Document de Travail n°80 | Les nouveaux dispositifs - Agence ...
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5. Vers un repositionnement <strong>de</strong> la formation professionnelle au sein du système éducatif<br />
temps en décalage par rapport à l’évolution <strong>de</strong>s technologies<br />
et <strong>de</strong>s métiers : ils sont restés au sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong>s années 1980. C’est<br />
pourquoi les <strong>de</strong>ux pays se sont fixé comme première<br />
tâche d’actualiser dans le même temps les infrastructures,<br />
les équipements, les référentiels et les contenus <strong>de</strong><br />
formation <strong>de</strong>s centres existants. Cette mise à niveau<br />
constitue la première étape indispensable <strong>de</strong> toute<br />
mo<strong>de</strong>rnisation du dispositif <strong>de</strong> formation professionnelle<br />
dans les <strong>de</strong>ux pays et, plus largement, dans l’Afrique<br />
subsaharienne. Elle est la condition sine qua non pour<br />
mettre à niveau les compétences <strong>de</strong>s jeunes par rapport<br />
à l’évolution technologique et professionnelle <strong>de</strong>s métiers<br />
existants.<br />
La mise à niveau ne peut pas se contenter d’actualiser<br />
les équipements et les contenus <strong>de</strong> formation. Elle doit<br />
obligatoirement concerner la mise à jour et le renforcement<br />
<strong>de</strong>s formateurs et le ciblage <strong>de</strong> leurs compétences<br />
sur les évolutions à la fois professionnelles et technologiques<br />
<strong>de</strong>s métiers et <strong>de</strong>s emplois. Elle doit tout aussi<br />
impérativement concerner les personnels <strong>de</strong> management<br />
et <strong>de</strong> gestion, les former à la responsabilisation et à<br />
l’autonomie <strong>de</strong> gestion et les ai<strong>de</strong>r à mettre en œuvre <strong>de</strong>s<br />
mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> gouvernance axés sur l’implication <strong>de</strong>s professionnels<br />
et l’évaluation <strong>de</strong> la pertinence et <strong>de</strong> l’efficience<br />
<strong>de</strong>s résultats visés.<br />
Troisième ligne <strong>de</strong> force : investir dans les compétences<br />
requises par les secteurs et les métiers porteurs<br />
dont ceux <strong>de</strong> l’espace agricole et rural.<br />
Le cas du Maroc illustre ce que doit être l’étape indispensable<br />
<strong>de</strong> toute mo<strong>de</strong>rnisation : la création <strong>de</strong> lieux et parcours<br />
<strong>de</strong> formation susceptibles <strong>de</strong> renforcer et <strong>de</strong> consoli<strong>de</strong>r<br />
les domaines d’activité stratégiques <strong>de</strong> l’économie<br />
du pays. Le plan d’action 2008-2012 qu’il a adopté précise<br />
les secteurs et métiers porteurs et met à disposition<br />
les moyens, tant quantitatifs que qualitatifs, nécessaires<br />
à la mise en œuvre <strong>de</strong> l’approche par les compétences et<br />
à la formation d’un nombre <strong>de</strong> jeunes significatifs dans<br />
les domaines visés. Le Cameroun comme le Mali ont<br />
commencé à i<strong>de</strong>ntifier les secteurs d’investissement stratégique<br />
et à y définir les référentiels d’emploi, <strong>de</strong> compétences<br />
et <strong>de</strong> formation qui permettront d’y qualifier les<br />
jeunes. Mais rien ne pourra se faire efficacement sans la<br />
mise à niveau préalable <strong>de</strong>s <strong>dispositifs</strong> <strong>de</strong> formation existants.<br />
L’espace agricole et rural représente, dans les trois pays, le<br />
premier secteur <strong>de</strong> l’emploi ainsi qu’un domaine d’investissement<br />
prioritaire, tant en termes <strong>de</strong> sécurité alimentaire<br />
que <strong>de</strong> développement d’une activité agro-alimentaire <strong>de</strong><br />
qualité. Il est particulièrement symptomatique que la formation<br />
agricole et rurale fasse l’objet d’une réforme coordonnée<br />
<strong>de</strong>s ministères <strong>de</strong> l’Agriculture et <strong>de</strong> la Pêche au<br />
Cameroun, donne lieu à un développement très significatif<br />
<strong>de</strong> l’apprentissage au Maroc et soit visée simultanément<br />
par l’intervention <strong>de</strong>s coopérations alleman<strong>de</strong>, suisse et,<br />
bientôt, française au Mali. Cette réorientation <strong>de</strong>s <strong>dispositifs</strong><br />
<strong>de</strong> formation est stratégique à plusieurs titres. Elle intervient,<br />
d’abord, comme facteur <strong>de</strong> dynamisation d’un espace<br />
territorial longtemps sous-estimé du point <strong>de</strong> vue économique.<br />
Elle joue, ensuite, un rôle <strong>de</strong> stabilisation d’une<br />
population qui avait trop tendance à fuir vers les villes et à<br />
renforcer la précarité du secteur informel urbain. Elle cible,<br />
enfin, le public le moins scolarisé et, à ce titre, constitue<br />
une réponse adaptée à la nécessité <strong>de</strong> donner aux jeunes<br />
un minimum <strong>de</strong> qualifications professionnelles.<br />
Quatrième ligne <strong>de</strong> force : impliquer les professionnels<br />
dans les réformes en cours.<br />
L’analyse <strong>de</strong> la conception et <strong>de</strong> la mise en œuvre <strong>de</strong>s<br />
<strong>dispositifs</strong> <strong>de</strong> professionnalisation alternatifs à l’EFTP<br />
formel met clairement en évi<strong>de</strong>nce le rôle indispensable<br />
que jouent les organisations économiques et<br />
professionnelles pour donner le maximum <strong>de</strong><br />
consistance et <strong>de</strong> pertinence à ces <strong>dispositifs</strong>. Ces<br />
organisations sont en effet les seules à pouvoir faire un<br />
diagnostic ou une étu<strong>de</strong> d’opportunité <strong>de</strong>s besoins<br />
d’évolution du secteur, à l’image <strong>de</strong> ce qui s’est passé au<br />
Maroc pour les métiers <strong>de</strong> l’automobile, <strong>de</strong> l’artisanat ou<br />
du bâtiment, et à déterminer en conséquence les types<br />
et niveaux <strong>de</strong> qualifications requis pour dynamiser le<br />
secteur et le rendre compétitif. Elles sont indispensables<br />
pour participer à la définition <strong>de</strong>s référentiels d’emploi et<br />
<strong>de</strong> compétences et pour les vali<strong>de</strong>r en fonction <strong>de</strong> leur<br />
© AFD <strong>Document</strong> <strong>de</strong> travail N° 80 • <strong>Les</strong> <strong>nouveaux</strong> <strong>dispositifs</strong> <strong>de</strong> formation professionnelle post-primaire • mars 2009<br />
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