02.05.2014 Views

REVUE SPIRITE 1862 - O Consolador

REVUE SPIRITE 1862 - O Consolador

REVUE SPIRITE 1862 - O Consolador

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

- 202 -<br />

manière, il n'est pas rare d'en voir plusieurs du même genre se succéder.<br />

L'histoire de la fameuse guérite dans laquelle quatorze militaires se<br />

pendirent successivement en peu de temps n'avait pas d'autre cause. Le<br />

moyen était là sous les yeux ; il paraissait commode, et pour peu que ces<br />

hommes eussent quelque vélleité d'en finir avec la vie, ils en profitaient ;<br />

la vue même pouvait en faire naître l'idée. Le fait ayant été rapporté à<br />

Napoléon, il ordonna de brûler la fatale guérite ; le moyen n'était plus là<br />

sous les yeux et le mal s'arrêta.<br />

La publicité donnée aux suicides produit sur les masses l'effet de la<br />

guérite ; elle excite, elle encourage, elle familiarise avec l'idée, elle la<br />

provoque même. Sous ce rapport, nous regardons les récits de ce genre<br />

dont les journaux abondent comme une des causes excitantes du<br />

suicide : ils donnent le courage de la mort. Il en est de même de ceux<br />

des crimes à l'aide desquels on pique la curiosité publique ; ils<br />

produisent, par l'exemple, une véritable contagion morale ; ils n'ont<br />

jamais arrêté un criminel, tandis qu'ils en ont développé plus d'un.<br />

Examinons maintenant le suicide à un autre point de vue. Nous disons<br />

que, quels qu'en soient les motifs particuliers, il a toujours pour cause un<br />

mécontentement ; or, celui qui est certain de n'être malheureux qu'un<br />

jour et d'être mieux les jours suivants prend aisément patience ; il ne se<br />

désespère que s'il ne voit pas de terme à ses souffrances. Qu'est-ce donc<br />

que la vie humaine par rapport à l'éternité, sinon moins qu'un jour ? Mais<br />

pour celui qui ne croit pas à l'éternité, qui croit que tout finit en lui avec<br />

la vie, s'il est accablé par le chagrin et l'infortune, il n'y voit de terme que<br />

dans la mort ; n'espérant rien, il trouve tout naturel, très logique même,<br />

d'abréger ses souffrances par le suicide.<br />

L'incrédulité, le simple doute sur l'avenir, les idées matérialistes en un<br />

mot, sont les plus grands excitants au suicide : elles donnent la lâcheté<br />

morale. Et quand on voit des hommes de science s'appuyer sur l'autorité<br />

de leur savoir pour s'efforcer de prouver à leurs auditeurs ou à leurs<br />

lecteurs qu'ils n'ont rien à attendre après la mort, n'est-ce pas les amener<br />

à cette conséquence que s'ils sont malheureux, ils n'ont rien de mieux à<br />

faire que de se tuer ? Que pourraient-ils leur dire pour les en détourner ?<br />

Quelle compensation peuvent-ils leur offrir ? Quelle espérance peuventils<br />

leur donner ? Rien autre chose que le néant ; d'où il faut conclure que<br />

si le néant est le remède héroïque, la seule perspective, mieux vaut y<br />

tomber tout de suite que plus tard et souffrir ainsi moins longtemps. La<br />

propagation ces idées matérialistes est donc le poison qui inocule chez<br />

un<br />

grand

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!