Préférence des reines vierges de Bombus terrestris - Laboratoire de ...

Préférence des reines vierges de Bombus terrestris - Laboratoire de ... Préférence des reines vierges de Bombus terrestris - Laboratoire de ...

zoologie.umh.ac.be
from zoologie.umh.ac.be More from this publisher
21.04.2014 Views

T. Mathy – Préférence intraspécifique des reines de Bombus .terrestris pour les sécrétions céphaliques – Page 63 Enfin, un des spécimens écartés était une reine vierge (ovarioles peu développées et spermathèque transparente, Alford, 1975). D’après Krieger et al. (2006), les reines ont un âge optimal d’activité sexuelle (6 jours après leur émergence). L'immaturité sexuelle de cette reine pourrait expliquer le comportement inhabituel face aux sécrétions céphalique des mâles. D’après Wyatt (2003), les composés volatils attirent à distance les femelles tandis que les composés non volatils ont un rôle arrêtant ou agissent comme des composés de contact. Ces derniers, lorsqu’ils sont palpés par les antennes des reines, véhiculent des informations complémentaires sur les mâles qui les ont déposés (Djegham, 1991; Sinkevich, 2006). Les résultats ne semblent pas confirmer cette hypothèse. Certaines reines se sont immobilisées devant les sécrétions. Pourtant, elles ne peuvent entrer en contact avec les sécrétions céphaliques à cause du treillis circulaire placé dans l’arène expérimentale. Deux explications peuvent être apportées. Les reines ne sont pas assez éloignées de la source d’odeur. De ce fait, les composés dits de contact sont malgré tout perçus par les antennes des reines car ils sont suffisamment volatiles. Il se pourrait aussi que le treillis augmente l’effet arrêtant. Celui-ci offre aux reines un support vertical qui favorise une position d’arrêt. D’après Djegham et al. (1994), les phéromones de marquages des mâles ont une action attractive et arrêtante sur les reines. Quand les reines inspectent les marquages, les mâles semblent être attirés par elles et essayent de se reproduire. L’odeur des reines semble être importante pour obtenir des tentatives d’accouplements de la part des mâles. D'après Djegham (1991), la faible acuité visuelle des bourdons est corrigée par les stimuli olfactifs (odeur phéromonale) qui permettent de reconnaître le bon conjoint. Les phéromones sexuelles de la femelle sont produites au niveau de la glande mandibulaire. Les phéromones mâles et femelles ont donc toutes deux un rôle important pour l’accouplement. Djegham et al. (1994) citent "Ainsi les phéromones sexuelles, en plus de leur rôle attractif et de reconnaissance spécifique, semblent avoir un effet contextuel et agir comme une substance aphrodisiaque ".

T. Mathy – Préférence intraspécifique des reines de Bombus .terrestris pour les sécrétions céphaliques – Page 64 5. Conclusion 5.1 Préférence des femelles envers les mâles de différents âges Les reines vierges préfèrent les sécrétions des mâles âgés de 7 à 15 jours avec une préférence accrue envers les mâles âgés de 10 jours. Ceci correspond à la classe d’âge chez laquelle le 2,3-dihydro-6-trans farnesol est le composé majeur. 5.2 Préférence des femelles envers les mâles de différentes sous-espèces Les résultats de la première série d’expériences prouvent que l’ensemble des reines vierges de B. t. dalmatinus étudiées passe plus de temps sur les zones à sécrétions céphaliques des mâles de leur propre sous-espèce lorsque celles-ci sont confrontées aux sécrétions céphaliques des mâles des sous-espèces sassaricus, canariensis, lusitanicus, terrestris. Les résultats de la seconde série d’expériences prouvent également que l’ensemble des reines vierges de B. t. dalmatinus et de B. t. xanthopus passe plus de temps sur les zones à sécrétions céphaliques des mâles de leur propre sous-espèce que sur les zones à sécrétions céphaliques de mâles des sous-espèces différentes. Les suivis de déplacements indiquent que les reines se dirigent de préférence vers les sécrétions céphaliques consubspécifiques. Lorsqu’on analyse individuellement le comportement des reines, un plus grand nombre de reines de B. t. dalmatinus et de B. t. xanthopus ont passé le plus de temps sur les zones à sécrétions céphaliques de mâles consubspécifiques. Un plus grand nombre d’entre elles se sont immobilisées devant les sécrétions céphaliques des mâles consubspécifiques plutôt que sur les sécrétions céphaliques des mâles de B. t. sassaricus et de B. t. dalmatinus ou B. t. xanthopus. On observe cependant, une exception notable: les reines de B. t. dalmatinus et de B. t. xanthopus ne semblent pas préférer les sécrétions des mâles consubspécifiques à celles des mâles de B. ignitus. De plus, lorsque les reines de B. t. dalmatinus et de B. t. xanthopus sont en présence de sécrétions céphaliques consubspécifiques et de B. t. canariensis ou de B. ignitus, la majorité des reines sont en perpétuel mouvement. D’après leur comportement, il semble que ces deux taxons ont un effet d’alarme sur les reines de B. t. dalmatinus et de B. t. xanthopus. Les dissections post-expérimentales permettent d'élucider les cas douteux. Les reines fécondées, les grosses ouvrières et les reines immatures ou trop vieilles semblent avoir un comportement inhabituel face aux sécrétions céphaliques des mâles.

T. Mathy – <strong>Préférence</strong> intraspécifique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>reines</strong> <strong>de</strong> <strong>Bombus</strong> .<strong>terrestris</strong> pour les sécrétions céphaliques – Page 64<br />

5. Conclusion<br />

5.1 <strong>Préférence</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> femelles envers les mâles <strong>de</strong> différents âges<br />

Les <strong>reines</strong> <strong>vierges</strong> préfèrent les sécrétions <strong><strong>de</strong>s</strong> mâles âgés <strong>de</strong> 7 à 15 jours avec une<br />

préférence accrue envers les mâles âgés <strong>de</strong> 10 jours. Ceci correspond à la classe d’âge chez<br />

laquelle le 2,3-dihydro-6-trans farnesol est le composé majeur.<br />

5.2 <strong>Préférence</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> femelles envers les mâles <strong>de</strong> différentes<br />

sous-espèces<br />

Les résultats <strong>de</strong> la première série d’expériences prouvent que l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>reines</strong><br />

<strong>vierges</strong> <strong>de</strong> B. t. dalmatinus étudiées passe plus <strong>de</strong> temps sur les zones à sécrétions céphaliques<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> mâles <strong>de</strong> leur propre sous-espèce lorsque celles-ci sont confrontées aux sécrétions<br />

céphaliques <strong><strong>de</strong>s</strong> mâles <strong><strong>de</strong>s</strong> sous-espèces sassaricus, canariensis, lusitanicus, <strong>terrestris</strong>.<br />

Les résultats <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> série d’expériences prouvent également que l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>reines</strong> <strong>vierges</strong> <strong>de</strong> B. t. dalmatinus et <strong>de</strong> B. t. xanthopus passe plus <strong>de</strong> temps sur les zones à<br />

sécrétions céphaliques <strong><strong>de</strong>s</strong> mâles <strong>de</strong> leur propre sous-espèce que sur les zones à sécrétions<br />

céphaliques <strong>de</strong> mâles <strong><strong>de</strong>s</strong> sous-espèces différentes. Les suivis <strong>de</strong> déplacements indiquent que<br />

les <strong>reines</strong> se dirigent <strong>de</strong> préférence vers les sécrétions céphaliques consubspécifiques.<br />

Lorsqu’on analyse individuellement le comportement <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>reines</strong>, un plus grand nombre <strong>de</strong><br />

<strong>reines</strong> <strong>de</strong> B. t. dalmatinus et <strong>de</strong> B. t. xanthopus ont passé le plus <strong>de</strong> temps sur les zones à<br />

sécrétions céphaliques <strong>de</strong> mâles consubspécifiques. Un plus grand nombre d’entre elles se<br />

sont immobilisées <strong>de</strong>vant les sécrétions céphaliques <strong><strong>de</strong>s</strong> mâles consubspécifiques plutôt que<br />

sur les sécrétions céphaliques <strong><strong>de</strong>s</strong> mâles <strong>de</strong> B. t. sassaricus et <strong>de</strong> B. t. dalmatinus ou B. t.<br />

xanthopus.<br />

On observe cependant, une exception notable: les <strong>reines</strong> <strong>de</strong> B. t. dalmatinus et <strong>de</strong> B. t.<br />

xanthopus ne semblent pas préférer les sécrétions <strong><strong>de</strong>s</strong> mâles consubspécifiques à celles <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

mâles <strong>de</strong> B. ignitus. De plus, lorsque les <strong>reines</strong> <strong>de</strong> B. t. dalmatinus et <strong>de</strong> B. t. xanthopus sont<br />

en présence <strong>de</strong> sécrétions céphaliques consubspécifiques et <strong>de</strong> B. t. canariensis ou <strong>de</strong> B.<br />

ignitus, la majorité <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>reines</strong> sont en perpétuel mouvement. D’après leur comportement, il<br />

semble que ces <strong>de</strong>ux taxons ont un effet d’alarme sur les <strong>reines</strong> <strong>de</strong> B. t. dalmatinus et <strong>de</strong> B. t.<br />

xanthopus.<br />

Les dissections post-expérimentales permettent d'éluci<strong>de</strong>r les cas douteux. Les <strong>reines</strong><br />

fécondées, les grosses ouvrières et les <strong>reines</strong> immatures ou trop vieilles semblent avoir un<br />

comportement inhabituel face aux sécrétions céphaliques <strong><strong>de</strong>s</strong> mâles.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!