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Revue-Ro-4

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analysant ce roman en parallèle avec la production naturaliste, le chercheur<br />

met en lumière son originalité, consistant dans le fait qu’il « exprime la<br />

souffrance des âmes éprises de sublime, la difficulté d’être au sein d’une<br />

société corrompue et sauvage et l’impossible salut par l’art et la littérature » (p.<br />

45).<br />

Portant sur le même roman, mais se focalisant sur les enjeux et les<br />

facettes de la description, Alice De Georges-Métral constate qu’une poétique<br />

particulière de la description - soutenue par une structure narrative à part -, y<br />

est mise en place. Par conséquent, Dans le ciel est considéré une « mise à<br />

l’épreuve des théories de la description », l’apparent inachèvement de ce<br />

roman résultant de sa particularité macrostructurelle : emboîtement des récits<br />

et création des effets de perspective.<br />

Dans l’étude « Le scandale de Célestine », Franco Fiorentino aborde<br />

une des plus connues œuvres de Mirbeau, Le journal d’une femme de<br />

chambre, dont les transgressions de toutes sortes lui ont valu à l’époque<br />

l’épithète de « scandaleuse ». Les conclusions de cette recherche entreprise<br />

avec les moyens de l’histoire littéraire et de la sociocritique attestent la force<br />

démystificatrice du roman, dont le principal enjeu est de dénoncer l’hypocrisie<br />

sociale.<br />

La « poétique narrative de la cruauté », marque indélébile de la prose<br />

mirbellienne (selon Bertrand Vilbert, signataire de l’étude « Mirbeau, conteur<br />

cruel ? ») est présentée en opposition à celle de ses contemporains<br />

Maupassant et Villiers de l’Isle - Adam. Cette recherche se rapporte d’emblée à<br />

la classification établie par Jean-François Nivet et Pierre Michel, éditeurs des<br />

Contes cruels de Mirbeau, qui proposaient cinq entrées thématiques :<br />

« cruauté de la condition de l’homme » ; « cruauté de la nature humaine » ;<br />

« cruauté de la femme » ; « cruauté de la société » ; « cruauté de la vie<br />

quotidienne ». Sans être d’accord avec toutes ces rubriques, Bertrand Vilbert<br />

parle d’un « usage cruel de la parole », qui inclut une approche de la<br />

« poétique de l’excès » et même d’une « cruauté narrative », relevant « sinon<br />

d’un traitement inouï du langage comme chez Villiers ou Bloy, du moins d’un<br />

usage très déstabilisant de la première personne » (p. 82).<br />

Avec « Mirbeau l’essayiste », Pierre Glaudes pénètre dans une zone<br />

moins connue et/ou reconnue de l’activité de l’écrivain. Le syntagme, repris à<br />

Valéry Larbaud (qui a eu l’intuition de cet aspect, parmi les multiples facettes<br />

de Mirbeau) désigne l’activité de chroniqueur de Mirbeau – l’un des mieux<br />

payés de son époque – mais aussi les nombreuses digressions présentes<br />

dans ses textes en prose (dont certaines recyclent d’anciennes chroniques).<br />

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