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La course technologique en matière d'armement : une ... - IHEDN

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CHEAr I 2009 45 e session nationale<br />

différ<strong>en</strong>tes raisons qui vont de la recherche de la moindre responsabilité personnelle<br />

(face au juridisme croissant de notre société) à la meilleure prédiction possible des<br />

flux financiers (à l’extrême, un programme où l’industriel maîtrise effectivem<strong>en</strong>t tous<br />

les risques ne devrait pas connaître la moindre dérive, ni cal<strong>en</strong>daire ni financière).<br />

Ainsi, les mécanismes mis <strong>en</strong> place par la Lolf ne laiss<strong>en</strong>t pas de place aux surcoûts<br />

inatt<strong>en</strong>dus et ne permett<strong>en</strong>t pas de dégager facilem<strong>en</strong>t les ressources requises face<br />

à un risque qui aurait été sous-évalué côté étatique. En résumé, la t<strong>en</strong>dance observée<br />

ces dernières années est celle d’<strong>une</strong> augm<strong>en</strong>tation des risques liés à l’introduction<br />

de nouvelles technologies, doublée d’<strong>une</strong> moindre répartition de ces risques <strong>en</strong>tre<br />

différ<strong>en</strong>ts part<strong>en</strong>aires. Les parades sont malheureusem<strong>en</strong>t peu nombreuses : soit<br />

les risques sont réduits par recours à des technologies davantage matures, soit des<br />

provisions cal<strong>en</strong>daires et financières pour risques sont prises, ce qui se répercute dans<br />

le coût du programme. Là <strong>en</strong>core, nous avons affaire à un facteur limitant la <strong>course</strong><br />

à la technologie.<br />

Dernier facteur limitant : la nature variable des innovations. Il est désormais<br />

acquis que l’innovation procède par <strong>une</strong> combinaison de petits sauts, souv<strong>en</strong>t<br />

appelés "évolutions", et par des grands bonds, communém<strong>en</strong>t qualifiés de "ruptures<br />

<strong>technologique</strong>s". Or il est très difficile de choisir <strong>en</strong>tre innovation incrém<strong>en</strong>tale et saut<br />

<strong>technologique</strong> comme il est rare de savoir distinguer dans les différ<strong>en</strong>tes trouvailles<br />

celle qui pourra décl<strong>en</strong>cher <strong>une</strong> rupture <strong>technologique</strong>, de sorte que l’innovation<br />

suit un rythme peu prédictif <strong>en</strong> dehors de quelques règles statistiques élaborées de<br />

manière empirique et jamais vraim<strong>en</strong>t prises <strong>en</strong> compte lors de la définition d’un<br />

produit futur, par crainte que la règle, non démontrée, ne devi<strong>en</strong>ne fausse. Or les<br />

matériels développés pour répondre aux besoins de la Déf<strong>en</strong>se ont t<strong>en</strong>dance à<br />

être de plus <strong>en</strong> plus complexes et interdép<strong>en</strong>dants. Ces deux aspects, complexité<br />

et interdép<strong>en</strong>dance, ont comme conséqu<strong>en</strong>ce que les cycles de développem<strong>en</strong>t des<br />

différ<strong>en</strong>ts systèmes doiv<strong>en</strong>t être régulièrem<strong>en</strong>t recalés. Il est peu vraisemblable qu’<strong>une</strong><br />

technologie de rupture puisse facilem<strong>en</strong>t être intégrée dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t dont la<br />

plupart des composants ne connaîtrai<strong>en</strong>t que de simples évolutions. Par exemple, <strong>en</strong><br />

matière de télécommunications, l’accroissem<strong>en</strong>t très significatif des débits de données<br />

transmissibles avec le passage de l’analogique au numérique n’a pu être pleinem<strong>en</strong>t<br />

pris <strong>en</strong> compte qu’à partir du mom<strong>en</strong>t où les élém<strong>en</strong>ts d’interface (écrans de contrôles,<br />

postes radio, outils de programmation de fréqu<strong>en</strong>ces, etc.) et le format des données ont<br />

été r<strong>en</strong>dus compatibles avec le numérique. Pour poursuivre l’exemple, la transmission<br />

d’images par voie radio est arrivée bi<strong>en</strong> après la capacité de transmettre des signaux<br />

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