22.04.2014 Views

Document de Travail n°80 | Les nouveaux dispositifs - Agence ...

Document de Travail n°80 | Les nouveaux dispositifs - Agence ...

Document de Travail n°80 | Les nouveaux dispositifs - Agence ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

3. <strong>Les</strong> politiques et pratiques <strong>de</strong> la formation professionnelle post-primaire au Cameroun<br />

Tableau 5. Structure <strong>de</strong>s emplois selon le secteur institutionnel par milieu <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce<br />

Secteur institutionnel<br />

Urbain Rural Cameroun<br />

Public 10,5 2,6 4,9<br />

Privé formel 11,8 2,0 4,7<br />

Informel non agricole 67,4 22,5 35,2<br />

Informel agricole 10,3 72,9 55,2<br />

Total 100 100 100<br />

Source : INS, Enquête sur l’emploi et le secteur informel 2005, Phase 1.<br />

Le taux <strong>de</strong> chômage est inversement proportionnel au<br />

nombre d’années d’étu<strong>de</strong>s réalisées. Il atteint 3,1 % pour<br />

ceux qui ont atteint la fin <strong>de</strong> l’école primaire, 10,7 % pour<br />

ceux qui sortent du second cycle et 13,4 % pour ceux qui<br />

ont fait l’université. L’enquête <strong>de</strong> l’INS évoque également<br />

les chômeurs découragés, catégorie qui représente<br />

4,9 % <strong>de</strong>s inactifs au Cameroun et qui dispose, <strong>de</strong> manière<br />

générale, « d’un niveau scolaire supérieur à celui <strong>de</strong>s<br />

autres inactifs, avec en moyenne près <strong>de</strong> trois années<br />

d’étu<strong>de</strong>s supplémentaires ». Elle évoque, enfin, l’importance<br />

du sous-emploi visible et invisible qui frappe les<br />

actifs au travail (22,1 % <strong>de</strong>s actifs occupés en ce qui<br />

concerne le sous-emploi visible et 69,3 % <strong>de</strong>s actifs<br />

occupés en ce qui concerne le sous-emploi invisible).<br />

Toutes ces données sont clairement le signe d’une structuration<br />

du mon<strong>de</strong> du travail largement orientée vers <strong>de</strong>s<br />

activités <strong>de</strong> bas niveaux <strong>de</strong> qualifications. Mais elles<br />

montrent également que le système d’éducation et <strong>de</strong><br />

formation ne qualifie pas les jeunes aux compétences qui<br />

leur permettraient <strong>de</strong> s’insérer dans <strong>de</strong>s secteurs et <strong>de</strong>s<br />

niches <strong>de</strong> marché porteurs <strong>de</strong> croissance et d’emplois.<br />

L’analyse <strong>de</strong> la répartition <strong>de</strong>s emplois par secteur institutionnel<br />

met en évi<strong>de</strong>nce la place prépondérante du secteur<br />

informel au Cameroun : plus <strong>de</strong> 90 % <strong>de</strong>s actifs<br />

occupés. Cette caractéristique du marché du travail s’explique<br />

notamment par la part occupée par l’emploi informel<br />

agricole, qui représente à lui seul 55,2 % <strong>de</strong> l’emploi<br />

global, tandis que l’emploi informel non agricole en<br />

constitue 35,2 %. <strong>Les</strong> 10 % d’emplois dans le secteur formel<br />

sont répartis à part égale entre le public et le privé.<br />

<strong>Les</strong> analyses <strong>de</strong> l’Institut national <strong>de</strong> la statistique (INS) sur<br />

l’évolution <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> ces emplois met en lumière la<br />

tendance à « une informalisation progressive » du marché<br />

du travail camerounais. Elle montre en effet une diminution<br />

du nombre <strong>de</strong> salariés (28 % <strong>de</strong>s pères contre 21,2 % <strong>de</strong>s<br />

enfants), une décroissance du nombre <strong>de</strong> cadres, d’employés<br />

et d’ouvriers qualifiés (21,9 % <strong>de</strong>s pères contre<br />

13,1 % <strong>de</strong>s enfants) et une forte reproduction <strong>de</strong> la situation<br />

professionnelle informelle (84,3 % <strong>de</strong>s enfants dont le père<br />

était non-salarié sont <strong>de</strong>meurés <strong>de</strong>s non-salariés). Cette<br />

dégradation <strong>de</strong> la mobilité sociale et professionnelle pose<br />

<strong>de</strong> manière très directe la question <strong>de</strong> la pertinence et <strong>de</strong><br />

l’efficacité actuelle d’une politique <strong>de</strong> formation professionnelle<br />

qui, tout en présentant un <strong>de</strong>s scores les plus élevés<br />

<strong>de</strong> scolarisation <strong>de</strong>s jeunes dans l’EFTP, n’arrive pas à<br />

enrayer une dégradation du niveau <strong>de</strong> qualité et <strong>de</strong> qualification<br />

<strong>de</strong>s emplois.<br />

3.2 Un EFTP tiraillé entre cohérence <strong>de</strong>s objectifs, multiplicité <strong>de</strong>s acteurs et faiblesse<br />

<strong>de</strong>s moyens<br />

Le contexte <strong>de</strong> l’EFTP camerounais est caractérisé par le<br />

contraste qui existe entre la cohérence <strong>de</strong>s objectifs politiques<br />

et stratégiques définis au plus haut niveau et la<br />

diversité <strong>de</strong>s solutions proposées ou mises en œuvre par<br />

une multiplicité d’acteurs institutionnels et <strong>de</strong> terrain. Si<br />

cette diversité a pu paraître positive au Mali et répondre<br />

à une logique d’adaptation du système d’éducation et <strong>de</strong><br />

formation aux situations et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s différenciées <strong>de</strong>s<br />

jeunes en quête <strong>de</strong> professionnalisation, elle semble, au<br />

Cameroun, correspondre <strong>de</strong> prime abord beaucoup plus<br />

© AFD <strong>Document</strong> <strong>de</strong> travail N° 80 • <strong>Les</strong> <strong>nouveaux</strong> <strong>dispositifs</strong> <strong>de</strong> formation professionnelle post-primaire • mars 2009<br />

33

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!