Revue-Ro-4

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plusieurs années déjà le français à la Faculté de Théologie Orthodoxe de Iaşi). Le livre est conçu de façon circulaire, commençant avec une interview-rencontre avec le père archimandrite Placide Deseille, « l’un des plus grands pères spirituels de l’Orthodoxie française » et finissant avec une autre interview, avec la mère higoumène du monastère orthodoxe de la Protection de la Mère de Dieu de Solan. Entre ces deux rencontres monastiques et spirituelles extrêmement intéressantes se concentre le contenu du livre, structuré en sept grands chapitres. Le premier d’entre eux s’interroge de façon toute naturelle, par rapport à l’enchaînement logique de la problématique traitée dans le livre, sur l’état de la recherche portant sur la terminologie religieuse en langue française, notamment en matière de christianisme. L’auteure se rapproche petit à petit de ce qui l’intéressera dans son œuvre, à savoir la terminologie religieuse orthodoxe individualisée en français. Le deuxième chapitre présente de manière très détaillée les conditions historiques particulières de l’implantation de l’Orthodoxie en France, les différentes juridictions canoniques qui y coexistent, les paroisses et les monastères qui en dépendent, les établissements qui dispensent un enseignement théologique orthodoxe dans l’Hexagone, les plus importants théologiens français et leurs ouvrages, ainsi que les diverses publications théologiques et spirituelles (orthodoxes) qui paraissent en langue française. La présentation de toutes ces informations pratiques a été une première absolue dans les deux espaces, roumain et français. Le troisième chapitre est consacré au monachisme orthodoxe et à « l’efficacité spirituelle de la vie monastique » menée en France, pays laïque par excellence, à l’époque contemporaine, une époque de plus en plus sécularisée. L’auteure présente l’essor connu par le monachisme orthodoxe dans l’Hexagone, où on ne compte pas moins de vingt monastères et communautés monastiques à l’heure actuelle, ainsi que l’augmentation du nombre des vocations notamment féminines enregistrées ces derniers temps. Sont mentionnés également l’importance et le rayonnement spirituel dont jouissent plusieurs grands pères spirituels orthodoxes français contemporains, dont le père archimandrite Placide Deseille, spécialiste réputé en patrologie et en histoire du monachisme, fondateur de deux monastères-métochia, des dépendances françaises du célèbre monastère athonite de Simonos Petra. Avec le quatrième chapitre, on retrouve les dimensions linguistiques du livre et le noyau dur de sa problématique, à savoir la définition de la 402

terminologie religieuse orthodoxe individualisée en français, dont les normes lexicales se sont fixées lors d’un processus laborieux de traduction (notamment du grec) des offices et des livres liturgiques fondamentaux de l’orthodoxie. L’auteure lui consacre trois grands chapitres, dont un de définition, un deuxième d’analyse de quelques formes d’interpellation et de nomination employées à l’égard des moines et des clercs, et un troisième, qui traite des noms des fêtes et des saints (et saintes) orthodoxes, qui figurent dans les calendriers liturgiques de l’Eglise. Définie comme une « terminologie culturelle, confessionnelle, mais spécialisée [...], composée de termes (simples et complexes) qui désignent de manière univoque des notions précises qui appartiennent à la religion orthodoxe » (p. 100), la terminologie religieuse orthodoxe individualise, du point de vue lexical, en langue française, les contenus confessionnels de l’orthodoxie. Cette terminologie est analysée de façon très détaillée dans le cinquième chapitre, où sont étudiés de nombreux exemples d’emprunts grecs (tels : épitrachilion, sticharion, épimanikia, Horologion, etc.) et slavons (tels : starets, vladiko ou pokrov), tout comme des termes d’origine latine, dont elle est constituée. La conclusion de l’auteure concernant la diachronie « de petite durée » du processus de fixation des normes lexicales de cette terminologie, qui clôt ce chapitre, nous semble très intéressante: « Comme le nombre de dictionnaires explicatifs en matière d’Orthodoxie est très restreint, les traducteurs doivent assumer le rôle de la proposition-fixation de ces normes. [...]. Nous verrons dans plusieurs années l’évolution de ce processus qui, dans les cultures traditionnellement orthodoxes – comme la culture roumaine, par exemple –, a duré pendant plus d’un siècle, s’entremêlant au processus de formation de la langue littéraire » (p. 130). Ces trois chapitres qui traitent de la terminologie religieuse orthodoxe individualisée en langue française représentent une contribution lexicale inédite, pionnière et de grande valeur dans le domaine des études consacrées aux terminologies, jusque-là, exclusivement techniques. Le livre finit, de façon circulaire, avec une autre interview passionnante, qui s’inscrit dans ses dimensions spirituelles, réalisée avec l’higoumène de l’un des plus grands monastères orthodoxes féminins français, celui de la Protection de la Mère de Dieu, situé dans le Sud de la France, la mère supérieure Hypandia. L’inédit de la démarche scientifique de ce livre est doublé des compétences linguistiques et théologiques de son auteure, de sa connaissance profonde de l’Orthodoxie d’expression française, qualités mises en évidence très explicitement par Mgr Marc, évêque vicaire de la Métropole 403

plusieurs années déjà le français à la Faculté de Théologie Orthodoxe de<br />

Iaşi).<br />

Le livre est conçu de façon circulaire, commençant avec une<br />

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plus grands pères spirituels de l’Orthodoxie française » et finissant avec une<br />

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Protection de la Mère de Dieu de Solan. Entre ces deux rencontres<br />

monastiques et spirituelles extrêmement intéressantes se concentre le<br />

contenu du livre, structuré en sept grands chapitres.<br />

Le premier d’entre eux s’interroge de façon toute naturelle, par<br />

rapport à l’enchaînement logique de la problématique traitée dans le livre, sur<br />

l’état de la recherche portant sur la terminologie religieuse en langue<br />

française, notamment en matière de christianisme. L’auteure se rapproche<br />

petit à petit de ce qui l’intéressera dans son œuvre, à savoir la terminologie<br />

religieuse orthodoxe individualisée en français. Le deuxième chapitre présente<br />

de manière très détaillée les conditions historiques particulières de<br />

l’implantation de l’Orthodoxie en France, les différentes juridictions canoniques<br />

qui y coexistent, les paroisses et les monastères qui en dépendent, les<br />

établissements qui dispensent un enseignement théologique orthodoxe dans<br />

l’Hexagone, les plus importants théologiens français et leurs ouvrages, ainsi<br />

que les diverses publications théologiques et spirituelles (orthodoxes) qui<br />

paraissent en langue française. La présentation de toutes ces informations<br />

pratiques a été une première absolue dans les deux espaces, roumain et<br />

français.<br />

Le troisième chapitre est consacré au monachisme orthodoxe et à<br />

« l’efficacité spirituelle de la vie monastique » menée en France, pays laïque<br />

par excellence, à l’époque contemporaine, une époque de plus en plus<br />

sécularisée. L’auteure présente l’essor connu par le monachisme orthodoxe<br />

dans l’Hexagone, où on ne compte pas moins de vingt monastères et<br />

communautés monastiques à l’heure actuelle, ainsi que l’augmentation du<br />

nombre des vocations notamment féminines enregistrées ces derniers temps.<br />

Sont mentionnés également l’importance et le rayonnement spirituel dont<br />

jouissent plusieurs grands pères spirituels orthodoxes français contemporains,<br />

dont le père archimandrite Placide Deseille, spécialiste réputé en patrologie et<br />

en histoire du monachisme, fondateur de deux monastères-métochia, des<br />

dépendances françaises du célèbre monastère athonite de Simonos Petra.<br />

Avec le quatrième chapitre, on retrouve les dimensions linguistiques<br />

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