Préférence des reines vierges de Bombus terrestris - Laboratoire de ...
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T. Mathy – <strong>Préférence</strong> intraspécifique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>reines</strong> <strong>de</strong> <strong>Bombus</strong> .<strong>terrestris</strong> pour les sécrétions céphaliques – Page 3<br />
1.2. La notion d’espèce<br />
Il existe plusieurs définitions <strong>de</strong> l’espèce. Mayr (1963) la définit comme l’ensemble<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> individus potentiellement capables <strong>de</strong> produire une <strong><strong>de</strong>s</strong>cendance fertile. Une espèce inclut<br />
alors tous les individus qui pourraient s’accoupler et être interfertiles.<br />
Selon Paterson (1993), une espèce regroupe l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> individus capables <strong>de</strong> se<br />
reconnaître eux-mêmes comme conjoints potentiels. Un individu doit être apte à chercher,<br />
trouver un conjoint et l’i<strong>de</strong>ntifier comme tel. Une espèce ne se définirait donc plus par son<br />
interfertilité mais par son "SMRS" ("Species Mate Recognition System").<br />
Chez les bourdons, trouver un conjoint n’est possible que si la distribution<br />
géographique, les pério<strong><strong>de</strong>s</strong> d’émergence <strong><strong>de</strong>s</strong> sexués, les pério<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> maturité sexuelle et la<br />
morphologie <strong><strong>de</strong>s</strong> genitalia sont compatibles (Svensson, 1979). Néanmoins, c’est le SMRS,<br />
sous la forme <strong>de</strong> phéromones sexuelles, qui détermine la rencontre et la reconnaissance <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
conjoints. Chez ces insectes, ce sont les mâles qui produisent les phéromones sexuelles<br />
spécifiques et qui attirent les femelles.<br />
1.3. La communication<br />
Une reproduction sexuée avec fécondation interne impose une communication<br />
intraspécifique, c’est-à-dire entre individus <strong>de</strong> même espèce. Mâle et femelle doivent se<br />
retrouver. Une communication à distance doit permettre d'attirer le bon conjoint (Leroy,<br />
1987).<br />
La communication animale fonctionne par intermittence. Les appels sexuels, entre<br />
autre, ne sont émis que pendant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> la reproduction. Des facteurs externes et<br />
internes influencent donc ces émissions. Le photopériodisme, c'est-à-dire le rapport entre les<br />
temps <strong>de</strong> lumière et d’obscurité, contrôle l'activité reproductrice saisonnière (Leroy, 1987).<br />
La satiété ou l'appétence influence le comportement d'attirance. Dans bien <strong><strong>de</strong>s</strong> cas, une<br />
femelle fécondée reste insensible aux appels sexuels du mâle (Free, 1970; Leroy, 1987;<br />
Sinkevich, 2006).<br />
Ainsi, ni l’émission <strong><strong>de</strong>s</strong> signaux, ni la réaction à ceux-ci ne se font constamment<br />
(Leroy, 1987).<br />
Certaines espèces sont dites "spécialistes" parce qu'elles ne perçoivent que la<br />
phéromone sexuelle conspécifique. En revanche, d'autres sont appelées "généralistes" car<br />
elles sont sensibles à un large éventail <strong>de</strong> substances (Leroy, 1987).<br />
Grâce à ses antennes, un bourdon est capable <strong>de</strong> détecter <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules odorantes.<br />
Leurs antennes portent <strong><strong>de</strong>s</strong> milliers <strong>de</strong> micro-sensilles olfactives. Chaque sensille est stimulée<br />
par <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules particulières (Masson & Strambi, 1977 cité par Passera & Aron, 2005).