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REVUE SPIRITE 1863 - O Consolador

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Et comme aux jours passés, si jeune aux jours présents !<br />

Paris la voit encor dans une salle pleine,<br />

La Dame d'Avenel, la dame châtelaine !<br />

Centenaire dix fois, après trente-six ans !<br />

C'est que Scribe a donné tout ce que le poète<br />

Peut inventer de mieux pour la lyre interprète,<br />

Et le maître inspiré prodigua, tour à tour,<br />

Le charme que les mots n'ont jamais su décrire :<br />

L'accent qui fait rêver, l'accent qui fait sourire,<br />

La gaîté de l'esprit, l'extase de l'amour !<br />

C'est que tous ces accords dont la grâce suprême<br />

Eclate dans la voix, l'orchestre, le poème,<br />

L'art savant de sa nuit ne les a pas couverts ;<br />

Car Boïeldieu, c'est là sa plus belle victoire,<br />

Rend tout public artiste et parle à l'auditoire<br />

Cette langue du cœur que comprend l'univers !<br />

Puis avec quel bonheur le grand maître varie<br />

Les accents inspirés par sa muse chérie !<br />

Quel fleuve d'or tombé de son luth souverain !<br />

Que de rayons venus de la brume écossaise !<br />

Par cette œuvre, surtout, la musique française<br />

N'a rien à redouter des Alpes ou du Rhin !<br />

C'est à nous de fêter ce noble millésime,<br />

Qui semble élever l'œuvre à sa plus haute cime ;<br />

Et puis… connaissons-nous les secrets du trépas ?…<br />

Qui sait ? peut-être ici plane sous cette voûte<br />

Un ombre qui, ce soir, joyeuse nous écoute,<br />

Un auditeur de plus que nous ne voyons pas !<br />

Tous les Spirites ont remarqué cette dernière stance, qui ne saurait<br />

mieux répondre à leur pensée, ni mieux exprimer la présence au milieu<br />

de nous de l'Esprit de ceux qui ont quitté leur dépouille mortelle. Pour<br />

les matérialistes, c'est un simple jeu de l'imagination du poète ; car,<br />

selon eux, de l'homme de génie dont on célébrait la mémoire il ne reste<br />

rien, et les paroles qu'on lui adressait se perdaient dans le vide sans<br />

trouver un écho ; les souvenirs et les regrets qu'il a laissés sont nuls<br />

pour lui ; bien plus, sa vaste intelligence est elle-même un hasard de la<br />

nature et de son organisation. Où serait alors son mérite ? Il n'en aurait<br />

pas plus à avoir composé ses chefs-d'œuvre que n'en ont les orgues de<br />

Barbarie qui les exécutent. Cette pensée n'a-t-elle pas quelque chose de<br />

glacial, disons plus, de profondément immoral ? Et n'est-il pas triste de<br />

voir des hommes de talent et de science les préconiser dans<br />

leurs écrits, et l'enseigner à la jeunesse des écoles du

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