« Hippolyte et Aricie » - Opéra de Bordeaux
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Communiqué<br />
Bor<strong>de</strong>aux – Auditorium – 11 février 2013 à 20h<br />
Opéra <strong>de</strong> Jean-Philippe Rameau en version <strong>de</strong> concert<br />
« <strong>Hippolyte</strong> <strong>et</strong> <strong>Aricie</strong> »<br />
présenté par Raphaël Pichon <strong>et</strong> l'Ensemble Pygmalion<br />
<strong>Hippolyte</strong> <strong>et</strong> <strong>Aricie</strong> est la première tragédie lyrique d'un Jean-Philippe<br />
Rameau alors âgé <strong>de</strong> cinquante ans, créée le 1 er octobre 1733 à<br />
l'Académie royale <strong>de</strong> musique. Premier essai, premier coup <strong>de</strong> maître,<br />
révélant une œuvre <strong>de</strong> maturité d’une exceptionnelle richesse<br />
musicale, résultat <strong>de</strong> recherches, d’expériences menées pendant une<br />
bonne partie <strong>de</strong> la vie du compositeur. Le livr<strong>et</strong> remarquable <strong>de</strong> l’abbé<br />
Pellegrin, prend sa source dans la Phèdre <strong>de</strong> Jean Racine, avec les<br />
adaptations nécessitées par la tradition <strong>de</strong> la tragédie en musique telle<br />
qu'établie par Lully (abondance <strong>de</strong> personnages, personnification <strong>de</strong>s<br />
dieux <strong>et</strong> surtout divertissements choraux <strong>et</strong> dansés à chaque acte).<br />
L’histoire <strong>de</strong> Phèdre <strong>et</strong> son amour impossible pour son beau-fils <strong>Hippolyte</strong>, l’un <strong>de</strong>s plus beaux thèmes du théâtre<br />
classique, est tirée d’Euripi<strong>de</strong>. <strong>Hippolyte</strong>, véritable héros du drame, épris d’<strong>Aricie</strong>, perm<strong>et</strong> au compositeur<br />
d’introduire <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s merveilleux : les aventures <strong>de</strong> Thésée aux enfers, l’intervention d’un monstre horrible<br />
qui vient enlever <strong>Hippolyte</strong> avant que <strong>de</strong> gracieux zéphyrs ne le ramènent à <strong>Aricie</strong> dans un char céleste. Dès<br />
1733 <strong>et</strong> plus encore lors <strong>de</strong>s reprises <strong>de</strong> 1742 <strong>et</strong> 1757 (version qui sera interprétée ici qui ne comporte pas <strong>de</strong><br />
prologue), le compositeur, selon son habitu<strong>de</strong>, a procédé à diverses modifications. Selon le biographe Hugues<br />
Mar<strong>et</strong>, André Campra se serait exclamé : «Il y a dans c<strong>et</strong> opéra assez <strong>de</strong> musique pour en faire dix ; c<strong>et</strong> homme<br />
nous éclipsera tous». L'opéra fut joué 123 fois entre 1733 <strong>et</strong> 1767.<br />
Depuis 2011, Raphaël Pichon <strong>et</strong> son Ensemble Pygmalion ont entrepris <strong>de</strong> présenter un cycle <strong>de</strong> tragédies<br />
lyriques <strong>de</strong> Rameau, dans <strong>de</strong>s éditions tardives remaniées par leur auteur, peu ou jamais données. Après<br />
Beaune en juill<strong>et</strong> 2013 <strong>et</strong> avant Versailles, l’Opéra National <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux présentera « <strong>Hippolyte</strong> <strong>et</strong> <strong>Aricie</strong> » en<br />
version <strong>de</strong> concert le 11 février à l’auditorium <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux, avec une distribution magnifique :<br />
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Phèdre, Maria Riccarda Wesseling<br />
<strong>Aricie</strong>, Gaëlle Arquez<br />
<strong>Hippolyte</strong>, Samuel Bo<strong>de</strong>n<br />
Thésée, Edwin Crossley-Mercer<br />
Pluton/Troisième Parque, Jérôme Varnier<br />
Tisiphone/Deuxième Parque, Benoît Arnould<br />
La gran<strong>de</strong> Prêtresse <strong>de</strong> Diane, Elodie Kimmel<br />
Chasseresse, Matelote, Bergère, Sabine Devieilhe<br />
Diane, Anna Reinhold<br />
Mercure/Première Parque, Francisco Fernan<strong>de</strong>z-Rueda<br />
Ensemble Pygmalion Chœur <strong>et</strong> Orchestre
Ensemble Pygmalion<br />
Fondé en 2006 à l’occasion <strong>de</strong> l’Europa Bach Festival,<br />
Pygmalion naît <strong>de</strong> la réunion d’un chœur <strong>et</strong> d’un<br />
orchestre sur instruments anciens, constitué <strong>de</strong> jeunes<br />
musiciens aux parcours divers. Principalement centré sur<br />
Johann Sebastian Bach <strong>et</strong> Jean-Philippe Rameau, le<br />
répertoire se veut néanmoins en réponse à sa formation,<br />
se perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> passer du répertoire baroque au<br />
romantisme naissant, jusqu’à la création contemporaine.<br />
En eff<strong>et</strong>, Pygmalion a lancé en 2010 une série <strong>de</strong><br />
comman<strong>de</strong>s à <strong>de</strong> jeunes compositeurs, dans le but <strong>de</strong> les intéresser aux instruments anciens en tant que « timbres », <strong>et</strong> au<br />
travers d’un travail d’expérimentation <strong>et</strong> <strong>de</strong> laboratoire. Le proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> Pygmalion s’inscrit également dans la recherche d’un<br />
noyau <strong>de</strong> musiciens fixe <strong>et</strong> fidélisé.<br />
Invité <strong>de</strong>puis 2007 du Festival <strong>de</strong> la Chaise-Dieu, Pygmalion se produit notamment aux festivals <strong>de</strong> Beaune, <strong>de</strong> Saintes, <strong>de</strong><br />
Sablé, Lessay, d’Ambronay, au Bozar <strong>de</strong> Bruxelles, à la Folle Journée <strong>de</strong> Nantes, aux opéras <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux, Versailles <strong>et</strong><br />
Rouen, ou encore à la Musikfest <strong>de</strong> Brême.<br />
Les premiers enregistrements <strong>de</strong> Pygmalion pour Alpha, les quatre Missae Breves BWV 233 à 236 <strong>de</strong> Johann Sebastian<br />
Bach reçoivent un accueil enthousiaste <strong>de</strong> la critique, récompensés du Diapason d'Or <strong>de</strong> l'année 2008, <strong>de</strong> l'Orphée d'Or<br />
2008 <strong>de</strong> l'Académie du disque lyrique, ou encore d’un Editor’s Choice <strong>de</strong> Gramophone. En septembre 2012 paraîtra pour<br />
Alpha la Missa 1733 <strong>de</strong> Bach, suivie en février <strong>de</strong> l’enregistrement live <strong>de</strong> Dardanus à l’Opéra Royal <strong>de</strong> Versailles, premier<br />
volume <strong>de</strong> la nouvelle collection Alpha – Château <strong>de</strong> Versailles Spectacles.<br />
Après les Missae Breves, la Messe en si mineur dans sa version primitive <strong>de</strong> 1733, le Magnificat, <strong>de</strong>s programmes originaux<br />
croisant cantates <strong>et</strong> création contemporaine, Pygmalion poursuit son travail sur l’œuvre <strong>de</strong> Johann Sebastian Bach en créant<br />
en 2011 une première reconstitution totale <strong>de</strong> la Trauermusik BWV 244a. Celle-ci donne à entendre notamment <strong>de</strong>s<br />
mouvements originels <strong>de</strong> la Passion selon Saint Matthieu. En 2011 également, Pygmalion débute un partenariat avec le<br />
Festival <strong>de</strong> Beaune autour <strong>de</strong> trois tragédies lyriques <strong>de</strong> Jean-Philippe Rameau, débutant avec la secon<strong>de</strong> version inédite <strong>de</strong><br />
Dardanus.<br />
Parallèlement au répertoire baroque, Pygmalion initie avec son chœur un travail autour <strong>de</strong>s romantiques allemands,<br />
débutant en 2011 avec l’œuvre sacrée <strong>de</strong> Brahms <strong>et</strong> Bruckner pour la Folle Journée <strong>de</strong> Nantes, puis autour <strong>de</strong> Schubert aux<br />
côtés du pianiste Adam Laloum au festival <strong>de</strong> la Roque d’Anthéron.<br />
Les proj<strong>et</strong>s futurs <strong>de</strong> Pygmalion s’articulent notamment autour d’<strong>Hippolyte</strong> <strong>et</strong> <strong>Aricie</strong> <strong>de</strong> Rameau dans sa version <strong>de</strong> 1757, <strong>de</strong><br />
la Passion selon Saint Jean, <strong>de</strong> Castor & Pollux <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Messe en si mineur.<br />
Pygmalion reçoit le soutien <strong>de</strong> la Fondation Orange, mécène principal <strong>de</strong> l’ensemble, ainsi que <strong>de</strong> la Direction régionale <strong>de</strong>s<br />
affaires culturelles d’Ile-<strong>de</strong>-France <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Région Ile-<strong>de</strong>-France.<br />
L’ensemble Pygmalion est soutenu par la Fondation Orange <strong>et</strong> la Direction régionale <strong>de</strong>s affaires culturelles – Ministère <strong>de</strong> la culture.<br />
Pygmalion reçoit pour ce concert le soutien <strong>de</strong> l’Adami <strong>et</strong> <strong>de</strong> la SPEDIDAM.Ce proj<strong>et</strong> a reçu le soutien <strong>de</strong> la Fondation Royaumont.<br />
« …La palme revient à la direction <strong>de</strong> Raphaël Pichon. D’une énergie <strong>et</strong> d’une souplesse rythmique inépuisables dans les<br />
danses. D’une austère gravité dans le drame. A vingt-huit ans, ce grand précoce a assimilé la leçon <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>vanciers «<br />
baroqueux », tel John Eliot Gardiner, <strong>et</strong> choisi son XVIIIe siècle – celui <strong>de</strong> Montesquieu pour la distinction spirituelle, <strong>de</strong><br />
Condorc<strong>et</strong> pour le message universel. Sans mignardise Pompadour, ni mollesse à la François Boucher. Chœur comme<br />
orchestre, son Rameau n’est que sève <strong>et</strong> lave. Hautes futaies <strong>et</strong> flambées basaltiques. On l’espère longtemps en activité.<br />
Gilles Macassar / Télérama / 16 juill<strong>et</strong> 2012<br />
Biographies <strong>de</strong>s artistes sur : http://www.opera-bor<strong>de</strong>aux.com/d<strong>et</strong>ail-spectacle/opera-1/hippolyte-<strong>et</strong>-aricie-690.html<br />
<strong>de</strong> 8 à 55 € - Durée : 3h environ<br />
Renseignements : 05.56.00.85.95 - www.opera-bor<strong>de</strong>aux.com<br />
Grand-Théâtre - Place <strong>de</strong> la Comédie – Bor<strong>de</strong>aux<br />
Du mardi au samedi <strong>de</strong> 13h à 18h30<br />
Contacts Presse : Canal Com – Noëlle Arnault & Julia Lagoard<strong>et</strong>te<br />
+33 (0)5 56 79 70 53 – agence@canal-com.eu – www.canal-com.eu<br />
Opéra National <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux : Thierry Fouqu<strong>et</strong>, directeur<br />
Anne-Sophie Brandalise, direction <strong>de</strong>s publics <strong>et</strong> du développement
Interview <strong>de</strong> Raphaël Pichon par Emmanuelle Zoll<br />
réalisée avant la création à Beaune en juill<strong>et</strong> 2012<br />
EZ : Comment avez-vous décidé <strong>de</strong> vous consacrer à la musique ?<br />
Raphaël Pichon : C<strong>et</strong>te passion est venue progressivement. Je ne suis pas issu d’une famille <strong>de</strong> musiciens, mes parents<br />
sont simplement mélomanes. J’ai eu la chance <strong>de</strong> suivre à Versailles toute ma scolarité en horaires aménagés. Je suis ainsi<br />
entré dans la Maîtrise <strong>de</strong>s P<strong>et</strong>its Chanteurs <strong>de</strong> Versailles, <strong>et</strong> si j’ai pu étudier au conservatoire la pratique du violon <strong>et</strong> du<br />
piano, le chant est toujours resté pour moi un domaine privilégié.<br />
Un concert <strong>de</strong> la maîtrise a beaucoup compté pour moi : il s’agissait <strong>de</strong> la Passion selon St Jean <strong>de</strong> Bach, mon premier<br />
concert chanté à l’âge <strong>de</strong> 11 ans, <strong>et</strong> qui a constitué mon premier grand émoi musical. Jusque là, je n’étais pas trop attiré par<br />
la musique sacrée. L’expressivité <strong>de</strong> l’écriture vocale, <strong>de</strong>s chœurs, a été une véritable révélation qui m’a fait découvrir Bach<br />
<strong>et</strong> a ensuite suscité mon engouement pour toute la musique alleman<strong>de</strong> <strong>de</strong> Schütz à Buxtehu<strong>de</strong>, <strong>et</strong> plus tard Brahms en<br />
passant par Men<strong>de</strong>lssohn.<br />
EZ : Quelle est la spécificité <strong>de</strong> l’Ensemble Pygmalion ?<br />
RP : L’ensemble se compose à la fois d’un orchestre <strong>et</strong> d’un chœur. Nous essayons <strong>de</strong> bâtir nos programmes <strong>de</strong> façon<br />
progressive <strong>et</strong> cohérente : nous allons interpréter la saison prochaine c<strong>et</strong>te Passion selon St Jean <strong>de</strong> Bach mais après avoir<br />
travaillé <strong>de</strong>s cantates, puis <strong>de</strong>s messes. C<strong>et</strong>te Passion arrive comme un aboutissement.<br />
De même nous donnons c<strong>et</strong> été à Beaune <strong>Hippolyte</strong> <strong>et</strong> <strong>Aricie</strong> <strong>de</strong> Rameau : c’est une œuvre que nous nous ne pouvions<br />
pas abor<strong>de</strong>r <strong>de</strong> but en blanc. Il s’agit d’une musique très difficile qui exige <strong>de</strong>s effectifs importants <strong>et</strong> une gran<strong>de</strong> rigueur<br />
orchestrale. Bach était une très bonne façon <strong>de</strong> nous conduire à interpréter Rameau. Ils partagent <strong>de</strong> nombreux points<br />
communs : un discours musical écrit <strong>de</strong> manière très sophistiquée dont la résultante est une gran<strong>de</strong> expression dramatique,<br />
au service du texte. Tous <strong>de</strong>ux sont aussi <strong>de</strong> grands théoriciens <strong>de</strong> la musique dont la quête commune est la recherche <strong>de</strong><br />
la plus gran<strong>de</strong> émotion, aussi bien dans les larmes que dans la joie.<br />
EZ : Vous allez présenter à Beaune une version inédite d’<strong>Hippolyte</strong> <strong>et</strong> <strong>Aricie</strong> ?<br />
RP : A chacune <strong>de</strong> leurs reprises, Rameau a toujours corrigé <strong>et</strong> fait évoluer ses œuvres lyriques, à la fois dans un souci <strong>de</strong><br />
perfectionnisme <strong>et</strong> aussi pour répondre aux goûts très changeants <strong>de</strong> l’époque. <strong>Hippolyte</strong> <strong>et</strong> <strong>Aricie</strong> est son opéra le plus<br />
célèbre, grâce à son livr<strong>et</strong> inspiré <strong>de</strong> Phèdre <strong>de</strong> Racine. Nous allons en donner la <strong>de</strong>rnière version <strong>de</strong> 1757 qui vient d’être<br />
éditée par la société Jean Philippe Rameau. C’est une version épurée. Rameau a supprimé le prologue, il a coupé dans le<br />
divertissement <strong>et</strong> r<strong>et</strong>ravaillé les récitatifs. On abor<strong>de</strong> ainsi le drame <strong>et</strong> l’intrigue d’une manière beaucoup plus directe <strong>et</strong><br />
concentrée.<br />
EZ : Avec quels chanteurs allez-vous travailler ?<br />
RP : Nous allons travailler avec <strong>de</strong>s chanteurs fidèles à l’ensemble <strong>de</strong>puis le début comme Eugénie Warnier ou Gaëlle<br />
Arquez, <strong>et</strong> aussi avec <strong>de</strong>s nouveaux venus afin d’avoir tous les types <strong>de</strong> voix nécessaires à l’œuvre.<br />
EZ : Vous donnez <strong>de</strong>s opéras en version concert. Envisagez-vous <strong>de</strong> passer un jour à <strong>de</strong>s versions scéniques ?<br />
RP : Oui, je l’espère beaucoup, mais comme pour le choix <strong>de</strong>s œuvres, nous préférons avancer progressivement.<br />
L’interprétation en version concert est un travail exigeant qui nous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> vraiment travailler le pouvoir expressif <strong>de</strong> la<br />
musique. Nous ne pouvons pas nous reposer sur les décors, les costumes <strong>et</strong> le visuel <strong>de</strong> la mise en scène. Si nous arrivons,<br />
uniquement par la musique, à éveiller <strong>et</strong> ouvrir l’imaginaire <strong>de</strong>s spectateurs, alors la partie est gagnée.<br />
Emmanuelle Zoll<br />
Responsable éditoriale du blog <strong>de</strong> la Fondation Orange