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REVUE SPIRITE 1862 - O Consolador

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sans cesse être combattu par l'homme qui veut s'élever et remplacer le<br />

grossier outil du besoin par les armes finement ciselées de l'intelligence.<br />

Mais, penses-tu, l'instinct n'est pas toujours mauvais, et souvent<br />

l'humanité lui doit de sublimes inspirations, par exemple, dans la<br />

maternité et dans certains actes de dévouement où il remplace sûrement<br />

et promptement la réflexion. Ma fille, ton objection est précisément la<br />

cause de l'erreur dans laquelle tombent les hommes prompts à<br />

méconnaître la vérité toujours absolue dans ses conséquences. Quels que<br />

puissent être les bons résultats d'une cause mauvaise, les exemples ne<br />

doivent jamais faire conclure contre les prémisses établies par la raison.<br />

L'instinct est mauvais, parce qu'il est purement humain et que l'humanité<br />

ne doit songer qu'à se dépouiller elle-même, à quitter la chair pour<br />

s'élever à l'esprit ; et si le mal côtoie le bien, c'est parce que son principe<br />

a souvent des résultats opposés à lui-même qui le font méconnaître par<br />

l'homme léger et emporté par la sensation. Rien de vraiment bien ne peut<br />

émaner de l'instinct : un sublime élan n'est pas plus le dévouement<br />

qu'une inspiration isolée n'est le génie. Le vrai progrès de l'humanité est<br />

sa lutte et son triomphe contre l'essence même de son être. Jésus a été<br />

envoyé sur la terre pour le prouver humainement. Il a mis à découvert la<br />

vérité, belle source enfouie dans le sable de l'ignorance. Ne troublez plus<br />

la limpidité du divin breuvage par les composés de l'erreur. Et, croyez-le,<br />

les hommes qui ne sont bons et dévoués qu'instinctivement le sont mal ;<br />

car ils subissent une aveugle domination qui peut tout à coup les<br />

précipiter dans l'abîme.<br />

LAZARE.<br />

Remarque. — Malgré tout notre respect pour l'esprit de Lazare qui<br />

nous a si souvent donné de belles et bonnes choses, nous nous<br />

permettrons de n'être pas de son avis sur ces dernières propositions. On<br />

peut dire qu'il y a deux sortes d'instincts : l'instinct animal et l'instinct<br />

moral. Le premier, comme le dit très bien Lazare, est organique ; il est<br />

donné aux êtres vivants pour leur conservation et celle de leur<br />

progéniture ; il est aveugle, et presque inconscient, parce que la<br />

Providence a voulu donner un contrepoids à leur indifférence et à leur<br />

négligence. Il n'en est pas de même de l'instinct moral qui est le privilège<br />

de l'homme ; on peut le définir ainsi : Propension innée à faire le bien<br />

ou le mal ; or cette propension tient à l'état d'avancement plus ou moins<br />

grand de l'Esprit. L'homme dont l'Esprit est déjà épuré fait le bien sans<br />

préméditation et comme une chose toute naturelle, c'est pourquoi il<br />

s'étonne d'en être loué. Il n'est donc pas juste de dire que « les hommes<br />

qui ne sont bons et dévoués qu'instinctivement le sont mal, et subissent<br />

une aveugle domination qui peut tout à coup les précipiter dans<br />

l'abîme. » Ceux qui sont bons et dévoués instinctivement dénotent un<br />

progrès accompli ; chez ceux qui le sont avec intention, le

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