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Préférence des reines vierges de Bombus terrestris - Laboratoire de ...

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T. Mathy – <strong>Préférence</strong> intraspécifique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>reines</strong> <strong>de</strong> <strong>Bombus</strong> .<strong>terrestris</strong> pour les sécrétions céphaliques – Page 57<br />

reine vierge non soeur la traverse et s’y arrête (Alcock et al., 1978, Paxton, 2005). De plus, à<br />

l’inverse <strong><strong>de</strong>s</strong> abeilles solitaires, chez les bourdons, ce sont les <strong>reines</strong> <strong>vierges</strong> et elles seules qui<br />

viennent à la rencontre <strong><strong>de</strong>s</strong> mâles en se posant sur leurs marquages odorants (Djegham, 1991;<br />

Djegham et al., 1994).<br />

Le circuit <strong>de</strong> patrouilles, ou vol nuptial, favorise la rencontre entre mâles et femelles<br />

<strong>vierges</strong> conspécifiques. Leurs modalités sont spécifiques. Ils ont donc un rôle important dans<br />

le mécanisme d’isolement <strong><strong>de</strong>s</strong> espèces (Haas, 1949 1967; Svensson, 1980).<br />

Si on se réfère à la première hypothèse, dévellopée au début <strong>de</strong> ce chapitre, selon<br />

laquelle <strong>de</strong>ux populations distantes ont <strong><strong>de</strong>s</strong> phéromones proches: on s’attend, lors <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

expériences à ce que les <strong>reines</strong> <strong>vierges</strong> ne préfèrent pas un mâle <strong>de</strong> sa propre sous-espèce à un<br />

mâle d’une sous-espèce non voisine (par exemple B. t. dalmatinus et B. t. xanthopus). Or, on<br />

observe le résultat inverse: les <strong>reines</strong> <strong>vierges</strong> préfèrent les sécrétions céphaliques <strong><strong>de</strong>s</strong> mâles<br />

<strong>de</strong> leur propre sous-espèce. L’hypothèse proposée par Vereecken et al., (2007) selon laquelle<br />

plus les populations sont distantes géographiquement, plus leurs phéromones sont différentes,<br />

semble dès lors être la plus judicieuse. En effet, dans ce cas, les <strong>reines</strong> préfèreraient bien les<br />

mâles <strong>de</strong> leur propre sous-espèce. Les autres sous-espèces, distantes géographiquement,<br />

seraient assez différentes génétiquement pour émettre <strong><strong>de</strong>s</strong> phéromones sexuelles capables<br />

d’induire <strong><strong>de</strong>s</strong> réactions différentes chez les <strong>reines</strong>.<br />

D’après Rasmont & Adamski, 1995, B. t. sassaricus <strong>de</strong> Sardaigne, n’a que très peu <strong>de</strong><br />

possibilité d’hybridation avec d’autres sous-espèces. Elle peut uniquement rencontrer B. t.<br />

xanthopus à l’extrême nord <strong>de</strong> l’île. D’après la première hypothèse, si <strong>de</strong>ux sous-espèces sont<br />

voisines alors leur SMRS sera suffisamment différent pour être différencié par les <strong>reines</strong>.<br />

Donc, dans ce cas, les <strong>reines</strong> <strong>de</strong> B. t. xanthopus ne <strong>de</strong>vraient pas s’immobiliser <strong>de</strong>vant les<br />

sécrétions céphaliques <strong>de</strong> B. t. sassaricus.<br />

Au contraire, d’après l’hypothèse <strong>de</strong> Vereecken et al. (2007) plus <strong>de</strong>ux espèces sont<br />

voisines, plus leurs différences génétiques sont faibles et par conséquent, plus leur SMRS est<br />

proche. D’après Widmer et al. (1998), les B. t. sassaricus <strong>de</strong> Sardaigne sont plus proches<br />

génétiquement <strong>de</strong> B. t. xanthopus <strong>de</strong> Corse (fig. 34). Donc, dans ce cas, lors <strong><strong>de</strong>s</strong> expériences,<br />

les <strong>reines</strong> <strong>de</strong> B. t. xanthopus <strong>de</strong>vraient s’immobiliser <strong>de</strong>vant les sécrétions céphaliques <strong>de</strong><br />

mâles <strong>de</strong> B. t. xanthopus et <strong>de</strong> B. t. sassaricus (tab. 12).

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