Préférence des reines vierges de Bombus terrestris - Laboratoire de ...
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T. Mathy – <strong>Préférence</strong> intraspécifique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>reines</strong> <strong>de</strong> <strong>Bombus</strong> .<strong>terrestris</strong> pour les sécrétions céphaliques – Page 5<br />
Comment une o<strong>de</strong>ur (c’est-à-dire <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules diffusées) intervient-elle pour diriger<br />
l’insecte vers la source émettrice? Des expériences faites sur le papillon Pectinophora<br />
gossypielle (Saun<strong>de</strong>rs) montrent que l’insecte, dans un air immobile, est capable <strong>de</strong> trouver la<br />
source odorante en se déplaçant en zig-zag, à partir d’une distance <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mètres (Farkas &<br />
Shorey, 1972).<br />
Il tente <strong>de</strong> progresser à contre-courant par rapport au gradient <strong>de</strong> concentration. S'il ne<br />
perçoit plus les molécules chimiques, il fait <strong>de</strong>mi-tour ou s'arrête et ne redémarre qu'après<br />
perception <strong>de</strong> la stimulation chimique spécifique. C'est l'anémotaxie (Leroy, 1987).<br />
Plus l'insecte s’approche <strong>de</strong> la source émettrice, plus la concentration en substance est<br />
gran<strong>de</strong>. Un nombre <strong>de</strong> plus en plus grand <strong>de</strong> molécules atteignent les récepteurs antennaires<br />
ce qui permet à l'animal <strong>de</strong> s'orienter. D’après Von Békésy (1964, cité par Leroy, 1987), pour<br />
qu’il y ait orientation vers la source émettrice, il doit y avoir un décalage perceptif entre le<br />
côté droit et gauche <strong>de</strong> l’animal. C’est en appréciant ces décalages et en tentant <strong>de</strong> les égaliser<br />
que l’animal progresse vers la source émettrice (Leroy, 1987).<br />
1.6. Le SMRS <strong><strong>de</strong>s</strong> bourdons<br />
Chez la plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> espèces, les mâles réalisent un circuit le long duquel ils déposent<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> sécrétions phéromonales (fig.2). Une fois les marquages odorants terminés, le mâle<br />
patrouille régulièrement la zone marquée, à la recherche d’une femelle pour s’accoupler<br />
(Svensson, 1979). Chez certaines autres espèces <strong>de</strong> bourdons, les mâles se postent à l'affût sur<br />
un perchoir, autour duquel ils réalisent <strong><strong>de</strong>s</strong> marquages phéromonaux, et atten<strong>de</strong>nt le passage<br />
d’une femelle. Chez d’autres espèces, les mâles restent aux alentours <strong><strong>de</strong>s</strong> nids et surveillent la<br />
sortie éventuelle d’une jeune reine.<br />
Le marquage consiste à mordiller différents supports (feuilles, tiges, troncs, …) pour y<br />
déposer les sécrétions phéromonales (Haas, 1949) qui s’écoulent par la base <strong>de</strong> la langue<br />
(fig.3). La nature <strong><strong>de</strong>s</strong> supports marqués et le type <strong>de</strong> circuits peuvent varier d’une espèce à<br />
l’autre (Haas, 1949; Svensson, 1979). Svensson (1979) a observé qu’il est plus efficace pour<br />
les mâles <strong>de</strong> réaliser <strong><strong>de</strong>s</strong> circuits <strong>de</strong> patrouille communs plutôt que d’établir chacun un circuit<br />
dans une zone isolée. Grâce aux marquages d’autres individus, un mâle peut se permettre <strong>de</strong><br />
dépenser moins d’énergie dans le marquage sans pour autant diminuer son attractivité envers<br />
les femelles. Néanmoins, bien que les circuits soient interconnectés, ils <strong>de</strong>meurent<br />
partiellement individuels.<br />
Selon Bergman (1997), les composés chimiques qui constituent les phéromones<br />
attirent les <strong>reines</strong> à distance. D’après les expériences éthologiques menées par Sinkevich<br />
(2006), seules les <strong>reines</strong> <strong>vierges</strong> sont attirées par les sécrétions phéromonales; sur <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>reines</strong><br />
fécondées, l'effet est nul ou répulsif.