Boucle d'Or - Opéra de Bordeaux
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Boucle d'or et les 33 Variations Jeune Public Dossier Pédagogique 1
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- Page 13 and 14: Jouons avec l’Oulipo et d’autre
- Page 15: Sources et ressources : Bibliograph
<strong>Boucle</strong> d'or et les 33 Variations<br />
Jeune Public<br />
Dossier Pédagogique<br />
1
Sommaire<br />
Le spectacle : musique, ombres et images<br />
Note d’intention 4<br />
Une dramaturgie <strong>de</strong> l’image 4<br />
Le ri<strong>de</strong>au <strong>de</strong> savon 5<br />
La musique 7<br />
Six variations autour du thème <strong>de</strong> <strong>Boucle</strong> d’Or 8<br />
Biographies 10<br />
Pistes <strong>de</strong> travail<br />
L’oulipo 12<br />
Côté sciences : confectionnons une bulle <strong>de</strong> savon 14<br />
Sources et ressources 15<br />
2
Une maison dans la forêt, vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> ses occupants. <strong>Boucle</strong> d’Or frappe à la porte. Personne ne répond. Elle entre.<br />
La suite, nous la connaissons…<br />
En partant du conte <strong>de</strong>s Frères Grimm, récit simple et court, connu <strong>de</strong> tous, Les Rémouleurs se fixent<br />
une gageure : celle <strong>de</strong> raconter différemment 10 fois la même histoire ! En croisant marionnettes,<br />
littérature, musique et projection d’images, ils proposent 10 façons novatrices d’abor<strong>de</strong>r ce classique <strong>de</strong><br />
la littérature enfantine dans lequel l’héroïne, dont on ne sait rien, vient <strong>de</strong> nulle part, s’enfuit et repart<br />
vers l’inconnu après avoir vainement tenté <strong>de</strong> trouver sa place dans un univers trop bien ordonné…<br />
La distribution<br />
Mise en scène : Anne Bitran<br />
Textes : Jacques Jouet<br />
Musique : Ludwig van Beethoven<br />
Lumières : Olivier Vallet<br />
Jehanne Carillon, Olivier Vallet : Comédiens-marionnettistes<br />
Jeanne Bleuse : Piano<br />
3
Le spectacle : musique, ombres et images<br />
En 1823, Beethoven avait composé les 33 variations sur une valse <strong>de</strong> Diabelli. Pour ce spectacle,<br />
Jacques Jouet a écrit dix versions du conte <strong>de</strong> <strong>Boucle</strong> d’or. En jouant sur le plaisir <strong>de</strong> la répétition, la<br />
pianiste et les comédiens explorent toute une série <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> narration, <strong>de</strong> partis pris graphiques, <strong>de</strong><br />
jeu ou <strong>de</strong> mise en scène. Par un jeu <strong>de</strong> reflets et <strong>de</strong> transparence, les trois protagonistes apparaissent à la<br />
fois sur un fond <strong>de</strong> tulle et sur une sorte d’écran <strong>de</strong> savon très fin. Nous voici dans l’univers<br />
fantasmagorique propre au travail et aux inventions optiques <strong>de</strong> cette compagnie.<br />
Note d’intention<br />
Dans le but <strong>de</strong> la création d’un spectacle jeune public, la compagnie a proposé à Jacques Jouet, avec<br />
lequel elle a <strong>de</strong>s liens d’amitié anciens, <strong>de</strong> lui écrire un texte avec une contrainte littéraire oulipienne :<br />
raconter dix fois la même histoire.<br />
Par ce spectacle, nous voulons introduire le jeune public à la richesse et au plaisir d’un jeu littéraire et<br />
graphique à travers la déclinaison ad libitum d’un thème. En partant d’une histoire simple et courte,<br />
connue <strong>de</strong> tous, il s’agit d’explorer quelques-uns <strong>de</strong>s possibles offerts par la variété <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
narration, <strong>de</strong>s partis pris graphiques, <strong>de</strong> jeu ou <strong>de</strong> mise en scène. En pariant sur l’intelligence <strong>de</strong>s<br />
enfants et en jouant sur le plaisir <strong>de</strong> la répétition, nous voulons proposer différentes lectures <strong>de</strong> cette<br />
œuvre énigmatique. En effet, il s’agit d’un conte dans lequel l’héroïne, dont on ne sait rien, vient <strong>de</strong><br />
nulle part, s’enfuit et repart vers l’inconnu après avoir vainement tenté <strong>de</strong> trouver sa place dans un<br />
univers très (ou trop ?) bien ordonné. La multiplicité <strong>de</strong>s partis pris <strong>de</strong> représentation et l’utilisation <strong>de</strong><br />
techniques diverses et surprenantes, issues <strong>de</strong>s recherches que mène la compagnie <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années<br />
sur l’univers <strong>de</strong> la fantasmagorie aux XVIIIè et XIXème siècles, nous permettront d’explorer, sur un<br />
mo<strong>de</strong> ludique, les différentes interprétations possibles.<br />
Il s’agit d’un spectacle d’ombres et d’images manipulées à vue, à la scénographie légère, frontal, qui ne<br />
réclame rien d’autre qu’un plateau. Les comédiens-manipulateurs apparaissent à l’intérieur même <strong>de</strong><br />
l’image, par un jeu <strong>de</strong> transparence, et peuvent manipuler à la fois l’image et son support. Ces supports<br />
sont <strong>de</strong>s tulles et <strong>de</strong>s grands films <strong>de</strong> savon d’une épaisseur proche du micron, rendus opaques par<br />
l’adjonction <strong>de</strong> teintures en phase aqueuse. Parallèlement à l’action et en contrepoint <strong>de</strong> celle-ci, la<br />
musique du spectacle est également une variation sur thème, puisqu’il s’agit <strong>de</strong>s Variations Diabelli <strong>de</strong><br />
Beethoven. Elles sont interprétées au piano par Jeanne Bleuse, sur scène, <strong>de</strong>rrière un écran, et nous<br />
jouons avec son ombre et les reflets <strong>de</strong>s touches du piano.<br />
Olivier Vallet<br />
Une dramaturgie <strong>de</strong> l’image.<br />
Procédés anciens et outils d’aujourd’hui<br />
Si l’image est maintenant couramment utilisée sur les plateaux <strong>de</strong> théâtre, les procédés utilisés<br />
appartiennent la plupart du temps à <strong>de</strong>s genres connus : image filmée, vidéo et parfois cinéma, ou<br />
théâtre d’ombres. Or, un autre genre <strong>de</strong> spectacle d’images a existé en France, approximativement du<br />
XVIIème siècle à la fin du XIXème siècle : le spectacle catoptrique, utilisant lanternes magiques, miroirs<br />
sans tain, « camera oscura », praxinoscopes et autres boîtes optiques. Ce genre, illustré notamment par<br />
Robertson au XVIIIème siècle et Emile Reynaud à la fin du XIXème siècle, a eu une vogue<br />
exceptionnelle durant <strong>de</strong>ux siècles, avant <strong>de</strong> disparaître, tué par l’invention qu’il avait lui-même<br />
engendrée : le cinématographe. Ces spectacles avaient recours à <strong>de</strong>s comédiens, accessoiristes,<br />
manipulateurs, projectionnistes et musiciens.<br />
4
Depuis une dizaine d’années maintenant, pour la compagnie Les Rémouleurs, comme pour d’autres, j’ai<br />
entrepris <strong>de</strong> rendre vie à ces techniques oubliées, en mettant à leur service les matériaux et les outils<br />
offerts par la technologie contemporaine : lampes HMI, verres anticaloriques, miroirs, miroirs souples<br />
et optiques <strong>de</strong> haute qualité. Pour expliquer ma démarche, la comparaison avec l’univers <strong>de</strong> la marine<br />
pourrait fournir une analogie satisfaisante : lorsque l’arrivée <strong>de</strong> la vapeur les a rendus obsolètes, les<br />
clippers et autres trois-mâts du XIXème siècle étaient parvenus à une quasi perfection technologique.<br />
C’est le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la course contemporaine qui a relancé ces techniques, leur assignant <strong>de</strong> nouveaux<br />
objectifs.<br />
Dans notre société, où le spectateur est abreuvé d’images dès son plus jeune âge, où la télévision<br />
impose sa présence dans pratiquement tous les foyers, où le cinéma a sans cesse recours à <strong>de</strong> nouveaux<br />
« effets spéciaux », la présence <strong>de</strong> l’image sur un plateau <strong>de</strong> théâtre ne peut plus se justifier par la simple<br />
volonté d’éblouir, <strong>de</strong> fasciner. Les images que mes machines produisent ont autre grain que celui <strong>de</strong><br />
l’image vidéo ou cinéma, leur fabrication se fait en direct, à vue, à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> principes optiques simples,<br />
artisanaux. C’est du théâtre.<br />
Olivier Vallet, concepteur <strong>de</strong> systèmes <strong>de</strong> projections, prix Lumière aux Trophées Louis Jouvet en<br />
1998, 2000 et 2002.<br />
Le ri<strong>de</strong>au <strong>de</strong> savon :<br />
« Si une bulle <strong>de</strong> savon ne tient que quelques secon<strong>de</strong>s, le ri<strong>de</strong>au, perpétuellement alimenté et humidifié peut se maintenir<br />
plusieurs heures... voire plusieurs jours en labo. »<br />
François Graner<br />
Chercheur au CNRS<br />
Le film du savon est un objet étrange : imaginez la surface d’une vulle retenue entre <strong>de</strong>ux fils,<br />
manipulée en direct et alimentée en permanence. C’est un objet qui n’est jamais immobile, puisque le<br />
liqui<strong>de</strong> qui le constitue coule à la vitesse <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mètres par secon<strong>de</strong>, que le moindre courant d’air ou la<br />
plus petite action du manipulateur modifie sa forme, et qu’on y voit apparaître et disparaître sans cesse<br />
<strong>de</strong>s tourbillons irisés.<br />
Ces couleurs (semblables à celles d’un film d’huile à la surface d’une flaque d’eau) résultent<br />
d’interférences optiques : la taille du film est gran<strong>de</strong> (il mesure trois mètres <strong>de</strong> haut), mais son épaisseur<br />
est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> la longueur d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> la lumière.<br />
Il ponctue le spectacle, utilisé tantôt comme un miroir dans lequel se reflètent les comédiens, et tantôt<br />
comme un réflecteur pour <strong>de</strong>s projecteurs dissimulés dans son socle, générant <strong>de</strong>s images<br />
tourbillonnantes et colorées.<br />
L'objet du délire, maillé <strong>de</strong> filets <strong>de</strong> pêche, déformable à volonté, mesure 3 mètres <strong>de</strong> haut. Il réfléchit<br />
<strong>de</strong>s images fugaces, éphémères, dans un spectacle alliant texte et musique, précisément sur le thème <strong>de</strong><br />
la variation.<br />
Pour voir le miroir <strong>de</strong> savon en vidéo :<br />
http://www.dailymotion.com/vi<strong>de</strong>o/x9e1w2_miroirliqui<strong>de</strong>_creationun<strong>de</strong>fined).<br />
5
La musique, Endiablées Diabelli :<br />
Quand, en 1819, Diabelli, éditeur <strong>de</strong> musique établi à Vienne, propose à une cinquantaine <strong>de</strong> ses<br />
collègues compositeurs <strong>de</strong> bâtir une unique variation sur une petite valse pour piano <strong>de</strong> son invention, il<br />
ne se doute pas <strong>de</strong> la réaction <strong>de</strong> Beethoven, qui ne saurait se plier à la règle commune. En marge <strong>de</strong> la<br />
composition <strong>de</strong> ses trois <strong>de</strong>rnières sonates pour piano, <strong>de</strong> sa Missa Solemnis et <strong>de</strong> la neuvième<br />
symphonie avec chœurs, Beethoven met en chantier un monument d’une ampleur jumelle, et qui relève<br />
le défi laissé par les trente Variations Goldberg, <strong>de</strong> Bach. Ses trente-trois variations à lui démantibulent<br />
et pulvérisent la naïve ritournelle initiale avec une robuste et démoniaque insolence. Marche (variation<br />
n°1), fuguetta (n°24), fugue (n°32), menuet (n°33) : toutes les contorsions <strong>de</strong> rythmes et <strong>de</strong> contrepoint<br />
sont les bienvenues, pour rendre méconnaissables le modèle <strong>de</strong> départ. Jusqu’à cette parodie d’un air <strong>de</strong><br />
Leporello, dans le Don Juan <strong>de</strong> Mozart (n°22), « Nuit et jour se fatiguer, pour qui n’en sait aucun grè » -<br />
joyeux pied <strong>de</strong> nez à la pingrerie <strong>de</strong> l’éditeur commanditaire, comme à l’ingratitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la postérité.<br />
Télérama 3141/24 mars 2010<br />
► Si vous souhaitez préparer les enfants au spectacle par l’écoute <strong>de</strong> cette musique, nous vous<br />
conseillons la version d’An<strong>de</strong>rszewski (2011), Virgin, Choc du Mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Musique, Diapason d’or.<br />
7
Six variations autour du thème <strong>Boucle</strong> d’or<br />
Extraits du texte <strong>de</strong> Jacques Jouet<br />
Récit<br />
Il était une fois et une seule, <strong>Boucle</strong> d’Or qui se perdit dans la forêt.<br />
Apercevant une maison, elle frappe à la porte. Personne ne répond. Elle entre. Sur la table elle voit trois<br />
bols. Un grand bol, un moyen bol et un petit bol. Elle boit dans le petit bol.<br />
Dans la pièce elle voit trois chaises. Une gran<strong>de</strong> chaise, une moyenne chaise, une petite chaise. Elle<br />
s’assied sur la petite.<br />
Dans la pièce elle voit trois lits. Un grand lit, un moyen lit, un petit lit. Elle se couche dans le petit lit et<br />
s’endort.<br />
Rentrent les propriétaires. Grozours, Grandourse et Titours.<br />
- On a bu dans mon bol ! dit Titours. On a bougé ma chaise ! Il y a quelqu’un dans mon lit !<br />
<strong>Boucle</strong> d’Or s’enfuit.<br />
F.<br />
Il était une fois une fillette filiforme et frisée pas farouche qui fit une fugue. Elle fonça dans la forêt et<br />
se faufila dans un foyer où fonctionnaient trois fours, un four petit, un four moyen et un four d’un fort<br />
format. La fillette était fofolle, elle força les fours et vit quoi ? <strong>de</strong>s frites, <strong>de</strong>s frican<strong>de</strong>aux, <strong>de</strong>s falafels ?<br />
faribols ! elle vit <strong>de</strong>s petits fours. Elle bâfra les petits fours et s’empriffra. La fête !<br />
Or, au foyer, il y avait trois fauteuils, un fameux fauteuil (un peu fatigué), un fauteuil pas folichon et un<br />
fauteuil <strong>de</strong> fiston tout neuf. La fille fit la fière dans le fauteuil <strong>de</strong> fiston tout neuf.<br />
Or, au foyer, il y avait trois bottes <strong>de</strong> foin, du fané, du figé et du frais. Elle farfouilla, défit la ficelle du<br />
foin le plus fin, s’affala et ferma les yeux. Or, le foyer était le foyer d’une famille franco-française pas<br />
facile avec les différences.<br />
- Mon foin, mon fauteuil, mes petits fours ! dit le p’tit ours.<br />
Catastrophe ! La fillette s’enfuit. Fin<br />
Diagnostic<br />
Je soussigné, Didier Doucement, docteur en mé<strong>de</strong>cine, après avoir examiné <strong>Boucle</strong> d’Or, atteste que la<br />
jeune fille ne manifeste aucun symptôme alarmant <strong>de</strong> nature à lui interdire la fréquentation <strong>de</strong> ses<br />
camara<strong>de</strong> <strong>de</strong> classe et par conséquent le retour à une vie normale. La petite excursion (suivie d’une<br />
incursion dans une maison qui n’était pas la sienne), dont elle s’est rendue coupable, ne doit pas être<br />
assimilée à une fugue véritable. Il n’est pas invraisemblable <strong>de</strong> penser qu’une déficience bénigne <strong>de</strong><br />
l’oreille interne, confirmée par <strong>de</strong>s tests, lui ait fait perdre son sens <strong>de</strong> l’orientation. Les vomissements,<br />
douleurs à l’épigastre et autres coliques remarquées à son retour au foyer maternel ne sont imputables<br />
qu’à une indigestion <strong>de</strong> chocolat, quelconque virus <strong>de</strong> l’ourson n’a été décelée dans les analyses <strong>de</strong> sang,<br />
<strong>de</strong> salive, <strong>de</strong> selles et d’urine. Elle n’est porteuse d’aucune vermine. Les écorchures aux jambes<br />
proviennent d’épines <strong>de</strong> ronces <strong>de</strong>s bois parmi les plus communes. Un régime alimentaire <strong>de</strong>s plus<br />
stricts avec réduction sensible du sucre <strong>de</strong>vrait toutefois être observé sous la supervision d’un<br />
nutritionniste. Un contrôle pourra être effectué à quarante jours afin <strong>de</strong> confirmer ces observations.<br />
Pour valoir ce que <strong>de</strong> droit, le présent certificat, Dr Doucement, Aiguran<strong>de</strong>-sur-Bouzanne, le 17 juin<br />
2009.<br />
8
Poe<br />
Pendant une courte journée <strong>de</strong> fin d’automne, bonne à douter que le soleil se soit même vraiment levé,<br />
une journée qui serait restée en pyjama et en robe <strong>de</strong> chambre, ni maquillée, ni coiffée, une journée en<br />
savates et condamnée à ne pas mettre le nez <strong>de</strong>hors, j’avais passé un blue jeans pourtant et chaussé <strong>de</strong>s<br />
bottes. J’étais sortie et j’avais traversé, seule, le jardin sinistre où rien ne poussait plus, puis la forêt<br />
lugubre avec ses arbres réduits à l’état <strong>de</strong> squelettes, et enfin, comme la lune refusait <strong>de</strong> luire, je me<br />
retrouvais en vue <strong>de</strong> la macabre maison dont je n’apercevais que les contours.<br />
Ce spectacle était d’une tristesse diabolique, si bien que je ne me sentis capable que <strong>de</strong> frapper au<br />
carreau, dans l’espoir largement irrationnel que me serait donné ici le ca<strong>de</strong>au d’une hospitalité sinon<br />
inoubliable, du moins superficiellement consolatrice. J’entrai.<br />
- Quoi ? me dis-je à la vue d’un malheureux bol en bois au fond duquel croupissait un reste <strong>de</strong><br />
cacao mal dilué, est-il admissible que les malheureux qui vivent ici ne finissent même pas leur<br />
maigre ration ? Il ne sera pas dit que je laisserai perdre ce pauvre nectar en un temps <strong>de</strong> disette<br />
comme celui que nous connaissons.<br />
Je pris le bol graisseux dans ma main, m’assis sur la plus petite <strong>de</strong>s trois chaises dont la paille<br />
s’effilochait et je bus. Le breuvage était amer, un chocolat <strong>de</strong> mauvaise qualité, mélangé peut-être <strong>de</strong><br />
farine <strong>de</strong> gland. Je fis la grimace et sentis mes jambes vaciller au point que je n’eus soudains d’autre<br />
désir que <strong>de</strong> m’allonger quelques minutes avant <strong>de</strong> reprendre ma route sous le ciel bas et lourd qui<br />
pesait son poids <strong>de</strong> neige à venir comme un couvercle <strong>de</strong> fonte sur lequel on aurait déposé une<br />
enclume. Un lit m’ouvrit les bras, dont le drap était rêche et humi<strong>de</strong>. Je me promis <strong>de</strong> ne pas y rester<br />
plus que la minute ou <strong>de</strong>ux nécessaire, mais je m’endormis.<br />
Lorsque je m’éveillai, j’aperçus une frise <strong>de</strong> trois têtes en peluche usées jusqu’à la cor<strong>de</strong> et crus d’abord<br />
que c’étaient là les compagnons familiers <strong>de</strong> mon berceau qui trônaient à présent sur une planchette au<strong>de</strong>ssus<br />
du lit <strong>de</strong> ma chambre.<br />
Mais j’eus tôt fait <strong>de</strong> revenir à la réalité et une insupportable terreur pénétra graduellement dans tout<br />
mon être en posant sur mon cœur ses grosses fesses d’ours réelles. Un ourson très maigre et très pâle,<br />
les yeux injectés d’un sang probablement maladif se mit à crier « C’est elle ! c’est elle ! c’est ça ! c’est ça<br />
qu’a bu mon bol, c’est ça qu’a bu mon bol ! ».<br />
La terreur qui aurait dû me terrasser eut quelque chose <strong>de</strong> bon qui m’obligea à un sursaut vital,<br />
m’enjoignant <strong>de</strong> choisir le paysage à la place <strong>de</strong>s murailles, la course au lieu <strong>de</strong> l’accablement <strong>de</strong>s marais<br />
méphitiques. Je donnai <strong>de</strong> la tête dans la poitrine <strong>de</strong> l’ours et sautai par la fenêtre entrouverte. Je ne me<br />
retournai pas, mais sentis dans mon dos la faça<strong>de</strong> suintante qui se lézardait, prête à s’envelopper une<br />
<strong>de</strong>rnière fois dans son châle <strong>de</strong> brume grasse.<br />
Rythmes<br />
Vite, <strong>Boucle</strong> d’Or, vite, vite ! Saute par al fenêtre ! Ta mère a le dos tourné. Pfuit. Et cours dans la forêt.<br />
Pas la peine <strong>de</strong> compter les arbres. Vite ! Les petits cailloux blancs. Oh ! une maison. Vite, entre !<br />
Grand bol, moyen bol, petit bol, c’est dans le petit qu’est le meilleur chocolat. Vite ! Gran<strong>de</strong> chaise,<br />
moyenne chaise, petite chaise. La plus petite est la plus confortable. Vite ! Grand lit, moyen lit, lit petit.<br />
Small is beautiful. Dors.<br />
Tranquille, les ours, tranquille… Y a pas le feu au bol… On dirait bien que… Ouais… C’est bien<br />
possible… Qu’on ait bu dans nos bols, bon, c’est pas la fin du mon<strong>de</strong>, non plus… Cette chaise a été un<br />
peu bougée ?... Peut-être, peut-être… On va pas non plus en faire un fromage… Oh la la… Une petite<br />
blon<strong>de</strong> dans ton pieu ? Mais non… Qu’est ce que tu vas encore inventer ?<br />
9
Biographies<br />
Compagnie Les rémouleurs : www.remouleurs.com<br />
Créée en 1983, la compagnie Les Rémouleurs s’est développée en explorant constamment <strong>de</strong>s voies<br />
originales et marginales : théâtre <strong>de</strong> rue, théâtre musical, marionnette, théâtre scientifique.<br />
Durant ces vingt années, elle a privilégié la recherche <strong>de</strong> nouvelles formes scéniques, celle d’un public<br />
différent (celui qui n’a pas l’habitu<strong>de</strong> d’aller au théâtre), et l’exigence d’un texte fort. Formée autour<br />
d’un noyau <strong>de</strong> marionnettistes et <strong>de</strong> comédiens venant du théâtre <strong>de</strong> rue, elle fait appel, suivant ses<br />
créations, à différents metteurs en scène <strong>de</strong> théâtre.<br />
Elle lie un travail <strong>de</strong> recherche plastique (exploration <strong>de</strong> nouvelles techniques et redécouvertes <strong>de</strong><br />
techniques oubliées) à un travail théâtral cherchant à ouvrir <strong>de</strong> nouveaux champs d’action à la<br />
marionnette : textes <strong>de</strong> théâtre contemporain, littérature, science. Elle intervient dans les lieux les plus<br />
divers : théâtres, évi<strong>de</strong>mment, mais aussi rues, bibliothèques ou même <strong>de</strong>s endroits plus inattendus<br />
encore.<br />
« Quand je repense à nos débuts <strong>de</strong> chanteurs <strong>de</strong> rue autodidactes et traqueurs, joueur d'orgue <strong>de</strong> Barbarie et<br />
marionnettistes ingénus, je réalise que ce qui nous inspirait à l'époque, nous anime plus encore aujourd’hui : le désir, le<br />
doute, la curiosité, la rage.<br />
Jamais dans la reproduction d'un savoir-faire ayant fait ses preuves, mais en mouvement, dans l'invention <strong>de</strong> la<br />
forme d'expression la plus adapté à notre propos, dans la volonté d'inscrire notre théâtre là où les gens vivent,<br />
circulent, se parlent, dans la conscience aiguë <strong>de</strong> notre responsabilité d'artistes porteurs <strong>de</strong> sens et d'imaginaire face au<br />
découragement, à l'ignorance, au renoncement.<br />
Les moyens se sont diversifiés, <strong>de</strong>s rencontres nous ont changés et enrichis, l'équipe s'est agrandie, la direction reste la<br />
même. »<br />
Anne Bitran<br />
10
Les membres du spectacle<br />
Jacques Jouet : Texte<br />
Jacques Jouet est un membre <strong>de</strong> L'Oulipo (Ouvroir <strong>de</strong> Littérature Potentielle) <strong>de</strong>puis 1983. Son<br />
premier contact avec l'Oulipo fut en 1978, un stage d'écriture dirigé par Paul Fournel, Georges Perec et<br />
Jacques Roubaud.<br />
A la fois poète, romancier, novelliste, auteur <strong>de</strong> théâtre, essayiste et artiste plasticien, Jacques Jouet<br />
participe aussi aux « Papous dans la tête » sur France Culture. Son feuilleton La République <strong>de</strong> Mek<br />
Ouyes a été diffusé simultanément sur cette radio et sur le web, à travers le site <strong>de</strong> son éditeur P.O.L. Il<br />
est édité notamment chez P.O.L, au Castor astral. Deux <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>rnières pièces ont été jouées au<br />
théâtre <strong>de</strong>s Amandiers à Nanterre, et son abondante bibliographie est consultable sur le site <strong>de</strong> l'Oulipo.<br />
Anne Bitran : Mise en scène<br />
Comédienne et marionnettiste, co-fondatrice <strong>de</strong> la Compagnie <strong>de</strong>s Rémouleurs avec Olivier Vallet en<br />
1983, Anne Bitran fabrique, manipule et donne sa voix à ses marionnettes. Ses spectacles ont tourné<br />
dans <strong>de</strong> nombreusx festivals <strong>de</strong> marionnettes, en France et à l'étranger.<br />
Son spectacle Ginette Guirolle, marionnette <strong>de</strong> bar, a ouvert à ses créations les portes <strong>de</strong> nombreuses<br />
institutions culturelles : Plusieurs Centres Dramatiques Nationaux (Montpellier, La Commune-<br />
Auberviliers, Nanterre-Amandier, Besançon, Vire, Lille-Le Grand Bleu) et <strong>de</strong> nombreuses Scènes<br />
nationales.<br />
Une <strong>de</strong>s particularités <strong>de</strong> son travail est l'extrême attention qu'elle porte au rapport entre musique et<br />
image. Chez elle, la musique n'est jamais un accompagnement <strong>de</strong> l'image, mais au contraire une <strong>de</strong> ses<br />
sources.<br />
Olivier Vallet : Montreur d’ombres<br />
Fasciné par la lumière, Olivier Vallet travaille <strong>de</strong>puis une dizaine d'années à renouveler le langage <strong>de</strong><br />
l'image animée au théâtre, en lui offrant <strong>de</strong> nouveaux moyens d'expression inspirés <strong>de</strong>s techniques<br />
anciennes <strong>de</strong> projection.<br />
Ses inventions ont été récompensées à trois reprises par le Prix « LUMIERE » aux Trophées Louis<br />
Jouvet.<br />
Outre son rapport aux créations <strong>de</strong> la Compagnie Les Rémouleurs, il participe à diverses aventures<br />
théâtrales qui toutes, d'une manière ou d'une autre, mettent en jeu la lumière, les ombres et les<br />
projections.<br />
Il intervient également lors d'événements spectaculaires, et a réalisé <strong>de</strong>s machines optiques pour<br />
plusieurs musées.<br />
Bénédicte Ober : Comédienne<br />
Bénédicte Ober commence sa recherche <strong>de</strong> comédienne à Marseille avec divers metteurs en scène<br />
autour <strong>de</strong> textes contemporains. En parallèle, elle crée avec une autre comédienne et un musicien <strong>de</strong><br />
jazz, la compagnie « Je sais bien mais quand même » aboutissant à la création <strong>de</strong> trois spéctacle-chantier.<br />
C'est avec les Rémouleurs qu'elle découvre, tâte, et manipule la marionnette qui la fascine par la<br />
distance qu'elle implique entre le sujet et l'acteur et par la sensation <strong>de</strong> liberté qu'elle procure. Autre<br />
fascination : celle <strong>de</strong> la musique indissociable du travail <strong>de</strong> la compagnie et <strong>de</strong> sa recherche personnelle.<br />
Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s trois spectacles où elle est investie (Le Nombril d'Adam, Hulul et Lubie), elle continue son<br />
travail <strong>de</strong> comédienne.<br />
11
Pistes <strong>de</strong> travail<br />
L'Oulipo<br />
Qu'est-ce que l'Oulipo ?<br />
Jacques Roubaud & Marcel Bénabou<br />
OULIPO ? Qu'est ceci ? Qu'est cela ? Qu'est-ce que OU ? Qu'est-ce que LI ? Qu'est-ce que PO ?<br />
OU c'est OUVROIR, un atelier. Pour fabriquer quoi ? De la LI.<br />
LI c'est la littérature, ce qu'on lit et ce qu'on rature. Quelle sorte <strong>de</strong> LI ? La LIPO.<br />
PO signifie potentiel. De la littérature en quantité illimitée, potentiellement productible jusqu'à la fin<br />
<strong>de</strong>s temps, en quantités énormes, infinies pour toutes fins pratiques.<br />
QUI ? Autrement dit qui est responsable <strong>de</strong> cette entreprise insensée ? Raymond Queneau, dit RQ, un<br />
<strong>de</strong>s pères fondateurs, et François Le Lionnais, dit FLL, co-père et compère fondateur, et premier<br />
prési<strong>de</strong>nt du groupe, son Fraisi<strong>de</strong>nt-Pondateur.<br />
Que font les OULIPIENS, les membres <strong>de</strong> l'OULIPO (Calvino, Perec, Marcel Duchamp, et autres,<br />
mathématiciens et littérateurs, littérateurs-mathématiciens, et mathématiciens-littérateurs) ? Ils<br />
travaillent.<br />
Certes, mais à QUOI ? A faire avancer la LIPO.<br />
Certes, mais COMMENT ?<br />
En inventant <strong>de</strong>s contraintes. Des contraintes nouvelles et anciennes, difficiles et moins diiffficiles et<br />
trop diiffiiciiiles. La Littérature Oulipienne est une LITTERATURE SOUS CONTRAINTES.<br />
Et un AUTEUR oulipien, c'est quoi ? C'est "un rat qui construit lui-même le labyrinthe dont il se<br />
propose <strong>de</strong> sortir".<br />
Un labyrinthe <strong>de</strong> quoi ? De mots, <strong>de</strong> sons, <strong>de</strong> phrases, <strong>de</strong> paragraphes, <strong>de</strong> chapitres, <strong>de</strong> livres, <strong>de</strong><br />
bibliothèques, <strong>de</strong> prose, <strong>de</strong> poésie, et tout ça...<br />
Comment en savoir plus ? En lisant.<br />
En lisant quoi ?<br />
D'abord quelques ouvrages <strong>de</strong> base, comme ceux-ci, qui donnent une vue d'ensemble <strong>de</strong> la production<br />
oulipienne, théorique et pratique jusqu'en 1981 :<br />
OULIPO, La Littérature Potentielle, ed. Gallimard, 1973 (2ème édition, Folio, 1988),<br />
OULIPO, Atlas <strong>de</strong> Littérature Potentielle, ed. Gallimard, 1981 (2ème édition, Folio, 1988).<br />
Et quoi encore ? Quelques ouvrages plus récents présentant une gran<strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> contraintes<br />
nouvelles, accompagnées <strong>de</strong> textes les illustrant :<br />
OULIPO, La bibliothèque Oulipienne, 3 volumes, ed. Seghers, 1990.<br />
Et quoi encore ?<br />
Les fascicules <strong>de</strong> la Bibliothèque Oulipienne, disponibles auprès d’Olivier Salon<br />
(o.salon@free.fr).<br />
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Jouons avec l’Oulipo et d’autres choses…<br />
Pistes <strong>de</strong> travail autour <strong>de</strong> <strong>Boucle</strong> d'or :<br />
-> Dans la lignée <strong>de</strong>s variations, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r aux élèves d'inventer une nouvelle version du conte et <strong>de</strong><br />
chercher par là, la cause du départ <strong>de</strong> la jeune fille : Elle voulait connaître la vie <strong>de</strong>s ours ? Elle jouait à<br />
cache-cache avec ses frères et soeurs ? Elle était perdue dans la forêt ? ...<br />
-> Etudier une nouvelle version <strong>de</strong> <strong>Boucle</strong> d'or dans les contes revisités par Roald Dahl<br />
<strong>Boucle</strong> d'or, d'habitu<strong>de</strong> si douce et si gentille est représentée dans ce conte comme<br />
une infame <strong>de</strong>structrice <strong>de</strong>s tous les objets qui se trouvent chez les ours.<br />
Pistes <strong>de</strong> travail autour <strong>de</strong> l'Oulipo :<br />
« Elle prononce <strong>de</strong>s gros mots, <strong>de</strong>s mots si gros, dans sa rage,<br />
Qu'ils ne tiendraient pas dans ma page ... »<br />
-> Ecoute musicale <strong>de</strong>s plus célèbres variations <strong>de</strong> Beethoven : Marche (n°1),<br />
Fuguetta (n°24), Fugue (n°32), Menuet (n°33)<br />
-> Après avoir expliqué rapi<strong>de</strong>ment aux élèves ce qu'était l'Oulipo, il peut être intéressant <strong>de</strong> s'attaquer<br />
à plusieurs <strong>de</strong> ses contraintes.<br />
-> Création : La Boule <strong>de</strong> Neige<br />
Le principe consiste à rédiger un poème dont le premier mot est un mot d'une lettre, le second <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
lettres, le suivant <strong>de</strong> trois lettres ...<br />
O<br />
La<br />
Pie<br />
Vole ...<br />
-> La contrainte du prisonnier :<br />
Un prisonnier veut envoyer un message mais ne dispose que d’un papier minuscule. Pour gagner <strong>de</strong> la<br />
place, il formule son message en évitant toutes les lettres à jambages.<br />
Ne restent que a, c, e, m, n, o, r, s, v, w, x, z.<br />
Si le prisonnier dispose d’un peu plus <strong>de</strong> papier, il pourra se permettre d’utiliser le i.<br />
Ex : un incarcéré économe : nous, communs amis, écrivons sans ennui une missive<br />
-> Le Palindrome :<br />
Le palindrome <strong>de</strong> lettres est un texte qui peut être lu <strong>de</strong> gauche à droite comme <strong>de</strong> droite à gauche,<br />
(sans avoir nécessairement le même sens, comme Roma et amor). Kayak, resasser, Noyon ou Laval<br />
sont <strong>de</strong>s palindromes. L’année 2002 était palindromique.<br />
Exemple publicitaire : Tu l’as trop écrasé, César, ce Port-Salut.<br />
Deman<strong>de</strong>r aux élèves <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s mots qui sont <strong>de</strong>s palindromes.<br />
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Côté sciences : confectionner une bulle <strong>de</strong> savon<br />
Ingrédients (à confectionner quelques heures à l’avance)<br />
▪ 650 ml d’eau distillée : l’eau du robinet peut convenir… ou pas, selon les régions. La propreté <strong>de</strong> l’eau<br />
est importante. Dans certaines régions, l’eau du robinet suffit. Une eau en bouteille peu minéralisée<br />
peut convenir, l’eau dé-ionisée, celle pour les batteries <strong>de</strong> voiture, est facile à trouver.<br />
▪ 50 grammes <strong>de</strong> sucre granulé (le sucre diminue l’évaporation et épaissit la sauce, donc permet <strong>de</strong><br />
gar<strong>de</strong>r plus longtemps l’eau dans le film du savon).<br />
▪ 200 ml <strong>de</strong> détergent liqui<strong>de</strong> à vaisselle (les liqui<strong>de</strong>s vaisselles sont presque tous décevants). Sans<br />
vouloir faire <strong>de</strong> la publicité, nous avons trouvé que les meilleurs détergents sont le Dreft bleu, bleu-vert<br />
ou vert ; à la rigueur Fairy-Dreft vert, voire Dawn-Fairy. Ce sont <strong>de</strong>s liqui<strong>de</strong>s-vaisselle vendus<br />
couramment au Benelux ; en France, on ne les trouve que dans les circuits professionnels (par exemple<br />
chez « Métro »). Ils contiennent <strong>de</strong> l’aminoxy<strong>de</strong> (brevet Procter & Gamble).<br />
▪ 100 ml <strong>de</strong> glycérine (la glycérine se trouve pour pas cher en pharmacie. Elle permet d’épaissir la<br />
sauce).<br />
Préparation<br />
▪ Dans un grand plat <strong>de</strong> plastique, versez 250 ml d’eau distillée (il sera plus facile <strong>de</strong> bien mélanger les<br />
ingrédients que si vous mettez toute l’eau requise d’un coup) et ajoutez le sucre en mélangeant bien<br />
pour le dissoudre ;<br />
▪ Versez le détergent liqui<strong>de</strong> vaisselle et mélangez doucement (pour ne pas faire mousser) ;<br />
▪ Ajoutez la glycérine en continuant <strong>de</strong> mélanger doucement, et enfin le reste <strong>de</strong> l’eau ;<br />
▪ Laissez le mélange reposer au moins 2 heures à découvert (pour que l’alcool contenu dans le détergent<br />
s’évapore).<br />
Matériel<br />
Pour <strong>de</strong>s bulles géantes : on accroche <strong>de</strong>ux cor<strong>de</strong>s <strong>de</strong> longueurs différentes (environ 1 mètre et 50 cm)<br />
pour former un cerceau au bout <strong>de</strong> bâtons (ceux en bambous, pour le jardinage, fonctionnent très<br />
bien : il suffit <strong>de</strong> faire une encoche au bout et d’y insérer l’extrémité <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s.<br />
Recette directement emprunté sur le site du Théâtre National d’Evreux<br />
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Sources et ressources :<br />
Bibliographie :<br />
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<strong>Boucle</strong> d'or chez Flammarion Père Castor<br />
Un conte peut en cacher un autre <strong>de</strong> Roald Dahl<br />
Anthologie <strong>de</strong> l'Oulipo chez Gallimard<br />
A partir d’ouvrages <strong>de</strong> Raymond Queneau ou <strong>de</strong> Georges Perec : pour abor<strong>de</strong>r ces oeuvres avec un<br />
jeune public, vous pouvez commencer par lire en classe les ouvrages <strong>de</strong> Raymond Queneau<br />
Exercices <strong>de</strong> style (Folio) et Cent Mille Milliards <strong>de</strong> Poèmes (Gallimard), ainsi que Je me souviens… <strong>de</strong><br />
Georges Perec (Gallimard).<br />
27 poules sur un mur <strong>de</strong> Thierry Dedieu, éditions Seuil Jeunesse : Ce petit recueil jubilatoire reprend avec<br />
brio les Exercices <strong>de</strong> style <strong>de</strong> Raymond Queneau. Ici Thierry Dedieu s’amuse à décliner la ritournelle<br />
« une poule sur un mur » en divers styles ou registres (conté, scénique, onomatopéique, pieux,<br />
argotique, créole…) avec un talent égal. L’exercice <strong>de</strong> style <strong>de</strong> l’album porte aussi<br />
Le petit Oulipo (Rue du Mon<strong>de</strong>), Illustrations <strong>de</strong> Lucile Placin : L'Oulipo à 50 ans. L'Oulipo, c'est<br />
l'OUvroir <strong>de</strong> LIttérature POtentielle. Une aventure littéraire et humaine qui réunit <strong>de</strong>s auteurs<br />
a<strong>de</strong>ptes <strong>de</strong> la contrainte, <strong>de</strong>s contraintes. Et qui produisent <strong>de</strong>s textes en respectant <strong>de</strong>s règles<br />
qu'ils se fixent eux-mêmes. Ces contraintes peuvent donner La Disparition <strong>de</strong> Perec, un roman<br />
sans la lettre e, et d'autres choses. Les Oulipiens ont pour nom, aussi, Raymond Queneau,<br />
Jacques Jouet, Hervé Le Tellier ou Paul Fournel... C'est ce <strong>de</strong>rnier qui s'est attaqué à la<br />
constitution du Petit Oulipo. Un album illustré, richement, <strong>de</strong> 64 pages. Le recueil propose 50<br />
textes, accessibles à partir <strong>de</strong> 8 ans (et encore lisibles à 88). 50 textes, et les explications <strong>de</strong>s<br />
contraintes utilisées pour les produire. Du lipogramme à la boule <strong>de</strong> neige en passant par le<br />
tautogramme ou l'homosyntaxisme. Des mots parfois barbares, <strong>de</strong>s textes amusants. Parce que<br />
jouer avec les mots est un plaisir d'enfant, parfois grand.<br />
Sitographie :<br />
www.oulipo.net Pour plus “d'exercices”<br />
Production@remouleurs.com Pour obtenir le texte <strong>de</strong> <strong>Boucle</strong> d'or<br />
Contact :<br />
Océane Dréanic<br />
05 56 00 54 01<br />
Opéra National <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux Aquitaine<br />
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