Document de Travail n°80 | Les nouveaux dispositifs - Agence ...
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2. <strong>Les</strong> politiques et pratiques <strong>de</strong> la formation professionnelle post-primaire au Mali<br />
Le dispositif est, dans les faits, co-piloté entre les pouvoirs<br />
publics, l’organisation faîtière qu’est la Fédération<br />
nationale <strong>de</strong>s artisans du Mali (FNAM), l’Assemblée permanente<br />
<strong>de</strong>s chambres <strong>de</strong> métiers du Mali (APCMM) et<br />
les organisations professionnelles qui en sont partie prenante.<br />
Celles-ci définissent la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> via leur comité<br />
<strong>de</strong> formation et ai<strong>de</strong>nt à la structurer en offre <strong>de</strong> formation<br />
et <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s compétences.<br />
<strong>Les</strong> gran<strong>de</strong>s étapes et caractéristiques du dispositif<br />
L’ensemble du processus part <strong>de</strong> l’expression <strong>de</strong>s<br />
besoins <strong>de</strong>s professionnels qui est validée en commun<br />
par la profession (FNAM) ainsi que par les chambres <strong>de</strong>s<br />
métiers au sein d’une structure commune : la Cellule opérationnelle<br />
<strong>de</strong> la formation professionnelle dans le secteur<br />
<strong>de</strong> l’artisanat ou COFPA. <strong>Les</strong> besoins sont ensuite<br />
transcrits, dans le cadre d’un séminaire réunissant les<br />
partenaires institutionnels et les professionnels, en référentiels<br />
<strong>de</strong>s métiers, charte <strong>de</strong>s compétences et curriculum<br />
<strong>de</strong> formation selon la méthodologie <strong>de</strong> l’approche par<br />
compétences DACUM. Dès que les conditions sont<br />
réunies pour mener à bien la formation, commence la<br />
phase d’opérationnalisation du dispositif : le choix <strong>de</strong>s<br />
apprentis, la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> financement auprès du FAFPA<br />
et le choix <strong>de</strong>s établissements partenaires <strong>de</strong>s maîtres<br />
artisans.<br />
L’apprentissage s’adresse à <strong>de</strong>s jeunes ayant un niveau<br />
scolaire minimum (quatre ans <strong>de</strong> scolarité pour les<br />
métiers du bois, cinq ans pour ceux <strong>de</strong> la coiffure, six ans<br />
pour les métiers <strong>de</strong> l’électricité…) et ayant réussi un test<br />
d’entrée. Une fois entrés en formation, les apprentis partagent<br />
leur temps entre l’atelier du maître artisan (80 %)<br />
et le centre <strong>de</strong> formation (20 %). Si la formation en centre<br />
est séquencée pédagogiquement du fait <strong>de</strong> l’existence<br />
d’un programme <strong>de</strong> formation structuré et permet ainsi <strong>de</strong><br />
faire une évaluation continue <strong>de</strong>s jeunes au début, au<br />
milieu et en fin <strong>de</strong> chaque niveau <strong>de</strong> formation, celle réalisée<br />
dans l’atelier manque encore <strong>de</strong> gui<strong>de</strong>s d’apprentissage<br />
qui permettraient aux artisans d’évaluer la progression<br />
professionnelle <strong>de</strong> leurs apprentis. Mais ces gui<strong>de</strong>s<br />
sont en cours <strong>de</strong> finalisation.<br />
Un examen est organisé en fin <strong>de</strong> formation et les<br />
apprentis qui le réussissent reçoivent une attestation du<br />
centre. Ceux qui obtiennent la moyenne peuvent se présenter<br />
à l’examen national du certificat <strong>de</strong> fin d’apprentissage<br />
(CFA). Ceux qui échouent doivent redoubler la <strong>de</strong>rnière<br />
année s’ils veulent repasser l’examen. La réussite<br />
du CFA est importante car elle rend possible la reconnaissance<br />
du niveau <strong>de</strong> qualification atteint par les<br />
conventions collectives. Mais cette reconnaissance n’est,<br />
pour le moment, pas encore acquise.<br />
Quelques éléments d’évaluation<br />
L’ensemble du dispositif a formé, <strong>de</strong>puis sa création en<br />
1989, environ 10 000 apprentis, avec le constat d’une<br />
montée en puissance actuelle au regard <strong>de</strong>s prévisions<br />
faites par le Programme d’investissement dans le secteur<br />
<strong>de</strong> l’éducation (PISE II). Celui-ci a prévu, en effet, <strong>de</strong> former<br />
environ 2 000 apprentis par an à l’horizon 2008<br />
(contre 1 400 à 1 700 en 2007), ainsi que 300 artisans.<br />
Même si cette prévision <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à être confirmée au<br />
regard <strong>de</strong> la capacité du dispositif à absorber cette progression,<br />
les pouvoirs publics ont décidé récemment <strong>de</strong><br />
faire passer le financement <strong>de</strong> l’apprentissage, qui couvrait,<br />
jusqu’à récemment, 90 % <strong>de</strong>s frais encourus, à une<br />
prise en charge totale par le FAFPA <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> formation.<br />
Cette décision fait suite aux difficultés éprouvées<br />
par les artisans et les familles à prendre en charge la<br />
quote-part qui leur était réservée. Elle a pour but <strong>de</strong> stimuler<br />
fortement la progression du nombre d’apprentis,<br />
bien que le bien-fondé d’une telle mesure puisse être discuté<br />
en raison <strong>de</strong> la gratuité totale qu’elle instaure pour<br />
un dispositif <strong>de</strong> formation habituellement basé sur le principe<br />
du cofinancement.<br />
La consolidation <strong>de</strong> l’ensemble du dispositif semble donc<br />
être en bonne voie. Elle exige cependant, selon les<br />
acteurs rencontrés, la finalisation <strong>de</strong> plusieurs mesures<br />
envisagées et pas encore mises en œuvre, dont :<br />
l’instauration d’un cadre législatif permettant <strong>de</strong> réguler<br />
le dispositif et <strong>de</strong> lui donner sa pleine légitimité notamment<br />
par la reconnaissance du CFA comme diplôme à<br />
© AFD <strong>Document</strong> <strong>de</strong> travail N° 80 • <strong>Les</strong> <strong>nouveaux</strong> <strong>dispositifs</strong> <strong>de</strong> formation professionnelle post-primaire • mars 2009<br />
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