22.04.2014 Views

Document de Travail n°80 | Les nouveaux dispositifs - Agence ...

Document de Travail n°80 | Les nouveaux dispositifs - Agence ...

Document de Travail n°80 | Les nouveaux dispositifs - Agence ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

2. <strong>Les</strong> politiques et pratiques <strong>de</strong> la formation professionnelle post-primaire au Mali<br />

L’ensemble <strong>de</strong> ces <strong>dispositifs</strong>, qu’ils soient publics tels<br />

que les CED ou développés par <strong>de</strong>s organisations professionnelles<br />

ou <strong>de</strong>s ONG, sont partie intégrante d’une<br />

stratégie qui dépasse le cadre du Mali et concerne les<br />

pays <strong>de</strong> la sous-région. <strong>Les</strong> responsables maliens du<br />

CNR-ENF ont ainsi souligné que les pays limitrophes du<br />

Mali ((Burkina, Sénégal, Guinée) développaient le même<br />

type <strong>de</strong> lien entre alphabétisation et préprofessionnalisation.<br />

Il est né <strong>de</strong> ce constat l’idée d’une coopération transfrontalière<br />

qui aurait pour but <strong>de</strong> développer en commun<br />

une alphabétisation professionnalisante et ainsi d’arriver<br />

à dominer les flux migratoires entre pays.<br />

ou dispensée par l’Etat est une formation préprofessionnelle.<br />

<strong>Les</strong> programmes sont d’autant moins efficaces et<br />

adaptables que la planification et la gestion sont rigi<strong>de</strong>s,<br />

les liens avec les employeurs trop lâches, les objectifs<br />

inadéquats et le financement insuffisant ». Il en résulte<br />

que les élèves qui sortent <strong>de</strong> l’EFTP rencontrent une<br />

double difficulté : ils ne sont pas acceptés par les entreprises<br />

à cause <strong>de</strong> leur manque d’efficacité et d’expérience<br />

en situation réelle <strong>de</strong> travail ; ils sont par ailleurs<br />

inadaptés face à un tissu économique qui, <strong>de</strong> plus en<br />

plus, est celui <strong>de</strong> la micro-entreprise ou <strong>de</strong> l’économie <strong>de</strong><br />

type familial.<br />

<strong>Les</strong> <strong>dispositifs</strong> <strong>de</strong> formation par apprentissage dual<br />

ou formation alternée<br />

L’enquête terrain a permis <strong>de</strong> constater que le Mali, qui a<br />

entamé <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 20 ans la restructuration <strong>de</strong> son<br />

apprentissage traditionnel, était en train d’évoluer <strong>de</strong><br />

manière significative vers une multiplication <strong>de</strong> parcours<br />

alternés <strong>de</strong> professionnalisation et <strong>de</strong> qualification. La<br />

raison semble en être la prise en compte <strong>de</strong> la diversité<br />

<strong>de</strong>s publics en attente d’entrer sur le marché du travail,<br />

ainsi celle <strong>de</strong> la nécessité <strong>de</strong> rapprocher l’acquisition <strong>de</strong>s<br />

compétences <strong>de</strong> ces publics du contexte économique<br />

dans lequel ils vont être insérés.<br />

Le dispositif d’apprentissage <strong>de</strong> type dual 8<br />

Le Mali a développé, à l’instar du Bénin et du Togo, une<br />

restructuration <strong>de</strong> l’apprentissage traditionnel selon le<br />

modèle dual. Cette restructuration a pris pied dans la<br />

situation socioéconomique <strong>de</strong>s années 1989-1990 au<br />

moment où différentes analyses, dont celles <strong>de</strong> la<br />

Banque mondiale, faisaient référence à l’inaptitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />

formation professionnelle formelle à répondre aux réels<br />

besoins <strong>de</strong> l’économie <strong>de</strong>s pays. Ainsi, cette <strong>de</strong>rnière<br />

(Banque mondiale, 1992) note le très faible impact quantitatif<br />

<strong>de</strong>s <strong>dispositifs</strong> EFTP dans l’Afrique <strong>de</strong> l’ouest : ils<br />

ne forment en effet que 0,1 à 0,5 % <strong>de</strong> la population active<br />

<strong>de</strong> la région, soit une part infime sinon très insignifiante<br />

d’une classe d’âge. La Banque ajoute à cette notation<br />

quantitative un jugement sévère sur la qualité <strong>de</strong>s enseignements<br />

délivrés. « La plupart <strong>de</strong> la formation financée<br />

Le pilotage du dispositif<br />

L’expérience <strong>de</strong> l’apprentissage dual au Mali présente,<br />

par rapport aux autres pays <strong>de</strong> l’Afrique <strong>de</strong> l’ouest qui ont<br />

également mis en œuvre une telle expérience, l’avantage<br />

d’être arrivée au bout <strong>de</strong> la phase d’expérimentation et<br />

d’avoir atteint, comme l’affirme un rapport d’évaluation<br />

sur le <strong>de</strong>gré d’institutionnalisation <strong>de</strong> la formation professionnelle<br />

dans le secteur <strong>de</strong> l’artisanat (Ballo et Gabioud,<br />

2004), un certain <strong>de</strong>gré d’achèvement.<br />

Le dispositif est piloté au niveau <strong>de</strong>s pouvoirs publics par<br />

la DNFP avec l’assistance technique <strong>de</strong> Swisscontact. Ce<br />

pilotage implique par ailleurs différentes structures<br />

publiques : le FAFPA qui finance le dispositif ; l’ANPE qui<br />

a la charge <strong>de</strong> la sélection et <strong>de</strong> la certification <strong>de</strong>s<br />

apprentis ; les UFAE dont la mission première est <strong>de</strong><br />

concevoir et mettre en œuvre <strong>de</strong>s sessions <strong>de</strong> formation<br />

à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s professionnels comme <strong>de</strong>s formateurs<br />

en centre. Ces structures assurent aussi les travaux d’ingénierie<br />

liés à l’élaboration <strong>de</strong>s programmes, <strong>de</strong>s supports<br />

et <strong>de</strong>s gui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> formation. La DNFP travaille également<br />

avec le ministère <strong>de</strong> l’Artisanat (dont dépen<strong>de</strong>nt<br />

les chambres <strong>de</strong>s métiers), le MESSRS (qui vali<strong>de</strong> l’approche<br />

par compétences ou APC et réfléchit actuellement<br />

à la création <strong>de</strong> passerelles entre l’apprentissage et les<br />

établissements qui dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> sa compétence) et le<br />

ministère <strong>de</strong> la Jeunesse (qui développe <strong>de</strong>s formations<br />

qualifiantes dans <strong>de</strong>s camps <strong>de</strong> jeunesse formant les participants<br />

à un certain nombre <strong>de</strong> métiers utilitaires qui<br />

recoupent, en partie, ceux <strong>de</strong> l’apprentissage).<br />

8 Pour une présentation complète <strong>de</strong> ce dispositif, voir : Walther R. (2008), Nouvelles formes<br />

d’apprentissage en Afrique <strong>de</strong> l’ouest, Notes et Documenst n° 40, l’AFD.<br />

© AFD <strong>Document</strong> <strong>de</strong> travail N° 80 • <strong>Les</strong> <strong>nouveaux</strong> <strong>dispositifs</strong> <strong>de</strong> formation professionnelle post-primaire • mars 2009<br />

20

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!