La Belle au bois dormant [Jude] DÃ©c 2012 - OpÃ©ra de Bordeaux

La Belle au bois dormant [Jude] Déc 2012 

© Frédéric Desmesure

SOMMAIRE 

Communiqué de presse // page 3 

Argument // page 5 

«Est-ce vous mon prince … ? » // page 6 

La Belle au bois dormant : « le symbole même du ballet classique » // page 7 

La Belle/Carabosse, dualité entre le bien et le mal // page 9 

Entretien avec Charles Jude // page 11 

Biographies // page 13 

La Belle au bois dormant 

14 au 31 décembre 2012 

Grand-Théâtre de Bordeaux 

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Opéra National de Bordeaux 

Service de presse : Canal Com – Noëlle Arnault & Julia Lagoardette 

05 56 79 70 53 - agence@canal-com.eu - www.canal-com.eu 

Opéra National de Bordeaux : Thierry Fouquet, directeur 

Anne-Sophie Brandalise, direction des publics et du développement

Communiqué / Novembre 2012 

« La Belle au bois dormant » 

interprété par le Ballet de l’Opéra National de Bordeaux 

18 représentations données pour les fêtes de fin d’année 

©Sigrid Colomyes 

Symbole-même du ballet classique, dont la féérie convoque le Chat botté et la Chatte blanche, l’Oiseau bleu et la Princesse 

Florine, le Petit Chaperon rouge et le Loup, la princesse Aurore (dite la Belle au bois dormant) et le prince Désiré (le bien 

nommé !)… La Belle au bois dormant revient au Grand Théâtre de Bordeaux du 14 au 31 décembre 2012 pour une série de 

représentations, interprétées par le ballet de l’Opéra National de Bordeaux. 

Au delà du conte féerique et merveilleux que nous connaissons tous, la chorégraphie initiale de Petipa est adaptée par 

Charles Jude. Sa vision – plus psychanalytique - met en évidence l’opposition entre le bien, incarné par la fée des Lilas, et le 

mal figuré par Carabosse…. Au conte polissé, Charles Jude préfère une œuvre plus adulte mettant en avant la maturité de 

la jeune fille confrontée au choix de l’homme avec lequel elle va vivre. 

Toute la compagnie et 15 danseurs supplémentaires 

Cette série de représentations, sera dirigée par Nathan Fiefield, jeune chef originaire de l’Idaho, excellent dans le 

répertoire de ballet en Amérique du Nord, régulièrement invité par les meilleures compagnies de ballet, dont le Ballet 

National du Canada, de San Francisco, de Houston... 

À cette occasion, plus d’une soixantaine de danseurs sera présente sur scène. « Toute la compagnie sera mobilisée, avec la 

participation de quinze artistes supplémentaires. C’est LA grosse production de l’année » précise Charles Jude. 

Rôles d’Aurore et du Prince : Oksana Kucheruk & Igor Yebra les 14, 19, 21, 23, 27, 28 & 31 / Yumi Aizawa & Roman Mikhalev les 18, 20, 22 & 26 décembre 

Invités exceptionnels : Liudmila Konovalova (première danseuse au Ballet de Vienne) & Robert Gabdullin (soliste au Ballet de Vienne) les 16, 29 & 30 décembre 

Vendredi 14, mardi 18, mercredi 19, jeudi 20, vendredi 21, samedi 22, mercredi 26, vendredi 28, Samedi 29, Lundi 31 décembre -> 20h 

Dimanche 16, dimanche 23, jeudi 27, dimanche 30 décembre -> 15h 

Conférence tous publics : le mardi 11 Décembre à 18h 

Ateliers de pratique : Rêve dansé, dimanche 25 novembre à 15h 

Renseignements : 05.56.00.85.95 – www.opera-bordeaux.com / Grand-Théâtre - Place de la Comédie- Bordeaux / Du mardi au samedi de 13h à 18h30 




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Charles Jude 

Production Opéra National de Bordeaux 

Ballet en un prologue et trois actes, livret de Marius Petipa et Ivan Vsevotjski d’après le conte de Charles Perrault 

Créé au Théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg le 15 janvier 1890 

Production créée à l’Opéra National de Bordeaux le 21 Décembre 2000 (Grand-Théâtre). 

Chorégraphie et mise en scène, Charles Jude 

D’après Marius Petipa 

Musique, Piotr Illiytch Tchaïkovski 

Direction musicale, Nathan Fifield 

Décors, Giulio Achilli 

Costumes, Philippe Binot 

Lumières, François Saint-Cyr 

Ballet de l’Opéra National de Bordeaux 

Orchestre National Bordeaux Aquitaine 




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Argument 

Prologue 

On célèbre au Palais du roi Florestan XXIV, le baptême de sa fille Aurore. Ses marraines, les fées Candite, Fleur de farine, Miettes qui tombent, Violente, Canari qui chante et la fée des Lilas 

sont venues lui apporter leurs présents. Cette dernière s’approche du berceau quand surgit brusquement la fée Carabosse. Furieuse de n’avoir été invitée au baptême, celle-ci jette un sort à 

Aurore : à l’âge de seize ans, la jeune princesse mourra en se piquant le doigt. La fée des Lilas qui n’a pas encore donné son cadeau, atténue les effets du maléfice. 

Aurore ne mourra pas. Elle s’endormira pour une durée de cent ans et un prince viendra la réveiller. 

Acte I 

Aurore a seize ans. Une fête est organisée à l’occasion de son anniversaire. Ses prétendants, les quatre princes – Charmant, Avenant, Fleur de Pois et Fortuné- paraissent. 

Durant les festivités, la fée Carabosse présente une quenouille à Aurore qui se pique et s’écroule. La jeune fille et tous les êtres vivants du château entrent dans un profond sommeil, les 

jardins se transforment quant à eux, en forêt. 

Acte II 

Cent ans ont passé. Le jeune prince Désiré chasse dans la forêt qui entoure le château lorsque la fée des Lilas fait apparaître à ses yeux Aurore endormie. La bonne fée conduit le prince 

auprès de la jeune fille qu’il réveille d’un baiser. Tous les êtres du château s’animent. 

Acte III 

Les célèbres personnages de contes sont invités au mariage d’Aurore et Désiré. Défilant les uns après les autres, se succèdent notamment les Pierres précieuses, le Chat botté et la Chatte 

blanche, l’Oiseau bleu et la Princesse Florine, le Petit Chaperon rouge et le Loup, les amis des fiancés, bientôt rejoints par Aurore et Désiré. 

Extrait du livret programme de l’Opéra National de Bordeaux, 2005 




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« Est-ce vous, mon prince ?.... » 

Charles Perrault 

(…) il vit sur un lit dont les rideaux étaient ouverts de tous côtés, le plus beau spectacle qu’il eût jamais vu : une princesse qui paraissait avoir quinze ou seize ans, et 

dont l’éclat resplendissant avait quelque chose de lumineux et de divin. Il s’approcha en tremblant et en admirant, et se mit à genoux auprès d’elle. Alors, comme 

la fin de l’enchantement était venue, la princesse s’éveilla ; et le regardant avec des yeux plus tendres qu’une première vue ne semblait le permettre : « Est-ce vous, 

mon prince ? lui dit-elle, vous vous êtes bien fait attendre. » Le prince charmé de ces paroles, et plus encore de la manière 

dont elles étaient dites, ne savait comment lui témoigner sa joie et sa reconnaissance ; il l’assura qu’il l’aimait plus que luimême. 

Ses discours furent mal rangés, ils en plurent davantage ; peu d’éloquence, beaucoup d’amour. Il était plus 

embarrassé qu’elle, et l’on ne doit pas s’en étonner ; elle avait eu le temps de songer à ce qu’elle aurait à lui dire, car il y a 

apparence (l’Histoire n’en dit pourtant rien) que la bonne fée, pendant un si long sommeil, lui avait procuré le plaisir de 

songes agréables. Enfin il y avait quatre heures qu’ils se parlaient, et ils ne s’étaient pas encore dit la moitié des choses qu’ils 

avaient à se dire. 

Extrait de La Belle au bois dormant 

©Frederic Desmesure 




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© Julien Palus 

La Belle au bois dormant : « Le symbole même du ballet classique » 

(… )En 1829, le conte de Perrault connait sa première transposition chorégraphique à l’Opéra de Paris 1 . Le 

librettiste Scribe et le chorégraphe Jean-Pierre Aumer en donnent une adaptation, liée aux critères du 

Romantisme naissant, qui nous semblerait aujourd’hui pour le moins surprenante. La princesse Yseut, 

amoureuse de l’un de ses pages, voyait ses amours contrariées par ses parents pour d’évidentes raisons de 

mésalliance. Le baptême était remplacé par des fiançailles auxquelles la jeune héroïne tentait d’échapper en se 

suicidant. Sur cette intrigue, vient se greffer la colère de la méchante fée Nabotte (il n’est pas encore question 

de Carabosse dont le nom, absent du texte de Perrault, n’apparaîtra semble-t’il qu’avec le ballet de Petipa). 

©Julien Palus 

Un siècle plus tard, dans un village aux allures germaniques-très inspiré par la création de Faust (Gœthe, 

traduction Nerval) au théâtre de la Porte Saint-Martin en 1828-, un paysan désireux d’épouser la jeune 

Marguerite, fille d’un riche villageois, se décide à tenter de trouver le trésor qui serait caché dans le mystérieux 

château en ruine de la forêt. Nabotte, dont le personnage se rapproche alors de celui de Méphisto, cherche à 

empêcher par ses maléfices la réussite de l’entreprise. Après un voyage très initiatique, le paysan parvient à 

réveiller Yseut et les deux mariages sont conclus. Malgré la confusion de l’intrigue, le ballet remporte un succès 

certain, essentiellement en raison du luxe inventif de la production 2 et des extraordinaires ressources de la machinerie. 

Si Petipa ne voit pas ce spectacle, il a cependant connaissance de certains points de la mise en scène qu’il reprend dans sa propre version : rôle dramatique prépondérant de la 

méchante fée, participation importante des enfants de l’école de danse, ballet des naïades entourant le jeune homme dans la forêt dont l’effet poétique et mystérieux est repris 

dans l’acte de la vision (Marie Taglioni, la future Sylphide, était leur chef de file), impression de déplacement lors du voyage, créée par un décor-panorama qui se déroule en fond 

de scène dont le Courrier des Théâtres du 29 avril 1929 rend ainsi compte : « Le décor du voyage ferait seul le succès, car il est d’un effet ravissant. Ces rivages magiques qui fuient 

aux yeux du spectateur pendant que, seul dans sa barque, le jeune amant de Marguerite rame, sans quitter sa place, et éprouve tout ce que l’on ressent dans un bateau, ces rives 

qui lui amènent le château, objet de sa recherche, forment un spectacle magique. » 

1 En 1790, le conte a déjà été adapté au Théâtre impérial de Saint-Pétersbourg par le maître de ballet Ivan Valberkh. 

2 Les décors sont de Pierre Cicéri (1782-1868) dont l’ensemble de l’œuvre est orientée par des recherches sur la lumière, proches de celles de Daguerre, liées à l’arrivée de l’éclairage au gaz dans les théâtres (1822 à l’Opéra de Paris). 

Parmi ses décors les plus célèbres, on peut citer ceux de l’opéra Robert le Diable (Meyerbeer, 1831), des ballets La Sylphide (musique Schneitzhöffer, chorégraphie Taglioni 1832) et Giselle (2 ème acte, musique Adam, chorégraphie Perrot 

et Coralli, 1841). 




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La création du ballet de Marius Petipa 

C’est le directeur des théâtres impériaux, Vsevolojski, désireux d’évoquer la France du Grand siècle, qui est à l’origine de La Belle au bois dormant pour laquelle il commande 

d’abord une partition à Tchaïkovski. Il en élabore le livret avec Petipa et signe les costumes. La création, pour ce chorégraphe exigeant à tout point de vue, n’est jamais facile. 

Toutefois, dans ses Mémoires 3 , il souligne combien l’appui de ce directeur qui « inventait lui-même tous les décors, costumes et accessoires, en accord avec le style, l’époque et le 

caractère propre du sujet » lui fut précieux : « la composition et la mise en scène d’un grand ballet présentent d’énormes difficultés. Il ne suffit pas d’esquisser le scénario ou le 

programme, il faut encore réfléchir séparément à chacun des personnages. Dès que la trame est prête et que tous les éléments sont à leur place, il faut inventer et composer les 

danses correspondantes, les pas et les variations en accord avec la musique. Ce travail devient agréable quand on trouve en la personne du directeur, un conseiller aussi 

talentueux et compétent que M. Vsevolojski et quand on travaille avec un compositeur aussi génial que Tchaïkovski. » 

(…) Le ballet est créé le 3 janvier 1890. Carlotta Brianza dansait Aurore, Marie Petipa, la fille de Marius, la fée des Lilas, Pavel Gerdt, le prince Désiré et Enrico Cecchetti, l’Oiseau 

bleu (il s’était composé sur mesure la célèbre variation). Le succès est si fulgurant qu’il explique pourquoi l’œuvre deviendra emblématique du théâtre Marie (Mariinski) même 

lorsque, suivant les aléas de l’Histoire, il prendra le nom de Kirov 4 . Pour qu’il accède à la notoriété internationale et qu’il devienne le symbole-même aujourd’hui du « ballet 

classique », au même titre que Giselle l’est pour le « ballet romantique », il a fallu que les deux œuvres empruntent un chemin comparable qui passe d’abord par les Ballets Russes 

de Diaghilev, puis par les jeux et enjeux diplomatiques de la Guerre froide. (…) 

Sylvie Jacq-Mioche, Présidente d’honneur de l’Association européenne des Historiens de la Danse 

3 Editions Actes Sud, 1990. 

4 Même repris a Moscou en 1899 dans l’adaptation que le maître de ballet Gorki fera de la chorégraphie de Petipa, le ballet ne symbolisera jamais le Bolchoï comme il le fait du Théâtre de Saint-Pétersbourg. 




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© Julien Palus 

La Belle/Carabosse : dualité entre le bien et le mal 

Sur les principes dramaturgiques et esthétiques qui fondent ce spectacle, chorégraphe et compositeur s’accordent : au Bien incarné par la fée des Lilas, s’oppose le Mal sous les 

traits de Carabosse. Ces deux personnages sont en quelque sorte dessinés par leurs leitmotiv musicaux, tout comme la juvénilité de la princesse trouve son expression dans le 

motif chorégraphique de l’attitude dont les fragiles équilibres s’affirment au fur et à mesure du ballet. Face à ces figures féminines, le prince rêve sa princesse avant de l’embrasser 

dans une invitation à la sensualité 5 dont l’onirisme est emprunté au Romantisme. 

De même, chaque acte a sa couleur liée à la facette de l’histoire qui y est présentée : prologue et premier acte où triomphe le thème printanier de la fleur (valse des guirlandes, 

adage à la rose). Deuxième acte consacré à la fluidité du songe, troisième acte dédié aux fastes versaillais, avec, dans la version initiale l’apparition de Louis XIV en Soleil lors de 

l’«apothéose» finale sur une adaptation par Tchaïkovski de l’air très monarchiste d’Henri IV. 

Toutefois, si la structure chorégraphique de l’ouvrage joue des effets de symétrie, elle évite l’écueil des répétitions. Les 

quatre parties se composent de mouvements d’ensemble et de pas de solistes, servant d’écrin à la prestation centrale 

des étoiles. Aucune monotonie pourtant dans cette succession bien ordonnée. Le sommet du prologue est le solo de la 

fée des Lilas, après les brillantes variations des petites fées. Celui du premier acte, est l’adage à la rose, un pas-de-cinq 

où Aurore est entourée de quatre cavaliers. Au deuxième acte, après les terrestres scènes de chasse, c’est le pas-de-trois 

du prince avec l’ombre fuyante d’Aurore, entre lesquels la fée des Lilas s’interpose. Enfin, au dernier acte, le grand pasde-deux, 

réunit le jeune couple dans toute l’autorité de son pouvoir naissant. 

A cette variété de conception, il faut ajouter la richesse d’imagination qu’apportent au divertissement final le défilé des contes (pas tous de Perrault !) conçu comme un feu 

d’artifice : les Pierres précieuses, le Chat botté et la Chatte blanche, Cendrillon et son prince, l’Oiseau bleu et la princesse Florine, le Petit chaperon rouge et le loup, le Petit 

Poucet… 

Enfin, qualité sans doute essentielle de l’œuvre, sa danse allie au respect des règles de la narration une pureté de style qui touche à l’abstraction. Elle accède ainsi à une 

dimension plus universelle qui tenta deux des plus grands chorégraphes du XX ème siècle : en 1967, Balanchine fait le projet (hélas jamais réalisé faute de moyens financiers) de 

monter sa propre version de la Belle au bois dormant en hommage à Petipa et, en 1968, dans Ni fleurs ni couronnes, Béjart reprend les passages les plus célèbres, dépouillés de 

leurs tutus traditionnels, sans les relier à leur contexte. 

Sylvie Jacq-Mioche 

5 Dans le découpage du ballet proposé par Petipa à Tchaïkovski, il est question d’un « adagio voluptueux » et de « danse langoureuse ». 




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Entretien avec Charles Jude 

Directeur de la danse de l’Opéra National de Bordeaux 

Quelle vision avez- vous de la Belle : un conte merveilleux idéal à chorégraphier, ou bien un conte moral, métaphore de la dualité entre le bien et le mal… entre la Belle et 

la Bête ? 

La Belle au bois dormant, c’est un conte que l’on dit pour enfant, mais qui me semble davantage être un conte psychanalytique basé sur la notion de choix (celui d’un époux) 

et sur un baiser initiatique… le conte ne raconte-t’il pas l’histoire d’une jeune fille que l’on va marier à quatre princes de pays différents, et qui, par le sort de Carabosse, va se 

retrouver enfermée pendant cent ans, dans ce château endormi jusqu'à ce qu’un prince vienne l’embrasser pour qu’elle puisse se réveiller. Si nous analysons l’œuvre, nous 

pouvons dire qu’il s’agit véritablement d’une œuvre pour adulte, avec ce qui est suggéré : Aurore a eu des aventures avec des hommes qui lui sont présentés. La maturité de 

la jeune fille qui sait à choisir l’homme avec lequel elle va vivre, est mise en avant. 

Dans sa production de La Belle au bois dormant, Mats Ek a traduit cela en montrant l’accouchement de la mère (représenté par un œuf qui éclot et d’où sort la Belle). Il ne 

s’est pas laissé séduire par la facette féerique de la Belle, et a choisi de montrer la dame allant dans les faubourgs où elle va rencontrer de jeunes hommes, avant de faire son 

choix. Sa voie est plus directe. 

Comment avez-vous retravaillé la chorégraphie originale pour que cette « Belle » soit vôtre ? 

Le ballet que Petipa a chorégraphié sur la musique de Tchaïkovski, est une œuvre « gentille », un conte pour tous les âges. J’ai vu la version originale de Petipa. Elle dure 

environ 4 heures et demie et l’on y danse peu. Ce n’est que pantomime destinée à raconter une histoire. 

Petit à petit, les chorégraphes l’ont épurée, pour arriver à la version contemporaine d’un ballet en 3 actes : 

- Le prologue pour raconter l’histoire. 

- Le premier acte pour présenter la jeune fille avec ses prétendants. 

- Le deuxième acte : la vision, qui se passe dans la forêt. L’entrée dans le sommeil et le réveil par le prince. 

- Le troisième acte met en scène le divertissement pour le mariage. 

Je garde cette chronologie mais je retravaille toute l’œuvre, et demande à mes danseuses et danseurs d’être des artiste/acteurs complets. La valse des fleurs mobilise 

l’intégralité de la compagnie, alors que dans la version de Petipa, ce sont des enfants de l’école qui étaient présents sur scène avec des cerceaux. Cette partie était mise en 

scène, mais pas véritablement chorégraphiée. 

L’adage à la rose, qui est le moment le plus attendu du premier acte, était moins difficile à danser qu’aujourd’hui car, la technique évoluant, les chorégraphes y ont rajouté 

des difficultés. 

Dans le deuxième acte, « la vision » représentait le moment de la chasse où le prince rencontre la fée des Lilas. Elle lui demande de le suivre afin de rejoindre sa dulcinée. Je 

garde l’essence de ce moment, mais je fais danser le plus possible mes danseurs pour que l’œuvre puisse vraiment vivre ! Sinon, il est tout à fait possible de raconter 

l’histoire en un seul acte… 




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Rappelons quels sont les pics de difficultés pour les solistes ? 

Les grandes difficultés ? C’est d’abord le rôle de Carabosse. Cette année, ce rôle sera interprété à la fois par un homme et par une femme, (Marc-Emmanuel Zanoli et 

Stéphanie Roublot). Habituellement, Carabosse ne danse pas, alors que dans ma version, je lui ai réellement construit un personnage qui est présent pendant tout le 

prologue. 

La difficulté est essentiellement pour le couple principal, du début à la fin, je ne les ai pas « épargnés ». Dans l’œuvre initiale, le prince n’avait que l’adage à interpréter 

dans le troisième acte. Il n’était que partenaire. Son seul morceau de « bravoure » était celui de l’Oiseau Bleu ainsi que tous les divertissements tel que le Chaperon 

rouge… Il n’y avait pas trop de difficultés. Dans ma création, le garçon danse avec la fille. 

Le deuxième acte comporte une variation sur un solo de violon sublime (interprété par Matthieu Arama). Ce solo est très difficile non seulement à jouer, mais surtout 

parce qu’il faut être en symbiose avec les pas du danseur. Et réciproquement, il faut que le danseur s’imprègne de la façon de jouer du soliste. Ce morceau de violon est 

« adaptable » par le musicien. Il peut donner des modulations, il est libre de s’adapter au pas du danseur. Toute la compagnie sera mobilisée pour ce ballet, avec, en plus 

des danseurs déjà présents, quinze artistes supplémentaires. C’est vraiment « LA » grosse production de l’année. » 

Interview réalisée par Noëlle Arnault 

Novembre 2012 




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Charles Jude - Directeur de ballet, Chorégraphie 

Biographies 

Danseur étoile de l’Opéra de Paris, Charles Jude est Directeur du Ballet de l’Opéra de Bordeaux depuis le 1er septembre 1996. Après des études au conservatoire de Nice avec 

Alexandre Kalioujny, Charles Jude est engagé sur concours dans le corps de ballet de l’Opéra de Paris (1971). Premier danseur en 1975, il remporte la Médaille de Bronze au 

Concours International de Tokyo avec Florence Clerc. Le 8 juillet 1977, il est nommé Etoile après sa prise de rôle magistrale dans Ivan le Terrible (Youri 

Grigorovitch). Sa danse allie une fluidité féline (l’Après midi d’un faune, V. Nijinski) au raffinement du style classique (Etudes, H.Lander) qui le prédisposent aux 

rôles de prince. De 1978 à 1996, il danse les plus grands rôles des ballets classiques (Giselle, et dans les versions de Rudolf Noureev : Casse-noisette, Le Lac des 

cygnes, Raymonda, Roméo et Juliette, La Belle au bois dormant, Cendrillon, la Bayadère, Don Quichotte…), et les œuvres des Ballets Russes (Le Spectre de la 

rose, l’Après-midi d’un faune, Petrouchka…). Ses principales partenaires sont Marcia Haydée, Claire Motte, Gislaine Thesmar, Noëlla Pontois, Florence Clerc, 

Elisabeth Platel, Monique Loudières, Sylvie Guillem, Carolyn Carlson, Cynthia Gregory, Natalyia Makarova, Isabelle Guérin, Carla Fracci, Alessandra Ferri, Elisabetta 

Terabust, Maïa Plissetskaïa... Il aborde aussi le répertoire des plus grands chorégraphes néoclassiques et contemporains : George Balanchine, Jerome Robbins, 

Anthony Tudor, John Cranko, Maurice Béjart, Paul Taylor, Merce Cunningham, John Neumeier, Jirí Kylián, Glen Tetley, Michaël Clark, Carolyn Carlson, Louis Falco, 

Jose Limon, John Buttler… Fervent disciple de Rudolf Noureev, c’est à ses côtés qu’il apprend son métier, celui de danseur mais aussi celui de chorégraphe… Entre 

1980 et 1992, il participe régulièrement aux tournées du groupe « Noureev and Friends ». Il se produit également en tant que danseur étoile invité avec le Royal 

Ballet de Londres, le Ballet de l’Opéra de Vienne, le Ballet du Théâtre de la Scala, le Ballet Royal Danois, ainsi que sur les scènes des opéras de Rome, Naples, Berlin, 

Stockholm, New York (M.E.T.)… Professeur au CNSM de Paris, il enseigne aussi chez Marika Besobrasova à l’Académie de Danse de Monaco. Depuis sa nomination à la direction du 

Ballet de l’Opéra de Bordeaux en 1996, Charles Jude poursuit sa carrière d’interprète (L’Après-midi d’un faune, Petrouchka, Suite en blanc, Les Quatre tempéraments, Sérénade, Le 

Fils prodigue, Icare, Auréole, La Pavane du Maure…), et se distingue dans la création chorégraphique à travers les relectures des célèbres ballets tels que Cassenoisette, 

Giselle, Coppélia, La Belle au bois dormant, Le Lac des cygnes, Le Prince de Bois et Don Quichotte. Il créé une nouvelle chorégraphie de Roméo et Juliette en mars 2009. 

Charles Jude a reçu le prix Nijinski en 1976 ainsi que le prix Lifar en 1988, il est Chevalier des Arts et des Lettres (1990), Chevalier de la Légion d’honneur (1996) et Officier des Arts 

et des Lettres (2001). Charles Jude est directeur du Ballet de l'Opéra National de Bordeaux. 

Guilio Achillli – Décorateur 

Après des études aux Écoles des Beaux-Arts de Rome et de Milan, Giulio Achilli est scénographe-peintre à la Scala de Milan (1972-1982), puis scénographe indépendant 

(1982-1989). Directeur technique à l’Opéra de Rome en 1990 ainsi qu’aux Arènes de Vérone de 1992 à 1994, il était directeur de la scénographie au Théâtre Massimo de 

Palerme (1994-1996) avant de devenir le directeur technique de l’Opéra de Bordeaux en 1996. À l’Opéra de Bordeaux, il a créé les décors des opéras Aïda, Roméo et 

Juliette, L’occasione fa il ladro, Le Téléphone, Le Matelot et Le Piège de Méduse. Il a créé également les décors des ballets Giselle, Casse-Noisette, Coppélia, La Belle au bois 

dormant, Le Lac des Cygnes, Paquita et Raymonda (Acte III) et des opérettes La Belle Hélène, La Mascotte, La Chaste Suzanne, La Vie Parisienne et Princesse Czardas. Il a 

participé à la première mondiale de Farnace, créant les décors pour l’Opéra de Gênes en 1982, et à la récente reprise de cet opéra au Grand-Théâtre en juin 2003. Il a créé 

pour l’Opéra de Bordeaux plusieurs expositions mettant en valeur les métiers de la scène : Rétrospective des décors et costumes, Machinerie et Illusion, De l’autre côté, Un 

canto divino… l’opéra et la gastronomie… 




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Nathan Fifield - Direction musicale 

Originaire de l’Idaho, Nathan Fifield a effectué sa formation au conservatoire de musique de New York. Il est cité par les critiques et le public pour sa 

musicalité « énergique et expressive », sa «clarté technique» et «son enthousiasme contagieux ». Chef d’orchestre excellent dans le répertoire de 

ballet en Amérique du Nord, Nathan est régulièrement invité par les meilleures compagnies de ballet dont le Ballet National du Canada, de San 

Francisco, de Houston mais aussi par le Pacific Northwest Ballet. Pendant cinq ans, il a été directeur musical du Tulsa Ballet Theatre. Plus récemment, 

il travaille avec le célèbre chorégraphe John Neumeier sur le lancement nord-américain de La Petite Sirène au San Francisco Ballet, et a été le 

directeur musical du Light Opera of Oklahoma. Débutant sa carrière à l'opéra en tant que répétiteur et chef de chœur, Nathan a depuis dirigé Carmen, 

Nozze di Figaro, Hansel et Gretel, West Side Story, et Into the Woods. Il a travaillé avec des compagnies telles que l’Utah Festival Opera, Chelsea 

Opera, en tant que chef d'orchestre adjoint et chef de chœur avec One World Symphony, et Houston Grand Opera. En sa qualité de chef d'orchestre 

symphonique, Nathan dirige régulièrement l'Orchestre symphonique de Tulsa sur des séries de concerts de « variétés ». Il a également travaillé avec 

le Albany Symphony, le Princeton Symphony, le Oakland Youth Symphony, le Curtis School of Music Orchestra, le Bakersfield Symphony, le Detroit 

Youth Symphony, le Bohuslav Martinu Philharmonic, le Cleveland Institute of Music Orchestra, le New Symphony Orchestra, le Lincoln Square Orchestra et d’autres. Il a également 

dirigé l'Orchestre du Festival d'été de Sienne pour une série de spectacles dans toute l'Italie et la Suisse. En tant que pianiste, Nathan a également travaillé pour plusieurs grandes 

compagnies de ballet, y compris l'American Ballet Theater, le New York City Ballet, Alvin Ailey American Dance Theater, le Houston Ballet, Mark Morris Dance Group, Aspen Santa Fe 

Ballet, le Ballet Hispanico et bien d'autres. 

Ballet de l’Opéra National de Bordeaux 

Patrimoine français à partir de Louis XIV, le ballet porte en lui une histoire, une idéologie, une 

esthétique. Dès le XVIIIème siècle, la danse acquiert à Bordeaux une dimension prestigieuse et 

créative qui se poursuit au siècle romantique. Fidèle à ce passé tout au long de son existence, 

le Ballet de l’Opéra de Bordeaux, à partir des années 1990, a su ouvrir son héritage classique à 

la modernité au contact de nombreux chorégraphes. 

A son arrivée à la direction de l’Opéra de Bordeaux, Thierry Fouquet a nommé le danseur 

étoile Charles Jude directeur du Ballet de l’Opéra de Bordeaux, en septembre 1996. A la tête 

d’une troupe de 38 danseurs et avec la collaboration d’Éric Quilleré, maître de ballet, Charles 

Jude privilégie la constitution d’un répertoire classique en remontant les plus grands ballets 

classiques dont il signe certaines chorégraphies : Casse-Noisette (1997), Giselle (1998), 

Coppélia (1999), La Belle au bois dormant (2000), Le Lac des cygnes (2002), Le Prince de bois 

(2003), Don Quichotte (2006) et à faire entrer au répertoire de la compagnie de nombreuses 

œuvres célèbres classiques et néo-classiques : hommage à Marius Petipa (1997 et 2001 avec 

Raymonda, Paquita, Don Quichotte pas de deux…), Continuo et Jardin aux lilas d’Antony Tudor 

en 1999… 




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Conscient du précieux héritage laissé par les Ballets de Serge Diaghilev, Charles Jude inscrit ainsi au répertoire de la compagnie les ballets de Vaslav Nijinski (L’Après-midi d’un faune 

en 1996), de Michel Fokine (Petrouchka, Le Spectre de la rose en 1998), ou encore de Léonide Massine (Le Tricorne, Parade en 2003). Il poursuit ce travail avec les chorégraphies de 

Serge Lifar (Icare en 1996, 2001, 2003 et Suite en blanc en 2001), et de George Balanchine (Apollon et Le Fils prodigue en 1996 et 2003, Les Quatre tempéraments en 1997 et 2002, 

puis Serenade, Who cares ? et Sonatine en 2004). 

Il propose chaque saison un nouveau programme comportant tantôt des chorégraphies néo-classiques, tantôt des ouvrages issus de la Modern Dance ou de facture contemporaine ; 

l’occasion pour la compagnie d’aborder un autre travail : Les Quatre Saisons (1997) de Paolo Bortoluzzi, Aunis (1997) de Jacques Garnier, Troy Game (1998, 1999) de Robert North, 

The Envelope (1998, 1999) et Brothers (1998) de David Parsons, Trois Préludes (1998) de Ben Stevenson et Before Nightfall (1998), Purcell Pieces (1999) de Nils Christe, Hydrogen 

Jukebox (1999) créé pour la compagnie par Carolyn Carlson. Auréole et Le Sacre du Printemps de Paul Taylor (2002), La Pavane du Maure (2002) de José Limón, Sextet de Thierry 

Malandain (2003), Le Messie de Mauricio Wainrot (2005). Parallèlement, aux tournées qui se développent (Japon, États-Unis, Espagne, Italie, Paris, Kiev, Lausanne…), la compagnie 

participe aux nombreux « Hommages à Rudolf Noureev » organisés en 2003 à Bordeaux, Monaco, Tokyo, Moscou, se rend au Festival International d’Edimbourg en août 2003, au 

festival du Printemps de Budapest en mars 2004, à Saint Pétersbourg (théâtre Mariinski), au festival de La Havane en novembre 2004, au festival Diaghilev aux Pays-Bas en janvier 

2005, en Italie en février, en Sicile en mai 2005 et enfin obtient le prix du meilleur ballet étranger à Cuba. En août 2010, la compagnie s’est produite pour la première à Venise sur la 

scène de la Fenice dans la production de Coppélia chorégraphiée par Charles Jude. L’enregistrement de ce spectacle a été diffusé le 29 avril 2011 sur France 3. 

Le Ballet de l’Opéra National de Bordeaux a reçu le prix Serge Lifar à l’issue d’une représentation de Suite en Blanc et Icare au Grand-Théâtre de Bordeaux en novembre 2001, ainsi 

que le prix Herald Angels remis lors de sa participation au Festival International d’Édimbourg. 




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La Belle au bois dormant [Jude] DÃ©c 2012 - OpÃ©ra de Bordeaux

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