La course technologique en matière d'armement : une ... - IHEDN
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CHEAr I 2009 45 e session nationale<br />
n’implique pas toujours la capacité à le reproduire de nouveau plus tard. Selon ce<br />
principe, <strong>une</strong> technologie n’est jamais pér<strong>en</strong>ne. C’est <strong>en</strong> particulier vrai pour les<br />
armem<strong>en</strong>ts de la dissuasion, ce qui r<strong>en</strong>d nécessaire la prise <strong>en</strong> compte de marges<br />
dans la conception des armes actuelles et le développem<strong>en</strong>t de moy<strong>en</strong>s capables de<br />
vérifier que les armes produites ultérieurem<strong>en</strong>t seront fonctionnelles. Ainsi, même<br />
lorsqu’<strong>une</strong> technologie peut être considérée comme suffisante pour répondre à<br />
un besoin donné, il est vraisemblable que celle-ci ne puisse continuer à répondre<br />
à ce besoin, fut-il inchangé, sans un minimum d’études complém<strong>en</strong>taires afin de<br />
garantir sa durabilité.<br />
En comparant les domaines civil et militaire, il apparaît que la principale différ<strong>en</strong>ce<br />
réside dans l’origine du besoin. Dans le domaine militaire, ce sont principalem<strong>en</strong>t<br />
les utilisateurs finaux qui sont force de proposition et d’innovation au travers des<br />
besoins exprimés, alors que dans le domaine civil, c’est avant tout la concurr<strong>en</strong>ce<br />
qui tire l’innovation au niveau de l’offre. Il est d’ailleurs assez logique dans ces<br />
conditions que les modes de financem<strong>en</strong>ts de la R&T diffèr<strong>en</strong>t selon les domaines :<br />
la R&T destinée aux équipem<strong>en</strong>ts militaires est justifiée par la réponse à un besoin,<br />
au regard de son coût mais aussi et surtout au regard des performances souhaitées,<br />
alors que la R&T destinée aux équipem<strong>en</strong>ts civils est évaluée <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce sous<br />
le prisme du retour sur investissem<strong>en</strong>t.<br />
<strong>La</strong> durée des cycles, souv<strong>en</strong>t évoquée, n’est pas différ<strong>en</strong>te pour un secteur<br />
d’activité donné ; <strong>en</strong> revanche on observe <strong>en</strong> général <strong>une</strong> bonne complém<strong>en</strong>tarité<br />
des cycles civils et militaires, de sorte que l’activité moy<strong>en</strong>ne civile et militaire<br />
connaît <strong>une</strong> évolution plus mesurée que celle d’un seul des deux domaines, ce qui<br />
incite logiquem<strong>en</strong>t beaucoup d’industriels à équilibrer, lorsque c’est possible, leurs<br />
portefeuilles <strong>en</strong>tre ces deux domaines, avec des retombées évidemm<strong>en</strong>t favorables<br />
pour les technologies duales.<br />
Une autre différ<strong>en</strong>ce, <strong>en</strong>fin, <strong>en</strong>tre le civil et le militaire, concerne les aspects<br />
de propriété intellectuelle, appréciée dans le civil sous l’angle des <strong>en</strong>jeux de<br />
concurr<strong>en</strong>ce et considérée dans le militaire comme constitutive d’un <strong>en</strong>jeu de<br />
souveraineté nationale. Ce dernier point est, nous le verrons dans le paragraphe<br />
"poids politique", <strong>une</strong> autre clé de la <strong>course</strong> à la technologie.<br />
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