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DOSSIER Les - Ordre des Experts-Comptables

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SIC<br />

www.experts-comptables.fr<br />

269<br />

DÉCEMBRE 2008<br />

LE MAGAZINE<br />

DE L’ORDRE<br />

DES EXPERTS-<br />

COMPTABLES<br />

P.15 <strong>DOSSIER</strong><br />

Certification<br />

<strong>des</strong> Conseils<br />

régionaux<br />

de l’<strong>Ordre</strong><br />

P.30 LU DANS LA PRESSE<br />

P.8 L’INVITÉ DU SIC<br />

René Ricol MÉDIATEUR DU CRÉDIT<br />

« <strong>Les</strong> experts-comptables ont un rôle<br />

à jouer, celui de l’anticipation »


I ÉDITORIAL<br />

BONNE ANNÉE<br />

Au seuil de l’année nouvelle,<br />

j’adresse à chacune et à chacun<br />

d’entre vous mes vœux les plus chaleureux<br />

pour les douze mois à venir.<br />

Que 2009 vous apporte le meilleur<br />

et réponde à vos attentes dans votre<br />

vie personnelle et familiale comme<br />

dans vos entreprises et projets professionnels.<br />

L’année 2008 s’achève en France et<br />

dans le monde sur de lour<strong>des</strong> incertitu<strong>des</strong><br />

économiques, et tout laisse<br />

hélas à penser que notre pays devra<br />

faire face encore en 2009 à <strong>des</strong> difficultés,<br />

même si je suis convaincu que<br />

les mesures décidées par les pouvoirs<br />

publics, tant en France et en Europe<br />

qu’Outre-Atlantique, commenceront à produire<br />

leurs effets.<br />

C’est donc, à l’évidence, dans un contexte<br />

problématique que les entreprises que nous<br />

accompagnons au quotidien abordent cette<br />

nouvelle année.<br />

Ce contexte nous oblige et nous interpelle<br />

à plusieurs titres.<br />

En notre qualité de premier réseau de<br />

conseil aux PME, nous sommes les soutiens<br />

les plus naturels et les plus fermes <strong>des</strong><br />

entreprises, en période de crise comme en<br />

période de croissance. Aussi, il nous appartient<br />

de veiller avec un soin particulier à<br />

leur continuité d’exploitation, d’apprécier<br />

au mieux l’impact de la crise sur leur trésorerie<br />

et leur carnet de commande, de les<br />

aider à continuer à bénéficier de crédits<br />

bancaires, le cas échéant en lien avec le<br />

médiateur du crédit et ses services.<br />

Notre profession peut être fière de compter<br />

parmi les siens le médiateur du crédit, notre<br />

confrère et ami René Ricol qui contribue si<br />

“ En notre qualité<br />

de premier<br />

réseau<br />

de conseil<br />

aux PME, nous<br />

sommes<br />

les soutiens<br />

les plus naturels<br />

et les plus<br />

fermes<br />

<strong>des</strong> entreprises,<br />

en période<br />

de crise comme<br />

en période<br />

de croissance.<br />

”<br />

activement par sa mission à cette<br />

grande cause économique et d’intérêt<br />

général qu’est la préservation du<br />

financement <strong>des</strong> entreprises.<br />

Par ailleurs, un retour de l’éthique et<br />

une moralisation de la vie <strong>des</strong> affaires<br />

sont indispensables et urgents ; une<br />

profession comme la nôtre, aux<br />

valeurs fortes et à la déontologie<br />

exigeante et reconnue, est particulièrement<br />

fondée à y contribuer et à<br />

œuvrer au rétablissement de la<br />

confiance, pierre angulaire de la<br />

reprise économique.<br />

Concernant les instances de notre<br />

profession, de nouvelles équipes,<br />

désignées au niveau régional le<br />

28 novembre dernier, et au niveau du<br />

Conseil Supérieur le 26 février prochain, se<br />

mettront en place au printemps 2009. Cette<br />

fin d’année aura été rythmée par le temps<br />

électoral, qui a fait vivre notre démocratie<br />

ordinale et suscité <strong>des</strong> débats riches et<br />

même intenses au sein de notre profession.<br />

Vous avez pu, pour la première fois, recourir<br />

à cette forme nouvelle de modernité<br />

qu’est le vote électronique, et vous avez<br />

d’ailleurs été plus de 62 % à choisir ce<br />

mode d’expression.<br />

Il appartiendra à nos successeurs, en région<br />

et au Conseil Supérieur, de tout faire pour<br />

que notre profession continue à aller de<br />

l’avant, à anticiper, à innover et à promouvoir,<br />

notamment auprès <strong>des</strong> jeunes, ses<br />

valeurs, son attractivité et sa modernité et je<br />

ne doute pas qu’il en sera ainsi. Pour ce qui<br />

me concerne, je m’attacherai à poursuivre<br />

cette ambition jusqu’au terme de mon mandat.<br />

Excellente année à toutes et à tous ! p<br />

Jean-Pierre Alix<br />

Président du Conseil Supérieur<br />

DÉCEMBRE 2008 SIC 269<br />

3


DÉCEMBRE 2008 N°269<br />

3. ÉDITORIAL<br />

7. LES TEMPS FORTS<br />

8. L’INVITÉ DU SIC<br />

René Ricol<br />

Médiateur du crédit<br />

I SOMMAIRE<br />

15. <strong>DOSSIER</strong><br />

Certification <strong>des</strong> Conseils<br />

régionaux de l’<strong>Ordre</strong><br />

Depuis quelques années, plusieurs Conseils<br />

régionaux de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong><br />

ont entrepris une démarche qualité ayant abouti<br />

à la certification ISO 9001.<br />

22. MISSIONS<br />

& MARCHÉS<br />

Opticiens de pères<br />

en fils<br />

Messieurs Bylaart,<br />

opticiens depuis 62 ans<br />

dans le quartier<br />

de l’Europe à Paris,<br />

témoignent pour Sic<br />

du quotidien<br />

d’un artisan lunetier.<br />

INTERNATIONAL<br />

24. 4 e Congrès<br />

<strong>des</strong> PME<br />

et <strong>des</strong> structures<br />

de proximité<br />

La FEE, en<br />

collaboration avec<br />

la Fédération Nordique<br />

<strong>des</strong> <strong>Comptables</strong>,<br />

a organisé,<br />

du 3 au 5 septembre<br />

dernier à Copenhague,<br />

son 4 e Congrès.<br />

26. Juste valeur<br />

d’un instrument<br />

financier dans<br />

un marché inactif<br />

Comment mesurer<br />

la juste valeur lorsque le<br />

marché devient inactif ?<br />

LU DANS LA PRESSE<br />

30. La “Fair value”<br />

au cœur de la crise<br />

financière<br />

Extraits choisis<br />

de la presse nationale.<br />

Troisième Forum<br />

national <strong>des</strong><br />

associations<br />

et fondations<br />

Nicolas Sarkozy et<br />

Jean Charest, Premier<br />

ministre du Québec,<br />

ont signé,<br />

le 17 octobre 2008,<br />

« L’Entente en matière<br />

de reconnaissance<br />

mutuelle <strong>des</strong><br />

qualifications<br />

professionnelles<br />

entre le Québec<br />

et la France ».<br />

ÉVÉNEMENT<br />

10. Troisième Forum national <strong>des</strong> associations et fondations<br />

VIE DE L’ORDRE<br />

32. France-Québec : une reconnaissance facilitée<br />

<strong>des</strong> qualifications professionnelles<br />

34. Engagements de retraites : les réflexions au sein<br />

de l’Académie<br />

35. <strong>Les</strong> enjeux européens et la présidence française de l’Union<br />

36. L’implication <strong>des</strong> experts-comptables dans le développement<br />

territorial<br />

PROFESSION EXPERT-COMPTABLE<br />

38. Contrat de cession de clientèle d’expertise comptable<br />

40. Le périmètre <strong>des</strong> activités juridiques de l’expert-comptable :<br />

épilogue d’un long contentieux<br />

43. <strong>Les</strong> troubles musculo squelettiques : devoir de l’employeur<br />

44. L’histoire comptable du goodwill<br />

45. Micro-entreprises : les obligations comptables simplifiées<br />

46. jedeclare.com, nouvelle tarification 2009 : serez-vous<br />

Découverte, Essentielle ou Liberté ?<br />

47. Normes générales de comportement et Code de déontologie<br />

ACTUS DES RÉGIONS<br />

48. Paris – Ile-de-France 49. Toulouse – Midi-Pyrénées<br />

50. Orléans –Poitou-Charentes-Vendée<br />

Revue mensuelle de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> éditée par Expert-Comptable Media association • 19, rue Cognacq-Jay 75341 Paris cedex 07 • Tél. 01 4415 60 00 • Fax 0144159005<br />

• Tirage: 29300 exemplaires • Directeur de la publication: Jean-Pierre Alix, président • Directeur délégué de la publication: François-Xavier Donnadieu, secrétaire général • Rédacteur en chef: Françoise<br />

Savés, présidente de la commission publications • Rédacteurs en chef adjoint : Jean-Claude Spitz, président de la commission communication, Agnès Bricard, Alain Chandioux, présidents d’honneur<br />

• Comité de rédaction: F. Balden, E. Bergé-Suet, B. Bézier, D. Brunat, F. Chalot, P. Collin, A. Delemer, R. Duringer, N. Eschenbrenner, H. Giot, R. Girac, S. Guérin, A. Lechevalier, O. Lemoues, J. Liziard, H. Michelin,<br />

S. Naciri, H. Parent, G. Patouillère, D. Piddat, N. Resse • Secrétaire général de rédaction : Philippe Lacoste • Secrétaire de rédaction : Françoise Balden • Fabrication : Catherine Licini<br />

• Régie de la publicité : APAR — Tél. 01 41 49 02 90 • Création de maquette<br />

contact.infos@spherepublique.fr • Impression : Imp. Fabrègue • Saint-Yrieix – Limoges – Paris • Dépôt<br />

légal : décembre 2008 • Abonnements • (non-membres de l’<strong>Ordre</strong>) • France et étranger 93,76 € • supplément avion 44,21 € • Agences - 33 % • Ets d’enseignement - 50 % règlement à l’ordre d’ECM Association Liste <strong>des</strong><br />

annonceurs • 2SI 2 e de couv. • Cegid p. 4 • AGF p. 6 • Ed. Francis Lefebvre p. 13 • INPI p. 14 • ADP p. 25 • ADP p. 27 • Swiss Life p. 29 • EIC 3 e de couv • Accor services 4 e de couv.<br />

Votre nouveau magazine SIC est imprimé sur du papier issu d’une fabrique certifiée ISO 14000/EMAS — imprimeur labellisé IMPRIM’VERT.<br />

DECEMBRE 2008 SIC 269<br />

5


I LES TEMPS FORTS<br />

<strong>Les</strong> experts-comptables sont<br />

passés à l’e-vote !<br />

Pour la première fois dans<br />

l’histoire électorale de l’<strong>Ordre</strong><br />

<strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong>, les<br />

membres de l’<strong>Ordre</strong> ont pu<br />

voter par voie électronique ou<br />

par correspondance. Le<br />

dépouillement <strong>des</strong> votes a eu<br />

lieu le vendredi 28 novembre<br />

2008, en présence d’huissiers<br />

et de représentants <strong>des</strong> deux<br />

syndicats ECF et IFEC.<br />

Résultats : 7 076 expertscomptables<br />

ont utilisé le vote<br />

électronique, soit 43,24%<br />

<strong>des</strong> inscrits.<br />

<strong>Les</strong> élections régionales<br />

2008 en quelques chiffres<br />

Taux de participation<br />

aux élections : 69,20%<br />

Nombre d’électeurs inscrits :<br />

16 137<br />

Nombre de votants : 11 177<br />

Nombre de suffrages<br />

exprimés : 10 715<br />

Sur les 22 régions,<br />

on constate un maintien<br />

<strong>des</strong> majorités en place, à<br />

l’exception de deux régions :<br />

Paris Ile-de-France et<br />

Picardie Ardennes,<br />

désormais sous présidence<br />

ECF.<br />

Jean-Pierre Alix, président du Conseil Supérieur, Gérard Varona,<br />

président sortant de la Compagnie <strong>des</strong> Conseils et <strong>Experts</strong><br />

Financiers et Jean-Philippe Bohringer, nouveau président,<br />

lors de la Convention nationale de la CCEF, le 25 novembre<br />

dernier dans les salons de la Maison <strong>des</strong> Arts et Métiers.<br />

Le 20 novembre dernier, Frédéric<br />

Rogier, vice-président délégué<br />

du Conseil Supérieur de l’<strong>Ordre</strong>,<br />

adjoint au maire d’Avignon, s’est<br />

vu remettre par Jean-Pierre Alix<br />

les insignes de chevalier de l’ordre<br />

national du Mérite, au cours d’une<br />

cérémonie à l’hôtel de ville<br />

d’Avignon, en présence de la<br />

député-maire, Marie-Josée Roig.<br />

Laurent Levesque,<br />

vice-président du<br />

Conseil Supérieur,<br />

en charge du<br />

secteur Missions juridiques,<br />

fiscales et sociales <strong>des</strong><br />

cabinets et du Droit<br />

comptable, a été distingué<br />

chevalier de l’ordre national<br />

du Mérite, par décret du 14<br />

novembre 2008. Par ailleurs,<br />

René Ricol, président<br />

d’honneur du Conseil<br />

Supérieur, a été élevé au<br />

grade de grand officier.<br />

TEXTOS<br />

uuuL’Américain Robert Bunting nouveau président de l’IFAC. Elu pour un mandat de deux ans lors du dernier Conseil de l’IFAC, le 14 novembre dernier,<br />

il succède à l’Argentin Firmin del Valle. Le nouveau Deputy President, est le Suédois Göran Tidström uuu René Ricol, nommé Médiateur du Crédit par le<br />

président de la République début novembre, voit ses missions élargies à l’assurance-crédit, où il exercera un rôle de surveillance. Objectif : instaurer un<br />

véritable partenariat entre l’Etat et les compagnies d’assurance-crédit qui devront prendre <strong>des</strong> engagements sur la poursuite de leur activité uuu Jean-<br />

Pierre Alix, président du Conseil Supérieur, s’est entretenu le 25 novembre avec Philippe Parini, patron de la direction générale <strong>des</strong> Finances publiques de<br />

Bercy uuu la 7 e Conférence annuelle de la Fédération <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> Méditerranéens (FCM) s’est tenue à Paris les 27 et 28 novembre. Jean-Pierre<br />

Alix a ouvert cette manifestation, placée sous le haut-patronage du président Sarkozy et rassemblant les professionnels de 16 pays et 21 instituts méditerranéens,<br />

aux côtés de son président sortant, le Français William Nahum, président d’honneur du Conseil Supérieur, et du secrétaire général de l’IFAC, Ian Ball.<br />

DÉCEMBRE 2008 SIC 269<br />

7


L’INVITÉ DU SIC<br />

I<br />

René Ricol, président d’honneur<br />

de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong>,<br />

ancien président de l’IFAC, a été<br />

nommé, en octobre dernier,<br />

"médiateur du crédit" par Nicolas<br />

Sarkozy. Il évoque avec nous<br />

les prémices de la crise, les actions<br />

menées par les pouvoirs publics et<br />

le rôle de l’expert-comptable, premier<br />

conseil auprès <strong>des</strong> entreprises.<br />

René<br />

Ricol<br />

Médiateur du crédit<br />

Sic : Quel est selon vous l’origine de la crise<br />

actuelle ?<br />

E.W. : D’abord la crise était prévisible et de hautes<br />

personnalités de la finance comme Jean-Claude<br />

Trichet avaient très tôt donné l’alerte. Il aura fallu la faillite<br />

de gran<strong>des</strong> banques d’investissements américaines<br />

et <strong>des</strong> compagnies d’assurances pour réaliser l’ampleur<br />

<strong>des</strong> difficultés.<br />

<strong>Les</strong> banques dégageaient <strong>des</strong> taux de rentabilité de<br />

15 à 20 %, là où les économies nationales affichaient<br />

<strong>des</strong> taux de croissance de 2 à 4 %, ce décalage extravagant<br />

ne pouvait pas durer.<br />

Sic : Plus d’un mois après le lancement<br />

de votre action, peut-on réellement encore<br />

parler d’une crise du crédit en France ?<br />

E.W. : J’ai été nommé fin octobre. Avec mon<br />

équipe, nous avons été vite opérationnels. <strong>Les</strong> directeurs<br />

de la Banque de France, qui sont dans chaque département<br />

les médiateurs départementaux, ont fait un<br />

travail formidable. Rapidement, les banques ont joué<br />

« <strong>Les</strong> expertscomptables,<br />

qui<br />

suivent environ<br />

1,5 million<br />

d’entreprises, ont<br />

un rôle considérable<br />

à jouer, et le premier<br />

est celui de<br />

l’anticipation. »<br />

le jeu. <strong>Les</strong> robinets du crédit qui étaient fermés en octobre<br />

se sont réouverts progressivement. L’action du président<br />

de la République et du Gouvernement a permis<br />

d’inverser la tendance. Par ailleurs, dans le cadre de la<br />

médiation, les banques ont, au mois de novembre, pris<br />

un engagement spectaculaire et extrêmement sécurisant<br />

pour les entreprises : celui de maintenir l’enveloppe<br />

globale <strong>des</strong> concours bancaires octroyés sans exiger de<br />

garanties personnelles supplémentaires. La crise du crédit<br />

s’éloigne mais je considérerai que ma mission de<br />

médiateur sera terminée lorsque les dossiers que nous<br />

transmettons aux banques sont refusés à juste titre.<br />

Sic : Aujourd’hui, percevez-vous une montée<br />

en puissance <strong>des</strong> risques de cessation<br />

d’activité, et y a-t-il <strong>des</strong> secteurs plus<br />

particulièrement touchés pour les PME ?<br />

E.W.: La crise financière n’est sans doute pas totalement<br />

terminée mais l’impact sur l’économie réelle<br />

n’est pas encore non plus totalement perceptible.<br />

90 % <strong>des</strong> dossiers que nous recevons en médiation<br />

aujourd’hui existaient déjà il y a un an. Le pic devrait<br />

se faire sentir au début du printemps 2009 mais personne<br />

n’est aujourd’hui réellement en mesure d’en prévoir<br />

ni l’ampleur, ni la durée.<br />

8 SIC 269 DÉCEMBRE 2008


Encore une fois, les mesures qui ont été<br />

prises sont de nature à en atténuer fortement<br />

les effets mais il faut mettre en œuvre tous les<br />

moyens et envisager toutes les hypothèses<br />

pour anticiper les risques de crise. <strong>Les</strong> premiers<br />

secteurs impactés sont connus : l’immobilier,<br />

le BTP, l’automobile et ses sous traitants<br />

en sont <strong>des</strong> exemples emblématiques.<br />

Mais là aussi <strong>des</strong> mesures fortes ont été<br />

récemment annoncées par le président de la<br />

République.<br />

Sic : La communauté financière<br />

avait perdu le sens de l’éthique.<br />

Comment faire pour qu’au-delà<br />

d’un renforcement éventuel <strong>des</strong> règles<br />

et <strong>des</strong> contrôles, elle retrouve <strong>des</strong><br />

valeurs et le sens de l’intérêt général ?<br />

Votre mission de médiateur de crédit<br />

y contribue t-elle ?<br />

E.W. : Mon rôle n’est pas de jouer les<br />

donneurs de leçon, mais j’ai en mémoire la<br />

réforme de la profession que j’ai orchestrée<br />

au niveau mondial à l’IFAC après l’affaire<br />

Enron. L’un <strong>des</strong> éléments majeurs de notre<br />

programme « de la restauration de la<br />

confiance » tournait autour <strong>des</strong> valeurs morales<br />

et de l’éthique. La cupidité de certains opérateurs<br />

financiers leur a fait perdre l’esprit et<br />

oublier <strong>des</strong> règles fondamentales de prudence,<br />

voire de simple bon sens. <strong>Les</strong> modèles<br />

économiques ne sont pas eux-mêmes en<br />

cause mais plutôt leur application : vendre <strong>des</strong><br />

maisons à <strong>des</strong> milliers de personnes, qui<br />

n’ont pas le premier sou pour les payer en<br />

pariant sur la forte augmentation de l’immobilier<br />

et sur <strong>des</strong> taux d’intérêt bas, est irresponsable.<br />

Sic : Votre mission a été élargie<br />

à l’assurance crédit. En quoi consiste<br />

cette nouvelle prérogative ?<br />

E.W. : L’assurance crédit représente un<br />

élément essentiel du financement <strong>des</strong> entreprises<br />

puisqu’il l’accompagne. Il s’agit donc<br />

pour la médiation du crédit de veiller à ce que<br />

les mécanismes de l’assurance crédit, qui<br />

concernent aussi bien les acheteurs que leurs<br />

fournisseurs, jouent pleinement leur rôle et<br />

d’éviter que leur système de notation ne<br />

constitue un effet de levier catastrophique<br />

pour les entreprises. Chaque entreprise<br />

devrait pouvoir avoir la possibilité d’être<br />

informée de la note qui lui est attribuée et de<br />

pouvoir s’expliquer en cas de dégradation.<br />

Dans le prolongement <strong>des</strong> accords signés par<br />

Christine Lagarde avec les principaux acteurs<br />

du secteur, le 27 novembre dernier, nous réfléchissons<br />

avec eux à la mise en place d’un partenariat<br />

qui apporterait <strong>des</strong> garanties supplémentaires<br />

aux entreprises en médiation.<br />

Sic : <strong>Les</strong> normes comptables,<br />

vecteurs de stabilité dans la crise<br />

financière ou accélérateurs<br />

de perturbations ?<br />

E.W. : <strong>Les</strong> normes comptables ne sont<br />

en rien responsables de la crise, elles ont au<br />

contraire permis de la révéler. La combinaison<br />

<strong>des</strong> normes comptables et <strong>des</strong> normes<br />

prudentielles a en revanche produit <strong>des</strong> effets<br />

pervers et procycliques. En situation de crise<br />

où les marchés sont illiqui<strong>des</strong>, le critère de<br />

la valeur de marché, qui est au cœur <strong>des</strong> normes<br />

comptables, n’a plus de sens puisque le<br />

marché n’en a plus lui-même. Au vu <strong>des</strong> sommes<br />

considérables apportées par les Etats en<br />

garantie ou en dotation budgétaire, il est évident<br />

que les techniciens comptables se doivent<br />

d’être en phase avec les réponses politiques<br />

qui nécessairement doivent être données<br />

à une telle situation de crise. Cela ne<br />

signifie pas pour autant que l’adoption de<br />

“modèles” internes d’évaluation tout aussi<br />

complexes et parfois opaques, soit la seule<br />

alternative évidente. La profession comptable<br />

a donc un gros travail de réflexion à<br />

donner sur ces sujets.<br />

“<br />

La crise du crédit s’éloigne mais<br />

je considérerai que ma mission de médiateur<br />

sera terminée lorsque les dossiers que nous<br />

transmettons aux banques sont refusés<br />

à juste titre.<br />

”<br />

Sic : Pensez-vous que les expertscomptables<br />

ont un rôle particulier<br />

à jouer en période de crise<br />

économique et financière, tant auprès<br />

<strong>des</strong> entreprises qu’ils accompagnent<br />

que <strong>des</strong> pouvoirs publics ?<br />

E.W. : <strong>Les</strong> experts-comptables ont un<br />

rôle évident à jouer autour de la médiation du<br />

crédit. Vous n’ignorez pas que je suis moimême<br />

expert-comptable, commissaire aux<br />

comptes, ce dont je suis fier, et que parmi les<br />

sept médiateurs du crédit, William Nahum a<br />

fait partie <strong>des</strong> experts que j’ai souhaité avoir<br />

à mes côtés, en qualité de médiateur délégué<br />

pour fédérer les réseaux socioprofessionnels<br />

autour de la médiation. Chacun dans la profession<br />

connaît ses qualités et sa capacité de<br />

travail.<br />

<strong>Les</strong> experts-comptables, qui suivent<br />

environ 1,5 million d’entreprises, ont un<br />

rôle considérable à jouer, et le premier est<br />

celui de l’anticipation. Je fais ici directement<br />

appel à eux pour que dans les prochains<br />

jours, et les prochaines semaines, ils examinent<br />

avec leurs collaborateurs les cas de<br />

leurs clients en risque, et qu’ils envisagent<br />

avec eux toutes les solutions possibles afin<br />

d’éviter les plus graves difficultés, de les<br />

accompagner dans leurs discussions avec<br />

leurs banques afin d’éviter d’avoir à gérer une<br />

situation d’urgence et de recourir à la médiation.<br />

Le message est d’anticiper et de ne pas<br />

perdre de temps.<br />

Par ailleurs, les experts-comptables font<br />

partie <strong>des</strong> cellules de suivi départementales<br />

mises en place par les organisations professionnelles<br />

où l’on retrouve les partenaires<br />

habituels : chambres de commerce, <strong>des</strong><br />

métiers, d’agriculture, Medef, CGPME<br />

UPA,… Ils peuvent aussi être présents avec<br />

eux pour assurer les vacations et recevoir les<br />

entreprises sollicitant la médiation pour les<br />

accompagner. Je voudrais enfin saluer l’action<br />

remarquable faite dans ce sens par les<br />

Conseils régionaux ainsi que le Conseil<br />

Supérieur de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong><br />

qui a pris ces questions avec célérité et détermination.<br />

p<br />

DÉCEMBRE 2008 SIC 269<br />

9


ÉVÉNEMENTS I<br />

Troisième Forum national<br />

<strong>des</strong> associations et fondations<br />

Rendez-vous annuel désormais incontournable du monde associatif, le Forum national<br />

est devenu un lieu privilégié de réflexion, de formation et d’échange pour les dirigeants<br />

et les responsables élus du secteur non-marchand.<br />

Organisé par DI-Group, en partenariat notamment<br />

avec le Conseil Supérieur de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong><br />

<strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> sous l’impulsion de Jean-Claude<br />

Spitz et d’Agnès Bricard, la Compagnie <strong>des</strong> commissaires<br />

aux comptes sous celle de Monique Millot-<br />

Pernin, et avec le soutien du ministère de la Jeunesse,<br />

<strong>des</strong> Sports et de la Vie associative, le Forum mobilise<br />

plus de 120 experts et professionnels pour répondre à<br />

toutes les préoccupations d’un secteur en pleine<br />

mutation,<br />

et qui compte aujourd’hui plus de 1 200 000 associations.<br />

« <strong>Les</strong> dirigeants et responsables d’associations rencontrent<br />

aujourd’hui <strong>des</strong> problématiques et <strong>des</strong> besoins identiques à<br />

ceux <strong>des</strong> chefs d’entreprise » explique Xavier Kergall, initiateur<br />

du Forum et directeur général de cette manifestation.<br />

« Pour cette troisième édition, nous avons voulu<br />

répondre à ces nouveaux besoins et leur apporter <strong>des</strong> solutions<br />

adaptées à leur statut et à leur mode de fonctionnement. »<br />

Un événement consacré<br />

par les associations<br />

<strong>Les</strong> organisateurs ont conçu un programme complet<br />

réunissant en un seul lieu toutes les informations<br />

pratiques et utiles, afin de répondre aux questions et<br />

aux attentes de plus de 2 500 visiteurs :<br />

uune conférence plénière sur les gran<strong>des</strong> problématiques<br />

<strong>des</strong> associations et fondations en France, et les<br />

coups de cœur au rendez-vous ;<br />

u12 conférences techniques ;<br />

u 13 ateliers pratiques, sur <strong>des</strong> outils et solutions<br />

concrètes ;<br />

u40 exposants pour <strong>des</strong> consultations individuelles<br />

et rendez-vous d’affaires : institutions, banques,<br />

experts en comptabilité, finances, fiscalité, droit civil,<br />

assurance, informatique/bureautique notamment<br />

ont organisé sur les stands <strong>des</strong> rendez-vous techniques<br />

pour répondre aux visiteurs.<br />

La conférence plénière sur le thème de « l’Europe :<br />

menace ou opportunité pour les associations ? » a jeté<br />

un coup de projecteur sur les gran<strong>des</strong> réflexions du<br />

moment.<br />

À l’heure où la France préside l’Europe, la conférence<br />

s’est attachée à décrypter si cet espace territorial<br />

constitue, pour les associations et fondations, une<br />

menace ou une opportunité dans le cadre d’une nouvelle<br />

définition du service d’intérêt général notamment.<br />

<strong>Les</strong> associations peuvent-elles avoir un poids au<br />

niveau européen ? Comment peuvent-elles trouver<br />

<strong>des</strong> fonds européens ? S’organiser en réseaux et exister<br />

à travers les frontières ?…<br />

<strong>Les</strong> nombreux intervenants ont tenté d’apporter <strong>des</strong><br />

réponses à ces questions et Bernard Laporte, secrétaire<br />

d’Etat chargé <strong>des</strong> Sports, de la jeunesse et de la<br />

Vie associative, a adressé un message vidéo lors de la<br />

conférence.<br />

<strong>Les</strong> partenaires du Forum y ont présenté et commenté<br />

les résultats de leur sondage CSA « que pensent les<br />

Européens de leurs associations ».<br />

<strong>Les</strong> « Coups de cœur du forum » ont clôturé cette journée<br />

et ont permis de récompenser trois PME particulièrement<br />

actives dans les relations entre entreprises<br />

et associations notamment « La Ruche/Commerce et<br />

Développement » proposée par François Jégard, président<br />

de la commission Associations de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong><br />

<strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> région Paris Ile-de-France.<br />

La Ruche offre un espace collectif de travail et de création<br />

pour entreprendre différemment à Paris. Ouverte<br />

à toute personne proposant une réponse innovante à<br />

un défi social ou logique, sa vision est de concilier<br />

économie et développement humain pour permettre<br />

d’atteindre un impact social effectif. Commerce et<br />

Développement est la société propriétaire <strong>des</strong> locaux<br />

de la Ruche, associée à ce projet et très impliquée<br />

10 SIC 269 DÉCEMBRE 2008


En bref<br />

dans le développement <strong>des</strong> associations<br />

dans plusieurs lieux franciliens.<br />

La participation active<br />

du Conseil Supérieur<br />

et l’apport de la profession<br />

aux associations<br />

<strong>Les</strong> conférences techniques ont<br />

permis de traiter, devant un très<br />

large public, <strong>des</strong> thèmes concrets<br />

toujours très demandés par les<br />

visiteurs.<br />

Deux conférences techniques ont à<br />

elles seules attiré plus de 800 visiteurs<br />

et ont répondu aux besoins<br />

d’informations sur les deux thèmes<br />

phares de la journée :<br />

Fiscalité directe et indirecte<br />

<strong>des</strong> associations<br />

u Particularités, incidences de la<br />

filialisation et TVA sur les subventions,<br />

par Agnès Bricard entourée<br />

de Jean-Pierre Lagay, expertcomptable<br />

et Brigitte Clavagnier,<br />

juriste, directeur de la rédaction de<br />

Juris-association. L’objectif de<br />

cette première conférence était de<br />

montrer comment l’instruction<br />

fiscale du 18 décembre 2006 est<br />

maîtrisée par tous ceux et celles<br />

qui gèrent ou accompagnent les<br />

associations puis de proposer <strong>des</strong><br />

solutions de filialisation dès lors<br />

qu’il y a imposition à l’IS et à la<br />

TVA. Cette conférence a été l’occasion<br />

de faire également le point sur<br />

les nouveautés applicables, à la<br />

TVA sur les subventions et sur les<br />

incidences de la filialisation.<br />

Comment monter<br />

un dossier de subvention<br />

de fonctionnement<br />

pour une petite ou moyenne<br />

association<br />

u Par Agnès Bricard entourée de<br />

Maryse Hamel, expert-comptable,<br />

Isabelle Guéchot, chef de service<br />

« Contrôle de gestion et système<br />

d’information » à la région Ile-de-<br />

France.<br />

<strong>Les</strong> associations et fondations<br />

dépendent souvent <strong>des</strong> subventions<br />

de fonctionnement qu’elles<br />

peuvent percevoir. L’objectif de<br />

cette deuxième conférence était de<br />

montrer aux responsables d’associations<br />

comment identifier les<br />

subventions de fonctionnement<br />

auxquelles ces dernières peuvent<br />

avoir droit, et établir le dossier type<br />

en ligne de demande de subvention<br />

de fonctionnement.<br />

Un certain nombre de points du<br />

dossier de demande de subventions<br />

en ligne restent difficilement<br />

accessibles pour les dirigeants de<br />

petites et moyennes associations.<br />

Dans le souci de faciliter l’accès<br />

aux financements pour les associations,<br />

le Conseil Supérieur a souhaité<br />

se mobiliser afin d’apporter<br />

aux confrères, qui ont comme<br />

clients <strong>des</strong> associations, <strong>des</strong><br />

réponses pratiques.<br />

<strong>Les</strong> trois « Coups<br />

de cœur du forum »<br />

ont clôturé cette<br />

journée et ont permis<br />

de récompenser trois<br />

PME particulièrement<br />

actives dans les<br />

relations entre<br />

entreprises et<br />

associations<br />

L’<strong>Ordre</strong> et la Compagnie nationale<br />

sont <strong>des</strong> interlocuteurs privilégiés<br />

<strong>des</strong> ministres et <strong>des</strong> parlementaires<br />

pour l’élaboration et l’évolution<br />

<strong>des</strong> textes législatifs et réglementaires<br />

relatifs à la comptabilité,<br />

à la fiscalité et au financement <strong>des</strong><br />

associations, notamment par le<br />

biais de la participation <strong>des</strong> institutions<br />

aux différents groupes de<br />

travail mis en place au Conseil<br />

national de la comptabilité.<br />

Ces deux institutions contribuent à<br />

améliorer les mo<strong>des</strong> de gouvernance<br />

par les étu<strong>des</strong> menées sur ce<br />

thème notamment sur les procédures<br />

à mettre en place dans le<br />

cadre d’un contrôle interne efficace.<br />

p<br />

www.associations.gouv.fr<br />

Prochains rendezvous<br />

annuels<br />

u Septembre 2009<br />

avec le lancement<br />

du « Guide du Routard<br />

<strong>des</strong> associations<br />

» sous la responsabilité<br />

du Club<br />

secteur public du<br />

Conseil Supérieur<br />

de l’<strong>Ordre</strong>.<br />

u5 novembre 2009,<br />

4 e édition du Forum<br />

national <strong>des</strong> associations<br />

et fondations<br />

qui se déroulera<br />

à Paris au Palais<br />

<strong>des</strong> Congrès.<br />

u Le « Guide du<br />

Routard <strong>des</strong> associations<br />

» sera diffusé<br />

à l’occasion de<br />

ce 4 e Forum.<br />

D’ores et déjà, réservez<br />

vos agendas<br />

pour participer toujours<br />

plus nombreux<br />

à ces rendezvous<br />

associatifs !<br />

DÉCEMBRE 2008 SIC 269 11


ÉVÉNEMENTS I<br />

Découvert au<br />

3 e Forum national <strong>des</strong> associations et fondations<br />

Code<br />

<strong>des</strong> Associations<br />

2008-2009<br />

Plan de comptes<br />

Associations et fondations<br />

L’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> propose ce plan de comptes qui<br />

reprend non seulement les particularités comptables <strong>des</strong> associations<br />

mais aussi toutes les modifications du plan comptable général intervenues<br />

depuis 1999.<br />

Format 110 x 210 - 36 pages - mai 2007<br />

Plan de comptes<br />

ESMS<br />

Pour la première fois, un ouvrage regroupe l’ensemble<br />

<strong>des</strong> textes de référence sur les associations, quelle<br />

que soit leur nature : lois, décrets, instructions fiscales,<br />

règlements du CRC... Cet ouvrage est enrichi<br />

par de nombreux renvois vers d’autres textes<br />

et vers <strong>des</strong> publications de la profession. Grâce<br />

à son index et son sommaire thématique, l’information<br />

se trouve rapidement et de façon intuitive. Pour aller<br />

plus loin, un outil unique est joint : le cédérom<br />

« La Source Associative », 1 er recueil encyclopédique<br />

<strong>des</strong> textes concernant les associations avec l’ensemble<br />

<strong>des</strong> textes cités et ceux applicables à <strong>des</strong> associations<br />

particulières : établissements médicosociaux,<br />

associations sportives, associations d’ai<strong>des</strong> aux victimes.<br />

Octobre 2008 - Livre 476 pages + CD version PC<br />

Réunis en une seule publication les plans de comptes du secteur<br />

médico-social : Plan de comptes <strong>des</strong> établissements et services<br />

publics sociaux et médico-sociaux publics et privés.<br />

Format 110 x 210 - 64 pages - mars 2008<br />

Pocket Associations<br />

Le Pocket “Associations” aborde le thème <strong>des</strong> obligations comptables,<br />

fiscales et sociales <strong>des</strong> associations, dans un format qui vous permet<br />

de l’avoir toujours sur soi.<br />

Format 110 x 175 cm – 135 pages - mars 2008<br />

PRODUIT<br />

NOMBRE<br />

(clients)<br />

PRIX TTC<br />

(euros)<br />

Code <strong>des</strong> Associations 2008-2009 1 75,00<br />

Plan de comptes - Associations et fondations<br />

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5<br />

4,00<br />

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TOTAL<br />

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Pour tout renseignement tél. 01 44 15 95 95 ou<br />

ecm@cs.experts-comptables.org<br />

Plan de comptes - secteur médico-social 1 10,00<br />

Pocket “Associations” 1 12,00<br />

M./Mme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />

Société . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />

Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />

Tous les prix sont indiqués TTC franco de port pour la France métropolitaine.<br />

Une facture faisant ressortir la TVA sera jointe à mon envoi<br />

TOTAL TTC<br />

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />

Je joins à ma commande un chèque de . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .euros à l’ordre d’ECM<br />

Je paye par CB, n° de carte<br />

N° de cryptogramme Date d’expiration<br />

(Trois derniers chiffres figurant au verso)<br />

et ma signature obligatoire<br />

Code postal Ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />

Téléphone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />

Télécopie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />

N° Siret<br />

SIC 12/08<br />

À RETOURNER ACCOMPAGNÉ DE VOTRE RÉGLEMENT À L’ORDRE D’ECM À :<br />

ECM 19 RUE COGNACQ-JAY 75341 PARIS CEDEX 07


<strong>DOSSIER</strong><br />

Certification<br />

<strong>des</strong> Conseils<br />

régionaux de<br />

l’<strong>Ordre</strong><br />

DÉCEMBRE 2008 SIC 269 15


<strong>DOSSIER</strong><br />

“<br />

Le management de la qualité<br />

consiste à organiser l’entreprise<br />

pour qu’elle apprenne chaque jour<br />

à faire mieux que la veille et moins<br />

bien que le lendemain !<br />

”<br />

Depuis quelques années, plusieurs Conseils régionaux<br />

de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> ont entrepris une<br />

démarche qualité ayant abouti à la certification ISO 9001.<br />

La qualité fait partie de ces concepts que tout le monde connaît,<br />

mais dont finalement peu d’entre nous connaissent<br />

véritablement les tenants et les aboutissants. Sic vous éclaire !<br />

La qualité en quelques mots<br />

Pourquoi une telle démarche pour <strong>des</strong><br />

acteurs “incontournables” de la profession<br />

? Qu’apporte une telle démarche<br />

pour ces organismes ? Comment se<br />

déroule ce projet ?<br />

Dans le but de se pérenniser, une entité doit être à la<br />

fois utile à ses clients, rentable et doit s’appuyer sur<br />

une organisation adaptée. La qualité consiste à s’organiser<br />

de manière cohérente et rationnelle afin<br />

d’être en mesure d’atteindre <strong>des</strong> objectifs fixés par la<br />

direction. La qualité est, en quelque sorte, la recherche<br />

permanente d’une plus grande efficacité.<br />

En l’absence de règles claires, chaque membre de<br />

l’équipe s’organise comme bon lui semble et l’organisation<br />

est vite confrontée à de nombreux dysfonctionnements,<br />

générateurs, eux-mêmes, de coûts,<br />

délais, erreurs… La solution consiste à fixer <strong>des</strong><br />

objectifs et à élaborer <strong>des</strong> règles de fonctionnement<br />

interne puis à systématiser leur application.<br />

La qualité trouve, de plus en plus, sa place dans la<br />

gestion <strong>des</strong> entreprises, au côté de la gestion commerciale,<br />

de la gestion financière, de la gestion <strong>des</strong><br />

ressources humaines… Alors que la plupart <strong>des</strong> disciplines<br />

de gestion sont “verticales”, c’est-à-dire qu’elles<br />

concernent une fonction bien identifiée, la qualité,<br />

au même titre que la stratégie, est une discipline<br />

transversale. En pratique, toutes les fonctions de l’entreprise<br />

sont directement concernées par la gestion<br />

de la qualité.<br />

Le principe de l’amélioration continue constitue<br />

l’un <strong>des</strong> piliers de toute démarche qualité. Elle<br />

impose, en effet, une recherche permanente d’un<br />

accroissement d’efficacité de l’organisation de<br />

l’entreprise. Aux notions de management de la<br />

qualité et d’amélioration continue est intimement<br />

liée celle “d’entité apprenante” ou “d’organisation<br />

intelligente”, c’est-à-dire qui apprend de ses succès<br />

et de ses erreurs et réagit en conséquence. Le<br />

management de la qualité consiste à organiser<br />

l’entreprise pour qu’elle apprenne chaque jour à<br />

faire mieux que la veille et moins bien que le lendemain<br />

!<br />

Une démarche qualité peut être mise en place dans<br />

toute entité (“organisme”, selon la norme ISO 9000).<br />

Que ce soit dans une société multinationale, une<br />

association, un service public ou une TPE, il est toujours<br />

possible de mieux s’organiser pour gagner en<br />

rentabilité, fidéliser ses clients, en conquérir de nouveaux,<br />

éviter les retards, les malfaçons, les pertes de<br />

temps… p<br />

“<br />

La qualité est,<br />

en quelque sorte, la recherche<br />

permanente d’une plus grande<br />

efficacité.<br />

”<br />

16 SIC 269 DÉCEMBRE 2008


“<br />

”<br />

L’objectif de la certification<br />

est de donner confiance aux tiers,<br />

et en premier lieu, aux clients.<br />

<strong>DOSSIER</strong><br />

La certif ication <strong>des</strong> Conseils régionaux :<br />

pourquoi ?<br />

La notion de qualité n’est pas nouvelle dans la profession. Dès 1976, l’<strong>Ordre</strong> s’est engagé<br />

dans un processus de réglementation <strong>des</strong> missions de l’expert-comptable en élaborant<br />

une série de recommandations (repensées en 1990 sous la forme de normes). En 1983,<br />

le 38 e Congrès a été consacré au thème du contrôle de qualité. Alors que l’approche<br />

de la qualité était très technique, le congrès de Strasbourg, en 1999, a donné un nouveau sens<br />

à la qualité dans la profession comptable : la qualité orientée clients. Aujourd’hui, au-delà<br />

<strong>des</strong> cabinets qui entreprennent individuellement <strong>des</strong> démarches de certification, certains<br />

Conseils régionaux se sont lancés dans un tel projet. Radiographie de leurs motivations.<br />

<strong>Les</strong> missions <strong>des</strong> Conseils régionaux<br />

sont très diverses et ont considérablement<br />

évolué au fil <strong>des</strong> ans. Au-delà <strong>des</strong><br />

fonctions régaliennes (tableau, DIP, stage,<br />

normes, contrôle qualité, arbitrage, exercice<br />

illégal…), les Conseils ont développé<br />

de véritables missions de services aux<br />

confrères (formation, édition, universités<br />

d’été, outils pratiques, communication…).<br />

Face au développement <strong>des</strong> missions orientées<br />

vers le service aux confrères, il n’est pas<br />

inutile de s’interroger tant sur les attentes<br />

de ces derniers que sur les moyens d’atteindre<br />

la plus grande efficacité possible pour<br />

les satisfaire. La lecture <strong>des</strong> manuels de<br />

qualité permet de comprendre les quatre<br />

principales motivations de ces démarches :<br />

uAmélioration de l’efficacité interne ;<br />

uSatisfaction <strong>des</strong> clients ;<br />

uExemplarité ;<br />

uPréparation de l’avenir.<br />

Amélioration de l’efficacité interne<br />

<strong>Les</strong> motifs à l’origine de la certification ISO<br />

9001 <strong>des</strong> Conseils régionaux de l’<strong>Ordre</strong><br />

sont tout d’abord liés aux caractéristiques<br />

inhérentes au fonctionnement de ces institutions<br />

et aux risques engendrés par cette<br />

organisation particulière. Cette dernière est<br />

fondée sur deux caractéristiques essentielles<br />

car elles conditionnent le fonctionnement<br />

de ces organismes : d’une part, le<br />

fonctionnement repose sur <strong>des</strong> élus et <strong>des</strong><br />

permanents et, d’autre part, les élus disposent<br />

d’un mandat limité dans le temps.<br />

Ainsi, après chaque élection, les élus, c’està-dire<br />

les dirigeants <strong>des</strong> Conseils régionaux<br />

sont remplacés par d’autres confrères. Bien<br />

De la qualité à la certification<br />

entendu, cette alternance liée à la vie démocratique<br />

de notre profession est saine mais<br />

elle est génératrice de risques évidents pour<br />

la gestion <strong>des</strong> institutions régionales. La<br />

mise en place de la démarche qualité dans<br />

les Conseils régionaux de l’<strong>Ordre</strong> a donc<br />

pour première finalité de consolider l’organisation<br />

et de pérenniser les savoir-faire de<br />

l’institution.<br />

La certification ISO 9001 est la reconnaissance officielle par un tiers<br />

indépendant (l’organisme certificateur accrédité par le Cofrac) qu’elle a<br />

bien mis en place un système de management de la qualité conforme<br />

aux exigences de la norme et qu’elle l’applique.<br />

L’objectif de la certification est de donner confiance aux tiers, et<br />

en premier lieu, aux clients. La certification “témoigne” que l’entreprise est<br />

organisée et bien organisée, qu’elle s’est défini <strong>des</strong> objectifs, qu’elle place<br />

le client au cœur de ses préoccupations, qu’elle maîtrise ses métho<strong>des</strong><br />

de travail et qu’elle s’améliore en permanence.<br />

La certification est un véritable projet d’entreprise qui ne peut fonctionner<br />

qu’avec l’adhésion et la participation de la plus large majorité <strong>des</strong> effectifs.<br />

Le rôle de la direction dans la démarche qualité est essentiel. Outre<br />

l’impulsion managériale, nécessaire au lancement du projet et qui donne<br />

un sens à l’action, la direction doit, en permanence, rester active dans le<br />

projet qualité de l’entreprise.<br />

DÉCEMBRE 2008 SIC 269 17


<strong>DOSSIER</strong><br />

“<br />

La qualité trouve, de plus en plus, sa place<br />

dans la gestion <strong>des</strong> entreprises, au côté de la gestion<br />

commerciale, de la gestion financière,<br />

de la gestion <strong>des</strong> ressources humaines.<br />

Au-delà du turn-over <strong>des</strong> élus, la démarche<br />

qualité sécurise et pérennise l’organisation.<br />

Elle permet de détecter ses principales faiblesses,<br />

de prévenir les possibles erreurs,<br />

de développer les meilleures pratiques.<br />

Tout l’intérêt de la démarche qualité est<br />

donc de mettre à plat l’organisation, de se<br />

remettre en question et d’organiser clairement<br />

et d’une manière efficace l’ensemble<br />

du dispositif. L’effet induit présente alors<br />

une meilleure efficacité, à <strong>des</strong> coûts moindres.<br />

”<br />

Satisfaction <strong>des</strong> usagers/clients<br />

La satisfaction <strong>des</strong> clients, c’est-à-dire les<br />

membres de l’<strong>Ordre</strong>, est également au<br />

cœur de ces démarches qualités <strong>des</strong><br />

Conseils régionaux. La lecture <strong>des</strong><br />

manuels de qualité <strong>des</strong> Conseils régionaux<br />

le confirme. Tous expriment leur volonté<br />

que les Conseils régionaux aient en permanence<br />

la volonté de satisfaire leurs<br />

clients.<br />

L’obtention et le maintien de la confiance<br />

<strong>des</strong> clients, enjeux majeurs du système de<br />

management de la qualité, ne s’obtiennent<br />

qu’au prix d’une attention particulière aux<br />

attentes et besoins de ces derniers. Pour<br />

écouter les clients, les Conseils régionaux<br />

disposent de nombreuses possibilités :<br />

questionnaires et enquêtes de satisfaction,<br />

statistiques de fréquentation <strong>des</strong> manifestations<br />

professionnelles, taux de retour sur<br />

certaines opérations,…<br />

<strong>Les</strong> besoins, une fois identifiés, sont pris en<br />

compte et traduits au plan interne en exigences.<br />

La direction doit ensuite veiller à ce<br />

que toute satisfaction soit apportée à ces<br />

exigences.<br />

Exemplarité<br />

En lien direct avec la satisfaction <strong>des</strong> membres<br />

de l’<strong>Ordre</strong>, le troisième objectif poursuivi<br />

concerne l’exemplarité <strong>des</strong> Conseils<br />

régionaux. La certification ISO 9001, preuve<br />

que le Conseil régional se préoccupe prioritairement<br />

<strong>des</strong> attentes de ses membres et<br />

met en place une organisation interne efficace,<br />

est évidemment positive pour l’image<br />

Qu’est ce que la norme Iso 9001 ?<br />

La norme ISO 9001 permet aux entreprises qui souhaitent faire certifier leur organisation de disposer d’un référentiel. <strong>Les</strong> organismes<br />

certificateurs s’appuient sur les exigences définies dans cette norme pour accorder ou non un certificat de conformité à la norme ISO 9001.<br />

La norme ISO 9001 définit <strong>des</strong> exigences minimales pour tous les processus ayant un impact sur la qualité <strong>des</strong> produits. Elle impose<br />

une gestion du progrès, basée sur le schéma d’amélioration continue de la qualité.<br />

D’où vient cette norme ?<br />

Le rôle de l’ISO (International Organization for Standardization) basée à Genève, est de rédiger <strong>des</strong> normes techniques pour tous les secteurs<br />

de l’économie, de l’industrie et de la technologie. En 1987, l’ISO publie la série ISO 9000 (normes de management de la qualité), suivie,<br />

une dizaine d’années plus tard, de la série ISO 14000 (normes de management environnemental). <strong>Les</strong> premières séries de normes ISO 9000<br />

étaient clairement <strong>des</strong>tinées aux entreprises industrielles et aux relations client/fournisseurs. <strong>Les</strong> entreprises de services n’étaient alors pas<br />

vraiment en mesure de mettre en place cette démarche totalement inadaptée. Depuis la révision de 1994 puis celle de 2000 et enfin celle<br />

de 2008 (parue le 15 novembre 2008), les nouvelles normes ouvrent l’accès aux entreprises de services, aux associations, aux municipalités,<br />

aux universités… et surtout utilisent un vocabulaire beaucoup plus accessible aux non-initiés.<br />

Désormais, les nouvelles normes, plus claires, mettent davantage l’accent sur l’efficacité <strong>des</strong> procédures organisationnelles et la satisfaction<br />

clients et non plus sur la dimension documentaire, trop longtemps associée à la démarche qualité. Elles tendent vers une plus grande<br />

souplesse dans la forme et privilégient désormais le fond. La contrainte documentaire de la qualité (ensemble <strong>des</strong> documents liés à la mise<br />

en place de la qualité : manuel qualité, procédures, enregistrements relatifs à la qualité…) s’est considérablement allégée.<br />

18 SIC 269 DÉCEMBRE 2008


“<br />

Tout l’intérêt de la démarche qualité<br />

est donc de mettre à plat l’organisation,<br />

de se remettre en question et d’organiser clairement<br />

et d’une manière efficace l’ensemble du dispositif.<br />

”<br />

<strong>DOSSIER</strong><br />

<strong>des</strong> institutions et donc pour la profession<br />

tout entière.<br />

Pourquoi nier que les instances régionales<br />

ne sont pas toujours perçues d’une manière<br />

très positive par les confrères ? L’adoption<br />

du référentiel ISO démontre le professionnalisme<br />

de ces organismes et témoigne de<br />

leur volonté affirmée d’être utile à leurs<br />

membres.<br />

Ainsi, le manuel de qualité du Conseil<br />

régional de Bourgogne-Franche-Comté<br />

précise que la certification ISO 9001 a également<br />

pour mission de « valoriser la profession<br />

et l’institution » et de « communiquer<br />

vis-à-vis de l’extérieur sur cette<br />

démarche ». À travers la démarche de l’institution,<br />

toute la profession apparaît<br />

concernée. Elle est pour la collectivité le<br />

reflet visible <strong>des</strong> professionnels qui la composent.<br />

Dans le cadre de cette exemplarité, la<br />

démarche a aussi pour vocation d’inspirer<br />

les confrères dans leur propre démarche.<br />

Ainsi, le Conseil de l’<strong>Ordre</strong> région Île-de-<br />

France a souhaité insuffler une démarche<br />

qualité au sein <strong>des</strong> membres de la profession<br />

en proposant à tous un « kit qualité ».<br />

Préparer l’avenir<br />

Enfin, le dernier objectif de la certification<br />

<strong>des</strong> Conseils régionaux, et non <strong>des</strong> moindres,<br />

est tout simplement la préparation de<br />

l’avenir de ces institutions et plus généralement<br />

de la profession. Compte tenu <strong>des</strong> risques<br />

de déréglementation de la profession,<br />

les institutions ne conserveront leur utilité<br />

que si elles sont efficaces et qu’elles répondent<br />

à de véritables besoins.<br />

Dans un article paru dans la revue Sic du<br />

mois de décembre 2006, Paul Pacaud,<br />

ancien président du Conseil régional de<br />

l’<strong>Ordre</strong> Rhône-Alpes, a présenté la certification<br />

ISO 9001 de l’institution : « Il m’est<br />

apparu essentiel que le Conseil régional de l’<strong>Ordre</strong><br />

s’engage dans cette démarche afin d’assurer la<br />

pérennité de l’institution. Dans l’hypothèse de la<br />

libéralisation <strong>des</strong> services, voire d’une déréglementation,<br />

c’est l’excellence de nos prestations qui fera<br />

la différence et entraînera les experts-comptables<br />

vers l’<strong>Ordre</strong>. Nous devons démontrer, aussi bien en<br />

Carte de France<br />

<strong>des</strong> régions certifiées.<br />

Par ordre chronologique :<br />

Rhône-Alpes, Bourgogne-<br />

Franche-Comté, Paris<br />

Ile-de-France, Montpellier,<br />

Bretagne et Aquitaine.<br />

interne que vis-à-vis de l’extérieur,<br />

que le Conseil régional<br />

est en ordre de marche, qu’il<br />

a obtenu un label ».<br />

La certification <strong>des</strong> Conseils<br />

régionaux : comment ?<br />

Une démarche qualité donne l’occasion de<br />

rationaliser les structures de l’entreprise,<br />

d’harmoniser les métho<strong>des</strong> de travail, de<br />

repenser et de remettre à plat l’organisation<br />

trop souvent héritée de longues années<br />

d’habitu<strong>des</strong> accumulées. C’est aussi l’occasion<br />

de revoir les métho<strong>des</strong> de travail… de<br />

leur rendre un sens : celui de l’utilité pour le<br />

client. En pratique, une telle démarche<br />

passe par plusieurs étapes incontournables.<br />

Tout commence par le diagnostic de l’existant,<br />

véritable audit préalable à la mise en<br />

œuvre. Il permet d’évaluer le chemin à parcourir<br />

pour atteindre les exigences de la<br />

norme. Ensuite, la démarche peut véritablement<br />

commencer. Elle passe par la défini-<br />

tion du champ d’application de la certification<br />

(quelles seront les activités certifiées<br />

?), le choix <strong>des</strong> consultants pour l’accompagnement,<br />

la formation <strong>des</strong> équipes<br />

(élus et permanents), la définition d’une<br />

politique qualité, la détermination <strong>des</strong><br />

mo<strong>des</strong> d’écoute <strong>des</strong> clients (questionnaires,<br />

indicateurs…), la fixation d’objectifs et<br />

d’indicateurs pour suivre l’évolution du système<br />

de management de la qualité… Enfin,<br />

la démarche se termine par <strong>des</strong> passages<br />

obligés : audit interne, choix d’un organisme<br />

certificateur et enfin, la certification. p<br />

La rédaction de Sic remercie David Levy pour son mémoire :<br />

« Préparer la certification ISO 9001 <strong>des</strong> Conseils régionaux de<br />

l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> », mai 2008.<br />

“<br />

La certification ISO 9001 a également<br />

pour mission de valoriser la profession<br />

et l’institution et de communiquer<br />

vis-à-vis de l’extérieur sur cette démarche.<br />

”<br />

DÉCEMBRE 2008 SIC 269 19


<strong>DOSSIER</strong><br />

“La démarche ISO 9001 ne doit<br />

pas être vécue comme un carcan<br />

mais comme un cadre d’action.<br />

”<br />

TÉMOIGNAGE<br />

Michel Gouriten, président du Conseil régional de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> région Bretagne<br />

“<br />

La priorité doit être donnée<br />

à l’amélioration de la qualité au bénéfice<br />

<strong>des</strong> consœurs et confrères<br />

”<br />

SIC : Quand avez-vous démarré<br />

votre démarche qualité ?<br />

Pour quels objectifs ?<br />

Dès mon élection, dans la continuité<br />

de l’action de mon prédécesseur Didier Vrignaud,<br />

j’ai souhaité placer la qualité au<br />

cœur de notre action. Cette orientation a été<br />

discutée en Bureau puis adoptée par le<br />

Conseil régional en mars 2007.<br />

Nous poursuivions quatre objectifs<br />

principaux : maîtriser les zones de risques<br />

inhérentes aux activités régaliennes et de<br />

services que le Conseil exerce; favoriser la<br />

polyvalence en interne sur les postes de travail<br />

; renforcer la culture de la performance<br />

chez les collaborateurs et faciliter l’efficacité<br />

<strong>des</strong> élus; pérenniser les savoir-faire et le<br />

fonctionnement de l’institution.<br />

SIC : Vos objectifs de départ<br />

ont-t-ils été atteints ?<br />

Oui. En tant qu’élu, j’étais pour ma<br />

part particulièrement attaché à la pérennité<br />

<strong>des</strong> savoir-faire de l’institution car nous ne<br />

sommes que de passage. Sans restreindre la<br />

marge d’action <strong>des</strong> élus entrants, il serait<br />

dommage de repartir de zéro après chaque<br />

élection.<br />

Nous avons donc construit plusieurs<br />

outils intéressants, notamment un livret<br />

d’accueil du nouvel élu qui devrait permet-<br />

tre aux <strong>des</strong>tinataires de bien comprendre<br />

notre fonctionnement et donc, de se mettre<br />

en action plus rapidement.<br />

SIC : Qu’a apporté la certification<br />

ISO 9001 à l’<strong>Ordre</strong> ?<br />

Nous avons d’abord identifié tous les<br />

process et travailler sur chacun d’eux, de<br />

l’accueil physique et téléphonique<br />

jusqu’à la gestion de la facturation en<br />

passant par l’offre de formation, le traitement<br />

<strong>des</strong> litiges, la gestion <strong>des</strong> clubs ou<br />

bien encore la communication. De nouvelles<br />

pratiques ont été introduites et de<br />

nouveaux mo<strong>des</strong> de gestion <strong>des</strong> processus<br />

ont vu le jour.<br />

<strong>Les</strong> audits internes croisés menés à<br />

chaque fois par un binôme élu et permanent<br />

sont également très appréciés.<br />

SIC : De quel œil les membres<br />

de l’<strong>Ordre</strong> ont-ils vu cette démarche<br />

qualité ?<br />

Il est encore un peu tôt pour le dire car<br />

notre certification ISO 9001 est récente<br />

(juillet 2008). Cependant, si j’en crois les<br />

enquêtes et questionnaires que nous<br />

exploitons régulièrement, 9 confrères sur<br />

10 apprécient notre travail et se disent satisfaits<br />

de notre institution. Ces résultats sont<br />

un signe fort d’encouragement.<br />

SIC : Quels conseils donneriez-vous<br />

aux Conseils régionaux qui souhaitent<br />

se lancer dans une démarche<br />

qualité ?<br />

La priorité doit être donnée à l’amélioration<br />

de la qualité au bénéfice <strong>des</strong><br />

consœurs et confrères. La certification<br />

ISO 9001, c’est la cerise sur le gâteau.<br />

Le plus difficile consiste à parfaitement<br />

définir les objectifs de départ. Sans minimiser<br />

l’important travail de fond que la<br />

démarche nécessite, il faut d’abord déterminer<br />

pourquoi on se lance et quels<br />

moyens souhaite-t-on y consacrer.<br />

Enfin, la démarche ISO 9001 ne doit<br />

pas être vécue comme un carcan mais<br />

comme un cadre d’action qui renforce l’efficience<br />

de chacune de nos activités au<br />

bénéfice <strong>des</strong> membres de l’<strong>Ordre</strong>. p<br />

20 SIC 269 DÉCEMBRE 2008


“<br />

La simplicité est<br />

source de fluidité<br />

dans les organisations<br />

comme les nôtres.<br />

”<br />

<strong>DOSSIER</strong><br />

5 QUESTIONS A :<br />

Michel Dehors, président du Conseil régional de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> de Montpellier<br />

“<br />

L’utilité de la démarche :<br />

plus de transparence, plus de suivi<br />

et plus de prise en compte<br />

”<br />

SIC : Pour quelles raisons le Conseil<br />

régional de l’<strong>Ordre</strong> de Montpellier<br />

s’est-il engagé dans une démarche<br />

qualité ?<br />

Il était fondamental que le Conseil<br />

régional de l’<strong>Ordre</strong> puisse :<br />

uintroduire dans son fonctionnement une<br />

relation « client/fournisseur » afin de<br />

répondre parfaitement aux attentes <strong>des</strong><br />

confrères, mais aussi de notre tutelle et de<br />

notre environnement économique en général<br />

;<br />

u identifier l’ensemble <strong>des</strong> risques liés à<br />

son activité et circonscrire ces derniers ;<br />

udélimiter les périmètres respectifs d’exercice<br />

<strong>des</strong> élus et <strong>des</strong> permanents afin de clarifier<br />

le partage de responsabilités et fluidifier<br />

leurs échanges.<br />

SIC : Comment s’est déroulé<br />

ce projet ? Combien de temps<br />

la mise en place de la certification<br />

vous a-t-elle demandé ?<br />

Paul Pacaud et Daniel Blanes, respectivement<br />

président et secrétaire général de<br />

l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> de la<br />

région Rhône-Alpes, sont venus nous<br />

faire une présentation de leur démarche<br />

qualité en septembre 2006. Suite à cet<br />

exposé, nous avons validé le principe de la<br />

démarche et l’auditeur qui devait nous<br />

accompagner durant tout le processus. La<br />

première réunion qualité est intervenue le<br />

8 juin 2007 et nous avons été certifiés le<br />

29 juillet 2008.<br />

SIC : Vous êtes vous fait aider<br />

par un organisme extérieur ?<br />

Effectivement, il nous a paru nécessaire<br />

de faire appel à un formateur expérimenté<br />

dans les démarches de certification.<br />

Nous avons sollicité Franck Bouliteau, qui<br />

bénéficiait déjà d’expériences auprès d’autres<br />

Conseils régionaux, et qui nous a<br />

accompagnés dans cette démarche. Sa présence<br />

à l’<strong>Ordre</strong> a été d’environ 10 journées<br />

réparties sur 12 mois.<br />

Par ailleurs, il faut souligner l’importance<br />

du rôle du secrétaire général et <strong>des</strong><br />

permanents de l’<strong>Ordre</strong> dans le processus,<br />

qui doivent surtout s’approprier la démarche<br />

afin de l’adapter à l’organisation préexistante<br />

en l’optimisant.<br />

SIC : <strong>Les</strong> permanents ont-ils bien<br />

adhéré à la philosophie ISO ?<br />

Quelle a été leur réaction au début<br />

de la démarche ? Avez-vous organisé<br />

<strong>des</strong> réunions, <strong>des</strong> formations ?<br />

L’adhésion a été totale, même si elle<br />

n’a pas été immédiate, du fait même du<br />

nécessaire apprentissage initial, qui permet<br />

de comprendre et de mieux appréhender le<br />

contenu de la démarche qualité. L’adhésion<br />

<strong>des</strong> permanents est, en tout état de cause,<br />

un facteur clé de succès pour ce type de projet.<br />

Chacun a pu progresser dans son poste<br />

de travail par une meilleure connaissance<br />

<strong>des</strong> tâches <strong>des</strong> autres. Tout cela a nécessité,<br />

au-delà <strong>des</strong> interventions de l’auditeur, <strong>des</strong><br />

réunions quasi-hebdomadaires entre les<br />

permanents, notamment pendant la phase<br />

de rédaction <strong>des</strong> procédures. <strong>Les</strong> élus ont<br />

aussi été mis à contribution, en participant<br />

activement à la rédaction et validation <strong>des</strong><br />

processus et procédures.<br />

SIC : De quel œil les membres<br />

de l’<strong>Ordre</strong> ont-ils vu cette démarche<br />

qualité ?<br />

Certains, dubitatifs, considéraient que<br />

la démarche était chronophage et peu utile.<br />

J’avoue dans un premier temps avoir fait<br />

partie de ceux là. Mais j’ai perçu très vite<br />

l’utilité du processus et ai pu remarquer les<br />

effets immédiats sur le fonctionnement du<br />

Conseil : plus de transparence, de suivi et<br />

de prise en compte <strong>des</strong> remarques faites.<br />

Ceci est le résultat de l’approche résolument<br />

pragmatique que les élus et le secrétaire<br />

général ont retenu tout au long du processus<br />

: revisiter et organiser les procédures<br />

du Conseil régional sans complexifier, ni<br />

superposer les tâches. La simplicité est<br />

source de fluidité dans les organisations<br />

comme les nôtres.<br />

Je pense que les confrères percevront<br />

les bienfaits de la démarche, si ce n’est<br />

déjà fait, sur une période d’une à trois<br />

années… p<br />

DÉCEMBRE 2008 SIC 269 21


MISSIONS & MARCHÉS<br />

I<br />

Opticien de pères en fils<br />

Messieurs Bylaart, opticiens depuis 62 ans dans le quartier de l’Europe à Paris,<br />

témoignent pour Sic du quotidien d’un artisan lunetier.<br />

La<br />

L<br />

devanture de la boutique donne le ton :<br />

« Bylaart opticiens, de père en fils ». Ici, vous<br />

rentrez chez un véritable artisan de la vision,<br />

où le ronron <strong>des</strong> machines, l’odeur d’alcool<br />

et le bec bunsen rythment les journées de la<br />

boutique et où Jean-Pierre Bylaart et sa femme,<br />

Rosine, accueillent leurs clients en les saluant par<br />

leurs noms.<br />

L’art de la vision<br />

Pour Jean-Pierre Bylaart, 4 e génération de Bylaart<br />

opticien, qui a succédé successivement à son arrière<br />

grand-père, son grand-père puis son père, l’optique<br />

est une évidence mais surtout un art. Pour preuve :<br />

son atelier technique qui trône au centre de la boutique.<br />

Ici, chaque client peut découvrir les “<strong>des</strong>sous”<br />

de la profession, du dernier dispositif utilisant la<br />

technique du laser, à la vieille machine à polir le verre.<br />

« Pas de secret sur la fabrication de nos produits et sur les créations<br />

de la boutique. » témoigne Jean-Pierre Bylaart « La<br />

relation avec notre clientèle est basée sur une relation de<br />

confiance ».<br />

Un règne où le client est roi<br />

« Il y a deux types d’opticiens : les opticiens traditionnels,<br />

véritable artisans, qui malheureusement tendent à disparaitre<br />

au profit <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> chaînes, qui sont certes plus simple d’accès,<br />

mais qui ont moins de temps pour s’occuper <strong>des</strong> clients au<br />

cas par cas. » continue t-il. Pour la maison Bylaart, le<br />

métier d’opticien lunetier est bien sur un métier de<br />

commerce, mais avant tout un métier de scientifique<br />

et de technicien. « Pour satisfaire notre clientèle et la<br />

conseiller comme il se doit, nous devons être capable d’évaluer<br />

leur performance visuelle, de déterminer la correction adaptée,<br />

mais aussi d’assurer le montage <strong>des</strong> lunettes et de contrôler l’efficacité<br />

de la correction » explique t-il. « Nous nous devons<br />

d’être présent auprès de notre clientèle. Chaque client est particulier.<br />

»<br />

Une profession en perpétuelle évolution<br />

Le métier d’opticien lunetier est aujourd’hui un<br />

métier de pointe et de mode. « Depuis 30 ans, la techno-<br />

logie que nous utilisons évolue pratiquement tous les ans : de<br />

la production <strong>des</strong> verres aux matériaux utilisés. Nous nous<br />

appuyons sur <strong>des</strong> outils de production de plus en plus<br />

performants et complexes. Et cela n’est pas prêt de<br />

s’arrêter… ». Evolution aussi <strong>des</strong> mœurs<br />

notamment depuis le développement,<br />

“<br />

Depuis 30 ans,<br />

la technologie que nous<br />

utilisons évolue<br />

pratiquement tous les ans :<br />

de la production <strong>des</strong> verres<br />

aux matériaux utilisés.<br />

Nous nous appuyons<br />

sur <strong>des</strong> outils de production<br />

de plus en plus performants<br />

et complexes. Et cela n’est<br />

pas prêt de s’arrêter…<br />

”<br />

22 SIC 269 DÉCEMBRE 2008


LE SECTEUR EN FRANCE – LES CHIFFRES<br />

Le marché de l’optique-lunetterie est évalué à 3,8 milliards d’euros en 2006.<br />

Selon une étude réalisée par DAFSA en 2007, sur 904 porteurs d’équipement optique :<br />

u40,3 % renouvellent leurs lunettes de vue tous les 2 ans ;<br />

u41,5 % <strong>des</strong> personnes interrogées possèdent 2 paires de lunettes ;<br />

u53,3 % possèdent <strong>des</strong> lunettes de soleil à leur vue ;<br />

ula jeune génération (18-34 ans) apprécie les lentilles (59 %) alors que les seniors restent attachés<br />

aux lunettes seules (47 %). <strong>Les</strong> 35-49 ans ont une attitude plus bohème et portent selon le quotidien<br />

<strong>des</strong> lentilles de contact ou <strong>des</strong> lunettes ;<br />

u55 % sont fidèles à leur opticien ;<br />

ule coût d’achat moyen d’un équipement optique est de 200,07 euros.<br />

Le nombre de créations d’entreprises baisse régulièrement depuis 2005<br />

en dépit de la progression du nombre de diplômés.<br />

Le nombre d’opticiens augmente d’année en année, 1 238 opticiens<br />

ont obtenu leur diplôme en 2006, et plus de 8 000 l’ont obtenu<br />

depuis 2000. 60 % poursuivent leur formation vers l’optométrie,<br />

en formation initiale pour une centaine d’entre eux, en formation<br />

continue pour les autres.<br />

Un marché de<br />

3,8<br />

milliards d’euros*<br />

<strong>Les</strong> groupements demeurent le premier réseau<br />

de distribution d’optique en France avec une part<br />

de marché de 37,1 %.<br />

<strong>Les</strong> succursales et les franchises captent quant<br />

à elles 25,3 % du marché.<br />

du marché.<br />

<strong>Les</strong> mutualistes représentent 9,5 %<br />

L’opticien-lunetier recense 9 148 points de vente en France<br />

métropolitaine en 2006, et plus de 10 200 en avril 2008.<br />

*données 2006<br />

<strong>Les</strong> lunettes : de l’antiquité à aujourd’hui<br />

<strong>Les</strong> hommes se sont tout d’abord intéressés aux problèmes<br />

visuels : Aristote a évoqué la myopie et la presbytie dans<br />

« problemata », Euclide a étudié le pouvoir optique <strong>des</strong> objets…<br />

Le scientifique arabe Al-hazen parlera pour la première fois<br />

d’utiliser <strong>des</strong> lentilles pour faciliter la lecture, aux environs<br />

<strong>des</strong> années 1000. Sur la base de ces écrits, <strong>des</strong> moines<br />

développèrent au Moyen-Âge <strong>des</strong> pierres de lecture en béryl<br />

taillées en demi-sphère et utilisées comme loupe.<br />

On ne connaît pas précisément l’inventeur <strong>des</strong> lunettes, on sait<br />

seulement qu’elles sont apparues en Italie à la fin du XIII e siècle.<br />

Alessandro Spina, dominicain italien, fabriquera <strong>des</strong> lunettes<br />

qu’il donnera aux plus démunis. <strong>Les</strong> verres biconvexes<br />

pour les presbytes et les concaves pour les myopes sont alors<br />

maîtrisés, mais rien pour les hypermétropes ou les astigmates.<br />

Ce n’est qu’en 1807 que Thomas Young trouva le problème<br />

de l’astigmatisme et que l’on inventa <strong>des</strong> verres capable<br />

de le corriger.<br />

450 ans après l’apparition <strong>des</strong> lunettes, on eu l’idée de fixer<br />

les lunettes contre les tempes. En France, ces lunettes ont été<br />

appelés « lunettes à tempes permettant de mieux respirer<br />

à l’aise » (à l’inverse du pince-nez jusqu’ici utilisé)…<br />

malheureusement, la pression sur les tempes amena à la longue<br />

<strong>des</strong> maux de tête… vers 1728, on vit apparaître les montures, que<br />

l’on imagina à la fin du XVIII e siècle faire tenir derrière les oreilles.<br />

La deuxième guerre mondiale bouscule l’activité de la lunetterie.<br />

Le renouveau sera marqué par l’arrivée du plastique<br />

et de ses nombreuses possibilités techniques. En 1959,<br />

la création du premier verre progressif Varilux par Bernard<br />

Maitenaz, personnalité incontournable du monde de l’optique,<br />

révolutionnera la vision <strong>des</strong> presbytes.<br />

par le groupe Essilor, d’un certificat d’authenticité<br />

pour ses verres. Des verres signés au laser, délivrés<br />

avec un certificat qui garantit leur authenticité. Une<br />

nouveauté pour la profession. « Nous sommes de plus en<br />

plus nombreux à exercer la profession d’opticien. A mon époque,<br />

nous étions 35 à sortir diplômés de mon école,<br />

aujourd’hui les promotions atteignent jusqu’à 1 200 diplômés.<br />

La profession se développe toujours plus, avec <strong>des</strong> opticiens<br />

à tous les coins de rues. <strong>Les</strong> écarts semblent donc impossibles<br />

à éviter. Une offre de qualité et <strong>des</strong> nouvelles technologies<br />

nous assurent de fidéliser nos clients, tout en instaurant un climat<br />

de confiance dans la profession. »<br />

« Depuis plus de 30 ans, mon père et moi-même avons eu la<br />

même expert-comptable, qui sait nous accompagner dans<br />

notre activité au quotidien et a sû nous conseiller dans la<br />

transmission de l’entreprise familiale. » p<br />

DÉCEMBRE 2008 SIC 269 23


INTERNATIONAL<br />

I<br />

4 e Congrès <strong>des</strong> PME et <strong>des</strong> structures<br />

de proximité<br />

La FEE, en collaboration avec la Fédération Nordique <strong>des</strong> <strong>Comptables</strong>, a organisé,<br />

du 3 au 5 septembre dernier à Copenhague, son 4 e Congrès, sur le thème « <strong>Les</strong> opportunités<br />

et les outils pour la profession comptable sur le marché <strong>des</strong> PME ». Bilan.<br />

Discours d’ouverture<br />

Jacques Potdevin, président de la<br />

FEE (Fédération <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>comptables<br />

Européens), a rappelé<br />

que la responsabilité du professionnel<br />

comptable est de conseiller<br />

son client, non seulement sur<br />

les aspects de technique comptable,<br />

mais aussi dans tous les<br />

domaines où son expérience peut<br />

être utile. Il a également mentionné,<br />

qu’au cours <strong>des</strong> dernières<br />

années, la pression <strong>des</strong> évènements<br />

a obligé la FEE à mettre l’accent<br />

sur la réglementation de l’audit<br />

légal. Par ailleurs, tout n’est pas<br />

réglé à ce sujet et de nombreuses<br />

questions restent ouvertes telle<br />

que la prise en compte <strong>des</strong> spécificités<br />

<strong>des</strong> PME et petits cabinets par<br />

les organismes de supervision.<br />

Autre sujet de préoccupation : il<br />

faut selon lui veiller à ce qu’un<br />

excès de réglementation ne<br />

devienne pas un obstacle au recrutement<br />

de jeunes professionnels. Il<br />

considère également qu’il faut<br />

veiller à ce que cette évolution ne<br />

conduise pas à la création de deux<br />

professions distinctes. Il rappelle<br />

avec insistance que l’audit légal<br />

n’est pas la seule activité <strong>des</strong> cabinets.<br />

<strong>Les</strong> professionnels comptables<br />

fournissent de nombreux<br />

autres services à leurs clients dans<br />

<strong>des</strong> domaines aussi variés que la<br />

comptabilité, le conseil, la fiscalité,<br />

le développement durable ou<br />

l’expression d’assurance.<br />

Une intervention attendue<br />

Pierre Delsaux, représentant de la<br />

Commission européenne a exposé<br />

les sujets communautaires en<br />

cours :<br />

u Le droit <strong>des</strong> sociétés : la Commission<br />

travaille sur le projet de<br />

Société Privée Européenne (SPE),<br />

nouveau type de société adaptée<br />

aux PME et qui fonctionnera selon<br />

<strong>des</strong> règles de droit <strong>des</strong> sociétés<br />

identiques dans toute l’Union<br />

européenne ;<br />

u EFRAG : la Commission cher-<br />

Le 4 e Congrès<br />

de la FEE s’est tenu<br />

à Copenhague,<br />

capitale<br />

du Danemark<br />

Le mandat de Jacques Potdevin s’achève<br />

Au terme de deux années d’une présidence fort chargée, notre confrère Jacques Potdevin quitte la FEE en<br />

décembre 2008.<br />

Très soucieux de garantir a primauté de la règle du consensus, Jacques Potdevin a particulièrement veillé à<br />

renforcer tous les mécanismes internes de gouvernance et de transparence qui valorisent le travail de la<br />

FEE auprès de ses 43 membres et la crédibilité de la Fédération envers tous ses interlocuteurs.<br />

S’il est impossible de recenser tous les grands dossiers suivis par la FEE depuis deux ans, on énumérera en<br />

désordre : les questions relatives à l’éthique et à l’indépendance <strong>des</strong> auditeurs, à la limitation de la<br />

responsabilité, à la concentration <strong>des</strong> cabinets et à la concurrence ; celles qui touchent aux normes comptables en<br />

particulier, au référentiel à appliquer aux PME ou les travaux relatifs aux comptes du secteur public ; la mise en œuvre de la<br />

directive sur l’audit légal et, dans ce cadre, l’examen <strong>des</strong> ISA’s clarifiées ; mise en œuvre de la directive sur les<br />

qualifications… sans oublier le lancinant débat sur le thème de la simplification.<br />

La FEE n’a pas vraiment connu de temps creux pendant ces deux années.<br />

24 SIC 269 DÉCEMBRE 2008


che à renforcer l’EFRAG, en contribuant de<br />

manière significative à son financement ;<br />

u IASB : sa gouvernance est particulièrement<br />

surveillée par la Commission ;<br />

uSimplification de l’environnement juridique<br />

<strong>des</strong> entreprises : le « groupe Stoiber »<br />

travaille sur la question. Une solution<br />

consisterait à donner aux Etats membres<br />

l’option d’exclure les micro-entreprises du<br />

champ <strong>des</strong> 4 e et 7 e directives, ce qui équivaudrait<br />

à les dispenser de tenue de comptabilité<br />

;<br />

u IFRS pour PME : Aujourd’hui, le projet<br />

IAS et PME est le référentiel IAS moins un<br />

certain nombre de simplifications. Ce n’est<br />

pas une norme pour les PME telle que l’entendait<br />

la Commission, d’où son rejet par<br />

cette dernière ;<br />

uXBRL : il s’agit, aux yeux de la Commission,<br />

d’un outil parfait pour la simplification.<br />

Une forte pression extérieure s’exerce<br />

pour son adoption par l’Europe, mais il<br />

n’est pas question de la faire par instrument<br />

juridique.<br />

Faut-il maintenir un audit pour toutes les<br />

entités ou faut-il envisager un audit simplifié<br />

? La Commission considère être à la<br />

croisée <strong>des</strong> chemins et il faut résoudre les<br />

questions rapidement. Elle a besoin pour<br />

cela <strong>des</strong> positions de la profession comptable.<br />

La Commission participe au développement<br />

<strong>des</strong> nouvelles normes internationales<br />

d’audit ISA. Elle a lancé une étude sur le<br />

coût et les bénéfices de leur adoption en<br />

Europe. Aucune décision n’est encore prise<br />

tant que les étu<strong>des</strong> ne sont pas achevées.<br />

Le dernier point abordé concernait le capital<br />

<strong>des</strong> sociétés d’audit. A une question de<br />

l’assistance sur l’état d’avancement du projet<br />

de consultation sur la propriété <strong>des</strong><br />

sociétés d’audit, Pierre Delsaux a informé<br />

que la Commission examine ce que doit<br />

être le document qui sera publié.<br />

Conclusion<br />

<strong>Les</strong> candidatures sont nombreuses pour<br />

l’organisation du prochain congrès : Bucarest,<br />

Istanbul mais aussi Rome ont, en<br />

effet, déjà fait acte de candidature.<br />

<strong>Les</strong> PME sont devenues la colonne vertébrale<br />

de l’économie européenne et une<br />

source inestimable d’emplois et de croissance.<br />

Le professionnel comptable est<br />

l’interlocuteur privilégié du chef d’entreprise.<br />

La forte assistance à ce congrès et la<br />

variété <strong>des</strong> pays représentés montrent que<br />

les professionnels comptables ont bien<br />

pris conscience de l’importance du<br />

sujet. p<br />

DÉCEMBRE 2008 SIC 269 25


INTERNATIONAL<br />

I<br />

Juste valeur d’un instrument financier<br />

dans un marché inactif<br />

Par Laurent Lévesque, président de la commission de Droit comptable<br />

L’accès facilité aux capitaux et la complexification croissante <strong>des</strong> instruments financiers ont<br />

accentué la volatilité <strong>des</strong> marchés. Lorsqu’ils sont considérés comme <strong>des</strong> actifs négociables,<br />

les instruments financiers doivent être valorisés au cours du marché selon les normes IFRS.<br />

Mais selon quels critères les instruments financiers sont-ils classés ?... et comment mesurer<br />

leur juste valeur lorsque le marché devient inactif ?<br />

Ces dernières années, les marchés<br />

financiers se sont considérablement<br />

complexifiés tout en permettant une facilité<br />

d’accès aux capitaux. Le financement traditionnel<br />

de l’économie par le crédit a laissé<br />

la place aux actions, obligations et créances<br />

négociables, ainsi qu’à de nouveaux instruments<br />

financiers de dérivés de taux ou d’actions.<br />

<strong>Les</strong> crédits sont eux-mêmes devenus<br />

“titrisables”, transformés en titres, accentuant<br />

la volatilité <strong>des</strong> marchés. Ces instruments<br />

financiers, lorsqu’ils sont considérés<br />

comme <strong>des</strong> actifs négociables, doivent<br />

être valorisés au bilan au cours du marché<br />

selon les normes IFRS. Mais comment<br />

mesurer leur juste valeur lorsque le marché<br />

n’est plus actif ? En réponse, un panel<br />

d’experts conseils de l’IASB 1 a identifié les<br />

meilleures pratiques à mettre en œuvre.<br />

<strong>Les</strong> 4 catégories de classement<br />

pour les actifs financiers<br />

selon IAS 39<br />

L’IASB a identifié quatre catégories d’instruments<br />

financiers, <strong>des</strong>quelles découlent<br />

les règles d’évaluation qui leur sont applicables.<br />

u actifs financiers détenus à <strong>des</strong> fins de<br />

transaction. Ils sont acquis principalement<br />

en vue d’être vendus ou rachetés à court<br />

terme ou constituent un dérivé. Ils sont évalués<br />

à la juste valeur par le biais du compte<br />

de résultat ;<br />

uactifs financiers non dérivés assortis de<br />

paiements fixes ou déterminables et d’une<br />

échéance fixe, que l’entité a l’intention<br />

manifeste et la capacité de conserver<br />

jusqu’à leur échéance. Ils sont évalués au<br />

coût amorti selon la méthode du taux d’intérêt<br />

effectif ;<br />

u prêts et créances : actifs financiers non<br />

dérivés à paiements fixes ou déterminables<br />

qui ne sont pas cotés sur un marché actif.<br />

Ils sont évalués au coût amorti selon la<br />

méthode du taux d’intérêt effectif ;<br />

uactifs financiers disponibles à la vente :<br />

actifs financiers non dérivés ou non classés<br />

dans l’une <strong>des</strong> catégories précédentes. Ils<br />

sont évalués à la juste valeur par capitaux<br />

propres.<br />

Lorsque ces quatre catégories ont été définies,<br />

l’hypothèse très peu vraisemblable à<br />

l’époque que l’on connaît aujourd’hui,<br />

d’une inactivité soudaine <strong>des</strong> marchés n’a<br />

guère été envisagée. Pour y remédier, <strong>des</strong><br />

précisions récentes viennent d’être apportées.<br />

<strong>Les</strong> procédures à suivre<br />

dans un marché non actif<br />

Le point de départ pour l’évaluation <strong>des</strong> instruments<br />

financiers est de déterminer si le<br />

marché sur lequel l’instrument financier<br />

est coté est actif ou non ?<br />

La détermination du caractère actif ou pas<br />

d’un marché peut s’appuyer sur <strong>des</strong> indicateurs<br />

tels que la baisse significative du<br />

volume <strong>des</strong> transactions et du niveau d’activité<br />

sur le marché, la forte dispersion <strong>des</strong><br />

prix disponibles dans le temps et entre les<br />

différents intervenants de marché. Elle<br />

nécessite, en tout état de cause, l’utilisation<br />

du jugement.<br />

L’évaluation d’instruments financiers sur<br />

<strong>des</strong> marchés actifs est réalisée par référence<br />

aux cotations. Si le marché n’est pas actif,<br />

l’évaluation est réalisée en utilisant <strong>des</strong><br />

techniques de valorisation qui tiennent<br />

compte de tous les facteurs que les participants<br />

au marché souhaitent voir intégrer<br />

pour la fixation d’un prix, en minimisant<br />

l’impact <strong>des</strong> données spécifiques à l’entité.<br />

Dans ce cadre, le panel d’experts-conseils<br />

de l’IASB a publié, fin octobre 2008, une<br />

“guidance” sur les procédures à suivre pour<br />

évaluer les instruments financiers lorsque<br />

les marchés ne sont plus actifs.<br />

Selon ce document, la première étape pour<br />

déterminer la juste valeur d’un instrument<br />

financier qui n’a pas de cotation sur un<br />

marché actif est de comprendre les termes<br />

de cet instrument. <strong>Les</strong> principaux termes<br />

d’un instrument financier incluent, par<br />

exemple :<br />

ule calendrier et le calcul <strong>des</strong> flux de trésorerie<br />

;<br />

u le calendrier et les conditions de toutes<br />

options attachées au contrat ;<br />

ula protection <strong>des</strong> droits <strong>des</strong> parties à l’instrument.<br />

Il est aussi nécessaire d’estimer le rendement<br />

qu’exigerait un participant au marché<br />

26 SIC 269 DÉCEMBRE 2008


Définitions<br />

Juste valeur : montant pour lequel un actif pourrait être échangé,<br />

ou un passif éteint, entre parties bien informées, consentantes,<br />

et agissant dans <strong>des</strong> conditions de concurrence normale.<br />

Titrisation : technique financière qui consiste à transférer à <strong>des</strong><br />

investisseurs <strong>des</strong> actifs financiers tels que <strong>des</strong> créances (par<br />

exemple <strong>des</strong> factures émises non soldées, ou <strong>des</strong> prêts en<br />

cours), en transformant ces créances, par le passage à travers<br />

une société ad hoc (société, fonds ou trust), en titres financiers<br />

émis sur le marché <strong>des</strong> capitaux. Outre les crédits classiques,<br />

on peut titriser tout produit dégageant <strong>des</strong> flux financiers<br />

réguliers, soit <strong>des</strong> créances commerciales, <strong>des</strong> loyers d’actifs<br />

mobiliers ou immobiliers, <strong>des</strong> royalties, etc.<br />

Dérivé : instrument financier ou contrat qui présente trois<br />

caractéristiques : sa valeur varie en fonction de la variation d’un<br />

taux d’intérêt spécifié, du prix d’un instrument financier ou d’une<br />

autre variable financière, il ne requiert en général aucun<br />

investissement net initial et il est réglé à une date future.<br />

pour compenser le risque relatif au<br />

montant et au calendrier <strong>des</strong> flux<br />

futurs de trésorerie de cet instrument,<br />

le risque de crédit de la<br />

contrepartie et le risque de liquidité.<br />

En d’autres mots, la prime<br />

qu’un participant au marché exigerait<br />

pour prendre ce risque.<br />

L’entité procèdera par la suite à la<br />

détermination de la juste valeur de<br />

cet instrument. Pour ce faire, elle<br />

doit considérer toute l’information<br />

pertinente disponible sur le marché.<br />

Cette information peut comprendre<br />

les prix de transactions<br />

récentes pour les mêmes instruments<br />

ou <strong>des</strong> instruments similaires,<br />

les cotations de courtiers ou de<br />

services de fixation de prix, les<br />

indices ou autres données utilisés<br />

dans les modèles de valorisation.<br />

Lorsque le marché d’instrument<br />

financier n’est plus actif, l’entité<br />

détermine la juste valeur en utilisant<br />

une technique de valorisation,<br />

généralement appelée «<br />

mark-to-model ». La technique<br />

de valorisation choisie doit maximiser<br />

l’utilisation <strong>des</strong> paramètres<br />

observables en minimisant les<br />

données spécifiques à l’entité.<br />

Lorsqu’il n’existe pas de données<br />

de marché observables, les justes<br />

valeurs sont déterminées à l’aide<br />

de techniques d’évaluation fondées<br />

principalement sur les hypothèses<br />

internes au management<br />

sur les futurs flux de trésorerie<br />

avec un taux d’actualisation adéquatement<br />

ajusté en fonction <strong>des</strong><br />

DÉCEMBRE 2008 SIC 269 27


INTERNATIONAL<br />

I<br />

risques. Dans tous les cas, le modèle devra<br />

intégrer les conditions courantes de marché,<br />

y compris les ajustements appropriés<br />

pour les risques de crédit ou de liquidité<br />

qu’un participant au marché prendrait en<br />

compte.<br />

L’entité recherchera <strong>des</strong> transactions<br />

observables récentes pour le même instrument<br />

pour évaluer la juste valeur. Lorsqu’un<br />

prix de transaction observable est<br />

disponible, <strong>des</strong> ajustements significatifs de<br />

ce prix peuvent être nécessaires pour arriver<br />

au prix d’une transaction volontaire entre<br />

<strong>des</strong> participants au marché à la date d’évaluation.<br />

Même lorsque le marché est<br />

devenu inactif, il n’est pas approprié de<br />

conclure que toute l’activité du marché<br />

représente <strong>des</strong> ventes forcées. Cependant,<br />

ainsi que nous l’avons précisé ci-avant,<br />

l’entité ne doit pas conclure automatiquement<br />

que le prix de la transaction représente<br />

la juste valeur. L’entité doit examiner<br />

toute l’information disponible et n’utilisera<br />

pas le prix d’une transaction lorsqu’il est<br />

démontré que cette vente était forcée.<br />

En l’absence de données observables, l’entité<br />

aura recours à <strong>des</strong> données internes<br />

pour déterminer la juste valeur. Cette<br />

méthode implique un recours significatif<br />

au jugement et doit intégrer tous les paramètres<br />

de risque inhérents à l’instrument<br />

financier considéré, y compris les risques<br />

de crédit et de liquidité qui seraient pris en<br />

compte par un intervenant hypothétique<br />

sur le marché.<br />

Des informations complémentaires<br />

devront être fournies dans les notes aux<br />

états financiers concernant les valeurs<br />

déterminées, notamment <strong>des</strong> informations<br />

sur les techniques d’évaluation choisies, les<br />

données non observables, l’environnement<br />

de contrôle <strong>des</strong> procédures d’évaluation,<br />

les degrés d’incertitude, etc.<br />

Recommandation <strong>des</strong> autorités<br />

réglementaires<br />

Dans le même sens, les clarifications suivantes<br />

ont été apportées par l’AMF, l’Autorité<br />

de contrôle <strong>des</strong> assurances et <strong>des</strong><br />

mutuelles, la Banque de France, la Commission<br />

bancaire et le Conseil national de la<br />

comptabilité, lorsque les marchés sont<br />

inactifs :<br />

uL’utilisation <strong>des</strong> hypothèses développées<br />

par l’entreprise en l’absence de données de<br />

marché pertinentes est justifiée. <strong>Les</strong> flux de<br />

trésorerie futurs et les taux d’actualisation<br />

doivent être ajustés <strong>des</strong> risques que prendrait<br />

en compte tout participant au marché.<br />

u <strong>Les</strong> cotations <strong>des</strong> courtiers ne sont pas<br />

nécessairement représentatives de la juste<br />

valeur, lorsqu’elles ne sont pas le reflet de<br />

transactions intervenant sur le marché.<br />

u <strong>Les</strong> transactions résultant de situations<br />

de ventes forcées n’ont pas à être prises en<br />

compte pour la détermination de la juste<br />

valeur d’un instrument financier. L’appréciation<br />

du caractère forcé d’une transaction<br />

repose sur l’exercice du jugement.<br />

u <strong>Les</strong> prix <strong>des</strong> quelques transactions qui<br />

interviennent sur un marché inactif sont<br />

une donnée à prendre en considération<br />

dans la valorisation d’un instrument financier.<br />

p<br />

1. International Accounting Standards Board<br />

Pour de plus amples informations sur les travaux<br />

<strong>des</strong> organismes régulateurs face à la crise financière,<br />

consulter www.focusifrs.com<br />

28 SIC 269 DÉCEMBRE 2008


LU DANS LA PRESSE I<br />

Moins médiatisée que le débat sur les comportements<br />

déraisonnables <strong>des</strong> traders, la question <strong>des</strong> normes<br />

comptables et plus particulièrement de la norme<br />

IAS 39 est au cœur <strong>des</strong> discussions <strong>des</strong> spécialistes<br />

sur la crise financière.<br />

La “Fair value” au cœur<br />

de la crise financière<br />

La “fair value” ou “juste valeur” a en effet<br />

obligé les banques et les organismes financiers<br />

à comptabiliser, immédiatement, dans<br />

leurs comptes trimestriels, leurs actifs<br />

“pourris” non plus à leur valeur historique, mais à<br />

leur valeur réelle, c’est-à-dire rien ou presque. D’où<br />

les énormes pertes annoncées.<br />

Cette imputation instantanée <strong>des</strong> pertes est-elle une<br />

bonne chose ou a-t-elle eu au contraire un effet “procyclique”<br />

aggravateur de la crise ?<br />

« Lorsque les marchés dévissent, le mécanisme montre ses<br />

limites : il contraint les banques à traduire immédiatement<br />

dans leurs comptes la baisse <strong>des</strong> actifs qu’elles possèdent au<br />

lieu de leur laisser la possibilité d’étaler le choc dans le temps.<br />

Au risque d’exposer leurs bilans et leurs résultats à une très<br />

forte volatilité et, au final, d’aggraver la crise. Le problème est<br />

d’autant plus grave que les banques américaines, qui utilisent<br />

d’autres normes comptables dites US GAAP ont, elles, davantage<br />

de flexibilité », explique Alexandre Counis dans <strong>Les</strong><br />

Echos du 13 octobre.<br />

« Si nous avions encore les normes comptables de 2005, la<br />

propagation de la crise eût été évitée ! », lance Alain Madelin<br />

dans une interview à Valeurs Actuelles le 9 octobre.<br />

Ernest Antoine Seillère confirme : « La logique de “fair<br />

value” (“juste valeur”) qui oblige à l’estimation <strong>des</strong> actifs accélère<br />

les comportements déraisonnables », affirme-t-il.<br />

Ce que Jean-Luc Decornoy, président du directoire de<br />

KPMG SA, approuve, quoique de manière plus nuancée<br />

: « le principal inconvénient de la norme IFRS est d’être<br />

un baromètre purement financier qui privilégie une vision à<br />

court terme de l’entreprise. Ajoutez à cela le comportement<br />

moutonnier de certains acteurs <strong>des</strong> marchés, et tous les dérapages<br />

sont possibles. La comptabilité doit aussi traduire les données<br />

économiques, les stratégies d’investissement de long<br />

terme, et là, la valeur historique d’un actif conserve toute sa<br />

pertinence », juge-t-il.<br />

Ne pas casser le thermomètre<br />

« Ne cassons pas le thermomètre », préviennent quand<br />

même Michel Tudel ex-président de la Compagnie<br />

nationale <strong>des</strong> commissaires aux comptes et Michel<br />

Ternisien dans <strong>Les</strong> Echos du 10 octobre. Ils rappellent<br />

que « c’est l’Europe qui s’est imposée à elle-même l’usage de<br />

règles comptables uniformes dans l’intérêt de délivrer une<br />

meilleure information financière. (...)<br />

Pour ce qui concerne la valeur <strong>des</strong> actifs toxiques, une seule certitude,<br />

ceux-ci ne correspondent pas à celle à laquelle ils ont été<br />

achetés. Mais il n’est pas d’autres solutions que de se référer au<br />

marché, ou alors il y a lieu de changer de système. (...)<br />

Comment une économie pourrait fonctionner avec <strong>des</strong> informations<br />

qui seraient inexactes, alors que les marchés exigent<br />

une minimisation de l’asymétrie d’informations. (...) L’expérience<br />

montre que la crise est d’autant plus courte que l’on est<br />

en mesure d’assainir rapidement la situation. (...) »<br />

30 SIC 269 DÉCEMBRE 2008


René Ricol, ange gardien <strong>des</strong> PME<br />

Nicolas Sarkozy a nommé René Ricol, ex-président de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong><br />

et de l’IFAC (International Federation of Accountants) médiateur du crédit.<br />

« Un rôle sur mesure », estime Sophie Roquelle dans Le Figaro Economie du 31 octobre qui<br />

explique : « Ne vous fiez pas à cet air passe-partout, un rien compassé, qu’on voit sur la plupart<br />

<strong>des</strong> clichés, ni à son titre d’expert-comptable. René Ricol est un personnage flamboyant, un fin<br />

politique qui fréquente assidûment les allées du pouvoir depuis plus de vingt ans (...) C’est à ce<br />

Lyonnais de 58 ans que le président Sarkozy, qui lui avait déjà confié au printemps un rapport<br />

sur la crise <strong>des</strong> subprimes, a demandé de rétablir le contact entre les banques et les PME »<br />

René Ricol « est ainsi chargé d’engager une véritable opération commando » estime Michel<br />

Garibal en préambule à une interview de 3 pages dans le même journal où René Ricol explique<br />

qu’être médiateur du crédit, « c’est vérifier que les circuits de financements sont bien rouverts<br />

et que l’argent mis à la disposition <strong>des</strong> banques ira bien irriguer le tissu économique ».<br />

En effet, il pense que ceci pourrait permettre d’éviter « les conséquences les plus<br />

dommageables de la crise », mais il n’en promet pas la fin pour tout de suite :<br />

« On n’est pas encore à la fin de la crise financière et il y aura encore de mauvaises surprises.<br />

Quant à la crise économique, personne ne peut raisonnablement évaluer aujourd’hui son<br />

ampleur ni sa durée ».<br />

La vache folle : un exemple à suivre<br />

Dans <strong>Les</strong> Echos du 6 novembre, sous le titre « Ce que la vache<br />

folle peut apprendre à la finance en folie », Jean-Marc Vittori<br />

propose, pour sortir de la crise financière, de s’inspirer de<br />

l’exemple du secteur agro-alimentaire face à la crise de la vache<br />

folle.<br />

« <strong>Les</strong> produits toxiques se sont glissés partout, dans les comptes<br />

<strong>des</strong> maisons d’investissement new-yorkaises qui les ont fabriqués<br />

à la chaîne, mais aussi dans les banques islandaises, les fonds<br />

australiens, les placements de pères de famille allemands et<br />

même dans la dette du 9-3, ce pauvre département de la Seine-<br />

Saint-Denis auquel rien ne sera décidément épargné. Ces produits<br />

font peur. Ils paralysent les échanges. <strong>Les</strong> banquiers ne se font<br />

plus confiance.<br />

Cette ignorance est insupportable. Elle bloque la finance, et donc<br />

l’économie. Il y a pourtant un moyen d’en sortir. (...) Face<br />

à ces crises de défiance, les acteurs de l’agroalimentaire ont créé<br />

un outil unique tout au long de la chaîne, <strong>des</strong> champs<br />

aux gondoles : la traçabilité. (...) Cette technique (...) présente au<br />

moins deux avantages. D’abord, elle rassure, ce qui n’est pas rien<br />

comme on le voit aujourd’hui dans la finance. Ensuite et surtout,<br />

elle permet de réagir instantanément en cas de crise ».<br />

<strong>Les</strong> IFRS s’en tirent plutôt bien<br />

Face à toutes ces critiques, on aurait pu croire que les<br />

IFRS seraient fragilisées. Or, même si l’application de<br />

la “fair value” au secteur financier a été assouplie à la<br />

mi-octobre et si les Etats surveilleront de plus près les<br />

décisions <strong>des</strong> “Trustees” de l’IASB, il semble qu’il<br />

n’en soit rien, bien au contraire.<br />

« La solution partout prête à l’emploi fournie par l’IASB [éditée<br />

par un comité privé de 14 membres] s’est imposée parce<br />

qu’elle répondait à une forte demande <strong>des</strong> marchés, à laquelle<br />

aucune région du monde n’a su répondre par la négociation<br />

entre Etats », écrivait Nicolas Véron dans La Tribune du<br />

15 septembre.<br />

Ce “triomphe stupéfiant” <strong>des</strong> IFRS n’est pas remis en<br />

cause par la crise. Dans leur programme commun<br />

pour le G20 de Washington du 15 novembre, les<br />

Européens ont mis l’harmonisation mondiale <strong>des</strong><br />

normes comptables au premier rang <strong>des</strong> priorités… p<br />

“<br />

La logique de “fair value” (“juste valeur”)<br />

qui oblige à l’estimation <strong>des</strong> actifs accélère<br />

les comportements déraisonnables.<br />

”<br />

DÉCEMBRE 2008 SIC 269 31


VIE DE L’ORDRE<br />

I<br />

France-Québec : une reconnaissance<br />

facilitée <strong>des</strong> qualifications professionnelles<br />

Dans le cadre du dernier sommet de la francophonie et <strong>des</strong> festivités organisées à l’occasion<br />

du 400 e anniversaire de la ville de Québec, le président Nicolas Sarkozy et Jean Charest,<br />

Premier ministre du Québec, ont signé, le vendredi 17 octobre 2008, « L’Entente en matière<br />

de reconnaissance mutuelle <strong>des</strong> qualifications professionnelles entre le Québec<br />

et la France ».<br />

Par cet accord, la France et le Québec<br />

conviennent de l’établissement<br />

d’une procédure commune d’examen afin<br />

que leurs autorités compétentes respectives<br />

puissent conclure <strong>des</strong> arrangements en vue<br />

de la reconnaissance mutuelle <strong>des</strong> qualifications<br />

professionnelles débouchant sur<br />

l’exercice <strong>des</strong> professions et <strong>des</strong> métiers<br />

réglementés (hors Officiers publics et<br />

ministériels).<br />

Mesures législatives,<br />

réglementaires et administratives<br />

La mise en œuvre effective d’une procédure<br />

commune d’examen se traduit par la mise<br />

en place en France et au Québec, dans les<br />

meilleurs délais, <strong>des</strong> mesures législatives,<br />

réglementaires et administratives nécessaires.<br />

« <strong>Les</strong> principes suivants devront présider à<br />

l’application de la procédure commune :<br />

ula protection du public, notamment la protection<br />

de la santé et de la sécurité du public ;<br />

ule maintien de la qualité <strong>des</strong> services professionnels<br />

;<br />

ule respect <strong>des</strong> normes relatives à la langue<br />

française ;<br />

ul’équité, la transparence et la réciprocité ;<br />

ul’effectivité de la reconnaissance mutuelle<br />

<strong>des</strong> qualifications professionnelles. »<br />

« <strong>Les</strong> autorités compétentes peuvent<br />

conclure <strong>des</strong> arrangements en vue de la<br />

reconnaissance mutuelle <strong>des</strong> qualifications<br />

professionnelles lorsque :<br />

u la profession ou le métier est réglementé<br />

sur le territoire de la France et du Québec ;<br />

u le titre de formation a été obtenu d’une<br />

autorité reconnue de la France ou du Québec<br />

sur leurs territoires respectifs;<br />

ul’aptitude légale d’exercer une profession<br />

ou un métier réglementé est en vigueur et a<br />

été obtenue sur le territoire de la France ou<br />

du Québec ».<br />

Une déclinaison<br />

par profession règlementée<br />

Le 17 octobre 2008, concomitamment à la<br />

signature de l’Entente, le Conseil Supérieur<br />

de l’<strong>Ordre</strong> représenté par son président,<br />

Jean-Pierre Alix, et, par solidarité, la Compagnie<br />

nationale <strong>des</strong> commissaires aux<br />

comptes, représentée par Gilles de Courcel,<br />

ont signé un « Engagement à conclure un<br />

arrangement en vue de la reconnaissance<br />

mutuelle <strong>des</strong> qualifications professionnelles<br />

» avec chacune <strong>des</strong> deux organisations<br />

suivantes :<br />

u l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Comptables</strong> agréés (OCAQ)<br />

du Québec représenté par son président<br />

Daniel Mc Mahon ;<br />

ul’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Comptables</strong> généraux licenciés<br />

(OCGAQ) du Québec représenté par sa<br />

présidente Danièle Hébert.<br />

Engagements signés à Québec<br />

Ces engagements doivent conduire, dans<br />

un délai de six mois, à la signature entre<br />

les mêmes signataires d’un véritable<br />

« Arrangement de Reconnaissance<br />

Mutuelle » (ARM) facilitant l’exercice de<br />

la profession d’expert-comptable en<br />

France pour les professionnels québécois<br />

et au Québec pour les professionnels<br />

français.<br />

Qu’il s’agisse de l’“Engagement” signé<br />

avec l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> CA ou de celui signé avec<br />

l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> CGA, le texte fondamental est le<br />

même. <strong>Les</strong> mesures de simplification envisagées<br />

par les autorités compétentes françaises<br />

et québécoises figureront dans ce<br />

futur « ARM ».<br />

La Compagnie nationale <strong>des</strong> commissaires<br />

aux comptes, par sa présence et sa signature,<br />

a voulu marquer son soutien à l’<strong>Ordre</strong><br />

<strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> dans cette démarche<br />

et s’est engagée à poursuivre ses travaux<br />

pour permettre l’élargissement de cet<br />

arrangement en vue de la reconnaissance<br />

mutuelle <strong>des</strong> qualifications professionnelles<br />

pour l’accès à la profession de commissaire<br />

aux comptes en France et inversement<br />

au Québec.<br />

Au Canada, le contrôle légal <strong>des</strong> comptes<br />

est effectué par les comptables agréés (CA)<br />

même si un texte (décret d’application en<br />

attente) prévoit que les CGA pourront<br />

accéder à cette mission dans certaines<br />

conditions.<br />

Mesures de simplification<br />

L’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong>, en<br />

accord avec son ministère de tutelle, prévoit<br />

de traiter de la même façon les dossiers<br />

<strong>des</strong> professionnels canadiens qu’ils se<br />

réclament de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> CA ou de l’<strong>Ordre</strong><br />

<strong>des</strong> CGA.<br />

Textes applicables aujourd’hui, rappels :<br />

32 SIC 269 DÉCEMBRE 2008


<strong>Les</strong> quatre autres tests écrits portant<br />

sur le droit français :<br />

udroit <strong>des</strong> contrats ;<br />

udroit <strong>des</strong> sociétés et <strong>des</strong> procédures<br />

collectives ;<br />

udroit fiscal ;<br />

udroit du travail ;<br />

sont maintenus sauf si les connaissances<br />

acquises au cours de l’expérience<br />

professionnelle du candidat<br />

sont de nature à rendre cette vérification<br />

inutile.<br />

Le président de la<br />

République, Nicolas<br />

Sarkozy et Jean<br />

Charest, Premier<br />

ministre du Québec,<br />

signent « L’Entente<br />

en matière de<br />

reconnaissance<br />

mutuelle <strong>des</strong><br />

qualifications<br />

professionnelles<br />

entre le Québec<br />

et la France », en<br />

présence de Jean-<br />

Pierre Alix.<br />

u Ordonnance n° 45-2138 du<br />

19 septembre 1945 portant institution<br />

de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong>,<br />

article 27 ;<br />

u Décret n° 96-352 du 24 avril<br />

1996, modifié par le décret<br />

n° 2005-1118 du 1er septembre<br />

2005, relatif à l’accès à la profession<br />

d’expert-comptable <strong>des</strong> personnes<br />

mentionnées aux articles<br />

26 et 27 de l’ordonnance du 19 septembre<br />

1945 ;<br />

uArrêté du 27 août 1996 fixant les<br />

modalités d’organisation <strong>des</strong><br />

épreuves de l’examen d’aptitude<br />

prévu à l’article 7 du décret susmentionné.<br />

Ces textes ne devraient pas avoir à<br />

être modifiés. Le cadre législatif<br />

permet d’ores et déjà d’accueillir<br />

en France les professionnels de<br />

qualification équivalente à celle<br />

d’un professionnel titulaire du<br />

diplôme d’expertise comptable<br />

français (voir la procédure sur le<br />

site www.futurexpert.com, onglet<br />

« les étu<strong>des</strong> » puis « professionnels<br />

étrangers »).<br />

Mesure n° 1 – Réduction<br />

<strong>des</strong> délais administratifs<br />

Un arrangement de reconnaissance<br />

mutuelle étant signé entre<br />

l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> CA ou l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong><br />

CGA pour le Québec, et l’<strong>Ordre</strong><br />

<strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong>, pour la<br />

France, et cet arrangement porté<br />

à la connaissance du ministère<br />

<strong>des</strong> Affaires étrangères, les dossiers<br />

présentés par les CA ou les<br />

CGA pour exercer la profession<br />

d’expert-comptable en France,<br />

bénéficieront d’un traitement<br />

privilégié dans le cadre d’un circuit<br />

d’examen plus rapide <strong>des</strong><br />

deman<strong>des</strong>.<br />

Mesure n° 2 – Aménagement<br />

de l’épreuve d’aptitude prévue<br />

aux articles 26 et 27<br />

de l’ordonnance de 1945<br />

Il sera substitué aux deux tests,<br />

écrit et oral, sur la déontologie et la<br />

réglementation professionnelle<br />

prévue à l’épreuve d’aptitude mentionnée<br />

ci-<strong>des</strong>sus, un programme<br />

de formation continue obligatoire<br />

sur ces thématiques.<br />

Mesure n° 3 – Fréquence<br />

de l’épreuve d’aptitude<br />

Il sera envisagé d’organiser deux<br />

sessions par an (par assimilation<br />

avec les deux sessions annuelles<br />

du diplôme d’expertise comptable<br />

français). Actuellement, une seule<br />

session par an est prévue (en octobre).<br />

Extensions prévues<br />

Dans un deuxième temps, ces<br />

mesures de simplification s’appliqueront<br />

vraisemblablement aux<br />

professionnels répondant aux<br />

mêmes qualifications mais résidant<br />

dans une autre province que<br />

le Québec ainsi qu’aux professionnels<br />

qui ressortissent d’un Etat<br />

membre de l’Union européenne<br />

qui justifie d’un diplôme équivalent<br />

au diplôme d’expertise comptable<br />

délivré par un de ces Etats.<br />

<strong>Les</strong> <strong>Ordre</strong>s professionnels québécois<br />

ont fait connaître leurs projets<br />

de mesures de simplifications<br />

mais celles-ci ne sont pas encore<br />

finalisées, ce qui en empêche l’annonce<br />

aujourd’hui. p<br />

Pour plus d’informations, contactez Hélène<br />

Michelin au Conseil Supérieur,<br />

hmichelin@cs.experts-comptables.org ou<br />

Elisabeth Toth, à la Compagnie nationale<br />

<strong>des</strong> commissaires aux comptes,<br />

elisabeth.toth@cncc.fr<br />

DÉCEMBRE 2008 SIC 269 33


VIE DE L’ORDRE<br />

I<br />

SCIENCES TECHNIQUES COMPTABLES FINANCIERES<br />

Engagements de retraites : les réflexions<br />

au sein de l’Académie<br />

L’Académie a formé en 2005 un groupe de travail pour suivre les évolutions<br />

de la normalisation comptable relative aux engagements de retraites et pour participer<br />

aux projets de recherche menés au plan international. <strong>Les</strong> travaux les plus récents ont porté<br />

sur « le discussion paper » publié par l’IASB en mars 2008 et se sont concrétisés notamment<br />

par l’envoi d’une lettre de commentaire à l’IASB.<br />

Rappel <strong>des</strong> évolutions envisagées<br />

par l’IASB<br />

<strong>Les</strong> deux principaux sujets traités dans le « discussion<br />

paper » de l’IASB portent sur :<br />

ula comptabilisation de l’intégralité de l’engagement<br />

de retraite en dette ;<br />

u et le traitement comptable de régimes de retraite<br />

ayant pour particularité d’être fondés sur l’affectation<br />

de cotisations aux salariés (cotisations versées effectivement<br />

ou simplement faisant l’objet d’une inscription<br />

en compte) avec une garantie de rendement <strong>des</strong><br />

sommes ainsi affectées.<br />

Comptabilisation de la dette<br />

de retraite et de la charge afférente<br />

Pour mémoire, on rappelle que l’évaluation de l’engagement<br />

de retraite repose sur diverses hypothèses<br />

actuarielles (rendement attendu <strong>des</strong> actifs de couverture,<br />

turn-over, mortalité, évolution futures <strong>des</strong> salaires,…)<br />

dont les effets ne sont pas toujours maîtrisables<br />

par les entreprises. La norme IAS 19 comporte<br />

deux options qui limitent la comptabilisation de ces<br />

effets. La première consiste à différer la comptabilisation<br />

d’une partie de l’engagement de retraite (une partie<br />

<strong>des</strong> impacts <strong>des</strong> variations <strong>des</strong> hypothèses actuarielles),<br />

la seconde permet d’afficher la dette dans sa<br />

quasi intégralité sans pour autant enregistrer toute la<br />

variation de la dette en résultat. L’IASB souhaite revenir<br />

sur ces options accordées aux entreprises.<br />

Le groupe de travail a estimé les changements envisagés<br />

prématurés tant que les dispositions relatives à la<br />

présentation <strong>des</strong> états financiers ne sont pas modifiées.<br />

Dès lors, il a proposé le maintien de la seconde<br />

option précitée. Cette approche a le mérite de faire<br />

apparaître la totalité de l’engagement en dette et de<br />

limiter la volatilité dans le résultat du fait de l’imputa-<br />

tion <strong>des</strong> écarts actuariels directement en capitaux<br />

propres.<br />

Régime de retraite fondé<br />

sur <strong>des</strong> cotisations et <strong>des</strong> garanties<br />

de rendements<br />

Le groupe de travail a estimé que l’IASB en voulant<br />

traiter une difficulté importante mais ponctuelle (évaluation<br />

de l’engagement mal appréhendé par la<br />

méthode <strong>des</strong> unités de crédits projetés requise par la<br />

norme IAS 19), a émis <strong>des</strong> propositions bouleversant<br />

la pratique actuelle pour de nombreux régimes,<br />

notamment en Belgique, en Suisse, en Allemagne, et<br />

vraisemblablement aux Etats-Unis. <strong>Les</strong> groupes français<br />

implantés en Europe seraient de ce fait, fortement<br />

impactés.<br />

Selon les solutions envisagées par l’IASB, l’évaluation<br />

à la juste valeur serait étendue à <strong>des</strong> régimes de<br />

retraite qui jusqu’à présent ne posaient pas de difficultés<br />

d’évaluation.<br />

Le groupe de travail estime que cette extension de<br />

l’usage de la juste valeur ne se justifie pas à court<br />

terme, d’autant que sa faisabilité et sa pertinence ne<br />

sont pas évidentes. Il a donc proposé de limiter l’évaluation<br />

à la juste valeur aux seuls régimes de retraite<br />

soulevant <strong>des</strong> difficultés. En effet, la garantie de rendement<br />

minimum accordée par certains régimes de<br />

retraite s’assimilant à une option, il lui est paru légitime<br />

d’adopter dans ce cas, une évaluation à la juste<br />

valeur fondée sur <strong>des</strong> techniques d’évaluation <strong>des</strong><br />

options. p<br />

Pour en savoir plus, consultez le site de l’Académie,<br />

www.lacademie.info/<br />

34 SIC 269 DÉCEMBRE 2008


<strong>Les</strong> enjeux européens et la présidence<br />

française de l’Union<br />

Bilan de la conférence, organisée le 1 er juillet 2008 par l’Association experts-comptables<br />

et mandats publics, sur le thème « les grands enjeux européens dans la perspective<br />

de la présidence de l’Union européenne ».<br />

Cette conférence, organisée autour<br />

d’Alain Lamassoure, ancien ministre,<br />

député européen, de Jean-Pierre Audy,<br />

député européen, de Gaël Yanno, expertcomptable,<br />

député de Nouméa et de quatrevingts<br />

trois experts-comptables ayant un<br />

mandat électif, a été l’occasion d’échanger<br />

et de débattre sur l’Europe de demain.<br />

<strong>Les</strong> attentes européennes<br />

<strong>Les</strong> Européens attendent de l’Europe qu’elle<br />

ait un effet positif sur leur vie quotidienne,<br />

en leur permettant de se déplacer, de résider,<br />

de vivre et de travailler au sein de<br />

l’Union sans se heurter à <strong>des</strong> obstacles<br />

indus. Cette question est celle de l’application<br />

effective du droit communautaire et <strong>des</strong><br />

bénéfices qu’il procure aux citoyens, audelà<br />

de la transposition formelle <strong>des</strong><br />

directives, qui est évidemment un préalable<br />

indispensable. L’application du droit<br />

communautaire reste en effet trop disparate<br />

et trop aléatoire. Si le droit applicable aux<br />

entreprises où les règles de la politique agricole<br />

sont généralement bien appliquées, il<br />

n’en va pas toujours de même pour les<br />

citoyens ordinaires : dans la pratique, les<br />

textes de base sur la reconnaissance mutuelle<br />

<strong>des</strong> diplômes, le “portage” <strong>des</strong> droits<br />

sociaux, la liberté d’établissement, le remboursement<br />

<strong>des</strong> frais médicaux sont trop<br />

souvent mal appliqués. <strong>Les</strong> millions d’Européens<br />

qui vivent dans un pays partenaire<br />

rencontrent trop souvent <strong>des</strong> difficultés<br />

concrètes. Le président de la République<br />

avait confié le 18 janvier 2008 une mission à<br />

Alain Lamassoure pour faire <strong>des</strong> propositions<br />

concrètes afin d’améliorer l’application<br />

effective du droit communautaire aux<br />

citoyens.<br />

Quatre gran<strong>des</strong> priorités<br />

de la présidence française<br />

L’énergie, dans le contexte d’une hausse<br />

<strong>des</strong> coûts énergétiques et d’un besoin accru<br />

de sécurité énergétique.<br />

L’environnement, la France entend montrer<br />

l’exemple, particulièrement en matière<br />

de lutte contre le changement climatique,<br />

au moment où l’Union européenne commence<br />

à débattre <strong>des</strong> propositions de la<br />

Commission pour mieux lutter contre les<br />

émissions de gaz à effet de serre et pour<br />

développer les énergies renouvelables.<br />

L’immigration, pour laquelle la France proposera<br />

un pacte européen. Il reviendra aussi<br />

à la France d’organiser la prochaine conférence<br />

ministérielle euro-africaine sur les<br />

migrations et le développement.<br />

La relance de l’Europe de la défense, défi<br />

majeur du XXI e siècle.<br />

<strong>Les</strong> perspectives d’avenir<br />

Pour Alain Lamassoure, c’est notre appareil<br />

productif qui ne répond plus aux besoins<br />

<strong>des</strong> consommateurs d’aujourd’hui, français<br />

ou étrangers. Voilà <strong>des</strong> années que l’investissement<br />

industriel est en berne. Nous<br />

manquons d’ingénieurs,<br />

et une partie<br />

<strong>des</strong> meilleurs de ceux<br />

que nous formons<br />

préfèrent partir aux<br />

Etats-Unis ou dans la<br />

Jean-Pierre Audy,<br />

Jean-Pascal<br />

Fichère, Alain<br />

Lamassoure,<br />

Jean-Pierre Audy<br />

et Gaël Yanno<br />

banque. A la différence de la quasi-totalité<br />

<strong>des</strong> pays industriels, nous n’avons pas<br />

encore engagé sérieusement ni la réforme<br />

de notre bureaucratie d’Etat ni celle de l’assurance-maladie,<br />

condamnant ainsi notre<br />

appareil productif à financer <strong>des</strong> charges<br />

publiques improductives pour le citoyen et<br />

supérieures de cinq points de PIB à celles de<br />

nos voisins de l’Euroland.<br />

A l’issue de cette manifestation, Jean-Pierre<br />

Alix s’est félicité de l’initiative prise par<br />

l’Association experts-comptables et mandats<br />

publics d’avoir organisé cette manifestation<br />

le jour où la France prenait la présidence<br />

de l’Union européenne. p<br />

Pour la retranscription complète du débat, contact<br />

au Conseil Supérieur : Elisabeth Bergé-Suet -<br />

ebergesuet@cs.experts-comptables.org<br />

DÉCEMBRE 2008 SIC 269 35


VIE DE L’ORDRE<br />

I<br />

L’implication <strong>des</strong> experts-comptables<br />

dans le développement territorial<br />

L’Association experts-comptables et mandats publics, présidée par Jean-Pierre Alix,<br />

a organisé, le 3 octobre 2008, dans le cadre de sa convention annuelle avec les membres<br />

élus de la profession, une conférence sur le thème : « l’implication <strong>des</strong> élus<br />

dans le développement territorial ».<br />

Cette conférence, organisée autour de<br />

trois acteurs incontestés du développement<br />

territorial, Jean-Paul Huchon, président<br />

du conseil régional Paris Ile-de-<br />

France, président du Syndicat <strong>des</strong><br />

Transports d’Ile-de-France (STIF), président<br />

de l’association Metropolis, adjoint au<br />

maire de Conflans Sainte-Honorine ; Philippe<br />

Valletoux, vice-président du directoire<br />

Dexia Crédit local, membre de la section<br />

<strong>des</strong> finances du Conseil économique et<br />

social, auteur d’un rapport sur la fiscalité et<br />

les finances publiques locales ; et Pierre-<br />

Christian Taittinger, ancien ministre,<br />

ancien vice-président du Sénat, a été l’occasion<br />

d’apprécier le positionnement de la<br />

profession comptable à tous les échelons<br />

locaux dans la mise en place <strong>des</strong> politiques<br />

de développement territorial.<br />

<strong>Les</strong> experts-comptables sont en effet amenés<br />

à contribuer au développement <strong>des</strong> territoires,<br />

qu’il s’agisse de l’accès au financement<br />

de projets, de la qualité <strong>des</strong> comptes<br />

et de la transparence budgétaire <strong>des</strong> collectivités<br />

territoriales, de l’aide qu’ils apportent<br />

à ces dernières dans le domaine <strong>des</strong><br />

marchés publics… ou encore de l’implication<br />

d’un grand nombre de nos confrères<br />

dans la vie <strong>des</strong> territoires en tant qu’élus<br />

locaux.<br />

Des enjeux budgétaires colossaux<br />

La région Ile-de-France, avec un budget en<br />

2008, de 4,5 milliards d’euros pour seulement<br />

1 500 fonctionnaires, représente<br />

l’équivalent du budget du ministère de la<br />

Justice ou de la Culture ! Elle a eu l’occa-<br />

sion de financer <strong>des</strong> programmes de<br />

recherche (Synchrotron de la 3 e génération<br />

sur Alzheimer, le diabète) ou sportif (centre<br />

national de la Fédération française du<br />

rugby) et représente 30 % du PIB français.<br />

Elle est par conséquent le moteur de l’économie<br />

française.<br />

A titre comparatif, la ville de Paris, avec un<br />

budget de 4,4 milliards d’euros, compte<br />

49 000 fonctionnaires.<br />

La situation financière <strong>des</strong> régions est<br />

aujourd’hui menacée à moyen terme. Avec<br />

20 % d’autonomie fiscale sur leurs ressources,<br />

elles dépendent <strong>des</strong> dotations de l’Etat.<br />

Elles doivent donner de la visibilité et de la<br />

sécurité aux entreprises et aux acteurs économiques<br />

financiers, sociaux, universitaires,<br />

chercheurs, et aux élus qui sont les<br />

moteurs de la croissance. <strong>Les</strong> collectivités<br />

locales financent 75 % de la FBCF (Formation<br />

Brute de Capital Fixe).<br />

Financer les entreprises<br />

Selon Jean-Paul Huchon, dans une situation<br />

complexe qui se manifeste sur le plan<br />

économique, le plus redoutable est ce que<br />

l’on appelle le crédit “crunch”, c’est-à-dire<br />

le risque de voir <strong>des</strong> milliers de petites<br />

entreprises se trouver en difficultés majeures.<br />

Il faut donc d’abord offrir de la stabilité et<br />

de la sécurité pour une vision à long terme,<br />

puis, il faut traiter le problème <strong>des</strong> petites et<br />

moyennes entreprises devant le crédit.<br />

La région Ile-de-France préfère faire appel à<br />

<strong>des</strong> professionnels plutôt que de faire <strong>des</strong><br />

engagements de financement avec ses<br />

structures administratives et accepte de<br />

garantir entre 70 et 80 % d’un crédit de trésorerie<br />

ou de développement aux petites et<br />

moyennes entreprises. Quand un banquier<br />

a devant lui un client qui a 80 % de son prêt<br />

garanti par Oséo et la région, il est beaucoup<br />

plus ouvert même si la situation est<br />

difficile.<br />

Un deuxième sujet préoccupe beaucoup les<br />

entreprises en Ile-de-France : la transmission<br />

d’entreprise. Des milliers de chefs<br />

d’entreprise vont disparaître du fait de la<br />

retraite et il faut faciliter la transmission<br />

<strong>des</strong> entreprises. La région Ile-de-France a<br />

mis en place un dispositif de reprise et de<br />

garantie du crédit.<br />

Développer l’attractivité<br />

Le rôle <strong>des</strong> régions est d’inciter les entreprises<br />

du monde entier à venir. En 2008, plus<br />

de 500 entreprises étrangères se sont installées<br />

en région Ile-de-France. Auparavant<br />

elles étaient surtout américaines et alleman<strong>des</strong>,<br />

aujourd’hui ce sont de plus en<br />

plus <strong>des</strong> entreprises chinoises ou <strong>des</strong> pays<br />

émergents. La région, avec son agence de<br />

développement, les accueille, examine les<br />

prospects et les appuie dans une démarche<br />

d’accompagnement (présentation de sites,<br />

démarches auprès <strong>des</strong> autorités administratives,<br />

fiscales).<br />

Au niveau de la formation, <strong>des</strong> synergies<br />

sont à développer avec les professions sur le<br />

terrain dans le cadre d’accords gagnantgagnant<br />

: d’un côté les professions s’engagent<br />

à recruter et à donner un meilleur statut<br />

au salarié, et la région se charge de<br />

36 SIC 269 DÉCEMBRE 2008


Au centre Jean-Pierre Alix,<br />

Jean-Paul Huchon, président<br />

du conseil régional d’IdF,<br />

Philippe Valletoux et Pierre-<br />

Christian Taittinger, entourés<br />

<strong>des</strong> membres de l’association<br />

ECMP<br />

financer la formation pour ces professions<br />

selon les besoins qu’elles ont. C’est là qu’il<br />

y a une supériorité de la décentralisation,<br />

car seuls les élus au contact de la réalité<br />

locale savent ce qu’il faut dans les bassins<br />

d’emploi.<br />

La région Ile-de-France a plus de<br />

85 000 apprentis, qui sont certains à 90 %<br />

de trouver un emploi à la sortie et de faire<br />

une carrière par la suite.<br />

Investissements financiers<br />

Selon, Philippe Valletoux l’investissement<br />

<strong>des</strong> collectivités locales qui représente<br />

60 milliards d’euros constitue une part<br />

importante de l’investissement public<br />

(70 %). La moitié est réalisée par le « bloc<br />

communal » à savoir les communes et leurs<br />

groupements. 60 % <strong>des</strong> dépenses sont<br />

consacrées à de la grosse réparation.<br />

Le rapport Pébereau a été l’occasion de se<br />

préoccuper de la dette publique et <strong>des</strong> critères<br />

de Maastricht.<br />

L’évolution <strong>des</strong> finances locales est au cœur<br />

<strong>des</strong> enjeux économiques et sociaux. <strong>Les</strong><br />

élus considèrent que les budgets <strong>des</strong> collectivités<br />

locales ne sont pas <strong>des</strong> variables<br />

d’ajustement d’un budget qu’on n’arrive<br />

pas à faire au niveau de l’Etat, il faut un budget<br />

partagé, c’est-à-dire un partage légitime<br />

<strong>des</strong> prélèvements obligatoires entre les uns<br />

et les autres.<br />

Selon Pierre-Christian Taittinger il faut<br />

savoir résister à l’Etat, au niveau <strong>des</strong> évaluations<br />

financières par la vérification <strong>des</strong><br />

comptes. Le rôle <strong>des</strong> experts-comptables<br />

est donc essentiel. p<br />

Pour plus d’informations sur l’Association expertscomptables<br />

et mandats publics<br />

Contact au Conseil Supérieur : Elisabeth Bergé-Suet,<br />

ebergesuet@cs.experts-comptables.fr<br />

Anticiper les mutations<br />

Le développement territorial est une transformation du territoire vers un mieux-être global, au moyen de démarches<br />

de projet, avec valorisation <strong>des</strong> ressources locales dans une vision à long terme. La mission du développement<br />

territorial est d’impulser, de concevoir et d’animer <strong>des</strong> projets qui s’inscrivent dans une politique territoriale de<br />

développement durable et d’anticipation <strong>des</strong> mutations.<br />

Force est de constater que le développement territorial est au cœur de l’action locale, notamment au travers <strong>des</strong><br />

politiques contractuelles de développement rural, de la démarche <strong>des</strong> pays, de la politique de la ville et de<br />

rénovation urbaine,…<br />

Lieu d’expression d’une communauté d’intérêts économiques, sociaux et culturels, un territoire de projet est<br />

l’espace de solidarité pertinent pour fédérer les initiatives publiques et privées et développer les synergies entre tous<br />

les acteurs concernés, qu’il s’agisse du développement de l’économie et de l’emploi, de l’amélioration du cadre de<br />

vie et de l’habitat, de l’affirmation de l’identité du territoire et de son potentiel touristique,…<br />

Ces axes se déclinent selon les problématiques et les priorités de chaque territoire dans un projet de développement<br />

contractuel et pluriannuel : le contrat d’objectifs pour le pays éligible au Projet Collectif Développement, le contrat<br />

de petite ville ou le bourg-centre, la convention de commune rurale. Chacune de ces formules permet à la<br />

collectivité locale de préciser son partenariat et son engagement mutuel avec les acteurs locaux.<br />

DÉCEMBRE 2008 SIC 269 37


PROFESSION EXPERT-COMPTABLE<br />

PRATIQUE<br />

I<br />

Contrat de cession de clientèle<br />

d’expertise comptable<br />

Par Laurent Bénédict, expert-comptable, commissaire aux comptes<br />

Un grand nombre de cessions de clientèle d’expertise comptable se déroule de manière<br />

précipitée par <strong>des</strong> confrères souvent désarmés et inexpérimentés. En effet, l’analyse<br />

<strong>des</strong> causes <strong>des</strong> litiges révèle que, par méconnaissance <strong>des</strong> risques inhérents à la cession et<br />

par soucis de confidentialité <strong>des</strong> confrères, la majorité de ceux-ci sont dus à une rédaction<br />

succincte, approximative et insuffisamment réfléchie du contrat de cession.<br />

Chaque cession de clientèle<br />

d’expertise comptable est<br />

unique et comporte <strong>des</strong> risques<br />

spécifiques dont les principaux<br />

sont la perte de clientèle et la<br />

menace de litiges entre l’acquéreur<br />

et le cédant. <strong>Les</strong> garanties légales<br />

sont insuffisantes, voire inefficaces<br />

dans la plupart <strong>des</strong> cas et ne<br />

fournissent donc pas aux parties<br />

une protection suffisante de leurs<br />

intérêts et droits respectifs. Le<br />

recours aux garanties contractuelles<br />

s’impose alors comme une<br />

nécessité pour l’acheteur et le vendeur,<br />

afin de se couvrir contre les<br />

risques potentiels.<br />

Ainsi, les modèles de contrats disponibles,<br />

notamment sur les sites<br />

internet <strong>des</strong> différents Conseils<br />

régionaux, ne sont que <strong>des</strong> trames<br />

qui ne doivent pas être utilisées en<br />

l’état, comme c’est souvent le cas,<br />

mais être complétées et adaptées<br />

en fonction <strong>des</strong> attentes de chacune<br />

<strong>des</strong> parties et <strong>des</strong> caractéristiques<br />

intrinsèques de la cession.<br />

Finalité du contrat<br />

de cession<br />

Celui-ci ne doit pas être uniquement<br />

un moyen pour les parties de<br />

formaliser leur accord sur les mentions<br />

obligatoires de tout contrat,<br />

il faut aussi le considérer comme<br />

un outil préventif et curatif, afin de<br />

réduire les risques liés à la cession<br />

et de résoudre les litiges pouvant<br />

survenir.<br />

A cet effet, le présent ouvrage propose<br />

<strong>des</strong> modèles de clauses à<br />

insérer dans chaque contrat de<br />

cession, suivant les variantes et<br />

modalités à adapter au cas par cas.<br />

Une rédaction correcte du contrat<br />

de cession de clientèle permet<br />

ainsi aux parties de :<br />

uformaliser leur accord en précisant<br />

notamment les détails non<br />

évoqués lors de la négociation,<br />

relatifs à certaines modalités de la<br />

cession ;<br />

uminimiser les différents risques<br />

inhérents à la cession de clientèle,<br />

qu’ils soient supportés par l’acquéreur<br />

ou par le cédant ;<br />

u choisir <strong>des</strong> mécanismes d’indemnisation<br />

simples et efficaces<br />

en cas d’omissions ou d’actes de<br />

malveillance de la partie adverse<br />

mais également en cas d’imprévus<br />

;<br />

u prévoir le mode de résolution<br />

<strong>des</strong> litiges le mieux adapté. En<br />

effet, il est inutile d’insérer <strong>des</strong><br />

clauses <strong>des</strong>tinées à préserver les<br />

droits <strong>des</strong> parties, si celles-ci ne<br />

sont pas respectées ou appliquées<br />

correctement en cas de conflit<br />

ultérieur.<br />

Des intérêts communs<br />

Indépendamment <strong>des</strong> avantages<br />

indéniables procurés par les différents<br />

points listés ci-<strong>des</strong>sus, un<br />

contrat de cession de clientèle<br />

d’expertise comptable rédigé de<br />

manière précise et réfléchie est<br />

synonyme de gain de temps pour<br />

les parties, dans le cadre d’une<br />

mise en œuvre de garantie ou en<br />

cas de litige.<br />

De plus, cela permet un transfert<br />

<strong>des</strong> clients moins chaotique entre<br />

les deux professionnels, ce qui<br />

préserve la bonne image de notre<br />

profession.<br />

Exemples de choix<br />

à effectuer<br />

Lorsque l’acquisition d’une clientèle<br />

s’effectue via le rachat d’une<br />

structure juridique, l’acheteur et le<br />

cédant peuvent choisir entre la<br />

garantie d’actif, la garantie de passif,<br />

la garantie d’actif et de passif et<br />

la garantie d’actif net. Même si les<br />

termes et la rédaction de ces clauses<br />

peuvent sembler assez proches<br />

au premier abord, les conséquences<br />

financières pour les parties<br />

sont diamétralement opposées. La<br />

précision <strong>des</strong> termes employés<br />

revêt une importance capitale.<br />

Afin d’indemniser l’acquéreur en<br />

cas de perte de clientèle, un choix<br />

38 SIC 269 DÉCEMBRE 2008


doit être effectué, parallèlement à<br />

la fixation du prix de vente, entre la<br />

garantie de chiffre d’affaires, la<br />

garantie de clientèle, une combinaison<br />

de ces deux garanties ou<br />

une absence de garantie compensée<br />

par une diminution du prix de<br />

cession. De manière identique à<br />

l’exemple précédent, une confusion<br />

est généralement faite concernant<br />

ces deux garanties entrainant<br />

<strong>des</strong> implications pécuniaires radicalement<br />

différentes pour les parties<br />

en cas de mise en œuvre.<br />

Afin de résoudre un litige de manière<br />

définitive, les parties ont la<br />

faculté de choisir entre une procédure<br />

devant une juridiction étatique<br />

(en l’occurrence devant le tribunal<br />

de grande instance) et une<br />

procédure devant une juridiction<br />

arbitrale. Si les parties retiennent<br />

l’arbitrage, elles devront ensuite<br />

déterminer avec précaution les<br />

modalités de celui-ci, chacune de<br />

ces options ayant <strong>des</strong> implications<br />

à ne pas négliger :<br />

uarbitrage avec possibilité ou non<br />

de faire appel de la sentence rendue<br />

;<br />

uarbitrage en droit ou en amiable<br />

composition ;<br />

uarbitrage ad hoc ou institutionnel.<br />

Ces trois exemples démontrent<br />

qu’une réflexion est nécessaire<br />

lors de la rédaction du contrat de<br />

cession afin de protéger les intérêts<br />

de chacune <strong>des</strong> parties.<br />

+ de précision ➔ + d’efficacité ➔<br />

+ de sécurité.<br />

Recommandations<br />

La rédaction du contrat est l’une<br />

<strong>des</strong> phases les plus importantes de<br />

la cession de clientèle, voire même<br />

la plus importante.<br />

Même si le sujet est encore tabou<br />

pour beaucoup d’experts-comptables,<br />

il leur est vivement recommandé<br />

de faire appel à <strong>des</strong> confrères<br />

spécialisés, afin de recueillir<br />

<strong>des</strong> avis éclairés qui peuvent leur<br />

éviter de commettre <strong>des</strong> erreurs<br />

dans la rédaction du contrat, mais<br />

également leur permettre d’effectuer<br />

<strong>des</strong> choix judicieux quant aux<br />

modalités de la cession.<br />

Il est évident que la rédaction du<br />

contrat de cession de clientèle et<br />

l’insertion <strong>des</strong> différentes clauses<br />

peuvent faire l’objet d’une âpre<br />

négociation entre l’acquéreur et le<br />

cédant. Dans une telle situation,<br />

chacune <strong>des</strong> parties doit veiller à ce<br />

que les clauses qu’elles estiment<br />

essentielles figurent bien dans le<br />

dit contrat, afin d’être protégé<br />

contre les principaux risques identifiés.<br />

Enfin, il n’est pas inutile de rappeler<br />

que l’honnêteté est le fondement<br />

de toute transaction. La franchise<br />

et la transparence entre les<br />

parties sont deux conditions préalables<br />

à toute cession et il vaut<br />

mieux pour elles ne pas contracter,<br />

dans <strong>des</strong> conditions qu’elles ne<br />

maîtrisent pas entièrement, que de<br />

réaliser une mauvaise opération. p<br />

PRODUIT<br />

Cession de clientèle<br />

PRIX HT<br />

(euros)<br />

PRIX TTC<br />

(euros)<br />

26,75 32,00<br />

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Tous les prix sont indiqués TTC franco de port pour la France métropolitaine.<br />

Une facture faisant ressortir la TVA sera jointe à mon envoi<br />

TOTAL TTC<br />

Société . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />

Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />

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et ma signature obligatoire<br />

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Téléphone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />

Télécopie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />

N° Siret<br />

À RETOURNER ACCOMPAGNÉ DE VOTRE RÉGLEMENT À L’ORDRE D’ECM À :<br />

ECM 19, RUE COGNAC JAY 75341 PARIS CEDEX 07


PROFESSION EXPERT-COMPTABLE<br />

DÉONTOLOGIE<br />

I<br />

Le périmetre <strong>des</strong> activités juridiques<br />

de l’expert-comptable : épilogue<br />

d’un long contentieux<br />

Par Etienne Lampert, ancien président de la commission de Déontologie<br />

Lorsque le Parlement a voté la loi n° 90-1259 du 31 décembre 1990 édictant une<br />

réglementation spécifique de la consultation et de la rédaction d’actes au profit <strong>des</strong> juristes<br />

professionnels, le législateur n’avait sans doute pas imaginé que cette loi ferait naître plus<br />

de douze ans de procédures !<br />

<strong>Les</strong> représentants <strong>des</strong> avocats étaient<br />

déterminés à contester la faculté<br />

d’intervention reconnue à l’expert-comptable<br />

en matière juridique par une interprétation<br />

“réductrice” de l’article 59 et de la<br />

notion subtile « d’accessoire direct de la<br />

prestation fournie ».<br />

Pour assurer la défense de notre profession<br />

il fallait trouver un avocat doté d’une triple<br />

aptitude : compétent et courageux, il devait<br />

aussi accepter la conséquence de son rôle<br />

d’adversaire de ses confrères et pairs : le<br />

renoncement à toute ambition de briguer la<br />

moindre fonction élective au sein de son<br />

barreau !<br />

Cet homme aux qualités aussi rares,<br />

Maxime Delhomme, s’est révélé au fil <strong>des</strong><br />

longues années de procédures, non seulement<br />

un défenseur valeureux à la fois efficace<br />

et pugnace, mais surtout un conseil<br />

d’une parfaite loyauté.<br />

Il fut également un tacticien de talent, aussi<br />

habile à exploiter les faiblesses <strong>des</strong> positions<br />

de ses contradicteurs qu’à mettre en<br />

valeur les arguments juridiques chargés de<br />

produire les démonstrations nécessaires à<br />

la défense <strong>des</strong> membres de notre profession.<br />

Il a fallu répondre à d’innombrables procès,<br />

avec un succès total entre 1994 et 2006,<br />

dans toutes les régions et devant un grand<br />

nombre de tribunaux et de cours :<br />

u 8 procédures devant les TGI de Lille<br />

(10 janvier 1994), Bonneville (23 avril 1997),<br />

Nice (30 avril 1997), Bar le Duc (24 juin<br />

1997), Draguignan (9 mars 1998), Bordeaux<br />

(13 septembre 1999), Orléans (Tal Co en<br />

2000), Bordeaux (8 novembre 2004) ;<br />

u10 procédures de renvoi devant les cours<br />

d’appel de Douai (18 octobre 1994), Paris<br />

(2 mai 1997), Paris (11 décembre 1997 sur<br />

renvoi), Chambéry (3 avril 2000), Versailles<br />

(7 septembre 2000 sur renvoi) Aix-en-Provence<br />

(15 novembre 2001), Orléans<br />

(21 février 2002), Orléans (7 juin 2004 renvoi<br />

avec désistement), Grenoble (5 septembre<br />

2006), Bordeaux (14 septembre 2006) ;<br />

u9 procédures de pourvoi devant la Cour de<br />

cassation : arrêts du 13 mars 1996 (CA<br />

Douai), du 23 mars 1999 (CA Paris), du<br />

11 avril 2002 (CA Versailles) et encore<br />

4 février 2003 (CA Chambéry), 22 février<br />

2005 (CA Orléans), puis enfin le 1 er mars<br />

2005 (rejet de 4 pourvois contre la CA d’Aix).<br />

Après ces multiples victoires sur le fond du<br />

dossier (la profession n’a jamais connu<br />

aucune défaite significative), il a fallu également<br />

faire face, au cours de l’année 2003, à<br />

une tentative <strong>des</strong> avocats d’une modification<br />

législative de la loi de 1990 dans un<br />

sens plus strict conforme à leurs attentes.<br />

Le point d’orgue fut la promulgation, le<br />

23 mars 2004, de la réforme de l’ordonnance<br />

du 19 septembre 1945, notamment<br />

de ses articles 2 (ajout alinéa 5 sur l’accompagnement<br />

de la création) et 22 (mention<br />

expresse du social).<br />

Sur ces bases réglementaires stabilisées, la<br />

raison triompha lors de la convention<br />

annuelle de la CCEF (Compagnie <strong>des</strong><br />

Conseils <strong>Experts</strong> Financiers) grâce au bon<br />

sens du président du CNB et du bâtonnier<br />

de Paris, lesquels ont annoncé leur accord<br />

pour la construction d’une charte inter-professionnelle<br />

opérationnelle.<br />

Au final les intérêts <strong>des</strong> acteurs “en compétition”<br />

ont été correctement préservés, dans<br />

le respect <strong>des</strong> droits légitimes <strong>des</strong> usagers<br />

et du bon fonctionnement du marché du<br />

conseil juridique, désormais organisé de<br />

manière plus stable et dans un climat<br />

apaisé, sur la base d’une saine concurrence<br />

entre <strong>des</strong> opérateurs compétents et complémentaires.<br />

40 SIC 269 DÉCEMBRE 2008


<strong>Les</strong> points essentiels dans les décisions rendues<br />

Par Maxime Delhomme, avocat<br />

u 1.La Chambre Criminelle de la<br />

Cour de cassation a, le 11 avril<br />

2002 1 , cassé un arrêt de la cour de<br />

Versailles du 7 septembre 2000 qui<br />

avait cru pouvoir dire, de manière<br />

abstraite et sans vérifier ce qu’il en<br />

était dans les faits, que certains<br />

actes juridiques, dont les constitutions<br />

de sociétés, ne pouvaient,<br />

selon elle, « s’analyser comme l’accessoire<br />

direct <strong>des</strong> prestations<br />

fournies par l’expert-comptable ».<br />

L’importance de cette décision a<br />

été marquée par le fait qu’elle a eu<br />

l’honneur de figurer dans le rapport<br />

annuel de la Cour suprême :<br />

« Cet arrêt implique l’abandon de la<br />

position de principe adoptée par la<br />

Chambre criminelle, dans son arrêt du<br />

23 mars 1999, qui avait dénié de<br />

manière générale aux experts-comptables<br />

compétence à l’effet de rédiger <strong>des</strong><br />

actes de constitution de société. » 2<br />

u 2.En suivant cette décision au<br />

pénal la Chambre civile de la Cour<br />

de Cassation a alors confirmé le<br />

principe ainsi établi par quatre<br />

arrêts du 1 er mars 2005 3 en rejetant<br />

les pourvois contre <strong>des</strong> arrêts du<br />

15 novembre 2001 de la cour d’Aix<br />

et en confirmant « que les expertscomptables<br />

ont la faculté de rédiger les<br />

actes sous seing privé ».<br />

Et donc sans distinction tout acte<br />

juridique, respectant la condition<br />

d’accessoire, peut être rédigé.<br />

u3. La cour d’appel de Chambéry a<br />

ainsi eu l’occasion de rappeler la<br />

cohérence de la condition d’accessoire<br />

et donc de sa raison d’être à<br />

l’intérieur de la réglementation<br />

concernant les experts-comptables<br />

:<br />

« Cette condition d’accessoire est tout à<br />

fait cohérente avec la mission générale<br />

<strong>des</strong> experts-comptables établie à l’article<br />

2 de l’Ordonnance de 1945 : ce n’est qu’à<br />

partir de la connaissance acquise de la<br />

situation économique générale de l’entreprise,<br />

ou par l’analyse d’une opération<br />

particulière, que peuvent véritablement<br />

être envisagés un acte et sa<br />

rédaction en toute sécurité pour l’usager.<br />

Lorsqu’un acte juridique est prévu par<br />

un expert-comptable, la sécurité juridique<br />

impose souvent qu’il y ait eu au<br />

préalable une vérification de la concordance<br />

de ce dit acte aux données économiques,<br />

ce qui est du ressort de la fonction<br />

de l’expert-comptable, son acte<br />

étant directement lié aux travaux comptables<br />

dont il est chargé. » 4<br />

Donc il ne s’agit ni d’entrave ni de<br />

partage de marché mais d’une<br />

logique pour pouvoir faire le<br />

métier pour lequel le public est<br />

incité à venir nous voir.<br />

u4. Sur l’obligation probatoire qui<br />

n’était pas satisfaite par les avocats<br />

demandeurs, l’arrêt de la cour<br />

d’Aix a été l’occasion de rappeler le<br />

principe du secret professionnel,<br />

son opposabilité à tous et ses<br />

conditions restrictives de relèvement<br />

:<br />

« Qu’il revient aux demandeurs de rapporter<br />

la preuve du caractère illicite <strong>des</strong><br />

faits de concurrence invoqués et non du<br />

défendeur de justifier de leur licéité, étant<br />

de surcroît observé que l’expert-comptable<br />

concerné se trouverait dans l’impossibilité<br />

légale de rapporter cette preuve,<br />

dans le cadre de la présente instance<br />

civile, sans enfreindre le secret professionnel<br />

auquel il est astreint en application<br />

de l’article 21 de l’ordonnance de<br />

1945 puisque les conditions limitatives<br />

de levée du secret professionnel ne sont<br />

pas réunies en dehors de poursuites<br />

pénales ou disciplinaires. » 5 .<br />

Avec la précision que pour que<br />

l’expert-comptable puisse s’estimer<br />

relevé, dans les limites <strong>des</strong><br />

besoins de sa défense, de son<br />

devoir absolu de rester taisant sur<br />

les affaires qui lui sont confiées,<br />

les poursuites pénales doivent être<br />

celles <strong>des</strong> autorités judiciaires et<br />

non <strong>des</strong> parties privées, même et<br />

surtout <strong>des</strong> barreaux pourtant<br />

autorisés à se constituer partie<br />

civile.<br />

Judiciairement, tous les mo<strong>des</strong><br />

procéduraux employés, au pénal et<br />

au civil, par la Conférence <strong>des</strong><br />

Bâtonniers via les Barreaux de province,<br />

pour tenter d’interdire aux<br />

experts-comptables de rédiger <strong>des</strong><br />

actes juridiques, ont échoué. En<br />

renonçant au dernier pourvoi en<br />

cours les représentants <strong>des</strong> avocats<br />

ont admis la force de la réalité juridique<br />

et économique sur les slogans<br />

et les postures.<br />

Quels enseignements<br />

tirer de ces années<br />

de contentieux ?<br />

Le principe de la condition<br />

d’accessoire<br />

Le client qui vient voir un expertcomptable,<br />

et pas un autre professionnel,<br />

doit obtenir, qu’il le sollicite<br />

ou non, sur ses affaires, le<br />

diagnostic d’un professionnel qui<br />

ne doit pas être empêché de faire<br />

d’abord une analyse en chiffres<br />

avant de conseiller <strong>des</strong> solutions<br />

juridiques qu’il peut mettre en<br />

place.<br />

1. Cass. Crim., 11 avril 2002,<br />

Bull. n°88<br />

2. Cour de cassation, Rapport<br />

2002, La responsabilité,<br />

La documentation Française,<br />

Paris, 2003, p. 529 à 531,<br />

sur l’arrêt Cass. Crim.<br />

du 11 avril 2002<br />

3. Bulletin civil n°99<br />

4. CA Chambéry, 3 avril 2000,<br />

p.16<br />

5. CA Aix, 15 novembre 2001,<br />

p.11, cité in Missions<br />

juridiques de l’expertcomptable<br />

: une légitime<br />

reconnaissance, E. Lampert,<br />

SIC, n°203, mai 2002,<br />

p.45 et 46<br />

DÉCEMBRE 2008 SIC 269 41


PROFESSION EXPERT-COMPTABLE<br />

DÉONTOLOGIE<br />

I<br />

C’est l’intérêt du public qui commande<br />

la rédaction <strong>des</strong> législations,<br />

lesquelles ne sont pas faites<br />

pour départager les intérêts <strong>des</strong><br />

professionnels.<br />

La méthode d’une défense<br />

collective efficace<br />

La force <strong>des</strong> experts-comptables a<br />

été de savoir s’organiser une défense<br />

collective en faisant remonter<br />

la moindre alerte pour y apporter<br />

la réponse appropriée<br />

Le contentieux nécessite de l’opiniâtreté<br />

: il faut rester intrétable<br />

sur les principes.<br />

De ce point de vue, la vigilance<br />

constante et l’apport technique du<br />

président de la commission de<br />

Déontologie, Etienne Lampert, a<br />

constitué une aide précieuse.<br />

Il a été d’une grande efficacité pour<br />

la recherche <strong>des</strong> moyens de<br />

défense, pour la formulation <strong>des</strong><br />

argumentaires et pour la mise au<br />

point <strong>des</strong> démonstrations littéraires<br />

nécessaires à la neutralisation<br />

<strong>des</strong> positions <strong>des</strong> avocats.<br />

<strong>Les</strong> spécificités et les difficultés<br />

d’un contentieux particulier<br />

Dans ces procédures “périmètre”<br />

ce sont <strong>des</strong> experts-comptables<br />

qui ont été pris en otage, choisis au<br />

hasard comme cibles de citations<br />

ou de plaintes correctionnelles et<br />

qui ont du comparaître devant les<br />

juges. Pour ceux qui comparaissaient,<br />

comme pour leur défenseur,<br />

il y avait la conscience que<br />

toute la profession aurait pu pâtir<br />

de la moindre faiblesse.<br />

La pression d’avoir à défendre<br />

contre sa propre profession<br />

Dès le moment où quelqu’un est<br />

injustement accusé il n’y a pas<br />

d’autre profession d’avocat que de<br />

faire tout pour voir l’accusateur<br />

débouté. La fonction de l’avocat<br />

c’est de lutter pour la liberté et la<br />

justice, souligne Maxime Delhomme.<br />

« J’ai donc défendu autant<br />

ma profession que celle d’expert-comptable,<br />

ce qui est peut-être la seule réconciliation<br />

effective qui vaille. »<br />

« Je remercie René Ricol de m’avoir fait<br />

confiance dans ce dossier et je dédie<br />

mon travail à la regrettée Florence<br />

Marchal. » p<br />

42 SIC 269 DÉCEMBRE 2008


INFODOC SOCIAL<br />

<strong>Les</strong> troubles musculo squelettiques :<br />

devoir de l’employeur<br />

Le 9 avril 2008, le gouvernement a lancé une campagne de sensibilisation nationale<br />

sur la prévention <strong>des</strong> TMS (Troubles Musculo Squelettiques) ; dès lors les premières<br />

décisions de justice ont fait leur apparition. Mais quelle est la part exacte de responsabilité<br />

de l’employeur ?<br />

<strong>Les</strong> TMS sont liés, dans la grande<br />

majorité <strong>des</strong> cas, à la répétition <strong>des</strong><br />

gestes et <strong>des</strong> postures de travail, et peuvent<br />

être reconnus au titre <strong>des</strong> maladies professionnelles<br />

ou <strong>des</strong> accidents du travail.<br />

L’employeur ayant une obligation de sécurité<br />

de résultat à l’égard <strong>des</strong> salariés depuis<br />

les arrêts dits “amiante” intervenus en 2002<br />

(notamment Cass. soc. 28 février 2002,<br />

n° 99-17.201), a tout intérêt à prévenir l’apparition<br />

de ces troubles.<br />

Faute inexcusable<br />

En effet, sauf pour l’employeur de mettre en<br />

œuvre <strong>des</strong> moyens préventifs, sa faute inexcusable<br />

pourra être reconnue.<br />

En application <strong>des</strong> jurisprudences dites<br />

“amiante”, la faute inexcusable est caractérisée<br />

dès l’instant où l’employeur avait eu<br />

ou aurait dû avoir conscience du danger<br />

auquel étaient exposés les salariés et qu’il<br />

n’a pas mis les moyens en œuvre pour les<br />

en préserver.<br />

Un arrêt de la cour d’appel d’Orléans du 23<br />

janvier 2008 (n° 07/0003) illustre l’application<br />

de cette définition de la faute inexcusable<br />

au cas <strong>des</strong> TMS. <strong>Les</strong> juges considèrent<br />

ainsi que « la seule exposition à un risque de rapport<br />

avec <strong>des</strong> gestes ou postures de travail, propres<br />

à certaines activités professionnelles, ne suffit pas<br />

à caractériser la conscience du danger et qu’il<br />

appartient au salarié, à qui incombe la charge de<br />

la preuve de la faute inexcusable d’établir que<br />

l’employeur en raison <strong>des</strong> circonstances particulières<br />

de l’espèce pouvait envisager comme probable<br />

le développement par le salarié de la pathologie<br />

considérée ».<br />

A la lecture de cet arrêt, dès lors que l’apparition<br />

de ces TMS s’avère probable du fait<br />

<strong>des</strong> circonstances d’espèce, la faute inexcusable<br />

de l’employeur pourra être retenue.<br />

Conséquences<br />

La reconnaissance de la faute inexcusable<br />

en cas d’accident du travail ou de maladie<br />

professionnelle est susceptible d’entraîner<br />

<strong>des</strong> condamnations pécuniaires de l’employeur<br />

tant sur le plan du droit de la Sécurité<br />

sociale que sur le plan du droit du travail.<br />

En matière de Sécurité sociale, la CPAM<br />

peut condamner l’employeur à <strong>des</strong> versements<br />

de cotisations supplémentaires au<br />

titre notamment de la majoration de la<br />

rente d’incapacité à laquelle peut prétendre<br />

la victime.<br />

En matière de droit du travail, les juges de la<br />

Cour de cassation estiment que « lorsqu’un<br />

salarié a été licencié en raison d’une inaptitude<br />

consécutive à une maladie professionnelle qui a été<br />

jugée imputable à une faute inexcusable de l’employeur,<br />

il a droit à une indemnité réparant la<br />

perte de son emploi due à cette faute de l’employeur<br />

» (Cass. soc. 17 mai 2006, n° 04-<br />

47.455).<br />

Mieux vaut prévenir que guérir<br />

L’employeur a donc tout intérêt à opérer un<br />

diagnostic personnalisé sur les risques<br />

d’apparition <strong>des</strong> TMS dans son entreprise<br />

en s’offrant les services de professionnels<br />

extérieurs, tels que ceux <strong>des</strong> conseillers de<br />

l’Agence Nationale pour l’Amélioration <strong>des</strong><br />

Conditions de Travail (Anact), qui proposent<br />

dans le cadre de leurs missions <strong>des</strong><br />

interventions gratuites en faveur <strong>des</strong><br />

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DÉCEMBRE 2008 SIC 269 43


PROFESSION EXPERT-COMPTABLE<br />

COMPTABILITÉ<br />

I<br />

L’histoire comptable du goodwill<br />

En janvier 2008, dans le cadre du processus de convergence entre les US GAAP et les IAS/IFRS,<br />

l’IASB a publié <strong>des</strong> versions révisées de l’IAS 27 et de l’IFRS 3 qui seront probablement<br />

applicables dans l’Union européenne à compter de 2010 et de façon anticipée dès 2009. Ces<br />

nouvelles versions entraîneront un certain nombre de modifications au regard du goodwill.<br />

FAce aux montants croissants<br />

du goodwill inscrits aux<br />

bilans et aux enjeux financiers<br />

sous-jacents, il semble important<br />

de faire le point sur le traitement<br />

comptable de l’écart d’acquisition<br />

dont l’histoire récente a connu une<br />

évolution significative mais non<br />

définitive avec l’adoption <strong>des</strong><br />

IAS/IFRS, et notamment de l’IFRS 3.<br />

Cet article vise à mieux comprendre<br />

les ressorts et arbitrages de<br />

chaque positionnement comptable<br />

et à analyser leur pertinence au<br />

regard de la réalité économique <strong>des</strong><br />

entreprises et de la fiabilité <strong>des</strong><br />

informations financières ainsi<br />

obtenues. En d’autres termes, le<br />

normalisateur a-t-il raison de<br />

considérer le goodwill comme une<br />

ressource contrôlée par l’acquéreur<br />

permettant de générer <strong>des</strong> avantages<br />

économiques futurs ? Cet actif<br />

doit-il faire l’objet d’un amortissement<br />

et/ou de tests de dépréciation<br />

? Ces questionnements s’expliquent<br />

par la difficulté à cerner le<br />

goodwill, ce qui se traduit par <strong>des</strong><br />

normalisations comptables moins<br />

bien établies et, par conséquent,<br />

<strong>des</strong> allers-retours <strong>des</strong> normalisateurs<br />

et <strong>des</strong> pratiques opportunistes<br />

de la part <strong>des</strong> entreprises.<br />

L’auteur étudie successivement la<br />

situation française et la position<br />

actuelle du normalisateur international,<br />

puis les versions révisées de<br />

l’IFRS 3 et de l’IAS 27 publiées en<br />

janvier 2008 mais non encore<br />

adoptées par l’Union européenne.<br />

Il montre que, par rapport aux<br />

règles françaises issues du règlement<br />

99-02, de nouvelles diver-<br />

gences apparaissent avec la révision<br />

de l’IFRS 3 et de l’IAS 27. De<br />

surcroît, en laissant aux entreprises<br />

une alternative au traitement<br />

du goodwill, l’IASB va à l’encontre<br />

de l’objectif annoncé de convergence<br />

avec les US GAAP – qui<br />

imposent la seule méthode du full<br />

goodwill alors que l’IASB autorise<br />

parallèlement le maintien de l’ancienne<br />

méthode – et pénalise l’objectif<br />

de comparabilité <strong>des</strong> IFRS.<br />

Dans tous les cas, ces nouvelles<br />

règles entraînent <strong>des</strong> changements<br />

majeurs qui se traduiront sans<br />

doute par <strong>des</strong> impacts financiers<br />

importants qu’il est préférable<br />

d’anticiper dès aujourd’hui pour<br />

limiter les effets indésirables sur<br />

les résultats ou les capitaux propres<br />

futurs. Ces nouvelles règles,<br />

qui s’appuient de manière plus<br />

importante sur la notion de la juste<br />

valeur, vont probablement amener<br />

les entreprises à revoir leur stratégie<br />

d’acquisition. Ainsi, pour tel<br />

regroupement, faut-il privilégier la<br />

méthode du goodwill partiel ou<br />

complet ? Est-il plus intéressant de<br />

prendre le contrôle d’une société<br />

en une seule fois ou en plusieurs<br />

étapes sachant que les titres acquis<br />

antérieurement devront être réévalués<br />

à la juste valeur avec en<br />

contrepartie le résultat ? Faut-il<br />

racheter <strong>des</strong> intérêts minoritaires<br />

au prix d’une diminution <strong>des</strong> capitaux<br />

propres ?... Enfin, il reste à<br />

savoir si ces évolutions se traduiront<br />

par une réelle amélioration de<br />

l’information financière attendue<br />

par le FASB et l’IASB. Seul l’avenir<br />

le dira. p<br />

La problématique du<br />

goodwil : quelles évolutions<br />

et pour quels résultats ?<br />

par Lionel Touchais, à lire<br />

dans la Revue Française<br />

de Comptabilité<br />

n° 414 d’octobre 2008<br />

RFC N° 414<br />

D’OCTOBRE 2008<br />

Il est possible<br />

de se procurer la RFC<br />

au numéro (13 € TTC)<br />

ECM 19 rue Cognac-Jay<br />

75341 Paris cedex 07<br />

44 SIC 269 DÉCEMBRE 2008


Micro-entreprises : les obligations<br />

comptables simplifiées<br />

INFODOC FISCAL<br />

La loi de modernisation de<br />

l’économie modifie en profondeur<br />

le régime <strong>des</strong> microentreprises.<br />

Elle permet à l’entrepreneur<br />

d’opter pour un versement<br />

libératoire d’impôt sur le<br />

revenu calculé sur son chiffre d’affaires,<br />

relève les seuils d’application<br />

du régime et prévoit leur<br />

actualisation chaque année. La loi<br />

simplifie également les obligations<br />

comptables <strong>des</strong> micro-entreprises.<br />

<strong>Les</strong> contribuables relevant du régime<br />

micro-BIC sont désormais soumis<br />

aux mêmes obligations qu’ils aient<br />

ou non le statut de commerçant et<br />

quel que soit le montant de leur chiffre<br />

d’affaires. <strong>Les</strong> obligations comptables<br />

prévues par le Code de commerce<br />

et celles qui résultent du Code<br />

général <strong>des</strong> impôts sont par ailleurs<br />

harmonisées.<br />

Dispense de bilan<br />

et actualisation <strong>des</strong> seuils<br />

de chiffre d’affaires<br />

Il n’est pas exigé de bilan <strong>des</strong> exploitants<br />

individuels et <strong>des</strong> sociétés civiles<br />

de moyens soumis au régime<br />

simplifié lorsque le chiffre d’affaires<br />

hors taxes n’excède pas 153 000 €<br />

s’il s’agit d’entreprise dont l’activité<br />

principale est le commerce ou la<br />

fourniture de logement, 54 000 €<br />

s’il s’agit d’autres entreprises.<br />

A compter du 1 er janvier 2010, ces<br />

seuils seront actualisés chaque<br />

année dans la même proportion<br />

que la limite supérieure de l<br />

première tranche du barème de<br />

l’IR arrondis au millier d’euros le<br />

plus proche. p<br />

Jusqu’au<br />

5 août 2008<br />

A compter<br />

du 6 août 2008<br />

Jusqu’au<br />

5 août 2008<br />

A compter<br />

du 6 août 2008<br />

Micro- BIC - Obligations comptables en cours d’exercice<br />

Article L 123-28. du Code<br />

de commerce<br />

Tous les commerçants :<br />

uLivre mentionnant<br />

chronologiquement le montant<br />

et l’origine <strong>des</strong> recettes<br />

<strong>Les</strong> commerçants dont le CA<br />

est supérieur à 18 294 € :<br />

uenregistrement quotidien<br />

<strong>des</strong> dépenses<br />

Micro- BIC - Obligations comptables en fin d’exercice<br />

Article 50 - 0 5 du Code général<br />

<strong>des</strong> impôts<br />

uLivre-journal servi au jour le jour<br />

détaillant les recettes, appuyé <strong>des</strong><br />

pièces justificatives<br />

uRegistre annuel <strong>des</strong> achats<br />

uLivre-journal servi au jour le jour détaillant les recettes, appuyé<br />

<strong>des</strong> pièces justificatives<br />

uActivité de vente et de fourniture de logement :<br />

- Registre annuel détaillant les achats<br />

uDispense de bilan et de compte<br />

de résultat<br />

uCA > 18 294 € : un relevé<br />

<strong>des</strong> recettes encaissées, <strong>des</strong> dépenses<br />

payées, <strong>des</strong> dettes financières,<br />

<strong>des</strong> immobilisations, <strong>des</strong> stocks évalués<br />

de manière simplifiée<br />

uDispense de bilan et de compte de résultat<br />

www.infodoc-experts.com / 0811 65 06 83<br />

Infodoc-experts, service de consultations téléphoniques de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong>, répond chaque mois<br />

à l’une de vos préoccupations et réflexions en matière de lois et décrets concernant le droit fiscal et social.<br />

DÉCEMBRE 2008 SIC 269 45


PROFESSION EXPERT-COMPTABLE<br />

DÉMATÉRIALISATION<br />

I<br />

jedeclare.com, nouvelle tarification 2009 :<br />

serez-vous Découverte, Essentielle<br />

ou Liberté ?<br />

Plateforme de référence de l’e-administration, jedeclare.com a le plaisir de proposer<br />

à ses utilisateurs de nouvelles offres optimisées. A découvrir.<br />

6700 cabinets utilisateurs, 4 millions<br />

d’euros de chiffres d’affaires, et audelà<br />

<strong>des</strong> 5 millions de flux télédéclaratifs,<br />

de nouveaux services de collecte de relevés<br />

bancaires, de factures électroniques et d’archivage<br />

légal,… la plateforme de notre profession<br />

jedeclare.com poursuit activement<br />

son développement et propose pour 2009,<br />

de nouveaux tarifs toujours mieux adaptés<br />

aux besoins <strong>des</strong> cabinets et tenant compte<br />

de la diminution du coût unitaire <strong>des</strong> flux.<br />

Issue <strong>des</strong> travaux de la commission Informatique<br />

du Conseil Supérieur de l’<strong>Ordre</strong><br />

<strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> et du Club utilisateurs,<br />

cette nouvelle tarification :<br />

usupprime le JDC et retourne à <strong>des</strong> tarifs et<br />

à <strong>des</strong> factures directement exprimés en<br />

euros ;<br />

uoffre le choix de tarifs à la télédéclaration<br />

ou au dossier, à travers trois nouvelles<br />

offres optimisées.<br />

L’Offre Essentielle (tarifée<br />

au dossier)<br />

Cette offre inclut pour 299 euros par an,<br />

l’abonnement à jedeclare.com, l’assistance<br />

et 30 dossiers pour l’ensemble de leurs télédéclarations<br />

fiscales et sociales, annuelles<br />

et périodiques (EDI-TDFC, DADS-U, EDI-<br />

TVA, DUCS-EDI, DUE…) vers l’ensemble<br />

<strong>des</strong> <strong>des</strong>tinataires.<br />

A partir du 31 e dossier, chaque dossier est<br />

facturé de 1,5 euros à 9 euros par an selon la<br />

mission sur ce dossier.<br />

Cette offre est idéale pour déployer les différents<br />

types de télédéclarations actuelles et<br />

futures, pour un budget annuel par client<br />

parfaitement maitrisé, lisible et optimisé.<br />

L’Offre Liberté (tarifée<br />

à la télédéclaration)<br />

Cette offre inclut pour 399 euros par an,<br />

l’abonnement à jedeclare.com, l’assistance<br />

et 200 euros de consommations à la carte.<br />

Chaque télédéclaration est facturée de 0,82<br />

à 0,57 euros.<br />

Cette offre “à la carte” vous convient si vous<br />

ne déployez par exemple que <strong>des</strong> télédéclarations<br />

EDI-TDFC ou si vous souhaitez seulement<br />

collecter les relevés bancaires.<br />

<strong>Les</strong> bonus jedeclare.com<br />

Quelle que soit l’offre choisie, les utilisateurs<br />

de jedeclare.com bénéficieront de :<br />

ula gratuité de l’information automatique<br />

de leurs clients ;<br />

uremises sur facture à partir de 3 000 euros<br />

par an ;<br />

ujusqu’à 2,5 euros reversés au cabinet pour<br />

chaque liasse envoyée et acceptée par une<br />

banque partenaire. p<br />

L’Offre Découverte (tarifée<br />

au dossier)<br />

Cette offre inclut pour 99 euros par an,<br />

l’abonnement à jedeclare.com, l’assistance<br />

et 30 dossiers pour leurs télédéclarations<br />

annuelles fiscales et sociales (EDI-TDFC<br />

et DADS-U) vers tous les <strong>des</strong>tinataires.<br />

A partir du 31 e dossier, chaque dossier est<br />

facturé 3 euros par an.<br />

Cette offre, réservée aux nouveaux abonnés,<br />

permet de découvrir le fonctionnement de<br />

jedeclare.com, avec la possibilité de tout<br />

télédéclarer pour le dossier du cabinet.<br />

Déjà abonné ? Pas encore abonné ?<br />

En 2009, lors du renouvellement de son abonnement, tout abonné actuel<br />

à jedeclare.com choisira la formule la plus avantageuse pour son cabinet,<br />

en fonction de la typologie de ses clients et <strong>des</strong> télédéclarations à déployer.<br />

Vous n’êtes pas encore abonné à jedeclare.com ?<br />

Inscrivez-vous dès maintenant à l’offre de votre choix et bénéficiez<br />

de votre abonnement jusqu’à fin 2009.<br />

Retrouvez les tarifs détaillés sur www.jedeclare.info<br />

Renseignements par mail à pierre.colle@jedeclare.info<br />

ou par téléphone au 0890 71 06 13 ou sur www.jedeclare.com<br />

46 SIC 269 DÉCEMBRE 2008


DÉONTOLOGIE<br />

Normes générales de comportement<br />

et Code de déontologie<br />

Détails sur l’articulation entre le Code de déontologie et les normes générales<br />

de comportement actuellement en vigueur.<br />

Le Code de déontologie de la<br />

profession d’expertise<br />

comptable a fait l’objet de nombreux<br />

articles depuis sa publication<br />

en septembre 2007. Il contient<br />

notamment <strong>des</strong> dispositions relatives<br />

au comportement professionnel<br />

de l’expert-comptable<br />

dont certaines figurent dans le<br />

référentiel normatif <strong>des</strong> professionnels<br />

de l’expertise comptable.<br />

<strong>Les</strong> normes générales<br />

de comportement<br />

<strong>Les</strong> normes de la profession comprennent<br />

actuellement <strong>des</strong> normes<br />

générales applicables à toutes les<br />

missions et <strong>des</strong> normes professionnelles<br />

spécifiques à chaque<br />

mission de l’expert-comptable.<br />

<strong>Les</strong> normes générales comprennent<br />

:<br />

u<strong>des</strong> normes de comportement ;<br />

u<strong>des</strong> normes de travail ;<br />

uune norme de rapport.<br />

Certaines dispositions du Code de<br />

déontologie reprennent, directement<br />

ou indirectement, certaines<br />

obligations contenues dans les<br />

normes générales comme le montre<br />

le tableau de correspondance<br />

(cf. tableau).<br />

La reprise <strong>des</strong> dispositions de certaines<br />

normes générales dans le<br />

Code de déontologie de la profession<br />

a été officialisée le 27 septembre<br />

2007 par un décret en Conseil<br />

d’Etat, lui attribuant une force juridique<br />

supérieure à celle du précé-<br />

dent Code <strong>des</strong> devoirs professionnels<br />

et aux normes générales de<br />

comportement. En conséquence,<br />

le Code de déontologie se substitue<br />

désormais aux dispositions<br />

contenues dans les normes générales<br />

111 à 115 et 122.<br />

En ce qui concerne la norme 116<br />

« Déclaration au Tracfin », elle fait<br />

l’objet d’une disposition législative<br />

issue du Code monétaire et<br />

financier qui est d’un niveau hiérarchique<br />

supérieur. En conséquence<br />

cette norme devrait à terme<br />

être remplacée par une pratique<br />

professionnelle.<br />

Code de déontologie<br />

et normes professionnelles<br />

Ainsi, le Code de déontologie<br />

réglemente le comportement du<br />

Normes générales<br />

Code<br />

de déontologie<br />

Normes de comportement professionnel<br />

111. Indépendance Art. 5, 6 et 17<br />

112. Compétence Art. 5 et 8<br />

113. Qualité du travail Art. 5 et 8<br />

114. Secret professionnel et devoir de discrétion Art. 7<br />

115. Acceptation et maintien <strong>des</strong> missions Art. 10<br />

116. Déclaration au Tracfin -<br />

Normes de travail<br />

121. Programmation <strong>des</strong> travaux -<br />

122. Lettre de mission Art. 11<br />

123. Délégation et supervision -<br />

124. Utilisation <strong>des</strong> travaux d’autres professionnels -<br />

125. Documentation <strong>des</strong> travaux -<br />

130. Norme de rapport<br />

“<br />

Le Code de déontologie<br />

réglemente le comportement<br />

du professionnel comptable alors<br />

que les normes professionnelles,<br />

spécifiques à chaque mission,<br />

définissent les principes à respecter<br />

pour atteindre les objectifs<br />

de la mission ainsi<br />

que les modalités de mise en œuvre<br />

de ces principes.<br />

”<br />

professionnel comptable alors que<br />

les normes professionnelles, spécifiques<br />

à chaque mission, définissent<br />

les principes à respecter par le<br />

professionnel pour atteindre les<br />

objectifs de la mission ainsi que les<br />

modalités de mise en œuvre de ces<br />

principes, selon la taille et l’importance<br />

de l’entité.<br />

Le futur recueil normatif et déontologique<br />

<strong>des</strong> professionnels de<br />

l’expertise comptable prendra en<br />

compte ces évolutions réglementaires.<br />

En particulier, les normes<br />

de travail 121, 123, 124, 125 et 130<br />

seront reprises au niveau <strong>des</strong><br />

normes spécifiques à chaque<br />

mission. p<br />

DÉCEMBRE 2008 SIC 269 47


ACTUS DES RÉGIONS<br />

Paris – Ile-de-France<br />

I<br />

L’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> région Paris<br />

Ile-de-France fait le point sur les mesures<br />

qu’il a prises en matière de formation.<br />

A l’écoute et au service !<br />

Depuis quatre ans, l’<strong>Ordre</strong><br />

<strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong><br />

région Paris Ile-de-France s’attache<br />

à mettre en œuvre toutes les<br />

actions et à fournir aux consœurs<br />

et confrères tous les outils pour<br />

faire face aux réformes, tenir le cap<br />

et sortir gagnant <strong>des</strong> épreuves<br />

réglementaires ou législatives que<br />

nous imposent l’évolution <strong>des</strong><br />

politiques économique, sociale et<br />

fiscale de notre pays.<br />

Formation LME/LMT<br />

A cet égard, l’<strong>Ordre</strong> région Paris<br />

Ile-de-France a mis un point<br />

d’honneur à anticiper ou à réagir<br />

sans délai aux mesures nouvelles.<br />

Pour preuve les formations en<br />

département : Loi TEPA, en 2007<br />

et LME/LMT cette année.<br />

Ce sont donc près de 2 000 membres<br />

franciliens de l’<strong>Ordre</strong> qui, lors<br />

de toutes les conférences organisées<br />

sur ce dernier sujet, ont bénéficié<br />

d’une mise à jour indispensable<br />

de leurs connaissances, grâce<br />

aux animateurs d’Infodoc-experts<br />

et de l’Asforef.<br />

Par ailleurs, durant les mois d’octobre<br />

et de novembre derniers,<br />

“<br />

La formation continue<br />

est un gage de qualité<br />

et de compétence<br />

envers nos clients.<br />

”<br />

André-Paul Bahuon,<br />

président de l’<strong>Ordre</strong><br />

Paris Ile-de-France<br />

chacune ou chacun <strong>des</strong> membres<br />

de l’<strong>Ordre</strong> a vu venir à elle ou à lui<br />

<strong>des</strong> équipes de spécialistes <strong>des</strong><br />

mesures induites par les Lois<br />

LME/LMT qui ont pu et su transformer<br />

l’inquiétude initiale de leur<br />

auditoire en maîtrise <strong>des</strong> axes principaux<br />

d’application.<br />

De la formation continue<br />

à la formation essentielle<br />

Outre ces actions spontanées,<br />

riches de confraternité, de solidarité,<br />

il est un chemin plus long vers<br />

lequel l’<strong>Ordre</strong> francilien a également<br />

tenu à conduire les consœurs<br />

et confrères : c’est le chemin de la<br />

formation continue.<br />

Définie comme une obligation par<br />

nos textes, elle est en outre un gage<br />

de qualité et de compétence envers<br />

nos clients. L’Asforef a mis en<br />

œuvre, avec l’Agefos PME Ile-de-<br />

France, un système de formations<br />

dites “essentielles”.<br />

Jusqu’en 2008, ces formations<br />

étaient financées par l’Agefos dans<br />

une part importante, et ce pour les<br />

cabinets de moins de dix salariés.<br />

Aujourd’hui, et jusqu’au début de<br />

l’année 2009, chaque formation<br />

“essentielle”, quelle que soit sa<br />

durée, coûte à chaque cabinet, de<br />

moins de dix salariés, un montant<br />

de 40 euros HT, repas compris, par<br />

participant. Ces formations<br />

s’adressent à tous : aux confrères,<br />

à leurs collaborateurs et leurs<br />

assistantes.<br />

Profitez <strong>des</strong> liens que l’<strong>Ordre</strong> et<br />

l’Agefos ont tissés dans la région<br />

Ile-de-France depuis de nombreuses<br />

années.<br />

L’<strong>Ordre</strong> région Paris Ile-de-France<br />

se bat pour ses membres, pour leur<br />

formation, pour qu’ils soient<br />

reconnus comme acteurs garants<br />

du bon fonctionnement et de la<br />

fluidité du système entrepreneurial<br />

français, grâce à leur proximité<br />

avec l’entreprise et son dirigeant,<br />

grâce à leur connaissance mais<br />

aussi, et surtout grâce à son actualisation<br />

: la formation ! p<br />

Pour plus d’informations, rendez-vous sur :<br />

www.asforef.com<br />

48 SIC 269 DÉCEMBRE 2008


Sic zoome sur l’université d’été du Conseil régional de Toulouse<br />

Midi-Pyrénées.<br />

Université d’été : le social<br />

et le fiscal à l’honneur<br />

Toulouse – Midi-Pyrénées<br />

Une participation exceptionnelle<br />

et <strong>des</strong> débats particulièrement<br />

denses et fructueux : voilà<br />

ce qui a marqué l’université d’été du<br />

Conseil régional de Toulouse Midi-<br />

Pyrénées, les 16 & 17 septembre dernier.<br />

Du social…<br />

Journée d’ouverture de cette université d’été, le mardi<br />

16 septembre était consacrée au Social et aux nouveaux<br />

outils d’organisation du travail.<br />

En préambule, Paul-Henri Bernard, avocat associé du<br />

cabinet Capstan, a traité de la durée et de l’organisation<br />

du travail dans l’entreprise et <strong>des</strong> incidences de la<br />

loi Tepa et de la loi Pouvoir d’achat ; Géraldine Le<br />

Van, correspondante juridique régionale Urssaf,<br />

Nathalie Labeyrie, inspectrice du recouvrement Urssaf<br />

et Jean-Marc Royer, directeur adjoint du travail<br />

DDTEFP de la Haute-Garonne, ont présenté un<br />

constat conjoint relatif à l’application <strong>des</strong> lois<br />

TEPA/PA et apporté <strong>des</strong> précisions sur leurs contrôles<br />

respectifs ; Enfin, Alice Fages, directeur <strong>des</strong> affaires<br />

sociales du Conseil Supérieur de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<br />

<strong>Comptables</strong> et responsable du secteur social Infodocexperts,<br />

s’est livrée à un exposé particulièrement<br />

exhaustif sur la réforme de la durée du travail et le<br />

nouveau dialogue social.<br />

A l’occasion <strong>des</strong> travaux de l’après-midi, consacrés<br />

aux nouvelles relations de travail, Stéphane Le Plaideur,<br />

avocat associé du cabinet Capstan, a abordé la<br />

rédaction du contrat de travail et présenté la synthèse<br />

<strong>des</strong> dispositions légales et jurisprudentielles récentes<br />

; Lise Casaux, professeur à l’université Toulouse 1<br />

Sciences Sociales, chargée d’étude par le ministère du<br />

Travail sur le portage salarial en 2006/2007, a traité<br />

de la légalisation risquée de cet<br />

ensemble de relations contractuelles<br />

organisées entre une entreprise<br />

de portage, une personne “portée”<br />

et <strong>des</strong> entreprises clientes comportant<br />

pour la personne “portée” le<br />

régime du salariat et la rémunération<br />

de sa prestation chez le client<br />

par l’entreprise de portage.<br />

La tribune<br />

<strong>des</strong> animateurs<br />

en fiscalité<br />

et de g. à dr. :<br />

Patrick Bonnefoy,<br />

Philippe Robardey,<br />

Alain Givanovitch,<br />

Bernard Plagnet,<br />

Christian Saint-<br />

Etienne<br />

La tribune<br />

<strong>des</strong> animateurs<br />

en social<br />

et de g. à dr. :<br />

Alice Fages,<br />

Nathalie Labeyrie,<br />

Géraldine Le Van,<br />

Jean-Marc Royer,<br />

Paul-Henri<br />

Bernard, Isabelle<br />

Rabiller<br />

L’après-midi a été clôturée par une table ronde animée<br />

par M e Bernard sur la rupture du contrat de travail<br />

et notamment la rupture négociée, ses opportunités<br />

et risques, avec la participation de Philippe<br />

Depouez, directeur adjoint de l’Assedic Midi-Pyrénées<br />

et Jean-Marc Royer, directeur adjoint du travail<br />

DDTEFP de la Haute-Garonne.<br />

…A la fiscalité<br />

La journée du mercredi 17 septembre, dédiée, quant à<br />

elle, à la fiscalité, proposait un programme riche avec<br />

les interventions de Bernard Plagnet, éminent professeur<br />

à la faculté de droit de Toulouse. Ce dernier a présenté<br />

les mesures fiscales contenues dans la loi de<br />

modernisation de l’économie et animé deux conférences<br />

sur l’application d’une convention fiscale internationale<br />

et les conséquences fiscales du démembrement<br />

de propriété.<br />

Christian Saint-Etienne, professeur à l’université<br />

Paris Dauphine, auteur du rapport sur « la croissance<br />

équitable et la concurrence fiscale » au Conseil d’analyse<br />

économique, a fait une intervention très remarquée<br />

sur la crise financière actuelle. Philippe Robardey,<br />

pdg de Sogeclair, président du Medef 31 et Alain<br />

Givanovitch, président du Conseil régional de l’<strong>Ordre</strong><br />

Toulouse Midi-Pyrénées, n’ont pas manqué de rebondir<br />

sur les effets de la crise en matière de fiscalité et de<br />

compétitivité, au cours <strong>des</strong> différents débats. p<br />

DÉCEMBRE 2008 SIC 269 49


ACTUS DES RÉGIONS<br />

Orléans –Poitou-Charentes-Vendée<br />

I<br />

Pour la 3 e année consécutive, l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong><br />

<strong>des</strong> régions d’Orléans et du Poitou-Charente-Vendée<br />

se sont associées pour l’organisation de l’université d’été.<br />

L’occasion pour la profession de se retrouver et d’échanger<br />

autour d’ateliers et de conférences.<br />

<strong>Les</strong> régions d’Orléans et du Poitou-<br />

Charentes-Vendée, mobilisées<br />

pour l’université d’été<br />

Al’occasion de cette édition 2008, ce<br />

sont plus de 180 de nos consœurs et<br />

confrères qui se sont mobilisés, le 5 septembre<br />

dernier, à l’école supérieur de commerce<br />

de La Rochelle.<br />

Le programme <strong>des</strong> éditions précédentes a<br />

été reconduit avec à la fois <strong>des</strong> thèmes techniques<br />

où ont été abordés <strong>des</strong> sujets relevant<br />

de notre cœur de métier mais aussi <strong>des</strong><br />

thèmes d’actualités développés par <strong>des</strong><br />

conférenciers de renom.<br />

Un programme riche et varié…<br />

…entre ateliers techniques et conférences.<br />

Christian Saint-Etienne, économiste, membre<br />

du Conseil d’analyses économiques et<br />

professeur à l’université Paris-Dauphine, a<br />

animé la conférence introductive de cette<br />

journée sur le thème « Impact sur l’Europe<br />

de l’évolution économique de l’Asie et <strong>des</strong><br />

Etats-Unis ».<br />

Par la suite, Noël Pons, inspecteur <strong>des</strong><br />

Impôts, chargé de mission au Service Central<br />

de la Prévention et de la Corruption<br />

(SCPC) à Paris, a animé un atelier sur le<br />

blanchiment. Ghislain Declercq, notaire à<br />

Henrichemont et animateur <strong>des</strong> rencontres<br />

notariales de Chaillot a conduit un atelier<br />

sur le thème « La réforme <strong>des</strong> successions –<br />

transmissions : aspects civils et fiscaux ».<br />

Yves Ferré, consultant en communication<br />

de crise et coache de dirigeants et de cadres<br />

à Niort a, quant à lui, conseillé la profession<br />

à l’occasion de l’atelier « Comment gérer<br />

les situations de crise ? ».<br />

La conférence de clôture, était animée par<br />

Pascal Picq, paléoanthropologue, co-auteur<br />

de « l’origine de l’homme » avec Yves Coppens.<br />

Conseiller scientifique pour la télévision,<br />

il collabore actuellement en tant<br />

qu’expert scientifique dans le cadre <strong>des</strong><br />

émissions de Nicolas Hulot. Sa conférence<br />

portait sur le thème : « Comprendre l’évolution<br />

de l’homme pour comprendre le changement<br />

».<br />

Pour conclure cette édition 2008, Philippe<br />

Bonnin, rapporteur général du<br />

63 ème Congrès de l’<strong>Ordre</strong>, est venu présenter<br />

le thème du congrès « Parlons entreprise :<br />

croissance 2.0, innovante et durable ».<br />

Remerciements<br />

L’université d’été reste l’occasion pour<br />

l’<strong>Ordre</strong> d’Orléans et du Poitou-Charente-<br />

Vendée d’échanger avec les partenaires qui<br />

apportent concours et soutien : Agefos<br />

PME, 3A Patrimoine, Bayard retraite prévoyance<br />

Groupe Réunica, Crédit Industriel<br />

de l’Ouest, Caisse régionale de Crédit Agricole<br />

Charente-Maritime et Deux-Sèvres,<br />

jedeclare.com, La Mondiale et SwissLife.<br />

Merci également à notre confrère et ami,<br />

Robert Butel, président de l’école supérieure<br />

de commerce qui nous accueille<br />

chaque année au sein <strong>des</strong> locaux de<br />

La Rochelle.<br />

Conclusion<br />

L’université d’été <strong>des</strong> régions d’Orléans et<br />

du Poitou-Charente-Vendée rencontre un<br />

succès croissant. C’est désormais un rendez-vous<br />

incontournable pour la Profession<br />

de la région, qui favorise le débat et les<br />

échanges.<br />

A l’issue de cette journée, l’ensemble <strong>des</strong><br />

participants a été convié au cocktail d’ouverture<br />

du 18 e Challenge Voile national <strong>des</strong><br />

experts-comptables, manifestation traditionnelle<br />

organisée en parallèle de l’université<br />

d’été. La convivialité et la bonne<br />

humeur étaient au rendez-vous.<br />

Rendez-vous pour l’édition 2009 ! p<br />

50 SIC 269 DÉCEMBRE 2008

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