La course technologique en matière d'armement : une ... - IHEDN
La course technologique en matière d'armement : une ... - IHEDN
La course technologique en matière d'armement : une ... - IHEDN
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
45 e session nationale 2009 I CHEAr<br />
Nous voyons donc que les exemples abond<strong>en</strong>t où <strong>une</strong> supériorité <strong>technologique</strong><br />
<strong>en</strong> matière d’armem<strong>en</strong>t constitue un élém<strong>en</strong>t clé de la victoire. Dans le cadre des<br />
États-Unis, la politique très volontariste depuis de nombreuses années a conduit ce<br />
pays à acquérir <strong>une</strong> avance <strong>technologique</strong> décisive qui ne semble pas susceptible<br />
d’être remise <strong>en</strong> cause de manière globale.<br />
Une option qui ne garantit pas la victoire opérationnelle<br />
Quand tactique et effet de masse prim<strong>en</strong>t<br />
Cep<strong>en</strong>dant l’Histoire montre que la suprématie <strong>technologique</strong> <strong>en</strong> matière<br />
d’armem<strong>en</strong>t peut aussi se révéler <strong>une</strong> option coûteuse non décisive pour la<br />
victoire finale. Par exemple, avant la Première Guerre mondiale, Grande-Bretagne<br />
et Allemagne se sont livrées à <strong>une</strong> int<strong>en</strong>se <strong>course</strong> aux armem<strong>en</strong>ts dans le domaine<br />
naval, <strong>en</strong> construisant de nombreux bâtim<strong>en</strong>ts cuirassés. Les autres nations<br />
europé<strong>en</strong>nes ont suivi la logique participant de fait à la <strong>course</strong> <strong>technologique</strong><br />
(France, Italie, Autriche-Hongrie, etc.). Pourtant ces systèmes d’arme se sont révélés<br />
totalem<strong>en</strong>t inadaptés aux besoins opérationnels réels. Ils ont passé la majeure partie<br />
du conflit à l’ancre dans des ports, dev<strong>en</strong>ant même dans le cas de l’Allemagne des<br />
foyers d’insurrection. Nul n’avait perçu le pot<strong>en</strong>tiel d’un nouveau système d’armes,<br />
le sous-marin, arme peu coûteuse <strong>en</strong> comparaison des cuirassés et qui a failli donner<br />
la victoire à l’Allemagne.<br />
Toujours p<strong>en</strong>dant la Première Guerre Mondiale, sur le front terrestre, les<br />
puissances de l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>te cordiale et celle de l’Axe C<strong>en</strong>tral se sont livrées <strong>en</strong> vain à <strong>une</strong><br />
<strong>course</strong> effrénée aux armem<strong>en</strong>ts : canons de plus <strong>en</strong> plus gros, nouvelles armes (gaz<br />
de combat, mortiers de tranchée, pistolet mitrailleur, char, avion, etc.). <strong>La</strong> logique<br />
des tranchées résiste à toutes ces innovations, réseaux de barbelés et mitrailleuses<br />
brisant tous les assauts. <strong>La</strong> solution allait v<strong>en</strong>ir non pas de la technologie, mais<br />
d’un changem<strong>en</strong>t de tactique. Ce sont les Allemands, qui bi<strong>en</strong> qu’ils ai<strong>en</strong>t eu dans<br />
la plupart des domaines <strong>une</strong> suprématie <strong>technologique</strong> face aux alliés, développ<strong>en</strong>t<br />
des tactiques d’infiltrations, à l’opposé des assauts massifs des années précéd<strong>en</strong>tes.<br />
Ces nouvelles tactiques bris<strong>en</strong>t le statu quo des tranchées et relanc<strong>en</strong>t la guerre<br />
de mouvem<strong>en</strong>t. Mais il est trop tard, l’armée allemande est épuisée par quatre<br />
années de conflit et ses adversaires sont trop nombreux. L’off<strong>en</strong>sive allemande est<br />
un échec et les contre-off<strong>en</strong>sives de l’Ent<strong>en</strong>te qui lui succèd<strong>en</strong>t ne r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t que<br />
128