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"Le verset de Vents de Saint-John Perse", Carla Van den Bergh

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le <strong>verset</strong> n’est pas regroupé en strophes reconnaissables, une volonté<br />

<strong>de</strong> variation du rythme <strong>de</strong> la part du poète.<br />

La strophe a une réelle pertinence pour comprendre le souffle<br />

du <strong>verset</strong> qui s’y déploie. Grossièrement, le nombre <strong>de</strong> <strong>verset</strong>s par<br />

strophe est inversement proportionnel au volume <strong>de</strong>s <strong>verset</strong>s. C’està-dire<br />

que les <strong>verset</strong>s <strong>de</strong> tercets seront souvent plus amples que les<br />

<strong>verset</strong>s <strong>de</strong> sizains. On peut-on parler d’un rééquilibrage ; les <strong>verset</strong>s<br />

longs sont appariés en <strong>de</strong>s strophes brèves afin <strong>de</strong> permettre la<br />

perception <strong>de</strong> l’ensemble, alors que les <strong>verset</strong>s brefs peuvent être<br />

enchaînés en <strong>de</strong>s séquences plus longues, et <strong>de</strong>meurer perceptibles.<br />

<strong>Le</strong>s strophes les plus nettes se trouvent en début <strong>de</strong> livre, <strong>Saint</strong>-<strong>John</strong><br />

Perse attachant une gran<strong>de</strong> importance à l’incipit <strong>de</strong> ses chants, tout<br />

comme à celui <strong>de</strong> ses livres. Ces chants liminaires se trouvent<br />

également être les plus brefs du livre. L’on voit très bien sur le<br />

brouillon qu’au début du tout premier chant, c’est la ligne qui<br />

s’impose dans la prise en compte du <strong>verset</strong>, et qu’au fur et à mesure<br />

que la ca<strong>de</strong>nce s’amplifie, le quatrain prend le pas comme unité<br />

poétique.<br />

Or dès le premier chant <strong>de</strong> <strong>Vents</strong>, la structuration du poème en<br />

cinq quatrains <strong>de</strong> <strong>verset</strong>s saute aux yeux. Cette forme équilibrée du<br />

quatrain rappelle la chanson. Mais le quatrain ne réapparaît <strong>de</strong><br />

manière nette qu’au livre III, Chant 3, et Chant 5. Par ailleurs,<br />

lorsqu’il apparaît au livre I, Chant sept, c’est en combinaison avec<br />

d’autres types <strong>de</strong> strophes. <strong>Le</strong> quatrain dans <strong>Vents</strong> est donc<br />

secondaire par rapport au tercet particulièrement bien représenté.<br />

Cette présence du tercet s’inscrit dans la continuité d’Exil, et surtout<br />

<strong>de</strong> « Pluies ». Elle concerne un tiers <strong>de</strong>s chants <strong>de</strong> <strong>Vents</strong>, soit au<br />

livre I, le Chant 4, au livre II, les Chants 1, 3, et 4, au livre III,<br />

le Chant 1, 2, au livre IV, le Chant 1, 3 et 6, ou en juxtaposition avec<br />

d’autres types <strong>de</strong> strophes, dans tous les autres chants du livre III.<br />

<strong>Le</strong> tercet est concurrencé par le distique au livre II notamment, dans<br />

les Chants 5 et 6, alors que les quintils et sizains ne composent<br />

exclusivement et respectivement que le Chant 3 et le Chant 2 du livre<br />

I, apparaissant sinon en compagnie d’autres types <strong>de</strong> strophes.

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