Hymnen - Dossier descriptif - La Ferme du Buisson
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HYMNEN<br />
Sons : Karlheinz Stockhausen<br />
Couleurs : Gérard Fromanger<br />
Mouvements : Didier Deschamps (Régions 1+2+3)<br />
Lia Rodrigues (Régions 3+4)<br />
Pro<strong>du</strong>ction CCN - Ballet de Lorraine<br />
Coréalisation Ircam / Les Spectacles vivants-Centre Pompidou<br />
Réalisation des costumes : Atelier <strong>du</strong> CCN – Ballet de Lorraine / Responsable Martine Augsbourger /<br />
Assistante : Phaly Yoeurng<br />
Création Lumières : Olivier Bauer<br />
Collaborateurs à la création de Lia Rodrigues : Micheline Torres, Jamil Cardoso, Celina Portella, Ana<br />
Paula Kamozaki, Amália Lima, Allyson Amaral, Gustavo Barros, Leo Nabuco, Giovanna Targino, Leo<br />
Nunes, Gabrielle Nascimento, Marta Moura<br />
Assistants de Lia Rodrigues : Micheline Torres, Jamil Cardoso, Celina Portella, Ana Paula Kamozaki et<br />
pour la dramaturgie Silvia Soter<br />
Maîtres de ballet : Isabelle Bourgeais, Jarmo Penttila<br />
Direction technique : Thibault Leblanc<br />
Régie générale : Thierry Louis<br />
Régie son : Bruno Billaudeau
K.S.
“- Vous n’avez pas peur de la toile blanche ?<br />
- <strong>La</strong> toile n’est pas blanche ! Elle est noire, noire de toute l’histoire de la peinture et de ce que j’ai fait moimême.<br />
Il s’agit donc de la blanchir et non pas de la noircir. Soit une première touche de rouge sur<br />
la toile apparemment blanche : le rouge commence par effacer puis il blanchit, libère la toile de toutes<br />
les noirceurs passées qui la couvrent. Mais tout de suite, il se sent seul, il réclame, demande, supplie,<br />
exige un vert pour danser avec lui [ ... ... ] ”<br />
GF - 1970, ballet <strong>Hymnen</strong><br />
“Mais vous savez, cher Gérard Fromanger, il n’y a pas que la couleur rouge dans la vie ! “ m’écrivait<br />
Karlheinz Stockhausen, il y a quelques mois. Comme il a raison ! Tenant compte de cette remarque de bon<br />
sens et comme je le fais dans ma peinture, j’ai voulu pour “HYMNEN” donner une chance à chacune des<br />
couleurs <strong>du</strong> spectre ( les chaudes : rouge, orangé, jaune et les froides : bleu, vert, violet sans oublier le noir<br />
et le blanc ).<br />
Stockhausen dans “HYMNEN” déconstruit, broie, allonge, ré<strong>du</strong>it, mixe tous les bruits et les sons ( hymnes<br />
nationaux, chants d’oiseaux, machines, souffles, voix humaines, etc... ) pour en faire une musique<br />
immense.<br />
Lia Rodrigues, Didier Deschamps et moi-même avons imaginé un ensemble SONS-MOUVEMENTS-<br />
COULEURS qui propose une lecture et une écoute contemporaines de cette musique toujours neuve.<br />
Gérard Fromanger - Mai 2007
GÉRARD FROMANGER<br />
1939 : Né à Pontchartrain (Yvelines)<br />
vit et travaille à Paris et à Sienne<br />
1964 : Grand prix <strong>du</strong> Festival d’Avignon / Salon de Mai, MAM Paris<br />
1965 : “Pétrifiés”, Paris, galerie Jean Taffary<br />
Salon de la jeune peinture, musée d’Art moderne de la Ville de Paris<br />
Salon de Mai, musée d’Art moderne de la Ville de Paris<br />
“Cinq peintres et un sculpteur”, Paris, Galerie Aimé Maeght<br />
1970 : “<strong>Hymnen</strong>”, Grenoble, maison de la culture<br />
Scènographie, décors et costumes<br />
1971 : “Le rouge”, Rome, galerie Carmine Siniscalco<br />
“Boulevard des Italiens”, Paris, ARC 2, musée d’Art moderne de la Ville de Paris<br />
1980 : ”Tout est allumé”, Paris, Musée national d’art moderne, Centre Georges-Pompidou<br />
1985 : “Gérard Fromanger 1962-1985, rétrospective”, Lund, Lundkonsthall<br />
“Gérard Fromanger 1984-1985”, Stockholm, Institut français<br />
“Gérard Fromanger 1965-1985”, Tokyo, Fuji Television Gallery<br />
1990 : “De toutes les couleurs”, New-York, Philippe Briet Gallery<br />
2003 : “<strong>La</strong> guerre n’est jamais froide”, Genève, MAMCO<br />
“Sans dessus dessous”, galerie Rive gauche Marcel Strouk, Paris<br />
2005 : “Gérard Fromanger, rétrospective 1962-2005”, Dole et Lons-le-Saunier, Musée des Beaux-Arts<br />
<strong>La</strong> Seyne-sur-Mer, Villa Tamaris centre d’art ; Séoul, Musée national d’art contemporain de Corée<br />
2006: “Rétrospective” (suite), Luxembourg Musée national, Evreux et Louviers Musée municipal, Argentan,<br />
Lyon Galerie Confluence(s)<br />
2007 : “Rétrospective” (suite), <strong>La</strong> Havane, Museo Nacional de Bellas Artes<br />
Anglet, Galerie Pompidou, Béatrix Enea, Musée des Beaux-Arts de Nancy, Château d’Eysines<br />
“<strong>Hymnen</strong>” Opéra national de Nancy, IRCAM MNAM Centre George Pompidou
Cette invitation est un défi, elle provoque la rencontre d'artistes qui viennent de réalités et d'univers très<br />
différents : Gérard Fromanger, Didier Deschamps et les danseurs <strong>du</strong> Ballet de Lorraine, moi-même et<br />
les danseurs de ma compagnie au Brésil.<br />
Nous nous proposons d'explorer une zone commune : la musique de Stockhausen, <strong>Hymnen</strong>, oeuvre<br />
musicale emblématique des années 60, toujours aussi puissante.<br />
Cette musique crée un monde sonore, un mouvement dans l'espace.<br />
Et même son auteur l'appelle "musique de scène", la compare à "une peinture musicale figurative".<br />
Stockhausen parle de transmutation, intégration, fusion, composition d'un espace de perception. Ces mots<br />
pourraient être la clé de ce spectacle : création d'un territoire qui appartient à tous fait d'une multiplicité de<br />
corps, de regards, de couleurs.<br />
Lia Rodrigues
LIA RODRIGUES<br />
Née à São Paulo au Brésil,en 1956.<br />
Après une formation de ballet classique, elle fonde en 1977 le Grupo Andança.<br />
Entre 1980 et 1982, elle fait partie de la compagnie Maguy Marin.<br />
De retour au Brésil, elle s’installe à Rio de Janeiro où elle fonde en 1990 sa compagnie, Lia Rodrigues<br />
Companhia de Danças.<br />
En plus de mettre en scène et de pro<strong>du</strong>ire ses spectacles, Lia Rodrigues est aussi pro<strong>du</strong>ctrice culturelle : elle<br />
a créée, en 1992, le Festival annuel de Danse contemporaine Panorama de Dança qu’elle a dirigé jusqu’en<br />
2005.
En 1970, Jean-Albert Cartier, alors directeur <strong>du</strong> Ballet Théâtre Contemporain d’Amiens, réunissait<br />
autour de Michel Descombey un collectif de cinq chorégraphes pour créer un spectacle autour<br />
d’“<strong>Hymnen</strong>” de Karlheinz Stockhausen, avec la collaboration de Gérard Fromanger pour la scènographie,<br />
les décors et les costumes.<br />
Cette oeuvre résonnait fortement des tensions et utopies de l’époque et particulièrement de mai 68, par le<br />
contenu même de la partition musicale, des décors, des costumes et par l’organisation inédite d’une<br />
démarche chorégraphique collective.<br />
Trente cinq ans plus tard, si le monde a profondémment changé, les problèmatiques des identités<br />
nationales, éthniques, religieuses se posent toujours avec une grande acuité, renforcées par la<br />
prolifération de nouvelles migrations, d’inégalités et de misères.<br />
En conviant Gérard Fromanger et Lia Rodrigues à renouveler avec moi cette aventure, il ne s’agit pas<br />
d’illustrer la musique, ni de coller à l’actualité politique. Cependant, les bruits, les images, les<br />
injonctions et les défis <strong>du</strong> monde constituent la trame de notre démarche.<br />
Pour ma part, je renoue ici avec la chorégraphie après une longue pause de 20 années. Je n’aurai su le<br />
faire sans la complicité rigoureuse, sans complaisance mais ô combien amicale de Gérard et Lia.<br />
J’y suis parvenu grâce à l’engagement, au talent, à la grande patience des danseurs et des répétiteurs,<br />
et au soutien discret mais constant de tout le Ballet de Lorraine.<br />
Didier Deschamps
DIDIER DESCHAMPS<br />
1954 : naissance à Lyon<br />
1972 : engagé au Hawaï Dance Theatter (compagnie de répertoire Humphrey / Limon)<br />
1975 à 1979 : danse, enseigne et chorégraphie à Lyon dans les compagnies de Michel Hallet, Régine<br />
Chopinot et l’Opéra de Lyon<br />
1980 : travaille à New-York<br />
1981 : engagé au Centre National de Danse Contemporaine d’Angers (CNDC) avec Viola Farber<br />
1983 : responsable des études au CNDC d’Angers<br />
1984 à 1990 : crée et dirige le département des Etudes Chorégraphiques au CNSMD de Lyon et<br />
chorégraphie à Copenhagues, Londres, ...<br />
1990 à 2000 : Inspecteur Général, puis Délégué, puis Conseiller à la Danse au Ministère de la Culture<br />
2000 : nommé à la direction <strong>du</strong> CCN - Ballet de Lorraine
LA MUSIQUE D'HYMNEN<br />
Karlheinz Stockhausen crée la pièce <strong>Hymnen</strong> en 1967. En 1971, le grand critique Maurice Fleuret écrivait à<br />
propos de cette pièce: " il faut s'abandonner, deux heures <strong>du</strong>rant, à cette immense vague de fond qui charrie<br />
toutes les musiques de la planète et les fait éclater par un double mouvement de brassage, à la fois macro et<br />
microscopique, pour mieux les confondre… <strong>Hymnen</strong> donne l'impression d'une respiration universelle, de la<br />
respiration de toute l'humanité "<br />
Des hymnes nationaux, tantôt familiers, tantôt méconnaissables : tel est le matériau principal de <strong>Hymnen</strong> (1967),<br />
l'une des plus saisissantes fresques électroniques de Stockhausen. Il l'a lui-même décrite comme une<br />
sorte d'orgue des bruits <strong>du</strong> monde. Outre les hymnes, il y a des chants d'oiseaux, des cris d'enfants, des<br />
rumeurs de foule, des glissandos qui semblent monter infiniment… Le tout capté par cette oreille nocturne<br />
qu'évoque le compositeur: "Lorsque l'on roule en voiture la nuit et que l'on écoute la radio, ou quand on<br />
cherche chez soi un programme sur un récepteur à ondes courtes, on reçoit, surtout autour de minuit, beaucoup<br />
de fragments d'hymnes nationaux qui annoncent la fin de la journée. J'ai gardé les sons d'ondes courtes, tels<br />
quels, non travaillés, avec tous les craquements, brouillages…"<br />
En dehors des hymnes nationaux, d'autres "objets" ont été utilisés dans <strong>Hymnen</strong> : bribes de mots, bruits de<br />
foule, conversations enregistrées, évènements d'ondes courtes, enregistrements de fêtes et réunions<br />
publiques, baptême d'un navire, d'une boutique chinoise…
KARLHEINZ STOCKHAUSEN<br />
1928 : Naissance à Mödrath en Allemagne<br />
étudie le piano, la musicologie et la philologie au Conservatoire et à l'université de Cologne.<br />
suit les cours d'été de Darmstadt, découvre Pierre Boulez et Olivier Messiaen qui l'incitent à explorer l'univers<br />
sonore dans toutes ses nuances.<br />
1950 : participe à la création <strong>du</strong> Westdeutscher Rundfunk (qu'il dirige à partir de 1962)<br />
1952 : s'installe à Paris pour suivre les cours de Messiaen et aborder la musique expérimentale.<br />
fonde le studio de musique électronique de Cologne et enseigne au Darmstadt avant de suivre les cours de<br />
phonétique de Werner Meyer-Eppler à l'université de Bonn (1954-1956) et de diriger la revue Die Reihe.<br />
part enseigner aux Etats-Unis mais continue ses activités d'interprète, de théoricien et de conférencier<br />
qui l'amènent à parcourir de nombreux pays, parmi lesquels le Japon où il est accueilli pour l'Exposition<br />
Universelle de 1970.<br />
1954 à 1960 : compose ses œuvres majeures.Le principe est celui de la musique aléatoire (référence à John Cage).<br />
C'est l'époque des Klavierstücke.<br />
Compose une quantité impressionante d'œuvres comme: Mikrophonie I, Mixtur, Telemusik, Mikrophonie II,<br />
<strong>Hymnen</strong>,...<br />
Compose des œuvres d'aspect plutôt ludique comme helikopter-quartett, où les musiciens sont enregistrés en<br />
hélicoptère.<br />
A exploré de nombreux champs musicaux en repartant d'un degré zéro de la musique (critique de l'héritage<br />
musical néo-classique repri par les nazis).<br />
1977 à 2004 : se consacre à un cycle monumental, LICHT, qui à son achèvement constitue le point culminant<br />
de son œuvre. Il s'agit de 7 opéras, un pour chaque jour de la semaine.<br />
2004 : crée LICHT-BILDER et entreprend la composition de KLANG, the 24 Hours of the Day.<br />
A ce jour, Il a composé 319 œuvres, représentant 125 disques compacts et publié 10 ouvrages.