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Revue-Ro-4

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impuissants, comme une vie jeune se tronque anormalement. Devant cette<br />

situation limite, les enfants cherchent une explication, celle du châtiment qui<br />

passe d’abord par une auto-inculpation : « je ne suis pas un bon malade, un<br />

malade qui fait plaisir », « Pourtant je me suis appliqué, moi, à l’opération ; j’ai<br />

été sage, je me suis laissé endormir, j’ai eu mal sans crier », dit Oscar ; quant à<br />

Camino, elle s’efforce tout autant, demandant même dans une prière à la<br />

Vierge avant la ponction lombaire « donne-moi la force pour accepter la volonté<br />

de Dieu». Cette attitude devrait porter ses fruits et pourtant il faut se rendre à<br />

l’évidence « quand je prie pour les autres, Il l’accorde mais quand c’est pour<br />

moi, Il ne me prête aucune attention. Pourquoi ne m’exauce-t-il pas? »<br />

demande Camino. Les deux enfants, implicitement, reconnaissent l’échec des<br />

médecins mais explicitement s’en remettent à une autorité supérieure, la<br />

toute-puissance de Dieu, avec cette question : « Pourquoi Dieu permet qu’on<br />

soit malade ? Il est méchant ou pas fortiche » phrase d’Oscar que Camino<br />

exprime de manière encore plus dramatique : « Pourquoi, mon Dieu, me punistu<br />

de la sorte, que t’ai-je fait ?». Dieu châtie-t-il ? La réponse diffère dans les<br />

deux films. Gloria dit à Camino, selon une théologie de la souffrance 15 : « Dieu<br />

est ton Père et même si nous ne comprenons pas, Il le fait parce qu’Il t’aime».<br />

Concilier amour et souffrance, voilà un débat qui reste ouvert pour les<br />

théologiens. Eric-Emmanuel Schmitt s’en tient aux faits, puisque Mamie <strong>Ro</strong>se<br />

répond « la maladie c’est comme la mort. C’est un fait. Ce n’est pas une<br />

punition », mais dans une perspective chrétienne, les deux films donnent un<br />

sens à la souffrance à travers la souffrance de Jésus sur la croix.<br />

Réfléchis, Oscar. De quoi te sens-tu le plus proche ? D’un Dieu qui<br />

n’éprouve rien ou d’un Dieu qui souffre ?<br />

-De celui qui souffre, évidemment. Mais si j’étais lui, si j’étais Dieu, si,<br />

comme lui, j’avais les moyens, j’aurais évité de souffrir<br />

- Personne ne peut éviter de souffrir. Ni Dieu, ni toi. Ni tes parents, ni moi.<br />

15 À ce propos on peut lire ces mots rédigés par Felice Ruffini, Sous-Secrétaire du Conseil Pontifical pour<br />

la Pastorale des Services de la Santé :<br />

« C'est une foi profonde qui l'a (Jean Paul II) porté à écrire le premier document sur la souffrance, la<br />

Lettre Apostolique Salvifici doloris (6), car par là il montre que « la souffrance fait partie de la<br />

transcendance de l'homme. C'est un état par lequel l'homme en un certain sens est appelé à se<br />

dépasser, et cela d'une manière mystérieuse » (SD, 2); un moment propice (historique) qui fait que<br />

« l'homme devient d'une manière spéciale la mesure de l'Eglise, quand dans sa vie se manifeste la<br />

souffrance... qui semble être une composante de son existence terrestre. »<br />

http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/hlthwork/documents/rc_pc_hlthwork_doc_1992010<br />

1_healthcare-ministry_fr.html<br />

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