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Rapport validation EDD

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Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire<br />

Marseille, le 23 décembre 2008<br />

DIRECTION REGIONALE DE L'INDUSTRIE<br />

DE LA RECHERCHE ET DE L'ENVIRONNEMENT<br />

PROVENCE ALPES CÖTE D'AZUR<br />

67 – 69 AVENUE DU PRADO<br />

13286 MARSEILLE CEDEX 6<br />

DEPARTEMENT DES BOUCHES DU RHONE<br />

RAPPORT DE L'INSPECTION DES INSTALLATIONS CLASSEES PORTANT SUR<br />

L'ETUDE DE DANGERS DU CENTRE EMPLISSEUR BUTAGAZ A ROGNAC<br />

Objet<br />

Références :<br />

<strong>Rapport</strong> d'examen final de l'étude de dangers et portant sur l'appréciation<br />

de la démarche de maîtrise des risques<br />

Etude de dangers transmise à monsieur le préfet des Bouches du Rhône en<br />

date du 21 décembre 2007 par courrier référencé BOE-AD/MD<br />

Arrêté préfectoral N°98-2008 A du 4 juin 2008 et rapport associé<br />

<strong>Rapport</strong> interne DRIRE du 7 juillet 2008 portant sur l'analyse initiale de l'étude<br />

de dangers<br />

Compléments remis en mai, septembre, octobre et décembre 2008<br />

Réunions des 18 juillet, 14 octobre 18 novembre et 17 décembre 2008.<br />

P.J. :<br />

Annexe 1 : <strong>Rapport</strong> interne DRIRE du 7 juillet 2008 portant sur l'analyse<br />

initiale de l'étude de dangers<br />

Annexe 2 : Analyse des propositions de l'étude technico-économique<br />

Annexe 3 : Projet d'arrêté complémentaire visant à prescrire des mesures<br />

complémentaires de réduction des risques


Introduction :<br />

Dans le cadre de l'instruction de l'étude de dangers (<strong>EDD</strong>) pour la prescription du plan de<br />

prévention des risques technologiques (PPRT) sur le site de BUTAGAZ à ROGNAC, l'inspection<br />

des installations classées a demandé à l'industriel, après une analyse initiale du dossier, de<br />

revoir la méthode d'évaluation de la probabilité en s'appuyant sur des mesures de maîtrise<br />

des risques acceptables au sens de l'article 4 de l'arrêté du 29 septembre 2005.<br />

De plus, la gestion de la ressource en eau pour lutter contre les risques d’incendie n'étant<br />

pas précisément détaillée dans la version de décembre 2007 de l'<strong>EDD</strong>, il a été demandé à<br />

l'exploitant de reprendre le chapitre 9 de l’<strong>EDD</strong>.<br />

Enfin, par arrêté préfectoral en date du 4 juin 2008, il a également été demandé à<br />

l'exploitant de réaliser une étude technico-économique sur une réduction complémentaire<br />

des risques.<br />

Tous les compléments demandés ont été remis au plus tard le 17 décembre 2008 et sont<br />

analysés dans le présent rapport.<br />

Evaluation de la probabilité des phénomènes dangereux :<br />

• Rappel du contexte :<br />

L'analyse de l'évaluation de la probabilité fait l'objet du chapitre 7.2 du rapport interne de la<br />

DRIRE du 7 juillet 2008 cité ci-dessus et joint au présent document (annexe 1).<br />

La méthodologie de type semi-quantitative est basée sur l'évaluation de la fréquence d'un<br />

événement initiateur et des niveaux de confiance des mesures de maîtrise des risques<br />

(MMR) associées. La méthode a fait l'objet de nombreuses remarques portant notamment sur<br />

les fréquences retenues des événements initiateurs et sur les MMR retenues qui n'en sont pas<br />

au sens de l'arrêté du 29 septembre 2005 (article 4 : testabilité, maintenance, efficacité et<br />

cinétique adaptée) ainsi que sur les attributions de leurs niveaux de confiance.<br />

• Présentation de la nouvelle méthodologie développée par Butagaz :<br />

La méthode a été revue et présentée à l'inspection lors d'une réunion du 18 juillet 2008. Elle<br />

est décrite dans le complément remis en septembre 2008.<br />

Les mesures de conception, entretien et maintenance des équipements ainsi que la formation<br />

des agents ne peuvent être considérées comme des MMR au sens de l'arrêté du<br />

29 septembre 2005, l'exploitant propose donc de les intégrer dans les fréquences des<br />

événements initiateurs.<br />

Les MMR sont revues et font l'objet de nouvelles fiches de description qui aboutissent à la<br />

détermination des niveaux de confiance (annexe 3 du complément de septembre 2008).<br />

La fréquence des événements redoutés (perte de confinement suite à une rupture pleine<br />

section, suite à un BLEVE de citerne mobile, …) est requalifiée (annexe 2 du complément de<br />

septembre 2008).<br />

Les fréquences des événements initiateurs et les niveaux de confiance des MMR adéquates<br />

sont agrégés pour donner le niveau de probabilité des phénomènes dangereux (annexe 4 du<br />

complément de septembre 2008).<br />

La détermination des fréquences des événements initiateurs semble être directement issue<br />

de l'analyse précédente de la version de l'<strong>EDD</strong> de décembre 2007. Or les fréquences des<br />

événements initiateurs n'étaient pas solidement démontrées comme le précise l'extrait d'une<br />

étude INERIS sur l'évaluation de la détermination de la probabilité sur des centres GPL de<br />

PACA commanditée par la DRIRE PACA.


"La classe de fréquence des événements initiateurs (autres que des effets domino) est<br />

généralement fixée à [10 -1 , 1] an -1 . Cette classe de fréquence est jugée à tort pénalisante par<br />

BUTAGAZ du fait d’une confusion entre les notions de probabilité et de fréquence lors de la<br />

caractérisation des événements initiateurs. Or, c’est bien la fréquence d’occurrence des<br />

événements initiateurs qui nous intéresse et non leur probabilité d’occurrence. Si la valeur<br />

maximale d’une probabilité est 1, une fréquence peut varier de 0 à l’infini. Ainsi, tout événement<br />

ayant une fréquence d’occurrence annuelle supérieure à 1 aura nécessairement une probabilité<br />

d’occurrence égale à 1. La classe retenue par défaut par BUTAGAZ n’est donc pas pénalisante."<br />

Commentaires sur les indices de fréquences affectés aux événements initiateurs<br />

La nouvelle détermination des fréquences des événements initiateurs (EI) ne semble<br />

d'ailleurs pas totalement cohérente. Elle est souvent issue de la fréquence de<br />

l'événement redouté central (ERC) extraite de la version précédente de l'<strong>EDD</strong> version<br />

décembre 2007 (estimée non recevable par l'inspection). Elle repose toujours sur des<br />

dispositions qui ne constituent pas réellement des facteurs indépendants de réduction<br />

du risque : sur l'erreur humaine au branchement du bras de chargement ou<br />

déchargement du camion, la vérification de l'étanchéité et l'instruction de<br />

branchement (qui doit prévoir la vérification de l'étanchéité) ne constituent pas 2<br />

facteurs de réduction du risque mais un seul. L'exploitant propose pourtant de les<br />

inclure tous les deux dans la détermination de la fréquence de l'événement initiateur.<br />

Pour les événements initiateurs EI1 et EI2 (corrosion externe sur le bras de<br />

chargement) de l'ERC1, une multitude de dispositions sont proposées et se<br />

regroupent. Le souci d'exhaustivité nuit à la bonne compréhension de la démarche.<br />

L'exploitant n'explique pas pourquoi il retient en définitive soit le minimum des<br />

indices de fréquence (EI1 de l'ERC4) soit une fourchette d'indices (EI1 de l'ERC2 de<br />

4 à 5).<br />

Il n'est pas clairement expliqué la différence entre les fréquences retenues pour les<br />

opérations de chargement et de déchargement, les secondes étant systématiquement<br />

affectées d'un indice de fréquence supérieur de +1 (ERC2, ERC14, …).<br />

Même si elle présente une meilleure lisibilité, la méthode d'attribution d'une<br />

fréquence (et d'une classe de probabilité) à un phénomène dangereux n'est pas encore<br />

satisfaisante. L'inspection propose de demander à l'exploitant de conforter sa<br />

méthode lors de la prochaine révision quinquennale.<br />

Commentaires sur les niveaux de confiance des MMR<br />

L'annexe 3 du complément de septembre 2008 est consacrée à l'attribution des<br />

niveaux de confiance des MMR. Sans être exhaustif, les quelques exemples suivants<br />

montrent que la détermination des MMR au sens de l'article 4 de l'arrêté du 29<br />

septembre 2005 n'est pas encore totalement assimilée par l'exploitant.<br />

Compte tenu des délais impartis pour la réalisation des PPRT et de la relative<br />

homogénéité des mesures mises en place sur tous les centres emplisseurs de la région,<br />

et sur la base de la conclusion de l’étude commandée à l’INERIS susvisée, l'inspection<br />

acceptera les niveaux affichés et se focalisera lors des inspections sur les mesures<br />

réglementaires figurant dans l'arrêté du 2 janvier 2008 et la circulaire du 23 juillet<br />

2007.<br />

Pour la détermination des niveaux de confiance de la chaîne de détection/actions<br />

(sn1), l'exploitant recherche les niveaux de confiance des différents éléments de la<br />

chaîne et attribue un niveau à la chaîne globale qui n'est pas le minimum ni la somme<br />

des niveaux de confiance des éléments constitutifs. Ce point mériterait d'être<br />

précisé.<br />

L'exploitant continue d'afficher comme MMR, la protection contre la corrosion externe<br />

par peinture (S20) ou l'épaisseur de retrait (S26) alors qu'elles avaient été refusées<br />

dans la première analyse de l'<strong>EDD</strong> version décembre 2007.<br />

La mesure R36 de renforcement des piquages de faible diamètre est une mesure de<br />

conception qui peut être valorisée dans l'indice de fréquence de l'événement<br />

initiateur mais ne doit pas apparaître comme MMR.<br />

Les fiches de description et de détermination des niveaux de confiance des MMR font<br />

apparaître les critères exigés par l'article 4 de l'arrêté du 29 septembre 2005 :<br />

efficacité, testabilité, maintenance et cinétique adaptée.<br />

Les MMR C6/D24 et D22 semblent déjà intégrées dans les chaînes sn1 et sn2.


La testabilité et la maintenance des MMR C5 (maîtrise des fuites camions par un<br />

fusible au niveau du clapet interne du camion) et D36 (maîtrise des fuites par arrêt<br />

d'urgence du camion qui ferme le clapet de fond du camion) ne sont pas de la<br />

responsabilité de l'exploitant du site. Ces MMR sont liées à la procédure d'accueil des<br />

camions sur le site qui prévoit de vérifier que la maintenance est bien assurée sur les<br />

citernes. Cette même procédure d'accueil n'est pas citée dans les MMR.<br />

Il manque en particulier les fiches sn3,sn4, sn5, W66.<br />

Agrégation des fréquences d'occurrence et des niveaux de confiance des MMR :<br />

Sur le nœud papillon pomperie NP1, p1/1, il semble que le niveau de confiance de la<br />

barrière S69 affiché à 2 dans le chapitre précédent soit redescendu à 1 sans<br />

explication. La justification sur la non prise en compte de la détection flamme<br />

n'apporte aucune explication sur ce point.<br />

Sur le nœud papillon pomperie aérienne NP2, les MMR S20 et S14 ne devraient pas<br />

être prises en compte (voir paragraphe précédent), il s'agit de MMR de construction.<br />

Cette remarque avait déjà été faite lors des rencontres avec l'industriel en janvier et<br />

avril 2008.<br />

Dans tous les phénomènes analysés en pomperie, l'exploitant met en avant une<br />

décote qui ne constitue pas une MMR, il s'agit de la probabilité d'ignition (estimée plus<br />

faible que sur le reste du site).<br />

Les agrégations semblent un peu excessives et l'inspection des installations classées,<br />

sans remettre en cause le principe, estime que le risque sur les postes de chargement<br />

des wagons ne tient pas compte des effets dominos et de la présence quasipermanente<br />

des citernes aux postes, ni de leur nombre (6 en permanence) et que la<br />

probabilité des accidents doit être relevée en classe D pour tous les accidents<br />

susceptibles de se produire aux chargement des wagons.<br />

• Conclusion sur l'évaluation de la probabilité<br />

Une étude confiée à l'INERIS (au titre d'une prestation pour l'administration) sur l'évaluation<br />

et la comparaison des probabilités sur des sites GPL de la région a conduit à identifier deux<br />

types de méthodes d’estimation probabiliste :<br />

- des méthodes quantitatives avec un développement des séquences accidentelles<br />

à partir de la perte de confinement qui constitue l'événement redouté central<br />

(ERC). Les séquences accidentelles sont développées sous forme d’arbres<br />

d’événements. Les données d’entrée de l’estimation probabiliste sont des<br />

fréquences d’occurrence de l’ERC, des probabilités de défaillance à la<br />

sollicitation des mesures de maîtrise de risque de protection (ou des niveaux de<br />

confiance) et des probabilités d’inflammation, issues de diverses banques de<br />

données.<br />

- des méthodes semi-quantitatives (utilisée notamment par BUTAGAZ) avec un<br />

développement des séquences accidentelles des événements initiateurs jusqu’aux<br />

phénomènes dangereux en passant par l’ERC. Les séquences accidentelles sont<br />

développées sous forme d’arbres des causes en amont de l’ERC et d’arbres<br />

d’événements en aval. Les mesures de maîtrise des risques sont identifiées sur<br />

l’ensemble des chemins accidentels. Les données d’entrée de l’estimation<br />

probabiliste sont des classes de fréquences d’occurrence des événements<br />

initiateurs, des niveaux de confiance des mesures de maîtrise de risque et des<br />

classes de probabilité d’inflammation, issues d’analyses menées en groupe de<br />

travail ou de démarches forfaitaires.


Cette étude a montré qu’aucune de ces deux méthodes n’était idéale, et que chacune d’elles<br />

présentait des avantages et inconvénients.<br />

Le travail d’identification et de caractérisation des mesures de maîtrise des risques<br />

au cœur des démarches semi-quantitatives (utilisée notamment par BUTAGAZ) est<br />

séduisant de par la démonstration implicite de la maîtrise du risque (en accord avec<br />

les exigences réglementaires). Les mesures de maîtrise des risques en place sont<br />

étudiées dans un réel souci d’exhaustivité. Cependant, un tel travail conduit à une<br />

démonstration souvent très lourde qui nuit alors à la lisibilité complète de la<br />

démarche. De nombreux biais dans la mise en œuvre de cette démarche sont ainsi<br />

observés : dispositions retenues à tort comme mesure de maîtrise des risques,<br />

absence de justification des règles d’agrégation retenues pour la propagation des<br />

classes de fréquence. De plus, l’utilisation de cette méthode pose également la<br />

problématique de la justification des données d’entrée retenues (choix des classes de<br />

fréquence des événements initiateurs, des niveaux de confiance des mesures de<br />

maîtrise des risques, etc.).<br />

L'inspection a noté lors d'échanges avec les autres DRIRE lors du groupe de travail national sur<br />

les dépôts de GPL et sur les autres <strong>EDD</strong> analysées dans la région que toutes les méthodes<br />

employées conduisent à des évaluations de niveau de probabilité très bas sur les centres<br />

emplisseurs. Cette constatation a été soulignée dans le rapport de l'INERIS cité ci-dessus.<br />

En conclusion, devant les nombreuses incertitudes liées à l'évaluation de la probabilité des<br />

phénomènes dangereux, l'inspection des installations classées propose de retenir les<br />

valeurs probabilité affichées par l'industriel pour l'analyse de la maîtrise du risque et pour<br />

la prescription du PPRT, sauf pour les postes de chargement wagons.<br />

En effet, les accidents susceptibles de se produire au niveau des postes de chargement des<br />

wagons, décrits dans l'<strong>EDD</strong> et les compléments, agrègent sans justification des événements<br />

qui peuvent se produire simultanément sur 6 postes différents (voire 7 si on compte le poste<br />

de déchargement qui se situe à proximité) et ne tiennent surtout pas compte des effets<br />

"dominos" entre chacun des wagons. Pour cette raison, la probabilité affectée aux accidents<br />

liés aux postes de chargement des wagons est réévaluée à D.<br />

Les accidents de BLEVE wagons aux postes de chargement et de rupture guillotine des bras de<br />

chargement ou déchargement wagons sont reclassés en probabilité D.<br />

• Exclusion de phénomènes dangereux<br />

Le phénomène dangereux de BLEVE du réservoir sous talus a pu être éliminé du champ du<br />

PPRT par les justifications apportées par l'exploitant (voir chapitre 6 du rapport initial voir<br />

annexe 1).<br />

L'exploitant souhaite également éliminer du champ du PPRT les BLEVE des wagons, cette<br />

proposition n'est pas retenue par l'inspection des installations classées. Pour les BLEVE des<br />

wagons en stationnement, même si la probabilité de l'ensemble est estimée en classe E en<br />

application de la circulaire du 23 juillet 2007, aucune MMR n'est affichée comme réellement<br />

efficace pour lutter contre les effets d'un jet enflammé ; aussi, on ne peut pas trouver 2<br />

mesures techniques qui permettent de limiter l'accident de BLEVE du wagon lié à une fuite<br />

générant un jet enflammé sur la zone de stationnement des wagons.<br />

Pour les wagons au poste de chargement, le fait de réévaluer la classe de probabilité en D ne<br />

permet pas d'appliquer les critères d'exclusion de la circulaire du 3 octobre 2005.<br />

• Evaluation de la maîtrise des risques et règles d'agrégation<br />

La grille d'évaluation de la maîtrise du risque proposée par l'industriel est modifiée en tenant<br />

compte des nouvelles classes de probabilité affectées. Les accidents qui apparaissent en gras<br />

et en italique étaient dans les cases de probabilité E dans la matrice présentée par BUTAGAZ.


Il a pu être supprimés en case E désastreux les accidents liés à la rupture des tuyauteries<br />

à la gare racleur. En effet, la solution technique de réduction des risques proposée<br />

ultérieurement par l'industriel (enfouissement) permet de réduire l'impact de la gare et<br />

de limiter les effets à l'intérieur du site. La rupture guillotine des tuyauteries d'amenée du<br />

produit devient très improbable (sauf en phase travaux et dans ce même cas la tuyauterie ne<br />

contient plus de gaz liquéfié) et de plus l'accident le plus important sur une tuyauterie<br />

enterrée a des distances d'effet qui ne sortent pas des limites du site.<br />

De plus, les accidents proposés par l'industriel sont largement agrégés sans que les règles<br />

soient clairement expliquées. Il faut notamment entendre par BLEVE, l'agrégation des BLEVE<br />

des capacités mobiles à tous les postes (chargement, déchargement et stationnement) même<br />

si les postes ne sont pas situés physiquement au même endroit. La position de l'inspection sur<br />

le niveau de probabilité des BLEVE des wagons aux postes de chargement oblige à dissocier<br />

les accidents de BLEVE des wagons au chargement (probabilité D) et des BLEVE en<br />

déchargement ou au stationnement (probabilité E).<br />

Enfin, les distances d'effet affichées par l'exploitant sont les distances majorantes basées<br />

selon le cas sur des rejets de butane ou de propane, les accidents sur tuyauteries sont<br />

systématiquement agrégés par faisceaux.<br />

Gravité /<br />

Probabilité<br />

Désastreuse<br />

Catastrophique<br />

Important<br />

Sérieux<br />

Modéré<br />

E D C B A<br />

- BLEVE wagon stationnement<br />

- VCE suite rupture guillotine<br />

tuyauterie de pomperie<br />

(D≥3″)<br />

- Jet enflammé suite rupture<br />

guillotine tuyauterie de<br />

pomperie (DN≥80)<br />

- BLEVE camion<br />

- VCE suite à arrachement bras<br />

de chargement camion<br />

- Jet enflammé suite à<br />

arrachement bras de<br />

chargement camion<br />

- VCE suite au relâchement<br />

inventaire maximal<br />

Explosion du hall d'emplissage<br />

- BLEVE wagons<br />

aux postes de<br />

chargement<br />

- VCE suite à<br />

arrachement bras<br />

de chargement<br />

wagon<br />

- Jet enflammé<br />

suite à<br />

arrachement bras<br />

de chargement<br />

wagon<br />

VCE suite rupture<br />

guillotine tuyauterie<br />

de pomperie (DN


Etude technico-économique<br />

L'inspection des installations classées a demandé à l'industriel de se positionner dans une<br />

étude technico-économique (ETE) sur des réductions complémentaires du risque sur<br />

l'installation. Les propositions font l'objet d'un document remis le 14 octobre 2008. Une<br />

analyse détaillée des mesures de réduction des risques proposées par l'industriel issues de<br />

l'<strong>EDD</strong> et de l'ETE est présentée en annexe 2.<br />

En conclusion de cette analyse, l'inspection propose :<br />

- que les travaux d'amélioration proposés dans l'<strong>EDD</strong> version décembre 2007 soient<br />

prescrits dans un arrêté complémentaire. Il s'agit essentiellement de :<br />

- Protection mécanique et suivi des tuyauteries de DN inférieur à 50<br />

- Mise en place de détections flamme supplémentaires asservies à la mise<br />

en sécurité du site<br />

- Mise en place d'un matériau inerte dans le tunnel d'accès des réservoirs<br />

sous talus<br />

- Aux postes de transfert des camions, améliorations de la gestion de lutte<br />

contre l'incendie et de la détection gaz<br />

- Mesures organisationnelles de gestion du stationnement des wagons<br />

- Déplacement du poste de déchargement des camions au niveau de la zone<br />

de chargement des camions avec mise en place d'une pompe<br />

Le montant de ces investissements est évalué à 1,5 M€.<br />

- que les travaux proposés dans l'étude technico-économique soient également<br />

prescrits dans un délai de 5 ans à compter de la notification du projet d'arrêté joint<br />

en annexe 3. Il s'agit essentiellement de :<br />

- Travaux d'enfouissement des tuyauteries de la gare racleur et de la<br />

pomperie proposés en cours de procédure.<br />

Le montant de ces investissements est évalué à 1,7 M€.<br />

- Du déplacement des postes de chargement des wagons vers<br />

l'emplacement actuel de la zone de stationnement.<br />

Le montant de ces travaux est évalué à 3,5 M€ sans compter les pertes<br />

d'exploitation liées à l'arrêt du site pendant la phase de travaux comprise<br />

entre 6 et 8 mois.<br />

• Mise à jour de l'évaluation de la maîtrise des risques après travaux de<br />

modifications prescrits dans le projet d'arrêté (annexe 3)<br />

Les informations concernant le comptage des personnes pour l'évaluation de la gravité sont<br />

issues du comptage effectué par l'exploitant dans la version de décembre 2007 de l'étude de<br />

dangers.<br />

Suite à la réalisation des travaux prescrits par le projet d'arrêté présenté à l'annexe 3 :<br />

- Le BLEVE des wagons déplacés au poste actuel de stationnement n'impactera plus<br />

la zone pavillonnaire des Bories au nord du site mais impactera la voie ferrée sur<br />

environ 500 mètres et une habitation au sud de l'établissement pour les effets<br />

létaux significatifs, ce qui néanmoins maintient une gravité désastreuse (>10<br />

personnes exposées).<br />

- Le VCE suite à l'arrachement d'un bras de déchargement wagon n'impactera plus<br />

aucune habitation, il couvrira seulement la voie ferrée, soit au maximum 350<br />

mètres à raison de 16 personnes par kilomètre exposé. La gravité qui en résulte est<br />

‘ramenée’ à catastrophique.


Gravité /<br />

Probabilité<br />

Désastreuse<br />

Catastrophique<br />

Important<br />

Sérieux<br />

Modéré<br />

E D C B A<br />

- VCE suite rupture guillotine<br />

tuyauterie de pomperie (DN100)<br />

- BLEVE camion<br />

- VCE suite à arrachement bras de<br />

chargement/déchargement et/ou<br />

rupture guillotine tuyauterie<br />

amenée camion<br />

- Jet enflammé suite à<br />

arrachement bras de<br />

chargement/déchargment camion<br />

et/ou rupture guillotine<br />

tuyauterie amenée camion<br />

- VCE suite au relâchement<br />

inventaire maximal<br />

- Jet enflammé suite rupture<br />

guillotine tuyauterie de pomperie<br />

(DN100)<br />

Explosion du hall d'emplissage<br />

- BLEVE wagons aux<br />

postes de<br />

chargement<br />

- Jet enflammé suite à<br />

arrachement bras de<br />

chargement/décharge<br />

ment wagon et/ou<br />

rupture guillotine<br />

tuyauterie amenée<br />

- VCE suite à<br />

arrachement bras de<br />

chargement/décharge<br />

ment wagon et/ou<br />

rupture guillotine<br />

tuyauterie amenée<br />

VCE suite rupture<br />

guillotine tuyauterie de<br />

pomperie (DN


Gestion de la ressource en eau en cas d'incendie<br />

Dans la version de décembre 2007 de l'étude de dangers, l'exploitant n'a pas démontré que sa<br />

ressource en eau était maintenue pendant 4 heures pour le scénario dimensionnant. Dans les<br />

compléments du mois de septembre 2008, le chapitre 9 de l’<strong>EDD</strong> a été révisé : il s’agit de<br />

l’annexe 5 du complément.<br />

L’exploitant estime que sur les bases de l’API 2510, sur une capacité impactée par un flux<br />

thermique, le dispositif "arrosage par aspersion fixe de 5l/m².mn. + 2 canons incendie<br />

orientés sur cette zone" est équivalent à un débit de 10l/m².mn par arrosage fixe par<br />

aspersion sur la capacité impactée. L'exploitant propose de généraliser cette configuration à<br />

l'ensemble du site (wagons et camions).<br />

Il propose la mise en place de rampes d'arrosages fixes sur la zone de<br />

chargement/déchargement des camions, actuellement équipée seulement de lances et<br />

canons.<br />

Donc, en cas de déclenchement d’alarme incendie, l'exploitant propose une mise en route de<br />

l’ensemble des rampes d’arrosage fixes du site à un débit de 5l/m².mn.<br />

• Inventaire des besoins :<br />

Le taux d'arrosage de 5l/m².mn sur les citernes mobiles se traduit par les besoins suivants<br />

(par unité) :<br />

Type de citerne<br />

Débit nécessaire à 5l/m².mn<br />

Camion petit porteur vrac<br />

(camions PV)<br />

11 m 3 /h<br />

Camion gros porteur (camions GP) 22 m 3 /h<br />

Wagon (WC) 50 m 3 /h<br />

Au démarrage, l'exploitant met en route l'arrosage à 5l/m².mn sur les wagons et camions,<br />

ainsi que le rideau d'eau autour des réservoirs sous talus, l'arrosage de la pomperie et<br />

l’arrosage du réservoir de méthanol. Il semble qu'un temps de 15 minutes soit raisonnable<br />

pour analyser la situation et concentrer l'arrosage sur les zones concernées par l'incident<br />

(zones impactées).<br />

Le débit sur les zones impactées est alors porté à équivalence de 10l/m².mn. L'arrosage fixe<br />

est arrêté sur les zones non impactées.<br />

Selon ces dispositions, les besoins sont évalués dans le tableau suivant :


Postes d'arrosage<br />

Démarrage<br />

(5l/m².mn sur<br />

déclenchement d’alarme<br />

et pendant une période de<br />

15 minutes)<br />

Incident centré sur<br />

les camions<br />

(dispositif équivalent à<br />

10l/m².mn sur les postes<br />

camions impactés)<br />

Incident aux postes<br />

de chargement<br />

wagons<br />

(dispositif équivalent à<br />

10l/m².mn sur les postes<br />

wagons impactés)<br />

Camion PV (1 poste) 11 m 3 /h 11 m 3 /h 0<br />

Camions GP (2 postes) 2*22 m 3 /h 2*22 m 3 /h 0<br />

Wagons en chargement (6<br />

300 m 3 /h 0 300 m 3 /h<br />

postes)<br />

Rideau d'eau RST 135 m 3 /h 135 m 3 /h 0<br />

Pulvérisateurs pomperie 50 m 3 /h 50 m 3 /h 0<br />

Stockage méthanol 21 m 3 /h 21 m 3 /h 0<br />

Canons (2) 0 160 m 3 /h 160 m 3 /h<br />

TOTAL 561 m 3 /h 421 m 3 /h 460 m 3 /h<br />

Dimensionnement des<br />

pompes incendie<br />

600 m 3 /h 600 m 3 /h 600 m 3 /h<br />

Consommation minimale<br />

sur 15 minutes pour le 140,25 m 3<br />

démarrage<br />

Consommation pour 4<br />

heures<br />

1719 m 3 1865,25 m 3<br />

Réserve en eau 1374 m 3 1374 m 3 1374 m 3<br />

550 m 3 /h avec 550 m 3 /h avec 550 m 3 /h avec<br />

Débit d'alimentation des<br />

quantité d’eau maxi quantité d’eau maxi quantité d’eau maxi<br />

réservoirs par le réseau<br />

d’approvisionnement d’approvisionnement d’approvisionnement<br />

ville<br />

à 600 m 3<br />

à 600 m 3<br />

à 600 m 3<br />

Réserve assurée pour<br />

4 heures avec<br />

réapprovisionnement<br />

Réserve assurée pour<br />

4 heures avec<br />

réapprovisionnement<br />

La réserve d'eau constituée de 2 bacs totalise 1374 m 3 . Le réapprovisionnement de cette<br />

ressource peut être assuré par le réseau de la Société des Eaux de Marseille (SEM). Le débit<br />

maximal disponible estimé est de 550 m 3 /h avec une quantité maximale de 600 m 3 .<br />

Sur la base du scénario consommant la quantité la plus importante d'eau (incendie sur les<br />

postes wagons), le dispositif mis en place par l'exploitant permet d'assurer un arrosage<br />

pendant la durée réglementaire de 4 heures :<br />

Consommation Total cumulé Quantité de la réserve<br />

Heure N°1 140,25 + 345 m 3 485,25 m 3 888,75 m 3<br />

Heure N°2 460 m 3 945,25 m 3 428,75 m 3<br />

Heure N°3 460 m 3 1405,25 m 3 −31,25+550=518,75m 3<br />

(prévoir dispositif de réalimentation<br />

dans le<br />

courant de cette heure)<br />

Heure N°4 460 m 3 1865,25 m 3 58,75 m 3<br />

• Conclusions sur la gestion de la ressource en eau :<br />

Le dispositif prévu permet de répondre aux besoins identifiés sur le scénario dimensionnant<br />

de l’étude de dangers. Ceci répond aux dispositions de l’arrêté ministériel du 02/01/2008.


Conclusion de l'inspection des installations classées<br />

L'analyse de la démarche de maîtrise des risques de l'exploitant a permis à son terme<br />

d'identifier de nouvelles mesures de maîtrise des risques (complémentaires) pour améliorer le<br />

niveau de sécurité des installations et tendre vers un niveau de risque aussi bas que possible.<br />

L'ensemble de ces mesures représente un investissement financier estimé selon l'exploitant<br />

entre 3,2 et 6,7 millions d'euros sans compter les pertes d'exploitation induites par une<br />

fermeture des activités du centre comprise entre 6 et 8 mois.<br />

Dans le cadre de l'article R512-31 du Code de l'Environnement, un projet d'arrêté préfectoral<br />

complémentaire est joint au présent rapport en vue de sa présentation au conseil<br />

départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques.<br />

Néanmoins, il demeure 1 accident côté en case NON pour lequel il n’existe pas de mesure<br />

de maîtrise des risques complémentaire suffisante pour le faire sortir de cette case. En<br />

conséquent, seul le P.P.R.T. pourra éventuellement parvenir à lever cette incompatibilité<br />

ainsi que le précise la circulaire du 29 septembre 2005<br />

L'Inspection des Installations Classées propose d'orienter la stratégie du P.P.R.T. pour<br />

qu'elle permette de définir des mesures propres à lever cette incompatibilité.<br />

En tout état de cause, à l'approbation du P.P.R.T., une nouvelle situation sur<br />

l’acceptabilité des risques de l’établissement devra être présentée, en tenant compte des<br />

mesures (mesures foncières ou mesures supplémentaires de réduction du risque à la<br />

source) qui auront été ainsi retenues.<br />

La présentation de cette nouvelle situation devra permettre de statuer sur l’acceptabilité<br />

du voisinage de l’établissement et de son environnement

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