fonctionnement de cette filière éclairci, une autre<br />

question émerge. Reprenons notre exemple : Eckes-Granini<br />

pro<strong>du</strong>it tous les ans un volume de jus de pomme équivalent<br />

au pressage de 25 000 tonnes de fruits. Or JUCOOP-ALSACE<br />

ne lui fournit que 3 500 à 7 000 tonnes selon que l’on est<br />

dans une « année à fruits » ou pas, le complément étant<br />

assuré grâce à <strong>du</strong> jus concentré en provenance d’Europe<br />

de l’Est ou de Chine. Pourquoi les in<strong>du</strong>striels recherchent-ils<br />

<strong>des</strong> pommes alsaciennes alors même qu’une majorité <strong>du</strong> jus<br />

qu’ils commercialisent est à base de concentré ? « Il s’agit<br />

d’une question d’équilibre entre le goût sucré d’un jus et son<br />

caractère acide, explique Johnny KRAU (voir « Le Saviez-vous ? »).<br />

Les pommes alsaciennes apportent l’acidité nécessaire pour<br />

contrebalancer le goût très sucré <strong>des</strong> jus issus de variétés<br />

standard, c’est pourquoi elles sont recherchées par notre<br />

partenaire. » Sans avoir la prétention de fournir la totalité<br />

<strong>des</strong> besoins d’Eckes-Granini, la proportion de fruits que la<br />

coopérative devrait apporter pour assurer l’équilibre optimal<br />

sucre/acide <strong>du</strong> jus est d’environ 2/3. « Et nous sommes<br />

aujourd’hui loin de ces 17 000 tonnes environ ! » constate<br />

le directeur de JUCOOP-ALSACE. Pour s’approcher le plus<br />

possible de ce volume, et afin d’éviter aux particuliers de<br />

se déplacer jusqu’à Sarre-Union, <strong>des</strong> points de collecte ont<br />

donc été mis en place dans le Bas-Rhin (à Butten et<br />

Weislingen), le Haut-Rhin (à Saint Hippolyte) et certaines<br />

années en Moselle (à Kalhausen). Et le directeur d’ajouter<br />

« Tous ceux qui souhaitent valoriser leurs pommes de variétés<br />

traditionnelles sont les bienvenus ! »<br />

Si l’activité de pressurage in<strong>du</strong>striel n’a pour l’instant plus<br />

cours en Alsace, le débouché offert par ces jus de fruits existe<br />

encore pour nos pommes. Si elles apportent un « plus »<br />

largement reconnu aux jus obtenus, la reconnaissance n’est<br />

malheureusement pas au rendez-vous. Qui sait, en effet, que<br />

c’est à nos vergers traditionnels qu’un bon jus de fruits doit<br />

ses qualités ? Resterait donc à mieux qualifier ces filières<br />

pour que les variétés anciennes d’Alsace soient à l’avenir<br />

autre chose que <strong>des</strong> reliquats <strong>du</strong> passé mais <strong>des</strong> éléments<br />

avec lesquels ils faut compter dans la filière fruits.<br />

pour en savoir plus : jucoop-alsace<br />

JUCOOP-ALSACE / 13, route de Sarrebourg / 67 262 SARRE-UNION / Tél. 03 88 00 37 70<br />

Le Saviez-vous ?<br />

Les jus de fruits doivent avoir un rapport sucre/acide équilibré pour <strong>des</strong><br />

raisons gustatives.<br />

Cet équilibre est le plus souvent obtenu par le mélange de jus d’une<br />

même espèce, certaines variétés présentant une acidité plus marquée<br />

que d’autres. Ainsi, c’est l’assemblage de jus provenant de diverses<br />

variétés et origines qui permet d’obtenir le rapport sucre/acide qui<br />

répond aux attentes <strong>des</strong> consommateurs. En ce qui concerne les variétés<br />

d’Alsace Bossue (Rambour d’hiver, Reine <strong>des</strong> Reinettes, Eichelgold, …),<br />

elles se caractérisent de façon générale par une acidité marquée,<br />

indispensable pour contrebalancer le goût très sucré <strong>des</strong> variétés les<br />

plus communément pro<strong>du</strong>ites (Golden Delicious, Gala, Jonagold, …).

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