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Document de Travail n°80 | Les nouveaux dispositifs - Agence ...

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3. <strong>Les</strong> politiques et pratiques <strong>de</strong> la formation professionnelle post-primaire au Cameroun<br />

son offre à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> et pour cela impliquer les organisations<br />

socioprofessionnelles au moyen d’un processus<br />

partenarial.<br />

Dans les faits, l’enseignement technique camerounais<br />

présente les mêmes caractéristiques celui <strong>de</strong>s autres<br />

pays africains subsahariens. Il prépare, d’un côté, à <strong>de</strong>s<br />

diplômes du type CAP et BT qui incitent à l’entrée dans la<br />

vie professionnelle tout en préservant, pour ceux qui les<br />

obtiennent, la possibilité <strong>de</strong> continuer leurs étu<strong>de</strong>s. Il<br />

donne accès, <strong>de</strong> l’autre côté, au baccalauréat technique<br />

du type F (génie électrique, civil ou informatique) ou G<br />

(formations tertiaires) dont la finalité première est l’entrée<br />

dans l’enseignement supérieur court. Dans ces <strong>de</strong>ux<br />

voies, les établissements permettent aux jeunes d’avoir<br />

une formation pratique, bien que la plupart du temps la<br />

vétusté <strong>de</strong>s équipements, le manque <strong>de</strong> matière d’œuvre<br />

et le manque d’expérience professionnelle <strong>de</strong>s enseignants<br />

réduisent ce type <strong>de</strong> formation à la portion<br />

congrue. Dans certains établissements, les enseignants<br />

sont obligés, à défaut <strong>de</strong> matériel, <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s cours<br />

magistraux pendant les heures imparties à la technique.<br />

Le MINESEC, qui a la responsabilité <strong>de</strong> l’enseignement<br />

technique, a lui-même souligné le manque cruel <strong>de</strong><br />

moyens auquel il <strong>de</strong>vait faire face et l’urgence qu’il y avait<br />

à actualiser <strong>de</strong>s programmes dont la plupart dataient <strong>de</strong>s<br />

années 1980. Il vient ainsi <strong>de</strong> mettre un terme, durant<br />

l’été 2008, à l’impasse <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> « sténodactylographie<br />

» pour la remplacer par celle <strong>de</strong> « secrétariat<br />

bureautique ».<br />

De manière plus structurelle, l’enseignement technique<br />

est fréquenté par 20 % <strong>de</strong>s 605 000 élèves <strong>de</strong> l’enseignement<br />

secondaire et 13 % <strong>de</strong>s 140 000 étudiants <strong>de</strong> l’enseignement<br />

supérieur. Le taux brut <strong>de</strong> scolarisation dans<br />

l’EFTP ne dépasse pas 4,9 %, ce qui le place dans le bas<br />

<strong>de</strong> l’échelle <strong>de</strong>s pays africains 16 . Il forme annuellement<br />

1000 techniciens et moins <strong>de</strong> 200 ingénieurs. Certains<br />

secteurs, tel celui <strong>de</strong>s industries pétrolières, ne trouvent<br />

pas le personnel qualifié requis et sont obligés <strong>de</strong> faire<br />

appel à <strong>de</strong> la main d’œuvre étrangère. <strong>Les</strong> collèges et<br />

lycées d’enseignement technique ou professionnel<br />

accueillent plus <strong>de</strong> garçons que <strong>de</strong> filles, avec un indice<br />

<strong>de</strong> parité filles/garçons <strong>de</strong> 0,63 dans le secondaire technique.<br />

La présence féminine va, toutefois, en croissant<br />

dans les sections habillement, secrétariat, économie<br />

sociale familiale et comptabilité. Bien qu’en forte hausse<br />

(+ 158 %), le budget <strong>de</strong> l’EFTP dans son ensemble n’atteint<br />

pas 2 % du budget total <strong>de</strong> l’éducation, ce qui met<br />

en lumière les fragilités d’une réforme qui ne prendrait<br />

pas la mesure <strong>de</strong>s investissements à réaliser pour<br />

atteindre les objectifs qui lui sont fixés.<br />

PARETFORM : un projet précurseur <strong>de</strong> la réforme à<br />

long terme du dispositif EFTP<br />

Le Projet d’appui à la réforme <strong>de</strong> l’enseignement technique<br />

et <strong>de</strong> la formation professionnelle (PARETFORM),<br />

porté par le MINESEC dans le cadre d’un partenariat<br />

avec la Banque africaine <strong>de</strong> développement (BAD),<br />

<strong>de</strong>vrait permettre d’engager une réforme à long terme du<br />

dispositif <strong>de</strong> l’enseignement technique.<br />

Le projet est né d’une évaluation très précise <strong>de</strong> la situation<br />

établie : <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> formation désuets,<br />

inadaptés et non mis à jour <strong>de</strong>puis vingt ans, un faible<br />

niveau <strong>de</strong> formation pratique <strong>de</strong>s enseignements, une<br />

absence d’expérience professionnelle <strong>de</strong>s enseignants<br />

en milieu <strong>de</strong> travail, une absence <strong>de</strong> pilotage, <strong>de</strong> gestion<br />

et <strong>de</strong> planification <strong>de</strong> l’enseignement technique et professionnel<br />

et un très faible taux d’insertion professionnelle.<br />

Partant <strong>de</strong> ces constats, le projet s’est fixé, selon ses responsables,<br />

trois objectifs : créer les conditions d’un EFTP<br />

plus efficace, réaliser l’adéquation entre l’enseignement<br />

technique et l’emploi et faciliter l’insertion <strong>de</strong>s jeunes<br />

dans le mon<strong>de</strong> du travail. PARETFORM aurait du débuter<br />

en 2005 pour une durée <strong>de</strong> cinq ans. Il sera finalement<br />

opérationnel à partir <strong>de</strong> la rentrée 2009. Il interviendra<br />

dans onze lycées techniques situés dans les dix<br />

régions du Cameroun et développera dans chacun<br />

d’entre eux les activités suivantes :<br />

l’appui à l’organisation <strong>de</strong> la formation en alternance :<br />

les établissements choisis seront pour cela réhabilités<br />

et dotés en équipements et infrastructures adaptés ;<br />

16 BAD/OCDE (2008), op.cit. Ces pourcentages, qui diffèrent fortement <strong>de</strong>s plus <strong>de</strong> 30 %<br />

d’élèves du secondaire supérieur ayant accès à l’EFTP, publiées par UNESCO/BREDA dans<br />

Dakar+7, semblent plus proches <strong>de</strong>s données constatées sur le terrain.<br />

© AFD <strong>Document</strong> <strong>de</strong> travail N° 80 • <strong>Les</strong> <strong>nouveaux</strong> <strong>dispositifs</strong> <strong>de</strong> formation professionnelle post-primaire • mars 2009<br />

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