Document de Travail n°80 | Les nouveaux dispositifs - Agence ...
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3. <strong>Les</strong> politiques et pratiques <strong>de</strong> la formation professionnelle post-primaire au Cameroun<br />
professionnelle agricole et rurale adaptée à une économie<br />
<strong>de</strong> production agricole administrée par les services et les<br />
agents <strong>de</strong> l’Etat, la libéralisation <strong>de</strong> l’économie et le gel <strong>de</strong>s<br />
recrutements dans la fonction publique, suite aux mesures<br />
d’ajustement structurel, ont fondamentalement remis en<br />
question le système établi. Le gouvernement déci<strong>de</strong> alors<br />
<strong>de</strong> mettre en œuvre une nouvelle stratégie <strong>de</strong> formation<br />
agricole et rurale avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la FAO. Un séminaire<br />
national, organisé en février 1998, permet <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r les<br />
<strong>nouveaux</strong> axes <strong>de</strong> cette stratégie (professionnalisation,<br />
adéquation formation/emploi, régionalisation, rénovation<br />
pédagogique, requalification <strong>de</strong>s formateurs et autonomie<br />
<strong>de</strong>s établissements) et aboutit, en 2002, à une déclaration<br />
<strong>de</strong> politique nationale <strong>de</strong> l’enseignement et <strong>de</strong> la formation<br />
professionnels agricoles qui situe le renforcement <strong>de</strong>s<br />
compétences et <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong>s acteurs du secteur au<br />
cœur du développement agricole et rural.<br />
La déclaration <strong>de</strong> 2002 reprend tous les grands axes<br />
stratégiques du séminaire <strong>de</strong> 1998, renforce l’inscription<br />
<strong>de</strong> l’autonomie <strong>de</strong>s établissements dans l’environnement<br />
économique et le réseau d’acteurs locaux, articule le dispositif<br />
<strong>de</strong> formation professionnelle agricole et rurale<br />
avec celui <strong>de</strong> l’enseignement général et propose, dans ce<br />
cadre, <strong>de</strong> compléter les cycles secondaires court et long<br />
et le cycle supérieur court <strong>de</strong> l’EFTP avec un nouveau<br />
dispositif : le cycle <strong>de</strong> formation professionnelle post-primaire.<br />
On retrouve donc, au niveau du MINADER et du<br />
MINEPIA, les missions <strong>de</strong> professionnalisation <strong>de</strong>s<br />
jeunes hors système secondaire confiées au MINEFOP.<br />
La déclaration définit, en fin <strong>de</strong> compte, le positionnement<br />
et le rôle du dispositif <strong>de</strong> formation professionnelle<br />
agricole et rurale dans le cadre <strong>de</strong> la Stratégie <strong>de</strong> développement<br />
du secteur rural (SDSR). Elle est suivie, en<br />
mai 2007, par la définition et publication du programme<br />
AFOP. Proposé au financement du C2D, le programme<br />
vient d’entrer dans sa phase opérationnelle suite à la<br />
décision du gouvernement camerounais, en août 2008,<br />
<strong>de</strong> désigner, d’une part, ses responsables nationaux et,<br />
d’autre part, les responsables en charge <strong>de</strong> la formation<br />
agricole et rurale dans les structures traditionnelles qui<br />
auront la responsabilité <strong>de</strong> réaliser les activités d’AFOP.<br />
<strong>Les</strong> gran<strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong> la réforme peuvent être définies<br />
comme suit.<br />
Une offre <strong>de</strong> formation rénovée<br />
<strong>Les</strong> programmes du MINADER comme du MINEPIA sont<br />
largement obsolètes, à l’image <strong>de</strong> ceux mis en œuvre<br />
dans le cadre <strong>de</strong>s SAR/SM, <strong>de</strong>s CFPR et <strong>de</strong>s établissements<br />
<strong>de</strong> l’enseignement technique. Le programme d’appui<br />
se propose donc, dans un premier temps, <strong>de</strong> réformer<br />
les curricula existants en les rénovant à partir <strong>de</strong> l’élaboration<br />
<strong>de</strong>s référentiels <strong>de</strong>s métiers du secteur <strong>de</strong>s productions<br />
agricole, pastorale et halieutique, ainsi que <strong>de</strong>s<br />
métiers en amont et aval <strong>de</strong> ces productions. Une étu<strong>de</strong><br />
lancée en 2008 <strong>de</strong>vrait permettre d’i<strong>de</strong>ntifier et <strong>de</strong> prioriser<br />
les familles <strong>de</strong> métiers à développer, la caractérisation<br />
<strong>de</strong> leurs profils et la détermination <strong>de</strong>s formations à<br />
promouvoir. Des référentiels <strong>de</strong> métiers seront ensuite<br />
élaborés qui définiront un profil professionnel national<br />
avant d’être adaptés aux contextes et besoins locaux en<br />
fonction <strong>de</strong>s zones d’implantation <strong>de</strong>s établissements.<br />
L’ensemble <strong>de</strong> ce travail <strong>de</strong> rénovation présuppose une<br />
redéfinition et un renforcement <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong>s personnels<br />
<strong>de</strong>s administrations comme <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> formation,<br />
notamment dans les domaines <strong>de</strong> l’ingénierie<br />
pédagogique et <strong>de</strong> l’acquisition <strong>de</strong> compétences techniques<br />
et professionnelles liées aux <strong>nouveaux</strong> métiers à<br />
promouvoir : un plan d’action 2008/2011 prévoit les formations<br />
à réaliser à ce sujet. Il appelle également une<br />
réforme du cadre réglementaire portant sur l’organisation<br />
générale du dispositif, le statut <strong>de</strong>s établissements<br />
publics et privés et celui <strong>de</strong>s formateurs. Il fait, enfin, l’objet<br />
d’un plan d’action détaillé.<br />
Le développement <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong>s jeunes en situation<br />
post-primaire<br />
« <strong>Les</strong> centres publics du MINADER et du MINEPIA, au<br />
nombre <strong>de</strong> 51, sont quasi exclusivement tournés vers la<br />
formation <strong>de</strong>s producteurs en activité, à raison <strong>de</strong> 4 500<br />
par an. Ils ne mènent aucune activité en direction <strong>de</strong>s<br />
jeunes en situation post primaire et peu en direction <strong>de</strong>s<br />
adultes projetant <strong>de</strong> s’installer comme producteurs. Leur<br />
offre <strong>de</strong> formation procè<strong>de</strong> rarement d’une analyse<br />
concertée <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong>s acteurs, qui sont peu ou pas<br />
associés à son élaboration ». Ce constat fait par les pro-<br />
© AFD <strong>Document</strong> <strong>de</strong> travail N° 80 • <strong>Les</strong> <strong>nouveaux</strong> <strong>dispositifs</strong> <strong>de</strong> formation professionnelle post-primaire • mars 2009<br />
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