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desc pp - desc orthopedie

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UNIVERSITE PAUL SABATIER – TOULOUSE III<br />

FACULTES DE MEDECINE<br />

Reconstruction osseuse après reprise de<br />

prothèse totale de hanche par la tige PP<br />

Au recul minimal de 12 ans<br />

Mémoire présenté le 5 Septembre 2009 en vue de l’obtention du<br />

Diplôme d’Etude Spécialisée de Chirurgie<br />

orthopédique et traumatologique<br />

Dr DAO Charles


I INTRODUCTION<br />

II GENERALITES<br />

A/ LES CAUSES DU DESCELLEMENT ASEPTIQUE<br />

B/ CLASSIFICATION DE LA PERTE DE SUBSTANCE OSSEUSE FEMORALE<br />

C/ LES DIFFERENTS MOYEN DE REPRISE<br />

D/ STRATEGIE THERAPEUTIQUE<br />

E/ ANALYSE DE LA RECONSTRUCTION OSSEUSE<br />

F/ TECHNIQUE CHIRURGICALE<br />

III NOTRE ETUDE<br />

A/ MATERIEL ET METHODE<br />

B/ RESULTATS<br />

C/ DISCUSSION<br />

IV CONCLUSION<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

1


I INTRODUCTION<br />

L’arthroplastie totale de hanche est devenue, comme le présageait Charnley, une<br />

intervention orthopédique de routine. Il est posé a<strong>pp</strong>roximativement 120 000 prothèses totales<br />

de hanche en France par an dont plus de 12 000 révisions avec un taux de progression annuel<br />

de 10% environ.<br />

Les implantations primaires sont en constante progression, devant une demande<br />

croissante dans une population vieillissante en age et en nombre, mais aussi de plus en plus<br />

exigeante, élargissant le champ des indications vers des patients plus jeunes.<br />

L’essor de l’arthroplastie totale de hanche dans les années 80 se répercute aujourd’hui<br />

en terme de rescellement. D’autre part, l’implantation sur des patients de plus en plus jeunes<br />

accroît le risque de reprises itératives.<br />

La reprise d’arthroplastie totale de hanche devient donc de plus en plus fréquente et<br />

répandue devant le vieillissement de la population et une demande fonctionnelle accrue.<br />

Elle pose essentiellement le problème de la perte du capital osseux fémoral et<br />

cotyloïdien. Elle doit donc permettre une reconstruction osseuse et une stabilité mécanique de<br />

l’implant.<br />

La planification pré-opératoire est donc primordiale dans le choix de la technique<br />

chirurgicale et le choix des implants.<br />

Nous présentons ici une série de reprises de prothèse totale de hanche pour <strong>desc</strong>ellement<br />

aseptique utilisant la prothèse de reconstruction « PP »avec un erccul minimal de 12 ans.<br />

B/ LES CAUSES DU DESCELLEMENT ASEPTIQUE<br />

Le <strong>desc</strong>ellement aseptique peut être considéré comme une véritable maladie iatrogène<br />

liée à l’implantation d’une prothèse totale de hanche. Il correspond au facteur limitant<br />

essentiel de la longévité des arthroplasties totales de hanche.<br />

LES FACTEURS DU DESCELLEMENT<br />

Le patient<br />

Le très jeune age 9,23 , l’obésité 8,66 , l’activité physique intense 67 sont des facteurs<br />

favorisants ainsi que l’implantation d’une prothèse sur une hanche non vierge 14 .<br />

2


Le scellement<br />

Le scellement prothétique entraîne une nécrose osseuse au niveau du site<br />

d’implantation. Cette nécrose est due à la dévascularisation osseuse par le passage des râpes, à<br />

la toxicité locale du monomère, à la réaction thermique et l’hyper pression qui accompagnent<br />

la polymérisation du ciment 3 .<br />

Le ciment<br />

Soumis à la fréquence importante des contraintes notamment en torsion 54,65 , il se<br />

fragilise progressivement à l’interface implant-ciment et entraîne la libération de débris<br />

d’usure, responsables d’une réaction à corps étranger, source d’une ostéolyse progressive 68,69 .<br />

Il s’y associe également une dégradation des propriétés mécaniques avec le temps 47 .<br />

L’implant<br />

Un dessin inadapté de l’implant fémoral peut entraîner un excès de contraintes sur le<br />

ciment aboutissant à une fragmentation du ciment ou une mauvaise transmission des<br />

contraintes sur le su<strong>pp</strong>ort osseux cortical, source d’ostéolyse progressive par « stressschielding<br />

». L’ostéolyse peut également être due à l’usure du couple de frottement utilisé<br />

avec libération de débris de polyéthylène et formation d’un granulome.<br />

Le chirurgien<br />

Le positionnement a<strong>pp</strong>roximatif des implants, en varus notamment 49 , ainsi que la<br />

technique de scellement et de cimentage influent naturellement sur la longévité de<br />

l’arthroplastie 24 .<br />

Ces différents facteurs aboutissent à une perte osseuse péri-prothétique responsable du<br />

<strong>desc</strong>ellement des implants.<br />

C/ CLASSIFICATION DE LA PERTE DE SUBSTANCE OSSEUSE<br />

FEMORALE<br />

Il existe de nombreuses classifications de la perte de substance osseuse périprothétique.<br />

Il s’agit pour la plupart de classifications radiologiques <strong>desc</strong>riptives.<br />

SOFCOT 88<br />

C’est la classification de Vives définie pour le symposium de 1988 que nous avons<br />

a<strong>pp</strong>elé SO.F.C.O.T. 88<br />

3


Stade I : les corticales sont amincies mais correctes avec une lyse plus ou moins<br />

importante du Merckel<br />

Stade II : la corticale latérale est très amincie, mais la corticale médiale amincie reste<br />

correcte<br />

Stade III : la corticale latérale est très amincie et la corticale médiale en partie détruite<br />

sous le petit trochanter,<br />

Stade IV : le fémur est pellucide ou disparu.<br />

AAOS<br />

Pour la classification AAOS 11 , trois niveaux sont évalués :<br />

Le niveau I situé au-dessus du petit trochanter,<br />

Le niveau II situé sur la diaphyse 10 cm au-dessous du petit trochanter<br />

Le niveau III au-delà.<br />

Il s'agit d'une classification mixte, qui évalue à la fois les dégâts osseux selon une<br />

graduation croissante pour les stades IIa, IIb, IIc et III, mais qui en même temps décrit des<br />

anomalies morphologiques localisées comme les cals vicieux, les fractures, les sténoses, mais<br />

aussi des pertes de substance localisées comme les types 1A1 ou 1A2 ou 1C.<br />

4


Type IVA /IVB Type V Type VI<br />

Classification de Paprosky 56<br />

Stade I : Métaphyse proximale intacte. Merckel partiellement détruit. Perte de substance<br />

antérieure et postérieure peu importante. Diaphyse intacte.<br />

Stades II (II A, IIB, IIC) : la métaphyse est altérée, il n'y a plus de Merckel, la perte de<br />

substance antérieure et postérieure est majeure, la diaphyse est intacte.<br />

Stade II A : Merckel disparu mais la perte de substance osseuse n'atteint pas la région<br />

sous-trochantérienne.<br />

Stade IIB : Disparition de la face antéro-latérale de la métaphyse (région soustrochantérienne).<br />

Stade IIC : Absence d'a<strong>pp</strong>ui métaphysaire (corticale médiale absente ou non<br />

fonctionnelle).<br />

Stade III : La métaphyse ne peut plus assurer de soutien. Il n'y a plus de Merckel. Perte<br />

de substance antérieure et postérieure majeure. La diaphyse est intéressée par la destruction<br />

osseuse.<br />

5


SOFCOT 99<br />

Le symposium de la SOFCOT en 1999 nous a montré certaines insuffisances de la<br />

classification SO.F.C.O.T. 88, et il est a<strong>pp</strong>aru utile de la faire évoluer en l'intitulant<br />

SO.F.C.O.T. 99. Cette évolution se traduit par des modifications mineures, la trame de la<br />

classification SO.F.C.O.T. 88 ayant été maintenue. Les modifications portent sur l'ajout de<br />

suffixes aux stades précédemment décrits et sur la création d'un stade « zéro ». Ainsi on peut<br />

simplement ajouter aux stades habituels des lettres suffixes identifiant respectivement l'état du<br />

grand trochanter par la lettre T, l'atteinte diaphysaire distale à plus de 10 cm sous le petit<br />

trochanter par la lettre D, la lettre F permet d'identifier une fracture, et V un cal vicieux ou<br />

une déformation. Cette évolution était indispensable car il semblerait qu'une atteinte distale<br />

doive être considérée même dans un stade III, qu'il s'agisse d'une destruction ou d'une<br />

déformation fémorale.<br />

Il faut signaler que ces différentes classifications évaluent la perte de substance osseuse<br />

au travers d’un bilan radiologique. Elles sous-estiment fréquemment l’importance des dégâts<br />

et la situation doit être réévaluée systématiquement en per-opératoire après extraction de<br />

l’implant fémoral et nettoyage des débris de ciment.<br />

D/ LES DIFFERENTS MOYENS DE REPRISE<br />

LES TIGES DE REVISION CIMENTEES<br />

Bien que les tiges de révision cimentées aient l’avantage de faciliter la fixation primaire<br />

en permettant une mobilisation immédiate, la surface endostée, souvent lisse et sclérotique,<br />

empêche une fixation optimale de l’implant du type de celle obtenue en chirurgie primaire.<br />

Dohmae et al 12 ont montré que les forces de cisaillement nécessaires pour mobiliser le<br />

ciment diminuent de 20% après la première reprise et chutent encore de 6% en cas de<br />

deuxième révision. En plus de l’absence d’interdigitation du ciment dans l’os lors d’une<br />

reprise avec une tige cimentée, il semble également que la pressurisation du ciment autour<br />

d’une longue tige de reprise soit moins bonne.<br />

Les résultats obtenus dans différentes séries publiées ne sont pas satisfaisants avec un<br />

taux de <strong>desc</strong>ellement entraînant une révision, allant de 3 à 38%, pour un recul allant jusqu’à<br />

6


15 ans. Le taux global de <strong>desc</strong>ellement radiographique atteint même 53% si l’on inclue les<br />

patients n’ayant pas subi de nouvelle révision 22,39,48,51,64 .<br />

L’amélioration des techniques de cimentage (préparation minutieuse du canal,<br />

pressurisation optimale du ciment) a permis d’améliorer les résultats de ces reprises. Ce taux<br />

de <strong>desc</strong>ellement reste néanmoins élevé, il est de l’ordre de 10% à 9 ans de recul moyen 19,30,58 .<br />

Il est également possible, dans des situations particulières, de recimenter un implant<br />

fémoral à l’intérieur du fourreau cimenté pré-existant. Cette technique est néanmoins à<br />

réserver par exemple à des patients dont l’état général ne permet pas un nettoyage minutieux<br />

de l’ensemble du manteau de ciment .Cette technique à fait l’objet de publications plus ou<br />

moins récentes. Lieberman et al 36 n’ont pas retrouvé de re-révision ni <strong>desc</strong>ellement des<br />

implants dans une série de 19 patients, à 59 mois de recul. Cependant, Li et al 11 ont constaté<br />

dans une étude biomécanique que les forces de cohésion étaient significativement diminuées<br />

entre les deux envelo<strong>pp</strong>es de ciment, surtout s’il persistait des débris ou du sang à l’intérieur<br />

du manteau de ciment initial.<br />

LES TIGES DE REVISION NON CIMENTEES<br />

Afin de tenter d’abaisser le taux de <strong>desc</strong>ellement des séries de révision cimentées, il a<br />

été dévelo<strong>pp</strong>é des tiges de révision non cimentées.<br />

Les résultats de ces révisions non cimentées ont été publiés et semblent meilleurs dans<br />

l’ensemble à ceux des reprises non cimentées. Il faut néanmoins différencier les tiges à<br />

traitement de surface total et celles qui sont à traitement de surface uniquement proximal.<br />

En effet, dans les séries utilisant des tiges à revêtement proximal le taux de re-révision<br />

est selon les séries de 3% à 10% à 3 ou 4 ans de recul 37,50 , mais il s’élève à 18 à 42% si le<br />

recul atteint 7 à 8ans 2,17 .<br />

Le traitement de surface total permet d’obtenir des résultats plus favorables en<br />

permettant d’optimiser l’ancrage distal. Dans les séries utilisant ce type d’implant, pour un<br />

recul compris entre 4 et 8 ans, le taux de re-révision oscille entre 0 et 6%.<br />

Signalons la série d’Essig, utilisant la prothèse modulaire « PP »à traitement de surface<br />

total, dans laquelle le taux de ré-intervention est de 7% pour un recul moyen de 6 ans 18 .<br />

LES REPRISES AVEC GREFFE IMPACTEE<br />

Le principe est de cimenter un implant fémoral à l’intérieur d’un lit de greffe morcelée<br />

impactée 15,16,43 .<br />

7


Elle permet dans ces situations, de reconstituer un nouveau canal médullaire grâce à<br />

l’impaction d’os à l’intérieur du fût fémoral préexistant. Une tige fémorale peut alors être<br />

cimentée dans le nouveau canal médullaire, rendant possible une éventuelle désescalade.<br />

Cette technique permet une restauration du stock osseux, comme le montrent les études<br />

histologiques effectuées après l’ablation des tiges post mortem 27 , ou sur des biopsies 1,53 .<br />

Les résultats de cette technique semblent satisfaisants avec un recul atteignant 5 ans. En<br />

effet, le taux de re-révision dans ces séries ne dépasse 4% 5,15,33,43 .Cette technique, malgré le<br />

risque de fracture fémorale et d’infection, parait donc adaptée aux <strong>desc</strong>ellements conservant<br />

un fémur plus ou moins continent. Le taux d’enfoncement de l’implant fémoral est néanmoins<br />

important mais sans répercussion clinique dans la majorité des cas. Le risque de fracture<br />

fémorale serait quant à lui corrélé à la longueur du bras de levier distal 15,16,40,43 . Il est donc<br />

recommandé, si la prothèse est en regard d’une corticale amincie, de la renforcer par une<br />

allogreffe a<strong>pp</strong>osée 26,55 .<br />

LES ALLOGREFFES SEGMENTAIRES MASSIVES<br />

Il s’agit d’une technique essentiellement utilisée en France par l’équipe de l’hôpital<br />

Cochin (Pr Kerboull, Pr Courpied). Elle est proposée dans les reprises comportant une perte<br />

de substance segmentaire étendue, afin de reconstruire l’extrémité supérieure du fémur. Elle<br />

est en général associée à une longue tige cimentée. Celle-ci est scellée à la greffe corticale en<br />

proximal et au fémur hôte en distal.<br />

Courpied 10 a présenté une série de 20 reprises fémorales utilisant cette technique. A un<br />

recul moyen de 5 ans, il ra<strong>pp</strong>orte 3 cas de <strong>desc</strong>ellement radiologique et un cas de migration de<br />

la tige. Il existait 7 cas de résorption partielle de l’allogreffe et 2 cas de résorption majeure.<br />

LES PROTHESES NON CIMENTEES MODULAIRES<br />

Cette technique a été ra<strong>pp</strong>ortée à partir du système PP en France et par Chandler en<br />

Amérique du Nord. Cette technique est fondée sur l’idée de s’adapter aux modifications de<br />

l’extrémité supérieure du fémur, qu’il s’agisse de déformations de la métaphyse ou de perte<br />

de substance.<br />

Le système PP recherche un a<strong>pp</strong>ui le plus proximal possible, mais en zone suffisamment<br />

solide pour stabiliser la tige. La partie prothétique métaphysaire a pour objectif de combler la<br />

perte de substance osseuse métaphysaire. La stabilité est assurée par la collerette et surtout par<br />

l’a<strong>pp</strong>ui de la tige quadrangulaire dans le fût fémoral. La tige fémorale possède également un<br />

8


traitement de surface total. Dans une série de 46 reprises, Essig 18 a retrouvé un taux de<br />

<strong>desc</strong>ellement de 10%.<br />

Chandler, lui, cherche à remplir la métaphyse et à résoudre l’incongruence métaphysodiaphysaire.<br />

Il ra<strong>pp</strong>orte dans une série de 52 prothèses avec un recul moyen de 3 ans, un taux<br />

de <strong>desc</strong>ellement de 10%.<br />

Mc Carthy 6 a publié une série de révision utilisant la prothèse modulaire S-ROM® , un<br />

taux de ré-intervention de 1,5 % à 5 ans de recul.<br />

Chao et Sim 7 ont présenté une série de méga-prothèses modulaires, suivant la<br />

reconstruction de l’extrémité supérieure du fémur après exérèse tumorale mais également<br />

dans des reprises fémorales stade IV 38 . La technique chirurgicale est fondée sur le cimentage<br />

d’une tige fémorale associée à des greffes corticales devant induire la reconstruction osseuse.<br />

LES PROTHESES NON CIMENTEES VEROUILLEES<br />

Le concept de prothèses de reprise de hanche verrouillées a été introduit en France par<br />

Vives, et par Stossel en Grande-Bretagne 63 . Vives associait initialement à cette tige<br />

verrouillée, une allogreffe impactée morcelée. Actuellement, il a abandonné cette allogreffe et<br />

préfère effectuer une fémorotomie en a<strong>pp</strong>liquant le concept de consolidation osseuse après<br />

traitement d’une fracture par enclouage verrouillé. Cependant, la transmission des contraintes<br />

vers l’extrémité distale de la prothèse, peut entraîner un stress-schielding accru et<br />

inhomogène, pouvant aboutir à une faillite de l’implant.<br />

E/ STRATEGIE THERAPEUTIQUE<br />

La réalisation d’une reprise de prothèse totale de hanche doit tenir compte de multiples<br />

paramètres qui ne concernent pas tous l’acte chirurgical. Dans ce contexte, la planification<br />

pré-opératoire est essentielle.<br />

Etat général du patient.<br />

L’âge de ces patients est en général supérieur à celui des prothèses de première<br />

intention. Les comorbidités sont également plus fréquentes, ainsi que les portes d’entrée<br />

infectieuse. Le score ASA est le plus souvent égal à 2 ou 3.<br />

La présence d’une boiterie et d’une éventuelle inégalité de longueur des membres<br />

inférieurs doit également être noté, car cela peut orienter le choix des implants.<br />

9


Tous ces éléments sont alors pris en considération dans l’analyse bénéfice-risque de<br />

l’intervention.<br />

Arthroplastie initiale<br />

Le type de prothèse initiale, le diamètre de la tête fémorale et le mode de fixation<br />

doivent être documentés à l’aide des compte-rendus opératoires ou des registres.<br />

Le type de <strong>desc</strong>ellement<br />

Un <strong>desc</strong>ellement global de la tige fémorale n’entraînera que des lésions osseuses<br />

minimes lors de l’extraction endo-médullaire de l’implant fémoral. À l’inverse, un<br />

<strong>desc</strong>ellement n’intéressant que l’interface implant-ciment augure d’une extraction difficile et<br />

donc des lésions osseuses secondaires non négligeables qu’il faut savoir anticiper.<br />

L’évaluation du stock osseux reste un des facteurs les plus importants dans le choix de<br />

la technique chirurgicale. Les classifications les plus fréquemment utilisées sont celles de<br />

Paprosky, SoFCOT, AAOS.<br />

Puget propose de regrouper les différentes situations chirurgicales en trois niveaux<br />

lésionnels pratiques 59 .<br />

Niveau I : Pas de perte de substance osseuse significative<br />

Ce stade peut être considéré comme une prothèse de première intention. Des techniques<br />

diverses, comme une tige non cimentée à traitement de surface proximal ou total, une tige<br />

cimentée ou même une technique d’impaction de greffe peuvent être utilisées avec des<br />

résultats similaires. Cependant, une atteinte importante du calcar peut rendre nécessaire<br />

l’utilisation d’un implant modulaire de type PP avec a<strong>pp</strong>ui transversal trochantérodiaphysaire.<br />

Niveau II : Perte de substance osseuse avec métaphyse non continente mais<br />

diaphyse continente<br />

L’utilisation de tiges de révision non scellées à press-fit diaphysaire paraît être<br />

aujourd’hui la solution de choix. Si l’on souhaite reconstruire la métaphyse dans les cas peu<br />

détruits, une technique associant prothèse cimentée et allogreffes morcelées impactées peut<br />

être utilisée.<br />

Niveau III : Métaphyse et diaphyse incontinente<br />

Les tiges verrouillées sans ciment a<strong>pp</strong>ortent une sécurité immédiate, mais il existe un<br />

risque d’enfoncement à l’ablation des vis ou une rupture de celles-ci par excès de contraintes.<br />

10


On peut également rechercher un blocage fémoral diaphysaire distal autour d’une tige non<br />

scellée et non verrouillée. La reconstruction métaphysaire et diaphysaire est alors de bonne<br />

qualité et durable. Le risque d’enfoncement est important pour ce type d’implant.<br />

L’allogreffe massive structurelle avec scellement d’une longue tige type Kerboull fait<br />

partie des options possibles si l’on dispose d’une banque d’os 21 .<br />

F/ ANALYSE DE LA RECONSTRUCTION OSSEUSE<br />

Les modifications osseuses péri-prothétiques et donc la reconstruction osseuse peuvent<br />

être analysées selon deux moyens techniques distincts : la radiographie conventionnelle et la<br />

densitométrie biphotonique à rayons X.<br />

RADIOGRAPHIE CONVENTIONNELLE<br />

Des clichés radiographiques standards de face et de profil, de bonne qualité, permettent<br />

tout d’abord d’évaluer la stabilité mécanique de l’implant fémoral avec notamment la qualité<br />

de l’interface corticale-implant, la stabilité de l’implant dans le plan axial (enfoncement),<br />

frontal et sagittal (index de varisation).<br />

La reconstruction osseuse proprement dite est, elle, analysée grâce à la mesure des<br />

épaisseurs corticales et de l’index cortical. Les épaisseurs corticales sont mesurées sur le<br />

cliché de face (rotule au zénith) du post-opératoire immédiat et à la révision et ceci à trois<br />

niveaux : petit trochanter, 5cm et 10 cm en dessous de la collerette d’a<strong>pp</strong>ui de la tige fémorale<br />

sur un axe perpendiculaire à l’axe anatomique du fémur.<br />

L’index cortical de Hoffman peut être calculé selon la formule :<br />

IC = (Epaisseur corticale interne + Epaisseur corticale externe) X 100<br />

Largeur du canal médullaire<br />

Les zones de liseré et d’ostéolyse sont également déterminées selon les 7 zones<br />

périprothétiques de Gruen 56 .<br />

11


Zones de Gruen de face et de profil<br />

DENSITOMETRIE BIPHOTONIQUE A RAYONS X (DPX)<br />

Il s’agit d’une technique performante qui permet, in vivo de déterminer de façon précise<br />

la densité osseuse péri-prothétique. Elle a été jugée suffisamment précise et reproductible<br />

pour être utilisée dans des publications récentes afin d’évaluer la reconstruction osseuse 32,34 .<br />

Cette technique peut également être adaptée aux 7 zones de Gruen comme cela a été fait<br />

dans la série de reprises par prothèse de Puget de Nehme 52 .<br />

12


G/ TECHNIQUE CHIRURGICALE<br />

Le Système PP 60<br />

Il s’agit d’un implant initialement imaginé en 1981 pour le traitement chirurgical des<br />

fractures trochantériennes comminutives du sujet âgé. Il permettait grâce à son a<strong>pp</strong>ui<br />

diaphysaire transversal et son faible volume, la reconstruction du massif trochantérien autour<br />

de l’embase prothétique ainsi qu’un lever précoce diminuant la morbidité de ce type de<br />

pathologie.<br />

Il trouve alors progressivement une indication préférentielle dans les reprises<br />

d’arthroplastie totale de hanche associées à une perte de substance osseuse de l’extrémité<br />

supérieure du fémur. Le système PP permet une reprise de l’ostéogenèse et une restitution du<br />

capital osseux péri-prothétique.<br />

L’a<strong>pp</strong>ui diaphysaire de cet implant est un a<strong>pp</strong>ui cortical le plus proximal possible. Cet<br />

a<strong>pp</strong>ui est de niveau variable, ce qui explique le dévelo<strong>pp</strong>ement d’un système modulaire<br />

s’adaptant aux différentes situations rencontrées.<br />

Le matériel 60<br />

Le kit « PP » comprend une tige fémorale et une embase solidarisée par une vis d’union,<br />

dont l’a<strong>pp</strong>ui diaphysaire peut être augmenté par une rondelle. Chaque élément du kit est<br />

disponible dans des tailles variables et c’est en jouant sur les différentes associations possibles<br />

que l’on s’adapte aux différentes situations chirurgicales.<br />

13


En dehors des têtes prothétiques qui sont en chrome cobalt, l’ensemble des pièces est<br />

réalisé en alliage de Titane de faible densité, d’Aluminium et de Vanadium connu sous la<br />

désignation de TA 6V. Ce matériel permet une bonne biocompatibilité, une résistance élevée<br />

à la rupture avec un module d’élasticité situé entre ceux de l’acier ou du chrome cobalt et de<br />

l’os cortical.<br />

La tige diaphysaire est longue, de section quadrangulaire, décroissante de proximal en<br />

distal. Elle possède également une courbure à concavité postérieure correspondant à la<br />

morphologie anatomique du fémur. Ce dessin permet à la tige d’avoir un effet autobloquant<br />

dans deux plans. L’extrémité en sifflet diminue, quant à elle, les contraintes au niveau de la<br />

corticale.<br />

L’ostéo-intégration est assurée par un traitement de surface total avec trois rangées de<br />

rainurages et d’écailles orientées de façon à faciliter l’ablation éventuelle de la tige.<br />

La tige est surmontée d’une collerette d’a<strong>pp</strong>ui augmentant la stabilité primaire au niveau<br />

de l’ostéotomie transversale. Elle est percée à sa face supérieure de plusieurs orifices<br />

permettant de régler l’antéversion du col fémoral. L’antéversion physiologique est repérée par<br />

un marquage laser au niveau de la collerette et de l’embase.<br />

Cette tige est disponible en 3 longueurs (126/180/270) et initialement, en sept tailles (9 à<br />

21mm). La taille 9 a été ensuite retirée du catalogue.<br />

Si l’a<strong>pp</strong>ui osseux de la collerette s’avère insuffisant, des rondelles d’a<strong>pp</strong>ui de tailles<br />

différentes peuvent, en théorie, être ajoutées.<br />

L’embase possède à sa partie inférieure une cavité tronconique qui reçoit la tige<br />

fémorale avec laquelle elle est vissée. Un téton d’antéversion s’adapte aux orifices de la partie<br />

supérieure de la tige fémorale. L’embase est perforée de multiples orifices le long de ses<br />

bords médial et latéral permettant la réinsertion des éléments ostéo-musculaires de l’extrémité<br />

supérieure du fémur (le digastrique fessier-vaste externe en dehors, le psoas en dedans inséré<br />

sur le petit trochanter).<br />

Cette embase est disponible en tailles de longueur croissante de 20 à 160 mm.<br />

La tête prothétique réalisée en alliage de chrome cobalt s’adapte sur le cône morse du<br />

col de l’embase métaphysaire. Quatre diamètres de tête sont possibles (22/26/28/32) ainsi que<br />

4 longueurs de col (court, moyen, long et extra-long sur demande).<br />

Voie d’abord et technique chirurgicale 60<br />

Nous utilisons dans le service un abord postéro-latéral de l’articulation coxo-fémorale.<br />

14


Le patient est installé en décubitus latéral strict, la hanche à opérer étant en légère<br />

flexion et adduction. Le relief du grand trochanter est alors aisément palpé.<br />

L’incision cutanée selon Gibson est rectiligne, légèrement incurvée vers l’arrière et doit<br />

être centrée en proximo-distal et en antéro-postérieur sur le relief du grand trochanter. Dans la<br />

voie de Moore, la ligne de réflexion se situe deux doigts au-dessous du sommet du grand<br />

trochanter.<br />

On incise ensuite, après avoir franchi le tissu sous-cutané, la portion aponévrotique du<br />

Fascia-Lata. Le muscle Gluteus Maximus (Grand Fessier) est alors discisé dans le sens de ses<br />

fibres (Moore) ou désinséré de son insertion sur la bandelette de Maissiat (Gibson). Ensuite,<br />

après avoir placé un écarteur de type Charnley, on a le jour sur le digastrique Gluteus Medius-<br />

Grand Trochanter-Vastus Lateralis. Le positionnement de la jambe en rotation interne fait<br />

alors a<strong>pp</strong>araître en arrière un espace cellulo-graisseux au fond duquel chemine le nerf<br />

Sciatique. Cette rotation interne du membre inférieur met en tension les muscles pelvitrochantériens<br />

rotateurs externes qui se dirigent vers la fossette digitale et la ligne intertrochantérienne<br />

postérieure.<br />

On peut décider à ce temps de l’intervention de pratiquer une trochantérotomie en<br />

digastrique dérivée de la technique d’Osborne et modifiée par Bourgeon et Vidal 61 . On<br />

pratique longitudinalement et dans un plan frontal, d’arrière en avant, une première<br />

ostéotomie à la scie oscillante qui permet d’obtenir une baguette osseuse pédiculée par tous<br />

les rotateurs externes. Celle-ci est mobilisée et maintenue en arrière à l’aide d’un écarteur de<br />

type Homann. Elle emporte assez souvent le petit trochanter qui est fréquemment très fragilisé<br />

par les destructions osseuses de la région. En augmentant encore la rotation interne, après<br />

avoir ruginé le vaste externe sur le fémur sans le désinsérer de la crête trochantérienne, le<br />

grand trochanter est ostéotomisé dans un plan sagittal. Cette deuxième ostéotomie est<br />

perpendiculaire à la première.<br />

15


Ainsi, on libère un ensemble digastrique composé du Gluteus-Medius-Grand trochantervastus<br />

Lateralis qui peut être mobilisé et maintenu par un deuxième Homann. On obtient alors<br />

un bon jour sur la partie supérieure de la prothèse qui peut être nettoyée des débris habituels.<br />

On peut élargir l’abord en sectionnant l’insertion fémorale du grand fessier sur la ligne âpre,<br />

tout en laissant environ 1 cm pour la réinsertion en fin d’intervention. L’abord est ainsi<br />

facilité pour pratiquer l’ablation de la prothèse et du ciment ce qui diminue le risque de fausse<br />

route. Les deux fragments ostéotomisés qui sont restés pédiculés (grand trochanter et baguette<br />

des rotateurs externes) seront le point de départ de la reconstruction osseuse.<br />

Le dernier temps de l’abord consiste, après l’ablation de la prothèse primitive, en la<br />

recoupe de la diaphyse fémorale dans la zone qui a<strong>pp</strong>araîtra suffisamment solide pour<br />

recevoir la collerette de la prothèse.<br />

Cet abord peut être susceptible de variations. La trochantérotomie n’est pas toujours<br />

nécessaire en cas d’extraction aisée de l’implant fémoral <strong>desc</strong>ellé. A l’inverse, la<br />

trochantérotomie peut évoluer vers une ostéotomie plus étendue ou être associée à une<br />

fémorotomie en fonction des difficultés opératoires rencontrées.<br />

III NOTRE ETUDE<br />

A/ MATERIEL ET METHODE<br />

Présentation de la série<br />

Nous avons revu 31 patients ayant bénéficié d’une reprise de prothèse totale de hanche<br />

entre 1990 et 1997 et dont le recul était d’au minimum 12 ans. Il s’agissait de patients opérés<br />

pour des <strong>desc</strong>ellements aseptiques d’arthroplastie totale de hanche utilisant le système PP.<br />

Méthodologie statistique<br />

Le recueil des données a été effectué sur le logiciel Microsoft Excel®. L’analyse<br />

statistique a été réalisée sur Microsoft Excel® et sur le logiciel de statistique SPSS®.<br />

1 / Epidémiologie de la série<br />

Il existait une nette prédominance féminine avec 22 femmes (71%) et 9 hommes (30%).<br />

On retrouve quasiment autant de côtés droits (15) que de cotés gauches (16).<br />

Le poids moyen était de 71 kg, la taille moyenne de 164 cm, et l’index de masse<br />

corporel moyen de 26,75 (18-40) :<br />

16


- Il existait une surcharge pondérale (24


3 / Arthroplastie initiale<br />

Il s’agissait dans la majorité des cas d’implants fémoraux cimentés de type Muller ou<br />

Charnley (80%).<br />

4 / Type de <strong>desc</strong>ellement<br />

Ce <strong>desc</strong>ellement était bipolaire dans 23 cas (74%) et uni-polaire dans 8 cas (26%).<br />

Il s’agissait dans tous les cas d’un <strong>desc</strong>ellement aseptique confirmé par la négativité des<br />

prélèvements réalisés systématiquement en per-opératoire.<br />

Selon la classification de Vives (SOFCOT 88), l’atteinte fémorale était répartie de la<br />

façon suivante :<br />

Pour le fémur<br />

Stade 1 : 9 cas (29%)<br />

Stade 2 : 15 cas (48%)<br />

Stade 3 : 7 cas (23%)<br />

Pour le trochanter<br />

Stade 1 : 18 cas (57%)<br />

Stade 2 : 1 cas (3%)<br />

Grand trochanter non altéré : 12 cas (39%)<br />

18


5 / Intervention et technique chirurgicale<br />

Les interventions ont été effectuées dans le même centre, par 3 opérateurs différents.<br />

L’intervention consistait donc en un changement en un temps d’une prothèse totale de hanche<br />

<strong>desc</strong>ellée par un implant de reprise de type PP. Cet implant est caractérisé par la modularité<br />

des différents composants (tige et embase essentiellement). La tige est non cimentée, à<br />

traitement de surface total, possédant un a<strong>pp</strong>ui diaphysaire proximal.<br />

L’âge moyen lors de l’intervention était de 57 ans les extrêmes allant de 38 ans à 73 ans.<br />

L’évaluation de l’état général retrouvait un score de l’American Society of<br />

Anesthesiology (ASA) égal à 2 en moyenne.<br />

Les interventions ont été réalisées dans la majorité des cas sous anesthésie générale<br />

La durée opératoire était en moyenne de 166 minutes.<br />

Voie d’abord<br />

La voie d’abord était dans la totalité des interventions un abord postéro-latéral.<br />

L’incision cutanée était variable : elle était soit rectiligne selon Gibson, soit incurvée vers<br />

l’arrière selon Moore.<br />

Une trochantérotomie en digastrique selon la technique précédemment décrite a été<br />

réalisée dans 24 cas (77%).<br />

La fémorotomie selon la technique de Wagner a, quant à elle, été nécessaire dans 6 cas<br />

(23%) afin de réaliser soit l’extraction de l’implant fémoral, soit l’ablation du bouchon de<br />

ciment.<br />

Ces différents artifices ont imposé l’utilisation de cerclages de fil d’acier<br />

(trochantérotomie et fémorotomie) ou de cerclages de type Partridge® (fémorotomie).<br />

Au total, chez 5 patients, ni la trochanterotomie ni la fémorotomie n’ont été nécessaires.<br />

Réimplantation du cotyle<br />

Le changement de prothèse a été bipolaire dans 23 cas (74%).<br />

Une greffe osseuse de type allogreffe cortico-spongieuse, autogreffe cortico-spongieuse<br />

ou spongieuse à été nécessaire au niveau du cotyle dans 10 cas (33%), afin de combler la<br />

perte du capital osseux péri-cotyloidien.<br />

L’utilisation d’un anneau de soutient (Kerboul, Ganz ou Muller), afin de compléter la<br />

greffe osseuse et de faciliter le recentrage, a été nécessaire dans 15 cas (48%). Un cotyle<br />

standard était alors scellé dans cet anneau de soutient.<br />

19


Réimplantation au niveau du fémur<br />

La tige<br />

Dans toutes les interventions, nous avons impacté la tige à frottement dur, de façon à<br />

obtenir une bonne stabilité primaire.<br />

La longueur des implants fémoraux la plus utilisée était 180 mm. L’implant « long »<br />

mesurant 270mm a été utilisé 3 fois, et la tige de 126 mm n’a été quant à elle implantée que 2<br />

fois. Celle-ci est actuellement retirée du catalogue.<br />

On peut noter que 24 tiges soit 76% des implants étaient des tailles 15,17 et 19.<br />

La rondelle permettant d’optimiser l’assise horizontale a été utilisée à 4 reprises .<br />

Le concepteur conseille aujourd’hui de ne pas utiliser cette rondelle. La stabilité<br />

primaire de la tige doit provenir de calage diaphysaire proximal. La présence de cette rondelle<br />

peut entraîner une fausse impression de stabilité primaire et aboutir à un <strong>desc</strong>ellement précoce<br />

de l’implant fémoral.<br />

L’embase<br />

Les tailles d’embase les plus utilisées étaient les embases 20, 30 et 40.<br />

L’embase 50 a été utilisée 4 fois, l’embase 70 à 2 reprises.<br />

Chez les 5 patients n’ayant pas nécessité de trochantérotomie ni de fémorotomie, les<br />

embases utilisées étaient des tailles 20 et 30.<br />

Taille du col et de la tête fémorale<br />

Le col moyen a été utilisé 20 fois et le col long 9 fois. Le col extra-long et le col court<br />

ont été utilisés chacun une fois.<br />

La tête fémorale 32 mm a été implantée 9 fois, la tête 28 mm 22 fois.<br />

Il n’existait pas de différence significative en terme de luxation, <strong>desc</strong>ellement<br />

cotyloïdien ou de l’implant fémoral entre le groupe utilisant une tête 32 mm par ra<strong>pp</strong>ort à<br />

celui avec des têtes 28 mm.<br />

6 / Complications per-opératoires<br />

La complication per-opératoire la plus fréquente a été la fracture diaphysaire du fémur<br />

lors du passage des râpes d’essai ou de l’implantation de la tige définitive. Elle est survenue à<br />

4 reprises dans notre série soit 13%. Elles ont nécessité dans 2 cas un cerclage immédiat du<br />

fémur à l’aide de fil d’acier ou de cerclages de type Partridge®. Il s’agissait dans les 2 autre<br />

cas de traits de fracture non déplacés, découverts sur la radiographie post-opératoire. L’a<strong>pp</strong>ui<br />

a été différé avec mise en décharge pendant 4 à 6 semaines.<br />

Nous avons également relevé 2 fractures du petit trochanter.<br />

20


Lors de l’ablation du bouchon de ciment, du passage des râpes d’essai ou de<br />

l’implantation de la tige définitive, le risque de « fausse route » est également important. Un<br />

contrôle radiographique per-opératoire était donc réalisé au moindre doute. Il a permis de<br />

diagnostiquer 1 cas de fausse route (3%) dans cette série.<br />

Pour ce patient, il n’avait pas été réalisé de trochantérotomie.<br />

Au total, dans cette série, nous avons rencontré 6 complications per-opératoires de type<br />

fracture ce qui représente 19 % des interventions.<br />

La présence d’une fracture per-opératoire ne modifie pas statistiquement les résultats<br />

fonctionnels au recul, que ce soit les scores totaux PMA et HHS ainsi que les sous-scores de<br />

douleur.<br />

7 / Suites opératoires immédiates<br />

Luxations post-opératoires précoces<br />

Nous avons observé 2 cas de luxations post-opératoires précoces, c’est-à-dire dans des<br />

délais allant de 2 semaines à 2 mois post-opératoires. Ces épisodes de luxation n’ont pas<br />

récidivé et n’ont pas nécessité de reprise chirurgicale.<br />

Le nombre de prothèses ayant précédé la reprise étudiée est lui statistiquement lié à la<br />

survenue d’épisodes de luxations post-opératoires (p=0,004).<br />

Complications infectieuses précoces<br />

Il n’y a pas eu d’infection post-opératoire précoce dans notre série.<br />

Durée d’hospitalisation et sortie<br />

La durée d’hospitalisation dans le service était en moyenne de 18 jours (9-31).<br />

Les patients ont été transférés en centre de rééducation et en établissement de moyen<br />

séjour.<br />

8 / Révision<br />

Tous les patients de la série ont été revus en consultation pour ce travail avec un<br />

interrogatoire et un examen clinique. Cela nous a permis de calculer pour chacun :<br />

21


- le score fonctionnel Harris Hip Score 25 (HHS) fondé sur l’évaluation de la<br />

douleur, la fonction, les mobilités de hanche ainsi que les attitudes vicieuses. Il est coté sur un<br />

total de 100 points.<br />

- Inférieur à 70 : mauvais<br />

- Entre 70 et 79 : correct<br />

- Entre 80 et 90 : bon<br />

- Entre 90 et 100 : excellent<br />

- le score fonctionnel de Postel et Merle d’Aubigné 44 (PMA) qui évalue la douleur,<br />

la mobilité de la hanche avec ou sans attitude vicieuse et la marche (cotation sur 18).<br />

- un indice subjectif de satisfaction allant de 1 (insatisfait) à 5 (très satisfait).<br />

La présence d’une douleur située au niveau de la cuisse a également été notée. L’étude<br />

de la station debout et de la marche a permis de déceler une boiterie de type Trendelenburg.<br />

Un bilan radiographique complet a été réalisé comprenant :<br />

- un cliché de bassin de face en charge<br />

- les radiographies de hanche face et profil incluant la totalité de la prothèse<br />

- un cliché pangonométrique réalisé en charge<br />

9 / Analyse radiologique<br />

Pré-opératoire<br />

Détermination sur la radiographie pré-opératoire du stade de <strong>desc</strong>ellement de l’implant<br />

fémoral selon les classifications de la SOFCOT 88 modifiée<br />

Post-opératoire immédiat<br />

- Mesure de la distance entre le sommet du grand trochanter et la pointe de la tige<br />

fémorale.<br />

22


- Détermination de la position de la tige par ra<strong>pp</strong>ort à l’axe fémoral dans le plan frontal,<br />

sur le cliché de face (Normale, Varus ou Valgus supérieur à 5°).<br />

- Mesure des épaisseurs corticales interne et externe ainsi que de la largeur du canal<br />

médullaire à différents niveaux :<br />

- petit trochanter<br />

- 5 cm sous le petit trochanter<br />

- 10 cm sous le petit trochanter<br />

- Mesure de la tête fémorale afin d’établir un facteur de correction pour pouvoir calculer<br />

les valeurs réelles d’épaisseur corticale et de distance entre grand trochanter et pointe de la<br />

tige.<br />

- Calcul de l’index cortical selon Hoffman 28 pour chaque niveau (petit trochanter, 5 cm<br />

et 10 cm sous le petit trochanter).<br />

Nous n’avons pas calculé le taux de remplissage à 10 cm en dessous du petit trochanter<br />

en raison de l’impossibilité de mesurer de façon fiable la largeur de l’extrémité distale de la<br />

tige PP. Le dessin quadrangulaire, l’affinement distal de la tige associés à des incidences<br />

radiographiques variables rendaient difficile cette mesure.<br />

Bilan radiographique à la révision<br />

- Mesure de la distance entre le sommet du grand trochanter et la pointe de la tige<br />

fémorale.<br />

- Détermination de la position de la tige par ra<strong>pp</strong>ort à l’axe fémoral dans le plan frontal,<br />

sur le cliché de face (Normale, Varus ou Valgus supérieur à 5°).<br />

- Détermination de la consolidation ou non, des éventuels artifices comme les<br />

fémorotomies ou trochantérotomies.<br />

- Mesure des épaisseurs corticales interne et externe ainsi que de la largeur du canal<br />

médullaire à différents niveaux :<br />

- petit trochanter<br />

- 5 cm sous le petit trochanter<br />

- 10 cm sous le petit trochanter<br />

- Mesure de la tête fémorale afin d’établir un facteur de correction pour pouvoir calculer<br />

les valeurs réelles d’épaisseur cortical et de distance entre grand trochanter et la pointe de la<br />

tige.<br />

- Calcul de l’index cortical de Hoffman et du taux de remplissage du canal fémoral.<br />

23


B/ RESULTATS<br />

Le recul moyen dans cette série était de 163 mois soit 13 ans et 7 mois.<br />

L’âge moyen au recul était de 71ans, les extrêmes allant de 57 à 86 ans.<br />

1 / Reprises chirurgicales<br />

Au recul, il y a eu au total 15 reprises chirurgicales (45%):<br />

- 6 reprises n’intéressant que le cotyle en raison d’un <strong>desc</strong>ellement associé ou non à<br />

une usure excessive du polyéthylène. Quatre cas correspondaient initialement à des<br />

changements unipolaires intéressant uniquement l’implant fémoral.<br />

- 3 reprises bipolaires pour un nouveau <strong>desc</strong>ellement bipolaire aseptique des implants<br />

fémoraux et cotyloïdiens.<br />

- 1 reprise isolée d’une tige fémorale pour une fracture et un <strong>desc</strong>ellement associé de<br />

l’implant fémoral.<br />

- 1 réintervention pour changement de taille d’embase et de longueur de col pour des<br />

épisodes de luxation tardive.<br />

- 2 réintervention afin de traiter une pseudarthrose du grand trochanter symptomatique,<br />

par une décortication et de nouveaux cerclages.<br />

- 1 lavage chirurgical pour un sepsis tardif.<br />

- 1 changement de prothèse en deux temps pour un sepsis avéré.<br />

Complications infectieuses tardives<br />

Nous avons dénombré 2 sepsis sur prothèse (6%) pour lesquels un changement de<br />

prothèse en 2 temps a été réalisé dans 1 cas. Il était effectué dans un premier temps la dépose<br />

de la prothèse puis la mise en place d’une Spacer en ciment et d’une antibiothérapie adaptée<br />

pendant au moins 3 mois et enfin une réimplantation d’une nouvelle prothèse. Dans 1 cas, le<br />

traitement retenu a été un lavage chirurgical soigneux de la prothèse et une antibiothérapie<br />

adaptée et prolongée.<br />

Luxation tardive<br />

Nous avons observé 1 cas luxations tardives dans cette série. Dans ce cas, il s’agissait<br />

d’une authentique instabilité prothétique à distance de l’intervention et elle a bénéficié d’une<br />

réintervention.<br />

24


Survie de l’implant fémoral<br />

Bien qu’il y ait eu 15 reprises chirurgicales, il n’y a eu que 5 reprises de l’implant<br />

fémoral. Il s’agissait dans 1 cas d’un changement en 2 temps pour une complication septique.<br />

Dans 3 cas, il s’agissait d’un nouveau <strong>desc</strong>ellement bipolaire aseptique. Dans 1 cas, la tige<br />

fémorale était fracturée et <strong>desc</strong>ellée nécessitant le changement de l’implant fémoral<br />

uniquement.<br />

Fracture de l’implant<br />

Nous avons constaté un cas de fracture de l’implant fémoral. La fracture de l’implant<br />

s’était produite à la jonction entre la tige proprement dite et la collerette d’a<strong>pp</strong>ui. Il s’agissait<br />

d’une tige de petit diamètre (taille 9). Cette taille qui a été retirée du catalogue par la suite.<br />

Récidive du <strong>desc</strong>ellement<br />

Un nouveau <strong>desc</strong>ellement non septique de la prothèse totale de hanche s’est produit à 10<br />

reprises. Il était bipolaire dans 3 cas, unipolaire intéressant uniquement le cotyle dans 6 cas.<br />

Autres complications<br />

Nous signalons dans 1 cas, un dévissage de la vis unissant l’embase et la tige. Celle-ci<br />

était dévissée et complètement désadaptée de l’embase. Il n’existait néanmoins pas de<br />

démontage de l’implant fémoral. Cette complication radiologique était néanmoins sans<br />

répercussion clinique.<br />

2 / Résultats cliniques<br />

Scores fonctionnels<br />

* HHS (Harris Hip Score)<br />

Au recul, le score de Harris moyen était de 72 points. Les valeurs minimales et<br />

maximales étaient respectivement de 34 et 91 points. Le score maximal possible étant de 100<br />

points.<br />

Le Score total de Harris était supérieur ou égal à 70 (résultat correct) dans 24 cas soit<br />

77% de la série<br />

25


* PMA (Score de Postel et Merle d’Aubigné)<br />

Le score fonctionnel PMA évaluant la douleur, la mobilité de la hanche avec ou sans<br />

attitude vicieuse et la qualité de la marche, était en moyenne 13 points (8-17)<br />

Indice de Satisfaction<br />

Cet indice subjectif est coté de 1 à 5 selon la satisfaction ressentie par le patient<br />

(insatisfait, pas très satisfait, moyennement satisfait, satisfait, très satisfait).<br />

L’indice moyen de satisfaction dans la série était de 4 (satisfait).<br />

Le nombre de patients dont l’indice était supérieur à 3, c'est-à-dire satisfait ou très<br />

satisfait était de 25 soit 80 % des patients.<br />

1 patients était coté 2 (peu satisfait).<br />

Douleurs de cuisse<br />

Lors de la révision, nous avons retrouvé 9 douleurs localisées à la cuisse (29%).<br />

Dans 1 cas, la tige implantée était une tige longue mesurant 270 mm. Les autres cas<br />

correspondaient à des implants fémoraux de longueur standard (180mm) et à une tige de<br />

longueur 126mm.<br />

Dans 3 cas, l’implant fémoral était varisé de plus de 5 degrés par ra<strong>pp</strong>ort à l’axe du<br />

fémur sur la radiographie de face lors de la révision.<br />

Boiterie<br />

L’insuffisance du moyen fessier à l’origine de la boiterie de Trendelenburg a été évaluée<br />

en consultation lors de la marche et de la position debout en a<strong>pp</strong>ui monopodal.<br />

Chez les patients déambulants, nous avons retrouvé 17 cas soit 55% d’insuffisance du<br />

moyen fessier entraînant une boiterie de Trendelenburg.<br />

3 / Résultats radiologiques<br />

Positionnement de l’implant fémoral<br />

Le positionnement de l’implant fémoral dans le plan frontal par ra<strong>pp</strong>ort à l’axe du fémur<br />

a été analysé sur les clichés post-opératoires immédiats et à la révision.<br />

Nous avons retrouvé en post-opératoire immédiat, 4 cas de tiges fémorales varisées de<br />

plus de 5 degrés (10%).<br />

26


A la révision, 3 tiges étaient varisées et 1 tige valgisée.<br />

La tige valgisée correspondait au changement d’une tige initialement varisée ayant<br />

entraîné une fausse route.<br />

Migration et enfoncement de la tige<br />

La migration de l’implant fémoral et notamment son enfoncement dans le fut<br />

diaphysaire a été évaluée par la mesure de la distance entre le sommet du grand trochanter et<br />

la pointe de la tige.<br />

Nous avons exclu de cette mesure, les cas où la tige a été reprise et les cas présentant<br />

une pseudarthrose associée à une migration du grand trochanter.<br />

L’enfoncement moyen de la tige était en moyenne de 5 mm (0-16mm).<br />

Chez 3 patients (9%), l’enfoncement était supérieur à 7 mm.<br />

Consolidation trochantérienne<br />

Nous ra<strong>pp</strong>elons que la trochantérotomie en digastrique a été réalisée à 24 reprises<br />

(77%).<br />

Sur ces 24 trochantérotomies, 16 ont consolidé.<br />

Dans 4 cas, l’évolution s’est faite vers une non continuité osseuse du grand trochanter<br />

(13% de la série) mais avec une continuité fonctionnelle.<br />

4 patients présentaient une véritable pseudarthrose avec ascension du grand trochanter.<br />

Deux patients ont bénéficié d’une reprise chirurgicale (décortication et nouveaux<br />

cerclages).<br />

Dans ce groupe de patients, le score HHS moyen (66,08) était inférieur au score HHS de<br />

la série (71 points).<br />

Chez un patient, il existait une lyse quasi-complète du grand trochanter. Il s’agissait<br />

d’un patient étant à 1 an d’une reprise en 2 temps pour sepsis sur prothèse.<br />

Epaisseur corticale et reconstruction osseuse<br />

Les épaisseurs corticales et les index corticaux ont été mesurés et calculés en postopératoire<br />

immédiat et à la révision à 3 niveaux différents (petit trochanter, 5 cm et 10 cm).<br />

27


Post-opératoire immédiat<br />

* Petit trochanter<br />

Les épaisseurs moyennes des corticales interne et externe étaient respectivement<br />

de 4 mm (0,85-11,38, DS=2,65) et 4,3mm (0-12, DS=2,9).<br />

La largeur du canal médullaire était en moyenne de 29,8mm(12,5-50, DS=9,1).<br />

L’index cortical de Hoffman au petit trochanter en post-opératoire immédiat a été<br />

calculé à 33,6 (4,7-119, DS=25,7).<br />

* à 5 cm en dessous du petit trochanter<br />

La corticale interne mesurait en moyenne de 5,4mm (0,9-12,8 et DS=2,4).<br />

La corticale externe mesurait en moyenne 5,5mm (0,82-10,26, DS= 1,91).<br />

La largeur du fût diaphysaire était de 17,3mm (9,8-24,3 et DS=4).<br />

L’index cortical a été calculé à 63,4(15-157 et DS=29,8).<br />

* à 10 cm en dessous du petit trochanter<br />

Les mesures moyennes étaient pour la corticale interne de 5,8mm (0,9-15,1 et<br />

DS=2,6) et pour la corticale externe de 5,5mm (0-9,9 et DS=2,2).<br />

La largeur du canal fémoral était de 14,6mm (8,8-22,8, DS=3).<br />

L’index cortical était calculé à 83,2 (17-182, DS=37,9).<br />

Révision<br />

*petit trochanter<br />

Les mesures réalisées sur les clichés à la révision étaient :<br />

- Corticale interne : 5,8mm (0-12,7 et DS=3,4).<br />

- Corticale externe : 5,4mm (0-13,1 et DS=3,2).<br />

- Largeur du canal médullaire : 27,8mm (13,9-47,7 et DS=8,2)<br />

- Index Cortical : 46,3 (0-130 et DS=30,7)<br />

* à 5 cm au-dessous du petit trochanter<br />

- Corticale interne : 6mm (0,9-10,7 et DS=2,1).<br />

- Corticale externe : 6,5mm (1,6-14,4 et DS=2,8).<br />

- Largeur du canal médullaire : 17mm (8,5-24,6 et DS=3,8).<br />

28


- Index Cortical : 76,2 (20-200, DS=36,9).<br />

* à 10 cm au-dessous du petit trochanter<br />

- Corticale interne : 6,2mm (0,8-12,2 et DS=2,35).<br />

- Corticale externe : 6mm (1,4-11,9 et DS=2,4).<br />

- Largeur du canal médullaire : 15,6mm (5,9-25,2 et DS=4,2).<br />

- Index Cortical : 87,4 (12,5-243 et DS=43,3).<br />

Comparaison post-opératoire immédiat et à la révision<br />

* petit trochanter<br />

- L’épaisseur de la corticale interne est passée de 4 mm à 5,8mm. Ce gain<br />

d’épaisseur de 1,8 mm est statistiquement significatif avec t=3,2 et p=0,002<br />

- L’épaisseur de la corticale externe est passée de 4,3mm à 5,4mm soit un gain de 1,1<br />

mm. Cette différence est significative avec t=2,536 et p=0,014<br />

- La largeur du canal médullaire est passée de 29,8mm à 27,8 mm. La variation est<br />

significative, t=2,225 et p=0,031<br />

- L’Index Cortical est passé de 33,6 à 46,3 ce qui représente une augmentation de<br />

12,7 points. Cette différence est très significative, t=3,203 et p=0,002.<br />

* à 5cm en dessous du petit trochanter<br />

- L’épaisseur moyenne de la corticale interne est passée de 5,4mm à 6 mm. Elle a<br />

donc augmenté de 0,54 mm et cette différence est significative avec t=2,357 et p=0,022<br />

- L’épaisseur moyenne de la corticale externe est passée de 5,5mm à 6,5mm soit un<br />

gain de 10 mm. La variation est significative, t=2,66 et p=0,01<br />

- La largeur moyenne du canal médullaire est passée de 17,3mm à 17 mm. Ici la<br />

variation n’est pas significative, t=0,299 et p=0,766<br />

- L’Index Cortical est passé de 63,4 à 76,2 soit une augmentation de 11,8 points. La<br />

différence est significative avec t=2,436 et p=0,018.<br />

* à 10cm en dessous du petit trochanter<br />

- L’épaisseur moyenne de la corticale interne est passée de 5,8mm à 6,2mm. La<br />

différence est non significative avec t=1,213 et p=0,231<br />

29


- L’épaisseur moyenne de la corticale externe est passée de 5,5mm à 6mm. Cette<br />

variation de 0,58 mm est ici juste significative, t=2,007 et p=0,05<br />

- La largeur moyenne du canal médullaire est passée de 14,6mm à 15,6mm. La<br />

différence est statistiquement significative, t=2,379 et p=0,021.<br />

- L’Index Cortical est passé de 83,2 à 87,4 soit un gain de 2,58 points. La différence<br />

est par contre non significative avec t=0,473 et p=0,638.<br />

Il existe donc dans notre série, une augmentation statistiquement significative de<br />

l’épaisseur des corticales interne et externe au niveau du petit trochanter et à 5 cm en<br />

dessous du petit trochanter. Ce résultat est confirmé par l’augmentation significative de<br />

l’index cortical de Hoffman à ces 2 niveaux.<br />

Au niveau 10 cm sous le petit trochanter, les résultats ne sont pas homogènes.<br />

L’augmentation d’épaisseur de la corticale externe est juste significative alors que les<br />

variations d’épaisseur de la corticale interne de d’index cortical ne sont pas<br />

statistiquement significatives.<br />

Il existait une augmentation significative de gain d’épaisseur de la corticale<br />

interne au niveau du petit trochanter entre le groupe ayant un stade « fémur » 1 et le<br />

groupe présentant un stade « fémur » 2 ou 3 de la classification SOFCOT (p=0 ,012).<br />

Ce n’était pas le cas pour les autres mesures d’épaisseur corticale.<br />

Gain d’épaisseur et d’index cortical<br />

Moyenne Ecart-type<br />

Corticale médiale-petit trochanter 1,8 mm 3,38<br />

Corticale latérale-petit trochanter 1,1 mm 3,00<br />

Corticale médiale-5cm 0,54 mm 1,67<br />

Corticale latérale-5cm 0,99 mm 2,7<br />

Corticale médiale-10cm 0,35 mm 2,13<br />

Corticale latérale-10cm 0,58 mm 2,08<br />

Index de Hoffman- petit trochanter 12,7 26,7<br />

Index de Hoffman-5cm 11,79 34,56<br />

Index de Hoffman-10cm 2,58 39,11<br />

30


D/ DISCUSSION<br />

Méthodologie<br />

Il s’agissait ici d’une étude rétrospective sur dossiers, elle est donc soumise à certaines<br />

critiques méthodologiques.<br />

Il existe ainsi un biais de recrutement en raison de la multiplicité des étiologies, de<br />

stades de <strong>desc</strong>ellement variable ou encore du nombre d’interventions antérieures. En effet,<br />

Kavanagh a montré que la qualité du résultat final était dépendante du nombre d’interventions<br />

ayant précédé la reprise chirurgicale étudiée 31 .<br />

Ce travail correspond à une série multi-opérateur mais mono-centrique, ce qui peut<br />

influencer la qualité du résultat. Cela représente un biais de performance.<br />

Le biais de susceptibilité est lui bien contrôlé par la mise en place d’un implant unique<br />

chez tous les patients de la série.<br />

La taille de l’échantillon étudiée est supérieure à 30 permettant l’adoption de<br />

l’hypothèse d’une distribution normale et donc d’utiliser les tests statistiques classiques.<br />

L’examinateur ayant recueilli les données était différent des opérateurs et n’était ni<br />

promoteur ni concepteur de matériel implanté. Ceci doit en principe augmenter l’objectivité<br />

de l’étude.<br />

Nous avons décidé de comparer ce travail à différentes séries récentes de reprises<br />

d’arthroplastie de hanche utilisant des techniques différentes, mais dans lesquelles il existait<br />

une homogénéité des implants :<br />

-Les reprises cimentées (Katz 30 ) utilisant les dernières techniques de cimentage.<br />

-Les reprises cimentées associées à une greffe osseuse impactée (Gie 20 ) selon la<br />

technique d’Exeter.<br />

-Les reprises cimentées avec greffe osseuse selon la technique d’Exeter modifiée<br />

(Migaud 46 ) avec mise en place d’un treillis métallique endofémoral.<br />

-Les reprises non cimentées avec tiges verrouillées comme la tige Ultime® (May 41 )<br />

-Les reprises non cimentées utilisant différents implants<br />

*Wagner® (Boisgard 4 / implant fémoral non scellé à ancrage distal)<br />

*S-Rom® (Chandler 6 , McCarthy 42 / implant modulaire non cimenté)<br />

*PP® (Essig 18 / Tige modulaire à traitement de surface total)<br />

*JRI® (Raman 62 / implant à revêtement d’hydroxyapatite proximal)<br />

*PFMR® (Le Béguec 35 / implant modulaire et concept Press-fit)<br />

31


Age<br />

L’âge moyen lors de la révision était dans notre série de 57 ans. Dans les différentes<br />

séries que nous avons citées, l’age moyen était le plus souvent supérieur ou égal à 60 ans.<br />

Seule la série de Migaud 46 présentait un age moyen au recul de moins de 60 ans (58 ans).<br />

On peut expliquer cet age précoce dans notre série par le fait que dans 55% des cas,<br />

l’étiologie initiale ayant motive la mise en place de la première arthroplastie totale de hanche<br />

était une maladie luxante de la hanche. Il s’agissait donc de jeunes patients.<br />

Année Technique et Implants Effectif Recul Age moyen<br />

Katz 1997 Tige Cimentée 83 11,9 ans 64 ans<br />

Gie 1993 Allogreffe impactée et tige Cimentée 68 2,5 ans 68,8 ans<br />

Migaud 1997<br />

Allogreffe morcelée, impactée et tige<br />

Cimentée avec treillis<br />

19 6,9 ans 58 ans<br />

May 2006 Tige Verrouillée (Ultime®) 101 6 ans 72,3 ans<br />

Boisgard 2001 Tige non Cimentée (Wagner®) 52 3,6 ans 70 ans<br />

Chandler 1995 Non Cimentée, modulaire (S-Rom®) 52 3 ans 60 ans<br />

McCarthy 2007 Non Cimentée, modulaire (S-Rom®) 67 14 ans -<br />

Essig 1993 Non Cimentée, modulaire (PP®) 42 4 ans 65 ans<br />

Le Béguec 2002 Non cimentée, modulaire (PFM-R®) 152 3 ans 75 ans<br />

Raman 2005 Non cimentée (JRI®) 86 8 ans 71 ans<br />

Notre Série 2009 Non Cimentée, modulaire (PP®) 31 13ans 57 ans<br />

Recul<br />

D’un point de vue clinique, un recul moyen de 2 ans est un minimum à la fois nécessaire<br />

et suffisant pour a<strong>pp</strong>récier un résultat dans sa forme définitive. En effet, l’état clinique d’un<br />

patient n’évolue guère après un an (en l’absence de complications) et tout au plus, on peut<br />

noter une légère diminution de la boiterie ou une amélioration de quelques degrés de la<br />

flexion, si le patient n’est pas handicapé par sa hanche controlatérale. En ce qui concerne les<br />

douleurs, celles-ci sont en règle générale absentes après un an d’évolution. Si elles persistent<br />

après ce délai, il faut rechercher un <strong>desc</strong>ellement de la tige ou du cotyle. Si ce n’est pas le cas,<br />

on peut alors évoquer des fémoralgies liées à la mise en place d’un implant sans ciment.<br />

32


Sur le plan radiologique, un recul moyen de 2 ans est nécessaire pour a<strong>pp</strong>récier les<br />

premiers résultats, en sachant que, s’il est possible dans cet intervalle, d’évaluer la<br />

reconstruction du stock osseux et la qualité de l’ostéo-intégration, il faut un recul plus<br />

important pour évaluer le remodelage osseux adaptatif et les autres complications inhérentes à<br />

toute arthroplastie (usure, etc).<br />

Migaud 46 et Boisgard 4 n’ont pas retrouvé de modifications radiologiques au delà de 18<br />

mois après l’intervention. Boisgard 4 a également signalé la stabilité des signes cliniques<br />

comme la boiterie ou la douleur après 12 mois d’évolution.<br />

Le recul moyen dans notre série était de 13 ans et 7 mois avec un recul minimal de 12<br />

ans et un maximum de 19 ans. Ce recul est donc suffisant pour évaluer les résultats à moyen<br />

et surtout à long terme de cette technique chirurgicale tant sur le plan clinique que<br />

radiologique. Dans les séries auxquelles nous avons décidé de comparer notre travail, le recul<br />

varie en moyenne de 2,5 ans à 14 ans pour la série de McCarthy 42 .<br />

Étiologie primitive<br />

Il existait dans notre série un taux important de pathologie dysplasique de hanche<br />

(55%), ce qui n’est pas le cas des autres séries étudiées ou l’étiologie arthrosique prédominait.<br />

La mise en place d’une prothèse totale de hanche sur dysplasie semble techniquement plus<br />

délicate avec des difficultés spécifiques. La reprise de prothèse sur ce terrain paraît<br />

naturellement plus difficile avec un retentissement probable sur le résultat fonctionnel final.<br />

Type de <strong>desc</strong>ellement<br />

L’interprétation des clichés radiographiques pré-opératoires était soumise aux<br />

variabilités inter-individuelles des classifications a<strong>pp</strong>liquées. Dans le symposium de la<br />

SoFCOT 1999, Migaud et al 45 a souligné qu’aucune classification n’était reproductible,<br />

néanmoins, les plus reproductibles étaient celles décrites par Vivès pour le symposium de la<br />

SoFCOT 1988 et la classification AAOS au moins pour les 10 cm au dessous du petit<br />

trochanter.<br />

Nous avons donc utilisé la classifications de Vivès modifiée SoFCOT dans cette étude.<br />

Dans notre série, 29% des défects osseux étaient de stade 1, 48 % étaient cotés stade 2 et<br />

23 % stade 3 selon la classification de la SoFCOT et 60% des patients présentaient une<br />

atteinte trochantérienne.<br />

Ce sont les séries de Katz (80% de stade A de Harris), Essig (52% de stade SOFCOT I<br />

et IIa) et Le Béguec (43% des stade Sofcot I) qui se ra<strong>pp</strong>rochent le plus de notre travail en<br />

33


terme d’évaluation préopératoire des dégâts osseux. Les séries d’Essig 18 et de Le Béguec 35 ont<br />

en plus l’avantage d’utiliser la classification de la SOFCOT.<br />

Dans les autres études, les altérations osseuses sont plus évoluées et la comparaison des<br />

résultats cliniques et radiologiques est donc plus délicate.<br />

Il faut préciser que ces différentes classifications sont des évaluations radiographiques<br />

pré-opératoires. Elles ne tiennent donc pas des dégâts qui peuvent se surajouter lors de<br />

l’extraction de la prothèse et le nettoyage des débris de ciment. Ces classifications devraient<br />

être réévaluée systématiquement en per-opératoire.<br />

Type de classification<br />

Répartition des dégâts osseux<br />

Katz Harris A=80% ; B=18% ; C=2%<br />

Gie EndoKlinik I=5% ; II=71% ; III=23% ; IV=0%<br />

Migaud SOFCOT/Vives I=0% ; II=10% ; III=74% ; IV=16%<br />

May SOFCOT/Vives I=28% ; II=20% ; III=25% ; IV=26%<br />

Boisgard SOFCOT/Vives I=0% ; II=10% ; III=46% ; IV=44%<br />

Chandler<br />

44% de défects osseux importants<br />

McCarthy Paprosky I=0% ; II=46% ; IIIa=25% ; IIIb=13% ; IV=15%<br />

Essig Paprosky I=6% ; IIa=46% ; IIb=19% ; IIc=11% ; III=17%<br />

Le Béguec SOFCOT I=43% ; II=22% ; III=25% ; IV=10%<br />

Raman Paprosky I=33% ; II=50% : IIIa=11% ; IIIb=5% ; IV=0<br />

Notre série<br />

SOFCOT/Vives<br />

I=29% ; II=48% ; III=23%<br />

T (1ou2)=60% ; D=11%<br />

Classifications des dégâts osseux selon les séries.<br />

34


Complications<br />

Fractures per-opératoires<br />

Dans notre série, le nombre de fractures per-opératoires était de 6 cas dont 4 cas<br />

concernaient la diaphyse fémorale (13%). Les 2 autres fractures per-opératoires intéressaient<br />

le petit trochanter (2 cas).<br />

Cette complication peut survenir soit pendant la préparation endo-fémorale (ablation de<br />

l’implant et des débris de ciment), soit lors du passage des râpes ou de la mise en place de<br />

l’implant définitif pour les implants non cimentés. Cela explique la présence de cette<br />

complication dans les séries de reprises cimentées de Gie 20 (3%) et Migaud 46 (15%).<br />

Dans les séries utilisant les techniques de reprise non cimentées, ce taux varie de 3%<br />

pour Le Béguec 35 à 28% pour Chandler 6 . Notre série avec 13% de fractures, se situe ici, de<br />

façon intermédiaire. Nous signalons que dans la série de Le Béguec, qui présente le taux le<br />

plus faible (3%), le taux de volet fémoral pédiculé était lui très important (84%) et selon<br />

l’auteur lui-même excessif.<br />

La survenue d’une complication fracturaire ne modifie pas en principe le résultat final<br />

de l’intervention. C’est le cas dans notre étude ou l’analyse statistique des 2 groupes<br />

« fracture » et « pas de fracture » ne montre pas de différence significative en terme de scores<br />

fonctionnels au recul final.<br />

Fracture de l’implant<br />

Nous avons constaté un cas de fracture de l’implant. La faillite de l’implant s’est<br />

produite au niveau de la jonction tige-collerette à 5 ans de l’intervention initiale. L’union<br />

entre l’embase et la tige, qui était en théorie une zone de faiblesse, n’a pas présenté de<br />

complication importante. Nous avons juste dénombré 1 dévissage de la vis d’union, sans<br />

aucun démontage et totalement asymptomatique.<br />

Fausse route<br />

Nous avons dénombré 1 cas de fausse route dans notre série soit 3% des interventions.<br />

Le taux de notre série est ici dans la moyenne des différentes séries citées. Ce taux, quand il<br />

est noté, varie de 1,5% à 25% (5 cas dans la série de reprises cimentées de Migaud 46 ).<br />

Complications vasculo-nerveuses<br />

Nous n’avons pas noté de lésion de structure vasculo-nerveuse dans notre travail.<br />

Raman 62 a signalé une lésion du nerf sciatique, la série de Le Béguec en comptait deux et<br />

35


Essig dans sa série de reprises par le système PP avait retrouvé une lésion sciatique et une<br />

lésion vasculaire (paquet obturateur) 18 .<br />

Luxation<br />

L’augmentation du taux de luxation dans les reprises est évoquée par de nombreux<br />

auteurs. Les facteurs de ces luxations sont multiples (Huten 29 ) : outre les défauts liés au<br />

positionnement des implants, les paramètres de la population étudiée comme l’âge élevé ou la<br />

chirurgie itérative sont des facteurs péjoratifs. Les taux retrouvés dans les différentes séries<br />

que nous avons retenues allaient de 4,4% à 26%. Dans notre série, ce taux est de 6% pour les<br />

luxations précoces et 9% en y ajoutant les luxations tardives à l’origine d’une reprise<br />

chirurgicale. Nous avions trouvé une relation significative entre épisodes de luxation et<br />

nombre d’intervention précédant la reprise.<br />

Sepsis<br />

Nous avons dénombré dans notre série 2 cas d’infection tardive (6%) ayant motivé dans<br />

1 cas une reprise chirurgicale et un changement de prothèse en 2 temps. Ce taux d’infection<br />

profonde était indépendant, dans notre travail, des caractéristiques de la population étudiée.<br />

Ce taux est comparable à celui retrouvé dans la série à long terme de McCarthy, mais il<br />

est plus élevé que ceux retrouvés dans les autres séries de la littérature.<br />

Fracture per-opératoire Luxation Sepsis<br />

Katz 26% 2,4%<br />

Gie 3% 4,4% 0%<br />

Migaud 15% 5%<br />

May 17,2% 9% 1,3%<br />

Boisgard 4% 8% 0%<br />

Chandler 28% 23% 6%<br />

McCarthy - - 10%<br />

Le Béguec 3% 5% 2,6%<br />

Essig 12% 10% 4%<br />

Raman 6% 5% 2%<br />

SOFCOT 1999 4,7% 1%<br />

Notre série 13% 6% 6%<br />

36


Taux de complications dans les différentes séries<br />

Résultats fonctionnels<br />

Nous avons utilisé dans ce travail les scores fonctionnels de Harris 25 et de Postel et<br />

Merle d’Aubigné 44 . Bien que le score PMA ne prenne que peu en compte l’activité globale du<br />

patient, cette cotation reste néanmoins simple et reproductible. Nous l’avons donc associé à la<br />

cotation de Harris (Harris Hip Score) afin d’optimiser l’évaluation fonctionnelle. Ces<br />

cotations ont enfin l’avantage d’être largement utilisées dans la littérature. Ces deux cotations<br />

ont été complétées par un indice subjectif de satisfaction divisé en 5 stades.<br />

Les résultats fonctionnels de notre série semblent légèrement inférieurs à ceux retrouvés<br />

dans les différentes études que nous avons citées en ce qui concerne les cotations de Harris et<br />

Postel et Merle d’Aubigné. En ce qui concerne l’indice de satisfaction, 80% des patients<br />

considéraient le résultat satisfaisant ou très satisfaisant ce qui est comparable au chiffre<br />

retrouvé dans la série de May. On peut expliquer ces résultats par le taux élevé de boiterie de<br />

Trendelenburg (55%). On peut su<strong>pp</strong>oser que la médialisation induite par l’implant « PP »<br />

entraînant une diminution du bras de levier des muscles stabilisateurs de la hanche, de même<br />

que le taux non négligeable de pseudarthrose du grand trochanter peut être à l’origine de ces<br />

boiteries. La comparaison avec les autres séries reste délicate dans la mesure où les<br />

caractéristiques de chaque étude sont différentes en terme d’age, de stade Charnley, de dégâts<br />

osseux et aussi de recul.<br />

Le taux important de patients présentant une pathologie dysplasique dans notre série,<br />

avec une arthroplastie initiale difficile et une reprise également plus délicate, peut influer sur<br />

le résultat fonctionnel final. Cela peut également expliquer les résultats fonctionnels<br />

légèrement inférieurs de notre série.<br />

37


Série Implant Recul HHS PMA Satisfaction<br />

Katz Tige Cimentée 11,9 ans 49% de satisfaction<br />

Gie<br />

Allogreffe impactée et tige<br />

Cimentée<br />

2,5 ans 15,84<br />

Migaud<br />

Allogreffe morcelée,<br />

impactée et tige Cimentée 6,9 ans 16,3<br />

avec treillis<br />

May Tige Verrouillée (Ultime) 6 ans 13,4 (0-18)<br />

Satisfait/très satisfait=67,8%<br />

Insatisfait=11,1%<br />

Boisgard<br />

Tige non Cimentée<br />

(Wagner)<br />

3,6 ans 14,6<br />

Chandler<br />

Non Cimentée, modulaire<br />

(S-Rom)<br />

3 ans 82 (36-100) 84% de satisfaction<br />

Essig<br />

Non Cimentée, modulaire<br />

(PP)<br />

4 ans 14,3<br />

Lebeguec<br />

Non cimentée, modulaire<br />

(PFM-R)<br />

3 ans 81,4 14,70<br />

Raman Non cimentée (JRI) 8 ans 82 (59-96) 14,5<br />

Notre Non Cimentée, modulaire<br />

Satisfait/très satisfait=80%<br />

13 ans 72 13<br />

Série<br />

(PP)<br />

Insatisfait=3%<br />

Résultats fonctionnels (HHS, PMA et satisfaction).<br />

Survie de l’implant et reprise chirurgicale<br />

Notre taux de reprise chirurgicale de l’implant fémoral pour <strong>desc</strong>ellement aseptique était<br />

de 9% (3 cas). Il est sensiblement identique au taux retrouvé dans l’étude d’Essig 18 (10%). Il<br />

est plus élevé que dans les séries de Boisgard 4 (4%), Chandler 6 (4%), le Béguec 35 (3%),<br />

Migaud 46 (0%), Raman 62 (0%), Gie 20 (0%). On peut remarquer que, mis à part la série de<br />

Raman et de Migaud, ces études possèdent un recul limité allant de 2,5 à 3,6 ans. Cela peut<br />

expliquer l’absence ou le faible taux de reprise chirurgicale dans ces séries. Katz, dans sa série<br />

de reprise à un recul moyen de 11,9 ans, signale un taux de re-révision de l’implant fémoral<br />

aseptique de 16%. Il semble logique que plus on s’avance dans le long terme, plus le nombre<br />

de reprise des implants augmente.<br />

38


Reconstruction osseuse<br />

La restauration du stock osseux est un élément fondamental de la survie des<br />

rescellements des prothèses totales de hanche comme le montre Dujardin 13 dans le<br />

symposium de la SOFCOT 1999. Dans cette optique, deux techniques semblent se<br />

démarquer : les tiges à ancrage distal et les greffes morcelées impactées. Dans le premier cas,<br />

la régénération osseuse sera jugée sur le gain d’épaisseur corticale et dans le deuxième cas,<br />

sur l’intégration des greffons selon la classification de Pierchon 57 par exemple.<br />

L’indice de Hoffman 28 semble être également un bon indice de reconstruction osseuse<br />

global puisqu’il prend en compte les trois variables susceptibles d’évoluer à savoir la largeur<br />

du canal et les deux épaisseurs corticales.<br />

La tige PP non cimentée fait partie de ces tiges à ancrage distal. La régénération<br />

osseuse corticale diaphysaire autour de cet implant en Titane, même en l’absence de surface<br />

ostéo-inductrice, a été démontrée par Essig 18 et Nehme 52 sur des travaux portant sur des<br />

reprises par le système « PP ». Ils ont noté, au recul, de façon significative une augmentation<br />

des épaisseurs corticales à différents niveaux. L’analyse de la série de la SOFCOT 1999 a<br />

même montré que la régénération osseuse diaphysaire avec le système PP était l’une des<br />

meilleures.<br />

Ces résultats sont confirmés à long terme dans notre série de 31 reprises utilisant<br />

l’implant PP. Nous avons effectivement retrouvé cette qualité de régénération osseuse avec<br />

des augmentations significatives des épaisseurs de corticales médiales et latérales au niveau<br />

du petit trochanter et 5 cm en dessous de celui-ci. Au niveau 10 cm en dessous du petit<br />

trochanter, l’augmentation n’était significative qu’au niveau de la corticale médiale.<br />

Certains auteurs ont retrouvé une relation entre la régénération osseuse et le stade<br />

d’altérations osseuses pré-opératoire. C’était également le cas ici, mais nous n’avons retrouvé<br />

de relation statistique qu’entre gain d’épaisseur corticale médiale au petit trochanter et stade<br />

SOFCOT.<br />

Cette régénération osseuse est conditionnée par l’a<strong>pp</strong>lication d’une technique<br />

chirurgicale rigoureuse d’extraction et de réimplantation épargnant le manchon<br />

musculopériosté diaphysaire associée à un abord limité par des ostéotomies pédiculées<br />

(trochantérotomie en digastrique par exemple) conservant la vascularisation régionale.<br />

La reconstruction osseuse semble être dans notre travail, maximale dans la région du<br />

petit trochanter avec une baisse progressive quand on se dirige vers la partie distale de la<br />

prothèse. Ceci a été noté par Nehme 52 et peut être expliqué par le dessin spécifique de<br />

l’implant. L’a<strong>pp</strong>ui diaphysaire cortical exercé par la collerette induit probablement une mise<br />

39


en contrainte à ce niveau avec un gradient de force qui diminue en s’éloignant de cette<br />

collerette.<br />

Dans les séries que nous avions retenues à titre comparatif, plusieurs auteurs n’ont pas<br />

précisé leur protocole d’évaluation de la reconstruction osseuse (Katz, Gie, Chandler,<br />

Raman). Boisgard utilise une classification en 3 stades fondée sur la présence d’une<br />

reconstruction avec ou sans trabéculation. Le Béguec utilise lui sur une cotation en 4 stades<br />

basée sur le caractère complet ou incomplet de la régénération osseuse et sur la présence ou<br />

non de stress-schielding.<br />

Essig et May ont utilisé la mesure des épaisseurs corticales .May avait retrouvé une<br />

augmentation significative des épaisseurs corticales dans sa série de tiges verrouillées avec<br />

un gain maximal à 10 cm du petit trochanter. Il avait attribué ce résultat au processus de<br />

consolidation des volets fémoraux réalisés dans sa série. Nous n’avons pas retrouvé ce<br />

phénomène dans notre série.<br />

Gain Index Hoffman petit<br />

trochanter<br />

Gain index Hoffman<br />

5cm<br />

Gain Index Hoffman<br />

10cm<br />

May +9 +15 +25<br />

Notre série +12,7 +11,7 +2,6<br />

Variation de l’Index de Hoffman à différents niveaux<br />

40


IV CONCLUSION<br />

Ce travail réalisé sur 31 reprises, à long terme, de prothèses totales de hanche par le<br />

système « PP » confirme les bons résultats déjà observés avec cette technique de reprise.<br />

Cette technique est fondée sur l’utilisation d’un implant modulaire, en titane, non cimenté, à<br />

traitement de surface total sans revêtement d’hydroxy-apatite recherchant un blocage<br />

diaphysaire, associée à un abord chirurgical permettant de préserver la vascularisation<br />

régionale. Elle permet de traiter les pertes osseuses modérées mais également sévères (Stade<br />

III), en induisant une régénération osseuse métaphysaire et diaphysaire traduisant la qualité<br />

de la reconstruction osseuse péri-prothétique..<br />

avec un taux de complications sensiblement identique aux autres séries. Ce travail avait<br />

l’avantage d’évaluer cette technique avec un recul moyen de 13 ans, ce que l’on peut<br />

considérer comme du long terme en matière de reprise d’arthroplastie de hanche. Ceci<br />

Le système « PP » reste donc une réponse toujours adaptée pour le traitement des<br />

<strong>desc</strong>ellements aseptiques d’arthroplastie totale de hanche asssociés à une perte osseuse périprothétique.<br />

41


BIBLIOGRAPHIE<br />

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45


Mme D. 72 ans<br />

Descellement Bipolaire d’une PTH cimentée<br />

datant de 1983<br />

(Stade Sofcot 3 avec atteinte du grand<br />

trochanter)<br />

1993 : Reprise par tige PP,<br />

trochantérotomie et Anneau de<br />

soutient<br />

Résultats à 17 ans de Recul<br />

46

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