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LE CHRISTIANISME CATHOLIQUE<br />

®<br />

LA SÈRIE LUKE E.HART<br />

Ce que croient les catholiques<br />

Section 8:<br />

La Prière


C’est avec affection et reconnaissance que les Chevaliers de<br />

Colomb dédient cette série à Luke E. Hart, évangélisateur<br />

modèle et Chevalier Suprême de 1953 à 1964.


Les Chevaliers de Colomb présentent<br />

La série Luke E. Hart<br />

Éléments de base de la Foi Catholique<br />

LA PRIÈRE<br />

P A R T I E D E U X•S E C T I O N H U I T<br />

D E L A C H R É T I E N T É C AT H O L I Q U E<br />

Quelles sont les croyances d’un Catholique?<br />

Comment un Catholique prie-t-il?<br />

Comment un Catholique vit-il?<br />

Selon le<br />

Catéchisme de l’Église Catholique<br />

par<br />

Peter Kreeft<br />

Collection dirigée par<br />

le père Juan-Diego Brunetta, O.P.<br />

Directeur du Service d’information catholique<br />

Conseil Suprême des Chevaliers de Colomb


Nihil obstat<br />

Le père Alfred McBride, O.Praem.<br />

Imprimatur<br />

Le Cardinal Bernard Law<br />

19 décembre 2000<br />

Le Nihil Obstat et l’Imprimatur sont des déclarations <strong>of</strong>ficielles qu’un livre ou un dépliant est libre<br />

d’erreurs doctrinales ou morales. Ces déclarations ne sous-entendent pas que les personnes qui ont<br />

accordé le Nihil Obstat et l’Imprimatur sont en accord avec le contenu, les opinions ou les<br />

déclarations exprimés.<br />

Copyright © 2008 par le Conseil Suprême des Chevaliers de Colomb. Tous droits réservés.<br />

Extraits du Catéchisme de l’Église Catholique, édition définitive, © Texte typique latin, Libreria<br />

Editrice Vaticana, Citta del Vaticano, 1997. Pour utilisation au Canada, copyright © Concacan<br />

Inc., 1998. Tous droits réservés. Reproduit avec la permission de la Conférence des évêques<br />

catholiques du Canada. Pour obtenir le texte complet, visitez : www.editionscecc.ca<br />

Les citations de l’Écriture sainte sont extraites de la version La Bible, traduction <strong>of</strong>ficielle de la<br />

liturgie, tel que présentée sur le site Internet Bible de la Liturgie, Copyright AELF - Paris - 1980 -<br />

Tous droits réservés.<br />

Les extraits en langue latine et en langue anglaise du Droit Canon sont utilisés ici avec l'accord de<br />

l'éditeur © 1983 Société de droit canon d’Amérique, Washington D.C.<br />

Des citations tirées de documents <strong>of</strong>ficiels de l’Église, de Neuner, Josef, SJ et Depuis, Jacques, SJ.,<br />

éditeurs : The Christian Faith : Doctrinal Documents <strong>of</strong> the Catholic Church, 5e édition (New York :<br />

Alba House, 1993) Utilisation autorisée.<br />

Avec l’autorisation de l’éditeur, tous droits réservés, nous avons utilisé des extraits du Vatican<br />

<strong>Council</strong> II : The Conciliar and Post-Conciliar Document Revised Edition, édité par Austin Flannery OP,<br />

copyright © 1992, Costello Publishing Company, Inc., Northport, NY. Ces extraits, en tout ou<br />

partie, ne sauraient être reproduits, ni stockés dans un système de gestion d'information, ni<br />

retransmis sous quelque forme ni par quelque moyen que ce soit, électronique, mécanique,<br />

photographique, magnétique, numérique ou tout autre, sans l'autorisation explicite de la Costello<br />

Publishing Company.<br />

Couverture : Fritz von Uhde (1848-1911), Le Christ chez les paysans. Louvre, Paris, France. © Erich<br />

Lessing/Art Resource, New York.<br />

Toute représentation, transmission ou reproduction intégrale ou partielle de ce livre, sous quelque<br />

forme ou par quelque moyen que ce soit, électronique, mécanique, photographique, magnétique,<br />

numérique ou tout autre, sans l’autorisation écrite de l’éditeur, est strictement interdite.<br />

Communiquer par écrit avec :<br />

<strong>Knights</strong> <strong>of</strong> <strong>Columbus</strong> <strong>Supreme</strong> <strong>Council</strong><br />

Catholic Information Service<br />

PO Box 1971<br />

New Haven, CT 06521-1971 USA<br />

www.k<strong>of</strong>c.org/informationcatholique<br />

cis@k<strong>of</strong>c.org<br />

Téléphone : 203-752-4267<br />

Télécopieur : 203-752-4018<br />

Imprimé aux États-Unis d’Amérique


U N M O T S U R C E T T E S É R I E<br />

Ce livret en est un d’une série de 30 livrets qui <strong>of</strong>frent une<br />

expression familière des principaux éléments du Catéchisme de<br />

l’Église Catholique. Le pape Jean-Paul II, sous l’autorité duquel<br />

le Catéchisme fut d’abord publié en 1992, exprima le désir que<br />

de telles versions soient publiées afin que chaque peuple et<br />

chaque culture puissent s’approprier son contenu comme le leur.<br />

Ces livrets ne remplacent pas le Catéchisme, mais sont<br />

<strong>of</strong>ferts seulement dans l’esprit de rendre son contenu plus<br />

accessible. La série est à certains moments poétique, familière,<br />

enjouée et imaginative; en tout temps, elle s’efforce d’être fidèle<br />

à la foi.<br />

Le Service d’information catholique recommande de lire<br />

chaque mois au moins un livret de la série Hart afin d’obtenir une<br />

compréhension plus pr<strong>of</strong>onde, plus mature de la Foi. Vous<br />

pouvez trouver une liste complète des livrets de la série Hart sur<br />

le bon de commande à l’arrière de ce livret.<br />

-iii-


-iv-


D E U X I È M E PA R T I E : L E C U LT E C AT H O L I Q U E<br />

SECTION 8: LA PRIÈRE<br />

1. Qu’est-ce que la prière?<br />

La prière, c’est extrêmement simple: c’est la communication<br />

avec Dieu, la conversation avec Dieu, la communion avec Dieu.<br />

La prière peut être privée ou publique, individuelle ou<br />

commune. Il faut avoir recours aux deux formes.<br />

La prière peut être informelle ou formelle, faite en nos propres<br />

mots ou avec les mots des saints et saintes issus de plusieurs<br />

siècles de la tradition de l’Église. Il faut avoir recours aux deux<br />

formes.<br />

La prière peut être vocale ou silencieuse, avec des mots ou sans<br />

mots. Il faut avoir recours aux deux formes.<br />

La prière peut être active ou réceptive, en parlant à Dieu ou en<br />

écoutant Dieu nous parler (simplement se trouver dans sa<br />

présence, en attente amoureuse, disponible à sa volonté). Il faut<br />

recourir aux deux formes.<br />

2. Le plus important dans la prière<br />

Le plus important dans la prière ce n’est pas comment s’y<br />

adonner, mais bien de s’y adonner. « Comment prier »,<br />

demandez-vous? C’est très simple: « Vas-y! » La prière s’apprend<br />

en priant et non en lisant sur le sujet ou en y pensant.<br />

La prière est une œuvre, une œuvre « coopérative » entre<br />

nous et Dieu. Nous ne pouvons y réussir sans Dieu et Dieu n’y<br />

-5-


participera pas sans nous. « La prière est un don de la grâce et une<br />

réponse décidée de notre part » (CÉC 2725).*<br />

« La prière est un combat. Contre qui? Contre nous-mêmes<br />

et contre les ruses du Tentateur qui fait tout pour détourner<br />

l’homme de la prière, de l’union à son Dieu » (CÉC 2725). Le<br />

combat de la prière est donc plus important – infiniment plus<br />

important – que tout autre combat de l’histoire militaire.<br />

3. La prière est-elle nécessaire?<br />

Oui. On ne peut être chrétien sans la prière, pas plus qu’on<br />

peut être chrétien sans la foi ou les bonnes œuvres. Ce que la<br />

communication est à notre relation conjugale avec notre mari ou<br />

notre femme, ainsi la prière est-elle à notre relation avec Dieu. Si<br />

nous prétendons aimer Dieu, mais que nous ne prions pas, nous<br />

mentons. Car l’amour, c’est de l’intimité, l’intimité, c’est de la<br />

communication et la communication avec Dieu, c’est la prière.<br />

Si Dieu est nécessaire, la prière l’est aussi, car la prière est<br />

vitale pour rejoindre Dieu. Dans la prière, nous nous « branchons<br />

sur Dieu », la source de tout bien, nous « rechargeons les<br />

batteries spirituelles », nous nourrissons nos âmes. Sans la prière,<br />

nos âmes crèvent.<br />

4. La prière et le ciel<br />

La prière prépare au ciel, tout comme les fréquentations<br />

préparent au mariage. Si le Christ avait à définir la vie éternelle<br />

par un seul terme, il opterait probablement pour « la prière ».<br />

Car voici ce qu’il en a dit effectivement: « Ceci est la vie éternelle:<br />

te connaître toi, le seul vrai Dieu (Jean 7 :17). » Et pour nous la<br />

meilleure façon de connaître Dieu, c’est la prière.<br />

Nous connaissons Dieu mieux en un seul moment de prière<br />

– de louange, d’action de grâce ou de contrition – que dans le<br />

*CÉC = Catéchisme de l’Église Catholique<br />

-6-


ecours à des milliers de livres. Lorsque nous ne faisons que parler<br />

de lui, nous connaissons certaines choses de lui, mais lorsque nous lui<br />

parlons, nous finissons par le connaître.<br />

Job a connu un avant-goût du Ciel, c’est-à-dire de<br />

contempler Dieu « face à face », parce qu’il parlait à Dieu, tandis<br />

que ces trois amis ne faisaient que parler de Dieu. Bien que Dieu<br />

n’ait fourni aucune explication pour justifier ses mystérieux<br />

malheurs, Job se montrait satisfait parce qu’il avait autre chose de<br />

bien meilleur que la réponse, il avait le « Répondeur ». Il dit à<br />

Dieu: « Je ne te connaissais que par ouï-dire, maintenant, mes<br />

yeux t’ont vu (Job 42 :4) ». Voilà ce qu’est le Ciel: c’est voir<br />

Dieu. La prière n’en est qu’un apéritif.<br />

5. Le premier préalable de la prière: l’humilité:<br />

Le Catéchisme nomme trois préalables essentiels à la prière.<br />

Ceux-ci n’impliquent ni l’expérience, ni la sagesse, ni la sainteté.<br />

La prière est l’affaire des débutants, des imbéciles et des pécheurs.<br />

Mais elle n’a rien à voir aux personnes dépourvues d’humilité,<br />

d’amour ou de foi, qui constituent les trois préalables à la prière.<br />

Le Catéchisme dit de l’humilité qu’elle est « fondement de la<br />

prière » (CÉC 2559). De tout l’Ancien Testament, c’est<br />

probablement Moïse qui est le plus grand maître de la prière.<br />

« Dieu parlait à Moïse face à face, comme un homme parle à son<br />

ami », car « Moïse était un homme très humble, l’homme le plus<br />

humble que la terre ait porté » (Nombres 12, 3; (CÉC 2576).<br />

Le motif humain qui milite en faveur de l’humilité dans la<br />

prière repose sur la vérité selon laquelle « l’homme est un<br />

mendiant de Dieu 4 » (CÉC 2559). Nous ne devrions pas être<br />

réticents à avouer cette vérité dans toute sa puissance, car, à moins<br />

que nos mains ne soient vides, Dieu ne trouve aucun endroit où<br />

déposer ses dons. Lorsque nous ne sommes rien en sa présence,<br />

nous pouvons devenir tout grâce à lui.<br />

-7-


Le motif surnaturel qui milite en faveur de l’humilité dans<br />

la prière repose sur la vérité selon laquelle toutes nos prières, aussi<br />

bien que les réponses que nous en recevons, sont des dons de<br />

Dieu. « Dieu, le premier, appelle l’homme. (…) Cette démarche<br />

d’amour du Dieu fidèle est toujours première dans la prière, la<br />

démarche de l’homme en est toujours une réponse » (CÉC). Dieu<br />

est la première cause de toute bonne prière et même de notre désir<br />

de prier. Le faible désir que nous avons de lui n’est qu’une petite<br />

flamme attisée par l’infini brasier de son ardent désir pour nous.<br />

« La prière, que nous le sachions ou non, est la rencontre de la soif<br />

de Dieu et de la nôtre. Dieu a soif que nous ayons soif de Lui 5 »<br />

(CÉC 2560).<br />

Alors notre motif pour prier, notre juste réponse à la<br />

question: « Pourquoi prier? », c’est d’abord et avant tout: « parce<br />

que Dieu le désire. » Nous en avons besoin, c’est pourquoi Dieu<br />

le désire. Même lorsque nous sommes conscients qu’il n’y a en<br />

nous aucun désir de Dieu, nous devrions prier pour satisfaire le<br />

désir que Dieu a de nous. Bébé mange ses épinards parce qu’il en<br />

a besoin, mais surtout parce que Maman le désire. Même si Bébé<br />

n’est pas conscient qu’il en a besoin, il devrait faire ce que dit<br />

Maman parce qu’il aime Maman et qu’il a confiance en elle.<br />

Cette comparaison serait-elle dégradante et injurieuse?<br />

Non, au contraire. Elle est beaucoup trop complaisante. En effet,<br />

l’écart entre la sagesse de Bébé et celle de Maman, lequel exige la<br />

foi aveugle et la confiance totale, n’est rien si on le compare à<br />

l’écart qui existe entre notre sagesse et celle de Dieu. C’est<br />

pourquoi la prière exige l’humilité.<br />

6. Le deuxième préalable de la prière: l’amour:<br />

« L’Amour est la source de la prière » (CÉC 2658) L’amour<br />

accomplit justement ce que les dispositions « de confiance et<br />

d’obéissance » décrivent ci-dessus au numéro 5.<br />

-8-


Dans l’Ancien Testament, c’est Abraham qui est présenté<br />

comme le modèle de l’amour d’obéissance et de confiance. « Dès<br />

que Dieu l’appelle, Abraham part “comme le lui avait dit le<br />

Seigneur” (Genèse 12, 4): son cœur est tout “soumis à la Parole”,<br />

il obéit. L’écoute du cœur qui se décide selon Dieu est essentielle<br />

à la prière, les paroles lui sont relatives. Mais la prière d’Abraham<br />

s’exprime d’abord par des actes » (CÉC 2570).<br />

Dans le Nouveau Testament, les modèles d’un tel amour<br />

soumis et obéissant sont le Christ et sa mère. « Son tressaillement<br />

“Oui, Père!” exprime le fond de son cœur, son adhésion au “bon<br />

plaisir” du Père, en écho au “Fiat” de sa Mère [Oui, qu’il me soit<br />

fait selon ce que tu as dit (Luc 1 :38)] lors de sa conception… 11 »<br />

(CÉC 2603). Dans cette seule parole à Dieu « Oui » réside le<br />

cœur de la prière chrétienne et le secret de la sainteté.<br />

La plus grande preuve de l’amour, c’est le sacrifice. Aimer<br />

quelqu’un, c’est placer le bien de l’être bien-aimé avant le sien.<br />

Prier est toujours un sacrifice – au minimum, le sacrifice de notre<br />

temps et de toutes autres choses auxquelles nous pourrions nous<br />

occuper au lieu de prier. La véritable preuve d’amour envers son<br />

conjoint, son enfant ou son Dieu, c’est le temps que nous leur<br />

accordons – c’est-à-dire le temps d’une vie, de sa propre vie.<br />

7. La prière du cœur<br />

« D’où vient la prière de l’homme? Quel que soit le langage<br />

de la prière (gestes et paroles), c’est tout l’homme qui prie. Mais<br />

pour désigner le lieu d’où jaillit la prière, les Écritures parlent<br />

parfois de l’âme ou de l’esprit, le plus souvent du cœur (plus de<br />

mille fois) » (CÉC 2562). Quand on dit « cœur », on laisse<br />

entendre quelque chose de beaucoup plus pr<strong>of</strong>ond que les<br />

sentiments ou les sensations. On veut dire le centre de l’identité<br />

personnelle. « Le cœur est la demeure où je suis, où j’habite. (…)<br />

Il est notre centre caché, insaisissable par notre raison et par<br />

autrui; seul l’Esprit de Dieu peut le sonder et le connaître. Il est<br />

-9-


le lieu de la décision…, là où nous choisissons la vie ou la mort »<br />

(CÉC 2563).<br />

La prière vient de notre cœur et du cœur de Dieu, de notre<br />

esprit et de l’Esprit de Dieu: « La prière chrétienne (…) est action<br />

de Dieu et de l’homme; elle jaillit de l’Esprit Saint et de nous… »<br />

(CÉC 2564).<br />

Lorsque Dieu nous conduit à la prière, notre liberté reste<br />

intacte parce que Dieu nous conduit de l’intérieur et non de<br />

l’extérieur de nous-mêmes, par l’entremise de l’Esprit qui nous<br />

habite, au cœur de notre propre cœur. Il agit sur nous pour rendre<br />

notre liberté parfaite (qu’il a créé) et non pour nous l’enlever.<br />

8. Le troisième préalable de la prière: la foi et l’espérance<br />

« On entre en prière (…) par la porte étroite de la foi » (CÉC<br />

2656) et par l’espérance.<br />

Toutefois, comme l’être humain est de nature finie,<br />

mortelle, pécheresse, oserait-il espérer que le Dieu de nature<br />

infinie, éternelle, parfaite soit attentif à ses prières? Ce serait plus<br />

étrange encore qu’un roi qui se préoccuperait des vies des<br />

pucerons ou des désirs des poissons. Pourtant, la prière est bien<br />

« “l’union de la Sainte Trinité tout entière avec l’esprit tout<br />

entier” 3 . La vie de prière est ainsi d’être habituellement en<br />

présence du Dieu trois fois Saint et en communion avec Lui »<br />

(CÉC 2565). C’est vraiment une grâce incroyable.<br />

Qui donc nous a introduits dans cette salle haute du trône?<br />

Le Christ. « Cette communion de vie est toujours possible parce<br />

que, par le Baptême, nous sommes devenus un même être avec le<br />

Christ » (CÉC 2565). La mort du Christ sur la Croix a déchiré le<br />

voile (Matthieu 27, 51) qui avait isolé le « Saint des Saints »,<br />

jusque-là le lieu le plus sacré du Temple, et qui servait de<br />

symbole à la demeure réservée à Dieu. Personne ne pouvait y<br />

pénétrer sauf le Grand Prêtre, une fois par année, pour l’expiation<br />

-10-


des péchés par le sang répandu de l’agneau du sacrifice. La mort<br />

du Christ a accordé à chacun d’entre nous l’accès à la plus haute<br />

salle du trône, celle de la Trinité. Ainsi a-t-il ouvert une réalité<br />

radicalement nouvelle pour nous et pour notre prière. Nous<br />

pouvions toujours prier, évidemment, et Dieu pouvait nous<br />

entendre et nous aimait, mais le péché nous séparait de Dieu<br />

jusqu’à ce que la mort du Christ expiât pour nous péchés. Cet<br />

« Évangile », c’est-à-dire cette « Bonne Nouvelle », a également<br />

quelque chose à dire de bien et de nouveau sur la prière. « Ce qui<br />

est nouveau maintenant est de “demander en son Nom”. La foi en<br />

Lui introduit les disciples dans la connaissance du Père puisque<br />

Jésus est « le Chemin…(Jean 14, 6) » (CÉC 2614).<br />

Non pas un quelconque chemin, mais bien le chemin. « Il<br />

n’est pas d’autre chemin de la prière chrétienne que le Christ.<br />

Que notre prière soit communautaire ou personnelle, vocale ou<br />

intérieure, elle n’a accès au Père que si nous prions “dans le nom”<br />

de Jésus » (CÉC 2664), par son autorité, par le droit que sa mort<br />

nous a accordé pour entrer en présence de Dieu.<br />

La prière chrétienne est aussi christocentrique que la vie<br />

chrétienne entière. La prière est même trois fois christocentrique,<br />

car le Christ<br />

« … “prie pour nous en tant que notre prêtre, il prie en nous<br />

en tant que notre tête, il est prié par nous en tant que notre<br />

Dieu” » (CÉC 2616)<br />

9. Les cinq objets de la prière<br />

Mais que devrions-nous dire à Dieu, maintenant que nous<br />

avons plein accès à lui par le Christ? La tradition de l’Église<br />

fondée sur des racines juives, les exemples révélés des maîtres de<br />

la prière dans l’Écriture et les deux millénaires de la sagesse des<br />

saints et saintes, tout cela nous transmet cinq thèmes ou objets de<br />

la prière:<br />

-11-


1) l’adoration<br />

2) l’action de grâce<br />

3) le repentir<br />

4) l’intercession<br />

5) la demande<br />

La prière devient le plus grand de tous les voyages que nous<br />

puissions faire: le voyage au Ciel. Notre esprit est déjà présent au<br />

Ciel en présence de Dieu lorsque nous prions. Il n’existe aucune<br />

distance, aucune séparation.<br />

10. L’Adoration et la louange<br />

« L’adoration est la première attitude de l’homme qui se<br />

reconnaît créature devant son Créateur » (CÉC 2628). Adorer,<br />

c’est reconnaître ce qui est vraiment, c’est vivre dans la réalité.<br />

Nous ne connaissons pas vraiment Dieu jusqu’à ce que nous<br />

l’adorions. Car si nous connaissons le vrai Dieu, nous l’adorerons<br />

et recevrons une leçon d’humilité. À travers l’Écriture, chaque fois<br />

que l’être humain rencontre Dieu – le Dieu véritable – il décrit<br />

celui-ci en des mots comme ceux-ci: « Quand je le vis, je tombai<br />

comme mort à ses pieds (Apocalypse 1 :17). » Il ne « cause » pas<br />

avec Dieu, il l’adore. Car, comme le note rabbin Abraham<br />

Heschel, « Dieu n’est pas un oncle; Dieu est un séisme. »<br />

Ce qui n’est pas en contradiction avec les propos tenus sur<br />

l’intimité et sur l’accès par l’intermédiaire du Christ. Nous<br />

sommes dans l’intimité de Dieu, mais nous sommes dans<br />

l’intimité de Dieu Vivant. C’est justement la grandeur et la<br />

sainteté de Dieu qui rendent notre intimité avec lui si intimidante.<br />

L’incarnation et la mort du Christ n’ont rien enlevé à la sainteté<br />

de Dieu, ils ont plutôt enlevé notre péché. Celles-ci n’ont pas<br />

rendu Dieu moins adorable, mais elles ont plutôt fait de nous de<br />

meilleurs adorateurs.<br />

-12-


11. L’action de grâce<br />

« Du Christ, durant son ministère, les évangélistes ont<br />

retenu deux prières plus explicites. Chacune d’elles commence<br />

par une action de grâce » (CÉC 2603).<br />

Nos esprits se consolent à « compter les grâces reçues » et à<br />

remercier le Seigneur de tous ses bienfaits. C’est une démarche<br />

réaliste, c’est-à-dire conforme à la réalité. Car quels que soient les<br />

moyens qui se présentent – la nature, la famille, les amis ou nos<br />

propres talents, c’est toujours Dieu qui est la première cause de<br />

toute vie et de tout bien – et non de la mort et du péché. Dans la<br />

plus pauvre des vies, innombrables se trouvent les richesses pour<br />

lesquelles on doit rendre grâce à Dieu. Tout le monde devrait, sur<br />

la liste des grâces reçues, inclure au moins les éléments suivants:<br />

1) d’abord la vie elle-même, la famille et les amis, nos<br />

propres capacités mentales et spirituelles, ainsi que tous<br />

les petits plaisirs qui se présentent dans le monde actuel;<br />

2) notre existence même, car la naissance de chacun et<br />

chacune d’entre nous a été créée et voulue de toute<br />

éternité par le Créateur (nos parents n’en ont été que les<br />

« Procréateurs »);<br />

3) le salut du péché et l’espérance d’aller au Ciel; c’est-à-dire<br />

la joie infinie et inimaginable de l’union intime avec<br />

Dieu à jamais;<br />

4) la patience de la grâce de Dieu manifestée pour nous<br />

rendre saints et bons et en mesure de jouir de sa présence<br />

pour l’éternité. Même si nous n’avons que peu de dons en<br />

ce monde, nous avons Dieu (parfois, surtout alors!). Et<br />

« le Donateur est plus précieux que le don accordé »<br />

(CÉC 2604).<br />

Notre reconnaissance devrait être aussi Christocentrique. Si<br />

nous nous sentons pas reconnaissant, nous devrions nous tourner<br />

vers le crucifix. C’est cela que le Christ fit pour nous. Nous<br />

-13-


devrions nous exercer à dire merci, surtout lorsque nous ne nous<br />

sentons pas reconnaissant, car c’est à ce moment que nous l’avons<br />

le plus besoin. « Remerciez Dieu en toute circonstance. Voilà ce<br />

que Dieu demande de vous, dans votre vie avec Jésus-Christ. »<br />

(1 Thessaloniciens 5, 18)<br />

12. Le repentir<br />

« La demande du pardon est le préalable de la liturgie<br />

eucharistique, comme de la prière personnelle » (CÉC 2631).<br />

C’est seulement à genoux que nous pouvons entrer dans la<br />

présence de Dieu.<br />

Nous devrions examiner notre conscience et confesser nos<br />

péchés personnellement chaque jour, et, si possible, par le recours<br />

au sacrement du pardon au moins une fois par mois. Car nous y<br />

sommes incités pour le même motif que pour l’adoration et<br />

l’action de grâce: l’admission juste et équitable de notre réalité et<br />

de la vérité. En présence d’autres pécheurs, nous semblons peutêtre<br />

« pas si mal », mais en présence du Dieu Saint, pour des<br />

motifs de transparence, nous sommes contraints au repentir, à<br />

une « conversion », c’est-à-dire de « détourner » notre cœur et<br />

notre vie de notre égoïsme habituel.<br />

Nous ne devrions pas nous attarder à contempler notre<br />

péché ou permettre à notre esprit de se laisser aller au<br />

découragement ou au désespoir, mais plutôt nous tourner maintes<br />

et maintes fois vers le Christ et son Précieux Sang, comme<br />

réponse plus que suffisante à nos péchés. « Là où le péché s’était<br />

multiplié, la grâce a surabondé (Romains 5 :20). »<br />

13. L’intercession<br />

« Intercéder, demander en faveur d’un autre, est, depuis<br />

Abraham, le propre d’un cœur accordé à la miséricorde de Dieu.<br />

Dans le temps de l’Église, l’intercession chrétienne participe à<br />

-14-


celle du Christ: elle est l’expression de la communion des saints »<br />

(CÉC 2635).<br />

Il est bon de dresser « une liste de prières » de gens pour<br />

lesquels nous voulons intercéder chaque jour. Nous devrions<br />

également demander à d’autres de prier pour nous, tout en priant<br />

pour eux à notre tour. Femmes et hommes de la terre, nous avons<br />

besoin de nous venir en aide les uns les autres, tant sur le plan<br />

spirituel que matériel, surtout les personnes en autorité, dans<br />

l’Église, l’état ou les familles.<br />

Si les saints et saintes dans le Ciel n’ont plus besoin de notre<br />

intercession, par contre nous avons besoin de la leur et Dieu se<br />

délecte à exaucer nos prières en glorifiant ses intermédiaires.<br />

« Nous pouvons et devons les prier d’intercéder pour nous et pour<br />

le monde entier » (CÉC 2683). Leurs corps ont disparu de la<br />

terre, mais non leur amour. Ils sont là « qui nous entourent<br />

(Hébreux 12 :1) » comme les spectateurs au stade. « L’Église<br />

Triomphante » au Ciel, « l’Église souffrante » au purgatoire et<br />

« l’Église militante » sur la Terre forment un seul et même Corps<br />

en trois lieux différents, unis dans la prière grâce à la Communion<br />

des saints et saintes.<br />

14. La demande<br />

La demande ne devrait pas occuper toute la place dans notre<br />

prière; on lui attribue plutôt quatre autres objectifs. Elle ne<br />

devrait pas non plus venir en premier; car si elle est précédée et<br />

entourée par l’adoration, l’action de grâce, le repentir et<br />

l’intercession, la place et le point de vue qu’elle reçoit sont plus<br />

conformes à la réalité.<br />

Quoi qu’il en soit, nous ne devrions pas « jouer les grands »<br />

et mépriser ce motif évident et populaire de la prière, car nous<br />

avons besoin de beaucoup de bienfaits, et Dieu désire que nous les<br />

demandions. Souvent, de fait, il retient plusieurs de ses bienfaits<br />

-15-


en attendant que nous les demandions dans la prière, car il se<br />

rend compte que ce dont nous avons besoin d’abord, c’est<br />

justement de prier. Nous devons faire des prières de demande<br />

pour le même motif que nous devons adorer, rendre grâce, nous<br />

repentir et intercéder: pour nous conformer à la réalité, vivre dans<br />

la vérité de l’humilité plutôt que dans l’illusion de l’orgueil. Par<br />

la prière de demande, nous avouons qui nous sommes – des<br />

mendiants. « C’est par la prière de demande que nous traduisons<br />

la conscience de notre relation à Dieu: créatures, nous ne sommes<br />

ni notre origine, ni maître des adversités, ni notre fin ultime,<br />

mais aussi, pécheurs, nous savons, comme chrétiens, que nous<br />

nous détournons de notre Père » (CÉC 2629). La prière de<br />

demande ne constitue pas la plus haute forme de prière, mais<br />

justement parce qu’elle ne l’est pas, elle est humble et honnête et<br />

donc plaît à Dieu.<br />

En ayant recours à l’un ou l’autre des cinq types de prière, y<br />

compris la prière de demande, nous devrions demander à l’Esprit<br />

Saint de nous aider à prier, car l’Écriture dit que: « “avec les<br />

gémissements ineffables”, l’Esprit Saint Lui-même qui “vient au<br />

secours de notre faiblesse, car nous ne savons que demander pour<br />

prier comme il faut” (Romains 8, 26) » (CÉC 2630).<br />

« Tout besoin puisse devenir objet de demande » (CÉC 2633),<br />

car « mon Dieu subviendra magnifiquement à tous vos besoins<br />

selon sa richesse, dans le Christ Jésus » (Philippiens 4 :19). Saint<br />

François d’Assise demande: « À votre avis, qui est le mieux<br />

disposé des deux: Dieu à donner ou nous à demander? »<br />

« Prier » signifie d’abord, dans le langage ordinaire,<br />

« demander ». C’est pourquoi lorsque les catholiques prient les<br />

saints et saintes, ce n’est pas pour les adorer ou leur rendre un<br />

culte, comme les en accusent souvent les protestants, mais<br />

simplement pour leur demander d’intercéder pour nous auprès de<br />

Dieu, comme nous pourrions le faire pour tout ami vivant sur la<br />

terre.<br />

-16-


15. Quand faut-il prier?<br />

Il existe quatre réponses à cette question: dans les moments<br />

importants, en tout moment, dans des moments particuliers, et<br />

en ce moment même.<br />

1) Nous devrions prier avant d’entreprendre les choses<br />

importantes que nous entreprenons – les choses habituelles<br />

(telles que se lever le matin, dormir, manger et recevoir les<br />

Sacrements) tout aussi bien que les choses inhabituelles.<br />

Dans les Évangiles, « Jésus a prié avant les moments décisifs<br />

de sa mission (Luc 3 :21; 9 :28; 22 :41-44; CÉC 2600). »<br />

2) Nous devrions prier en tout moment. Saint Paul écrit:<br />

« Priez sans relâche. » (1 Thessaloniciens 5, 17) — l’un<br />

des plus courts versets de la Bible, trois mots seulement).<br />

« Prier est toujours possible: (…) Il est possible, même au<br />

marché ou dans une promenade solitaire, de faire une<br />

fréquente et fervente prière, (…) soit en train d’acheter<br />

ou de vendre,…ou même de faire la cuisine 3 » (CÉC<br />

2743). On peut <strong>of</strong>frir en prière toutes les tâches de la<br />

journée.<br />

3) Toutefois, si nous ne nous réservons pas des moments<br />

spéciaux pour prier, nous ne nous souviendrons pas de prier<br />

en tout moment. Nos vies exigent d’être rythmées,<br />

structurées, organisées. « La prière (…) doit nous animer<br />

à tout moment. Or nous oublions Celui qui est notre Vie<br />

et notre Tout. (…) “Il faut se souvenir de Dieu plus<br />

souvent qu’on ne respire” . Mais on ne peut pas prier “en<br />

tout temps” si l’on ne prie pas à certains moments, en le<br />

voulant » (CÉC 2697).<br />

Puisque nos vies ont des rythmes quotidiens,<br />

hebdomadaires et annuels, il en est ainsi pour notre prière. « La<br />

Tradition de l’Église propose aux fidèles des rythmes de prière<br />

destinés à nourrir la prière continuelle. Certains sont quotidiens:<br />

-17-


la prière du matin et du soir, avant et après les repas, la Liturgie<br />

des Heures. Le dimanche, centré sur l’Eucharistie, est sanctifié<br />

principalement par la prière. Le cycle de l’année liturgique et ses<br />

grandes fêtes sont les rythmes fondamentaux de la vie de prière<br />

des chrétiens » (CÉC 2698).<br />

Tous les musulmans prient cinq fois par jour. La plupart des<br />

chrétiens prient moins que cela. Peut-être est-ce la raison pour<br />

laquelle l’Islam, en plusieurs endroits, s’accroît plus rapidement<br />

que la chrétienté.<br />

4) La meilleure réponse à la question « Quand faut-il prier? »,<br />

c’est: MAINTENANT. « C’est maintenant le moment<br />

favorable, c’est maintenant le jour du salut » (2 Corinthiens<br />

6:2) Le seul temps dont nous disposons, c’est le temps<br />

présent, car le temps passé n’existe plus et le temps futur,<br />

pas encore.<br />

Nous devrions apprendre à prier « dans les événements de<br />

chaque jour, [car] c’est dans le présent que nous le<br />

rencontrons, ni hier ni demain, mais aujourd’hui:<br />

“Aujourd’hui, puissiez-vous écouter sa voix; n’endurcissez<br />

pas vos cœurs” (Psaume 95: 8) » (CÉC 2659). Il est peutêtre<br />

sage de « payer plus tard », mais non de « prier plus<br />

tard ».<br />

Et nous devrions aussi bien prier ici que maintenant, et<br />

selon le lieu et le moment présent, et pas seulement au<br />

sujet de choses générales, éloignées et abstraites. « Il est<br />

juste et bon de prier pour que la venue du Royaume de<br />

justice et de paix influence la marche de l’histoire, mais il<br />

est aussi important de pétrir par la prière la pâte des<br />

humbles situations quotidiennes» (CÉC 2660). Pas un<br />

saint, pas une sainte, n’a glissé dans ce que Charles<br />

Dickens appelle « la philanthropie télescopique », c’està-dire<br />

la tendance à ignorer les besoins immédiats pour se<br />

-18-


centrer sur les besoins éloignés. Dieu n’est pas spécialiste des<br />

abstractions éloignées et grandioses. Nous le rencontrons, tout<br />

comme nous rencontrons notre famille, la plupart du temps à<br />

l’occasion d’activités concrètes ordinaires.<br />

16. Le recours à des prières formelles<br />

Avons-nous vraiment besoin de prières fixes? Ne devrionsnous<br />

pas simplement avoir recours à des mots spontanés et<br />

utiliser nos propres mots au lieu d’utiliser des mots composés par<br />

d’autres?<br />

De fait, nous devrions avoir recours aux deux méthodes.<br />

Tout comme nous avons besoin des oeuvres d’autres personnes,<br />

nous avons besoin de leurs mots – tout comme il en est pour la<br />

musique ou la littérature, ainsi en est-il pour la prière. Il est aussi<br />

naturel de prier avec les mots d’autres personnes qu’il est naturel<br />

de chanter des chants créés par d’autres. Car en procédant ainsi,<br />

nous faisons nôtre la prière d’autres personnes. Nous ne devrions<br />

pas seulement réciter des prières, mais les prier. Nous ne « disons<br />

pas nos prières », nous prions.<br />

Il nous faut la prière d’autres personnes pour la même raison<br />

que nous avions besoin de marchettes durant notre enfance, alors<br />

que nous apprenions à marcher. Nous ne sommes que des enfants<br />

quand il s’agit de spiritualité. « La religion sert de béquille », en<br />

effet, et nous en avons besoin, car nous ne sommes que des<br />

enfants. Les belles prières des autres sont de belles béquilles qui<br />

nous aident à marcher.<br />

17. Prier les Psaumes<br />

Les Psaumes constituent notre toute première mine de<br />

prières. C’est le seul livre de l’Écriture qui est constitué<br />

uniquement de prières, le seul livre de prières composées sous<br />

l’inspiration de l’Esprit Saint et qui nous a été remis par la Divine<br />

Providence. Il existe des Psaumes pour chaque personne, chaque<br />

-19-


état d’esprit, chaque situation, chaque moment et chaque besoin.<br />

Juifs et chrétiens y ont eu recours constamment depuis l’époque<br />

de David, il y a plus de 3000 ans, et nous continuerons de les<br />

utiliser jusqu’à la fin des temps.<br />

Les Psaumes sont également christocentriques, car ils ont<br />

été à la fois « utilisés par le Christ et qu’en lui, ils ont été<br />

accomplis, puisqu’on y trouve des prophéties messianiques »<br />

(CÉC 2586).<br />

« Cette prière est inséparablement personnelle et<br />

communautaire, » (CÉC 2586) privée et publique, individuelle<br />

et liturgique.<br />

18. Prier l’Écriture<br />

La Lection Divina (lecture divine), est une méthode de prière<br />

privée utilisée et recommandée par l’Église depuis les temps<br />

anciens, et s’adresse tant au clergé qu’au laïcat, aux pécheurs<br />

qu’aux saints. Il s’agit simplement de lire l’Écriture comme une<br />

prière, lire l’Écriture en présence de Dieu, prier verset par verset,<br />

phrase par phrase, en laissant les paroles de l’Écriture faire le<br />

choix des thèmes de la prière. Cette méthode est à la fois une des<br />

meilleures façons de prier et une des meilleures façons de lire<br />

l’Écriture, notamment les Psaumes et les Évangiles. « L’Église<br />

“exhorte avec force et de façon spéciale tous les chrétiens... à<br />

acquérir par une lecture fréquente des divines Écritures ‘la<br />

science éminente de Jésus-Christ’... Mais la prière doit<br />

accompagner la lecture de la Sainte Écriture pour que se noue un<br />

dialogue entre Dieu et l’homme” » (CÉC 2653).<br />

19. La prière christocentrique<br />

Quelle est la meilleure manière de prier? Le christianisme<br />

donne moins de détails sur les méthodes de prière que la plupart<br />

des autres religions puisqu’il nous enseigne plutôt une attitude<br />

beaucoup plus riche. En effet, nous trouvons la réponse finale et<br />

-20-


définitive de répondre à la question sur la manière de prier, car la<br />

manière de prier n’est pas « quoi faire » ou « comment faire »,<br />

mais « qui imiter », celui qui a dit: « JE SUIS la VOIE... nul ne<br />

peut venir au Père si ce n’est par moi (Jean 14, 6). » « Il n’est pas<br />

d’autre chemin de la prière chrétienne que le Christ. Que notre<br />

prière soit communautaire ou personnelle, vocale ou intérieure,<br />

elle n’a accès au Père que si nous prions “au Nom” de Jésus »<br />

(CÉC 2664).<br />

« Le Nom de Jésus contient tout: Dieu et l’homme et toute<br />

l’Économie de la création et du salut. Prier “Jésus”, c’est<br />

L’invoquer, L’appeler en nous » (CÉC 2666). La plus simple de<br />

toutes les prières chrétiennes est contenue dans ce seul nom.<br />

« L’invocation du saint nom de Jésus est le chemin le plus simple<br />

de la prière continuelle » (CÉC 2668).<br />

« Cette invocation de foi toute simple a été développée dans<br />

la tradition de la prière sous maintes formes en Orient et en<br />

Occident. La formulation la plus habituelle, transmise par les<br />

spirituels du Sinaï, de Syrie et de l’Athos est l’invocation: “Jésus,<br />

Christ, Fils de Dieu, Seigneur, aie pitié de nous, pécheurs!” »<br />

(CÉC 2667)<br />

Cette unique « Parole de Dieu », le Christ, nous a également<br />

donné la prière au nom unique, la « Prière du Seigneur » ou le<br />

« Notre Père », qui comble tous nos besoins (voir la brochure:<br />

Deuxième partie, Volet 9).<br />

20. La prière vocale<br />

« La tradition chrétienne a retenu trois expressions majeures<br />

de la vie de prière: la prière vocale [à voix haute], la méditation<br />

[silencieuse, mais méthodique], l’oraison [sans paroles] » (CÉC<br />

2699).<br />

-21-


La prière vocale est la plus évidente et la plus populaire.<br />

C’est aussi la plus facile, car les paroles appuient la pensée et<br />

éloignent les distractions.<br />

« La prière vocale est une donnée indispensable de la vie<br />

chrétienne » (CÉC 2701). Jésus, le Verbe fait chair, nous a<br />

enseigné, comme il convenait, une prière vocale, le “Notre Père”,<br />

car « c’est par des paroles, mentales ou vocales, que notre prière<br />

prend corps» (CÉC 2700). « Ce besoin d’associer les sens à la<br />

prière (…) répond à une exigence de notre nature humaine. Nous<br />

sommes corps et esprit. (…) Il faut prier avec tout notre être… »<br />

(CÉC 2702).<br />

21. La méditation<br />

La méditation est une prière silencieuse, sans expression<br />

vocale, mais avec des « paroles intérieures » appelées aussi<br />

« thèmes », et qui joue le même rôle que les prières vocales:<br />

sauvegarder la concentration de notre esprit. On l’appelle<br />

également « prière mentale », mais elle n’est pas<br />

qu’intellectuelle: « La méditation met en œuvre la pensée,<br />

l’imagination, l’émotion et le désir » (CÉC 2708).<br />

La méditation chrétienne ne consiste pas à vider l’esprit de<br />

tout objet, comme dans le bouddhisme. « La prière chrétienne<br />

s’applique de préférence à méditer “les mystères du Christ” »<br />

(CÉC 2708).<br />

« Il y faut une attention difficile à discipliner.<br />

Habituellement, on s’aide d’un livre, et les chrétiens n’en<br />

manquent pas: [1] les saintes Écritures, l’Évangile<br />

singulièrement, [2] les saintes icônes, [3] les textes liturgiques du<br />

jour ou du temps, [4] les écrits des Pères spirituels, les ouvrages<br />

de spiritualité, [(5) la musique sacrée], [6] le grand livre de la<br />

création [la mer, les étoiles, le soleil, les montagnes, les rivières,<br />

les jardins – ne remplacent pas l’Église, mais sont d’une aide fort<br />

-22-


précieuse] et [7] celui de l’histoire, la page de “l’Aujourd’hui” de<br />

Dieu » (CÉC 2705).<br />

Tout ce qui nous arrive peut devenir objet de prière, vocale<br />

ou silencieuse, car il s’agit d’une « leçon », un signe délibérément<br />

planifié par Dieu pour notre plus grand bien (Romains 8, 28).<br />

Dans le Christ, nous avons le parfait « gourou », un guide ou un<br />

maître spirituel qui jamais ne dort, jamais ne se trompe et qui<br />

nous rencontre dans tout ce qui nous arrive dans nos vies, comme<br />

il l’a promis: « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la<br />

fin du monde (Matthieu 28 :20). »<br />

22. La contemplation ou l’oraison<br />

Des trois types de prière (vocale, méditative,<br />

contemplative), celle-ci est la plus intérieure. Elle est sans<br />

paroles. Toutefois elle n’est pas sans objet. « Dans cette prière<br />

intérieure… le regard porte sur le Seigneur » (CÉC 2709).<br />

La prière contemplative est difficile justement parce qu’elle<br />

est si simple. « La contemplation est regard de foi, fixé sur Jésus.<br />

“Je L’avise et Il m’avise”, disait, au temps de son saint curé, le<br />

paysan d’Ars en prière devant le Tabernacle. 5 » (CÉC 2715).<br />

Cette « méthode » simple et puérile est, en réalité, la plus haute<br />

forme de prière contemplative chrétienne. « L’oraison est silence…<br />

“un amour silencieux” » (CÉC 2717).<br />

L’adoration eucharistique constitue une forme<br />

contemplative de la prière qui apporte une transformation<br />

pr<strong>of</strong>onde et durable, tant aux paroisses qu’aux personnes qui s’y<br />

sont initiées.<br />

Dans la prière contemplative, il y a un oubli de soi et une<br />

renonciation à la volonté. Ce qui remplace la personne ellemême,<br />

ce n’est pas le vide, mais bien Jésus lui-même. « Cette<br />

attention à Lui est renoncement au “moi” » (CÉC 2715) -- non<br />

pas à la réalité même du moi (il ne s’agit pas d’une illusion), ni à<br />

-23-


la valeur du « moi » (c’est l’image de Dieu), mais plutôt à sa<br />

tendance habituelle à être tourné sur lui-même, soit la<br />

renonciation à la conscience de soi et à sa volonté propre. C’est à<br />

la fois un exercice et un avant-goût de l’extase céleste (extase<br />

signifie état d’être en dehors de soi-même), car il s’agit d’un<br />

partage de la vie de Dieu. Chaque Personne de la Trinité est dans<br />

un état d’extase éternelle, justement parce que chacune aime les<br />

deux autres et est centrée sur elles.<br />

La prière contemplative n’est pas une forme « élitiste » de<br />

la prière, réservée aux moines et aux mystiques. Tout le monde y<br />

est appelé et tout le mode devrait s’y appliquer. Toutefois, la<br />

plupart des chrétiens et chrétiennes refusent l’invitation que<br />

Dieu leur fait de s’adonner à cette forme de prière, parce qu’on y<br />

« perd son temps » — en apparence, il ne se passe rien: nous<br />

sommes simplement en sa présence amoureuse. Il est ridicule de<br />

vouloir mesurer une telle situation. Aucune mesure terrestre ne<br />

peut jauger ce contact avec l’éternité. C’est pourquoi, « on ne fait<br />

pas oraison quand on a le temps: on prend le temps d’être pour le<br />

Seigneur, avec la ferme détermination de ne pas le lui reprendre<br />

en cours de route, quelles que soient les épreuves et la sécheresse<br />

de la rencontre » (CÉC 2710). Le secret de la prière<br />

contemplative ne se trouve pas dans la technique ou des dons de<br />

détermination à la Churchill (Il prononça le discours de collation<br />

des grades le plus bref de l’histoire: « Ne jamais, jamais, jamais,<br />

jamais, jamais, jamais, jamais, jamais, jamais, abandonner! »)<br />

Car Satan trouvera toujours un prétexte pour que nous évitions ce<br />

type de prière qu’il craint comme l’eau bénite.<br />

Si paradoxal que ce puisse être, même si l’oraison exige un<br />

effort plus grand de notre volonté, on n’y arrive pas à coups de<br />

volonté, car Dieu seul en est l’initiateur. « L’oraison est un don,<br />

une grâce; elle ne peut être accueillie que dans l’humilité et la<br />

pauvreté » (CÉC 2713). Les paroles de Jean Baptiste concernant<br />

-24-


le Christ décrivent justement ce type de prière: « Lui, il faut qu’il<br />

grandisse; et moi, que je diminue (Jean 3 :30). »<br />

23. Quelques idées fautives sur la prière<br />

Le Catéchisme note quelques « conceptions erronées de la prière »<br />

(CÉC 2726-2727) qui font du tort non seulement à notre<br />

compréhension, mais encore notre pratique de la prière.<br />

1) « Certaines y voient une simple opération psychologique. »<br />

La psychologie peut servir, mais prière n’est pas la<br />

psychologie, elle est surnaturelle. « Prier est un mystère<br />

qui déborde notre conscience et notre inconscient. »<br />

2) « D’autres y voient un effort de concentration pour<br />

arriver au vide mental. » Peut-être s’agit-il de Zen ou de<br />

yoga, mais non pas de prière chrétienne, puisqu’elle<br />

consiste essentiellement à entreprendre un dialogue avec<br />

Dieu dans le Christ. Il ne s’agit pas d’une activité<br />

solitaire ou subjective – le Tout Autre est présent.<br />

3) « Certains la codifient dans des attitudes et des paroles<br />

rituelles. » Pourtant la prière n’est pas impersonnelle ou<br />

automatique, comme la magie ou la technologie. La<br />

prière n’est pas une technique comme la mécanique<br />

automobile.<br />

4) « Dans l’inconscient de beaucoup de chrétiens, prier est<br />

une occupation incompatible avec tout ce qu’ils ont à<br />

faire: ils n’ont pas le temps » – comme si seuls les gens à<br />

rien faire pouvaient prier, ou comme si on ne pouvait pas<br />

prier tout en travaillant. Cette erreur ressemble à celle<br />

des parents qui pensent qu’ils ont trop de choses à faire et<br />

ne peuvent pas trouver le temps de parler à leurs enfants.<br />

« Pour certains, la prière se présente comme une fuite du<br />

monde [prétextant cette erreur pour la rejeter Ou au<br />

contraire pour s’y adonner]. Or la prière chrétienne n’est<br />

-25-


pas une sortie de l’histoire ni un divorce d’avec la vie. » Elle est<br />

exactement le contraire: elle est une façon de se brancher sur la<br />

Source de la réalité et le Cœur de la vie.<br />

Si tous les chrétiens ne passaient que dix minutes par jour<br />

– même pas quinze minutes, mais dix – à ne faire autre<br />

chose que de s’ouvrir à Dieu, d’esprit et de volonté,<br />

laissant Dieu les aimer, alors le monde changerait. Si<br />

seulement une seule personne décidait de s’y adonner à<br />

tous les jours du restant de sa vie, sa vie en serait changée.<br />

5) « [Certaines personnes n’ont d’estime que pour] les<br />

valeurs de production et de rendement; ainsi la prière,<br />

improductive, est donc inutile. » D’après cette mentalité,<br />

la beauté, l’amour et la joie aussi sont inutiles.<br />

6) « [D’autres enfin ne recherchent que] le sensualisme et le<br />

confort… » ne recherchant la joie que dans les petits<br />

ruisseaux de ce monde plutôt que dans sa divine source.<br />

24. Les obstacles pratiques à la prière<br />

Le Catéchisme fait aussi état (CÉC 2728) de quelques<br />

attitudes du cœur qui peuvent se présenter comme obstacles à la<br />

prière qui doivent contre lesquels il faut lutter pour les<br />

surmonter:<br />

1) « Le découragement devant nos sécheresses » – mais Dieu<br />

envoie, ou du moins permet, ces moments qui nous<br />

mettent à l’épreuve et nous raffermissent, car ce sont les<br />

moments de plus grande croissance spirituelle;<br />

2) « Tristesse de ne pas tout donner au Seigneur, car nous<br />

avons “de grands biens” » 1 — mais Dieu nous a fait don<br />

de ces grands biens (même si nous les avons obtenus par<br />

notre travail) comme effets à être utilisés en son nom.<br />

3) « Déception de ne pas être exaucés selon notre volonté<br />

propre » — mais le but de la prière, comme celui de la<br />

-26-


vie, n’est pas de conformer la volonté de Dieu à la nôtre, mais<br />

bien la nôtre à celle de Dieu.<br />

4) « Blessure de notre orgueil qui se durcit sur notre<br />

indignité de pécheur » -- il reste que nous sommes<br />

pécheurs; nous devons mettre fin à notre orgueil ou nous<br />

mettrons fin à nos âmes.<br />

5) « Allergie à la gratuité de la prière » — attitude qui<br />

provient également de l’orgueil et le désir de contrôler,<br />

de « jouer au Bon Dieu » avec le Bon Dieu.<br />

Ce sont autant d’obstacles issus de l’orgueil, car « qui est<br />

humble ne s’étonne pas de sa misère » (CÉC 2733).<br />

6) « La difficulté habituelle de notre prière est la distraction.<br />

Partir à la chasse des distractions serait tomber dans leurs<br />

pièges, alors qu’il suffit de revenir à notre cœur: une<br />

distraction nous révèle ce à quoi nous sommes attachés et<br />

cette prise de conscience [que nous nous délectons<br />

tellement dans nos distractions et si peu dans le Seigneur]<br />

doit réveiller notre amour de préférence pour Lui, en Lui<br />

<strong>of</strong>frant résolument notre cœur pour qu’Il le purifie. Là se<br />

situe le combat, le choix du Maître à servir” 1 » (CÉC 2731).<br />

Saint Colomban écrit: « Quelle honte que mes pensées,<br />

comme elles errent…elles courent, elles distraient, elles<br />

se conduisent mal devant le Seigneur Dieu…à certains<br />

instants elles suivent la voie du charme, tandis qu’à<br />

d’autres la voie de la honte éperdue – sans blague!...<br />

Maîtrise mon cœur, O Seigneur si vaillant…que tu sois<br />

mon amour et que j’accomplisse ta volonté. »<br />

7) « Une autre difficulté, spécialement pour ceux qui<br />

veulent sincèrement prier, est la sécheresse. (…) C’est le<br />

moment de la foi pure qui se tient fidèlement avec Jésus<br />

dans l’agonie » (CÉC 2731), lorsque lui aussi, sur la<br />

Croix, ne ressentait aucune « consolation sensible » et<br />

-27-


s’écria: « mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? »<br />

(Matthieu 27 :46) Si nous abandonnons notre sécheresse au<br />

Seigneur, celle-ci peut devenir participation à « la nuit obscure de<br />

l’âme » du Christ. La sécheresse est une épreuve: choisissons-nous<br />

le Christ sans consolation ou la consolation sans le Christ?<br />

8) L’obstacle le plus simple est tellement évident que c’est le<br />

dernier qui nous vient habituellement à l’esprit. « La<br />

tentation la plus courante, la plus cachée, est notre<br />

Manque de foi. » Ce manque de foi se manifeste par la<br />

simple démission. Car « la confiance filiale est éprouvée<br />

– elle se prouve – dans la tribulation 1 » (CÉC 2734)<br />

25. Pourquoi n’obtenons-nous pas ce que nous demandons dans la prière?<br />

Concernant les prières de demandes, la question suivante se<br />

pose souvent: Pourquoi le Seigneur n’a-t-il pas exaucé ma prière?<br />

1) Toutes les prières sont exaucées, mais souvent la réponse<br />

est « Non », car ce que nous demandons n’est pas<br />

vraiment ce que nous désirons, mais seulement ce que<br />

nous pensons désirer. « Ne t’afflige pas si tu ne reçois pas<br />

immédiatement de Dieu ce que tu Lui demandes; c’est<br />

qu’Il veut te faire plus de bien encore par ta persévérance<br />

à demeurer avec Lui dans la prière 1 » (CÉC 2737).<br />

2) Parfois la réponse est « Attends », parce que le Seigneur<br />

juge bon de choisir un autre moment que le nôtre. Le<br />

Seigneur ne suit pas d’horaire fixe, c’est un amoureux et<br />

non un train.<br />

3) Jésus nous dit que « votre Père sait de quoi vous avez<br />

besoin avant même que vous l’ayez demandé » (Matthieu<br />

6 :8), « mais Il attend notre demande parce que la dignité<br />

de ses enfants est dans leur liberté » (CÉC 2736), ou<br />

comme le dit Pascal: « Le Bon Dieu a institué la prière<br />

-28-


pour communiquer à ses créatures la dignité qu’entraîne le fait<br />

d’être. »<br />

4) Le Seigneur attend également notre prière avant de nous<br />

accorder nos demandes parce qu’il constate même que ce<br />

dont nous avons le plus besoin, c’est la prière, ainsi que<br />

la patience et la conformité de notre volonté à la sienne.<br />

En réalité, voilà ce en quoi consiste la prière: « la<br />

transformation du c?ur qui prie est la première réponse à<br />

notre demande » (CÉC 2739). L’humilité répondrait à la<br />

question: « Pourquoi n’obtenons-nous pas ce que nous<br />

demandons dans la prière? » par une autre question:<br />

« Sommes-nous convaincus que « nous ne savons que<br />

demander pour prier comme il faut (Romains 8, 26)? »<br />

(CÉC 2736),<br />

5) Finalement, le Seigneur retarde de nous exaucer pour que<br />

nous continuions de « prier sans cesse ». « Cette ardeur<br />

inlassable ne peut venir que de l’amour » (CÉC 2742).<br />

C’est en vue de susciter notre amour que Seigneur fait<br />

tout ce qu’il fait. S’il n’a pas besoin de notre amour,<br />

pourtant nous avons besoin de l’aimer. Il nous plonge<br />

dans le brasier du combat pour que nous plongions<br />

encore plus pr<strong>of</strong>ondément dans celui de l’amour. Ce<br />

combat se prolonge dans notre for intérieur et non entre<br />

nous et le Seigneur; c’est un combat de l’amour contre ses<br />

propres ennemis. « Contre notre pesanteur et notre<br />

paresse, le combat de la prière est celui de l’amour<br />

humble, confiant et persévérant » (CÉC 2742). L’amour<br />

pourvu de ces trois caractéristiques est don de Dieu et le<br />

plus précieux cadeau de la vie.<br />

________________________<br />

4 Cf. S. Augustin, serm. 56, 6, 9<br />

5 Cf. S. Augustin, quaest. 64, 4<br />

-29-


1 Cf. Ep 1, 9<br />

3 S. Grégoire de Naz., or. 16, 9<br />

4 Cf. Rm 6, 5<br />

3 S. Jean Chrysostome, ecl. 2<br />

1 S. Grégoire de Naz., or. Theol. 1, 4<br />

5 Cf. F. Trochu, Le cure d’Ars Saint Jean-Marie Vianney, p. 223-224<br />

1 Cf. Mc 10, 22<br />

1 Cf. Mt 6, 21-24<br />

1 Cf. Rm 5, 3-5<br />

1 Evagre, or. 34


✁<br />

Formulaire de commande du CIS<br />

Brochures Luke E. Hart<br />

Partie I : Ce que croient les catholiques<br />

(Théologie)<br />

___La foi (101-F)<br />

___Dieu (102-F)<br />

___La création (103-F)<br />

___La personne humaine (104-F)<br />

Partie II : Le culte catholique<br />

___L’Eucharistie (114-F)<br />

___La prière (118-F)<br />

___Marie (120-F)<br />

Brochures Veritas<br />

___Les Dix Commandements (300-F)<br />

___Un temps pour prier (309-F)<br />

___La Très Sainte Eucharistie (320-F)<br />

Objets de piété (en paquets de 100<br />

pour 3 $ US)<br />

___Comment réciter le chaplet Carte<br />

de prière (1877-F)<br />

___Guide préparatoire à la confession<br />

Brochure (2075-F)<br />

Frais d’expédition ($ US)<br />

1 à 99 brochures...................50 ¢ l’unité<br />

100 à 200 brochures.............40 ¢ l’unité<br />

201 à 500 brochures.............35 ¢ l’unité<br />

501 brochures ou plus .........30 ¢ l’unité<br />

Objets de piété ............3 $ par centaine<br />

Nombre total de brochures<br />

commandées _____________________<br />

Nombre total d’objets de piété<br />

commandés ______________________<br />

Total ci-joint ____________________ $<br />

Faire un chèque à l’ordre de :<br />

<strong>Knights</strong> <strong>of</strong> <strong>Columbus</strong> – CIS<br />

Renseignements pour l’expédition<br />

Nom _____________________________<br />

Adresse __________________________<br />

Ville _____________________________<br />

Province___________Code Postal ____<br />

Courriel __________________________<br />

Téléphone ________________________<br />

K<strong>of</strong>C/CIS, PO Box 1971, New Haven, CT 06521-1971 USA<br />

Prévoir de 4 à 6 semaines pour la livraison.<br />

Visitez : www.k<strong>of</strong>c.org/informationcatholique


« La foi est la réponse de l’homme à Dieu qui se révèle et se donne<br />

à lui, en apportant en même temps une lumière surabondante à<br />

l’homme en quête du sens ultime de sa vie. »<br />

(Catéchisme de l’Église Catholique, 26)<br />

À propos du Service d’information catholique<br />

Depuis sa fondation, l’Ordre des Chevaliers de Colomb travaille à<br />

l’évangélisation. En 1948, les Chevaliers ont créé le Service<br />

d’information catholique (SIC) afin de fournir des publications<br />

catholiques à bas prix pour la population en général aussi bien que<br />

pour les paroisses, les écoles, les maisons de retraite, les installations<br />

militaires, les établissements pénitentiaires, les corps législatifs, la<br />

communauté médicale et les personnes qui les demandent. Depuis<br />

lors, nous avons imprimé des millions de brochures et des milliers de<br />

personnes ont suivi nos cours de catéchèse.<br />

Le SIC <strong>of</strong>fre les services suivants pour vous aider à mieux connaître<br />

Dieu. Tous ces services sont gratuits.<br />

Brochures individuelles<br />

Contactez-nous pour obtenir une liste complète et commander<br />

celles qui vous intéressent. Les brochures sont gratuites mais nous<br />

acceptons vos contributions pour nous aider à payer les frais.<br />

Plan de lecture<br />

Voulez-vous en savoir plus sur le catholicisme par une introduction<br />

systématique et pour adultes ? Demandez alors un abonnement<br />

gratuit à notre plan de lecture.et nous vous enverrons deux<br />

brochures à la fois. Quand vous serez prêt, envoyez la carte postale et<br />

nous vous enverrons les deux brochures suivantes. Nous vous<br />

conseillons de lire une brochure par mois, mais vous pouvez aller à<br />

votre propre rythme.<br />

Cours à domicile<br />

Le SIC <strong>of</strong>fre un cours à domicile gratuit et progressif par courrier. En<br />

dix leçons rigoureuses, vous obtiendrez un aperçu de l’enseignement<br />

catholique.<br />

Cours en ligne<br />

SIC <strong>of</strong>fre deux cours en ligne. Pour vous inscrire, visitez<br />

www.k<strong>of</strong>c.org/informationcatholique.


Service d’information catholique<br />

De vraies informations catholiques et non seulement de simples opinions.<br />

« [L]e laïc apprendra à accomplir la mission du Christ et de l'Église en<br />

vivant par la foi le mystère divin de la création et de la rédemption sous<br />

la motion de l'Esprit-Saint qui anime le peuple de Dieu et qui sollicite<br />

tous les hommes à aimer Dieu comme un Père et à aimer en Lui le<br />

monde et les hommes. [...] Outre la formation spirituelle, une solide<br />

connaissance doctrinale est requise en matière théologique, morale et<br />

philosophique; cette connaissance devra être adaptée à l'âge, aux<br />

conditions de vie ainsi qu'aux aptitudes de chacun. »<br />

-Concile Vatican II (AA 29)<br />

À propos des Chevaliers de Colomb<br />

Les Chevaliers de Colomb, une société de secours mutuel fondée en<br />

1882 à New Haven au Connecticut par le vénérable serviteur de<br />

Dieu, l’abbé Michael J. McGivney, est la plus grande organisation<br />

catholique laïque au monde avec plus de 1,7 millions de membres<br />

en Amérique, en Europe et en Asie. Les Chevaliers s’entraident<br />

mutuellement et aident leur communauté en faisant des millions<br />

d’heures de bénévolat chaque année pour des œuvres de<br />

bienfaisance. Les Chevaliers furent les premiers à aider<br />

financièrement les familles des policiers et pompiers tués lors de<br />

l’attaque terroriste du 11 septembre 2001 et à collaborer étroitement<br />

avec les évêques catholiques pour protéger les vies humaines<br />

innocentes et le mariage traditionnel. Pour en savoir plus sur les<br />

Chevaliers de Colomb, visitez notre site Web au www.k<strong>of</strong>c.org.<br />

Que ce soit pour une question précise ou un désir de connaître plus<br />

largement et plus pr<strong>of</strong>ondément Dieu, Jésus-Christ et l’Église<br />

catholique, le SIC peut vous aider. Contactez-nous.<br />

<strong>Knights</strong> <strong>of</strong> <strong>Columbus</strong>, Catholic Information Service<br />

PO Box 1971, New Haven, CT 06521-1971 USA<br />

Téléphone : 203-752-4267<br />

Télécopieur : 203-752-4018<br />

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cis@k<strong>of</strong>c.org<br />

Proclamer la foi<br />

au cours du troisième millénaire<br />

118-F 5/08

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