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REVUE SPIRITE 1863 - O Consolador

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la funeste contagion. Il leur faut, quelque répugnance qu'ils en<br />

éprouvent, se résigner à ouvrir eux-mêmes les yeux à ces innocentes<br />

créatures, pour les préserver tout au moins du danger physique, puisqu'il<br />

est absolument impossible de les préserver du danger moral ; et, bien<br />

souvent encore, lorsqu'ils croient avoir paré au danger, il se trouve<br />

quelque écueil dont ils n'avaient pas soupçonné l'existence, et sur lequel<br />

vient échouer le pauvre et innocent enfant que leur amour n'a pu<br />

préserver de la souillure du vice.<br />

Combien de mots imprudents, même dans la société la plus choisie ;<br />

combien d'images et de descriptions, même dans les livres les plus<br />

sérieux, ne viennent-ils pas, à l'insu des parents, éveiller, exciter, ou<br />

même satisfaire complètement cette curiosité avide, si redoutable, de<br />

l'enfant qui n'a aucune conscience du danger ! Si le mal est difficile à<br />

éviter, même dans les classes les plus éclairées de la société, qu'est-ce<br />

donc dans les classes inférieures ? Et en supposant qu'un enfant ait eu le<br />

bonheur d'y échapper sous le toit paternel, comment le garantir de cet<br />

inévitable contact avec les vices qu'il coudoie chaque jour ?<br />

Il y a là une plaie bien profonde, bien dangereuse, et dont tout homme<br />

qui a conservé au fond du cœur le sens moral doit éprouver le plus<br />

impérieux besoin de purger la société. Le mal est enraciné dans nos<br />

cœurs, et il s'écoulera bien du temps encore avant que chacun de nous<br />

soit devenu assez pur pour en soupçonner seulement la gravité. Tel<br />

croirait commettre une faute sérieuse s'il se permettait devant un enfant<br />

le moindre mot à double entente, qui, s'il se croit entouré de personnes<br />

d'un âge mûr, trouvera un plaisir avoué dans des plaisanteries obscènes<br />

ou triviales, qui, dit-il, ne font de mal à personne. Il ne voit pas que<br />

l'obscénité est un mal tellement immoral qu'il flétrit tout ce qu'il touche,<br />

même l'air, dont les vibrations vont porter au loin la contagion. On a dit<br />

que les murs ont des oreilles, et si cette figure a jamais été vraie, c'est<br />

surtout en pareille matière. La pure et sainte chasteté n'établira<br />

définitivement son règne sur la terre que lorsque toute créature qui pense<br />

et qui parle aura compris qu'elle ne doit jamais, en quelque circonstance<br />

que ce soit, ni écrire un mot ni prononcer une parole que la vierge la plus<br />

pure ne puisse entendre sans rougir.<br />

Vous n'avez pas d'enfants, direz-vous, et il n'y en a pas un seul dans<br />

votre maison, et, dès lors, vous n'avez aucune raison, à ce qu'il vous<br />

semble, pour vous contraindre. Mais si vous étiez purs vous-mêmes,<br />

vous ne seriez pas obligés de vous contraindre ; et n'avez-vous pas des<br />

amis qui vous écoutent, que votre exemple excite, et qui peut-être<br />

ailleurs perdront devant des enfants, que vous ne connaissez pas, la<br />

réserve qu'un reste de pudeur leur avait fait observer jusque-là. Puis<br />

aussi, c'est presque toujours aux heures des repas que votre esprit se

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