Document de Travail n°80 | Les nouveaux dispositifs - Agence ...
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4. <strong>Les</strong> politiques et pratiques <strong>de</strong> la formation professionnelle post-primaire au Maroc<br />
tance <strong>de</strong> renforcer les <strong>dispositifs</strong> <strong>de</strong> professionnalisation<br />
et, notamment, d’apprentissage dans les secteurs en<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> et <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong>s<br />
emplois (secteur agricole, certains métiers artisanaux,<br />
les métiers <strong>de</strong> service aux personnes et d’éducation) ; la<br />
nécessité d’investir dans les secteurs porteurs <strong>de</strong> croissance<br />
et <strong>de</strong> compétitivité internationale (artisanat d’art,<br />
tourisme et hôtellerie, textile, habillement et cuir, BTP…).<br />
Il est évi<strong>de</strong>nt que cette analyse est loin d’être exhaustive.<br />
Mais, elle prend toute sa dimension si on la situe dans les<br />
mutations globales en cours dans le système <strong>de</strong> formation<br />
professionnelle marocain, ainsi que dans les débats<br />
qui ont lieu sur les évolutions et les besoins <strong>de</strong> réforme<br />
<strong>de</strong> l’ensemble du système.<br />
Vers une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> rupture profon<strong>de</strong> du système<br />
d’enseignement en place<br />
Cette <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> rupture inscrite dans le Livre Blanc <strong>de</strong><br />
la CGEM, « Pour renforcer et consoli<strong>de</strong>r le dynamisme <strong>de</strong><br />
l’économie marocaine » (CGEM, 2007), rend compte du<br />
ressenti ainsi que <strong>de</strong>s analyses exprimées par plusieurs<br />
responsables <strong>de</strong> l’éducation et <strong>de</strong> la formation professionnelle<br />
au cours <strong>de</strong> l’enquête terrain. Elle exprime d’abord le<br />
constat que tous les efforts mis en place pour scolariser<br />
les jeunes jusqu’à l’âge <strong>de</strong> 16 ans n’empêchent pas qu’un<br />
grand nombre d’entre eux quittent l’école avant la fin <strong>de</strong><br />
l’enseignement primaire ou <strong>de</strong> base, ce qui oblige l’éducation<br />
non formelle et la formation professionnelle à faire du<br />
curatif dans <strong>de</strong>s conditions souvent difficiles et avec <strong>de</strong>s<br />
moyens limités. Elle montre ensuite que le fait <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r<br />
le plus longtemps possible les jeunes dans le système<br />
éducatif ne garantit pas nécessairement une élévation ou<br />
une consolidation <strong>de</strong>s acquis éducatifs. Ainsi, les modalités<br />
actuelles <strong>de</strong> scolarisation aboutissent très souvent à<br />
<strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> travail (augmentation du rapport<br />
maître/élève) qui entraînent une baisse substantielle du<br />
niveau <strong>de</strong> compréhension <strong>de</strong>s élèves. Elle signifie enfin<br />
que le bas niveau <strong>de</strong> qualifications <strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong><br />
jeunes marocains s’explique moins par le manque <strong>de</strong> performances<br />
<strong>de</strong> la formation professionnelle que par la<br />
défaillance du système d’éducation <strong>de</strong> base.<br />
Chercher à lutter contre le chômage <strong>de</strong>s moins qualifiés<br />
et, plus positivement, élever le niveau <strong>de</strong> compétences<br />
<strong>de</strong>s jeunes en rapport avec les évolutions d’une économie<br />
<strong>de</strong> plus en plus confrontée à la nécessité <strong>de</strong> dynamiser<br />
et <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rniser les secteurs traditionnels et <strong>de</strong> créer<br />
<strong>de</strong>s activités à forte potentialité <strong>de</strong> croissance et d’emplois,<br />
n’est pas une tâche qui incombe à la seule formation<br />
professionnelle. Des parcours <strong>de</strong> formation professionnelle<br />
post-primaires à la fois correctifs et qualifiants<br />
ont été mis en place pour augmenter les chances d’insertion<br />
professionnelle <strong>de</strong>s jeunes les moins scolarisés.<br />
Mais ces parcours ne peuvent pas remplacer le rôle primordial<br />
<strong>de</strong> l’enseignement primaire et <strong>de</strong> base. Comme<br />
le dit encore le Livre Blanc du Patronat marocain, « l’école<br />
doit être adaptée au mon<strong>de</strong> d’aujourd’hui et l’on se doit<br />
<strong>de</strong> lui donner pour cela tous les moyens nécessaires. Il<br />
ne s’agit pas là d’une énième réforme, mais un appel à<br />
une rupture en profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> notre système d’enseignement<br />
».<br />
Vers une implication généralisée <strong>de</strong>s professionnels<br />
dans la conception et la mise en œuvre <strong>de</strong>s parcours<br />
<strong>de</strong> professionnalisation post-primaires<br />
Le taux d’accroissement du nombre d’apprentis <strong>de</strong> près<br />
<strong>de</strong> 100 %, entre 2006/2007 et 20011/2012, contre un taux<br />
d’accroissement <strong>de</strong> 33 % pour l’ensemble <strong>de</strong>s autres<br />
mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> formation a déjà mis en lumière toute l’importance<br />
que le ministère <strong>de</strong> l’Emploi et <strong>de</strong> la Formation professionnelle<br />
attachait à la mise en œuvre d’une politique<br />
<strong>de</strong> professionnalisation impliquant le mon<strong>de</strong> économique et<br />
professionnel comme acteur <strong>de</strong> la qualification <strong>de</strong> sa main<br />
d’œuvre actuelle et future. Le lancement et le développement<br />
très significatif <strong>de</strong> l’apprentissage intra-entreprises,<br />
ainsi que l’apparition <strong>de</strong> CFA interentreprises sont le<br />
signe le plus évi<strong>de</strong>nt d’une telle politique. Dans le même<br />
temps, l’évolution lente, mais réelle, <strong>de</strong> la formation rési<strong>de</strong>ntielle<br />
vers la réalisation <strong>de</strong> stages en situation professionnelle,<br />
ainsi que l’accélération <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> formation<br />
en alternance participent à cette mutation en profon<strong>de</strong>ur<br />
du système <strong>de</strong> formation professionnelle vers un<br />
partenariat <strong>de</strong> plus en plus incontournable avec le mon<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> l’entreprise.<br />
© AFD <strong>Document</strong> <strong>de</strong> travail N° 80 • <strong>Les</strong> <strong>nouveaux</strong> <strong>dispositifs</strong> <strong>de</strong> formation professionnelle post-primaire • mars 2009<br />
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