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REVUE SPIRITE 1863 - O Consolador

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vons dire que nos observations et les renseignements que nous avons<br />

recueillis auprès de personnes notables, d'un médecin du pays et des<br />

autorités locales, diffèrent quelque peu de celles de M. Constant. Le<br />

village principal est généralement bien bâti ; les maisons des hameaux<br />

circonvoisins ne sont certes pas des hôtels, mais elles n'ont pas l'aspect<br />

misérable qu'on voit dans maintes campagnes de la France, en Bretagne,<br />

par exemple, où le paysan loge dans de véritables huttes. La population<br />

ne nous a semblé ni étiolée, ni rachitique, ni surtout goitreuse comme le<br />

dit M. Constant ; nous avons vu quelques goitres rudimentaires, mais<br />

pas un seul goitre prononcé, comme on en voit chez toutes les femmes<br />

de la Maurienne. Les idiots et les crétins y sont rares, quoi qu'en dise<br />

aussi M. Constant, tandis que sur l'autre versant de la montagne, dans le<br />

Valais, ils sont excessivement nombreux. Quant à la nourriture, le pays<br />

produit au-delà de la consommation des habitants ; s'il n'y a pas partout<br />

de l'aisance, il n'y a pas non plus de misère proprement dite, ni surtout<br />

cette hideuse misère qu'on rencontre dans d'autres contrées ; il en est où<br />

les gens de la campagne sont infiniment plus mal nourris ; un fait<br />

caractéristique, c'est que nous n'avons pas vu un seul mendiant nous<br />

tendre la main pour demander l'aumône. Le pays même offre<br />

d'importantes ressources par ses bois et ses carrières, mais qui restent<br />

improductives par l'impossibilité des transports ; la difficulté dans les<br />

communications est la plaie du pays, qui sans cela serait un des plus<br />

riches de la contrée. On peut juger de cette difficulté par ce fait que le<br />

courrier de Thonon ne peut aller que jusqu'à deux lieues de cette ville ;<br />

au-delà, ce n'est plus une route, mais un chemin qui, alternativement<br />

monte à pic à travers les forêts, et redescend au bord de la Drance,<br />

torrent furieux dans les grandes eaux, qui roule à travers des masses<br />

énormes de rochers de granit précipités dans son lit du haut des<br />

montagnes, au fond d'une gorge étroite. Pendant plusieurs lieues c'est<br />

l'image du chaos. Ce passage franchi, la vallée prend un aspect riant<br />

jusqu'à Morzine où elle finit ; mais l'impossibilité d'y arriver facilement<br />

en éloigne les voyageurs, de sorte que le pays n'est guère visité que par<br />

les chasseurs assez robustes pour escalader les rochers. Depuis<br />

l'annexion les chemins ont été améliorés ; auparavant ils n'étaient<br />

praticables qu'aux chevaux ; on dit que le gouvernement fait étudier le<br />

prolongement de la route de Thonon jusqu'à Morzine en longeant la<br />

rivière ; c'est un travail difficile, mais qui transformera le pays, en<br />

permettant l'exportation de ses produits.<br />

Tel est l'aspect général de la contrée qui n'offre, du reste, aucune<br />

cause d'insalubrité. En admettant que le principal village de Morzine,<br />

situé au fond de la vallée et au bord de la rivière, soit

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