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Document de Travail n°80 | Les nouveaux dispositifs - Agence ...

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3. <strong>Les</strong> politiques et pratiques <strong>de</strong> la formation professionnelle post-primaire au Cameroun<br />

<strong>Les</strong> rapports <strong>de</strong> force entre les différents secteurs <strong>de</strong><br />

l’économie n’ont quasiment pas été affectés par les variations<br />

<strong>de</strong> la croissance économique. Le secteur primaire<br />

reste <strong>de</strong> loin le secteur qui occupe la majorité <strong>de</strong>s<br />

Camerounais (55,7 % <strong>de</strong> la population active) <strong>de</strong>vant<br />

celui <strong>de</strong>s services (31,2 %), et <strong>de</strong> l’industrie (14,1 %). Il<br />

existe toutefois une recru<strong>de</strong>scence du secteur dit tertiaire,<br />

principalement dans le domaine <strong>de</strong> la microfinance,<br />

<strong>de</strong> l’artisanat et du commerce (MINEFOP, 2008).<br />

L’enquête sur le secteur informel, réalisée par l’Institut<br />

national <strong>de</strong> la statistique en 2005 et publiée en 2006<br />

(Institut national <strong>de</strong> la statistique, 2006), met clairement<br />

en évi<strong>de</strong>nce les gran<strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> l’économie<br />

camerounaise. Elle montre notamment l’omniprésence<br />

<strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> type informel (90 % du marché du travail)<br />

et la difficulté pour les jeunes camerounais, même bien<br />

formés, à trouver un emploi dans un mon<strong>de</strong> du travail largement<br />

dominé par <strong>de</strong>s activités peu structurées et <strong>de</strong><br />

faible niveau <strong>de</strong> qualification.<br />

L’alphabétisation au Cameroun est une tâche immense et<br />

complexe en raison <strong>de</strong> l’existence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux langues nationales<br />

(français et anglais) et <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 270 langues<br />

locales. Le taux <strong>de</strong> scolarisation a eu globalement tendance<br />

à s’accroître au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années, le<br />

taux brut <strong>de</strong> scolarisation dans le primaire passant <strong>de</strong><br />

87,5 % en 1998 à 107,6 % en 2002 et à près <strong>de</strong> 120 %<br />

en 2004/2005 (le taux excédant 100 % du fait <strong>de</strong>s redoublements<br />

et <strong>de</strong>s entrées précoces ou tardives <strong>de</strong> certains<br />

enfants) et celui, dans le secondaire, progressant <strong>de</strong><br />

26,5 % à près <strong>de</strong> 40 % sur la même pério<strong>de</strong>. Le<br />

Cameroun présente cependant la particularité, au niveau<br />

<strong>de</strong> l’éducation pour tous, d’avoir un taux brut <strong>de</strong> scolarité<br />

parmi les meilleurs <strong>de</strong>s pays africains, tout en réalisant<br />

un taux d’accès en <strong>de</strong>rnière année du primaire légèrement<br />

en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 60 % 10 . Il en résulte que l’école primaire<br />

a un ren<strong>de</strong>ment moyen inférieur aux possibilités<br />

que laissent supposer le TBS et présente donc un fort<br />

potentiel d’amélioration <strong>de</strong> son efficacité interne.<br />

Considérée sous l’angle <strong>de</strong>s indicateurs du développement<br />

humain, l’économie camerounaise a <strong>de</strong>s défis<br />

importants à relever. Le pays est inscrit au 144 e rang sur<br />

177 pays au classement <strong>de</strong> l’Indicateur <strong>de</strong> développement<br />

humain (IDH) en 2005. Bien qu’on note une augmentation<br />

progressive <strong>de</strong> l’indicateur sur les <strong>de</strong>rnières<br />

années (il est passé <strong>de</strong> 0,481 en 1995 à 0,532 en 2005),<br />

trois <strong>de</strong> ses partenaires <strong>de</strong> la CEMAC enregistrent <strong>de</strong><br />

meilleures performances en terme <strong>de</strong> développement en<br />

2005, le Gabon étant classé 119 e , la Guinée équatoriale<br />

127 ème et le Congo Brazzaville 139 e . Le pays connaît par<br />

ailleurs un taux <strong>de</strong> pauvreté qui touche 17 % <strong>de</strong> la population<br />

(2004).<br />

3.1.2 Un système éducatif en progression plus<br />

quantitative que qualitative<br />

La population du Cameroun est estimée à 18,17 millions<br />

d’habitants en 2006. Elle est majoritairement jeune − les<br />

moins <strong>de</strong> 15 ans représentent 41,9 % <strong>de</strong> la population<br />

totale − et urbaine (51,4 % <strong>de</strong>s habitants vivent en zone<br />

urbaine) (PNUD, 2005). Son taux <strong>de</strong> croissance démographique<br />

connaît une diminution graduelle : il est passé<br />

<strong>de</strong> 2,4 % à 2,1 % en 2006 (World Bank, 2008).<br />

Le système éducatif en place donne accès à l’enseignement<br />

technique après la fin du premier cycle du secondaire.<br />

Mais, contrairement à d’autres pays, il est possible<br />

d’entrer en préparation du CAP à partir <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong> la scolarité<br />

primaire sans passer par l’enseignement général.<br />

Selon les responsables du ministère <strong>de</strong> l’Education <strong>de</strong><br />

base (MINEDUB) comme du MINESEC, les propositions<br />

faites par la loi d’orientation N° 98/004 d’instituer, après<br />

l’enseignement primaire, un sous-cycle d’observation en<br />

tronc commun <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ou trois ans avant que les élèves<br />

ne fassent le choix <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s qu’ils souhaitent poursuivre,<br />

seraient en attente d’un décret d’application. Mais<br />

les <strong>de</strong>ux ministères n’ont pas la même vue sur ce qu’il<br />

serait souhaitable <strong>de</strong> faire, le ministère <strong>de</strong> l’Education<br />

optant résolument pour un parcours <strong>de</strong> 6+3 ans effectué<br />

à l’école <strong>de</strong> base et permettant aux élèves d’y acquérir<br />

une culture technologique et <strong>de</strong>s “lifeskills” en plus d’une<br />

consolidation <strong>de</strong>s acquis scolaires.<br />

10 UNESCO/BREDA, op.cit. Selon les données <strong>de</strong> la Banque mondiale, le taux d’achèvement<br />

<strong>de</strong> l’EPT était <strong>de</strong> 58 % en 2006.<br />

© AFD <strong>Document</strong> <strong>de</strong> travail N° 80 • <strong>Les</strong> <strong>nouveaux</strong> <strong>dispositifs</strong> <strong>de</strong> formation professionnelle post-primaire • mars 2009<br />

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