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REVUE SPIRITE 1863 - O Consolador

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intime. Effectivement, nos impressions se conservent en nous et se<br />

reproduisent involontairement ; de sorte que, comme la substance est<br />

l'élément passif et permanent de notre âme, il faut lui attribuer la<br />

propriété de conserver nos sensations, de les concréter en elle, et de les<br />

transmettre, à l'occasion, à l'attention de notre force essentielle. Ces<br />

impressions étant de toutes espèces, il se forme en nous, par cette<br />

propriété conservatrice, un ordre moral, intellectuel et pratique<br />

permanent, qui se manifeste par notre activité instinctive et spontanée,<br />

qui nous inspire nos sentiments et nos idées, et qui guide nos actes sans<br />

notre concours volontaire, et souvent même malgré nous. De plus, ces<br />

sentiments et ces idées acquises se groupent dans notre âme, et nous<br />

produisent de nouvelles idées et de nouvelles images, auxquelles nous<br />

sommes quelquefois loin de nous attendre. Les fonctions psychologiques<br />

de notre substance unie à notre force essentielle, sont donc très<br />

multipliées, et nous forment une nature morale, intellectuelle et pratique<br />

spontanée, qui est le fond de notre caractère, l'origine de nos dispositions<br />

naturelles. Notre substance renferme donc à l'état latent, ou en<br />

puissance, comme s'exprime l'école, toutes nos qualités, toutes nos<br />

connaissances, toutes nos habitudes passées en nous à l'état permanent.<br />

En conséquence, c'est à elle et à son activité instinctive qu'il faut<br />

attribuer la mémoire, l'imagination, l'esprit et le sens naturels, ainsi que<br />

l'origine de nos idées et celle de nos sentiments.<br />

Cet ordre substantiel instinctif existe incontestablement dans notre<br />

âme. Chacun se connaît une nature morale permanente, des dispositions<br />

intellectuelles et des habitudes propres, qui lui facilitent sa carrière et<br />

sa conduite, si elles sont bonnes ; ou qui empêchent ses succès et<br />

l'entraînent dans des écarts déplorables, si elles sont mauvaises. Nos<br />

philosophes seuls n'en sont pas frappés ; car n'ayant point admis,<br />

comme nous l'avons déjà fait remarquer, un ordre psychologique<br />

substantiel, ils se sont condamnés à devoir attribuer tout ce qui est<br />

résistant dans notre âme à l'influence de la matière, et de confondre tout<br />

ce qui est sensible et vivant avec notre intelligence. Aristote, il est vrai,<br />

reconnaît dans l'homme un ordre potentiel, où toutes nos qualités sont<br />

en puissance ; mais il le définit mal, et le confond aussi avec la matière.<br />

Depuis lors, personne ne s'est plus occupé de cet ordre spécial que M.<br />

Cousin. Mais ce philosophe contemporain, ne reconnaissant à notre<br />

âme que l'intelligence, n'en a considéré que l'activité spontanée, sans en<br />

rechercher l'origine dans l'élément permanent de notre nature animique.<br />

Il la désigne comme étant la raison spontanée et instinctive, en<br />

opposition de la raison réfléchie, sans remarquer

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