Les forêts - Our Planet

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11.05.2014 Views

De vrais sauvages ! L’I’iwi des îles Hawaii Bien qu’il soit rare ou totalement absent de certaines îles suite à la perte de son habitat et au paludisme aviaire, cet oiseau très friand de nectar s’observe encore dans plusieurs îles Hawaii. Il était autrefois très recherché pour son magnifique plumage qui devient rouge vif à l’âge adulte : les plumes d’I’iwis servaient à confectionner des manteaux et des coiffures pour la royauté hawaïenne. L’ayahuasca En langue quechua, son nom signifie « vigne de l’âme ». Traditionnellement bu en infusion par les peuples des forêts et prisé pour ses vertus hallucinogènes lors de rites sacrés, l’ayahuasca est aussi un médicament qui provoque des vomissements et des diarrhées intenses permettant de purger le corps des parasites tropicaux. L’éléphant pygmée Haut de 2,5 mètres, il n’est guère plus grand qu’un être humain. Les recherches effectuées par le WWF et l’Université de Colombia ont permis d’établir qu’il s’agit d’une sous-espèce de l’éléphant d’Asie – il est plus dodu que celui-ci, avec des oreilles plus grandes et une queue plus longue. Ces éléphants sont encore 1600 environ dans leur habitat, à la pointe nord-est de Bornéo, et ils sont menacés par les braconniers et les plantations commerciales. La reine Alexandra Avec une envergure d’aile de 28 centimètres, le plus grand papillon du monde vit uniquement dans les forêts littorales ombrophiles de Nouvelle-Guinée. Il se fait de plus en plus rare à cause des collectionneurs d’insectes et du déboisement au profit des plantations de palmiers à huile. Il est particulièrement vulnérable car la survie de ses larves dépend totalement d’une seule plante – l’aristoloche ou arbre à pipes dont il tire un poison qui éloigne les prédateurs. Doug Cheeseman/Still Pictures Dr Morley Read/Science Photo Library A. Christy Williams/WWF-Canon Francois Gilson/Still Pictures L’argent pousse sur les arbres C ’est bien connu, la meilleure façon de rentabiliser une forêt est de déboiser et de vendre le bois. N’est-ce pas ? Eh bien, contrairement à ce que l’on pense souvent, les études montrent que les arbres, et la faune et la flore qui les entourent, sont beaucoup plus rentables exploités « sur pied ». Lorsque l’on récolte tous les produits d’une forêt vivante et que l’on cultive des denrées appropriées, on peut gagner neuf fois plus d’argent qu’en déboisant – et ce revenu se renouvelle indéfiniment. En plus, ces chiffres ne tiennent pas compte du potentiel croissant que représente l’écotourisme et des précieux services fournis par la forêt en termes de production d’eau douce et de régulation du climat. Voici quelques exemples des richesses présentes dans la forêt. Le neem Ce feuillu à croissance rapide, très résistant à la sécheresse, est originaire d’Asie du Sud. Ses utilisations sont si nombreuses qu’on le surnomme « l’arbre aux merveilles ». Il fournit un ingrédient antiseptique et fongicide utilisé dans les crèmes pour la peau et dans les savons. Ses graines constituent une source importante d’azadirachtin, pesticide très efficace mais inoffensif pour les mammifères et les insectes utiles. Les Kenyans le cultivent pour le sculpter, ce qui leur assure des revenus sans faire appel aux essences exotiques déjà surexploitées comme l’ébène. En plus, cela permet de préserver l’habitat d’espèces comme le petit-duc d’Irène. Le matsutake Ce champignon sauvage aussi rare que cher est originaire des forêts de pins rouges du Japon. Il est considéré comme un mets si délicat que les spécimens les plus beaux sont souvent offerts en cadeau. La demande est telle que le matsutake est également importé de pinèdes étrangères comme celle de Santa Marta Latuvi, au Mexique, où les petits cultivateurs qui le cueillent peuvent espérer en obtenir jusqu’à 30 dollars le kilo. Enrico Bartolucci/Still Pictures Marisela Zamora 16 TUNZA Vol 4 No 3

AUTREFOIS, les peuples des forêts pratiquaient souvent une culture de rapport en harmonie avec les arbres, et cela reste le cas en Amérique centrale, en Tanzanie ou en Thaïlande, par exemple. Deux des produits forestiers les plus appréciés peuvent être cultivés commercialement à grande échelle de manière similaire : Le cacao Plus de la moitié du chocolat produit au Brésil – cinquième producteur mondial de cacao – était autrefois cultivé selon le système « cabruca », qui consiste à éclaircir la forêt tropicale sans pour autant déboiser. Le cacaotier s’accommode de la proximité des arbres car il supporte bien l’ombre. Le système cabruca est actuellement en baisse, mais les écologistes espèrent renverser la tendance grâce à des investissements internationaux. Cela permettrait de protéger la forêt atlantique du pays – un des habitats les plus riches du monde, aujourd’hui menacé. Le café Le café est lui aussi originaire de la forêt et il pousse bien parmi les arbres. D’ailleurs, le café cultivé à l’ombre – sur de modestes exploitations plantées d’arbres fruitiers et d’essences exotiques qui fournissent d’autres revenus – est de plus en plus apprécié. Il coûte un peu plus cher mais il permet de lutter contre le déboisement, de préserver la faune, de conserver au sol son humidité et de limiter l’érosion. Les plants de café d’ombre sont productifs sur une cinquantaine d’années, contrairement aux plants cultivés en plein soleil après déboisement, qui ont une durée de vie de dix à quinze ans. Sean Sprague/Still Pictures Le chêne-liège Les forêts à feuilles persistantes de chênes-lièges fournissent un matériau biodégradable naturel aux multiples utilisations (sols et tableaux d’affichage, isolation et bouchons de bouteille, par exemple). Elles couvrent 27,000 kilomètres carrés du bassin méditerranéen et abritent des espèces protégées comme le lynx ibérien. Prélevé tous les dix ans environ sur le chêne vivant, le liège repousse par la suite. Il assure ainsi un revenu durable à plus de 100 000 personnes. L’hévéa Avant même que Colomb ne traverse l’Atlantique, les populations d’Amérique du Sud recueillaient déjà la sève de l’hévéa. Grâce à lui, l’Amazonie connut un essor extraordinaire à la fin du 19 e siècle, essor qui prit fin lorsque les Européens exportèrent illégalement des hévéas pour créer des plantations en Asie du Sud- Est. Suite à l’avènement du caoutchouc synthétique, l’Amazonie ne couvre désormais qu’une toute petite partie de la demande mondiale. L’hévéa reste cependant un moyen d’existence et une source importante de revenus pour les populations locales. Luiz C. Marigo/Still Pictures Markus Dlouhy/Still Pictures La noix du Brésil La noix du Brésil, ce produit désormais bien connu issu de forêts tropicales, est totalement tributaire d’un écosystème très complexe. Son arbre est pollinisé par des abeilles dont la survie dépend d’une orchidée poussant dans la forêt. De plus, il a besoin d’un rongeur, l’agouti, pour disperser ses graines. Par conséquent, ses noix qui sont très appréciées pour leur huile et leurs nutriments, ne peuvent pas faire l’objet d’une culture commerciale en plantation. Les pignons Les pignons étaient autrefois un des aliments de base des Indiens d’Amérique – qui en faisaient de la farine. Aujourd’hui, on les trouve surtout dans le pesto italien. Ils proviennent de plusieurs essences qui poussent à l’état sauvage en Europe, en Asie et en Amérique du Nord. Riches en protéines, fibres et autres nutriments, ils sont également l’aliment de prédilection de nombreuses espèces sauvages, allant des oiseaux aux ours grizzly. Walter H. Hodge/Still Pictures TopFoto/ImageWorks Les forêts 17

De vrais sauvages !<br />

L’I’iwi des îles Hawaii<br />

Bien qu’il soit rare ou totalement absent<br />

de certaines îles suite à la perte de son<br />

habitat et au paludisme aviaire, cet oiseau<br />

très friand de nectar s’observe encore<br />

dans plusieurs îles Hawaii. Il était autrefois<br />

très recherché pour son magnifique plumage<br />

qui devient rouge vif à l’âge adulte :<br />

les plumes d’I’iwis servaient à confectionner<br />

des manteaux et des coiffures<br />

pour la royauté hawaïenne.<br />

L’ayahuasca<br />

En langue quechua, son nom signifie<br />

« vigne de l’âme ». Traditionnellement bu<br />

en infusion par les peuples des forêts<br />

et prisé pour ses vertus hallucinogènes<br />

lors de rites sacrés, l’ayahuasca est aussi<br />

un médicament qui provoque des vomissements<br />

et des diarrhées intenses<br />

permettant de purger le corps des<br />

parasites tropicaux.<br />

L’éléphant pygmée<br />

Haut de 2,5 mètres, il n’est guère plus<br />

grand qu’un être humain. <strong>Les</strong> recherches<br />

effectuées par le WWF et l’Université de<br />

Colombia ont permis d’établir qu’il s’agit<br />

d’une sous-espèce de l’éléphant d’Asie<br />

– il est plus dodu que celui-ci, avec des<br />

oreilles plus grandes et une queue plus<br />

longue. Ces éléphants sont encore 1600<br />

environ dans leur habitat, à la pointe<br />

nord-est de Bornéo, et ils sont menacés<br />

par les braconniers et les plantations<br />

commerciales.<br />

La reine Alexandra<br />

Avec une envergure d’aile de 28 centimètres,<br />

le plus grand papillon du monde vit<br />

uniquement dans les forêts littorales<br />

ombrophiles de Nouvelle-Guinée. Il se<br />

fait de plus en plus rare à cause des<br />

collectionneurs d’insectes et du déboisement<br />

au profit des plantations de palmiers<br />

à huile. Il est particulièrement vulnérable<br />

car la survie de ses larves dépend totalement<br />

d’une seule plante – l’aristoloche ou<br />

arbre à pipes dont il tire un poison qui<br />

éloigne les prédateurs.<br />

Doug Cheeseman/Still Pictures Dr Morley Read/Science Photo Library<br />

A. Christy Williams/WWF-Canon Francois Gilson/Still Pictures<br />

L’argent pousse sur<br />

les arbres<br />

C<br />

’est bien connu, la meilleure façon de rentabiliser une<br />

forêt est de déboiser et de vendre le bois. N’est-ce pas ?<br />

Eh bien, contrairement à ce que l’on pense souvent, les études<br />

montrent que les arbres, et la faune et la flore qui les entourent,<br />

sont beaucoup plus rentables exploités « sur pied ». Lorsque<br />

l’on récolte tous les produits d’une forêt vivante et que l’on<br />

cultive des denrées appropriées, on peut gagner neuf fois plus<br />

d’argent qu’en déboisant – et ce revenu se renouvelle<br />

indéfiniment. En plus, ces chiffres ne tiennent pas compte<br />

du potentiel croissant que représente l’écotourisme et des<br />

précieux services fournis par la forêt en termes de production<br />

d’eau douce et de régulation du climat. Voici quelques<br />

exemples des richesses présentes dans la forêt.<br />

Le neem<br />

Ce feuillu à croissance rapide, très résistant à la sécheresse, est<br />

originaire d’Asie du Sud. Ses utilisations sont si nombreuses qu’on<br />

le surnomme « l’arbre aux merveilles ». Il fournit un ingrédient<br />

antiseptique et fongicide utilisé dans les crèmes pour la peau et<br />

dans les savons. Ses graines constituent une source importante<br />

d’azadirachtin, pesticide très efficace mais inoffensif pour les<br />

mammifères et les insectes utiles. <strong>Les</strong> Kenyans le cultivent pour le<br />

sculpter, ce qui leur assure des revenus sans faire appel aux<br />

essences exotiques déjà surexploitées comme l’ébène. En plus, cela<br />

permet de préserver l’habitat d’espèces comme le petit-duc d’Irène.<br />

Le matsutake<br />

Ce champignon sauvage aussi rare que cher est originaire des<br />

forêts de pins rouges du Japon. Il est considéré comme un mets<br />

si délicat que les spécimens les plus beaux sont souvent offerts<br />

en cadeau. La demande est telle que le matsutake est également<br />

importé de pinèdes étrangères comme celle de Santa Marta<br />

Latuvi, au Mexique, où les petits cultivateurs qui le cueillent<br />

peuvent espérer en obtenir jusqu’à 30 dollars le kilo.<br />

Enrico Bartolucci/Still Pictures<br />

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