Réduire le Besoin Non Satisfait de Planification Familiale ... - Path

Volume 25
Numéro 1
Décembre 2008
Outlook
Anniversaire
Dans ce numéro :
•
Planification familiale,
santé maternelle et OMD
Comprendre le besoin
non satisfait
Le contexte changeant
de la planification
familiale
La voie à suivre
Clés du succès
•
•
•
•
Numéro spécial
25 e A
Réduire le besoin non
satisfait de planification
familiale : stratégies et
approches factuelles
Aujourd’hui, 63 % des femmes du monde
en développement pratiquent une méthode
de planification familiale. 1 En 1960, ce
taux atteignait à peine 10 %. 2 Malgré cette
remarquable hausse, environ une femme
mariée sur six présente toujours un besoin
non satisfait de planification familiale : bien
que désirant différer sa prochaine grossesse
ou ne plus avoir d’enfants, pour une
raison ou une autre, elle ne pratique par
la contraception. 3 Par conséquent, chaque
année, dans le monde en développement, la
grossesse non planifiée affecte toujours 76
millions de femmes 4 ; 19 millions recourent à
l’avortement non médicalisé. 5
Planification familiale, santé
maternelle et OMD
Les circonstances actuelles présentent une
occasion clé de reconsidérer l’importance de
la planification familiale et de réexaminer
et actualiser les stratégies des programmes
existants. Ces dernières années, de nouveaux
défis politiques, financiers et sanitaires sont
venus compliquer la résolution du problème
du besoin non satisfait des femmes.
Dans le même temps, en 2006, le besoin
de planification familiale non satisfait était
ajouté au cinquième Objectif du Millénaire
pour le développement (OMD), au titre
d’indicateur de suivi des progrès réalisés
vers l’amélioration de la santé maternelle 6
(voir l’encadré « Objectif du Millénaire
pour le développement (OMD) 5 », page 2).
Selon les résultats d’une analyse récente, la
planification familiale est l’une des quelques
interventions réalistes et rentables susceptibles
de produire un impact immédiat sur
la mortalité maternelle dans les contextes à
faibles ressources. 7
La planification familiale peut réduire
la mortalité maternelle en faisant baisser
le nombre de grossesses et d’avortements,
ainsi que la proportion de naissances à
risque élevé. 3,8 Quand la pratique contraceptive
augmente au sein d’une population, la
mortalité maternelle baisse (Figure 1, page
2). On estime que la satisfaction du besoin
de contraceptifs modernes des femmes
permettrait d’éviter entre un quart et un tiers
de la totalité des décès maternels et de sauver
ainsi quelque 140 à 150 000 vies par an. 4,9
Elle permettrait aussi d’éviter en proportions
similaires les lésions, infections et invalidités
prolongées qui résultent de la grossesse, de
l’accouchement et de l’avortement et qui
affectent un nombre estimé à 15 millions de
femmes par an. 10
La planification familiale offre une foule
d’autres avantages socioéconomiques et de
santé : elle peut contribuer à la baisse de la
mortalité infantile, au ralentissement de la
propagation du VIH/sida, à la promotion de
l’égalité entre les sexes, à l’endiguement de
la pauvreté, à l’accélération du développement
socioéconomique et à la protection de
l’environnement (voir l’encadré « Arguments
en faveur de la planification familiale », page
5). Ainsi, d’après les résultats d’une analyse
effectuée récemment en Afrique subsaharienne,
l’investissement dans les services de
planification familiale éviterait 29 % de plus
de naissances d’enfants séropositifs à VIH
que l’allocation de ressources égales aux
programmes de prévention de la transmission
mère-enfant (PTME) qui apportent
des antirétroviraux aux femmes enceintes
séropositives. 11
L’investissement dans la planification
familiale est d’autant plus pressant qu’il peut
aider aussi à réduire les inégalités mondiales
de santé – élément fondamental à l’ordre du
jour des OMD. Certaines personnes sont

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2
Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) 5 :
Améliorer la santé maternelle
Cible 5a : Réduire de trois quarts le taux de mortalité maternelle
Indicateurs : 5.1 Taux de mortalité maternelle
5.2 Proportion d’accouchements assistés par un personnel de
santé qualifié
Cible 5b : Rendre l’accès à la médecine procréative universel
Indicateurs : 5.3 Taux de prévalence de la contraception
5.4 Taux de natalité parmi les adolescentes
5.5 Accès aux soins prénatals
5.6 Besoin de planification familiale non couvert
beaucoup plus susceptibles que d’autres
de souffrir de grossesses non désirées
et de leurs conséquences, qu’il s’agisse
d’un risque de décès ou d’invalidité
ou du fardeau personnel et financier
représenté par l’obligation d’élever plus
d’enfants qu’une famille ne désire ou ne
peut assumer. 12 Le besoin non satisfait de
planification familiale est deux fois plus
courant en Afrique subsaharienne qu’il ne
l’est en Amérique latine. 13 En Amérique
latine, il est deux fois plus grand dans le
cinquième le plus pauvre de la population
que dans le cinquième le plus riche. 2
Les divergences du besoin non satisfait
contribuent à des écarts plus grands
encore au niveau des taux de mortalité
maternelle. 12,14 Elles s’inscrivent aussi
en violation du droit fondamental des
femmes et des hommes de contrôler leur
propre fécondité et de choisir le nombre
d’enfants et l’espacement qu’ils désirent
entre leurs naissances, comme reconnu
par 179 pays à l’occasion de la Conférence
internationale sur la population et le
développement (CIPD) en 1994. 15 La
réduction de ces inégalités représente un
objectif aussi important pour les systèmes
de santé que l’efficacité, la rentabilité ou la
qualité des soins.
La première moitié de ce rapport est
consacrée au concept du besoin non
satisfait et aux difficultés majeures qu’il
représente dans les pays en développement
où il s’étend ou demeure élevé.
La seconde partie présente une série
de suggestions sur la manière dont les
gestionnaires des programmes du secteur
public peuvent agir – par des mesures
prises de manière indépendante et en
collaboration avec le secteur privé – pour
résoudre le problème du besoin non satisfait
dans le contexte actuel.
Comprendre le besoin
non satisfait
Le besoin non satisfait de planification
familiale est une mesure statistique qui
calcule le nombre de femmes sexuellement
actives désireuses de ne plus avoir
d’enfants ou de différer la naissance de
leur prochain enfant d’au moins deux ans
mais qui ne pratiquent aucune méthode,
moderne ou traditionnelle, de contraception.
Pour répondre à cette définition du
besoin non satisfait, une femme doit être
sexuellement active et apte à concevoir
(elle ne doit être ni enceinte, ni aménorrhéique,
ni stérile). Les femmes enceintes
ou aménorrhéiques sont également
reprises dans la catégorie du besoin non
satisfait si leur grossesse en cours ou la
plus récente était non désirée ou inopportune
et qu’elles ne pratiquaient aucune
méthode de planification familiale. 16,17
Le besoin non satisfait est un indicateur
précieux pour les programmes nationaux
de planification familiale car il révèle le
degré d’accomplissement d’une mission
essentielle : répondre au besoin de planification
ressenti par la population. 2 Les
données relatives au besoin non satisfait
peuvent aussi aider ces programmes
à cibler leurs activités, à travers
l’identification des femmes qui courent le
plus grand risque de grossesse non planifiée
et qui sont plus susceptibles d’adopter
une méthode que les autres non-utilisatrices.
Mieux encore, le concept du besoin
non satisfait place les préférences procréatives
personnelles des femmes, plutôt que
des cibles numériques de fécondité et de
croissance démographique, au cœur des
services de planification familiale. 18
Les niveaux de besoin non satisfait
montent et descendent en fonction de
deux facteurs : la demande de planification
familiale et la pratique contraceptive.
Il ne faut pas oublier que de faibles
niveaux de besoin non satisfait peuvent
refléter un désir, chez les femmes, de
familles nombreuses, et pas nécessairement
une disponibilité ou une pratique
généralisée de la contraception. Les
gestionnaires des programmes doivent
aussi considérer le nombre d’enfants
généralement désiré et la prévalence
contraceptive afin de déterminer la nécessité
éventuelle de sensibiliser l’opinion aux
avantages de familles peu nombreuses,
aux naissances bien espacées. L’OMD 5 se
réfère au besoin non satisfait et à la prévalence
contraceptive comme indicateurs de
progrès (voir l’encadré).
Les statistiques relatives au besoin
non satisfait sous-estiment parfois aussi
la véritable demande de planification
familiale. Elles excluent en effet souvent
Figure 1. Rapport entre la pratique contraceptive et la
mortalité maternelle
Pourcentage de femmes
pratiquant la contraception
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes
Données de pays soumis à une Enquête démographique et de santé
au cours des cinq dernières années.
Source : Prata N, Sreenivas A, Vahidnia F, Potts M. 7

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les femmes célibataires car il est difficile
de recueillir de données fiables à leur
égard. 18,19 Les jeunes femmes célibataires
se trouvent pourtant confrontées à de
sérieuses difficultés d’accès aux services
et présentent peut-être des niveaux de
besoin non satisfait supérieurs à ceux des
femmes mariées. 6 La définition standard
du besoin non satisfait omet par ailleurs
les femmes qui pratiquent la contraception
mais qui bénéficieraient de méthodes
plus efficaces, plus sûres ou mieux adaptées
à leurs circonstances personnelles. 20
Même quand les femmes désirent éviter
une grossesse, différentes raisons de ne
pas pratiquer la contraception peuvent
expliquer leur besoin non satisfait :
peur d’effets secondaires, restrictions
religieuses contraires à la planification
familiale, perception de risque de
grossesse faible ou questions de coût ou
d’accès. 13 Dans les contextes où le besoin
non satisfait demeure élevé, il importe
de bien cerner les décisions personnelles
des femmes et des hommes à l’égard de la
planification familiale.
Tendances du besoin non
satisfait
Le besoin non satisfait de planification
familiale demeure faible dans certains
pays, notamment en Afrique subsaharienne,
car beaucoup de couples désirent
toujours une famille relativement
nombreuse et ne pratiquent donc pas la
contraception. Ces couples sont classifiés
comme ne présentant aucun besoin de
planification familiale. À l’autre extrême,
le besoin non satisfait est le plus grand
– il concerne plus de 20 % des femmes
mariées – dans 24 pays d’Afrique subsaharienne
et en Bolivie, au Cambodge,
au Guatemala, à Haïti, au Népal et au
Yémen. 21 Dans ces pays, l’évolution
des préférences de fécondité a devancé
l’expansion des services de planification
familiale, surtout parmi les femmes
pauvres, moins instruites et résidentes
des milieux ruraux. 13,22 Dans d’autres pays
en développement encore, la pratique
contraceptive s’est généralisée et le niveau
de besoin non satisfait a baissé. Le besoin
non satisfait est actuellement de 10 à 12
%, en moyenne, dans les régions en développement
extérieures à l’Afrique subsaharienne.
À mesure du déclin du besoin non
satisfait, les écarts de pratique de la planification
familiale entre milieux ruraux
et urbains, femmes moins ou davantage
instruites et populations pauvres et moins
pauvres tendent à se combler. 19 Cela dit, il
reste vraisemblablement quelques poches
de besoin non satisfait parmi les groupes
marginalisés dont l’accès aux services est
limité : les adolescents, les populations
indigènes et les personnes vivant avec le
VIH.
Comprendre l’évolution dans le temps
du nombre d’enfants désiré, de la pratique
contraceptive et des niveaux de besoin
non satisfait peut aider les pays à définir
les priorités de leurs prestations. Ainsi,
durant la première phase des programmes
de planification familiale, il est crucial de
communiquer les avantages de familles
moins nombreuses, aux naissances bien
espacées, et d’en établir la légitimité.
Cela fait, la dissémination des services
et approvisionnements dans toute la
population et l’amélioration de la qualité
des prestations deviennent prioritaires, de
même que les efforts d’accès aux groupes
défavorisés. 2,22
Le contexte changeant de
la planification familiale
Les variations du contexte politique,
des mécanismes de financement et de
l’organisation des systèmes de santé
ont opposé de nouveaux obstacles à la
satisfaction du besoin de planification
familiale. Celle-ci a, en partie, été victime
de son propre succès. Unis à de profondes
réformes socioéconomiques, de très
efficaces programmes de planification
familiale ont produit une hausse spectaculaire
de la pratique contraceptive dans
les pays en développement, réduisant la
fécondité de moitié depuis 1960. 2 On en
a cru, à tort, que l’investissement public
dans la planification familiale n’était plus
nécessaire. 23
L’attention nationale et mondiale s’est
ensuite portée sur d’autres problématiques
pressantes, telles que le soulagement de
la pauvreté et la pandémie du sida. 2 En
Zambie, par exemple, le ministère de la
Santé, les organisations non gouvernementales
(ONG) et les donateurs ont
réaffecté leurs ressources en temps, argent
et personnel à la lutte contre le VIH/sida.
Même les anciens champions de la planification
familiale ont revu leurs priorités.
La reléguant aux problèmes du passé,
ils ont omis d’y voir un moyen essentiel
de combattre l’épidémie, 24 tandis que les
tendances mondiales reflétaient aussi la
redirection croissante des fonds vers les
initiatives VIH/sida (Figure 2). 25
Autre gageure financière, l’ambitieux et
bien plus large programme de santé génésique,
planification familiale comprise,
établi en 1994 à la CIPD 2,23 : les femmes
ont, certes, bénéficié de l’élargissement
des services, mais les ressources ont
été mises à rude épreuve alors que les
gouvernements manquaient, et de loin, à
leurs engagements pris à la conférence. La
pression ne fera du reste que s’intensifier
à l’heure où la plus vaste cohorte
d’adolescents de l’histoire accède, assoiffée
Figure 2. Évolution dans le temps de l’assistance des
donateurs à la planification familiale par rapport
au VIH/sida
Pourcentage*
Services de planification familiale
Services généraux de santé génésique
Initiatives contre les maladies sexuellement transmissibles et le VIH/sida
*Dépenses annuelles sous forme de pourcentage de l’assistance totale à la population
Source : Adaptation UNFPA. 26
3

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4
de services, à ses années de fécondité. 27
D’importants changements ont en outre
affecté le financement et l’organisation
des systèmes de santé publique, de même
que la hiérarchie décisionnelle en matière
d’allocation des ressources et de prestations.
Les approches sectorielles (SWAps),
notamment, rassemblent les fonds des
donateurs, de sorte que les gouvernements
puissent coordonner leur planification
et leurs dépenses sur tout le secteur
de la santé. Les gouvernements nationaux
y gagnent une meilleure maîtrise de leurs
priorités sanitaires, mais le concept rend
certaines activités, comme la planification
familiale, plus vulnérables aux priorités
concurrentes, au conservatisme politique
ou aux changements de leadership.
Entre-temps, les réformes du secteur
sanitaire cherchent à améliorer l’efficacité,
la qualité et la durabilité des systèmes
de santé, y compris à travers la décentralisation
de la décision et de l’apport de
services. Les prestations de planification
familiale risquent d’en être perturbées. 25,28
En Tanzanie, par exemple, la pénurie
endémique de personnel au niveau du
district a affaibli l’apport de services après
la décentralisation de la responsabilité des
services de santé. Cela sans compter que
les équipes de gestion sanitaire au niveau
du district ne voyaient pas dans la planification
familiale une priorité absolue et
qu’elles ont donc alloué leurs budgets en
conséquence. 29
Certains programmes sont appelés
à surmonter d’autres problèmes locaux
persistants, qui font baisser la demande
de planification familiale ou qui en
compliquent les prestations. Le besoin
non satisfait de planification familiale
est étroitement lié à la problématique de
l’égalité entre les sexes et du développement
socioéconomique. Dans les milieux
pauvres, le rang de la femme est faible, les
filles ne sont guère instruites, l’évolution
des normes sociales est lente et les
femmes peuvent difficilement assumer le
contrôle de leur fécondité. 30,31
L’accès aux services est aussi plus difficile
à assurer quand l’infrastructure fait
défaut. Quand bien même le nombre de
dispensaires serait-il suffisant pour servir
toute une population, encore faudrait-il
disposer d’un système logistique fonctionnel
de gestion des stocks de contraceptifs.
Le manque de prestataires, cadres
et gestionnaires qualifiés est endémique
dans les pays en développement. 28,29,32,33
En certains endroits, les catastrophes
naturelles et les conflits armés ont bouleversé
les systèmes de prestation. 25
La voie à suivre
Quel que soit le contexte, il est possible de
réduire le besoin non satisfait de planification
familiale par le choix d’interventions
soigneusement élues et mises en œuvre.
De rigoureuses expériences menées
à Matlab (Bangladesh) et à Navrongo
(Ghana) ont démontré combien la
redéfinition des systèmes de prestation
peut accroître la pratique contraceptive et
réduire le besoin non satisfait, même dans
les populations généralement pauvres,
faiblement instruites et largement
rurales. 34,35
Parallèlement aux interventions éprouvées,
les planificateurs doivent envisager
de nouvelles stratégies originales,
mieux adaptées aux priorités politiques
et aux réalités financières de l’heure. Les
programmes florissants reposent sur une
combinaison d’interventions couvrant
à la fois la demande et l’offre de services
de planification familiale. 36,37 Dans le
contexte actuel, la voie à suivre pourrait
bien mettre en jeu une formule combinée
des approches décrites ci-dessous.
Créer une vaste base de soutien
Historiquement, les programmes de
planification familiale ont remporté le
plus de succès dans les pays qui avaient
établi une vaste base de soutien dans de
nombreux secteurs de la société : parmi
les politiciens, les bureaucrates d’état,
les universitaires, les professionnels de
la santé et le grand public. 38 L’assurance
d’un consensus national au soutien de la
planification familiale est plus importante
encore à l’heure où la visibilité et l’apport
de fonds ne sont plus ce qu’ils étaient. Les
défenseurs de la cause doivent convaincre
leurs dirigeants d’adopter des politiques
favorables et d’allouer des fonds à la
planification familiale moyennant la mise
en valeur des priorités de développement
actuelles 25 (voir l’encadré, page 5).
Ainsi, au Kenya, le programme national
de planification familiale avait accédé au
rang de priorité absolue du gouvernement
durant les années 1980. Une rapide
expansion des prestations, associée à
de vastes campagnes de sensibilisation,
s’est traduite par un bond remarquable
de la pratique contraceptive moderne,
passant de 6 % des femmes mariées en
1977-1978 à 32 % en 1998. Le progrès s’est
ensuite arrêté, en raison, notamment, du
glissement de l’attention et des ressources
vers le VIH/sida. L’approvisionnement
en contraceptifs a cessé, le nombre de
cliniques offrant des services de planification
familiale s’est réduit et le besoin non
satisfait s’est accru. 39,40
Les données de l’Enquête
démographique et de santé kényane
de 2003 documentent la détérioration
de la situation et donnent aux grands
défenseurs de la planification familiale la
preuve dont ils ont besoin pour relancer
l’engagement à l’égard des services de
contraception. Ils en ont recentré la
planification familiale parmi les facteurs
de croissance économique et de développement
social du pays, sous le slogan
« Planifier nos familles, c’est planifier le
développement de notre nation ». Et de
lier la planification familiale aux OMD,
tout en promouvant l’intégration avec
la lutte contre le VIH/sida et d’autres
questions de santé génésique. Enfin, ils
ont démontré que la planification familiale
n’est pas seulement un « problème
féminin », mais qu’elle bénéficie aussi aux
hommes, aux enfants et à l’ensemble de la
nation. 40 Grande première au Kenya, leurs
efforts ont fini par aboutir à l’allocation de
fonds à un poste consacré à la contraception
dans le budget national de l’année
2005. L’accomplissement est notable,
quand on sait que les succès antérieurs
du Kenya reposaient largement sur un
financement d’origine extérieure.
Si le militantisme à l’échelle nationale
demeure important, dans de
nombreux pays, le processus décisionnel
et l’allocation de ressources font
aujourd’hui l’objet d’une décentralisation
vers le district et même les niveaux
locaux. L’effort doit être redirigé en
conséquence. En Éthiopie, au Ghana et
en Inde, une série de projets du secteur
public comme privé ont démontré à quel
point l’action au niveau de la communauté
peut renforcer la portée et l’impact
des efforts de prestation. Le personnel de
chaque projet a commencé par identifier
les membres de la communauté susceptibles
de contribuer au succès des services

de planification familiale, compte tenu
du contexte local. Il en a expliqué les
avantages à ces personnes influentes et
les a recrutées dans le cadre de comités
de soutien des prestations au sein de
leur communauté. Les comités et leurs
membres ont contribué à la réussite des
projets par la promotion de la planification
familiale, le recrutement et le soutien
des prestataires de première ligne et la
récolte de fonds et d’autres ressources
essentielles. 35,41,42
Surmonter les obstacles à
l’adoption de la planification
familiale
Les programmes de planification familiale
de nombreux pays ont recouru avec
succès aux campagnes médiatiques pour
sensibiliser l’opinion à ses avantages,
légitimer les familles peu nombreuses et
changer les préférences génésiques. 43 Ils
peuvent faire appel aux mêmes canaux de
communication pour aborder beaucoup
des raisons pour lesquelles les femmes
dont le besoin n’est pas satisfait ne
pratiquent pas de méthode et les encourager
à changer leur comportement. Bien
élaborés, les messages factuels peuvent
expliquer le vrai risque de grossesse aux
femmes qui allaitent ou dont les rapports
sexuels sont peu fréquents, apaiser les
inquiétudes concernant les effets secondaires
et les risques de la contraception,
publier les sources d’approvisionnement
et répondre à l’opposition religieuse ou
autre à la contraception moderne.
Outlook
Volume 25 Numéro 1
La coordination ou l’intégration des
services dans le cadre de la réforme du
secteur de la santé offre un autre moyen,
complémentaire, d’atteindre les femmes
et de réduire les occasions manquées
de services de planification familiale.
Chaque contact avec un prestataire de
santé représente une occasion d’identifier
un besoin non satisfait. Lors d’une étude
menée en Turquie, par exemple, les
prestataires ont invité leurs clientes à
leur parler de leur besoin de planification
familiale après l’apport de services
de routine telles que la vaccination ou
une visite médicale des enfants. Ils ont
ainsi découvert que 43 % présentaient
un besoin non satisfait de contraception
moderne. L’orientation vers le service de
planification familiale s’est traduite par
Arguments en faveur de la planification familiale
La promotion de la planification familiale doit aujourd’hui déployer un éventail d’arguments qui mettent en valeur les priorités
actuelles de la santé et du développement, OMD compris. Les messages clés doivent être les suivants :
• OMD 1 : La planification familiale allège le fardeau de la pauvreté et accélère le développement socioéconomique. Avec
moins d’enfants, en meilleure santé, à élever, les familles courent un moindre risque de verser dans la pauvreté. Elles sont
plus à même de nourrir leurs enfants et de leur assurer les soins de santé dont ils ont besoin, produisant dès lors une main
d’œuvre en meilleure santé et plus productive, apte à contribuer à la croissance économique de la nation dans son ensemble. 4
À l’échelle nationale, la rapide croissance démographique imputable à de hauts taux de besoin non satisfait devance souvent
la croissance économique et sape la capacité du pays d’assurer des services d’éducation, de santé et autres avantages sociaux à
sa population. 44,45
• OMD 2 : La planification familiale peut contribuer à l’assurance de l’éducation de tous les enfants. Les familles moins
nombreuses sont généralement plus aptes à assurer l’éducation de leurs enfants. 4 Dans la situation actuelle, les filles sont par
exemple parfois obligées d’abandonner l’école pour s’occuper de leurs jeunes frères et sœurs. Les filles et les jeunes femmes
peuvent aussi l’être si elles se retrouvent enceintes.
• OMD 3 : La planification familiale favorise l’égalité des sexes. Les femmes bénéficient de meilleures chances d’éducation, de
formation et d’emploi lorsqu’elles peuvent contrôler leur fécondité. Leur sécurité financière, leur pouvoir de décision au sein
du ménage et leur rang dans la société peuvent s’en trouver améliorés. 4 Étant donné que le travail de beaucoup de femmes
est un travail de ménage non rémunéré ou qu’il l’est faiblement sur le marché des économies marginales, leur productivité
accrue risque de passer inaperçue et d’échapper à toutes mesures. Elle n’en représente pas moins un facteur d’importance
capitale quand il s’agit de sortir les familles de la pauvreté. 46
• OMD 4 : La planification familiale peut réduire la mortalité infantile d’un cinquième à un tiers ou même davantage dans
certains contextes. 3 L’espacement des naissances de 36 à 60 mois réduit la malnutrition ainsi que la mortalité néonatale et
infantile. 47
• OMD 5 : La planification familiale réduit la mortalité maternelle à trois égards. Elle fait baisser le nombre total de grossesses,
dont chacune fait courir un risque à une femme. 3 Elle prévient les grossesses non désirées, plus susceptibles d’aboutir
sur un avortement non médicalisé et de contribuer ainsi à un décès maternel sur huit. 8 Elle réduit enfin la proportion de
naissances qui présentent un plus grand risque de complications en raison de l’âge de la mère, de son nombre de grossesses
ou de leur espacement. 3
• OMD 6 : La planification familiale peut ralentir la propagation du VIH/sida. Le préservatif prévient simultanément la transmission
du VIH et les grossesses non désirées. Les contraceptifs peuvent aussi permettre aux femmes séropositives d’éviter
les grossesses non désirées. L’approche est aussi rentable que l’apport d’antirétroviraux en termes de réduction de la transmission
du VIH de la mère à l’enfant. 48
• OMD 7 : La planification familiale peut contribuer à la protection de l’environnement moyennant l’endiguement de la
croissance démographique et des pressions qu’elle exerce sur les ressources naturelles de terres arables, eau potable, bois et
combustibles. 49,50
Pour une information plus complète sur la défense de la planification familiale, voir Santé sexuelle et reproductive: un investissement
qui en vaut la peine 4 ; Choix Publics, Décisions Privées : La Santé Sexuelle et Reproductive et les Objectifs du Millénaire pour le
développement 25 ; Pourquoi la planification familiale est importante 51 ; et « Repositioning Family Planning in Sub-Saharan Africa ». 52
5

Outlook
Volume 25 Numéro 1
6
Améliorer l’accès à la
planification familiale
Beaucoup de programmes ont eu recours
à la distribution communautaire (DC)
pour accroître l’accès à la planification
familiale. 43 La pratique contraceptive est
ainsi passée d’une moyenne de référence
de 12 % à 33 % en l’espace d’un an dans
une série de six projets DC menés en
milieu rural et urbain au Pakistan. 65
Selon les résultats d’une étude ougandaise
récente, les agents sanitaires communautaires
peuvent être formés efficacement
aux prestations de contraceptifs injectl’adoption
immédiate d’une méthode, le
jour même, par environ deux cinquièmes
des intéressées. 53 L’offre de prestations
sur-le-champ, en même temps que les
autres services, est plus efficace encore. 54
À Haïti, un centre de conseil et dépistage
volontaire (CDV) a ainsi intégré à ses
prestations la planification familiale
et d’autres services de soins primaires.
Toutes les clientes du centre sont interrogées
sur leur situation contraceptive
et autres besoins ayant trait à leur santé.
L’approche a conduit à l’adoption d’une
méthode de contraception par 19 % des
clientes, d’ailleurs revenues au centre pour
un minimum de trois consultations de
planification familiale. 55
Les clientes des services de santé
peuvent être particulièrement disposées
à recevoir ou rechercher une information
et des services de planification familiale
lorsqu’elles demandent un avortement,
qu’elles viennent d’accoucher ou qu’elles
sont diagnostiquées comme séropositives.
25 L’offre de services intégrés peut
alors être perçue comme opportune pour
les clientes, tout en abordant aussi d’autres
questions de santé. Par exemple, l’offre
de la planification familiale dans le cadre
des soins suivant un avortement peut
réduire les taux de récidive. En Tanzanie,
90 % des femmes venues demander un
avortement ou qui cherchaient à se faire
soigner des complications d’un avortement
non médicalisé ont adopté une
méthode en réponse à l’offre de conseils
et services de contraception. 56 La plupart
pratiquaient toujours cette méthode un an
plus tard. 57 De même, la mise à disposition
de méthodes contraceptives immédiatement
après l’accouchement ou lors des
consultations postnatales et de soins des
nourrissons encourage les jeunes mères à
adopter une méthode et les aide à espacer
la naissance de leurs enfants à intervalles
plus sains. 58 Les politiques coercitives
qui ciblent les groupes marginalisés,
y compris les personnes vivant avec le
VIH/sida, sont cependant contraires aux
droits de la personne humaine et peuvent
provoquer de vives réactions à l’encontre
de la planification familiale.
Améliorer la qualité des services
La qualité des services de planification
familiale se juge sur six dimensions :
le choix des méthodes contraceptives,
l’information donnée aux clientes, la
compétence technique des prestataires, les
relations interpersonnelles entre prestataires
et clientes, le suivi et la continuité
des services et l’éventail de services
proposés. 59 Les services de bonne qualité
attirent non seulement de nouvelles
clientes, ils aident aussi à éviter l’abandon
des méthodes. 60
Une approche éprouvée de
l’amélioration de la qualité des soins
consiste à réévaluer l’éventail de méthodes
dans un contexte donné – en fonction
de la capacité du système de prestation
et des besoins de la population – et
à encourager les clientes à opérer leur
choix en toute connaissance de cause.
L’approche n’implique pas nécessairement
l’introduction de nouvelles méthodes : il
peut en effet être plus utile d’accroître la
sensibilisation aux méthodes sous-utilisées
et la disponibilité de ces méthodes,
de résoudre le parti pris des prestataires
en faveur ou à l’encontre de certaines
méthodes et de renforcer les compétences
de conseil des prestataires. 37,61
Étant donné les difficultés de financement
actuelles, les systèmes de santé du
secteur public doivent envisager le partenariat
avec le secteur privé pour offrir un
plus grand choix aux femmes et améliorer
la qualité des services. Les débouchés
du secteur non public (pharmacies et
autres détaillants, cabinets de médecin
et cliniques d’ONG) peuvent proposer
aux clientes des heures d’ouverture et des
adresses plus commodes, de même qu’un
plus grand anonymat que la salle d’attente
d’une clinique publique. En segmentant
la population et en encourageant les
clientes qui peuvent se le permettre à
fréquenter les services du secteur privé, le
secteur public peut amoindrir sa charge
financière et concentrer ses ressources
sur l’apport de soins de qualité aux
groupes plus pauvres et défavorisés. 22,43,62
Le secteur public peut promouvoir et
renforcer les services du secteur privé
moyennant l’établissement et l’application
de normes de prestation, la levée de
certains obstacles réglementaires aux
services privés, l’orientation de clientes
vers les praticiens privés, voire la subvention
d’initiatives telles que le marketing
social du préservatif et de la contraception
orale. 62
À titre d’exemple, le réseau philippin
Well-Family Midwife Clinic (WFMC)
implante délibérément ses cliniques
franchisées pour attirer les familles de la
classe moyenne et moyenne inférieure
aptes à assumer ses honoraires modérés. 62
Ce segment du marché est disposé à payer
des prestataires privés qui leur proposent
des adresses et des heures de consultation
qui leur conviennent mieux, de moindres
délais d’attente et une attention plus individualisée.
Pour garder ses tarifs abordables,
WFMC engage des accoucheuses et
subventionne certains services de soutien
pendant la période d’établissement des
cliniques. Le réseau offre une formation
clinique et de gestion à ses franchisés, de
sorte que les accoucheuses apportent non
seulement des services de haute qualité,
mais qu’elles puissent aussi réaliser un
profit et, en fin de compte, assurer la
solidité financière de leur établissement.
La croissance des services du secteur
privé ne devrait pas amener le secteur
public à se reposer sur ses lauriers. Elle
présente plutôt à ce dernier l’occasion
d’adopter des stratégies favorables aux
pauvres, qui accroissent la disponibilité,
l’accessibilité et la qualité des services à
l’intention des segments les plus démunis
de la population. Le secteur public peut
bâtir des établissements et affecter des
prestataires dans les bidonvilles et dans les
villages pauvres ; il peut diriger les visites
de ses travailleuses de proximité vers la
population féminine pauvre et réduire
ou éliminer les honoraires et autres
coûts. 22,30,63 Une combinaison appropriée
de services publics et privés a notamment
réduit les disparités économiques de la
pratique contraceptive et du besoin non
satisfait en Indonésie et au Maroc. 64

Outlook
Volume 25 Numéro 1
ables, réduisant ainsi la charge du système
d’apport en clinique. 66
L’approche DC a été développée et
raffinée dans le cadre d’expériences
menées à Matlab (Bangladesh) vers la fin
des années 1970. Après un essai pilote
favorable, l’expansion de cette approche
exigeante en main-d’œuvre avait requis le
soutien externe de la Banque mondiale et
une méthode hiérarchique descendante
centralisée. 35,67
Il est difficile de reproduire le modèle
bangladais en cette période où les
financements extérieurs se font rares et
où les systèmes de santé sont de plus en
plus décentralisés. Le Ghana a mis au
point une approche des services de santé
communautaires mieux adaptée aux
circonstances actuelles. Cette approche
repose sur les ressources et l’initiative
locales, selon une méthode d’expansion
décentralisée. D’abord testée à Navrongo,
elle consiste à délocaliser les infirmières
des centres de santé du sous-district
vers les villages, où elles apportent des
services de planification familiale et autres
prestations de santé. Les membres et les
organismes influents de la communauté
sont mobilisés au soutien des nouveaux
services de santé : par la construction
d’un complexe de santé communautaire,
le recrutement d’organisateurs
sanitaires communautaires bénévoles et
la promotion de la planification familiale.
L’approche s’est avérée accroître
la pratique contraceptive et réduire la
mortalité infantile, sans exiger d’apport
financier complémentaire de la part
du système de la santé ou de donateurs
extérieurs. 34
Dans la société multiculturelle et le
système de santé décentralisé du Ghana,
l’expansion s’opère par le biais d’échanges
mutuels et de l’adaptation locale. Les
équipes de district apprennent la méthode
dans le cadre de visites de deux semaines
organisées en un site participant. Elles
l’adaptent ensuite en fonction de leur
propre système de gouvernance communautaire,
de leur degré de diversité
ethnique et des ressources disponibles
dans leur région. Le programme national
assure une certaine formation technique,
apporte les manuels et définit les protocoles,
mais il concentre ses efforts de
formation sur les compétences plus larges
nécessaires à l’adaptation de l’approche
aux contextes locaux et à la mobilisation
et motivation des communautés. 35
Clés du succès
Il existe de nombreuses stratégies
aptes à réduire le besoin non satisfait
de planification familiale. Les pays qui
ont enregistré des progrès partagent
une approche commune : ils suivent
un processus systématique factuel de
conception et de mise en œuvre de leurs
interventions, 28,36,68 à l’image de l’Approche
stratégique de l’Organisation mondiale
de la Santé (OMS) pour le renforcement
des politiques et des programmes de santé
sexuelle et génésique. 69 La première étape
consiste généralement en une évaluation
stratégique visant à déterminer si et
pourquoi le besoin non satisfait est élevé
et à identifier la mesure dans laquelle il
se concentre dans certains segments de
la population. Les planificateurs mènent
ensuite les recherches qui leur permettent
de cerner les interventions réalisables,
acceptables, efficaces et durables, compte
tenu du contexte local et des ressources
disponibles. Enfin, les stratégies efficaces
sont portées à l’échelle nationale. Les
gestionnaires doivent assurer que les
améliorations atteignent la population
toute entière, indépendamment de toutes
différences économiques, régionales et
ethniques. 36
La charge ne repose cependant pas
sur les seules épaules des gestionnaires
des programmes du secteur public. Le
progrès exigera une collaboration efficace
du secteur privé, des ONG, des gouvernements
nationaux, des communautés et des
principaux donateurs, entre autres parties
prenantes. Les partenariats pourront se
former autour de l’immense récompense
potentielle de la réévaluation et de la
réanimation de la planification familiale.
La résolution du besoin non satisfait sera
utile à celle de problèmes de développement
et de santé parmi les plus épineux
auxquels le monde se trouve aujourd’hui
confronté. Comme le reconnaissaient
récemment les dirigeants du monde, la
planification familiale a un rôle important
à jouer dans la réalisation des OMD et
l’accès à la santé à la portée de tous.
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ISSN:0737-3732
Outlook est une publication de
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familiale, rendez-vous sur http://www.
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Conseil consultatif
Paul Blumenthal, MD, MPH, Stanford
University School of Medicine, USA •
Linan Cheng, MD, International Peace
Maternity and Child Health Hospital,
China • Lawrence Corey, MD, Fred
Hutchinson Cancer Research Center, USA
• Horacio Croxatto, MD, Chilean Institute
of Reproductive Medicine, Chile • Peter
J. Donaldson, PhD, Population Council,
USA • Judith A. Fortney, PhD, Family Health
International, USA • Mary Kawonga, MD,
University of the Witwatersrand, South Africa
• Atiqur Rahman Khan, MD, Technical
Assistance Inc., Bangladesh • Roberto
Rivera, MD, Family Health International, USA
• Pramilla Senanayake, MBBS, DTPH, PhD,
Global Forum for Health Research, Sri Lanka
and UK • C. Johannes van Dam, MD, MS,
Population Council, USA
Contributors
Le texte de ce numéro a été rédigé par
Adrienne Kols. Il a été revu et produit par
Jennifer Kidwell Drake et Beth Balderston, et
traduit en français par Geneviève Haines.
La rédaction d’Outlook remercie, pour
leurs commentaires et suggestions : Akin
Bankole, Yves Bergevin, Stan Bernstein,
Patricia Coffey, Lynn Collins, Liliana Frierio,
Howard Friedman, Lorelei Goodyear,
Jane Hutchings, Mona Kaidbey, Jim Litch,
Margaret Neuse, Nuriye Ortayli, Gilda
Sedgh, Steven Sinding, Audrey Sullivan, and
Scott Wittet.
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