DOSSIER Les - Ordre des Experts-Comptables
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SIC<br />
www.experts-comptables.fr<br />
269<br />
DÉCEMBRE 2008<br />
LE MAGAZINE<br />
DE L’ORDRE<br />
DES EXPERTS-<br />
COMPTABLES<br />
P.15 <strong>DOSSIER</strong><br />
Certification<br />
<strong>des</strong> Conseils<br />
régionaux<br />
de l’<strong>Ordre</strong><br />
P.30 LU DANS LA PRESSE<br />
P.8 L’INVITÉ DU SIC<br />
René Ricol MÉDIATEUR DU CRÉDIT<br />
« <strong>Les</strong> experts-comptables ont un rôle<br />
à jouer, celui de l’anticipation »
I ÉDITORIAL<br />
BONNE ANNÉE<br />
Au seuil de l’année nouvelle,<br />
j’adresse à chacune et à chacun<br />
d’entre vous mes vœux les plus chaleureux<br />
pour les douze mois à venir.<br />
Que 2009 vous apporte le meilleur<br />
et réponde à vos attentes dans votre<br />
vie personnelle et familiale comme<br />
dans vos entreprises et projets professionnels.<br />
L’année 2008 s’achève en France et<br />
dans le monde sur de lour<strong>des</strong> incertitu<strong>des</strong><br />
économiques, et tout laisse<br />
hélas à penser que notre pays devra<br />
faire face encore en 2009 à <strong>des</strong> difficultés,<br />
même si je suis convaincu que<br />
les mesures décidées par les pouvoirs<br />
publics, tant en France et en Europe<br />
qu’Outre-Atlantique, commenceront à produire<br />
leurs effets.<br />
C’est donc, à l’évidence, dans un contexte<br />
problématique que les entreprises que nous<br />
accompagnons au quotidien abordent cette<br />
nouvelle année.<br />
Ce contexte nous oblige et nous interpelle<br />
à plusieurs titres.<br />
En notre qualité de premier réseau de<br />
conseil aux PME, nous sommes les soutiens<br />
les plus naturels et les plus fermes <strong>des</strong><br />
entreprises, en période de crise comme en<br />
période de croissance. Aussi, il nous appartient<br />
de veiller avec un soin particulier à<br />
leur continuité d’exploitation, d’apprécier<br />
au mieux l’impact de la crise sur leur trésorerie<br />
et leur carnet de commande, de les<br />
aider à continuer à bénéficier de crédits<br />
bancaires, le cas échéant en lien avec le<br />
médiateur du crédit et ses services.<br />
Notre profession peut être fière de compter<br />
parmi les siens le médiateur du crédit, notre<br />
confrère et ami René Ricol qui contribue si<br />
“ En notre qualité<br />
de premier<br />
réseau<br />
de conseil<br />
aux PME, nous<br />
sommes<br />
les soutiens<br />
les plus naturels<br />
et les plus<br />
fermes<br />
<strong>des</strong> entreprises,<br />
en période<br />
de crise comme<br />
en période<br />
de croissance.<br />
”<br />
activement par sa mission à cette<br />
grande cause économique et d’intérêt<br />
général qu’est la préservation du<br />
financement <strong>des</strong> entreprises.<br />
Par ailleurs, un retour de l’éthique et<br />
une moralisation de la vie <strong>des</strong> affaires<br />
sont indispensables et urgents ; une<br />
profession comme la nôtre, aux<br />
valeurs fortes et à la déontologie<br />
exigeante et reconnue, est particulièrement<br />
fondée à y contribuer et à<br />
œuvrer au rétablissement de la<br />
confiance, pierre angulaire de la<br />
reprise économique.<br />
Concernant les instances de notre<br />
profession, de nouvelles équipes,<br />
désignées au niveau régional le<br />
28 novembre dernier, et au niveau du<br />
Conseil Supérieur le 26 février prochain, se<br />
mettront en place au printemps 2009. Cette<br />
fin d’année aura été rythmée par le temps<br />
électoral, qui a fait vivre notre démocratie<br />
ordinale et suscité <strong>des</strong> débats riches et<br />
même intenses au sein de notre profession.<br />
Vous avez pu, pour la première fois, recourir<br />
à cette forme nouvelle de modernité<br />
qu’est le vote électronique, et vous avez<br />
d’ailleurs été plus de 62 % à choisir ce<br />
mode d’expression.<br />
Il appartiendra à nos successeurs, en région<br />
et au Conseil Supérieur, de tout faire pour<br />
que notre profession continue à aller de<br />
l’avant, à anticiper, à innover et à promouvoir,<br />
notamment auprès <strong>des</strong> jeunes, ses<br />
valeurs, son attractivité et sa modernité et je<br />
ne doute pas qu’il en sera ainsi. Pour ce qui<br />
me concerne, je m’attacherai à poursuivre<br />
cette ambition jusqu’au terme de mon mandat.<br />
Excellente année à toutes et à tous ! p<br />
Jean-Pierre Alix<br />
Président du Conseil Supérieur<br />
DÉCEMBRE 2008 SIC 269<br />
3
DÉCEMBRE 2008 N°269<br />
3. ÉDITORIAL<br />
7. LES TEMPS FORTS<br />
8. L’INVITÉ DU SIC<br />
René Ricol<br />
Médiateur du crédit<br />
I SOMMAIRE<br />
15. <strong>DOSSIER</strong><br />
Certification <strong>des</strong> Conseils<br />
régionaux de l’<strong>Ordre</strong><br />
Depuis quelques années, plusieurs Conseils<br />
régionaux de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong><br />
ont entrepris une démarche qualité ayant abouti<br />
à la certification ISO 9001.<br />
22. MISSIONS<br />
& MARCHÉS<br />
Opticiens de pères<br />
en fils<br />
Messieurs Bylaart,<br />
opticiens depuis 62 ans<br />
dans le quartier<br />
de l’Europe à Paris,<br />
témoignent pour Sic<br />
du quotidien<br />
d’un artisan lunetier.<br />
INTERNATIONAL<br />
24. 4 e Congrès<br />
<strong>des</strong> PME<br />
et <strong>des</strong> structures<br />
de proximité<br />
La FEE, en<br />
collaboration avec<br />
la Fédération Nordique<br />
<strong>des</strong> <strong>Comptables</strong>,<br />
a organisé,<br />
du 3 au 5 septembre<br />
dernier à Copenhague,<br />
son 4 e Congrès.<br />
26. Juste valeur<br />
d’un instrument<br />
financier dans<br />
un marché inactif<br />
Comment mesurer<br />
la juste valeur lorsque le<br />
marché devient inactif ?<br />
LU DANS LA PRESSE<br />
30. La “Fair value”<br />
au cœur de la crise<br />
financière<br />
Extraits choisis<br />
de la presse nationale.<br />
Troisième Forum<br />
national <strong>des</strong><br />
associations<br />
et fondations<br />
Nicolas Sarkozy et<br />
Jean Charest, Premier<br />
ministre du Québec,<br />
ont signé,<br />
le 17 octobre 2008,<br />
« L’Entente en matière<br />
de reconnaissance<br />
mutuelle <strong>des</strong><br />
qualifications<br />
professionnelles<br />
entre le Québec<br />
et la France ».<br />
ÉVÉNEMENT<br />
10. Troisième Forum national <strong>des</strong> associations et fondations<br />
VIE DE L’ORDRE<br />
32. France-Québec : une reconnaissance facilitée<br />
<strong>des</strong> qualifications professionnelles<br />
34. Engagements de retraites : les réflexions au sein<br />
de l’Académie<br />
35. <strong>Les</strong> enjeux européens et la présidence française de l’Union<br />
36. L’implication <strong>des</strong> experts-comptables dans le développement<br />
territorial<br />
PROFESSION EXPERT-COMPTABLE<br />
38. Contrat de cession de clientèle d’expertise comptable<br />
40. Le périmètre <strong>des</strong> activités juridiques de l’expert-comptable :<br />
épilogue d’un long contentieux<br />
43. <strong>Les</strong> troubles musculo squelettiques : devoir de l’employeur<br />
44. L’histoire comptable du goodwill<br />
45. Micro-entreprises : les obligations comptables simplifiées<br />
46. jedeclare.com, nouvelle tarification 2009 : serez-vous<br />
Découverte, Essentielle ou Liberté ?<br />
47. Normes générales de comportement et Code de déontologie<br />
ACTUS DES RÉGIONS<br />
48. Paris – Ile-de-France 49. Toulouse – Midi-Pyrénées<br />
50. Orléans –Poitou-Charentes-Vendée<br />
Revue mensuelle de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> éditée par Expert-Comptable Media association • 19, rue Cognacq-Jay 75341 Paris cedex 07 • Tél. 01 4415 60 00 • Fax 0144159005<br />
• Tirage: 29300 exemplaires • Directeur de la publication: Jean-Pierre Alix, président • Directeur délégué de la publication: François-Xavier Donnadieu, secrétaire général • Rédacteur en chef: Françoise<br />
Savés, présidente de la commission publications • Rédacteurs en chef adjoint : Jean-Claude Spitz, président de la commission communication, Agnès Bricard, Alain Chandioux, présidents d’honneur<br />
• Comité de rédaction: F. Balden, E. Bergé-Suet, B. Bézier, D. Brunat, F. Chalot, P. Collin, A. Delemer, R. Duringer, N. Eschenbrenner, H. Giot, R. Girac, S. Guérin, A. Lechevalier, O. Lemoues, J. Liziard, H. Michelin,<br />
S. Naciri, H. Parent, G. Patouillère, D. Piddat, N. Resse • Secrétaire général de rédaction : Philippe Lacoste • Secrétaire de rédaction : Françoise Balden • Fabrication : Catherine Licini<br />
• Régie de la publicité : APAR — Tél. 01 41 49 02 90 • Création de maquette<br />
contact.infos@spherepublique.fr • Impression : Imp. Fabrègue • Saint-Yrieix – Limoges – Paris • Dépôt<br />
légal : décembre 2008 • Abonnements • (non-membres de l’<strong>Ordre</strong>) • France et étranger 93,76 € • supplément avion 44,21 € • Agences - 33 % • Ets d’enseignement - 50 % règlement à l’ordre d’ECM Association Liste <strong>des</strong><br />
annonceurs • 2SI 2 e de couv. • Cegid p. 4 • AGF p. 6 • Ed. Francis Lefebvre p. 13 • INPI p. 14 • ADP p. 25 • ADP p. 27 • Swiss Life p. 29 • EIC 3 e de couv • Accor services 4 e de couv.<br />
Votre nouveau magazine SIC est imprimé sur du papier issu d’une fabrique certifiée ISO 14000/EMAS — imprimeur labellisé IMPRIM’VERT.<br />
DECEMBRE 2008 SIC 269<br />
5
I LES TEMPS FORTS<br />
<strong>Les</strong> experts-comptables sont<br />
passés à l’e-vote !<br />
Pour la première fois dans<br />
l’histoire électorale de l’<strong>Ordre</strong><br />
<strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong>, les<br />
membres de l’<strong>Ordre</strong> ont pu<br />
voter par voie électronique ou<br />
par correspondance. Le<br />
dépouillement <strong>des</strong> votes a eu<br />
lieu le vendredi 28 novembre<br />
2008, en présence d’huissiers<br />
et de représentants <strong>des</strong> deux<br />
syndicats ECF et IFEC.<br />
Résultats : 7 076 expertscomptables<br />
ont utilisé le vote<br />
électronique, soit 43,24%<br />
<strong>des</strong> inscrits.<br />
<strong>Les</strong> élections régionales<br />
2008 en quelques chiffres<br />
Taux de participation<br />
aux élections : 69,20%<br />
Nombre d’électeurs inscrits :<br />
16 137<br />
Nombre de votants : 11 177<br />
Nombre de suffrages<br />
exprimés : 10 715<br />
Sur les 22 régions,<br />
on constate un maintien<br />
<strong>des</strong> majorités en place, à<br />
l’exception de deux régions :<br />
Paris Ile-de-France et<br />
Picardie Ardennes,<br />
désormais sous présidence<br />
ECF.<br />
Jean-Pierre Alix, président du Conseil Supérieur, Gérard Varona,<br />
président sortant de la Compagnie <strong>des</strong> Conseils et <strong>Experts</strong><br />
Financiers et Jean-Philippe Bohringer, nouveau président,<br />
lors de la Convention nationale de la CCEF, le 25 novembre<br />
dernier dans les salons de la Maison <strong>des</strong> Arts et Métiers.<br />
Le 20 novembre dernier, Frédéric<br />
Rogier, vice-président délégué<br />
du Conseil Supérieur de l’<strong>Ordre</strong>,<br />
adjoint au maire d’Avignon, s’est<br />
vu remettre par Jean-Pierre Alix<br />
les insignes de chevalier de l’ordre<br />
national du Mérite, au cours d’une<br />
cérémonie à l’hôtel de ville<br />
d’Avignon, en présence de la<br />
député-maire, Marie-Josée Roig.<br />
Laurent Levesque,<br />
vice-président du<br />
Conseil Supérieur,<br />
en charge du<br />
secteur Missions juridiques,<br />
fiscales et sociales <strong>des</strong><br />
cabinets et du Droit<br />
comptable, a été distingué<br />
chevalier de l’ordre national<br />
du Mérite, par décret du 14<br />
novembre 2008. Par ailleurs,<br />
René Ricol, président<br />
d’honneur du Conseil<br />
Supérieur, a été élevé au<br />
grade de grand officier.<br />
TEXTOS<br />
uuuL’Américain Robert Bunting nouveau président de l’IFAC. Elu pour un mandat de deux ans lors du dernier Conseil de l’IFAC, le 14 novembre dernier,<br />
il succède à l’Argentin Firmin del Valle. Le nouveau Deputy President, est le Suédois Göran Tidström uuu René Ricol, nommé Médiateur du Crédit par le<br />
président de la République début novembre, voit ses missions élargies à l’assurance-crédit, où il exercera un rôle de surveillance. Objectif : instaurer un<br />
véritable partenariat entre l’Etat et les compagnies d’assurance-crédit qui devront prendre <strong>des</strong> engagements sur la poursuite de leur activité uuu Jean-<br />
Pierre Alix, président du Conseil Supérieur, s’est entretenu le 25 novembre avec Philippe Parini, patron de la direction générale <strong>des</strong> Finances publiques de<br />
Bercy uuu la 7 e Conférence annuelle de la Fédération <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> Méditerranéens (FCM) s’est tenue à Paris les 27 et 28 novembre. Jean-Pierre<br />
Alix a ouvert cette manifestation, placée sous le haut-patronage du président Sarkozy et rassemblant les professionnels de 16 pays et 21 instituts méditerranéens,<br />
aux côtés de son président sortant, le Français William Nahum, président d’honneur du Conseil Supérieur, et du secrétaire général de l’IFAC, Ian Ball.<br />
DÉCEMBRE 2008 SIC 269<br />
7
L’INVITÉ DU SIC<br />
I<br />
René Ricol, président d’honneur<br />
de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong>,<br />
ancien président de l’IFAC, a été<br />
nommé, en octobre dernier,<br />
"médiateur du crédit" par Nicolas<br />
Sarkozy. Il évoque avec nous<br />
les prémices de la crise, les actions<br />
menées par les pouvoirs publics et<br />
le rôle de l’expert-comptable, premier<br />
conseil auprès <strong>des</strong> entreprises.<br />
René<br />
Ricol<br />
Médiateur du crédit<br />
Sic : Quel est selon vous l’origine de la crise<br />
actuelle ?<br />
E.W. : D’abord la crise était prévisible et de hautes<br />
personnalités de la finance comme Jean-Claude<br />
Trichet avaient très tôt donné l’alerte. Il aura fallu la faillite<br />
de gran<strong>des</strong> banques d’investissements américaines<br />
et <strong>des</strong> compagnies d’assurances pour réaliser l’ampleur<br />
<strong>des</strong> difficultés.<br />
<strong>Les</strong> banques dégageaient <strong>des</strong> taux de rentabilité de<br />
15 à 20 %, là où les économies nationales affichaient<br />
<strong>des</strong> taux de croissance de 2 à 4 %, ce décalage extravagant<br />
ne pouvait pas durer.<br />
Sic : Plus d’un mois après le lancement<br />
de votre action, peut-on réellement encore<br />
parler d’une crise du crédit en France ?<br />
E.W. : J’ai été nommé fin octobre. Avec mon<br />
équipe, nous avons été vite opérationnels. <strong>Les</strong> directeurs<br />
de la Banque de France, qui sont dans chaque département<br />
les médiateurs départementaux, ont fait un<br />
travail formidable. Rapidement, les banques ont joué<br />
« <strong>Les</strong> expertscomptables,<br />
qui<br />
suivent environ<br />
1,5 million<br />
d’entreprises, ont<br />
un rôle considérable<br />
à jouer, et le premier<br />
est celui de<br />
l’anticipation. »<br />
le jeu. <strong>Les</strong> robinets du crédit qui étaient fermés en octobre<br />
se sont réouverts progressivement. L’action du président<br />
de la République et du Gouvernement a permis<br />
d’inverser la tendance. Par ailleurs, dans le cadre de la<br />
médiation, les banques ont, au mois de novembre, pris<br />
un engagement spectaculaire et extrêmement sécurisant<br />
pour les entreprises : celui de maintenir l’enveloppe<br />
globale <strong>des</strong> concours bancaires octroyés sans exiger de<br />
garanties personnelles supplémentaires. La crise du crédit<br />
s’éloigne mais je considérerai que ma mission de<br />
médiateur sera terminée lorsque les dossiers que nous<br />
transmettons aux banques sont refusés à juste titre.<br />
Sic : Aujourd’hui, percevez-vous une montée<br />
en puissance <strong>des</strong> risques de cessation<br />
d’activité, et y a-t-il <strong>des</strong> secteurs plus<br />
particulièrement touchés pour les PME ?<br />
E.W.: La crise financière n’est sans doute pas totalement<br />
terminée mais l’impact sur l’économie réelle<br />
n’est pas encore non plus totalement perceptible.<br />
90 % <strong>des</strong> dossiers que nous recevons en médiation<br />
aujourd’hui existaient déjà il y a un an. Le pic devrait<br />
se faire sentir au début du printemps 2009 mais personne<br />
n’est aujourd’hui réellement en mesure d’en prévoir<br />
ni l’ampleur, ni la durée.<br />
8 SIC 269 DÉCEMBRE 2008
Encore une fois, les mesures qui ont été<br />
prises sont de nature à en atténuer fortement<br />
les effets mais il faut mettre en œuvre tous les<br />
moyens et envisager toutes les hypothèses<br />
pour anticiper les risques de crise. <strong>Les</strong> premiers<br />
secteurs impactés sont connus : l’immobilier,<br />
le BTP, l’automobile et ses sous traitants<br />
en sont <strong>des</strong> exemples emblématiques.<br />
Mais là aussi <strong>des</strong> mesures fortes ont été<br />
récemment annoncées par le président de la<br />
République.<br />
Sic : La communauté financière<br />
avait perdu le sens de l’éthique.<br />
Comment faire pour qu’au-delà<br />
d’un renforcement éventuel <strong>des</strong> règles<br />
et <strong>des</strong> contrôles, elle retrouve <strong>des</strong><br />
valeurs et le sens de l’intérêt général ?<br />
Votre mission de médiateur de crédit<br />
y contribue t-elle ?<br />
E.W. : Mon rôle n’est pas de jouer les<br />
donneurs de leçon, mais j’ai en mémoire la<br />
réforme de la profession que j’ai orchestrée<br />
au niveau mondial à l’IFAC après l’affaire<br />
Enron. L’un <strong>des</strong> éléments majeurs de notre<br />
programme « de la restauration de la<br />
confiance » tournait autour <strong>des</strong> valeurs morales<br />
et de l’éthique. La cupidité de certains opérateurs<br />
financiers leur a fait perdre l’esprit et<br />
oublier <strong>des</strong> règles fondamentales de prudence,<br />
voire de simple bon sens. <strong>Les</strong> modèles<br />
économiques ne sont pas eux-mêmes en<br />
cause mais plutôt leur application : vendre <strong>des</strong><br />
maisons à <strong>des</strong> milliers de personnes, qui<br />
n’ont pas le premier sou pour les payer en<br />
pariant sur la forte augmentation de l’immobilier<br />
et sur <strong>des</strong> taux d’intérêt bas, est irresponsable.<br />
Sic : Votre mission a été élargie<br />
à l’assurance crédit. En quoi consiste<br />
cette nouvelle prérogative ?<br />
E.W. : L’assurance crédit représente un<br />
élément essentiel du financement <strong>des</strong> entreprises<br />
puisqu’il l’accompagne. Il s’agit donc<br />
pour la médiation du crédit de veiller à ce que<br />
les mécanismes de l’assurance crédit, qui<br />
concernent aussi bien les acheteurs que leurs<br />
fournisseurs, jouent pleinement leur rôle et<br />
d’éviter que leur système de notation ne<br />
constitue un effet de levier catastrophique<br />
pour les entreprises. Chaque entreprise<br />
devrait pouvoir avoir la possibilité d’être<br />
informée de la note qui lui est attribuée et de<br />
pouvoir s’expliquer en cas de dégradation.<br />
Dans le prolongement <strong>des</strong> accords signés par<br />
Christine Lagarde avec les principaux acteurs<br />
du secteur, le 27 novembre dernier, nous réfléchissons<br />
avec eux à la mise en place d’un partenariat<br />
qui apporterait <strong>des</strong> garanties supplémentaires<br />
aux entreprises en médiation.<br />
Sic : <strong>Les</strong> normes comptables,<br />
vecteurs de stabilité dans la crise<br />
financière ou accélérateurs<br />
de perturbations ?<br />
E.W. : <strong>Les</strong> normes comptables ne sont<br />
en rien responsables de la crise, elles ont au<br />
contraire permis de la révéler. La combinaison<br />
<strong>des</strong> normes comptables et <strong>des</strong> normes<br />
prudentielles a en revanche produit <strong>des</strong> effets<br />
pervers et procycliques. En situation de crise<br />
où les marchés sont illiqui<strong>des</strong>, le critère de<br />
la valeur de marché, qui est au cœur <strong>des</strong> normes<br />
comptables, n’a plus de sens puisque le<br />
marché n’en a plus lui-même. Au vu <strong>des</strong> sommes<br />
considérables apportées par les Etats en<br />
garantie ou en dotation budgétaire, il est évident<br />
que les techniciens comptables se doivent<br />
d’être en phase avec les réponses politiques<br />
qui nécessairement doivent être données<br />
à une telle situation de crise. Cela ne<br />
signifie pas pour autant que l’adoption de<br />
“modèles” internes d’évaluation tout aussi<br />
complexes et parfois opaques, soit la seule<br />
alternative évidente. La profession comptable<br />
a donc un gros travail de réflexion à<br />
donner sur ces sujets.<br />
“<br />
La crise du crédit s’éloigne mais<br />
je considérerai que ma mission de médiateur<br />
sera terminée lorsque les dossiers que nous<br />
transmettons aux banques sont refusés<br />
à juste titre.<br />
”<br />
Sic : Pensez-vous que les expertscomptables<br />
ont un rôle particulier<br />
à jouer en période de crise<br />
économique et financière, tant auprès<br />
<strong>des</strong> entreprises qu’ils accompagnent<br />
que <strong>des</strong> pouvoirs publics ?<br />
E.W. : <strong>Les</strong> experts-comptables ont un<br />
rôle évident à jouer autour de la médiation du<br />
crédit. Vous n’ignorez pas que je suis moimême<br />
expert-comptable, commissaire aux<br />
comptes, ce dont je suis fier, et que parmi les<br />
sept médiateurs du crédit, William Nahum a<br />
fait partie <strong>des</strong> experts que j’ai souhaité avoir<br />
à mes côtés, en qualité de médiateur délégué<br />
pour fédérer les réseaux socioprofessionnels<br />
autour de la médiation. Chacun dans la profession<br />
connaît ses qualités et sa capacité de<br />
travail.<br />
<strong>Les</strong> experts-comptables, qui suivent<br />
environ 1,5 million d’entreprises, ont un<br />
rôle considérable à jouer, et le premier est<br />
celui de l’anticipation. Je fais ici directement<br />
appel à eux pour que dans les prochains<br />
jours, et les prochaines semaines, ils examinent<br />
avec leurs collaborateurs les cas de<br />
leurs clients en risque, et qu’ils envisagent<br />
avec eux toutes les solutions possibles afin<br />
d’éviter les plus graves difficultés, de les<br />
accompagner dans leurs discussions avec<br />
leurs banques afin d’éviter d’avoir à gérer une<br />
situation d’urgence et de recourir à la médiation.<br />
Le message est d’anticiper et de ne pas<br />
perdre de temps.<br />
Par ailleurs, les experts-comptables font<br />
partie <strong>des</strong> cellules de suivi départementales<br />
mises en place par les organisations professionnelles<br />
où l’on retrouve les partenaires<br />
habituels : chambres de commerce, <strong>des</strong><br />
métiers, d’agriculture, Medef, CGPME<br />
UPA,… Ils peuvent aussi être présents avec<br />
eux pour assurer les vacations et recevoir les<br />
entreprises sollicitant la médiation pour les<br />
accompagner. Je voudrais enfin saluer l’action<br />
remarquable faite dans ce sens par les<br />
Conseils régionaux ainsi que le Conseil<br />
Supérieur de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong><br />
qui a pris ces questions avec célérité et détermination.<br />
p<br />
DÉCEMBRE 2008 SIC 269<br />
9
ÉVÉNEMENTS I<br />
Troisième Forum national<br />
<strong>des</strong> associations et fondations<br />
Rendez-vous annuel désormais incontournable du monde associatif, le Forum national<br />
est devenu un lieu privilégié de réflexion, de formation et d’échange pour les dirigeants<br />
et les responsables élus du secteur non-marchand.<br />
Organisé par DI-Group, en partenariat notamment<br />
avec le Conseil Supérieur de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong><br />
<strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> sous l’impulsion de Jean-Claude<br />
Spitz et d’Agnès Bricard, la Compagnie <strong>des</strong> commissaires<br />
aux comptes sous celle de Monique Millot-<br />
Pernin, et avec le soutien du ministère de la Jeunesse,<br />
<strong>des</strong> Sports et de la Vie associative, le Forum mobilise<br />
plus de 120 experts et professionnels pour répondre à<br />
toutes les préoccupations d’un secteur en pleine<br />
mutation,<br />
et qui compte aujourd’hui plus de 1 200 000 associations.<br />
« <strong>Les</strong> dirigeants et responsables d’associations rencontrent<br />
aujourd’hui <strong>des</strong> problématiques et <strong>des</strong> besoins identiques à<br />
ceux <strong>des</strong> chefs d’entreprise » explique Xavier Kergall, initiateur<br />
du Forum et directeur général de cette manifestation.<br />
« Pour cette troisième édition, nous avons voulu<br />
répondre à ces nouveaux besoins et leur apporter <strong>des</strong> solutions<br />
adaptées à leur statut et à leur mode de fonctionnement. »<br />
Un événement consacré<br />
par les associations<br />
<strong>Les</strong> organisateurs ont conçu un programme complet<br />
réunissant en un seul lieu toutes les informations<br />
pratiques et utiles, afin de répondre aux questions et<br />
aux attentes de plus de 2 500 visiteurs :<br />
uune conférence plénière sur les gran<strong>des</strong> problématiques<br />
<strong>des</strong> associations et fondations en France, et les<br />
coups de cœur au rendez-vous ;<br />
u12 conférences techniques ;<br />
u 13 ateliers pratiques, sur <strong>des</strong> outils et solutions<br />
concrètes ;<br />
u40 exposants pour <strong>des</strong> consultations individuelles<br />
et rendez-vous d’affaires : institutions, banques,<br />
experts en comptabilité, finances, fiscalité, droit civil,<br />
assurance, informatique/bureautique notamment<br />
ont organisé sur les stands <strong>des</strong> rendez-vous techniques<br />
pour répondre aux visiteurs.<br />
La conférence plénière sur le thème de « l’Europe :<br />
menace ou opportunité pour les associations ? » a jeté<br />
un coup de projecteur sur les gran<strong>des</strong> réflexions du<br />
moment.<br />
À l’heure où la France préside l’Europe, la conférence<br />
s’est attachée à décrypter si cet espace territorial<br />
constitue, pour les associations et fondations, une<br />
menace ou une opportunité dans le cadre d’une nouvelle<br />
définition du service d’intérêt général notamment.<br />
<strong>Les</strong> associations peuvent-elles avoir un poids au<br />
niveau européen ? Comment peuvent-elles trouver<br />
<strong>des</strong> fonds européens ? S’organiser en réseaux et exister<br />
à travers les frontières ?…<br />
<strong>Les</strong> nombreux intervenants ont tenté d’apporter <strong>des</strong><br />
réponses à ces questions et Bernard Laporte, secrétaire<br />
d’Etat chargé <strong>des</strong> Sports, de la jeunesse et de la<br />
Vie associative, a adressé un message vidéo lors de la<br />
conférence.<br />
<strong>Les</strong> partenaires du Forum y ont présenté et commenté<br />
les résultats de leur sondage CSA « que pensent les<br />
Européens de leurs associations ».<br />
<strong>Les</strong> « Coups de cœur du forum » ont clôturé cette journée<br />
et ont permis de récompenser trois PME particulièrement<br />
actives dans les relations entre entreprises<br />
et associations notamment « La Ruche/Commerce et<br />
Développement » proposée par François Jégard, président<br />
de la commission Associations de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong><br />
<strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> région Paris Ile-de-France.<br />
La Ruche offre un espace collectif de travail et de création<br />
pour entreprendre différemment à Paris. Ouverte<br />
à toute personne proposant une réponse innovante à<br />
un défi social ou logique, sa vision est de concilier<br />
économie et développement humain pour permettre<br />
d’atteindre un impact social effectif. Commerce et<br />
Développement est la société propriétaire <strong>des</strong> locaux<br />
de la Ruche, associée à ce projet et très impliquée<br />
10 SIC 269 DÉCEMBRE 2008
En bref<br />
dans le développement <strong>des</strong> associations<br />
dans plusieurs lieux franciliens.<br />
La participation active<br />
du Conseil Supérieur<br />
et l’apport de la profession<br />
aux associations<br />
<strong>Les</strong> conférences techniques ont<br />
permis de traiter, devant un très<br />
large public, <strong>des</strong> thèmes concrets<br />
toujours très demandés par les<br />
visiteurs.<br />
Deux conférences techniques ont à<br />
elles seules attiré plus de 800 visiteurs<br />
et ont répondu aux besoins<br />
d’informations sur les deux thèmes<br />
phares de la journée :<br />
Fiscalité directe et indirecte<br />
<strong>des</strong> associations<br />
u Particularités, incidences de la<br />
filialisation et TVA sur les subventions,<br />
par Agnès Bricard entourée<br />
de Jean-Pierre Lagay, expertcomptable<br />
et Brigitte Clavagnier,<br />
juriste, directeur de la rédaction de<br />
Juris-association. L’objectif de<br />
cette première conférence était de<br />
montrer comment l’instruction<br />
fiscale du 18 décembre 2006 est<br />
maîtrisée par tous ceux et celles<br />
qui gèrent ou accompagnent les<br />
associations puis de proposer <strong>des</strong><br />
solutions de filialisation dès lors<br />
qu’il y a imposition à l’IS et à la<br />
TVA. Cette conférence a été l’occasion<br />
de faire également le point sur<br />
les nouveautés applicables, à la<br />
TVA sur les subventions et sur les<br />
incidences de la filialisation.<br />
Comment monter<br />
un dossier de subvention<br />
de fonctionnement<br />
pour une petite ou moyenne<br />
association<br />
u Par Agnès Bricard entourée de<br />
Maryse Hamel, expert-comptable,<br />
Isabelle Guéchot, chef de service<br />
« Contrôle de gestion et système<br />
d’information » à la région Ile-de-<br />
France.<br />
<strong>Les</strong> associations et fondations<br />
dépendent souvent <strong>des</strong> subventions<br />
de fonctionnement qu’elles<br />
peuvent percevoir. L’objectif de<br />
cette deuxième conférence était de<br />
montrer aux responsables d’associations<br />
comment identifier les<br />
subventions de fonctionnement<br />
auxquelles ces dernières peuvent<br />
avoir droit, et établir le dossier type<br />
en ligne de demande de subvention<br />
de fonctionnement.<br />
Un certain nombre de points du<br />
dossier de demande de subventions<br />
en ligne restent difficilement<br />
accessibles pour les dirigeants de<br />
petites et moyennes associations.<br />
Dans le souci de faciliter l’accès<br />
aux financements pour les associations,<br />
le Conseil Supérieur a souhaité<br />
se mobiliser afin d’apporter<br />
aux confrères, qui ont comme<br />
clients <strong>des</strong> associations, <strong>des</strong><br />
réponses pratiques.<br />
<strong>Les</strong> trois « Coups<br />
de cœur du forum »<br />
ont clôturé cette<br />
journée et ont permis<br />
de récompenser trois<br />
PME particulièrement<br />
actives dans les<br />
relations entre<br />
entreprises et<br />
associations<br />
L’<strong>Ordre</strong> et la Compagnie nationale<br />
sont <strong>des</strong> interlocuteurs privilégiés<br />
<strong>des</strong> ministres et <strong>des</strong> parlementaires<br />
pour l’élaboration et l’évolution<br />
<strong>des</strong> textes législatifs et réglementaires<br />
relatifs à la comptabilité,<br />
à la fiscalité et au financement <strong>des</strong><br />
associations, notamment par le<br />
biais de la participation <strong>des</strong> institutions<br />
aux différents groupes de<br />
travail mis en place au Conseil<br />
national de la comptabilité.<br />
Ces deux institutions contribuent à<br />
améliorer les mo<strong>des</strong> de gouvernance<br />
par les étu<strong>des</strong> menées sur ce<br />
thème notamment sur les procédures<br />
à mettre en place dans le<br />
cadre d’un contrôle interne efficace.<br />
p<br />
www.associations.gouv.fr<br />
Prochains rendezvous<br />
annuels<br />
u Septembre 2009<br />
avec le lancement<br />
du « Guide du Routard<br />
<strong>des</strong> associations<br />
» sous la responsabilité<br />
du Club<br />
secteur public du<br />
Conseil Supérieur<br />
de l’<strong>Ordre</strong>.<br />
u5 novembre 2009,<br />
4 e édition du Forum<br />
national <strong>des</strong> associations<br />
et fondations<br />
qui se déroulera<br />
à Paris au Palais<br />
<strong>des</strong> Congrès.<br />
u Le « Guide du<br />
Routard <strong>des</strong> associations<br />
» sera diffusé<br />
à l’occasion de<br />
ce 4 e Forum.<br />
D’ores et déjà, réservez<br />
vos agendas<br />
pour participer toujours<br />
plus nombreux<br />
à ces rendezvous<br />
associatifs !<br />
DÉCEMBRE 2008 SIC 269 11
ÉVÉNEMENTS I<br />
Découvert au<br />
3 e Forum national <strong>des</strong> associations et fondations<br />
Code<br />
<strong>des</strong> Associations<br />
2008-2009<br />
Plan de comptes<br />
Associations et fondations<br />
L’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> propose ce plan de comptes qui<br />
reprend non seulement les particularités comptables <strong>des</strong> associations<br />
mais aussi toutes les modifications du plan comptable général intervenues<br />
depuis 1999.<br />
Format 110 x 210 - 36 pages - mai 2007<br />
Plan de comptes<br />
ESMS<br />
Pour la première fois, un ouvrage regroupe l’ensemble<br />
<strong>des</strong> textes de référence sur les associations, quelle<br />
que soit leur nature : lois, décrets, instructions fiscales,<br />
règlements du CRC... Cet ouvrage est enrichi<br />
par de nombreux renvois vers d’autres textes<br />
et vers <strong>des</strong> publications de la profession. Grâce<br />
à son index et son sommaire thématique, l’information<br />
se trouve rapidement et de façon intuitive. Pour aller<br />
plus loin, un outil unique est joint : le cédérom<br />
« La Source Associative », 1 er recueil encyclopédique<br />
<strong>des</strong> textes concernant les associations avec l’ensemble<br />
<strong>des</strong> textes cités et ceux applicables à <strong>des</strong> associations<br />
particulières : établissements médicosociaux,<br />
associations sportives, associations d’ai<strong>des</strong> aux victimes.<br />
Octobre 2008 - Livre 476 pages + CD version PC<br />
Réunis en une seule publication les plans de comptes du secteur<br />
médico-social : Plan de comptes <strong>des</strong> établissements et services<br />
publics sociaux et médico-sociaux publics et privés.<br />
Format 110 x 210 - 64 pages - mars 2008<br />
Pocket Associations<br />
Le Pocket “Associations” aborde le thème <strong>des</strong> obligations comptables,<br />
fiscales et sociales <strong>des</strong> associations, dans un format qui vous permet<br />
de l’avoir toujours sur soi.<br />
Format 110 x 175 cm – 135 pages - mars 2008<br />
PRODUIT<br />
NOMBRE<br />
(clients)<br />
PRIX TTC<br />
(euros)<br />
Code <strong>des</strong> Associations 2008-2009 1 75,00<br />
Plan de comptes - Associations et fondations<br />
1<br />
5<br />
4,00<br />
15,00<br />
TOTAL<br />
BON DE COMMANDE<br />
Achats en ligne: www.experts-comptables.fr/boutique.<br />
Pour tout renseignement tél. 01 44 15 95 95 ou<br />
ecm@cs.experts-comptables.org<br />
Plan de comptes - secteur médico-social 1 10,00<br />
Pocket “Associations” 1 12,00<br />
M./Mme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
Société . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
Tous les prix sont indiqués TTC franco de port pour la France métropolitaine.<br />
Une facture faisant ressortir la TVA sera jointe à mon envoi<br />
TOTAL TTC<br />
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
Je joins à ma commande un chèque de . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .euros à l’ordre d’ECM<br />
Je paye par CB, n° de carte<br />
N° de cryptogramme Date d’expiration<br />
(Trois derniers chiffres figurant au verso)<br />
et ma signature obligatoire<br />
Code postal Ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
Téléphone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
Télécopie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
N° Siret<br />
SIC 12/08<br />
À RETOURNER ACCOMPAGNÉ DE VOTRE RÉGLEMENT À L’ORDRE D’ECM À :<br />
ECM 19 RUE COGNACQ-JAY 75341 PARIS CEDEX 07
<strong>DOSSIER</strong><br />
Certification<br />
<strong>des</strong> Conseils<br />
régionaux de<br />
l’<strong>Ordre</strong><br />
DÉCEMBRE 2008 SIC 269 15
<strong>DOSSIER</strong><br />
“<br />
Le management de la qualité<br />
consiste à organiser l’entreprise<br />
pour qu’elle apprenne chaque jour<br />
à faire mieux que la veille et moins<br />
bien que le lendemain !<br />
”<br />
Depuis quelques années, plusieurs Conseils régionaux<br />
de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> ont entrepris une<br />
démarche qualité ayant abouti à la certification ISO 9001.<br />
La qualité fait partie de ces concepts que tout le monde connaît,<br />
mais dont finalement peu d’entre nous connaissent<br />
véritablement les tenants et les aboutissants. Sic vous éclaire !<br />
La qualité en quelques mots<br />
Pourquoi une telle démarche pour <strong>des</strong><br />
acteurs “incontournables” de la profession<br />
? Qu’apporte une telle démarche<br />
pour ces organismes ? Comment se<br />
déroule ce projet ?<br />
Dans le but de se pérenniser, une entité doit être à la<br />
fois utile à ses clients, rentable et doit s’appuyer sur<br />
une organisation adaptée. La qualité consiste à s’organiser<br />
de manière cohérente et rationnelle afin<br />
d’être en mesure d’atteindre <strong>des</strong> objectifs fixés par la<br />
direction. La qualité est, en quelque sorte, la recherche<br />
permanente d’une plus grande efficacité.<br />
En l’absence de règles claires, chaque membre de<br />
l’équipe s’organise comme bon lui semble et l’organisation<br />
est vite confrontée à de nombreux dysfonctionnements,<br />
générateurs, eux-mêmes, de coûts,<br />
délais, erreurs… La solution consiste à fixer <strong>des</strong><br />
objectifs et à élaborer <strong>des</strong> règles de fonctionnement<br />
interne puis à systématiser leur application.<br />
La qualité trouve, de plus en plus, sa place dans la<br />
gestion <strong>des</strong> entreprises, au côté de la gestion commerciale,<br />
de la gestion financière, de la gestion <strong>des</strong><br />
ressources humaines… Alors que la plupart <strong>des</strong> disciplines<br />
de gestion sont “verticales”, c’est-à-dire qu’elles<br />
concernent une fonction bien identifiée, la qualité,<br />
au même titre que la stratégie, est une discipline<br />
transversale. En pratique, toutes les fonctions de l’entreprise<br />
sont directement concernées par la gestion<br />
de la qualité.<br />
Le principe de l’amélioration continue constitue<br />
l’un <strong>des</strong> piliers de toute démarche qualité. Elle<br />
impose, en effet, une recherche permanente d’un<br />
accroissement d’efficacité de l’organisation de<br />
l’entreprise. Aux notions de management de la<br />
qualité et d’amélioration continue est intimement<br />
liée celle “d’entité apprenante” ou “d’organisation<br />
intelligente”, c’est-à-dire qui apprend de ses succès<br />
et de ses erreurs et réagit en conséquence. Le<br />
management de la qualité consiste à organiser<br />
l’entreprise pour qu’elle apprenne chaque jour à<br />
faire mieux que la veille et moins bien que le lendemain<br />
!<br />
Une démarche qualité peut être mise en place dans<br />
toute entité (“organisme”, selon la norme ISO 9000).<br />
Que ce soit dans une société multinationale, une<br />
association, un service public ou une TPE, il est toujours<br />
possible de mieux s’organiser pour gagner en<br />
rentabilité, fidéliser ses clients, en conquérir de nouveaux,<br />
éviter les retards, les malfaçons, les pertes de<br />
temps… p<br />
“<br />
La qualité est,<br />
en quelque sorte, la recherche<br />
permanente d’une plus grande<br />
efficacité.<br />
”<br />
16 SIC 269 DÉCEMBRE 2008
“<br />
”<br />
L’objectif de la certification<br />
est de donner confiance aux tiers,<br />
et en premier lieu, aux clients.<br />
<strong>DOSSIER</strong><br />
La certif ication <strong>des</strong> Conseils régionaux :<br />
pourquoi ?<br />
La notion de qualité n’est pas nouvelle dans la profession. Dès 1976, l’<strong>Ordre</strong> s’est engagé<br />
dans un processus de réglementation <strong>des</strong> missions de l’expert-comptable en élaborant<br />
une série de recommandations (repensées en 1990 sous la forme de normes). En 1983,<br />
le 38 e Congrès a été consacré au thème du contrôle de qualité. Alors que l’approche<br />
de la qualité était très technique, le congrès de Strasbourg, en 1999, a donné un nouveau sens<br />
à la qualité dans la profession comptable : la qualité orientée clients. Aujourd’hui, au-delà<br />
<strong>des</strong> cabinets qui entreprennent individuellement <strong>des</strong> démarches de certification, certains<br />
Conseils régionaux se sont lancés dans un tel projet. Radiographie de leurs motivations.<br />
<strong>Les</strong> missions <strong>des</strong> Conseils régionaux<br />
sont très diverses et ont considérablement<br />
évolué au fil <strong>des</strong> ans. Au-delà <strong>des</strong><br />
fonctions régaliennes (tableau, DIP, stage,<br />
normes, contrôle qualité, arbitrage, exercice<br />
illégal…), les Conseils ont développé<br />
de véritables missions de services aux<br />
confrères (formation, édition, universités<br />
d’été, outils pratiques, communication…).<br />
Face au développement <strong>des</strong> missions orientées<br />
vers le service aux confrères, il n’est pas<br />
inutile de s’interroger tant sur les attentes<br />
de ces derniers que sur les moyens d’atteindre<br />
la plus grande efficacité possible pour<br />
les satisfaire. La lecture <strong>des</strong> manuels de<br />
qualité permet de comprendre les quatre<br />
principales motivations de ces démarches :<br />
uAmélioration de l’efficacité interne ;<br />
uSatisfaction <strong>des</strong> clients ;<br />
uExemplarité ;<br />
uPréparation de l’avenir.<br />
Amélioration de l’efficacité interne<br />
<strong>Les</strong> motifs à l’origine de la certification ISO<br />
9001 <strong>des</strong> Conseils régionaux de l’<strong>Ordre</strong><br />
sont tout d’abord liés aux caractéristiques<br />
inhérentes au fonctionnement de ces institutions<br />
et aux risques engendrés par cette<br />
organisation particulière. Cette dernière est<br />
fondée sur deux caractéristiques essentielles<br />
car elles conditionnent le fonctionnement<br />
de ces organismes : d’une part, le<br />
fonctionnement repose sur <strong>des</strong> élus et <strong>des</strong><br />
permanents et, d’autre part, les élus disposent<br />
d’un mandat limité dans le temps.<br />
Ainsi, après chaque élection, les élus, c’està-dire<br />
les dirigeants <strong>des</strong> Conseils régionaux<br />
sont remplacés par d’autres confrères. Bien<br />
De la qualité à la certification<br />
entendu, cette alternance liée à la vie démocratique<br />
de notre profession est saine mais<br />
elle est génératrice de risques évidents pour<br />
la gestion <strong>des</strong> institutions régionales. La<br />
mise en place de la démarche qualité dans<br />
les Conseils régionaux de l’<strong>Ordre</strong> a donc<br />
pour première finalité de consolider l’organisation<br />
et de pérenniser les savoir-faire de<br />
l’institution.<br />
La certification ISO 9001 est la reconnaissance officielle par un tiers<br />
indépendant (l’organisme certificateur accrédité par le Cofrac) qu’elle a<br />
bien mis en place un système de management de la qualité conforme<br />
aux exigences de la norme et qu’elle l’applique.<br />
L’objectif de la certification est de donner confiance aux tiers, et<br />
en premier lieu, aux clients. La certification “témoigne” que l’entreprise est<br />
organisée et bien organisée, qu’elle s’est défini <strong>des</strong> objectifs, qu’elle place<br />
le client au cœur de ses préoccupations, qu’elle maîtrise ses métho<strong>des</strong><br />
de travail et qu’elle s’améliore en permanence.<br />
La certification est un véritable projet d’entreprise qui ne peut fonctionner<br />
qu’avec l’adhésion et la participation de la plus large majorité <strong>des</strong> effectifs.<br />
Le rôle de la direction dans la démarche qualité est essentiel. Outre<br />
l’impulsion managériale, nécessaire au lancement du projet et qui donne<br />
un sens à l’action, la direction doit, en permanence, rester active dans le<br />
projet qualité de l’entreprise.<br />
DÉCEMBRE 2008 SIC 269 17
<strong>DOSSIER</strong><br />
“<br />
La qualité trouve, de plus en plus, sa place<br />
dans la gestion <strong>des</strong> entreprises, au côté de la gestion<br />
commerciale, de la gestion financière,<br />
de la gestion <strong>des</strong> ressources humaines.<br />
Au-delà du turn-over <strong>des</strong> élus, la démarche<br />
qualité sécurise et pérennise l’organisation.<br />
Elle permet de détecter ses principales faiblesses,<br />
de prévenir les possibles erreurs,<br />
de développer les meilleures pratiques.<br />
Tout l’intérêt de la démarche qualité est<br />
donc de mettre à plat l’organisation, de se<br />
remettre en question et d’organiser clairement<br />
et d’une manière efficace l’ensemble<br />
du dispositif. L’effet induit présente alors<br />
une meilleure efficacité, à <strong>des</strong> coûts moindres.<br />
”<br />
Satisfaction <strong>des</strong> usagers/clients<br />
La satisfaction <strong>des</strong> clients, c’est-à-dire les<br />
membres de l’<strong>Ordre</strong>, est également au<br />
cœur de ces démarches qualités <strong>des</strong><br />
Conseils régionaux. La lecture <strong>des</strong><br />
manuels de qualité <strong>des</strong> Conseils régionaux<br />
le confirme. Tous expriment leur volonté<br />
que les Conseils régionaux aient en permanence<br />
la volonté de satisfaire leurs<br />
clients.<br />
L’obtention et le maintien de la confiance<br />
<strong>des</strong> clients, enjeux majeurs du système de<br />
management de la qualité, ne s’obtiennent<br />
qu’au prix d’une attention particulière aux<br />
attentes et besoins de ces derniers. Pour<br />
écouter les clients, les Conseils régionaux<br />
disposent de nombreuses possibilités :<br />
questionnaires et enquêtes de satisfaction,<br />
statistiques de fréquentation <strong>des</strong> manifestations<br />
professionnelles, taux de retour sur<br />
certaines opérations,…<br />
<strong>Les</strong> besoins, une fois identifiés, sont pris en<br />
compte et traduits au plan interne en exigences.<br />
La direction doit ensuite veiller à ce<br />
que toute satisfaction soit apportée à ces<br />
exigences.<br />
Exemplarité<br />
En lien direct avec la satisfaction <strong>des</strong> membres<br />
de l’<strong>Ordre</strong>, le troisième objectif poursuivi<br />
concerne l’exemplarité <strong>des</strong> Conseils<br />
régionaux. La certification ISO 9001, preuve<br />
que le Conseil régional se préoccupe prioritairement<br />
<strong>des</strong> attentes de ses membres et<br />
met en place une organisation interne efficace,<br />
est évidemment positive pour l’image<br />
Qu’est ce que la norme Iso 9001 ?<br />
La norme ISO 9001 permet aux entreprises qui souhaitent faire certifier leur organisation de disposer d’un référentiel. <strong>Les</strong> organismes<br />
certificateurs s’appuient sur les exigences définies dans cette norme pour accorder ou non un certificat de conformité à la norme ISO 9001.<br />
La norme ISO 9001 définit <strong>des</strong> exigences minimales pour tous les processus ayant un impact sur la qualité <strong>des</strong> produits. Elle impose<br />
une gestion du progrès, basée sur le schéma d’amélioration continue de la qualité.<br />
D’où vient cette norme ?<br />
Le rôle de l’ISO (International Organization for Standardization) basée à Genève, est de rédiger <strong>des</strong> normes techniques pour tous les secteurs<br />
de l’économie, de l’industrie et de la technologie. En 1987, l’ISO publie la série ISO 9000 (normes de management de la qualité), suivie,<br />
une dizaine d’années plus tard, de la série ISO 14000 (normes de management environnemental). <strong>Les</strong> premières séries de normes ISO 9000<br />
étaient clairement <strong>des</strong>tinées aux entreprises industrielles et aux relations client/fournisseurs. <strong>Les</strong> entreprises de services n’étaient alors pas<br />
vraiment en mesure de mettre en place cette démarche totalement inadaptée. Depuis la révision de 1994 puis celle de 2000 et enfin celle<br />
de 2008 (parue le 15 novembre 2008), les nouvelles normes ouvrent l’accès aux entreprises de services, aux associations, aux municipalités,<br />
aux universités… et surtout utilisent un vocabulaire beaucoup plus accessible aux non-initiés.<br />
Désormais, les nouvelles normes, plus claires, mettent davantage l’accent sur l’efficacité <strong>des</strong> procédures organisationnelles et la satisfaction<br />
clients et non plus sur la dimension documentaire, trop longtemps associée à la démarche qualité. Elles tendent vers une plus grande<br />
souplesse dans la forme et privilégient désormais le fond. La contrainte documentaire de la qualité (ensemble <strong>des</strong> documents liés à la mise<br />
en place de la qualité : manuel qualité, procédures, enregistrements relatifs à la qualité…) s’est considérablement allégée.<br />
18 SIC 269 DÉCEMBRE 2008
“<br />
Tout l’intérêt de la démarche qualité<br />
est donc de mettre à plat l’organisation,<br />
de se remettre en question et d’organiser clairement<br />
et d’une manière efficace l’ensemble du dispositif.<br />
”<br />
<strong>DOSSIER</strong><br />
<strong>des</strong> institutions et donc pour la profession<br />
tout entière.<br />
Pourquoi nier que les instances régionales<br />
ne sont pas toujours perçues d’une manière<br />
très positive par les confrères ? L’adoption<br />
du référentiel ISO démontre le professionnalisme<br />
de ces organismes et témoigne de<br />
leur volonté affirmée d’être utile à leurs<br />
membres.<br />
Ainsi, le manuel de qualité du Conseil<br />
régional de Bourgogne-Franche-Comté<br />
précise que la certification ISO 9001 a également<br />
pour mission de « valoriser la profession<br />
et l’institution » et de « communiquer<br />
vis-à-vis de l’extérieur sur cette<br />
démarche ». À travers la démarche de l’institution,<br />
toute la profession apparaît<br />
concernée. Elle est pour la collectivité le<br />
reflet visible <strong>des</strong> professionnels qui la composent.<br />
Dans le cadre de cette exemplarité, la<br />
démarche a aussi pour vocation d’inspirer<br />
les confrères dans leur propre démarche.<br />
Ainsi, le Conseil de l’<strong>Ordre</strong> région Île-de-<br />
France a souhaité insuffler une démarche<br />
qualité au sein <strong>des</strong> membres de la profession<br />
en proposant à tous un « kit qualité ».<br />
Préparer l’avenir<br />
Enfin, le dernier objectif de la certification<br />
<strong>des</strong> Conseils régionaux, et non <strong>des</strong> moindres,<br />
est tout simplement la préparation de<br />
l’avenir de ces institutions et plus généralement<br />
de la profession. Compte tenu <strong>des</strong> risques<br />
de déréglementation de la profession,<br />
les institutions ne conserveront leur utilité<br />
que si elles sont efficaces et qu’elles répondent<br />
à de véritables besoins.<br />
Dans un article paru dans la revue Sic du<br />
mois de décembre 2006, Paul Pacaud,<br />
ancien président du Conseil régional de<br />
l’<strong>Ordre</strong> Rhône-Alpes, a présenté la certification<br />
ISO 9001 de l’institution : « Il m’est<br />
apparu essentiel que le Conseil régional de l’<strong>Ordre</strong><br />
s’engage dans cette démarche afin d’assurer la<br />
pérennité de l’institution. Dans l’hypothèse de la<br />
libéralisation <strong>des</strong> services, voire d’une déréglementation,<br />
c’est l’excellence de nos prestations qui fera<br />
la différence et entraînera les experts-comptables<br />
vers l’<strong>Ordre</strong>. Nous devons démontrer, aussi bien en<br />
Carte de France<br />
<strong>des</strong> régions certifiées.<br />
Par ordre chronologique :<br />
Rhône-Alpes, Bourgogne-<br />
Franche-Comté, Paris<br />
Ile-de-France, Montpellier,<br />
Bretagne et Aquitaine.<br />
interne que vis-à-vis de l’extérieur,<br />
que le Conseil régional<br />
est en ordre de marche, qu’il<br />
a obtenu un label ».<br />
La certification <strong>des</strong> Conseils<br />
régionaux : comment ?<br />
Une démarche qualité donne l’occasion de<br />
rationaliser les structures de l’entreprise,<br />
d’harmoniser les métho<strong>des</strong> de travail, de<br />
repenser et de remettre à plat l’organisation<br />
trop souvent héritée de longues années<br />
d’habitu<strong>des</strong> accumulées. C’est aussi l’occasion<br />
de revoir les métho<strong>des</strong> de travail… de<br />
leur rendre un sens : celui de l’utilité pour le<br />
client. En pratique, une telle démarche<br />
passe par plusieurs étapes incontournables.<br />
Tout commence par le diagnostic de l’existant,<br />
véritable audit préalable à la mise en<br />
œuvre. Il permet d’évaluer le chemin à parcourir<br />
pour atteindre les exigences de la<br />
norme. Ensuite, la démarche peut véritablement<br />
commencer. Elle passe par la défini-<br />
tion du champ d’application de la certification<br />
(quelles seront les activités certifiées<br />
?), le choix <strong>des</strong> consultants pour l’accompagnement,<br />
la formation <strong>des</strong> équipes<br />
(élus et permanents), la définition d’une<br />
politique qualité, la détermination <strong>des</strong><br />
mo<strong>des</strong> d’écoute <strong>des</strong> clients (questionnaires,<br />
indicateurs…), la fixation d’objectifs et<br />
d’indicateurs pour suivre l’évolution du système<br />
de management de la qualité… Enfin,<br />
la démarche se termine par <strong>des</strong> passages<br />
obligés : audit interne, choix d’un organisme<br />
certificateur et enfin, la certification. p<br />
La rédaction de Sic remercie David Levy pour son mémoire :<br />
« Préparer la certification ISO 9001 <strong>des</strong> Conseils régionaux de<br />
l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> », mai 2008.<br />
“<br />
La certification ISO 9001 a également<br />
pour mission de valoriser la profession<br />
et l’institution et de communiquer<br />
vis-à-vis de l’extérieur sur cette démarche.<br />
”<br />
DÉCEMBRE 2008 SIC 269 19
<strong>DOSSIER</strong><br />
“La démarche ISO 9001 ne doit<br />
pas être vécue comme un carcan<br />
mais comme un cadre d’action.<br />
”<br />
TÉMOIGNAGE<br />
Michel Gouriten, président du Conseil régional de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> région Bretagne<br />
“<br />
La priorité doit être donnée<br />
à l’amélioration de la qualité au bénéfice<br />
<strong>des</strong> consœurs et confrères<br />
”<br />
SIC : Quand avez-vous démarré<br />
votre démarche qualité ?<br />
Pour quels objectifs ?<br />
Dès mon élection, dans la continuité<br />
de l’action de mon prédécesseur Didier Vrignaud,<br />
j’ai souhaité placer la qualité au<br />
cœur de notre action. Cette orientation a été<br />
discutée en Bureau puis adoptée par le<br />
Conseil régional en mars 2007.<br />
Nous poursuivions quatre objectifs<br />
principaux : maîtriser les zones de risques<br />
inhérentes aux activités régaliennes et de<br />
services que le Conseil exerce; favoriser la<br />
polyvalence en interne sur les postes de travail<br />
; renforcer la culture de la performance<br />
chez les collaborateurs et faciliter l’efficacité<br />
<strong>des</strong> élus; pérenniser les savoir-faire et le<br />
fonctionnement de l’institution.<br />
SIC : Vos objectifs de départ<br />
ont-t-ils été atteints ?<br />
Oui. En tant qu’élu, j’étais pour ma<br />
part particulièrement attaché à la pérennité<br />
<strong>des</strong> savoir-faire de l’institution car nous ne<br />
sommes que de passage. Sans restreindre la<br />
marge d’action <strong>des</strong> élus entrants, il serait<br />
dommage de repartir de zéro après chaque<br />
élection.<br />
Nous avons donc construit plusieurs<br />
outils intéressants, notamment un livret<br />
d’accueil du nouvel élu qui devrait permet-<br />
tre aux <strong>des</strong>tinataires de bien comprendre<br />
notre fonctionnement et donc, de se mettre<br />
en action plus rapidement.<br />
SIC : Qu’a apporté la certification<br />
ISO 9001 à l’<strong>Ordre</strong> ?<br />
Nous avons d’abord identifié tous les<br />
process et travailler sur chacun d’eux, de<br />
l’accueil physique et téléphonique<br />
jusqu’à la gestion de la facturation en<br />
passant par l’offre de formation, le traitement<br />
<strong>des</strong> litiges, la gestion <strong>des</strong> clubs ou<br />
bien encore la communication. De nouvelles<br />
pratiques ont été introduites et de<br />
nouveaux mo<strong>des</strong> de gestion <strong>des</strong> processus<br />
ont vu le jour.<br />
<strong>Les</strong> audits internes croisés menés à<br />
chaque fois par un binôme élu et permanent<br />
sont également très appréciés.<br />
SIC : De quel œil les membres<br />
de l’<strong>Ordre</strong> ont-ils vu cette démarche<br />
qualité ?<br />
Il est encore un peu tôt pour le dire car<br />
notre certification ISO 9001 est récente<br />
(juillet 2008). Cependant, si j’en crois les<br />
enquêtes et questionnaires que nous<br />
exploitons régulièrement, 9 confrères sur<br />
10 apprécient notre travail et se disent satisfaits<br />
de notre institution. Ces résultats sont<br />
un signe fort d’encouragement.<br />
SIC : Quels conseils donneriez-vous<br />
aux Conseils régionaux qui souhaitent<br />
se lancer dans une démarche<br />
qualité ?<br />
La priorité doit être donnée à l’amélioration<br />
de la qualité au bénéfice <strong>des</strong><br />
consœurs et confrères. La certification<br />
ISO 9001, c’est la cerise sur le gâteau.<br />
Le plus difficile consiste à parfaitement<br />
définir les objectifs de départ. Sans minimiser<br />
l’important travail de fond que la<br />
démarche nécessite, il faut d’abord déterminer<br />
pourquoi on se lance et quels<br />
moyens souhaite-t-on y consacrer.<br />
Enfin, la démarche ISO 9001 ne doit<br />
pas être vécue comme un carcan mais<br />
comme un cadre d’action qui renforce l’efficience<br />
de chacune de nos activités au<br />
bénéfice <strong>des</strong> membres de l’<strong>Ordre</strong>. p<br />
20 SIC 269 DÉCEMBRE 2008
“<br />
La simplicité est<br />
source de fluidité<br />
dans les organisations<br />
comme les nôtres.<br />
”<br />
<strong>DOSSIER</strong><br />
5 QUESTIONS A :<br />
Michel Dehors, président du Conseil régional de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> de Montpellier<br />
“<br />
L’utilité de la démarche :<br />
plus de transparence, plus de suivi<br />
et plus de prise en compte<br />
”<br />
SIC : Pour quelles raisons le Conseil<br />
régional de l’<strong>Ordre</strong> de Montpellier<br />
s’est-il engagé dans une démarche<br />
qualité ?<br />
Il était fondamental que le Conseil<br />
régional de l’<strong>Ordre</strong> puisse :<br />
uintroduire dans son fonctionnement une<br />
relation « client/fournisseur » afin de<br />
répondre parfaitement aux attentes <strong>des</strong><br />
confrères, mais aussi de notre tutelle et de<br />
notre environnement économique en général<br />
;<br />
u identifier l’ensemble <strong>des</strong> risques liés à<br />
son activité et circonscrire ces derniers ;<br />
udélimiter les périmètres respectifs d’exercice<br />
<strong>des</strong> élus et <strong>des</strong> permanents afin de clarifier<br />
le partage de responsabilités et fluidifier<br />
leurs échanges.<br />
SIC : Comment s’est déroulé<br />
ce projet ? Combien de temps<br />
la mise en place de la certification<br />
vous a-t-elle demandé ?<br />
Paul Pacaud et Daniel Blanes, respectivement<br />
président et secrétaire général de<br />
l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> de la<br />
région Rhône-Alpes, sont venus nous<br />
faire une présentation de leur démarche<br />
qualité en septembre 2006. Suite à cet<br />
exposé, nous avons validé le principe de la<br />
démarche et l’auditeur qui devait nous<br />
accompagner durant tout le processus. La<br />
première réunion qualité est intervenue le<br />
8 juin 2007 et nous avons été certifiés le<br />
29 juillet 2008.<br />
SIC : Vous êtes vous fait aider<br />
par un organisme extérieur ?<br />
Effectivement, il nous a paru nécessaire<br />
de faire appel à un formateur expérimenté<br />
dans les démarches de certification.<br />
Nous avons sollicité Franck Bouliteau, qui<br />
bénéficiait déjà d’expériences auprès d’autres<br />
Conseils régionaux, et qui nous a<br />
accompagnés dans cette démarche. Sa présence<br />
à l’<strong>Ordre</strong> a été d’environ 10 journées<br />
réparties sur 12 mois.<br />
Par ailleurs, il faut souligner l’importance<br />
du rôle du secrétaire général et <strong>des</strong><br />
permanents de l’<strong>Ordre</strong> dans le processus,<br />
qui doivent surtout s’approprier la démarche<br />
afin de l’adapter à l’organisation préexistante<br />
en l’optimisant.<br />
SIC : <strong>Les</strong> permanents ont-ils bien<br />
adhéré à la philosophie ISO ?<br />
Quelle a été leur réaction au début<br />
de la démarche ? Avez-vous organisé<br />
<strong>des</strong> réunions, <strong>des</strong> formations ?<br />
L’adhésion a été totale, même si elle<br />
n’a pas été immédiate, du fait même du<br />
nécessaire apprentissage initial, qui permet<br />
de comprendre et de mieux appréhender le<br />
contenu de la démarche qualité. L’adhésion<br />
<strong>des</strong> permanents est, en tout état de cause,<br />
un facteur clé de succès pour ce type de projet.<br />
Chacun a pu progresser dans son poste<br />
de travail par une meilleure connaissance<br />
<strong>des</strong> tâches <strong>des</strong> autres. Tout cela a nécessité,<br />
au-delà <strong>des</strong> interventions de l’auditeur, <strong>des</strong><br />
réunions quasi-hebdomadaires entre les<br />
permanents, notamment pendant la phase<br />
de rédaction <strong>des</strong> procédures. <strong>Les</strong> élus ont<br />
aussi été mis à contribution, en participant<br />
activement à la rédaction et validation <strong>des</strong><br />
processus et procédures.<br />
SIC : De quel œil les membres<br />
de l’<strong>Ordre</strong> ont-ils vu cette démarche<br />
qualité ?<br />
Certains, dubitatifs, considéraient que<br />
la démarche était chronophage et peu utile.<br />
J’avoue dans un premier temps avoir fait<br />
partie de ceux là. Mais j’ai perçu très vite<br />
l’utilité du processus et ai pu remarquer les<br />
effets immédiats sur le fonctionnement du<br />
Conseil : plus de transparence, de suivi et<br />
de prise en compte <strong>des</strong> remarques faites.<br />
Ceci est le résultat de l’approche résolument<br />
pragmatique que les élus et le secrétaire<br />
général ont retenu tout au long du processus<br />
: revisiter et organiser les procédures<br />
du Conseil régional sans complexifier, ni<br />
superposer les tâches. La simplicité est<br />
source de fluidité dans les organisations<br />
comme les nôtres.<br />
Je pense que les confrères percevront<br />
les bienfaits de la démarche, si ce n’est<br />
déjà fait, sur une période d’une à trois<br />
années… p<br />
DÉCEMBRE 2008 SIC 269 21
MISSIONS & MARCHÉS<br />
I<br />
Opticien de pères en fils<br />
Messieurs Bylaart, opticiens depuis 62 ans dans le quartier de l’Europe à Paris,<br />
témoignent pour Sic du quotidien d’un artisan lunetier.<br />
La<br />
L<br />
devanture de la boutique donne le ton :<br />
« Bylaart opticiens, de père en fils ». Ici, vous<br />
rentrez chez un véritable artisan de la vision,<br />
où le ronron <strong>des</strong> machines, l’odeur d’alcool<br />
et le bec bunsen rythment les journées de la<br />
boutique et où Jean-Pierre Bylaart et sa femme,<br />
Rosine, accueillent leurs clients en les saluant par<br />
leurs noms.<br />
L’art de la vision<br />
Pour Jean-Pierre Bylaart, 4 e génération de Bylaart<br />
opticien, qui a succédé successivement à son arrière<br />
grand-père, son grand-père puis son père, l’optique<br />
est une évidence mais surtout un art. Pour preuve :<br />
son atelier technique qui trône au centre de la boutique.<br />
Ici, chaque client peut découvrir les “<strong>des</strong>sous”<br />
de la profession, du dernier dispositif utilisant la<br />
technique du laser, à la vieille machine à polir le verre.<br />
« Pas de secret sur la fabrication de nos produits et sur les créations<br />
de la boutique. » témoigne Jean-Pierre Bylaart « La<br />
relation avec notre clientèle est basée sur une relation de<br />
confiance ».<br />
Un règne où le client est roi<br />
« Il y a deux types d’opticiens : les opticiens traditionnels,<br />
véritable artisans, qui malheureusement tendent à disparaitre<br />
au profit <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> chaînes, qui sont certes plus simple d’accès,<br />
mais qui ont moins de temps pour s’occuper <strong>des</strong> clients au<br />
cas par cas. » continue t-il. Pour la maison Bylaart, le<br />
métier d’opticien lunetier est bien sur un métier de<br />
commerce, mais avant tout un métier de scientifique<br />
et de technicien. « Pour satisfaire notre clientèle et la<br />
conseiller comme il se doit, nous devons être capable d’évaluer<br />
leur performance visuelle, de déterminer la correction adaptée,<br />
mais aussi d’assurer le montage <strong>des</strong> lunettes et de contrôler l’efficacité<br />
de la correction » explique t-il. « Nous nous devons<br />
d’être présent auprès de notre clientèle. Chaque client est particulier.<br />
»<br />
Une profession en perpétuelle évolution<br />
Le métier d’opticien lunetier est aujourd’hui un<br />
métier de pointe et de mode. « Depuis 30 ans, la techno-<br />
logie que nous utilisons évolue pratiquement tous les ans : de<br />
la production <strong>des</strong> verres aux matériaux utilisés. Nous nous<br />
appuyons sur <strong>des</strong> outils de production de plus en plus<br />
performants et complexes. Et cela n’est pas prêt de<br />
s’arrêter… ». Evolution aussi <strong>des</strong> mœurs<br />
notamment depuis le développement,<br />
“<br />
Depuis 30 ans,<br />
la technologie que nous<br />
utilisons évolue<br />
pratiquement tous les ans :<br />
de la production <strong>des</strong> verres<br />
aux matériaux utilisés.<br />
Nous nous appuyons<br />
sur <strong>des</strong> outils de production<br />
de plus en plus performants<br />
et complexes. Et cela n’est<br />
pas prêt de s’arrêter…<br />
”<br />
22 SIC 269 DÉCEMBRE 2008
LE SECTEUR EN FRANCE – LES CHIFFRES<br />
Le marché de l’optique-lunetterie est évalué à 3,8 milliards d’euros en 2006.<br />
Selon une étude réalisée par DAFSA en 2007, sur 904 porteurs d’équipement optique :<br />
u40,3 % renouvellent leurs lunettes de vue tous les 2 ans ;<br />
u41,5 % <strong>des</strong> personnes interrogées possèdent 2 paires de lunettes ;<br />
u53,3 % possèdent <strong>des</strong> lunettes de soleil à leur vue ;<br />
ula jeune génération (18-34 ans) apprécie les lentilles (59 %) alors que les seniors restent attachés<br />
aux lunettes seules (47 %). <strong>Les</strong> 35-49 ans ont une attitude plus bohème et portent selon le quotidien<br />
<strong>des</strong> lentilles de contact ou <strong>des</strong> lunettes ;<br />
u55 % sont fidèles à leur opticien ;<br />
ule coût d’achat moyen d’un équipement optique est de 200,07 euros.<br />
Le nombre de créations d’entreprises baisse régulièrement depuis 2005<br />
en dépit de la progression du nombre de diplômés.<br />
Le nombre d’opticiens augmente d’année en année, 1 238 opticiens<br />
ont obtenu leur diplôme en 2006, et plus de 8 000 l’ont obtenu<br />
depuis 2000. 60 % poursuivent leur formation vers l’optométrie,<br />
en formation initiale pour une centaine d’entre eux, en formation<br />
continue pour les autres.<br />
Un marché de<br />
3,8<br />
milliards d’euros*<br />
<strong>Les</strong> groupements demeurent le premier réseau<br />
de distribution d’optique en France avec une part<br />
de marché de 37,1 %.<br />
<strong>Les</strong> succursales et les franchises captent quant<br />
à elles 25,3 % du marché.<br />
du marché.<br />
<strong>Les</strong> mutualistes représentent 9,5 %<br />
L’opticien-lunetier recense 9 148 points de vente en France<br />
métropolitaine en 2006, et plus de 10 200 en avril 2008.<br />
*données 2006<br />
<strong>Les</strong> lunettes : de l’antiquité à aujourd’hui<br />
<strong>Les</strong> hommes se sont tout d’abord intéressés aux problèmes<br />
visuels : Aristote a évoqué la myopie et la presbytie dans<br />
« problemata », Euclide a étudié le pouvoir optique <strong>des</strong> objets…<br />
Le scientifique arabe Al-hazen parlera pour la première fois<br />
d’utiliser <strong>des</strong> lentilles pour faciliter la lecture, aux environs<br />
<strong>des</strong> années 1000. Sur la base de ces écrits, <strong>des</strong> moines<br />
développèrent au Moyen-Âge <strong>des</strong> pierres de lecture en béryl<br />
taillées en demi-sphère et utilisées comme loupe.<br />
On ne connaît pas précisément l’inventeur <strong>des</strong> lunettes, on sait<br />
seulement qu’elles sont apparues en Italie à la fin du XIII e siècle.<br />
Alessandro Spina, dominicain italien, fabriquera <strong>des</strong> lunettes<br />
qu’il donnera aux plus démunis. <strong>Les</strong> verres biconvexes<br />
pour les presbytes et les concaves pour les myopes sont alors<br />
maîtrisés, mais rien pour les hypermétropes ou les astigmates.<br />
Ce n’est qu’en 1807 que Thomas Young trouva le problème<br />
de l’astigmatisme et que l’on inventa <strong>des</strong> verres capable<br />
de le corriger.<br />
450 ans après l’apparition <strong>des</strong> lunettes, on eu l’idée de fixer<br />
les lunettes contre les tempes. En France, ces lunettes ont été<br />
appelés « lunettes à tempes permettant de mieux respirer<br />
à l’aise » (à l’inverse du pince-nez jusqu’ici utilisé)…<br />
malheureusement, la pression sur les tempes amena à la longue<br />
<strong>des</strong> maux de tête… vers 1728, on vit apparaître les montures, que<br />
l’on imagina à la fin du XVIII e siècle faire tenir derrière les oreilles.<br />
La deuxième guerre mondiale bouscule l’activité de la lunetterie.<br />
Le renouveau sera marqué par l’arrivée du plastique<br />
et de ses nombreuses possibilités techniques. En 1959,<br />
la création du premier verre progressif Varilux par Bernard<br />
Maitenaz, personnalité incontournable du monde de l’optique,<br />
révolutionnera la vision <strong>des</strong> presbytes.<br />
par le groupe Essilor, d’un certificat d’authenticité<br />
pour ses verres. Des verres signés au laser, délivrés<br />
avec un certificat qui garantit leur authenticité. Une<br />
nouveauté pour la profession. « Nous sommes de plus en<br />
plus nombreux à exercer la profession d’opticien. A mon époque,<br />
nous étions 35 à sortir diplômés de mon école,<br />
aujourd’hui les promotions atteignent jusqu’à 1 200 diplômés.<br />
La profession se développe toujours plus, avec <strong>des</strong> opticiens<br />
à tous les coins de rues. <strong>Les</strong> écarts semblent donc impossibles<br />
à éviter. Une offre de qualité et <strong>des</strong> nouvelles technologies<br />
nous assurent de fidéliser nos clients, tout en instaurant un climat<br />
de confiance dans la profession. »<br />
« Depuis plus de 30 ans, mon père et moi-même avons eu la<br />
même expert-comptable, qui sait nous accompagner dans<br />
notre activité au quotidien et a sû nous conseiller dans la<br />
transmission de l’entreprise familiale. » p<br />
DÉCEMBRE 2008 SIC 269 23
INTERNATIONAL<br />
I<br />
4 e Congrès <strong>des</strong> PME et <strong>des</strong> structures<br />
de proximité<br />
La FEE, en collaboration avec la Fédération Nordique <strong>des</strong> <strong>Comptables</strong>, a organisé,<br />
du 3 au 5 septembre dernier à Copenhague, son 4 e Congrès, sur le thème « <strong>Les</strong> opportunités<br />
et les outils pour la profession comptable sur le marché <strong>des</strong> PME ». Bilan.<br />
Discours d’ouverture<br />
Jacques Potdevin, président de la<br />
FEE (Fédération <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>comptables<br />
Européens), a rappelé<br />
que la responsabilité du professionnel<br />
comptable est de conseiller<br />
son client, non seulement sur<br />
les aspects de technique comptable,<br />
mais aussi dans tous les<br />
domaines où son expérience peut<br />
être utile. Il a également mentionné,<br />
qu’au cours <strong>des</strong> dernières<br />
années, la pression <strong>des</strong> évènements<br />
a obligé la FEE à mettre l’accent<br />
sur la réglementation de l’audit<br />
légal. Par ailleurs, tout n’est pas<br />
réglé à ce sujet et de nombreuses<br />
questions restent ouvertes telle<br />
que la prise en compte <strong>des</strong> spécificités<br />
<strong>des</strong> PME et petits cabinets par<br />
les organismes de supervision.<br />
Autre sujet de préoccupation : il<br />
faut selon lui veiller à ce qu’un<br />
excès de réglementation ne<br />
devienne pas un obstacle au recrutement<br />
de jeunes professionnels. Il<br />
considère également qu’il faut<br />
veiller à ce que cette évolution ne<br />
conduise pas à la création de deux<br />
professions distinctes. Il rappelle<br />
avec insistance que l’audit légal<br />
n’est pas la seule activité <strong>des</strong> cabinets.<br />
<strong>Les</strong> professionnels comptables<br />
fournissent de nombreux<br />
autres services à leurs clients dans<br />
<strong>des</strong> domaines aussi variés que la<br />
comptabilité, le conseil, la fiscalité,<br />
le développement durable ou<br />
l’expression d’assurance.<br />
Une intervention attendue<br />
Pierre Delsaux, représentant de la<br />
Commission européenne a exposé<br />
les sujets communautaires en<br />
cours :<br />
u Le droit <strong>des</strong> sociétés : la Commission<br />
travaille sur le projet de<br />
Société Privée Européenne (SPE),<br />
nouveau type de société adaptée<br />
aux PME et qui fonctionnera selon<br />
<strong>des</strong> règles de droit <strong>des</strong> sociétés<br />
identiques dans toute l’Union<br />
européenne ;<br />
u EFRAG : la Commission cher-<br />
Le 4 e Congrès<br />
de la FEE s’est tenu<br />
à Copenhague,<br />
capitale<br />
du Danemark<br />
Le mandat de Jacques Potdevin s’achève<br />
Au terme de deux années d’une présidence fort chargée, notre confrère Jacques Potdevin quitte la FEE en<br />
décembre 2008.<br />
Très soucieux de garantir a primauté de la règle du consensus, Jacques Potdevin a particulièrement veillé à<br />
renforcer tous les mécanismes internes de gouvernance et de transparence qui valorisent le travail de la<br />
FEE auprès de ses 43 membres et la crédibilité de la Fédération envers tous ses interlocuteurs.<br />
S’il est impossible de recenser tous les grands dossiers suivis par la FEE depuis deux ans, on énumérera en<br />
désordre : les questions relatives à l’éthique et à l’indépendance <strong>des</strong> auditeurs, à la limitation de la<br />
responsabilité, à la concentration <strong>des</strong> cabinets et à la concurrence ; celles qui touchent aux normes comptables en<br />
particulier, au référentiel à appliquer aux PME ou les travaux relatifs aux comptes du secteur public ; la mise en œuvre de la<br />
directive sur l’audit légal et, dans ce cadre, l’examen <strong>des</strong> ISA’s clarifiées ; mise en œuvre de la directive sur les<br />
qualifications… sans oublier le lancinant débat sur le thème de la simplification.<br />
La FEE n’a pas vraiment connu de temps creux pendant ces deux années.<br />
24 SIC 269 DÉCEMBRE 2008
che à renforcer l’EFRAG, en contribuant de<br />
manière significative à son financement ;<br />
u IASB : sa gouvernance est particulièrement<br />
surveillée par la Commission ;<br />
uSimplification de l’environnement juridique<br />
<strong>des</strong> entreprises : le « groupe Stoiber »<br />
travaille sur la question. Une solution<br />
consisterait à donner aux Etats membres<br />
l’option d’exclure les micro-entreprises du<br />
champ <strong>des</strong> 4 e et 7 e directives, ce qui équivaudrait<br />
à les dispenser de tenue de comptabilité<br />
;<br />
u IFRS pour PME : Aujourd’hui, le projet<br />
IAS et PME est le référentiel IAS moins un<br />
certain nombre de simplifications. Ce n’est<br />
pas une norme pour les PME telle que l’entendait<br />
la Commission, d’où son rejet par<br />
cette dernière ;<br />
uXBRL : il s’agit, aux yeux de la Commission,<br />
d’un outil parfait pour la simplification.<br />
Une forte pression extérieure s’exerce<br />
pour son adoption par l’Europe, mais il<br />
n’est pas question de la faire par instrument<br />
juridique.<br />
Faut-il maintenir un audit pour toutes les<br />
entités ou faut-il envisager un audit simplifié<br />
? La Commission considère être à la<br />
croisée <strong>des</strong> chemins et il faut résoudre les<br />
questions rapidement. Elle a besoin pour<br />
cela <strong>des</strong> positions de la profession comptable.<br />
La Commission participe au développement<br />
<strong>des</strong> nouvelles normes internationales<br />
d’audit ISA. Elle a lancé une étude sur le<br />
coût et les bénéfices de leur adoption en<br />
Europe. Aucune décision n’est encore prise<br />
tant que les étu<strong>des</strong> ne sont pas achevées.<br />
Le dernier point abordé concernait le capital<br />
<strong>des</strong> sociétés d’audit. A une question de<br />
l’assistance sur l’état d’avancement du projet<br />
de consultation sur la propriété <strong>des</strong><br />
sociétés d’audit, Pierre Delsaux a informé<br />
que la Commission examine ce que doit<br />
être le document qui sera publié.<br />
Conclusion<br />
<strong>Les</strong> candidatures sont nombreuses pour<br />
l’organisation du prochain congrès : Bucarest,<br />
Istanbul mais aussi Rome ont, en<br />
effet, déjà fait acte de candidature.<br />
<strong>Les</strong> PME sont devenues la colonne vertébrale<br />
de l’économie européenne et une<br />
source inestimable d’emplois et de croissance.<br />
Le professionnel comptable est<br />
l’interlocuteur privilégié du chef d’entreprise.<br />
La forte assistance à ce congrès et la<br />
variété <strong>des</strong> pays représentés montrent que<br />
les professionnels comptables ont bien<br />
pris conscience de l’importance du<br />
sujet. p<br />
DÉCEMBRE 2008 SIC 269 25
INTERNATIONAL<br />
I<br />
Juste valeur d’un instrument financier<br />
dans un marché inactif<br />
Par Laurent Lévesque, président de la commission de Droit comptable<br />
L’accès facilité aux capitaux et la complexification croissante <strong>des</strong> instruments financiers ont<br />
accentué la volatilité <strong>des</strong> marchés. Lorsqu’ils sont considérés comme <strong>des</strong> actifs négociables,<br />
les instruments financiers doivent être valorisés au cours du marché selon les normes IFRS.<br />
Mais selon quels critères les instruments financiers sont-ils classés ?... et comment mesurer<br />
leur juste valeur lorsque le marché devient inactif ?<br />
Ces dernières années, les marchés<br />
financiers se sont considérablement<br />
complexifiés tout en permettant une facilité<br />
d’accès aux capitaux. Le financement traditionnel<br />
de l’économie par le crédit a laissé<br />
la place aux actions, obligations et créances<br />
négociables, ainsi qu’à de nouveaux instruments<br />
financiers de dérivés de taux ou d’actions.<br />
<strong>Les</strong> crédits sont eux-mêmes devenus<br />
“titrisables”, transformés en titres, accentuant<br />
la volatilité <strong>des</strong> marchés. Ces instruments<br />
financiers, lorsqu’ils sont considérés<br />
comme <strong>des</strong> actifs négociables, doivent<br />
être valorisés au bilan au cours du marché<br />
selon les normes IFRS. Mais comment<br />
mesurer leur juste valeur lorsque le marché<br />
n’est plus actif ? En réponse, un panel<br />
d’experts conseils de l’IASB 1 a identifié les<br />
meilleures pratiques à mettre en œuvre.<br />
<strong>Les</strong> 4 catégories de classement<br />
pour les actifs financiers<br />
selon IAS 39<br />
L’IASB a identifié quatre catégories d’instruments<br />
financiers, <strong>des</strong>quelles découlent<br />
les règles d’évaluation qui leur sont applicables.<br />
u actifs financiers détenus à <strong>des</strong> fins de<br />
transaction. Ils sont acquis principalement<br />
en vue d’être vendus ou rachetés à court<br />
terme ou constituent un dérivé. Ils sont évalués<br />
à la juste valeur par le biais du compte<br />
de résultat ;<br />
uactifs financiers non dérivés assortis de<br />
paiements fixes ou déterminables et d’une<br />
échéance fixe, que l’entité a l’intention<br />
manifeste et la capacité de conserver<br />
jusqu’à leur échéance. Ils sont évalués au<br />
coût amorti selon la méthode du taux d’intérêt<br />
effectif ;<br />
u prêts et créances : actifs financiers non<br />
dérivés à paiements fixes ou déterminables<br />
qui ne sont pas cotés sur un marché actif.<br />
Ils sont évalués au coût amorti selon la<br />
méthode du taux d’intérêt effectif ;<br />
uactifs financiers disponibles à la vente :<br />
actifs financiers non dérivés ou non classés<br />
dans l’une <strong>des</strong> catégories précédentes. Ils<br />
sont évalués à la juste valeur par capitaux<br />
propres.<br />
Lorsque ces quatre catégories ont été définies,<br />
l’hypothèse très peu vraisemblable à<br />
l’époque que l’on connaît aujourd’hui,<br />
d’une inactivité soudaine <strong>des</strong> marchés n’a<br />
guère été envisagée. Pour y remédier, <strong>des</strong><br />
précisions récentes viennent d’être apportées.<br />
<strong>Les</strong> procédures à suivre<br />
dans un marché non actif<br />
Le point de départ pour l’évaluation <strong>des</strong> instruments<br />
financiers est de déterminer si le<br />
marché sur lequel l’instrument financier<br />
est coté est actif ou non ?<br />
La détermination du caractère actif ou pas<br />
d’un marché peut s’appuyer sur <strong>des</strong> indicateurs<br />
tels que la baisse significative du<br />
volume <strong>des</strong> transactions et du niveau d’activité<br />
sur le marché, la forte dispersion <strong>des</strong><br />
prix disponibles dans le temps et entre les<br />
différents intervenants de marché. Elle<br />
nécessite, en tout état de cause, l’utilisation<br />
du jugement.<br />
L’évaluation d’instruments financiers sur<br />
<strong>des</strong> marchés actifs est réalisée par référence<br />
aux cotations. Si le marché n’est pas actif,<br />
l’évaluation est réalisée en utilisant <strong>des</strong><br />
techniques de valorisation qui tiennent<br />
compte de tous les facteurs que les participants<br />
au marché souhaitent voir intégrer<br />
pour la fixation d’un prix, en minimisant<br />
l’impact <strong>des</strong> données spécifiques à l’entité.<br />
Dans ce cadre, le panel d’experts-conseils<br />
de l’IASB a publié, fin octobre 2008, une<br />
“guidance” sur les procédures à suivre pour<br />
évaluer les instruments financiers lorsque<br />
les marchés ne sont plus actifs.<br />
Selon ce document, la première étape pour<br />
déterminer la juste valeur d’un instrument<br />
financier qui n’a pas de cotation sur un<br />
marché actif est de comprendre les termes<br />
de cet instrument. <strong>Les</strong> principaux termes<br />
d’un instrument financier incluent, par<br />
exemple :<br />
ule calendrier et le calcul <strong>des</strong> flux de trésorerie<br />
;<br />
u le calendrier et les conditions de toutes<br />
options attachées au contrat ;<br />
ula protection <strong>des</strong> droits <strong>des</strong> parties à l’instrument.<br />
Il est aussi nécessaire d’estimer le rendement<br />
qu’exigerait un participant au marché<br />
26 SIC 269 DÉCEMBRE 2008
Définitions<br />
Juste valeur : montant pour lequel un actif pourrait être échangé,<br />
ou un passif éteint, entre parties bien informées, consentantes,<br />
et agissant dans <strong>des</strong> conditions de concurrence normale.<br />
Titrisation : technique financière qui consiste à transférer à <strong>des</strong><br />
investisseurs <strong>des</strong> actifs financiers tels que <strong>des</strong> créances (par<br />
exemple <strong>des</strong> factures émises non soldées, ou <strong>des</strong> prêts en<br />
cours), en transformant ces créances, par le passage à travers<br />
une société ad hoc (société, fonds ou trust), en titres financiers<br />
émis sur le marché <strong>des</strong> capitaux. Outre les crédits classiques,<br />
on peut titriser tout produit dégageant <strong>des</strong> flux financiers<br />
réguliers, soit <strong>des</strong> créances commerciales, <strong>des</strong> loyers d’actifs<br />
mobiliers ou immobiliers, <strong>des</strong> royalties, etc.<br />
Dérivé : instrument financier ou contrat qui présente trois<br />
caractéristiques : sa valeur varie en fonction de la variation d’un<br />
taux d’intérêt spécifié, du prix d’un instrument financier ou d’une<br />
autre variable financière, il ne requiert en général aucun<br />
investissement net initial et il est réglé à une date future.<br />
pour compenser le risque relatif au<br />
montant et au calendrier <strong>des</strong> flux<br />
futurs de trésorerie de cet instrument,<br />
le risque de crédit de la<br />
contrepartie et le risque de liquidité.<br />
En d’autres mots, la prime<br />
qu’un participant au marché exigerait<br />
pour prendre ce risque.<br />
L’entité procèdera par la suite à la<br />
détermination de la juste valeur de<br />
cet instrument. Pour ce faire, elle<br />
doit considérer toute l’information<br />
pertinente disponible sur le marché.<br />
Cette information peut comprendre<br />
les prix de transactions<br />
récentes pour les mêmes instruments<br />
ou <strong>des</strong> instruments similaires,<br />
les cotations de courtiers ou de<br />
services de fixation de prix, les<br />
indices ou autres données utilisés<br />
dans les modèles de valorisation.<br />
Lorsque le marché d’instrument<br />
financier n’est plus actif, l’entité<br />
détermine la juste valeur en utilisant<br />
une technique de valorisation,<br />
généralement appelée «<br />
mark-to-model ». La technique<br />
de valorisation choisie doit maximiser<br />
l’utilisation <strong>des</strong> paramètres<br />
observables en minimisant les<br />
données spécifiques à l’entité.<br />
Lorsqu’il n’existe pas de données<br />
de marché observables, les justes<br />
valeurs sont déterminées à l’aide<br />
de techniques d’évaluation fondées<br />
principalement sur les hypothèses<br />
internes au management<br />
sur les futurs flux de trésorerie<br />
avec un taux d’actualisation adéquatement<br />
ajusté en fonction <strong>des</strong><br />
DÉCEMBRE 2008 SIC 269 27
INTERNATIONAL<br />
I<br />
risques. Dans tous les cas, le modèle devra<br />
intégrer les conditions courantes de marché,<br />
y compris les ajustements appropriés<br />
pour les risques de crédit ou de liquidité<br />
qu’un participant au marché prendrait en<br />
compte.<br />
L’entité recherchera <strong>des</strong> transactions<br />
observables récentes pour le même instrument<br />
pour évaluer la juste valeur. Lorsqu’un<br />
prix de transaction observable est<br />
disponible, <strong>des</strong> ajustements significatifs de<br />
ce prix peuvent être nécessaires pour arriver<br />
au prix d’une transaction volontaire entre<br />
<strong>des</strong> participants au marché à la date d’évaluation.<br />
Même lorsque le marché est<br />
devenu inactif, il n’est pas approprié de<br />
conclure que toute l’activité du marché<br />
représente <strong>des</strong> ventes forcées. Cependant,<br />
ainsi que nous l’avons précisé ci-avant,<br />
l’entité ne doit pas conclure automatiquement<br />
que le prix de la transaction représente<br />
la juste valeur. L’entité doit examiner<br />
toute l’information disponible et n’utilisera<br />
pas le prix d’une transaction lorsqu’il est<br />
démontré que cette vente était forcée.<br />
En l’absence de données observables, l’entité<br />
aura recours à <strong>des</strong> données internes<br />
pour déterminer la juste valeur. Cette<br />
méthode implique un recours significatif<br />
au jugement et doit intégrer tous les paramètres<br />
de risque inhérents à l’instrument<br />
financier considéré, y compris les risques<br />
de crédit et de liquidité qui seraient pris en<br />
compte par un intervenant hypothétique<br />
sur le marché.<br />
Des informations complémentaires<br />
devront être fournies dans les notes aux<br />
états financiers concernant les valeurs<br />
déterminées, notamment <strong>des</strong> informations<br />
sur les techniques d’évaluation choisies, les<br />
données non observables, l’environnement<br />
de contrôle <strong>des</strong> procédures d’évaluation,<br />
les degrés d’incertitude, etc.<br />
Recommandation <strong>des</strong> autorités<br />
réglementaires<br />
Dans le même sens, les clarifications suivantes<br />
ont été apportées par l’AMF, l’Autorité<br />
de contrôle <strong>des</strong> assurances et <strong>des</strong><br />
mutuelles, la Banque de France, la Commission<br />
bancaire et le Conseil national de la<br />
comptabilité, lorsque les marchés sont<br />
inactifs :<br />
uL’utilisation <strong>des</strong> hypothèses développées<br />
par l’entreprise en l’absence de données de<br />
marché pertinentes est justifiée. <strong>Les</strong> flux de<br />
trésorerie futurs et les taux d’actualisation<br />
doivent être ajustés <strong>des</strong> risques que prendrait<br />
en compte tout participant au marché.<br />
u <strong>Les</strong> cotations <strong>des</strong> courtiers ne sont pas<br />
nécessairement représentatives de la juste<br />
valeur, lorsqu’elles ne sont pas le reflet de<br />
transactions intervenant sur le marché.<br />
u <strong>Les</strong> transactions résultant de situations<br />
de ventes forcées n’ont pas à être prises en<br />
compte pour la détermination de la juste<br />
valeur d’un instrument financier. L’appréciation<br />
du caractère forcé d’une transaction<br />
repose sur l’exercice du jugement.<br />
u <strong>Les</strong> prix <strong>des</strong> quelques transactions qui<br />
interviennent sur un marché inactif sont<br />
une donnée à prendre en considération<br />
dans la valorisation d’un instrument financier.<br />
p<br />
1. International Accounting Standards Board<br />
Pour de plus amples informations sur les travaux<br />
<strong>des</strong> organismes régulateurs face à la crise financière,<br />
consulter www.focusifrs.com<br />
28 SIC 269 DÉCEMBRE 2008
LU DANS LA PRESSE I<br />
Moins médiatisée que le débat sur les comportements<br />
déraisonnables <strong>des</strong> traders, la question <strong>des</strong> normes<br />
comptables et plus particulièrement de la norme<br />
IAS 39 est au cœur <strong>des</strong> discussions <strong>des</strong> spécialistes<br />
sur la crise financière.<br />
La “Fair value” au cœur<br />
de la crise financière<br />
La “fair value” ou “juste valeur” a en effet<br />
obligé les banques et les organismes financiers<br />
à comptabiliser, immédiatement, dans<br />
leurs comptes trimestriels, leurs actifs<br />
“pourris” non plus à leur valeur historique, mais à<br />
leur valeur réelle, c’est-à-dire rien ou presque. D’où<br />
les énormes pertes annoncées.<br />
Cette imputation instantanée <strong>des</strong> pertes est-elle une<br />
bonne chose ou a-t-elle eu au contraire un effet “procyclique”<br />
aggravateur de la crise ?<br />
« Lorsque les marchés dévissent, le mécanisme montre ses<br />
limites : il contraint les banques à traduire immédiatement<br />
dans leurs comptes la baisse <strong>des</strong> actifs qu’elles possèdent au<br />
lieu de leur laisser la possibilité d’étaler le choc dans le temps.<br />
Au risque d’exposer leurs bilans et leurs résultats à une très<br />
forte volatilité et, au final, d’aggraver la crise. Le problème est<br />
d’autant plus grave que les banques américaines, qui utilisent<br />
d’autres normes comptables dites US GAAP ont, elles, davantage<br />
de flexibilité », explique Alexandre Counis dans <strong>Les</strong><br />
Echos du 13 octobre.<br />
« Si nous avions encore les normes comptables de 2005, la<br />
propagation de la crise eût été évitée ! », lance Alain Madelin<br />
dans une interview à Valeurs Actuelles le 9 octobre.<br />
Ernest Antoine Seillère confirme : « La logique de “fair<br />
value” (“juste valeur”) qui oblige à l’estimation <strong>des</strong> actifs accélère<br />
les comportements déraisonnables », affirme-t-il.<br />
Ce que Jean-Luc Decornoy, président du directoire de<br />
KPMG SA, approuve, quoique de manière plus nuancée<br />
: « le principal inconvénient de la norme IFRS est d’être<br />
un baromètre purement financier qui privilégie une vision à<br />
court terme de l’entreprise. Ajoutez à cela le comportement<br />
moutonnier de certains acteurs <strong>des</strong> marchés, et tous les dérapages<br />
sont possibles. La comptabilité doit aussi traduire les données<br />
économiques, les stratégies d’investissement de long<br />
terme, et là, la valeur historique d’un actif conserve toute sa<br />
pertinence », juge-t-il.<br />
Ne pas casser le thermomètre<br />
« Ne cassons pas le thermomètre », préviennent quand<br />
même Michel Tudel ex-président de la Compagnie<br />
nationale <strong>des</strong> commissaires aux comptes et Michel<br />
Ternisien dans <strong>Les</strong> Echos du 10 octobre. Ils rappellent<br />
que « c’est l’Europe qui s’est imposée à elle-même l’usage de<br />
règles comptables uniformes dans l’intérêt de délivrer une<br />
meilleure information financière. (...)<br />
Pour ce qui concerne la valeur <strong>des</strong> actifs toxiques, une seule certitude,<br />
ceux-ci ne correspondent pas à celle à laquelle ils ont été<br />
achetés. Mais il n’est pas d’autres solutions que de se référer au<br />
marché, ou alors il y a lieu de changer de système. (...)<br />
Comment une économie pourrait fonctionner avec <strong>des</strong> informations<br />
qui seraient inexactes, alors que les marchés exigent<br />
une minimisation de l’asymétrie d’informations. (...) L’expérience<br />
montre que la crise est d’autant plus courte que l’on est<br />
en mesure d’assainir rapidement la situation. (...) »<br />
30 SIC 269 DÉCEMBRE 2008
René Ricol, ange gardien <strong>des</strong> PME<br />
Nicolas Sarkozy a nommé René Ricol, ex-président de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong><br />
et de l’IFAC (International Federation of Accountants) médiateur du crédit.<br />
« Un rôle sur mesure », estime Sophie Roquelle dans Le Figaro Economie du 31 octobre qui<br />
explique : « Ne vous fiez pas à cet air passe-partout, un rien compassé, qu’on voit sur la plupart<br />
<strong>des</strong> clichés, ni à son titre d’expert-comptable. René Ricol est un personnage flamboyant, un fin<br />
politique qui fréquente assidûment les allées du pouvoir depuis plus de vingt ans (...) C’est à ce<br />
Lyonnais de 58 ans que le président Sarkozy, qui lui avait déjà confié au printemps un rapport<br />
sur la crise <strong>des</strong> subprimes, a demandé de rétablir le contact entre les banques et les PME »<br />
René Ricol « est ainsi chargé d’engager une véritable opération commando » estime Michel<br />
Garibal en préambule à une interview de 3 pages dans le même journal où René Ricol explique<br />
qu’être médiateur du crédit, « c’est vérifier que les circuits de financements sont bien rouverts<br />
et que l’argent mis à la disposition <strong>des</strong> banques ira bien irriguer le tissu économique ».<br />
En effet, il pense que ceci pourrait permettre d’éviter « les conséquences les plus<br />
dommageables de la crise », mais il n’en promet pas la fin pour tout de suite :<br />
« On n’est pas encore à la fin de la crise financière et il y aura encore de mauvaises surprises.<br />
Quant à la crise économique, personne ne peut raisonnablement évaluer aujourd’hui son<br />
ampleur ni sa durée ».<br />
La vache folle : un exemple à suivre<br />
Dans <strong>Les</strong> Echos du 6 novembre, sous le titre « Ce que la vache<br />
folle peut apprendre à la finance en folie », Jean-Marc Vittori<br />
propose, pour sortir de la crise financière, de s’inspirer de<br />
l’exemple du secteur agro-alimentaire face à la crise de la vache<br />
folle.<br />
« <strong>Les</strong> produits toxiques se sont glissés partout, dans les comptes<br />
<strong>des</strong> maisons d’investissement new-yorkaises qui les ont fabriqués<br />
à la chaîne, mais aussi dans les banques islandaises, les fonds<br />
australiens, les placements de pères de famille allemands et<br />
même dans la dette du 9-3, ce pauvre département de la Seine-<br />
Saint-Denis auquel rien ne sera décidément épargné. Ces produits<br />
font peur. Ils paralysent les échanges. <strong>Les</strong> banquiers ne se font<br />
plus confiance.<br />
Cette ignorance est insupportable. Elle bloque la finance, et donc<br />
l’économie. Il y a pourtant un moyen d’en sortir. (...) Face<br />
à ces crises de défiance, les acteurs de l’agroalimentaire ont créé<br />
un outil unique tout au long de la chaîne, <strong>des</strong> champs<br />
aux gondoles : la traçabilité. (...) Cette technique (...) présente au<br />
moins deux avantages. D’abord, elle rassure, ce qui n’est pas rien<br />
comme on le voit aujourd’hui dans la finance. Ensuite et surtout,<br />
elle permet de réagir instantanément en cas de crise ».<br />
<strong>Les</strong> IFRS s’en tirent plutôt bien<br />
Face à toutes ces critiques, on aurait pu croire que les<br />
IFRS seraient fragilisées. Or, même si l’application de<br />
la “fair value” au secteur financier a été assouplie à la<br />
mi-octobre et si les Etats surveilleront de plus près les<br />
décisions <strong>des</strong> “Trustees” de l’IASB, il semble qu’il<br />
n’en soit rien, bien au contraire.<br />
« La solution partout prête à l’emploi fournie par l’IASB [éditée<br />
par un comité privé de 14 membres] s’est imposée parce<br />
qu’elle répondait à une forte demande <strong>des</strong> marchés, à laquelle<br />
aucune région du monde n’a su répondre par la négociation<br />
entre Etats », écrivait Nicolas Véron dans La Tribune du<br />
15 septembre.<br />
Ce “triomphe stupéfiant” <strong>des</strong> IFRS n’est pas remis en<br />
cause par la crise. Dans leur programme commun<br />
pour le G20 de Washington du 15 novembre, les<br />
Européens ont mis l’harmonisation mondiale <strong>des</strong><br />
normes comptables au premier rang <strong>des</strong> priorités… p<br />
“<br />
La logique de “fair value” (“juste valeur”)<br />
qui oblige à l’estimation <strong>des</strong> actifs accélère<br />
les comportements déraisonnables.<br />
”<br />
DÉCEMBRE 2008 SIC 269 31
VIE DE L’ORDRE<br />
I<br />
France-Québec : une reconnaissance<br />
facilitée <strong>des</strong> qualifications professionnelles<br />
Dans le cadre du dernier sommet de la francophonie et <strong>des</strong> festivités organisées à l’occasion<br />
du 400 e anniversaire de la ville de Québec, le président Nicolas Sarkozy et Jean Charest,<br />
Premier ministre du Québec, ont signé, le vendredi 17 octobre 2008, « L’Entente en matière<br />
de reconnaissance mutuelle <strong>des</strong> qualifications professionnelles entre le Québec<br />
et la France ».<br />
Par cet accord, la France et le Québec<br />
conviennent de l’établissement<br />
d’une procédure commune d’examen afin<br />
que leurs autorités compétentes respectives<br />
puissent conclure <strong>des</strong> arrangements en vue<br />
de la reconnaissance mutuelle <strong>des</strong> qualifications<br />
professionnelles débouchant sur<br />
l’exercice <strong>des</strong> professions et <strong>des</strong> métiers<br />
réglementés (hors Officiers publics et<br />
ministériels).<br />
Mesures législatives,<br />
réglementaires et administratives<br />
La mise en œuvre effective d’une procédure<br />
commune d’examen se traduit par la mise<br />
en place en France et au Québec, dans les<br />
meilleurs délais, <strong>des</strong> mesures législatives,<br />
réglementaires et administratives nécessaires.<br />
« <strong>Les</strong> principes suivants devront présider à<br />
l’application de la procédure commune :<br />
ula protection du public, notamment la protection<br />
de la santé et de la sécurité du public ;<br />
ule maintien de la qualité <strong>des</strong> services professionnels<br />
;<br />
ule respect <strong>des</strong> normes relatives à la langue<br />
française ;<br />
ul’équité, la transparence et la réciprocité ;<br />
ul’effectivité de la reconnaissance mutuelle<br />
<strong>des</strong> qualifications professionnelles. »<br />
« <strong>Les</strong> autorités compétentes peuvent<br />
conclure <strong>des</strong> arrangements en vue de la<br />
reconnaissance mutuelle <strong>des</strong> qualifications<br />
professionnelles lorsque :<br />
u la profession ou le métier est réglementé<br />
sur le territoire de la France et du Québec ;<br />
u le titre de formation a été obtenu d’une<br />
autorité reconnue de la France ou du Québec<br />
sur leurs territoires respectifs;<br />
ul’aptitude légale d’exercer une profession<br />
ou un métier réglementé est en vigueur et a<br />
été obtenue sur le territoire de la France ou<br />
du Québec ».<br />
Une déclinaison<br />
par profession règlementée<br />
Le 17 octobre 2008, concomitamment à la<br />
signature de l’Entente, le Conseil Supérieur<br />
de l’<strong>Ordre</strong> représenté par son président,<br />
Jean-Pierre Alix, et, par solidarité, la Compagnie<br />
nationale <strong>des</strong> commissaires aux<br />
comptes, représentée par Gilles de Courcel,<br />
ont signé un « Engagement à conclure un<br />
arrangement en vue de la reconnaissance<br />
mutuelle <strong>des</strong> qualifications professionnelles<br />
» avec chacune <strong>des</strong> deux organisations<br />
suivantes :<br />
u l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Comptables</strong> agréés (OCAQ)<br />
du Québec représenté par son président<br />
Daniel Mc Mahon ;<br />
ul’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Comptables</strong> généraux licenciés<br />
(OCGAQ) du Québec représenté par sa<br />
présidente Danièle Hébert.<br />
Engagements signés à Québec<br />
Ces engagements doivent conduire, dans<br />
un délai de six mois, à la signature entre<br />
les mêmes signataires d’un véritable<br />
« Arrangement de Reconnaissance<br />
Mutuelle » (ARM) facilitant l’exercice de<br />
la profession d’expert-comptable en<br />
France pour les professionnels québécois<br />
et au Québec pour les professionnels<br />
français.<br />
Qu’il s’agisse de l’“Engagement” signé<br />
avec l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> CA ou de celui signé avec<br />
l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> CGA, le texte fondamental est le<br />
même. <strong>Les</strong> mesures de simplification envisagées<br />
par les autorités compétentes françaises<br />
et québécoises figureront dans ce<br />
futur « ARM ».<br />
La Compagnie nationale <strong>des</strong> commissaires<br />
aux comptes, par sa présence et sa signature,<br />
a voulu marquer son soutien à l’<strong>Ordre</strong><br />
<strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> dans cette démarche<br />
et s’est engagée à poursuivre ses travaux<br />
pour permettre l’élargissement de cet<br />
arrangement en vue de la reconnaissance<br />
mutuelle <strong>des</strong> qualifications professionnelles<br />
pour l’accès à la profession de commissaire<br />
aux comptes en France et inversement<br />
au Québec.<br />
Au Canada, le contrôle légal <strong>des</strong> comptes<br />
est effectué par les comptables agréés (CA)<br />
même si un texte (décret d’application en<br />
attente) prévoit que les CGA pourront<br />
accéder à cette mission dans certaines<br />
conditions.<br />
Mesures de simplification<br />
L’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong>, en<br />
accord avec son ministère de tutelle, prévoit<br />
de traiter de la même façon les dossiers<br />
<strong>des</strong> professionnels canadiens qu’ils se<br />
réclament de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> CA ou de l’<strong>Ordre</strong><br />
<strong>des</strong> CGA.<br />
Textes applicables aujourd’hui, rappels :<br />
32 SIC 269 DÉCEMBRE 2008
<strong>Les</strong> quatre autres tests écrits portant<br />
sur le droit français :<br />
udroit <strong>des</strong> contrats ;<br />
udroit <strong>des</strong> sociétés et <strong>des</strong> procédures<br />
collectives ;<br />
udroit fiscal ;<br />
udroit du travail ;<br />
sont maintenus sauf si les connaissances<br />
acquises au cours de l’expérience<br />
professionnelle du candidat<br />
sont de nature à rendre cette vérification<br />
inutile.<br />
Le président de la<br />
République, Nicolas<br />
Sarkozy et Jean<br />
Charest, Premier<br />
ministre du Québec,<br />
signent « L’Entente<br />
en matière de<br />
reconnaissance<br />
mutuelle <strong>des</strong><br />
qualifications<br />
professionnelles<br />
entre le Québec<br />
et la France », en<br />
présence de Jean-<br />
Pierre Alix.<br />
u Ordonnance n° 45-2138 du<br />
19 septembre 1945 portant institution<br />
de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong>,<br />
article 27 ;<br />
u Décret n° 96-352 du 24 avril<br />
1996, modifié par le décret<br />
n° 2005-1118 du 1er septembre<br />
2005, relatif à l’accès à la profession<br />
d’expert-comptable <strong>des</strong> personnes<br />
mentionnées aux articles<br />
26 et 27 de l’ordonnance du 19 septembre<br />
1945 ;<br />
uArrêté du 27 août 1996 fixant les<br />
modalités d’organisation <strong>des</strong><br />
épreuves de l’examen d’aptitude<br />
prévu à l’article 7 du décret susmentionné.<br />
Ces textes ne devraient pas avoir à<br />
être modifiés. Le cadre législatif<br />
permet d’ores et déjà d’accueillir<br />
en France les professionnels de<br />
qualification équivalente à celle<br />
d’un professionnel titulaire du<br />
diplôme d’expertise comptable<br />
français (voir la procédure sur le<br />
site www.futurexpert.com, onglet<br />
« les étu<strong>des</strong> » puis « professionnels<br />
étrangers »).<br />
Mesure n° 1 – Réduction<br />
<strong>des</strong> délais administratifs<br />
Un arrangement de reconnaissance<br />
mutuelle étant signé entre<br />
l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> CA ou l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong><br />
CGA pour le Québec, et l’<strong>Ordre</strong><br />
<strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong>, pour la<br />
France, et cet arrangement porté<br />
à la connaissance du ministère<br />
<strong>des</strong> Affaires étrangères, les dossiers<br />
présentés par les CA ou les<br />
CGA pour exercer la profession<br />
d’expert-comptable en France,<br />
bénéficieront d’un traitement<br />
privilégié dans le cadre d’un circuit<br />
d’examen plus rapide <strong>des</strong><br />
deman<strong>des</strong>.<br />
Mesure n° 2 – Aménagement<br />
de l’épreuve d’aptitude prévue<br />
aux articles 26 et 27<br />
de l’ordonnance de 1945<br />
Il sera substitué aux deux tests,<br />
écrit et oral, sur la déontologie et la<br />
réglementation professionnelle<br />
prévue à l’épreuve d’aptitude mentionnée<br />
ci-<strong>des</strong>sus, un programme<br />
de formation continue obligatoire<br />
sur ces thématiques.<br />
Mesure n° 3 – Fréquence<br />
de l’épreuve d’aptitude<br />
Il sera envisagé d’organiser deux<br />
sessions par an (par assimilation<br />
avec les deux sessions annuelles<br />
du diplôme d’expertise comptable<br />
français). Actuellement, une seule<br />
session par an est prévue (en octobre).<br />
Extensions prévues<br />
Dans un deuxième temps, ces<br />
mesures de simplification s’appliqueront<br />
vraisemblablement aux<br />
professionnels répondant aux<br />
mêmes qualifications mais résidant<br />
dans une autre province que<br />
le Québec ainsi qu’aux professionnels<br />
qui ressortissent d’un Etat<br />
membre de l’Union européenne<br />
qui justifie d’un diplôme équivalent<br />
au diplôme d’expertise comptable<br />
délivré par un de ces Etats.<br />
<strong>Les</strong> <strong>Ordre</strong>s professionnels québécois<br />
ont fait connaître leurs projets<br />
de mesures de simplifications<br />
mais celles-ci ne sont pas encore<br />
finalisées, ce qui en empêche l’annonce<br />
aujourd’hui. p<br />
Pour plus d’informations, contactez Hélène<br />
Michelin au Conseil Supérieur,<br />
hmichelin@cs.experts-comptables.org ou<br />
Elisabeth Toth, à la Compagnie nationale<br />
<strong>des</strong> commissaires aux comptes,<br />
elisabeth.toth@cncc.fr<br />
DÉCEMBRE 2008 SIC 269 33
VIE DE L’ORDRE<br />
I<br />
SCIENCES TECHNIQUES COMPTABLES FINANCIERES<br />
Engagements de retraites : les réflexions<br />
au sein de l’Académie<br />
L’Académie a formé en 2005 un groupe de travail pour suivre les évolutions<br />
de la normalisation comptable relative aux engagements de retraites et pour participer<br />
aux projets de recherche menés au plan international. <strong>Les</strong> travaux les plus récents ont porté<br />
sur « le discussion paper » publié par l’IASB en mars 2008 et se sont concrétisés notamment<br />
par l’envoi d’une lettre de commentaire à l’IASB.<br />
Rappel <strong>des</strong> évolutions envisagées<br />
par l’IASB<br />
<strong>Les</strong> deux principaux sujets traités dans le « discussion<br />
paper » de l’IASB portent sur :<br />
ula comptabilisation de l’intégralité de l’engagement<br />
de retraite en dette ;<br />
u et le traitement comptable de régimes de retraite<br />
ayant pour particularité d’être fondés sur l’affectation<br />
de cotisations aux salariés (cotisations versées effectivement<br />
ou simplement faisant l’objet d’une inscription<br />
en compte) avec une garantie de rendement <strong>des</strong><br />
sommes ainsi affectées.<br />
Comptabilisation de la dette<br />
de retraite et de la charge afférente<br />
Pour mémoire, on rappelle que l’évaluation de l’engagement<br />
de retraite repose sur diverses hypothèses<br />
actuarielles (rendement attendu <strong>des</strong> actifs de couverture,<br />
turn-over, mortalité, évolution futures <strong>des</strong> salaires,…)<br />
dont les effets ne sont pas toujours maîtrisables<br />
par les entreprises. La norme IAS 19 comporte<br />
deux options qui limitent la comptabilisation de ces<br />
effets. La première consiste à différer la comptabilisation<br />
d’une partie de l’engagement de retraite (une partie<br />
<strong>des</strong> impacts <strong>des</strong> variations <strong>des</strong> hypothèses actuarielles),<br />
la seconde permet d’afficher la dette dans sa<br />
quasi intégralité sans pour autant enregistrer toute la<br />
variation de la dette en résultat. L’IASB souhaite revenir<br />
sur ces options accordées aux entreprises.<br />
Le groupe de travail a estimé les changements envisagés<br />
prématurés tant que les dispositions relatives à la<br />
présentation <strong>des</strong> états financiers ne sont pas modifiées.<br />
Dès lors, il a proposé le maintien de la seconde<br />
option précitée. Cette approche a le mérite de faire<br />
apparaître la totalité de l’engagement en dette et de<br />
limiter la volatilité dans le résultat du fait de l’imputa-<br />
tion <strong>des</strong> écarts actuariels directement en capitaux<br />
propres.<br />
Régime de retraite fondé<br />
sur <strong>des</strong> cotisations et <strong>des</strong> garanties<br />
de rendements<br />
Le groupe de travail a estimé que l’IASB en voulant<br />
traiter une difficulté importante mais ponctuelle (évaluation<br />
de l’engagement mal appréhendé par la<br />
méthode <strong>des</strong> unités de crédits projetés requise par la<br />
norme IAS 19), a émis <strong>des</strong> propositions bouleversant<br />
la pratique actuelle pour de nombreux régimes,<br />
notamment en Belgique, en Suisse, en Allemagne, et<br />
vraisemblablement aux Etats-Unis. <strong>Les</strong> groupes français<br />
implantés en Europe seraient de ce fait, fortement<br />
impactés.<br />
Selon les solutions envisagées par l’IASB, l’évaluation<br />
à la juste valeur serait étendue à <strong>des</strong> régimes de<br />
retraite qui jusqu’à présent ne posaient pas de difficultés<br />
d’évaluation.<br />
Le groupe de travail estime que cette extension de<br />
l’usage de la juste valeur ne se justifie pas à court<br />
terme, d’autant que sa faisabilité et sa pertinence ne<br />
sont pas évidentes. Il a donc proposé de limiter l’évaluation<br />
à la juste valeur aux seuls régimes de retraite<br />
soulevant <strong>des</strong> difficultés. En effet, la garantie de rendement<br />
minimum accordée par certains régimes de<br />
retraite s’assimilant à une option, il lui est paru légitime<br />
d’adopter dans ce cas, une évaluation à la juste<br />
valeur fondée sur <strong>des</strong> techniques d’évaluation <strong>des</strong><br />
options. p<br />
Pour en savoir plus, consultez le site de l’Académie,<br />
www.lacademie.info/<br />
34 SIC 269 DÉCEMBRE 2008
<strong>Les</strong> enjeux européens et la présidence<br />
française de l’Union<br />
Bilan de la conférence, organisée le 1 er juillet 2008 par l’Association experts-comptables<br />
et mandats publics, sur le thème « les grands enjeux européens dans la perspective<br />
de la présidence de l’Union européenne ».<br />
Cette conférence, organisée autour<br />
d’Alain Lamassoure, ancien ministre,<br />
député européen, de Jean-Pierre Audy,<br />
député européen, de Gaël Yanno, expertcomptable,<br />
député de Nouméa et de quatrevingts<br />
trois experts-comptables ayant un<br />
mandat électif, a été l’occasion d’échanger<br />
et de débattre sur l’Europe de demain.<br />
<strong>Les</strong> attentes européennes<br />
<strong>Les</strong> Européens attendent de l’Europe qu’elle<br />
ait un effet positif sur leur vie quotidienne,<br />
en leur permettant de se déplacer, de résider,<br />
de vivre et de travailler au sein de<br />
l’Union sans se heurter à <strong>des</strong> obstacles<br />
indus. Cette question est celle de l’application<br />
effective du droit communautaire et <strong>des</strong><br />
bénéfices qu’il procure aux citoyens, audelà<br />
de la transposition formelle <strong>des</strong><br />
directives, qui est évidemment un préalable<br />
indispensable. L’application du droit<br />
communautaire reste en effet trop disparate<br />
et trop aléatoire. Si le droit applicable aux<br />
entreprises où les règles de la politique agricole<br />
sont généralement bien appliquées, il<br />
n’en va pas toujours de même pour les<br />
citoyens ordinaires : dans la pratique, les<br />
textes de base sur la reconnaissance mutuelle<br />
<strong>des</strong> diplômes, le “portage” <strong>des</strong> droits<br />
sociaux, la liberté d’établissement, le remboursement<br />
<strong>des</strong> frais médicaux sont trop<br />
souvent mal appliqués. <strong>Les</strong> millions d’Européens<br />
qui vivent dans un pays partenaire<br />
rencontrent trop souvent <strong>des</strong> difficultés<br />
concrètes. Le président de la République<br />
avait confié le 18 janvier 2008 une mission à<br />
Alain Lamassoure pour faire <strong>des</strong> propositions<br />
concrètes afin d’améliorer l’application<br />
effective du droit communautaire aux<br />
citoyens.<br />
Quatre gran<strong>des</strong> priorités<br />
de la présidence française<br />
L’énergie, dans le contexte d’une hausse<br />
<strong>des</strong> coûts énergétiques et d’un besoin accru<br />
de sécurité énergétique.<br />
L’environnement, la France entend montrer<br />
l’exemple, particulièrement en matière<br />
de lutte contre le changement climatique,<br />
au moment où l’Union européenne commence<br />
à débattre <strong>des</strong> propositions de la<br />
Commission pour mieux lutter contre les<br />
émissions de gaz à effet de serre et pour<br />
développer les énergies renouvelables.<br />
L’immigration, pour laquelle la France proposera<br />
un pacte européen. Il reviendra aussi<br />
à la France d’organiser la prochaine conférence<br />
ministérielle euro-africaine sur les<br />
migrations et le développement.<br />
La relance de l’Europe de la défense, défi<br />
majeur du XXI e siècle.<br />
<strong>Les</strong> perspectives d’avenir<br />
Pour Alain Lamassoure, c’est notre appareil<br />
productif qui ne répond plus aux besoins<br />
<strong>des</strong> consommateurs d’aujourd’hui, français<br />
ou étrangers. Voilà <strong>des</strong> années que l’investissement<br />
industriel est en berne. Nous<br />
manquons d’ingénieurs,<br />
et une partie<br />
<strong>des</strong> meilleurs de ceux<br />
que nous formons<br />
préfèrent partir aux<br />
Etats-Unis ou dans la<br />
Jean-Pierre Audy,<br />
Jean-Pascal<br />
Fichère, Alain<br />
Lamassoure,<br />
Jean-Pierre Audy<br />
et Gaël Yanno<br />
banque. A la différence de la quasi-totalité<br />
<strong>des</strong> pays industriels, nous n’avons pas<br />
encore engagé sérieusement ni la réforme<br />
de notre bureaucratie d’Etat ni celle de l’assurance-maladie,<br />
condamnant ainsi notre<br />
appareil productif à financer <strong>des</strong> charges<br />
publiques improductives pour le citoyen et<br />
supérieures de cinq points de PIB à celles de<br />
nos voisins de l’Euroland.<br />
A l’issue de cette manifestation, Jean-Pierre<br />
Alix s’est félicité de l’initiative prise par<br />
l’Association experts-comptables et mandats<br />
publics d’avoir organisé cette manifestation<br />
le jour où la France prenait la présidence<br />
de l’Union européenne. p<br />
Pour la retranscription complète du débat, contact<br />
au Conseil Supérieur : Elisabeth Bergé-Suet -<br />
ebergesuet@cs.experts-comptables.org<br />
DÉCEMBRE 2008 SIC 269 35
VIE DE L’ORDRE<br />
I<br />
L’implication <strong>des</strong> experts-comptables<br />
dans le développement territorial<br />
L’Association experts-comptables et mandats publics, présidée par Jean-Pierre Alix,<br />
a organisé, le 3 octobre 2008, dans le cadre de sa convention annuelle avec les membres<br />
élus de la profession, une conférence sur le thème : « l’implication <strong>des</strong> élus<br />
dans le développement territorial ».<br />
Cette conférence, organisée autour de<br />
trois acteurs incontestés du développement<br />
territorial, Jean-Paul Huchon, président<br />
du conseil régional Paris Ile-de-<br />
France, président du Syndicat <strong>des</strong><br />
Transports d’Ile-de-France (STIF), président<br />
de l’association Metropolis, adjoint au<br />
maire de Conflans Sainte-Honorine ; Philippe<br />
Valletoux, vice-président du directoire<br />
Dexia Crédit local, membre de la section<br />
<strong>des</strong> finances du Conseil économique et<br />
social, auteur d’un rapport sur la fiscalité et<br />
les finances publiques locales ; et Pierre-<br />
Christian Taittinger, ancien ministre,<br />
ancien vice-président du Sénat, a été l’occasion<br />
d’apprécier le positionnement de la<br />
profession comptable à tous les échelons<br />
locaux dans la mise en place <strong>des</strong> politiques<br />
de développement territorial.<br />
<strong>Les</strong> experts-comptables sont en effet amenés<br />
à contribuer au développement <strong>des</strong> territoires,<br />
qu’il s’agisse de l’accès au financement<br />
de projets, de la qualité <strong>des</strong> comptes<br />
et de la transparence budgétaire <strong>des</strong> collectivités<br />
territoriales, de l’aide qu’ils apportent<br />
à ces dernières dans le domaine <strong>des</strong><br />
marchés publics… ou encore de l’implication<br />
d’un grand nombre de nos confrères<br />
dans la vie <strong>des</strong> territoires en tant qu’élus<br />
locaux.<br />
Des enjeux budgétaires colossaux<br />
La région Ile-de-France, avec un budget en<br />
2008, de 4,5 milliards d’euros pour seulement<br />
1 500 fonctionnaires, représente<br />
l’équivalent du budget du ministère de la<br />
Justice ou de la Culture ! Elle a eu l’occa-<br />
sion de financer <strong>des</strong> programmes de<br />
recherche (Synchrotron de la 3 e génération<br />
sur Alzheimer, le diabète) ou sportif (centre<br />
national de la Fédération française du<br />
rugby) et représente 30 % du PIB français.<br />
Elle est par conséquent le moteur de l’économie<br />
française.<br />
A titre comparatif, la ville de Paris, avec un<br />
budget de 4,4 milliards d’euros, compte<br />
49 000 fonctionnaires.<br />
La situation financière <strong>des</strong> régions est<br />
aujourd’hui menacée à moyen terme. Avec<br />
20 % d’autonomie fiscale sur leurs ressources,<br />
elles dépendent <strong>des</strong> dotations de l’Etat.<br />
Elles doivent donner de la visibilité et de la<br />
sécurité aux entreprises et aux acteurs économiques<br />
financiers, sociaux, universitaires,<br />
chercheurs, et aux élus qui sont les<br />
moteurs de la croissance. <strong>Les</strong> collectivités<br />
locales financent 75 % de la FBCF (Formation<br />
Brute de Capital Fixe).<br />
Financer les entreprises<br />
Selon Jean-Paul Huchon, dans une situation<br />
complexe qui se manifeste sur le plan<br />
économique, le plus redoutable est ce que<br />
l’on appelle le crédit “crunch”, c’est-à-dire<br />
le risque de voir <strong>des</strong> milliers de petites<br />
entreprises se trouver en difficultés majeures.<br />
Il faut donc d’abord offrir de la stabilité et<br />
de la sécurité pour une vision à long terme,<br />
puis, il faut traiter le problème <strong>des</strong> petites et<br />
moyennes entreprises devant le crédit.<br />
La région Ile-de-France préfère faire appel à<br />
<strong>des</strong> professionnels plutôt que de faire <strong>des</strong><br />
engagements de financement avec ses<br />
structures administratives et accepte de<br />
garantir entre 70 et 80 % d’un crédit de trésorerie<br />
ou de développement aux petites et<br />
moyennes entreprises. Quand un banquier<br />
a devant lui un client qui a 80 % de son prêt<br />
garanti par Oséo et la région, il est beaucoup<br />
plus ouvert même si la situation est<br />
difficile.<br />
Un deuxième sujet préoccupe beaucoup les<br />
entreprises en Ile-de-France : la transmission<br />
d’entreprise. Des milliers de chefs<br />
d’entreprise vont disparaître du fait de la<br />
retraite et il faut faciliter la transmission<br />
<strong>des</strong> entreprises. La région Ile-de-France a<br />
mis en place un dispositif de reprise et de<br />
garantie du crédit.<br />
Développer l’attractivité<br />
Le rôle <strong>des</strong> régions est d’inciter les entreprises<br />
du monde entier à venir. En 2008, plus<br />
de 500 entreprises étrangères se sont installées<br />
en région Ile-de-France. Auparavant<br />
elles étaient surtout américaines et alleman<strong>des</strong>,<br />
aujourd’hui ce sont de plus en<br />
plus <strong>des</strong> entreprises chinoises ou <strong>des</strong> pays<br />
émergents. La région, avec son agence de<br />
développement, les accueille, examine les<br />
prospects et les appuie dans une démarche<br />
d’accompagnement (présentation de sites,<br />
démarches auprès <strong>des</strong> autorités administratives,<br />
fiscales).<br />
Au niveau de la formation, <strong>des</strong> synergies<br />
sont à développer avec les professions sur le<br />
terrain dans le cadre d’accords gagnantgagnant<br />
: d’un côté les professions s’engagent<br />
à recruter et à donner un meilleur statut<br />
au salarié, et la région se charge de<br />
36 SIC 269 DÉCEMBRE 2008
Au centre Jean-Pierre Alix,<br />
Jean-Paul Huchon, président<br />
du conseil régional d’IdF,<br />
Philippe Valletoux et Pierre-<br />
Christian Taittinger, entourés<br />
<strong>des</strong> membres de l’association<br />
ECMP<br />
financer la formation pour ces professions<br />
selon les besoins qu’elles ont. C’est là qu’il<br />
y a une supériorité de la décentralisation,<br />
car seuls les élus au contact de la réalité<br />
locale savent ce qu’il faut dans les bassins<br />
d’emploi.<br />
La région Ile-de-France a plus de<br />
85 000 apprentis, qui sont certains à 90 %<br />
de trouver un emploi à la sortie et de faire<br />
une carrière par la suite.<br />
Investissements financiers<br />
Selon, Philippe Valletoux l’investissement<br />
<strong>des</strong> collectivités locales qui représente<br />
60 milliards d’euros constitue une part<br />
importante de l’investissement public<br />
(70 %). La moitié est réalisée par le « bloc<br />
communal » à savoir les communes et leurs<br />
groupements. 60 % <strong>des</strong> dépenses sont<br />
consacrées à de la grosse réparation.<br />
Le rapport Pébereau a été l’occasion de se<br />
préoccuper de la dette publique et <strong>des</strong> critères<br />
de Maastricht.<br />
L’évolution <strong>des</strong> finances locales est au cœur<br />
<strong>des</strong> enjeux économiques et sociaux. <strong>Les</strong><br />
élus considèrent que les budgets <strong>des</strong> collectivités<br />
locales ne sont pas <strong>des</strong> variables<br />
d’ajustement d’un budget qu’on n’arrive<br />
pas à faire au niveau de l’Etat, il faut un budget<br />
partagé, c’est-à-dire un partage légitime<br />
<strong>des</strong> prélèvements obligatoires entre les uns<br />
et les autres.<br />
Selon Pierre-Christian Taittinger il faut<br />
savoir résister à l’Etat, au niveau <strong>des</strong> évaluations<br />
financières par la vérification <strong>des</strong><br />
comptes. Le rôle <strong>des</strong> experts-comptables<br />
est donc essentiel. p<br />
Pour plus d’informations sur l’Association expertscomptables<br />
et mandats publics<br />
Contact au Conseil Supérieur : Elisabeth Bergé-Suet,<br />
ebergesuet@cs.experts-comptables.fr<br />
Anticiper les mutations<br />
Le développement territorial est une transformation du territoire vers un mieux-être global, au moyen de démarches<br />
de projet, avec valorisation <strong>des</strong> ressources locales dans une vision à long terme. La mission du développement<br />
territorial est d’impulser, de concevoir et d’animer <strong>des</strong> projets qui s’inscrivent dans une politique territoriale de<br />
développement durable et d’anticipation <strong>des</strong> mutations.<br />
Force est de constater que le développement territorial est au cœur de l’action locale, notamment au travers <strong>des</strong><br />
politiques contractuelles de développement rural, de la démarche <strong>des</strong> pays, de la politique de la ville et de<br />
rénovation urbaine,…<br />
Lieu d’expression d’une communauté d’intérêts économiques, sociaux et culturels, un territoire de projet est<br />
l’espace de solidarité pertinent pour fédérer les initiatives publiques et privées et développer les synergies entre tous<br />
les acteurs concernés, qu’il s’agisse du développement de l’économie et de l’emploi, de l’amélioration du cadre de<br />
vie et de l’habitat, de l’affirmation de l’identité du territoire et de son potentiel touristique,…<br />
Ces axes se déclinent selon les problématiques et les priorités de chaque territoire dans un projet de développement<br />
contractuel et pluriannuel : le contrat d’objectifs pour le pays éligible au Projet Collectif Développement, le contrat<br />
de petite ville ou le bourg-centre, la convention de commune rurale. Chacune de ces formules permet à la<br />
collectivité locale de préciser son partenariat et son engagement mutuel avec les acteurs locaux.<br />
DÉCEMBRE 2008 SIC 269 37
PROFESSION EXPERT-COMPTABLE<br />
PRATIQUE<br />
I<br />
Contrat de cession de clientèle<br />
d’expertise comptable<br />
Par Laurent Bénédict, expert-comptable, commissaire aux comptes<br />
Un grand nombre de cessions de clientèle d’expertise comptable se déroule de manière<br />
précipitée par <strong>des</strong> confrères souvent désarmés et inexpérimentés. En effet, l’analyse<br />
<strong>des</strong> causes <strong>des</strong> litiges révèle que, par méconnaissance <strong>des</strong> risques inhérents à la cession et<br />
par soucis de confidentialité <strong>des</strong> confrères, la majorité de ceux-ci sont dus à une rédaction<br />
succincte, approximative et insuffisamment réfléchie du contrat de cession.<br />
Chaque cession de clientèle<br />
d’expertise comptable est<br />
unique et comporte <strong>des</strong> risques<br />
spécifiques dont les principaux<br />
sont la perte de clientèle et la<br />
menace de litiges entre l’acquéreur<br />
et le cédant. <strong>Les</strong> garanties légales<br />
sont insuffisantes, voire inefficaces<br />
dans la plupart <strong>des</strong> cas et ne<br />
fournissent donc pas aux parties<br />
une protection suffisante de leurs<br />
intérêts et droits respectifs. Le<br />
recours aux garanties contractuelles<br />
s’impose alors comme une<br />
nécessité pour l’acheteur et le vendeur,<br />
afin de se couvrir contre les<br />
risques potentiels.<br />
Ainsi, les modèles de contrats disponibles,<br />
notamment sur les sites<br />
internet <strong>des</strong> différents Conseils<br />
régionaux, ne sont que <strong>des</strong> trames<br />
qui ne doivent pas être utilisées en<br />
l’état, comme c’est souvent le cas,<br />
mais être complétées et adaptées<br />
en fonction <strong>des</strong> attentes de chacune<br />
<strong>des</strong> parties et <strong>des</strong> caractéristiques<br />
intrinsèques de la cession.<br />
Finalité du contrat<br />
de cession<br />
Celui-ci ne doit pas être uniquement<br />
un moyen pour les parties de<br />
formaliser leur accord sur les mentions<br />
obligatoires de tout contrat,<br />
il faut aussi le considérer comme<br />
un outil préventif et curatif, afin de<br />
réduire les risques liés à la cession<br />
et de résoudre les litiges pouvant<br />
survenir.<br />
A cet effet, le présent ouvrage propose<br />
<strong>des</strong> modèles de clauses à<br />
insérer dans chaque contrat de<br />
cession, suivant les variantes et<br />
modalités à adapter au cas par cas.<br />
Une rédaction correcte du contrat<br />
de cession de clientèle permet<br />
ainsi aux parties de :<br />
uformaliser leur accord en précisant<br />
notamment les détails non<br />
évoqués lors de la négociation,<br />
relatifs à certaines modalités de la<br />
cession ;<br />
uminimiser les différents risques<br />
inhérents à la cession de clientèle,<br />
qu’ils soient supportés par l’acquéreur<br />
ou par le cédant ;<br />
u choisir <strong>des</strong> mécanismes d’indemnisation<br />
simples et efficaces<br />
en cas d’omissions ou d’actes de<br />
malveillance de la partie adverse<br />
mais également en cas d’imprévus<br />
;<br />
u prévoir le mode de résolution<br />
<strong>des</strong> litiges le mieux adapté. En<br />
effet, il est inutile d’insérer <strong>des</strong><br />
clauses <strong>des</strong>tinées à préserver les<br />
droits <strong>des</strong> parties, si celles-ci ne<br />
sont pas respectées ou appliquées<br />
correctement en cas de conflit<br />
ultérieur.<br />
Des intérêts communs<br />
Indépendamment <strong>des</strong> avantages<br />
indéniables procurés par les différents<br />
points listés ci-<strong>des</strong>sus, un<br />
contrat de cession de clientèle<br />
d’expertise comptable rédigé de<br />
manière précise et réfléchie est<br />
synonyme de gain de temps pour<br />
les parties, dans le cadre d’une<br />
mise en œuvre de garantie ou en<br />
cas de litige.<br />
De plus, cela permet un transfert<br />
<strong>des</strong> clients moins chaotique entre<br />
les deux professionnels, ce qui<br />
préserve la bonne image de notre<br />
profession.<br />
Exemples de choix<br />
à effectuer<br />
Lorsque l’acquisition d’une clientèle<br />
s’effectue via le rachat d’une<br />
structure juridique, l’acheteur et le<br />
cédant peuvent choisir entre la<br />
garantie d’actif, la garantie de passif,<br />
la garantie d’actif et de passif et<br />
la garantie d’actif net. Même si les<br />
termes et la rédaction de ces clauses<br />
peuvent sembler assez proches<br />
au premier abord, les conséquences<br />
financières pour les parties<br />
sont diamétralement opposées. La<br />
précision <strong>des</strong> termes employés<br />
revêt une importance capitale.<br />
Afin d’indemniser l’acquéreur en<br />
cas de perte de clientèle, un choix<br />
38 SIC 269 DÉCEMBRE 2008
doit être effectué, parallèlement à<br />
la fixation du prix de vente, entre la<br />
garantie de chiffre d’affaires, la<br />
garantie de clientèle, une combinaison<br />
de ces deux garanties ou<br />
une absence de garantie compensée<br />
par une diminution du prix de<br />
cession. De manière identique à<br />
l’exemple précédent, une confusion<br />
est généralement faite concernant<br />
ces deux garanties entrainant<br />
<strong>des</strong> implications pécuniaires radicalement<br />
différentes pour les parties<br />
en cas de mise en œuvre.<br />
Afin de résoudre un litige de manière<br />
définitive, les parties ont la<br />
faculté de choisir entre une procédure<br />
devant une juridiction étatique<br />
(en l’occurrence devant le tribunal<br />
de grande instance) et une<br />
procédure devant une juridiction<br />
arbitrale. Si les parties retiennent<br />
l’arbitrage, elles devront ensuite<br />
déterminer avec précaution les<br />
modalités de celui-ci, chacune de<br />
ces options ayant <strong>des</strong> implications<br />
à ne pas négliger :<br />
uarbitrage avec possibilité ou non<br />
de faire appel de la sentence rendue<br />
;<br />
uarbitrage en droit ou en amiable<br />
composition ;<br />
uarbitrage ad hoc ou institutionnel.<br />
Ces trois exemples démontrent<br />
qu’une réflexion est nécessaire<br />
lors de la rédaction du contrat de<br />
cession afin de protéger les intérêts<br />
de chacune <strong>des</strong> parties.<br />
+ de précision ➔ + d’efficacité ➔<br />
+ de sécurité.<br />
Recommandations<br />
La rédaction du contrat est l’une<br />
<strong>des</strong> phases les plus importantes de<br />
la cession de clientèle, voire même<br />
la plus importante.<br />
Même si le sujet est encore tabou<br />
pour beaucoup d’experts-comptables,<br />
il leur est vivement recommandé<br />
de faire appel à <strong>des</strong> confrères<br />
spécialisés, afin de recueillir<br />
<strong>des</strong> avis éclairés qui peuvent leur<br />
éviter de commettre <strong>des</strong> erreurs<br />
dans la rédaction du contrat, mais<br />
également leur permettre d’effectuer<br />
<strong>des</strong> choix judicieux quant aux<br />
modalités de la cession.<br />
Il est évident que la rédaction du<br />
contrat de cession de clientèle et<br />
l’insertion <strong>des</strong> différentes clauses<br />
peuvent faire l’objet d’une âpre<br />
négociation entre l’acquéreur et le<br />
cédant. Dans une telle situation,<br />
chacune <strong>des</strong> parties doit veiller à ce<br />
que les clauses qu’elles estiment<br />
essentielles figurent bien dans le<br />
dit contrat, afin d’être protégé<br />
contre les principaux risques identifiés.<br />
Enfin, il n’est pas inutile de rappeler<br />
que l’honnêteté est le fondement<br />
de toute transaction. La franchise<br />
et la transparence entre les<br />
parties sont deux conditions préalables<br />
à toute cession et il vaut<br />
mieux pour elles ne pas contracter,<br />
dans <strong>des</strong> conditions qu’elles ne<br />
maîtrisent pas entièrement, que de<br />
réaliser une mauvaise opération. p<br />
PRODUIT<br />
Cession de clientèle<br />
PRIX HT<br />
(euros)<br />
PRIX TTC<br />
(euros)<br />
26,75 32,00<br />
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Une facture faisant ressortir la TVA sera jointe à mon envoi<br />
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Télécopie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
N° Siret<br />
À RETOURNER ACCOMPAGNÉ DE VOTRE RÉGLEMENT À L’ORDRE D’ECM À :<br />
ECM 19, RUE COGNAC JAY 75341 PARIS CEDEX 07
PROFESSION EXPERT-COMPTABLE<br />
DÉONTOLOGIE<br />
I<br />
Le périmetre <strong>des</strong> activités juridiques<br />
de l’expert-comptable : épilogue<br />
d’un long contentieux<br />
Par Etienne Lampert, ancien président de la commission de Déontologie<br />
Lorsque le Parlement a voté la loi n° 90-1259 du 31 décembre 1990 édictant une<br />
réglementation spécifique de la consultation et de la rédaction d’actes au profit <strong>des</strong> juristes<br />
professionnels, le législateur n’avait sans doute pas imaginé que cette loi ferait naître plus<br />
de douze ans de procédures !<br />
<strong>Les</strong> représentants <strong>des</strong> avocats étaient<br />
déterminés à contester la faculté<br />
d’intervention reconnue à l’expert-comptable<br />
en matière juridique par une interprétation<br />
“réductrice” de l’article 59 et de la<br />
notion subtile « d’accessoire direct de la<br />
prestation fournie ».<br />
Pour assurer la défense de notre profession<br />
il fallait trouver un avocat doté d’une triple<br />
aptitude : compétent et courageux, il devait<br />
aussi accepter la conséquence de son rôle<br />
d’adversaire de ses confrères et pairs : le<br />
renoncement à toute ambition de briguer la<br />
moindre fonction élective au sein de son<br />
barreau !<br />
Cet homme aux qualités aussi rares,<br />
Maxime Delhomme, s’est révélé au fil <strong>des</strong><br />
longues années de procédures, non seulement<br />
un défenseur valeureux à la fois efficace<br />
et pugnace, mais surtout un conseil<br />
d’une parfaite loyauté.<br />
Il fut également un tacticien de talent, aussi<br />
habile à exploiter les faiblesses <strong>des</strong> positions<br />
de ses contradicteurs qu’à mettre en<br />
valeur les arguments juridiques chargés de<br />
produire les démonstrations nécessaires à<br />
la défense <strong>des</strong> membres de notre profession.<br />
Il a fallu répondre à d’innombrables procès,<br />
avec un succès total entre 1994 et 2006,<br />
dans toutes les régions et devant un grand<br />
nombre de tribunaux et de cours :<br />
u 8 procédures devant les TGI de Lille<br />
(10 janvier 1994), Bonneville (23 avril 1997),<br />
Nice (30 avril 1997), Bar le Duc (24 juin<br />
1997), Draguignan (9 mars 1998), Bordeaux<br />
(13 septembre 1999), Orléans (Tal Co en<br />
2000), Bordeaux (8 novembre 2004) ;<br />
u10 procédures de renvoi devant les cours<br />
d’appel de Douai (18 octobre 1994), Paris<br />
(2 mai 1997), Paris (11 décembre 1997 sur<br />
renvoi), Chambéry (3 avril 2000), Versailles<br />
(7 septembre 2000 sur renvoi) Aix-en-Provence<br />
(15 novembre 2001), Orléans<br />
(21 février 2002), Orléans (7 juin 2004 renvoi<br />
avec désistement), Grenoble (5 septembre<br />
2006), Bordeaux (14 septembre 2006) ;<br />
u9 procédures de pourvoi devant la Cour de<br />
cassation : arrêts du 13 mars 1996 (CA<br />
Douai), du 23 mars 1999 (CA Paris), du<br />
11 avril 2002 (CA Versailles) et encore<br />
4 février 2003 (CA Chambéry), 22 février<br />
2005 (CA Orléans), puis enfin le 1 er mars<br />
2005 (rejet de 4 pourvois contre la CA d’Aix).<br />
Après ces multiples victoires sur le fond du<br />
dossier (la profession n’a jamais connu<br />
aucune défaite significative), il a fallu également<br />
faire face, au cours de l’année 2003, à<br />
une tentative <strong>des</strong> avocats d’une modification<br />
législative de la loi de 1990 dans un<br />
sens plus strict conforme à leurs attentes.<br />
Le point d’orgue fut la promulgation, le<br />
23 mars 2004, de la réforme de l’ordonnance<br />
du 19 septembre 1945, notamment<br />
de ses articles 2 (ajout alinéa 5 sur l’accompagnement<br />
de la création) et 22 (mention<br />
expresse du social).<br />
Sur ces bases réglementaires stabilisées, la<br />
raison triompha lors de la convention<br />
annuelle de la CCEF (Compagnie <strong>des</strong><br />
Conseils <strong>Experts</strong> Financiers) grâce au bon<br />
sens du président du CNB et du bâtonnier<br />
de Paris, lesquels ont annoncé leur accord<br />
pour la construction d’une charte inter-professionnelle<br />
opérationnelle.<br />
Au final les intérêts <strong>des</strong> acteurs “en compétition”<br />
ont été correctement préservés, dans<br />
le respect <strong>des</strong> droits légitimes <strong>des</strong> usagers<br />
et du bon fonctionnement du marché du<br />
conseil juridique, désormais organisé de<br />
manière plus stable et dans un climat<br />
apaisé, sur la base d’une saine concurrence<br />
entre <strong>des</strong> opérateurs compétents et complémentaires.<br />
40 SIC 269 DÉCEMBRE 2008
<strong>Les</strong> points essentiels dans les décisions rendues<br />
Par Maxime Delhomme, avocat<br />
u 1.La Chambre Criminelle de la<br />
Cour de cassation a, le 11 avril<br />
2002 1 , cassé un arrêt de la cour de<br />
Versailles du 7 septembre 2000 qui<br />
avait cru pouvoir dire, de manière<br />
abstraite et sans vérifier ce qu’il en<br />
était dans les faits, que certains<br />
actes juridiques, dont les constitutions<br />
de sociétés, ne pouvaient,<br />
selon elle, « s’analyser comme l’accessoire<br />
direct <strong>des</strong> prestations<br />
fournies par l’expert-comptable ».<br />
L’importance de cette décision a<br />
été marquée par le fait qu’elle a eu<br />
l’honneur de figurer dans le rapport<br />
annuel de la Cour suprême :<br />
« Cet arrêt implique l’abandon de la<br />
position de principe adoptée par la<br />
Chambre criminelle, dans son arrêt du<br />
23 mars 1999, qui avait dénié de<br />
manière générale aux experts-comptables<br />
compétence à l’effet de rédiger <strong>des</strong><br />
actes de constitution de société. » 2<br />
u 2.En suivant cette décision au<br />
pénal la Chambre civile de la Cour<br />
de Cassation a alors confirmé le<br />
principe ainsi établi par quatre<br />
arrêts du 1 er mars 2005 3 en rejetant<br />
les pourvois contre <strong>des</strong> arrêts du<br />
15 novembre 2001 de la cour d’Aix<br />
et en confirmant « que les expertscomptables<br />
ont la faculté de rédiger les<br />
actes sous seing privé ».<br />
Et donc sans distinction tout acte<br />
juridique, respectant la condition<br />
d’accessoire, peut être rédigé.<br />
u3. La cour d’appel de Chambéry a<br />
ainsi eu l’occasion de rappeler la<br />
cohérence de la condition d’accessoire<br />
et donc de sa raison d’être à<br />
l’intérieur de la réglementation<br />
concernant les experts-comptables<br />
:<br />
« Cette condition d’accessoire est tout à<br />
fait cohérente avec la mission générale<br />
<strong>des</strong> experts-comptables établie à l’article<br />
2 de l’Ordonnance de 1945 : ce n’est qu’à<br />
partir de la connaissance acquise de la<br />
situation économique générale de l’entreprise,<br />
ou par l’analyse d’une opération<br />
particulière, que peuvent véritablement<br />
être envisagés un acte et sa<br />
rédaction en toute sécurité pour l’usager.<br />
Lorsqu’un acte juridique est prévu par<br />
un expert-comptable, la sécurité juridique<br />
impose souvent qu’il y ait eu au<br />
préalable une vérification de la concordance<br />
de ce dit acte aux données économiques,<br />
ce qui est du ressort de la fonction<br />
de l’expert-comptable, son acte<br />
étant directement lié aux travaux comptables<br />
dont il est chargé. » 4<br />
Donc il ne s’agit ni d’entrave ni de<br />
partage de marché mais d’une<br />
logique pour pouvoir faire le<br />
métier pour lequel le public est<br />
incité à venir nous voir.<br />
u4. Sur l’obligation probatoire qui<br />
n’était pas satisfaite par les avocats<br />
demandeurs, l’arrêt de la cour<br />
d’Aix a été l’occasion de rappeler le<br />
principe du secret professionnel,<br />
son opposabilité à tous et ses<br />
conditions restrictives de relèvement<br />
:<br />
« Qu’il revient aux demandeurs de rapporter<br />
la preuve du caractère illicite <strong>des</strong><br />
faits de concurrence invoqués et non du<br />
défendeur de justifier de leur licéité, étant<br />
de surcroît observé que l’expert-comptable<br />
concerné se trouverait dans l’impossibilité<br />
légale de rapporter cette preuve,<br />
dans le cadre de la présente instance<br />
civile, sans enfreindre le secret professionnel<br />
auquel il est astreint en application<br />
de l’article 21 de l’ordonnance de<br />
1945 puisque les conditions limitatives<br />
de levée du secret professionnel ne sont<br />
pas réunies en dehors de poursuites<br />
pénales ou disciplinaires. » 5 .<br />
Avec la précision que pour que<br />
l’expert-comptable puisse s’estimer<br />
relevé, dans les limites <strong>des</strong><br />
besoins de sa défense, de son<br />
devoir absolu de rester taisant sur<br />
les affaires qui lui sont confiées,<br />
les poursuites pénales doivent être<br />
celles <strong>des</strong> autorités judiciaires et<br />
non <strong>des</strong> parties privées, même et<br />
surtout <strong>des</strong> barreaux pourtant<br />
autorisés à se constituer partie<br />
civile.<br />
Judiciairement, tous les mo<strong>des</strong><br />
procéduraux employés, au pénal et<br />
au civil, par la Conférence <strong>des</strong><br />
Bâtonniers via les Barreaux de province,<br />
pour tenter d’interdire aux<br />
experts-comptables de rédiger <strong>des</strong><br />
actes juridiques, ont échoué. En<br />
renonçant au dernier pourvoi en<br />
cours les représentants <strong>des</strong> avocats<br />
ont admis la force de la réalité juridique<br />
et économique sur les slogans<br />
et les postures.<br />
Quels enseignements<br />
tirer de ces années<br />
de contentieux ?<br />
Le principe de la condition<br />
d’accessoire<br />
Le client qui vient voir un expertcomptable,<br />
et pas un autre professionnel,<br />
doit obtenir, qu’il le sollicite<br />
ou non, sur ses affaires, le<br />
diagnostic d’un professionnel qui<br />
ne doit pas être empêché de faire<br />
d’abord une analyse en chiffres<br />
avant de conseiller <strong>des</strong> solutions<br />
juridiques qu’il peut mettre en<br />
place.<br />
1. Cass. Crim., 11 avril 2002,<br />
Bull. n°88<br />
2. Cour de cassation, Rapport<br />
2002, La responsabilité,<br />
La documentation Française,<br />
Paris, 2003, p. 529 à 531,<br />
sur l’arrêt Cass. Crim.<br />
du 11 avril 2002<br />
3. Bulletin civil n°99<br />
4. CA Chambéry, 3 avril 2000,<br />
p.16<br />
5. CA Aix, 15 novembre 2001,<br />
p.11, cité in Missions<br />
juridiques de l’expertcomptable<br />
: une légitime<br />
reconnaissance, E. Lampert,<br />
SIC, n°203, mai 2002,<br />
p.45 et 46<br />
DÉCEMBRE 2008 SIC 269 41
PROFESSION EXPERT-COMPTABLE<br />
DÉONTOLOGIE<br />
I<br />
C’est l’intérêt du public qui commande<br />
la rédaction <strong>des</strong> législations,<br />
lesquelles ne sont pas faites<br />
pour départager les intérêts <strong>des</strong><br />
professionnels.<br />
La méthode d’une défense<br />
collective efficace<br />
La force <strong>des</strong> experts-comptables a<br />
été de savoir s’organiser une défense<br />
collective en faisant remonter<br />
la moindre alerte pour y apporter<br />
la réponse appropriée<br />
Le contentieux nécessite de l’opiniâtreté<br />
: il faut rester intrétable<br />
sur les principes.<br />
De ce point de vue, la vigilance<br />
constante et l’apport technique du<br />
président de la commission de<br />
Déontologie, Etienne Lampert, a<br />
constitué une aide précieuse.<br />
Il a été d’une grande efficacité pour<br />
la recherche <strong>des</strong> moyens de<br />
défense, pour la formulation <strong>des</strong><br />
argumentaires et pour la mise au<br />
point <strong>des</strong> démonstrations littéraires<br />
nécessaires à la neutralisation<br />
<strong>des</strong> positions <strong>des</strong> avocats.<br />
<strong>Les</strong> spécificités et les difficultés<br />
d’un contentieux particulier<br />
Dans ces procédures “périmètre”<br />
ce sont <strong>des</strong> experts-comptables<br />
qui ont été pris en otage, choisis au<br />
hasard comme cibles de citations<br />
ou de plaintes correctionnelles et<br />
qui ont du comparaître devant les<br />
juges. Pour ceux qui comparaissaient,<br />
comme pour leur défenseur,<br />
il y avait la conscience que<br />
toute la profession aurait pu pâtir<br />
de la moindre faiblesse.<br />
La pression d’avoir à défendre<br />
contre sa propre profession<br />
Dès le moment où quelqu’un est<br />
injustement accusé il n’y a pas<br />
d’autre profession d’avocat que de<br />
faire tout pour voir l’accusateur<br />
débouté. La fonction de l’avocat<br />
c’est de lutter pour la liberté et la<br />
justice, souligne Maxime Delhomme.<br />
« J’ai donc défendu autant<br />
ma profession que celle d’expert-comptable,<br />
ce qui est peut-être la seule réconciliation<br />
effective qui vaille. »<br />
« Je remercie René Ricol de m’avoir fait<br />
confiance dans ce dossier et je dédie<br />
mon travail à la regrettée Florence<br />
Marchal. » p<br />
42 SIC 269 DÉCEMBRE 2008
INFODOC SOCIAL<br />
<strong>Les</strong> troubles musculo squelettiques :<br />
devoir de l’employeur<br />
Le 9 avril 2008, le gouvernement a lancé une campagne de sensibilisation nationale<br />
sur la prévention <strong>des</strong> TMS (Troubles Musculo Squelettiques) ; dès lors les premières<br />
décisions de justice ont fait leur apparition. Mais quelle est la part exacte de responsabilité<br />
de l’employeur ?<br />
<strong>Les</strong> TMS sont liés, dans la grande<br />
majorité <strong>des</strong> cas, à la répétition <strong>des</strong><br />
gestes et <strong>des</strong> postures de travail, et peuvent<br />
être reconnus au titre <strong>des</strong> maladies professionnelles<br />
ou <strong>des</strong> accidents du travail.<br />
L’employeur ayant une obligation de sécurité<br />
de résultat à l’égard <strong>des</strong> salariés depuis<br />
les arrêts dits “amiante” intervenus en 2002<br />
(notamment Cass. soc. 28 février 2002,<br />
n° 99-17.201), a tout intérêt à prévenir l’apparition<br />
de ces troubles.<br />
Faute inexcusable<br />
En effet, sauf pour l’employeur de mettre en<br />
œuvre <strong>des</strong> moyens préventifs, sa faute inexcusable<br />
pourra être reconnue.<br />
En application <strong>des</strong> jurisprudences dites<br />
“amiante”, la faute inexcusable est caractérisée<br />
dès l’instant où l’employeur avait eu<br />
ou aurait dû avoir conscience du danger<br />
auquel étaient exposés les salariés et qu’il<br />
n’a pas mis les moyens en œuvre pour les<br />
en préserver.<br />
Un arrêt de la cour d’appel d’Orléans du 23<br />
janvier 2008 (n° 07/0003) illustre l’application<br />
de cette définition de la faute inexcusable<br />
au cas <strong>des</strong> TMS. <strong>Les</strong> juges considèrent<br />
ainsi que « la seule exposition à un risque de rapport<br />
avec <strong>des</strong> gestes ou postures de travail, propres<br />
à certaines activités professionnelles, ne suffit pas<br />
à caractériser la conscience du danger et qu’il<br />
appartient au salarié, à qui incombe la charge de<br />
la preuve de la faute inexcusable d’établir que<br />
l’employeur en raison <strong>des</strong> circonstances particulières<br />
de l’espèce pouvait envisager comme probable<br />
le développement par le salarié de la pathologie<br />
considérée ».<br />
A la lecture de cet arrêt, dès lors que l’apparition<br />
de ces TMS s’avère probable du fait<br />
<strong>des</strong> circonstances d’espèce, la faute inexcusable<br />
de l’employeur pourra être retenue.<br />
Conséquences<br />
La reconnaissance de la faute inexcusable<br />
en cas d’accident du travail ou de maladie<br />
professionnelle est susceptible d’entraîner<br />
<strong>des</strong> condamnations pécuniaires de l’employeur<br />
tant sur le plan du droit de la Sécurité<br />
sociale que sur le plan du droit du travail.<br />
En matière de Sécurité sociale, la CPAM<br />
peut condamner l’employeur à <strong>des</strong> versements<br />
de cotisations supplémentaires au<br />
titre notamment de la majoration de la<br />
rente d’incapacité à laquelle peut prétendre<br />
la victime.<br />
En matière de droit du travail, les juges de la<br />
Cour de cassation estiment que « lorsqu’un<br />
salarié a été licencié en raison d’une inaptitude<br />
consécutive à une maladie professionnelle qui a été<br />
jugée imputable à une faute inexcusable de l’employeur,<br />
il a droit à une indemnité réparant la<br />
perte de son emploi due à cette faute de l’employeur<br />
» (Cass. soc. 17 mai 2006, n° 04-<br />
47.455).<br />
Mieux vaut prévenir que guérir<br />
L’employeur a donc tout intérêt à opérer un<br />
diagnostic personnalisé sur les risques<br />
d’apparition <strong>des</strong> TMS dans son entreprise<br />
en s’offrant les services de professionnels<br />
extérieurs, tels que ceux <strong>des</strong> conseillers de<br />
l’Agence Nationale pour l’Amélioration <strong>des</strong><br />
Conditions de Travail (Anact), qui proposent<br />
dans le cadre de leurs missions <strong>des</strong><br />
interventions gratuites en faveur <strong>des</strong><br />
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DÉCEMBRE 2008 SIC 269 43
PROFESSION EXPERT-COMPTABLE<br />
COMPTABILITÉ<br />
I<br />
L’histoire comptable du goodwill<br />
En janvier 2008, dans le cadre du processus de convergence entre les US GAAP et les IAS/IFRS,<br />
l’IASB a publié <strong>des</strong> versions révisées de l’IAS 27 et de l’IFRS 3 qui seront probablement<br />
applicables dans l’Union européenne à compter de 2010 et de façon anticipée dès 2009. Ces<br />
nouvelles versions entraîneront un certain nombre de modifications au regard du goodwill.<br />
FAce aux montants croissants<br />
du goodwill inscrits aux<br />
bilans et aux enjeux financiers<br />
sous-jacents, il semble important<br />
de faire le point sur le traitement<br />
comptable de l’écart d’acquisition<br />
dont l’histoire récente a connu une<br />
évolution significative mais non<br />
définitive avec l’adoption <strong>des</strong><br />
IAS/IFRS, et notamment de l’IFRS 3.<br />
Cet article vise à mieux comprendre<br />
les ressorts et arbitrages de<br />
chaque positionnement comptable<br />
et à analyser leur pertinence au<br />
regard de la réalité économique <strong>des</strong><br />
entreprises et de la fiabilité <strong>des</strong><br />
informations financières ainsi<br />
obtenues. En d’autres termes, le<br />
normalisateur a-t-il raison de<br />
considérer le goodwill comme une<br />
ressource contrôlée par l’acquéreur<br />
permettant de générer <strong>des</strong> avantages<br />
économiques futurs ? Cet actif<br />
doit-il faire l’objet d’un amortissement<br />
et/ou de tests de dépréciation<br />
? Ces questionnements s’expliquent<br />
par la difficulté à cerner le<br />
goodwill, ce qui se traduit par <strong>des</strong><br />
normalisations comptables moins<br />
bien établies et, par conséquent,<br />
<strong>des</strong> allers-retours <strong>des</strong> normalisateurs<br />
et <strong>des</strong> pratiques opportunistes<br />
de la part <strong>des</strong> entreprises.<br />
L’auteur étudie successivement la<br />
situation française et la position<br />
actuelle du normalisateur international,<br />
puis les versions révisées de<br />
l’IFRS 3 et de l’IAS 27 publiées en<br />
janvier 2008 mais non encore<br />
adoptées par l’Union européenne.<br />
Il montre que, par rapport aux<br />
règles françaises issues du règlement<br />
99-02, de nouvelles diver-<br />
gences apparaissent avec la révision<br />
de l’IFRS 3 et de l’IAS 27. De<br />
surcroît, en laissant aux entreprises<br />
une alternative au traitement<br />
du goodwill, l’IASB va à l’encontre<br />
de l’objectif annoncé de convergence<br />
avec les US GAAP – qui<br />
imposent la seule méthode du full<br />
goodwill alors que l’IASB autorise<br />
parallèlement le maintien de l’ancienne<br />
méthode – et pénalise l’objectif<br />
de comparabilité <strong>des</strong> IFRS.<br />
Dans tous les cas, ces nouvelles<br />
règles entraînent <strong>des</strong> changements<br />
majeurs qui se traduiront sans<br />
doute par <strong>des</strong> impacts financiers<br />
importants qu’il est préférable<br />
d’anticiper dès aujourd’hui pour<br />
limiter les effets indésirables sur<br />
les résultats ou les capitaux propres<br />
futurs. Ces nouvelles règles,<br />
qui s’appuient de manière plus<br />
importante sur la notion de la juste<br />
valeur, vont probablement amener<br />
les entreprises à revoir leur stratégie<br />
d’acquisition. Ainsi, pour tel<br />
regroupement, faut-il privilégier la<br />
méthode du goodwill partiel ou<br />
complet ? Est-il plus intéressant de<br />
prendre le contrôle d’une société<br />
en une seule fois ou en plusieurs<br />
étapes sachant que les titres acquis<br />
antérieurement devront être réévalués<br />
à la juste valeur avec en<br />
contrepartie le résultat ? Faut-il<br />
racheter <strong>des</strong> intérêts minoritaires<br />
au prix d’une diminution <strong>des</strong> capitaux<br />
propres ?... Enfin, il reste à<br />
savoir si ces évolutions se traduiront<br />
par une réelle amélioration de<br />
l’information financière attendue<br />
par le FASB et l’IASB. Seul l’avenir<br />
le dira. p<br />
La problématique du<br />
goodwil : quelles évolutions<br />
et pour quels résultats ?<br />
par Lionel Touchais, à lire<br />
dans la Revue Française<br />
de Comptabilité<br />
n° 414 d’octobre 2008<br />
RFC N° 414<br />
D’OCTOBRE 2008<br />
Il est possible<br />
de se procurer la RFC<br />
au numéro (13 € TTC)<br />
ECM 19 rue Cognac-Jay<br />
75341 Paris cedex 07<br />
44 SIC 269 DÉCEMBRE 2008
Micro-entreprises : les obligations<br />
comptables simplifiées<br />
INFODOC FISCAL<br />
La loi de modernisation de<br />
l’économie modifie en profondeur<br />
le régime <strong>des</strong> microentreprises.<br />
Elle permet à l’entrepreneur<br />
d’opter pour un versement<br />
libératoire d’impôt sur le<br />
revenu calculé sur son chiffre d’affaires,<br />
relève les seuils d’application<br />
du régime et prévoit leur<br />
actualisation chaque année. La loi<br />
simplifie également les obligations<br />
comptables <strong>des</strong> micro-entreprises.<br />
<strong>Les</strong> contribuables relevant du régime<br />
micro-BIC sont désormais soumis<br />
aux mêmes obligations qu’ils aient<br />
ou non le statut de commerçant et<br />
quel que soit le montant de leur chiffre<br />
d’affaires. <strong>Les</strong> obligations comptables<br />
prévues par le Code de commerce<br />
et celles qui résultent du Code<br />
général <strong>des</strong> impôts sont par ailleurs<br />
harmonisées.<br />
Dispense de bilan<br />
et actualisation <strong>des</strong> seuils<br />
de chiffre d’affaires<br />
Il n’est pas exigé de bilan <strong>des</strong> exploitants<br />
individuels et <strong>des</strong> sociétés civiles<br />
de moyens soumis au régime<br />
simplifié lorsque le chiffre d’affaires<br />
hors taxes n’excède pas 153 000 €<br />
s’il s’agit d’entreprise dont l’activité<br />
principale est le commerce ou la<br />
fourniture de logement, 54 000 €<br />
s’il s’agit d’autres entreprises.<br />
A compter du 1 er janvier 2010, ces<br />
seuils seront actualisés chaque<br />
année dans la même proportion<br />
que la limite supérieure de l<br />
première tranche du barème de<br />
l’IR arrondis au millier d’euros le<br />
plus proche. p<br />
Jusqu’au<br />
5 août 2008<br />
A compter<br />
du 6 août 2008<br />
Jusqu’au<br />
5 août 2008<br />
A compter<br />
du 6 août 2008<br />
Micro- BIC - Obligations comptables en cours d’exercice<br />
Article L 123-28. du Code<br />
de commerce<br />
Tous les commerçants :<br />
uLivre mentionnant<br />
chronologiquement le montant<br />
et l’origine <strong>des</strong> recettes<br />
<strong>Les</strong> commerçants dont le CA<br />
est supérieur à 18 294 € :<br />
uenregistrement quotidien<br />
<strong>des</strong> dépenses<br />
Micro- BIC - Obligations comptables en fin d’exercice<br />
Article 50 - 0 5 du Code général<br />
<strong>des</strong> impôts<br />
uLivre-journal servi au jour le jour<br />
détaillant les recettes, appuyé <strong>des</strong><br />
pièces justificatives<br />
uRegistre annuel <strong>des</strong> achats<br />
uLivre-journal servi au jour le jour détaillant les recettes, appuyé<br />
<strong>des</strong> pièces justificatives<br />
uActivité de vente et de fourniture de logement :<br />
- Registre annuel détaillant les achats<br />
uDispense de bilan et de compte<br />
de résultat<br />
uCA > 18 294 € : un relevé<br />
<strong>des</strong> recettes encaissées, <strong>des</strong> dépenses<br />
payées, <strong>des</strong> dettes financières,<br />
<strong>des</strong> immobilisations, <strong>des</strong> stocks évalués<br />
de manière simplifiée<br />
uDispense de bilan et de compte de résultat<br />
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DÉCEMBRE 2008 SIC 269 45
PROFESSION EXPERT-COMPTABLE<br />
DÉMATÉRIALISATION<br />
I<br />
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serez-vous Découverte, Essentielle<br />
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son développement et propose pour 2009,<br />
de nouveaux tarifs toujours mieux adaptés<br />
aux besoins <strong>des</strong> cabinets et tenant compte<br />
de la diminution du coût unitaire <strong>des</strong> flux.<br />
Issue <strong>des</strong> travaux de la commission Informatique<br />
du Conseil Supérieur de l’<strong>Ordre</strong><br />
<strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> et du Club utilisateurs,<br />
cette nouvelle tarification :<br />
usupprime le JDC et retourne à <strong>des</strong> tarifs et<br />
à <strong>des</strong> factures directement exprimés en<br />
euros ;<br />
uoffre le choix de tarifs à la télédéclaration<br />
ou au dossier, à travers trois nouvelles<br />
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au dossier)<br />
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fiscales et sociales, annuelles<br />
et périodiques (EDI-TDFC, DADS-U, EDI-<br />
TVA, DUCS-EDI, DUE…) vers l’ensemble<br />
<strong>des</strong> <strong>des</strong>tinataires.<br />
A partir du 31 e dossier, chaque dossier est<br />
facturé de 1,5 euros à 9 euros par an selon la<br />
mission sur ce dossier.<br />
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types de télédéclarations actuelles et<br />
futures, pour un budget annuel par client<br />
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à la télédéclaration)<br />
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ula gratuité de l’information automatique<br />
de leurs clients ;<br />
uremises sur facture à partir de 3 000 euros<br />
par an ;<br />
ujusqu’à 2,5 euros reversés au cabinet pour<br />
chaque liasse envoyée et acceptée par une<br />
banque partenaire. p<br />
L’Offre Découverte (tarifée<br />
au dossier)<br />
Cette offre inclut pour 99 euros par an,<br />
l’abonnement à jedeclare.com, l’assistance<br />
et 30 dossiers pour leurs télédéclarations<br />
annuelles fiscales et sociales (EDI-TDFC<br />
et DADS-U) vers tous les <strong>des</strong>tinataires.<br />
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46 SIC 269 DÉCEMBRE 2008
DÉONTOLOGIE<br />
Normes générales de comportement<br />
et Code de déontologie<br />
Détails sur l’articulation entre le Code de déontologie et les normes générales<br />
de comportement actuellement en vigueur.<br />
Le Code de déontologie de la<br />
profession d’expertise<br />
comptable a fait l’objet de nombreux<br />
articles depuis sa publication<br />
en septembre 2007. Il contient<br />
notamment <strong>des</strong> dispositions relatives<br />
au comportement professionnel<br />
de l’expert-comptable<br />
dont certaines figurent dans le<br />
référentiel normatif <strong>des</strong> professionnels<br />
de l’expertise comptable.<br />
<strong>Les</strong> normes générales<br />
de comportement<br />
<strong>Les</strong> normes de la profession comprennent<br />
actuellement <strong>des</strong> normes<br />
générales applicables à toutes les<br />
missions et <strong>des</strong> normes professionnelles<br />
spécifiques à chaque<br />
mission de l’expert-comptable.<br />
<strong>Les</strong> normes générales comprennent<br />
:<br />
u<strong>des</strong> normes de comportement ;<br />
u<strong>des</strong> normes de travail ;<br />
uune norme de rapport.<br />
Certaines dispositions du Code de<br />
déontologie reprennent, directement<br />
ou indirectement, certaines<br />
obligations contenues dans les<br />
normes générales comme le montre<br />
le tableau de correspondance<br />
(cf. tableau).<br />
La reprise <strong>des</strong> dispositions de certaines<br />
normes générales dans le<br />
Code de déontologie de la profession<br />
a été officialisée le 27 septembre<br />
2007 par un décret en Conseil<br />
d’Etat, lui attribuant une force juridique<br />
supérieure à celle du précé-<br />
dent Code <strong>des</strong> devoirs professionnels<br />
et aux normes générales de<br />
comportement. En conséquence,<br />
le Code de déontologie se substitue<br />
désormais aux dispositions<br />
contenues dans les normes générales<br />
111 à 115 et 122.<br />
En ce qui concerne la norme 116<br />
« Déclaration au Tracfin », elle fait<br />
l’objet d’une disposition législative<br />
issue du Code monétaire et<br />
financier qui est d’un niveau hiérarchique<br />
supérieur. En conséquence<br />
cette norme devrait à terme<br />
être remplacée par une pratique<br />
professionnelle.<br />
Code de déontologie<br />
et normes professionnelles<br />
Ainsi, le Code de déontologie<br />
réglemente le comportement du<br />
Normes générales<br />
Code<br />
de déontologie<br />
Normes de comportement professionnel<br />
111. Indépendance Art. 5, 6 et 17<br />
112. Compétence Art. 5 et 8<br />
113. Qualité du travail Art. 5 et 8<br />
114. Secret professionnel et devoir de discrétion Art. 7<br />
115. Acceptation et maintien <strong>des</strong> missions Art. 10<br />
116. Déclaration au Tracfin -<br />
Normes de travail<br />
121. Programmation <strong>des</strong> travaux -<br />
122. Lettre de mission Art. 11<br />
123. Délégation et supervision -<br />
124. Utilisation <strong>des</strong> travaux d’autres professionnels -<br />
125. Documentation <strong>des</strong> travaux -<br />
130. Norme de rapport<br />
“<br />
Le Code de déontologie<br />
réglemente le comportement<br />
du professionnel comptable alors<br />
que les normes professionnelles,<br />
spécifiques à chaque mission,<br />
définissent les principes à respecter<br />
pour atteindre les objectifs<br />
de la mission ainsi<br />
que les modalités de mise en œuvre<br />
de ces principes.<br />
”<br />
professionnel comptable alors que<br />
les normes professionnelles, spécifiques<br />
à chaque mission, définissent<br />
les principes à respecter par le<br />
professionnel pour atteindre les<br />
objectifs de la mission ainsi que les<br />
modalités de mise en œuvre de ces<br />
principes, selon la taille et l’importance<br />
de l’entité.<br />
Le futur recueil normatif et déontologique<br />
<strong>des</strong> professionnels de<br />
l’expertise comptable prendra en<br />
compte ces évolutions réglementaires.<br />
En particulier, les normes<br />
de travail 121, 123, 124, 125 et 130<br />
seront reprises au niveau <strong>des</strong><br />
normes spécifiques à chaque<br />
mission. p<br />
DÉCEMBRE 2008 SIC 269 47
ACTUS DES RÉGIONS<br />
Paris – Ile-de-France<br />
I<br />
L’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> région Paris<br />
Ile-de-France fait le point sur les mesures<br />
qu’il a prises en matière de formation.<br />
A l’écoute et au service !<br />
Depuis quatre ans, l’<strong>Ordre</strong><br />
<strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong><br />
région Paris Ile-de-France s’attache<br />
à mettre en œuvre toutes les<br />
actions et à fournir aux consœurs<br />
et confrères tous les outils pour<br />
faire face aux réformes, tenir le cap<br />
et sortir gagnant <strong>des</strong> épreuves<br />
réglementaires ou législatives que<br />
nous imposent l’évolution <strong>des</strong><br />
politiques économique, sociale et<br />
fiscale de notre pays.<br />
Formation LME/LMT<br />
A cet égard, l’<strong>Ordre</strong> région Paris<br />
Ile-de-France a mis un point<br />
d’honneur à anticiper ou à réagir<br />
sans délai aux mesures nouvelles.<br />
Pour preuve les formations en<br />
département : Loi TEPA, en 2007<br />
et LME/LMT cette année.<br />
Ce sont donc près de 2 000 membres<br />
franciliens de l’<strong>Ordre</strong> qui, lors<br />
de toutes les conférences organisées<br />
sur ce dernier sujet, ont bénéficié<br />
d’une mise à jour indispensable<br />
de leurs connaissances, grâce<br />
aux animateurs d’Infodoc-experts<br />
et de l’Asforef.<br />
Par ailleurs, durant les mois d’octobre<br />
et de novembre derniers,<br />
“<br />
La formation continue<br />
est un gage de qualité<br />
et de compétence<br />
envers nos clients.<br />
”<br />
André-Paul Bahuon,<br />
président de l’<strong>Ordre</strong><br />
Paris Ile-de-France<br />
chacune ou chacun <strong>des</strong> membres<br />
de l’<strong>Ordre</strong> a vu venir à elle ou à lui<br />
<strong>des</strong> équipes de spécialistes <strong>des</strong><br />
mesures induites par les Lois<br />
LME/LMT qui ont pu et su transformer<br />
l’inquiétude initiale de leur<br />
auditoire en maîtrise <strong>des</strong> axes principaux<br />
d’application.<br />
De la formation continue<br />
à la formation essentielle<br />
Outre ces actions spontanées,<br />
riches de confraternité, de solidarité,<br />
il est un chemin plus long vers<br />
lequel l’<strong>Ordre</strong> francilien a également<br />
tenu à conduire les consœurs<br />
et confrères : c’est le chemin de la<br />
formation continue.<br />
Définie comme une obligation par<br />
nos textes, elle est en outre un gage<br />
de qualité et de compétence envers<br />
nos clients. L’Asforef a mis en<br />
œuvre, avec l’Agefos PME Ile-de-<br />
France, un système de formations<br />
dites “essentielles”.<br />
Jusqu’en 2008, ces formations<br />
étaient financées par l’Agefos dans<br />
une part importante, et ce pour les<br />
cabinets de moins de dix salariés.<br />
Aujourd’hui, et jusqu’au début de<br />
l’année 2009, chaque formation<br />
“essentielle”, quelle que soit sa<br />
durée, coûte à chaque cabinet, de<br />
moins de dix salariés, un montant<br />
de 40 euros HT, repas compris, par<br />
participant. Ces formations<br />
s’adressent à tous : aux confrères,<br />
à leurs collaborateurs et leurs<br />
assistantes.<br />
Profitez <strong>des</strong> liens que l’<strong>Ordre</strong> et<br />
l’Agefos ont tissés dans la région<br />
Ile-de-France depuis de nombreuses<br />
années.<br />
L’<strong>Ordre</strong> région Paris Ile-de-France<br />
se bat pour ses membres, pour leur<br />
formation, pour qu’ils soient<br />
reconnus comme acteurs garants<br />
du bon fonctionnement et de la<br />
fluidité du système entrepreneurial<br />
français, grâce à leur proximité<br />
avec l’entreprise et son dirigeant,<br />
grâce à leur connaissance mais<br />
aussi, et surtout grâce à son actualisation<br />
: la formation ! p<br />
Pour plus d’informations, rendez-vous sur :<br />
www.asforef.com<br />
48 SIC 269 DÉCEMBRE 2008
Sic zoome sur l’université d’été du Conseil régional de Toulouse<br />
Midi-Pyrénées.<br />
Université d’été : le social<br />
et le fiscal à l’honneur<br />
Toulouse – Midi-Pyrénées<br />
Une participation exceptionnelle<br />
et <strong>des</strong> débats particulièrement<br />
denses et fructueux : voilà<br />
ce qui a marqué l’université d’été du<br />
Conseil régional de Toulouse Midi-<br />
Pyrénées, les 16 & 17 septembre dernier.<br />
Du social…<br />
Journée d’ouverture de cette université d’été, le mardi<br />
16 septembre était consacrée au Social et aux nouveaux<br />
outils d’organisation du travail.<br />
En préambule, Paul-Henri Bernard, avocat associé du<br />
cabinet Capstan, a traité de la durée et de l’organisation<br />
du travail dans l’entreprise et <strong>des</strong> incidences de la<br />
loi Tepa et de la loi Pouvoir d’achat ; Géraldine Le<br />
Van, correspondante juridique régionale Urssaf,<br />
Nathalie Labeyrie, inspectrice du recouvrement Urssaf<br />
et Jean-Marc Royer, directeur adjoint du travail<br />
DDTEFP de la Haute-Garonne, ont présenté un<br />
constat conjoint relatif à l’application <strong>des</strong> lois<br />
TEPA/PA et apporté <strong>des</strong> précisions sur leurs contrôles<br />
respectifs ; Enfin, Alice Fages, directeur <strong>des</strong> affaires<br />
sociales du Conseil Supérieur de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<br />
<strong>Comptables</strong> et responsable du secteur social Infodocexperts,<br />
s’est livrée à un exposé particulièrement<br />
exhaustif sur la réforme de la durée du travail et le<br />
nouveau dialogue social.<br />
A l’occasion <strong>des</strong> travaux de l’après-midi, consacrés<br />
aux nouvelles relations de travail, Stéphane Le Plaideur,<br />
avocat associé du cabinet Capstan, a abordé la<br />
rédaction du contrat de travail et présenté la synthèse<br />
<strong>des</strong> dispositions légales et jurisprudentielles récentes<br />
; Lise Casaux, professeur à l’université Toulouse 1<br />
Sciences Sociales, chargée d’étude par le ministère du<br />
Travail sur le portage salarial en 2006/2007, a traité<br />
de la légalisation risquée de cet<br />
ensemble de relations contractuelles<br />
organisées entre une entreprise<br />
de portage, une personne “portée”<br />
et <strong>des</strong> entreprises clientes comportant<br />
pour la personne “portée” le<br />
régime du salariat et la rémunération<br />
de sa prestation chez le client<br />
par l’entreprise de portage.<br />
La tribune<br />
<strong>des</strong> animateurs<br />
en fiscalité<br />
et de g. à dr. :<br />
Patrick Bonnefoy,<br />
Philippe Robardey,<br />
Alain Givanovitch,<br />
Bernard Plagnet,<br />
Christian Saint-<br />
Etienne<br />
La tribune<br />
<strong>des</strong> animateurs<br />
en social<br />
et de g. à dr. :<br />
Alice Fages,<br />
Nathalie Labeyrie,<br />
Géraldine Le Van,<br />
Jean-Marc Royer,<br />
Paul-Henri<br />
Bernard, Isabelle<br />
Rabiller<br />
L’après-midi a été clôturée par une table ronde animée<br />
par M e Bernard sur la rupture du contrat de travail<br />
et notamment la rupture négociée, ses opportunités<br />
et risques, avec la participation de Philippe<br />
Depouez, directeur adjoint de l’Assedic Midi-Pyrénées<br />
et Jean-Marc Royer, directeur adjoint du travail<br />
DDTEFP de la Haute-Garonne.<br />
…A la fiscalité<br />
La journée du mercredi 17 septembre, dédiée, quant à<br />
elle, à la fiscalité, proposait un programme riche avec<br />
les interventions de Bernard Plagnet, éminent professeur<br />
à la faculté de droit de Toulouse. Ce dernier a présenté<br />
les mesures fiscales contenues dans la loi de<br />
modernisation de l’économie et animé deux conférences<br />
sur l’application d’une convention fiscale internationale<br />
et les conséquences fiscales du démembrement<br />
de propriété.<br />
Christian Saint-Etienne, professeur à l’université<br />
Paris Dauphine, auteur du rapport sur « la croissance<br />
équitable et la concurrence fiscale » au Conseil d’analyse<br />
économique, a fait une intervention très remarquée<br />
sur la crise financière actuelle. Philippe Robardey,<br />
pdg de Sogeclair, président du Medef 31 et Alain<br />
Givanovitch, président du Conseil régional de l’<strong>Ordre</strong><br />
Toulouse Midi-Pyrénées, n’ont pas manqué de rebondir<br />
sur les effets de la crise en matière de fiscalité et de<br />
compétitivité, au cours <strong>des</strong> différents débats. p<br />
DÉCEMBRE 2008 SIC 269 49
ACTUS DES RÉGIONS<br />
Orléans –Poitou-Charentes-Vendée<br />
I<br />
Pour la 3 e année consécutive, l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong><br />
<strong>des</strong> régions d’Orléans et du Poitou-Charente-Vendée<br />
se sont associées pour l’organisation de l’université d’été.<br />
L’occasion pour la profession de se retrouver et d’échanger<br />
autour d’ateliers et de conférences.<br />
<strong>Les</strong> régions d’Orléans et du Poitou-<br />
Charentes-Vendée, mobilisées<br />
pour l’université d’été<br />
Al’occasion de cette édition 2008, ce<br />
sont plus de 180 de nos consœurs et<br />
confrères qui se sont mobilisés, le 5 septembre<br />
dernier, à l’école supérieur de commerce<br />
de La Rochelle.<br />
Le programme <strong>des</strong> éditions précédentes a<br />
été reconduit avec à la fois <strong>des</strong> thèmes techniques<br />
où ont été abordés <strong>des</strong> sujets relevant<br />
de notre cœur de métier mais aussi <strong>des</strong><br />
thèmes d’actualités développés par <strong>des</strong><br />
conférenciers de renom.<br />
Un programme riche et varié…<br />
…entre ateliers techniques et conférences.<br />
Christian Saint-Etienne, économiste, membre<br />
du Conseil d’analyses économiques et<br />
professeur à l’université Paris-Dauphine, a<br />
animé la conférence introductive de cette<br />
journée sur le thème « Impact sur l’Europe<br />
de l’évolution économique de l’Asie et <strong>des</strong><br />
Etats-Unis ».<br />
Par la suite, Noël Pons, inspecteur <strong>des</strong><br />
Impôts, chargé de mission au Service Central<br />
de la Prévention et de la Corruption<br />
(SCPC) à Paris, a animé un atelier sur le<br />
blanchiment. Ghislain Declercq, notaire à<br />
Henrichemont et animateur <strong>des</strong> rencontres<br />
notariales de Chaillot a conduit un atelier<br />
sur le thème « La réforme <strong>des</strong> successions –<br />
transmissions : aspects civils et fiscaux ».<br />
Yves Ferré, consultant en communication<br />
de crise et coache de dirigeants et de cadres<br />
à Niort a, quant à lui, conseillé la profession<br />
à l’occasion de l’atelier « Comment gérer<br />
les situations de crise ? ».<br />
La conférence de clôture, était animée par<br />
Pascal Picq, paléoanthropologue, co-auteur<br />
de « l’origine de l’homme » avec Yves Coppens.<br />
Conseiller scientifique pour la télévision,<br />
il collabore actuellement en tant<br />
qu’expert scientifique dans le cadre <strong>des</strong><br />
émissions de Nicolas Hulot. Sa conférence<br />
portait sur le thème : « Comprendre l’évolution<br />
de l’homme pour comprendre le changement<br />
».<br />
Pour conclure cette édition 2008, Philippe<br />
Bonnin, rapporteur général du<br />
63 ème Congrès de l’<strong>Ordre</strong>, est venu présenter<br />
le thème du congrès « Parlons entreprise :<br />
croissance 2.0, innovante et durable ».<br />
Remerciements<br />
L’université d’été reste l’occasion pour<br />
l’<strong>Ordre</strong> d’Orléans et du Poitou-Charente-<br />
Vendée d’échanger avec les partenaires qui<br />
apportent concours et soutien : Agefos<br />
PME, 3A Patrimoine, Bayard retraite prévoyance<br />
Groupe Réunica, Crédit Industriel<br />
de l’Ouest, Caisse régionale de Crédit Agricole<br />
Charente-Maritime et Deux-Sèvres,<br />
jedeclare.com, La Mondiale et SwissLife.<br />
Merci également à notre confrère et ami,<br />
Robert Butel, président de l’école supérieure<br />
de commerce qui nous accueille<br />
chaque année au sein <strong>des</strong> locaux de<br />
La Rochelle.<br />
Conclusion<br />
L’université d’été <strong>des</strong> régions d’Orléans et<br />
du Poitou-Charente-Vendée rencontre un<br />
succès croissant. C’est désormais un rendez-vous<br />
incontournable pour la Profession<br />
de la région, qui favorise le débat et les<br />
échanges.<br />
A l’issue de cette journée, l’ensemble <strong>des</strong><br />
participants a été convié au cocktail d’ouverture<br />
du 18 e Challenge Voile national <strong>des</strong><br />
experts-comptables, manifestation traditionnelle<br />
organisée en parallèle de l’université<br />
d’été. La convivialité et la bonne<br />
humeur étaient au rendez-vous.<br />
Rendez-vous pour l’édition 2009 ! p<br />
50 SIC 269 DÉCEMBRE 2008