Nat'info Printemps 2005 - Fédération Française de Natation

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Entre les lignes d’eau
L’épreuve du 4 nages individuel :
le point de vue de Bill Nelson Par Jacques MESLIER
Photo Marc PLANCHE / FFN
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D’après l’auteur, les différentes études ont déterminé par le
passé les pourcentages suivants pour le 400 m 4 nages :
• Papillon 22,40 % du temps total • Dos 25,50 %
• Brasse 29,50 % • Nage libre 22,60 %
Soit encore : 47,9 % (papillon + dos) et 52,1 % (brasse + crawl).
A titre indicatif, la répartition de Michaël Phelps à Athènes était de :
• Papillon 22,38 % • Dos 24,78 %
• Brasse 29,50 % • Nage libre 22,34 %
Soit pour chaque 200 m : 47,16 % et 52,84 %.
Poursuivant nos recherches statistiques, nous avons calculé la moyenne
générale des huit finalistes des 400 m 4 nages de Fukuoka 2001, de
Barcelone 2003 et d’Athènes 2004 (soit 24 nageurs).
Pap. Dos Brasse Crawl 1 er 200 2 e 200
Messieurs 22,69 % 25,81 % 28,27 % 23,83 % 48,50 % 51,50 %
Dames 22,70 % 25,66 % 28,83 % 22,81 % 48,36 % 51,64 %
On peut remarquer que :
- les pourcentages de Bill Nelson semblent surévalués pour le premier
200 (surtout pour le papillon) et sous-évalués pour le deuxième 200
(surtout pour la brasse) ;
- Michaël Phelps accentue encore cet écart entre le premier et le deuxième
200 ;
- Les pourcentages de chaque 200 du 400 m 4 nages sont assez voisins
entre les meilleurs mondiaux messieurs et dames.
Par ailleurs, Bill Nelson rappelle que Ernest W. Maglischo, dans son
livre Swimming Even Faster, suggère que dans un 400 m 4 nages :
- le 100 m papillon doit être nagé environ à 2”5 / 3” de plus que son
meilleur temps ;
- le 100 m dos et le 100 nage libre à 6” / 7” de plus que son meilleur
temps ;
- le 100 m brasse à 8” – 10” de plus que son meilleur temps.
De plus, Maglischo préconise encore pour le 400 m 4 nages que
- outre le 100 papillon a 2”5 / 3” de plus que son meilleur temps ;
- 4 à 5” de plus que le temps du 100 m papillon pour le 100 m dos.
- 10 à 12” de plus que le temps du dos pour le 100 m brasse ;
- 14 à 15” de moins que le temps de la brasse pour le 100 m crawl.
Si ces écarts se confirment à peu de chose près pour Phelps, ils sont
assez éloignés (sauf pour le dernier entre la brasse et la nage libre) de la
moyenne de ceux que nous avons trouvé pour les 48 finalistes du 400 m
4 nages (24 nageurs et 24 nageuses) à Fukuoka, Barcelone et Athènes
soit :
- 8 à 9” d’écart entre les temps des 100 m dos et 100 m papillon ;
- 6 à 7” d’écart entre les temps des 100 m brasse et 100 m dos ;
- 14 à 15” d’écart entre les temps des 100 m nage libre et 100 m brasse
2
La dernière publication de l’Asca (Association des entraîneurs
de natation des Etats-Unis) fait état d’un exposé
très intéressant de Bill Nelson sur le 4 nages individuel.
Ce document très complet évoque la préparation, le développement,
la spécialisation du nageur, le travail spécifique
des 4 nages, la périodisation de l’entraînement et
enfin la course elle-même, la stratégie et les pourcentages
de chaque nage par rapport au temps total.
En ce qui concerne le 200 m 4 nages, Bill Nelson ne donne aucune
précision pour les pourcentages des temps de chaque nage
par rapport au temps total.
En partant toujours des temps des 48 finalistes du 200 m 4 nages (24
messieurs et 24 dames) à Fukuoka 2001, Barcelone 2003 et Athènes
2004 nous avons trouvé les moyenne suivantes :
Pap. Dos Brasse Crawl 1 er 100 2 e 100 Ecart
Messieurs 21,79 % 25,49 % 28,91 % 23,81 % 47,28 % 52,92 % + 5,64 %
Dames 21,87 % 25,66 % 28,87 % 23,60 % 47,53 % 52,47 % + 4,87 %
Rappel des pourcentages de Phelps à Athènes :
22,38 % - 24,78 % - 29,50 % - 23,34 % - 47,16 % - 52,84 % - 5,60 %.
L’écart important entre le premier et le deuxième 100 m s’expliquant par
le faible pourcentage de la brasse.
Maglischo détermine aussi (toujours en vue du 200 m 4 nages), pour
chaque nage, l’écart optimum avec le meilleur temps connu, à savoir :
- pour le papillon : 1 seconde de plus ;
- pour le dos : 3 secondes de plus ;
- pour la brasse : 5 à 6 secondes de plus ;
- pour la nage libre : 4 secondes de plus.
Ne connaissant pas la majorité des temps des finalistes sur tous les
50 m, nous avons préféré comparer les écarts entre les différents parcours
successifs des nages afin de vérifier les écarts préconisés par Maglischo,
soit :
- après un parcours en papillon nagé à 1 seconde de + que son meilleur
temps ;
- un parcours en dos entre 3 à 4 secondes de plus que le temps du papillon
;
- un parcours en brasse entre 3 à 4 secondes de plus que le temps du
dos ;
- un parcours en nage libre entre 6 et 7 secondes de moins que le temps
de la brasse.
En prenant toujours comme référence les 48 finalistes du 200 m 4 nages
(24 nageurs et 24 nageuses) des épreuves majeures de l’olympiade
2001-2004 (Fukuoka, Barcelone, Athènes), nous avons trouvé les moyennes
suivantes :
- 4”76 de plus pour le temps du dos par rapport à celui du papillon ;
- 4”18 de plus pour le temps de la brasse par rapport à celui du dos ;
- 6”60 de moins pour le temps de la nage libre par rapport à celui de la
brasse.
Ces écarts correspondent beaucoup mieux à ceux avancés par Maglischo
sur 200 m 4 nages que sur 400 m 4 nages.
3
L’étude des temps de passage et des pourcentages des temps
de chaque nage par rapport au temps total est un vaste sujet qui
n’est sans doute pas épuisé.
Sans remonter aux études de James Counsilman (1968), Deryk Snelling
(1975), V. Keddrowsky et V. Freitag (1986), Bill Nelson nous signale
une approche intéressante du D r Jeno Tihany, qui a été l’entraîneur du
Canadien Alex Baumann, champion olympique (1984) et détenteur de six
records du monde en 4 nages (entre 1981 et 1986).
D r Tihany compare le temps de chaque parcours avec le temps du record
personnel et établit le pourcentage entre ces deux temps. Il détermine
ensuite la moyenne entre les pourcentages des 4 nages et situe le
niveau du nageur considéré :
- national lorsque le pourcentage général est de 80 % par rapport à l’ensemble
des meilleurs temps du 4 nages ;
- niveau international lorsque le pourcentage atteint 85 % ;
- Le haut niveau international garant des succès lorsque ce pourcentage
augmente vers les 90 %.
Cependant, l’entraîneur sait par expérience que, dans cette spécialité,
les statistiques moyennes ne correspondent pas souvent aux possibilités
individuelles du nageur. Mieux vaut évaluer son propre potentiel en
fonction de ses points forts et de ses points faibles dans une fourchette
optimale de deux nages consécutives associées.
A ce propos, James Counsilman, dans son livre La Science de la natation
(1968), écrit : “Plus que dans n’importe quelle autre course, il est
impossible de prévoir une allure théorique qui serait idéale pour tous les
nageurs car chacun d’eux excelle dans une ou plusieurs nages d’une manière
personnelle”.
L’entraînement du 4 nages individuel est ainsi un véritable challenge,
tant il demande à l’entraîneur de maîtriser un ensemble de paramètres
très différents. Mais c’est cette complexité qui confère à cette épreuve tout
son intérêt.
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• PRINTEMPS 2005