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Crystal Palace - Presse - Cartier

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Sommaire<br />

Claudia Andujar, Série Identité, Wakatha u, 1976<br />

© Claudia Andujar<br />

Yanomami<br />

l’esprit de la forêt<br />

Exposition 14 mai – 12 octobre 2003<br />

2 Avant-propos<br />

3 Gens de près, gens de loin, Davi Kopenawa<br />

7 Le chamanisme yanomami<br />

8 Les Yanomami au Brésil<br />

8 Bruce Albert et Davi Kopenawa<br />

9 Géographie yanomami<br />

10 Les artistes et les œuvres : Claudia Andujar, 10<br />

Lothar Baumgarten, 11<br />

Vincent Beaurin, 12<br />

Raymond Depardon, 12<br />

Rogerio Duarte do Pateo, 13<br />

Gary Hill, 14<br />

Tony Oursler, 14<br />

Wolfgang Staehle, 15<br />

Naoki Takizawa, 16<br />

Adriana Varejão, 16<br />

Stephen Vitiello, 17<br />

Volkmar Ziegler, 18<br />

19 L’exposition et le catalogue<br />

20 Les Soirées Nomades et les activités pour les enfants<br />

21 Prochaines expositions<br />

22 Les expositions à l’étranger<br />

23 Renseignements pratiques<br />

Information presse<br />

Linda Chenit assistée de Nathalie Desvaux<br />

tél. 01 42 18 56 77 / 56 65 fax 01 42 18 56 52<br />

e-mail lchenit@fondation.cartier.fr<br />

images en ligne / fondation.cartier.fr<br />

261, boulevard Raspail 75014 Paris fondation.cartier.fr


Avant-propos<br />

Provoquer une rencontre entre les chamans d’un village yanomami<br />

d’Amazonie brésilienne – Watorik¶, la Montagne du vent – et un ensemble<br />

d’artistes internationaux. Sans paternalisme ou pittoresque. Faire jouer nos<br />

interrogations sur les images et la représentation avec celles d’une pensée<br />

du dehors. Mettre en écho l’extériorité d’une métaphysique traditionnelle<br />

en constante recréation et les trajectoires diverses d’une « pensée sauvage » à<br />

l’œuvre au cœur de notre société. Tel est l’enjeu de l’exposition Yanomami,<br />

l’esprit de la forêt : faire œuvrer le point de vue d’une altérité radicale pour<br />

dépayser la pensée et déprendre la vision.<br />

Un projet de confrontation – de « mise en regard » – conçu avec les chamans<br />

du village de Watorik¶ et notamment avec Davi Kopenawa, leur porteparole.<br />

Plusieurs artistes ont tour à tour été accueillis par les habitants de cette<br />

communauté, en un parti pris délibéré d’unité de lieu et de temps1 . D’autres<br />

ont travaillé, également en réponse à des commandes de la Fondation <strong>Cartier</strong>,<br />

à partir de matériaux produits sur place par les Yanomami2 ; enfin certains<br />

artistes ont eux-mêmes travaillé chez ces Indiens avant le projet d’exposition3 .<br />

Tous ont mis leurs univers créatifs à l’épreuve de la conception yanomami des<br />

images chamaniques. Sans intention d’illustration ni de traduction, plutôt à travers<br />

le déploiement d’un espace d’« associations libres ».<br />

Yanomami, l’esprit de la forêt ne présente donc ni parures traditionnelles,<br />

ni art amérindien ou syncrétique. Son propos n’en est pas pour autant documentaire<br />

ou humanitaire. Prenant la pensée yanomami sur un plan d’égalité,<br />

l’exposition offre à voir, à travers des films, des photographies, des peintures,<br />

des sculptures et des installations vidéo, un dispositif de correspondances et<br />

de résonances avec la réflexion cosmologique et l’expérience visionnaire des<br />

onze chamans du village de Watorik¶.<br />

L’exposition Yanomami, l’esprit de la forêt est organisée par la Fondation<br />

<strong>Cartier</strong> pour l’art contemporain. Elle est présentée avec la collaboration de<br />

Survival International et de l’O.N.G brésilienne Comissão Pró-Yanomami (CCPY),<br />

laquelle est notamment en charge d’un programme d’éducation bilingue chez<br />

les Yanomami du Brésil. La Fondation <strong>Cartier</strong> apporte son soutien à ce programme<br />

et favorise la mise en place d’une cartographie du territoire yanomami<br />

réalisée à partir d’images satellites et des savoirs géographiques locaux.<br />

Le catalogue de l’exposition présente, en six chapitres, outre les œuvres<br />

des artistes, des informations indispensables sur Davi Kopenawa et son village,<br />

sur la perception et l’usage de la forêt par les Yanomami, sur leur univers cosmologique<br />

et social, ainsi qu’une documentation photographique inédite sur<br />

l’histoire de leur rencontre progressive et souvent traumatique avec les Blancs.<br />

Bruce Albert et Hervé Chandès<br />

Bruce Albert est anthropologue et directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD, Paris).<br />

Hervé Chandès est directeur de la Fondation <strong>Cartier</strong> pour l’art contemporain, Paris.<br />

1. Raymond Depardon, Gary Hill, Wolfgang Staehle, Adriana Varejão et Stephen Vitiello.<br />

2. Vincent Beaurin, Tony Oursler et Naoki Takizawa ont travaillé à partir de textes de Davi Kopenawa, de dessins de Joseca<br />

Yanomami et d’autres jeunes gens de l’école de Watorik¶, ainsi que de séquences vidéo tournées par Geraldo Yanomami.<br />

3. Claudia Andujar, Lothar Baumgarten, Rogerio Duarte do Pateo et Volkmar Ziegler.<br />

2 Yanomami, l’esprit de la forêt Information presse : Linda Chenit assistée de Nathalie Desvaux<br />

tél. 01 42 18 56 77 / 56 65 fax 01 42 18 56 52 e-mail lchenit@fondation.cartier.fr images en ligne / fondation.cartier.fr


3<br />

Gens de près, gens de loin Davi Kopenawa<br />

Défendre la forêt<br />

«Il se peut que vous ayez entendu parler de nous. Cependant, vous ne savez pas vraiment<br />

qui nous sommes. Ce n’est pas une bonne chose. Vous ne connaissez pas notre<br />

forêt et nos maisons. Vous ne comprenez pas nos paroles. Ainsi, il se peut que nous<br />

finissions par mourir à votre insu. C’est pourquoi, si nous restons dans votre oubli<br />

comme des tortues cachées sur le sol de la forêt, je pense que nous ferons peine.<br />

Les Blancs, autour de notre terre, sont hostiles. Ils ne savent rien de nous et ne<br />

demandent jamais comment vivaient nos anciens. Ils ne pensent qu’à occuper notre<br />

forêt avec leur bétail et à détruire nos rivières pour y chercher de l’or. Seuls les gens<br />

de loin veulent nous connaître et nous défendre. Leurs paroles sont fortes et nous<br />

viennent en aide. Grâce à elles, les gens de près, qui ne cessent de parler contre nous,<br />

renonceront à envahir la forêt.<br />

Des Blancs sont venus de loin pour l’exposition*. Ils ont vécu parmi nous et<br />

entendu nos paroles. Ils nous ont vus de leurs propres yeux et ont mangé nos nourritures.<br />

Nous avons fait amitié. Maintenant, leur pensée est droite et ils sont à nos<br />

côtés. À leur retour, ils parleront de nous aux gens de leurs terres. Ils conteront ce<br />

qu’ils ont vu et entendu dans la forêt. Ils montreront nos images et feront entendre<br />

nos voix. Beaucoup des leurs nous comprendront à leur tour. S’il en est ainsi, je serai<br />

heureux. Ce sera une chose belle et droite.<br />

Lorsque les gens de loin nous connaissent et parlent de nous, les gens de près<br />

hésitent à nous détruire. Sans l’appui de ces paroles amies, les colons et les éleveurs<br />

de bétail continueront à s’approcher de nous. Ils vont peut-être un jour réparer la<br />

route qu’ils ont abandonnée dans notre forêt 1 . Alors, les orpailleurs vont de nouveau<br />

affluer. Les politiciens enverront des machines pour creuser le sol et chercher des<br />

minerais*, et les militaires se feront toujours plus nombreux 2 .<br />

C’est ainsi. Parmi les Blancs il y a ceux qui sont des gens de Omama 3 . Ce sont ceux<br />

dont la pensée est droite et qui nous défendent. Les autres – ceux dont l’esprit est<br />

enfumé et plein d’oubli, ceux qui veulent détruire la forêt et en chasser les esprits –,<br />

ce sont les gens de Yoasi, le mauvais frère de Omama, qui nous a laissé les maladies<br />

et la mort.<br />

Au moment où je parle, vous travaillez auprès de nous. Vous regardez notre forêt<br />

et la Montagne du vent qui la surplombe. Vous nous voyez manger, travailler et dormir.<br />

Vous nous voyez chasser et faire danser les ancêtres animaux. Vous nous voyez<br />

agir en esprits 4 . Vous dessinez nos paroles, vous prenez nos images. Nous inhalons<br />

sous vos yeux la poudre yãkoana pour soigner les nôtres 5 . Nous ramenons le principe<br />

vital des enfants, enlevé par les esprits maléfiques. Nous sauvegardons leur<br />

double animal blessé par de lointains chasseurs. Nous les défendons contre les esprits<br />

rapaces envoyés par des chamans ennemis. Vous nous observez et vous vous dites:<br />

“Haixopë 6 ! C’est ainsi que, loin de nous, les Yanomami vivent depuis toujours. Ils font<br />

descendre les esprits pour guérir. Nous ne le savions pas.” Je vous ai invités dans<br />

notre village pour vous donner cette pensée.<br />

Après avoir fait beaucoup d’images dans notre maison et dans notre forêt, vous les<br />

emporterez au loin, vers d’autres terres. Vous les montrerez aux enfants, aux jeunes<br />

femmes, aux jeunes hommes, aux adultes et aux anciens qui iront voir l’exposition.<br />

Ils vous poseront des questions et vous leur répondrez : “Oui, les Yanomami sont<br />

d’autres gens qui protègent leur forêt depuis toujours.” Vous leur donnerez ainsi des<br />

pensées droites. Alors, ils auront de l’intérêt pour nous, ils voudront nous défendre.<br />

Ils penseront : “Haixopë ! Nous aimons voir les Yanomami et entendre leurs paroles.<br />

Ce sont de grands chamans. Leur forêt est belle et ils savent la défendre. Elle a été fermée<br />

par le gouvernement* du Brésil 7 . Si d’autres Blancs veulent l’envahir, nous parlerons<br />

durement pour les faire reculer !”<br />

Yanomami, l’esprit de la forêt Information presse : Linda Chenit assistée de Nathalie Desvaux<br />

tél. 01 42 18 56 77 / 56 65 fax 01 42 18 56 52 e-mail lchenit@fondation.cartier.fr images en ligne / fondation.cartier.fr


4<br />

Faire danser les esprits<br />

J’aimerais que ceux qui verront l’exposition aient cette pensée. Alors, je serai satisfait<br />

car je ne veux plus que les Blancs qui nous sont hostiles continuent à dire : “Les<br />

Yanomami sont des gens de la forêt, des animaux. Ils sont violents. Ils sont paresseux<br />

et occupent trop de terre pour rien.” Je ne veux plus que nos enfants meurent de<br />

paludisme et de grippe. Je veux qu’ils grandissent dans la forêt et qu’ils y deviennent<br />

des chamans à leur tour. »<br />

« Nous inhalons la poudre yãkoana pour entrer en état de revenant. C’est ainsi que<br />

nous faisons danser les esprits. Autrefois, ils se déplaçaient à la vue de tous. Aujourd’hui,<br />

leurs images sont toujours présentes, mais ils sont devenus invisibles aux gens<br />

communs. Ils se sont dissimulés dans les hauteurs et ne descendent qu’à l’appel des<br />

chamans. Ils veillent sur nous et connaissent les maux qui nous affligent. Ils les<br />

extirpent du corps des malades pour les jeter au loin, dans le monde souterrain. Ils<br />

nous guérissent. C’est pourquoi les esprits sont importants* pour nous.<br />

Les Blancs ne les connaissent pas. Il faut inhaler longtemps la yãkoana pour les<br />

faire danser et devenir un chaman solide, capable de combattre les esprits maléfiques<br />

et de venger les malades 8 . C’est aussi important que d’étudier sur des papiers et de faire<br />

avaler des médicaments, comme vous le faites. Vous devez penser à cela avec sagesse<br />

et vous dire: “Oui, il est bien de voir et d’entendre les Yanomami appeler les esprits.”<br />

Nous ne devenons pas autres sans raison 9 . Nos esprits sont minuscules mais très<br />

puissants. Ils savent détruire les maladies et nous guérir. Ils luttent contre les esprits<br />

maléfiques qui nous dévorent comme du gibier. Ils peuvent aussi faire taire les tonnerres,<br />

mettre un terme aux pluies trop abondantes et calmer le vent de tempête qui<br />

brise les arbres. Ils font croître les plantes des jardins et appellent la fertilité de la forêt<br />

qui engraisse le gibier. Ils empêchent le ciel de s’effondrer et la forêt de s’emplir de<br />

serpents ou d’épidémies. C’est à cela que travaillent les chamans. Leur action s’étend<br />

bien au-delà de nos villages.<br />

Les esprits vivent dans les montagnes de pierre, comme celle qui surplombe notre<br />

maison. C’est une maison d’esprits, une maison d’ancêtres. Ils y sont innombrables.<br />

Leurs chemins se ramifient dans toutes les directions. La forêt est couverte de leurs<br />

miroirs 10 . S’ils n’existaient plus, nous ne serions pas vivants : les esprits maléfiques<br />

nous auraient dévorés jusqu’au dernier. C’est ainsi. Et si tous les chamans venaient à<br />

périr, la colère des esprits du feu céleste, Thorumari 11 , détruirait tout pour venger leur<br />

mort. Les Blancs n’y échapperaient pas plus que nous.<br />

C’est grâce au travail des chamans que nous sommes vivants. Ainsi vous devez<br />

penser que, lorsque vous nous défendez, les chamans yanomami continuent à vous<br />

protéger aussi. Votre terre vous semble très lointaine. Ce n’est pas le cas pour les<br />

esprits. C’est pourquoi nous voulons que vous les connaissiez. Ainsi penserez-vous<br />

peut-être : “Les chamans yanomami nous défendent aussi. Ils ne protègent pas uniquement<br />

leur forêt. Les Blancs ont déjà fait mourir beaucoup d’entre eux. Aujourd’hui<br />

cela doit cesser. Ce sont des habitants de la forêt. Ils défendent ce qui en reste, ce qui<br />

n’a pas encore été détruit. C’est bien ainsi. Si les Yanomami disparaissaient, nous finirions<br />

aussi par périr. Que leurs chamans continuent donc à combattre les maladies,<br />

qu’ils continuent à retenir le ciel et à repousser l’esprit de la faim!”<br />

Les mauvais Blancs de Yoasi nous répètent souvent : “Rejetez vos esprits, ils n’ont<br />

aucune valeur, ils vous salissent la poitrine!” Cependant, l’image de Omama nous dit :<br />

“Si vous oubliez les esprits, vos enfants ne cesseront de mourir. Les pluies tomberont<br />

sans mesure et la nuit n’aura pas de fin. Les esprits maléfiques et les épidémies envahiront<br />

la forêt !” C’est pourquoi nous continuons à appeler les esprits et à refuser que<br />

les éleveurs et les orpailleurs détruisent notre terre. Ainsi, dites aussi à ceux qui viendront<br />

voir nos images et entendre nos voix dans l’exposition : “Les Yanomami veulent<br />

continuer à faire danser les esprits. Ne laissez pas envoyer chez eux les gens de Dieu<br />

qui veulent les chasser 12 . Ces esprits sont à eux. Ils les connaissent. Eux seuls savent<br />

inhaler la yãkoana pour les appeler et faire entendre leurs chants.” »<br />

Yanomami, l’esprit de la forêt Gens de près, gens de loin - Davi Kopenawa


5<br />

Le parfum de la terre<br />

Davi Kopenawa<br />

lors d’une séance de chamanisme,<br />

Watorik¶, 1993<br />

© Bruce Albert<br />

«Ne pensez pas que la forêt soit morte, posée là sans raison. Si elle était inerte, nous<br />

ne bougerions pas non plus. C’est elle qui nous anime. Elle est vivante. On ne l’entend<br />

pas se plaindre, mais la forêt souffre, tout comme les humains. Elle a mal lorsqu’on<br />

la brûle et ses grands arbres gémissent en tombant. C’est pourquoi nous ne<br />

voulons pas la laisser déboiser. Nous voulons que nos enfants et nos petits-enfants<br />

puissent s’y nourrir et y grandir. Nous y sommes attentifs, c’est pourquoi elle est en<br />

bonne santé. Nous la défrichons très peu, pour ouvrir nos jardins. Nous y plantons<br />

des bananiers, du manioc, des taros, des ignames, des patates douces et de la canne<br />

à sucre. Puis, après un temps, nous la laissons repousser. Une végétation enchevêtrée<br />

envahit nos jardins puis les arbres y croissent de nouveau. Si on replante plusieurs<br />

fois au même endroit, les plantes ne donnent plus. Elles deviennent rabougries et desséchées.<br />

Elles sont trop chaudes, comme la terre, qui a perdu son parfum de forêt.<br />

Ensuite, plus rien ne pousse. C’est pourquoi nos anciens se déplaçaient dans la forêt<br />

d’un jardin à l’autre lorsque leurs plantations s’affaiblissaient et que le gibier se faisait<br />

rare près de leur maison.<br />

Les Blancs qui vivent près de nous sont différents. Les éleveurs ont beaucoup<br />

d’hommes pour défricher la forêt. Ils abattent les arbres et mettent le feu à de<br />

grandes étendues de forêt. Tout cela pour ne cultiver aucune nourriture, ni manioc,<br />

ni bananiers. Ils ne sèment que de l’herbe pour leur bétail. Les orpailleurs, eux,<br />

fouillent les rivières comme des cochons sauvages. Les eaux y deviennent sales,<br />

jaunâtres, pleines de fumée-épidémie des moteurs 13 . On ne peut plus boire l’eau sans<br />

tomber malade. Tous les poissons et les caïmans meurent. Pourtant, ces Blancs<br />

répètent : “Ouvrons des routes, défrichons la forêt, cherchons de l’or, faisons le<br />

développement !” S’ils continuent à détruire la forêt de cette manière, il n’en restera<br />

rien. Alors, plus tard, ils se plaindront de la faim et de la soif, comme le font déjà<br />

certains d’entre eux 14 . Ils seront démunis de tout et iront demander leur nourriture<br />

chez d’autres gens ou deviendront des voleurs* dans les villes.<br />

Les feuilles et les fleurs des arbres tombent et<br />

s’amassent sur le sol. C’est ce qui donne son parfum<br />

et sa fertilité à la forêt. Cette senteur disparaît à<br />

mesure que la terre devient sèche et absorbe les<br />

ruisseaux dans ses profondeurs. Si on coupe et<br />

brûle partout les grands arbres, la terre se dessèche.<br />

Ce sont ces arbres, comme les noyers du Brésil et<br />

les kapokiers, qui attirent la pluie. Il n’y a d’eau<br />

que dans la forêt en bonne santé. Quand la terre<br />

est nue, l’esprit du soleil, Mothokari, brûle les<br />

cours d’eau. Il les assèche avec sa langue et avale<br />

leurs poissons. Lorsque ses pieds s’approchent<br />

de la terre, elle se met à cuire. Sa surface devient<br />

brûlante et se durcit. Aucune pousse d’arbre ne<br />

peut y naître. Il n’y a plus de racines fraîches dans<br />

l’humidité du sol. L’eau s’est retirée au loin. Alors,<br />

le vent qui nous suivait et nous rafraîchissait comme un éventail s’en va aussi. Une<br />

chaleur brûlante s’installe. Les feuilles et les fleurs amassées sur la terre se racornissent.<br />

Tous les vers de terre meurent. Le parfum de la terre brûle et disparaît. Rien ne pousse<br />

plus, quoi qu’on fasse. La fertilité de la forêt s’enfuit pour toujours vers d’autres terres.<br />

Nous ne voulons pas que cela arrive, c’est pourquoi nous défendons la forêt.<br />

Omama veut que nous la gardions indemne. Son image nous dit : “Mangez les fruits<br />

de ses arbres sans les abattre. Ouvrez vos jardins dans la forêt, mais ne défrichez pas<br />

trop loin. Utilisez les troncs abattus pour les feux qui vous réchauffent et sur lesquels<br />

vous cuisinez. Ne coupez pas les arbres à mauvais escient. Ne pensez pas qu’ils aient<br />

poussé sans raison !” C’est pourquoi je voudrais que vous écoutiez nos paroles.<br />

Yanomami, l’esprit de la forêt Gens de près, gens de loin - Davi Kopenawa


6<br />

La pensée des gens de près est obscure et enchevêtrée. Ils s’approchent de nous en<br />

défrichant peu à peu la forêt. Au début de la route, chez les Yawaripë 15 , la terre est<br />

déjà nue et brûlante. Bientôt, plus rien n’y poussera et Ohinari, l’esprit de la faim, y<br />

arrivera. Tant que les Yanomami gardent la forêt, il reste au loin. Si les esprits s’enfuient<br />

et si nous disparaissons, il s’y installera pour toujours.<br />

Ce sont là nos paroles, les paroles de Omama et des esprits, les paroles pour<br />

défendre la forêt. Vous êtes venus nous visiter. Je vous ai données ces paroles à<br />

Watorik¶, notre maison de la Montagne du vent. Maintenant, transmettez-les aux gens<br />

de votre terre. Montrez-leur nos images et celles de la forêt. Faites-leur entendre<br />

l’appel des animaux et les chants des esprits. Qu’ils se disent : “Haixopë ! La forêt est<br />

belle. Que les Yanomami continuent à y vivre en la protégeant de la menace des<br />

Blancs !” Si vous entendez que les gens de près veulent l’envahir et la détruire, parlez<br />

à vos anciens et à ceux du Brésil. Dites-leur avec force : “Nous connaissons les<br />

Yanomami. Nous avons dormi dans leurs maisons et nous avons mangé leurs<br />

nourritures. Nous avons fait amitié avec eux. Nous voulons qu’ils vivent dans leur<br />

forêt comme ils l’entendent !” C’est avec cette pensée que nous vous avons donné nos<br />

images et nos paroles. C’est ainsi. »<br />

* En portugais dans l’entretien.<br />

Yanomami, l’esprit de la forêt Gens de près, gens de loin - Davi Kopenawa<br />

Propos recueillis et traduits du yanomami par Bruce Albert<br />

1. Il s’agit du tronçon de 211 km de la route Perimetral Norte (parallèle septentrionale de la Transamazonienne) abandonné<br />

en 1976, en pleine forêt, dans le sud-est du territoire yanomami.<br />

2. Allusion aux trois pelotons déjà installés en territoire yanomami, le long de la frontière vénézuélienne.<br />

3. Omama est le créateur de l’humanité actuelle et de ses règles culturelles. Yoasi, son frère, laid, coléreux et maladroit,<br />

est considéré comme le responsable des maux dont souffrent les hommes.<br />

4. «Faire danser les esprits/les ancêtres animaux », « agir en esprit » sont des expressions désignant l’activité chamanique. Les<br />

artistes invités à Watorik¶ ont assisté à de nombreuses sessions chamaniques.<br />

5. Poudre hallucinogène préparée à partir de la résine de l’arbre Virola elongata.<br />

6. Interjection dénotant une approbation mêlée d’étonnement.<br />

7. Allusion à l’homologation légale et au bornage du territoire yanomami du Brésil en 1992.<br />

8. La cure chamanique est considérée comme une vengeance contre les entités pathogènes.<br />

9. «Devenir autre », « agir en revenant » sont d’autres expressions décrivant l’activité chamanique.<br />

10. Les esprits ne se déplacent que sur des miroirs (mirexipë ou mirekopë).<br />

11. À la mort d’un chaman, ces esprits, représentés sous la forme d’un ara rouge flamboyant, s’échappent du bûcher funéraire<br />

du défunt.<br />

12. L’expression « les gens de Dieu» (Teosi thëripë) désigne les missionnaires, notamment les évangélistes anglo-saxons dont<br />

le prosélytisme est particulièrement agressif.<br />

13. Les Yanomami associent les épidémies à la fumée des objets manufacturés et des moteurs. Ils les nomment ainsi xawara<br />

wakixi, « épidémies-fumée ».<br />

14. Allusion aux sécheresses récurrentes du Nordeste brésilien.<br />

15. Dénomination d’un groupe yanomami contacté par les constructeurs de la route Perimetral Norte en 1973 et dont les<br />

terres, largement défrichées, sont envahies par des éleveurs et des colons.


Le chamanisme yanomami<br />

7<br />

Raymond Depardon,<br />

Chasseurs et Chamans, 2002<br />

(photogramme)<br />

© Palmeraie et désert<br />

Le chamanisme est, avec le complexe rituel attaché au traitement de la mort et des<br />

morts, un des piliers de la culture et de la société yanomami. Les sessions chamaniques,<br />

individuelles ou collectives, constituent une activité aussi régulière que spectaculaire<br />

au sein des maisons collectives yanomami. Chaque village compte ainsi au<br />

moins un ou deux chamans – parfois plus d’une dizaine, comme c’est le cas de la<br />

communauté de Watorik¶.<br />

Les chamans yanomami font, selon leurs termes, «descendre»<br />

et «danser» les images (utupë) des êtres de l’origine mythologique<br />

du monde, et notamment celles des ancêtres animaux de la<br />

première création (yaroripë). Ils incorporent alors ces «images»<br />

l’une après l’autre au titre d’esprits auxiliaires (xapiripë) afin de<br />

réaliser les différents travaux surnaturels pour lesquels les<br />

attributs ou compétences de ces entités ont été mobilisés. Ces<br />

esprits leur apparaissent sous la forme d’humanoïdes minuscules,<br />

comparés à des particules de poussière brillante. Toujours<br />

magnifiquement parés d’ornements de plumes colorés et<br />

lumineux, ils dansent avec lenteur sur de vastes miroirs, sans<br />

jamais toucher terre. Lors de ces sessions, le chaman reproduit<br />

le chant et la chorégraphie propre à chacun des esprits auxquels<br />

il s’identifie tour à tour. En raison de ce processus d’identification<br />

aux images-esprits du premier temps, les chamans yanomami<br />

sont ainsi nommés xapiri thëpë, «les gens esprits».<br />

La première activité des chamans consiste à soigner les<br />

membres de leur communauté et à protéger celle-ci des pouvoirs<br />

prédateurs qui en menacent l’intégrité, qu’ils émanent de<br />

formes d’altérité humaines (mauvais alliés et ennemis) ou nonhumaines<br />

(esprits de la forêt, esprits chamaniques ennemis). Ils<br />

sont également chargés de maintenir sous contrôle la régularité<br />

de l’alternance des jours et des saisons, l’abondance du gibier,<br />

la fertilité des plantations et de la forêt. Enfin, ils doivent éviter,<br />

à la mort d’un des leurs, que ses esprits orphelins ne découpent<br />

la voûte céleste, provoquant ainsi sa chute, cataclysme à l’origine<br />

du monde actuel et dont on craint qu’il ne marque également la fin.<br />

On dit que tout futur chaman est habité dès l’enfance par des rêves étranges<br />

induits par le regard des esprits posé sur lui. Plus tard, il devra apprendre à les voir<br />

sous la conduite des anciens. L’initiation chamanique est à la fois douloureuse et extatique.<br />

Pendant plusieurs semaines, le chaman inhale la poudre yãkoana, un puissant<br />

hallucinogène. Son corps est alors démembré, inversé et recomposé par les esprits.<br />

C’est à ce prix qu’il pourra les voir, apprendre leurs chants et les mettre à son service.<br />

Le chamanisme yanomami, à travers sa convocation des images des origines et leur<br />

combinaison toujours renouvelée au cours de chacune de ses sessions, constitue un<br />

dispositif d’interprétation de la réalité du monde et d’intervention sur ses mécanismes<br />

sous-jacents. Il présuppose la capacité des chamans de transcender les barrières entre<br />

les catégories d’êtres qui peuplent l’univers en leur donnant successivement corps.<br />

Cette incorporation des images originelles leur confère le pouvoir d’assumer potentiellement<br />

la subjectivité de tous les existants possibles, humains ou non-humains. Elle<br />

les constitue ainsi en point de totalisation ontologique d’une « connaissance par corps »<br />

généralisée du cosmos.<br />

Yanomami, l’esprit de la forêt Information presse : Linda Chenit assistée de Nathalie Desvaux<br />

tél. 01 42 18 56 77 / 56 65 fax 01 42 18 56 52 e-mail lchenit@fondation.cartier.fr images en ligne / fondation.cartier.fr


Les Yanomami au Brésil<br />

8<br />

Claudia Andujar,<br />

Série Identité, Kaxipi u, 1974<br />

© Claudia Andujar<br />

« Yanomami » signifie « êtres humains ». Peuple de chasseurs et d’horticulteurs de la<br />

forêt amazonienne, les Yanomami habitent un territoire situé de part et d’autre de la<br />

frontière du Brésil et du Venezuela. Au Brésil, ils sont aujourd’hui environ 12 500<br />

répartis en 185 villages et maisons collectives, dans les États nord-amazoniens<br />

d’Amazonas et de Roraima.<br />

Leurs premiers contacts sporadiques avec les Blancs – militaires, « Service de protection<br />

des Indiens », collecteurs de latex ou explorateurs – datent des premières<br />

décennies du XX e siècle. Durant les années 1950-1960, quelques postes missionnaires<br />

(catholiques et évangélistes) se sont installés de façon permanente sur leurs terres. Ce<br />

n’est qu’à partir de la moitié des années 1970 qu’ils ont connu des formes plus massives<br />

et létales de contact avec la société nationale.<br />

Ce fut d’abord, en 1973-1976, l’ouverture d’un tronçon septentrional de la route<br />

transamazonienne, dans le sud-est de leur territoire. Ils furent ensuite menacés de<br />

décimation par les épidémies (paludisme, infections respiratoires) et les violences<br />

engendrées par une « ruée vers l’or » qui, en 1987-1989,<br />

attira quelque 40 000 orpailleurs dans l’ouest de l’État<br />

de Roraima. Cependant, malgré leur grave impact<br />

démographique, ces invasions ont rapidement tourné<br />

court – 211 km de la route Perimetral Norte ont été<br />

abandonnés à la forêt en 1976 et la plupart des chercheurs<br />

d’or ont été progressivement expulsés des terres<br />

yanomami à partir de 1990 – donnant à chaque fois<br />

la possibilité à la société yanomami d’échapper à la<br />

dépopulation et à la déculturation.<br />

Ainsi, malgré ces épisodes tragiques et les menaces<br />

que font encore peser sur leur territoire divers intérêts<br />

économiques locaux (colonisation agricole et extraction<br />

minière en particulier), les Yanomami constituent<br />

la plus importante société autochtone d’Amazonie brésilienne à avoir préservé un<br />

mode de vie traditionnel jusqu’à ce jour. Ils occupent un territoire de quelques<br />

96 650 km 2 – officiellement reconnu par décret présidentiel depuis mai 1992, à l’occasion<br />

du « Sommet de la Terre » de Rio de Janeiro. Une O.N.G. brésilienne (URIHI) y assure<br />

depuis 1999 un service d’assistance médicale grâce à des crédits de la Fondation<br />

nationale de Santé (FUNASA), organisme de l’État brésilien (www.urihi.org.br). Une<br />

autre O.N.G. (CCPY), créée en 1978, poursuit au Brésil une campagne de défense des<br />

droits territoriaux yanomami, tout en conduisant, depuis 1995, un programme d’éducation<br />

bilingue destiné à permettre aux Indiens de défendre directement leurs droits<br />

eux-mêmes (www.proyanomami.org.br).<br />

Bruce Albert et Davi Kopenawa<br />

Né en 1952 à Casablanca,<br />

Bruce Albert est Docteur en anthropologie de l’Université de Paris X – Nanterre<br />

(1985). Aujourd’hui directeur de recherche de l’Institut de recherche pour le développement<br />

(IRD, Paris), il est en poste à São Paulo, au Brésil, pays qu’il visite ou habite<br />

régulièrement depuis 1973. Il est, par ailleurs, vice-président de Survival International<br />

(France).<br />

Il travaille avec les Yanomami du Brésil depuis 1975, mène avec eux à la fois des<br />

recherches anthropologiques (organisation sociale et système rituel, cosmologie et<br />

chamanisme, représentations du contact, ethnogéographie et changements socio-<br />

Yanomami, l’esprit de la forêt Information presse : Linda Chenit assistée de Nathalie Desvaux<br />

tél. 01 42 18 56 77 / 56 65 fax 01 42 18 56 52 e-mail lchenit@fondation.cartier.fr images en ligne / fondation.cartier.fr


9<br />

Yanomami, l’esprit de la forêt<br />

économiques) et des programmes sanitaires, éducatifs et environnementaux. Il est le<br />

cofondateur au Brésil de deux O.N.G. (CCPY et URIHI) qui conduisent ces programmes<br />

en territoire yanomami, dans les États nord-amazoniens de Roraima et d’Amazonas.<br />

Bruce Albert parle couramment une des quatre langues yanomami et séjourne plusieurs<br />

mois par an chez ces Indiens, depuis les années 1970.<br />

Grâce à sa longue amitié avec les Yanomami de Watorik¶, il a rendu possible le<br />

séjour des artistes dans cette communauté. Il connaît Davi Kopenawa depuis 1978.<br />

Né vers 1955 à Marakana, une maison collective située sur le haut rio Toototobi, près<br />

de la frontière vénézuelienne, Davi Kopenawa a perdu la plupart des membres de sa<br />

famille au cours d’épidémies (rougeole, grippe), en 1959 et en 1967. Tourmenté par<br />

ce deuil et perplexe devant la puissance mortifère des Blancs, Davi Kopenawa part<br />

ensuite travailler, au début des années 1970, pour la Fondation nationale de l’Indien<br />

(FUNAI) au service de laquelle il devient interprète. Cette expérience lui permet de<br />

mieux connaître à la fois l’ensemble du territoire yanomami et la réalité du monde qui<br />

l’entoure. Il s’établit ensuite au village de Watorik¶ où il épouse la fille du leader et<br />

plus ancien chaman de la communauté, Lourival, qui l’initie au chamanisme au début<br />

des années 1980. Confronté à l’invasion du territoire yanomami par des hordes<br />

d’orpailleurs et à une nouvelle vague de décimation de son peuple en 1987, il<br />

s’engage alors dans une lutte sans répit pour la défense des Yanomami et de la forêt<br />

qu’ils habitent. Il a reçu pour cela le prix Global 500 du programme des Nations unies<br />

pour l’environnement.<br />

Géographie yanomami<br />

À l’occasion de l’exposition Yanomami, l’esprit<br />

de la forêt, la Fondation <strong>Cartier</strong> pour l’art contemporain soutient le démarrage d’un<br />

projet d’ethnogéographie yanomami monté par la CCPY, l’Institut de recherche pour le<br />

développement (IRD, Paris) et le CNRS (CREDAL). Ce projet permettra aux Yanomami de<br />

mettre en forme la connaissance de leur territoire avec les moyens technologiques les<br />

plus sophistiqués afin d’en optimiser l’occupation durable, tout en se prémunissant<br />

contre de nouvelles invasions. La création d’une<br />

base de données à partir d’images satellites récentes,<br />

dotées d’une toponymie en langue yanomami,<br />

constitue le cœur de ce projet mené conjointement<br />

par Bruce Albert (IRD) et François-Michel<br />

Le Tourneau (CNRS). Ce projet ethnnogéographique<br />

yanomami s’inscrit dans le cadre du programme<br />

d’éducation bilingue mis en place par la CCPY, qui<br />

comprend une formation des professeurs yanomami<br />

à la lecture et à l’usage des images satellites.<br />

Une vaste mosaïque d’images satellites<br />

présentée dans l’exposition et dans le catalogue<br />

donnera une vue d’ensemble du territoire yanomami<br />

du Brésil.<br />

Le territoire yanomami au Brésil<br />

Tirage lambda (2,74 x 3,23 m)<br />

© 2003 François-Michel Le Tourneau (CREDAL-CNRS),<br />

CCPY et Fondation <strong>Cartier</strong> pour l’art contemporain, Paris


Les artistes et les œuvres<br />

10<br />

Série Identité, Wakatha u, 1976<br />

99 x 87 cm<br />

© Claudia Andujar<br />

Série L’Invisible, Wakatha u, 1976<br />

87 x 99 cm<br />

© Claudia Andujar<br />

Claudia Andujar<br />

Née en 1931 à Neuchâtel. Vit à São Paulo<br />

Tant par son engagement qu’à travers son œuvre, la photographe brésilienne Claudia<br />

Andujar a joué un rôle fondamental dans la reconnaissance par le gouvernement brésilien<br />

du territoire yanomami. Installée au Brésil en 1956, elle entreprend un travail<br />

documentaire sur les Indiens Karajá. Au début des années 1970, elle rencontre les<br />

Yanomami en Amazonie et décide alors de se consacrer uniquement à ce groupe.<br />

Membre fondateur de l’O.N.G brésilienne Comissão Pró-Yanomami (CCPY), Claudia<br />

Andujar a réalisé l’œuvre photographique la plus importante qui soit dédiée aux<br />

Yanomami – portraits, scènes de vie ou de sessions chamaniques.<br />

Elle est témoin en 1975-1976 du premier choc épidémiologique qui ait décimé la<br />

population yanomami durant la construction, par la suite abandonnée, de la route<br />

Perimetral Norte. Elle laisse alors provisoirement de côté la photographie pour apporter<br />

son aide au poste de santé du rio Catrimani. Elle garde de cette période, puis de<br />

l’invasion du territoire yanomami par les chercheurs d’or, au cours des années 1980,<br />

une émouvante série de photographies témoignant des conséquences souvent désastreuses<br />

du contact avec les Blancs. Ses photographies les plus récentes renvoient, par<br />

des jeux de superpositions d’images, au travail de la pensée chamanique qui opère<br />

par absorptions et métamorphoses multiples.<br />

Photographies noir et blanc<br />

20 tirages de collection noir et blanc sur papier baryté semi-mat, ton chaud<br />

Série Identité, Wakatha u,<br />

9 x 1976 (23 x 29 cm), 1 x 1974-1976 (23 x 29 cm), 1 x 1977 (23 x 29 cm)<br />

1 x 1976 (99 x 87 cm), 1 x 1976 (147 x 99 cm),<br />

1 x 1976-1977 (99 x 87 cm), 1 x 1977 (99 x 87 cm)<br />

Série Identité, Hwaya u, 19 75 (23 x 29 cm)<br />

Série La Maison, Wakatha u, 1974-1976 (87 x 97,5 cm)<br />

Série L’Invisible, Wakatha u<br />

2 x 1976 (87 x 99 cm) et 1 x 1974-1976 (87 x 99 cm)<br />

Yanomami, l’esprit de la forêt Information presse : Linda Chenit assistée de Nathalie Desvaux<br />

tél. 01 42 18 56 77 / 56 65 fax 01 42 18 56 52 e-mail lchenit@fondation.cartier.fr images en ligne / fondation.cartier.fr


River-Crossing, Kashorawëtheri, 1978<br />

Série de 6 tirages argentiques publiée<br />

dans le catalogue de l’exposition<br />

35,5 x 28 cm<br />

Courtesy Marian Goodman Gallery, New York<br />

© Lothar Baumgarten<br />

11<br />

(Claudia Andujar suite)<br />

Photographies couleur<br />

Yanomami, l’esprit de la forêt Les artistes et les œuvres<br />

10 photographies noir et blanc avec superposition de couleur, tirage sur papier couleur<br />

Série Contacts, Garimpo, Erico<br />

1 x 1980 (66,9 x 100 cm), 1 x 1980 /1989 (66,5 x 100 cm)<br />

Série Contacts, Garimpo, Paapi u, 1984 (66,7 x 100 cm)<br />

Série Contacts, Pé de Pato, Ajarani<br />

1 x 1981 (66 x 100 cm), 1 x 1980 /1989 (66,2 x 100 cm)<br />

Série Contacts, Perimetral Norte, Ajarani<br />

1 x 1980 (65,8 x 100 cm), 1 x 1980 /1989 (65,4 x 100 cm)<br />

Série Contacts, Opik¶theri, 1982 /1998 (67,5 x 100 cm)<br />

Série Contacts, Sorveteria, Caracaraí, 1982 /1989 (66,8 x 100 cm)<br />

Série Rêves, Toototobi, La Chute du Ciel, 1976 /2002 (67,8 x 100 cm)<br />

Lothar Baumgarten<br />

Né en 1944 à Rheinsberg. Vit à New York et Düsseldorf<br />

Lothar Baumgarten accorde au langage une place prépondérante et développe une<br />

œuvre aux registres pluriels ainsi déclinée à travers la photographie les films et les livres.<br />

En 1978-1979, il séjourne durant dix-huit mois chez les Yanomami du haut<br />

Orénoque au Venezuela, sans aucun contact avec le monde extérieur. Ce n’est qu’après<br />

avoir vécu huit mois au sein de la communauté de Kashorawëtheri, qu’il prend<br />

ses premières photographies. En 1985, il se rend à deux reprises chez les Yanomami<br />

de la région durio Uraricoera au Brésil, où il photographie des maisons collectives<br />

yanomami (yano ou xapono) abandonnées et les ravages consécutifs à l’arrivée des<br />

chercheurs d’or. De ces séjours, Lothar Baumgarten rapporte plus de 72 heures d’enregistrements<br />

sonores, 9 heures de film 16 mm,<br />

et de nombreux carnets de notes, fruit de ses<br />

contacts avec les Indiens, ainsi que plusieurs<br />

séries de photographies noir et blanc. La série<br />

de photographies en noir et blanc River-<br />

Crossing a été réalisée en l’espace de quelques<br />

minutes sur l’Orénoque, dans la région de<br />

Kashorawëtheri.<br />

Série de 15 tirages argentiques<br />

présentée dans l’exposition :<br />

River-Crossing, Kashorawëtheri, 1978<br />

11 x (62,2 x 48,9 cm), 3 x (64,5 x 80,6 cm),<br />

1 x (103,8 x 135,3 cm)<br />

Courtesy Marian Goodman Gallery, New York


Photo Patrick Gries<br />

© Vincent Beaurin<br />

12<br />

Vincent Beaurin<br />

Né en 1960. Vit à Paris<br />

Yanomami, l’esprit de la forêt Les artistes et les œuvres<br />

Artiste plasticien, Vincent Beaurin s’interroge depuis une vingtaine d’années sur les<br />

modes de lecture de l’œuvre d’art. Partant du postulat que l’élaboration du langage<br />

procède des échanges et des usages, il s’intéresse aux objets dits fonctionnels. Il en<br />

fait un des équipements de sa problématique. En 2002, il conçoit avec Alessandro<br />

Mendini et Fabrice Domercq l’exposition Fragilisme présentée à la Fondation <strong>Cartier</strong><br />

pour l’art contemporain. Ses sculptures, ses aquarelles ou encore ses films deviennent<br />

le lieu poétique d’une cosmologie singulière. Ses œuvres plastiques aussi bien que ses<br />

textes, dans lesquels chaque mot est précis et choisi avec un sens aigu de la perfection,<br />

sont issus de ses visions, de l’apparition d’images mentales et de leur transformation.<br />

Ses Enseignes peuvent être « comparées » aux visions des chamans yanomami.<br />

Leur peau de paillettes fait écho à la luminosité scintillante et magnifique des esprits<br />

des ancêtres animaux.<br />

▲<br />

Enseignes, 2003-2003:<br />

Jaune, 2003 (70 x 57 x 98 cm)<br />

Jaune, 2003 (97 x 85 x 60 cm)<br />

Jaune (haute), 2002 (env. 170 x 75 x 65 cm)<br />

Jaune et noire, 2003 (103 x 40 x 58 cm)<br />

Jaune et noire (petite), 2003 (50 x 39 x 23 cm)<br />

Noire, 2003 (128 x 50 x 60 x cm)<br />

Paysage jaune et noir, 2000 (35 x 100 x 100 cm)<br />

Trophée jaune et noir, 2003 (80 x 55 x 36 cm)<br />

Trophée noir, 2003 (35 x 70 x 30 cm)<br />

9 sculptures en polystyrène, bois et paillettes polyester<br />

192 dômes, 2003 (environ 7 x 4 m) : polystyrène et paillettes polyester<br />

Étendue noire, 2003 (environ 2,30 x 1,80 m) : paillettes polyester<br />

Noire, 2003 (35 x 28 x 28 cm) : bois<br />

Raymond Depardon<br />

Né en 1942 à Villefranche-sur-Saône. Vit à Paris<br />

Cinéaste, photographe et grand reporter, Raymond Depardon a fortement contribué,<br />

depuis trois décennies au renouvellement de la photographie de reportage en France.<br />

Du Chili au Tchad, de Venise à l’Afghanistan, il réalise des reportages photographiques<br />

qui offrent la profonde singularité d’un regard, et échappent aux conventions<br />

de l’image de presse. En associant souvent ses photographies à des textes ou à des<br />

notes, il publie de nombreux ouvrages parmi lesquels Tchad (1978), Correspondance<br />

new-yorkaise (1981), San Clemente (1984), Voyages (1998), Errance (2000), Détours<br />

(2000) et Désert, un homme sans l’occident (2003). Avec 1974, Une partie de campagne<br />

(1974 / 2002), Reporters (1981), La Captive du désert (1989-1990), Délits flagrants<br />

(1994), Afrique : comment ça va avec la douleur ? (1996), Paris (1997), Profils paysans<br />

: l’approche (2001) ou Un homme sans l’occident (2003), il prolonge à travers son<br />

œuvre filmée – qu’elle soit documentaire ou de fiction – la volonté, sensible dans sa<br />

photographie, de se confronter au réel.


© Raymond Depardon /Magnum Photos<br />

13<br />

(Raymond Depardon suite)<br />

Yanomami, l’esprit de la forêt Les artistes et les œuvres<br />

À la Fondation <strong>Cartier</strong> pour l’art contemporain, Raymond Depardon a participé aux<br />

expositions Amours (1997) et le désert (2000). À l’occasion de Yanomami, l’esprit de<br />

la forêt, il a réalisé un film en couleur et une série de photographies en noir et blanc.<br />

Lors de son séjour à Watorik¶, il a filmé en parallèle un groupe de chasseurs et un<br />

groupe de chamans, marquant l’étroite relation de dépendance de la métaphysique<br />

chamanique avec la connaissance intime, à la fois mentale et pratique, qu’ont les<br />

Yanomami de la forêt tropicale. Des heures durant, il a accompagné le parcours des<br />

uns et les sessions de cure des autres en s’efforçant de « trouver sa place » dans cet univers<br />

autre – entre forêt et esprits : « Eux se savaient filmés, mais cela ne les changeait<br />

en rien. J’étais un visiteur. Je passais. J’étais accueilli, reçu et même souhaité. Ils ont<br />

ainsi offert leur image à quelqu’un qui auparavant ne connaissait pas même leur existence.<br />

J’ai tenu mon rôle de passeur, je suis un passeur. »<br />

▲<br />

Rogerio Duarte do Pateo<br />

Né à São Paulo en 1971. Vit à São Paulo<br />

Chasseurs et Chamans, 2002<br />

Caméra AATON A-Minima, film couleur Kodak Visions<br />

transféré sur DVD<br />

Durée : 32 mn<br />

Production : Claudine Nougaret<br />

Montage : Roger Ikhlef<br />

Mixage : Dominique Vieillard<br />

Commande de la Fondation <strong>Cartier</strong> pour l’art contemporain, Paris<br />

© Palmeraie et désert<br />

Watorik¶ (Amazonas, Brésil), novembre 2002<br />

7 tirages argentiques (40 x 50 cm et 50 x 40 cm)<br />

2 tirages argentiques (178 x 121 cm et 121 x 178 cm)<br />

Magnum, Paris<br />

Étudiant en anthropologie à l’Université de São Paulo, chercheur associé du Núcleo de<br />

História Indígena e do Indigenismo (NHII/USP), Rogerio Duarte do Pateo poursuit des<br />

recherches anthropologiques et audio-visuelles sur les conflits intercommunautaires<br />

et les dialogues cérémoniels des Indiens Yanomami du Brésil chez lesquels il a effectué<br />

treize mois de travail de terrain depuis 1998. Les dialogues cérémoniels sont des<br />

dialogues chantés durant lesquels se transmettent officiellement les nouvelles entre<br />

hôtes et invités au début des fêtes intercommunautaires yanomami (reahu). Wayamu<br />

est son premier film. Il prépare, par ailleurs, une étude sur l’œuvre photographique<br />

de Claudia Andujar.<br />

Travaux récents<br />

Os olhares do espírito – reflexões sobre a obra de Claudia Andujar (en préparation).<br />

«Agressão e reflexividade : a guerra Yanomami por meio de uma experiência de comunicação »<br />

in Revista Sexta Feira, nº 7, 2003 (avec Sílvia Pizzolante Pellegrino). Guerra, história<br />

e sociedade nas Guianas, in Sociedades Indígenas e suas Fronteiras na região Sudeste da<br />

Guianas, S‡o Paulo, Editora da Universidade de S‡o Paulo (EDUSP), 2003. « Yanomami :<br />

A Construção Imagética da Realidade Nativa, Sinopse » in Revista de Cinema, n° 5, 2000<br />

Wayamu [Dialogue cérémoniel], Surucucus et Homoxi, 2001-2002<br />

Caméra vidéo equipée d’un dispositif « Night Shot » (infra-rouge). Durée : 1h03<br />

Collection Rogerio Duarte do Pateo


14<br />

Gary Hill<br />

Né en 1951 à Santa Monica. Vit à Seattle<br />

Yanomami, l’esprit de la forêt Les artistes et les œuvres<br />

Après avoir réalisé, au tout début des années 1970, des séries de sculptures en métal,<br />

Gary Hill utilise pour la première fois la vidéo à l’occasion d’une performance en<br />

1972. Depuis, il en expérimente toutes les techniques, explorant le phénomène de la<br />

création de l’image, son apparition/disparition et sa perception. Artiste de l’imagevidéo,<br />

du son, mais aussi du langage et de la poésie, il renouvelle radicalement, d’une<br />

œuvre à l’autre, les dispositifs visuels qu’il met en place. À travers la vidéo, dont il<br />

joue comme d’un miroir de la conscience, Gary Hill soumet le spectateur à l’épreuve<br />

de l’image, le contraint à s’engager physiquement dans cette relation.<br />

À de multiples reprises, Gary Hill a utilisé également son propre corps comme lieu<br />

d’expérimentation, anticipant, en ce sens, sa rencontre avec le chamanisme yanomami.<br />

À l’occasion de son séjour à Watorik¶, l’artiste a trouvé dans le chamanisme et<br />

son processus de matérialisation corporelle d’images mentales un écho à ses propres<br />

préoccupations plastiques et philosophiques.<br />

Impressions d’Afrique, 2003<br />

Installation vidéo, technique mixte<br />

Dimensions variables<br />

Commande de la Fondation <strong>Cartier</strong> pour l’art contemporain, Paris<br />

Courtesy Donald Young Gallery, Chicago et & : in SITU, Paris<br />

Tony Oursler<br />

Né en 1957 à New York. Vit à New York<br />

© Gary Hill<br />

Explorer la distinction entre réel et imaginaire, révéler ce qui se passe « derrière » les<br />

images et les moyens de communication, créer un monde fantasmagorique peuplé de<br />

visages qui surgissent sous un meuble ou sur un nuage de fumée, interroger le<br />

moment où l’image advient, tels sont quelques-uns des enjeux de l’œuvre de Tony<br />

Oursler. Dès ses premières œuvres, à la fin des années 1970, il tend à créer un espace<br />

mental à partir de récits et d’images. Avec la volonté de placer la vidéo dans (ou sur)<br />

le monde extérieur, il affranchit celle-ci de l’écran et projette, au début des années<br />

1990, l’image filmée de visages sur la tête de pantins aux proportions monstrueuses.<br />

Sa fascination pour certains troubles mentaux où le corps est vécu comme morcelé et<br />

pour la multiplicité de la personnalité s’exprime dans la série des Yeux, qu’il décline<br />

à partir de 1996. L’installation vidéo qu’il réalise à l’occasion de l’exposition en<br />

est le prolongement à une échelle monumentale. Utilisant des enregistrements de


15<br />

© Wolfgang Staehle<br />

(Tony Oursler suite)<br />

Yanomami, l’esprit de la forêt Les artistes et les œuvres<br />

séances chamaniques filmées par Geraldo<br />

Yanomami ainsi qu’un étonnant bestiaire<br />

dessiné par les jeunes gens de l’école de<br />

Watorik¶, l’artiste confronte ces images à<br />

d’autres qui révèlent sa propre recherche<br />

sur le mimétisme technologique des créations<br />

mentales.<br />

Mirror Maze (Dead Eyes Live), 2003<br />

Projection vidéo sonore sur 10 sphères en résine de 1,80 m de diamètre<br />

Musique : Tony Oursler. Guitare (performance) : Dan Walsh<br />

Assistant de postproduction : John Daniel Walsh<br />

Remerciements : Vanessa Carreras, Constance DeJong, Shannon Funchess,<br />

Julie Opperman, Pravin Sathe<br />

Commande de la Fondation <strong>Cartier</strong> pour l’art contemporain, Paris<br />

Wolfgang Staehle<br />

Né en 1950 à Stuttgart. Vit à New York<br />

Pionnier de l’art multimédia, Wolfgang Staehle fonde en 1991 THE THING, un projet<br />

indépendant devenu un important forum de discussion et de réflexion sur les nouveaux<br />

arts médiatiques. Jouant sur l’idée de compression du temps et de l’espace, l’artiste<br />

privilégie la relation au présent, notamment à travers des images projetées en<br />

temps réel. Tout en orientant ses recherches sur le virtuel et l’absence d’objet, il utilise<br />

la vidéo pour créer des images proches de la peinture.<br />

Lors de son séjour chez les Yanomami de Watorik¶, Wolfgang Staehle a réalisé des<br />

paysages en plan fixe, filmés durant 24 heures, l’un depuis la Montagne de pierre,<br />

considérée par les Yanomami comme le lieu d’habitation des esprits chamaniques, et<br />

l’autre, en contrechamp, depuis la maison-village vers la montagne. Proposant en<br />

outre, à travers un vaste panorama, une sorte d’image digitale analogue<br />

à l’image surnaturelle de la forêt qu’élaborent les chamans, il<br />

produit une «mentalisation» de ce paysage qui, loin de toute illustration<br />

anecdotique, revêt alors une dimension abstraite et atemporelle.<br />

▲<br />

▲<br />

Pareak¶k¶ (yano haran¶) [la Montagne de pierre,<br />

vue de la maison-village], 2003<br />

Vidéo numérique, durée : 24h<br />

Yano a (Pareak¶k¶ haran¶) [La maison-village,<br />

vue de la Montagne de pierre], 2003<br />

Vidéo numérique, durée : 24h<br />

Watorik¶ (praharan¶) [La Montagne du vent, vue de loin], 2003<br />

Vidéo numérique, durée : 1h<br />

Moko utupë [Image d’une jeune fille], 2003<br />

Vidéo numérique, durée : 5 mn<br />

Réalisateur : Wolfgang Staehle<br />

Ingénieur programmateur : Jan Gerber<br />

Postproduction : Tim Jaeger<br />

Commandes de la Fondation <strong>Cartier</strong> pour l’art contemporain, Paris<br />

© Tony Oursler


© Naoki Takizawa<br />

16<br />

Naoki Takizawa<br />

Né en 1960 à Tokyo. Vit à Tokyo<br />

Yanomami, l’esprit de la forêt Les artistes et les œuvres<br />

Diplômé de la Kuwasawa design school, Naoki Takizawa entre, à l’âge de vingt-deux<br />

ans, au Miyake Design Studio où il est formé par Issey Miyake. Il se voit confier la<br />

ligne Plantation l’année suivante, et devient designer d’ISSEY MIYAKE en 1999. Il va y<br />

développer un goût pour le dialogue avec les plasticiens, musiciens, chorégraphes, et<br />

une curiosité pour d’autres disciplines qui le conduisent à s’intéresser à la nouvelle<br />

scène japonaise ainsi qu’à différents artistes internationaux. En 1995, il dessine les<br />

costumes du ballet EIDOS; telos de William Forsythe. Le musicien Pierre Bastien, les<br />

Silent Poets, l’artiste Chiho Aoshima, les architectes Seijima et Nishizawa, et les « faiseurs<br />

d’images » Warren Du Preez et Nick Thornton-Jones sont au nombre de ses collaborateurs<br />

récents.<br />

À partir de récits de Davi Kopenawa et de dessins d’animaux réalisés par Joseca<br />

Yanomami et les jeunes gens de Watorik¶, Naoki Takizawa crée Mirekopë, une installation<br />

évoquant la chorégraphie des images des ancêtres animaux du temps des origines<br />

et des plantes de la forêt – images-esprits « descendues » danser sur de vastes<br />

miroirs à l’appel des chamans.<br />

Adriana Varejão<br />

Née en 1964 à Rio de Janeiro. Vit à Rio de Janeiro<br />

Mirekopë [miroirs chamaniques], 2003<br />

Miroirs, aluminium, acier, projection vidéo (DVD)<br />

réalisée avec des dessins de Joseca Yanomami<br />

et d’autres jeunes gens de Watorik¶<br />

7,5 x 8,5 m<br />

Réalisation de la vidéo : Étienne Mineur<br />

Mise en espace : Daniel Adric<br />

Commande de la Fondation <strong>Cartier</strong> pour l’art contemporain, Paris<br />

Installation réalisée avec le soutien de<br />

Depuis une dizaine d’années, Adriana Varejão crée des œuvres d’une puissance<br />

visuelle exceptionnelle, qui se situent entre peinture et sculpture. Art de l’hybridation<br />

et du syncrétisme, ses toiles doivent autant aux réminiscences de la peinture baroque<br />

qu’aux souvenirs de l’histoire coloniale du Brésil, convoquant conjointement le miracle<br />

de la transsubstantiation et le cannibalisme librement interprété dans les gravures<br />

du XVII e siècle. Histoire, culture, paysage, géographie, démembrement des corps et<br />

démantèlement des références : le vocabulaire des premières œuvres est devenu plus<br />

abstrait et plus dépouillé dans ses travaux récents.<br />

À l’occasion de son voyage à Watorik¶, Adriana Varejão a engagé un dialogue avec<br />

les Yanomami à partir de son travail sur la dislocation du corps et des paysages.<br />

Les chamans du village ont longuement commenté les images de l’artiste à partir de<br />

leurs propres références cosmologiques, notamment de l’initiation chamanique, qui


17<br />

© Adriana Varejão<br />

(Adriana Varejão suite)<br />

Yanomami, l’esprit de la forêt Les artistes et les œuvres<br />

implique un démembrement symbolique du corps du futur chaman mais également,<br />

d’une façon plus générale, de la thématique cannibale dont est empreinte leur théorie<br />

des agressions surnaturelles – sorcellerie, chamanisme agressif, esprits maléfiques.<br />

▲<br />

Stephen Vitiello<br />

Né en 1964 à New York. Vit à New York<br />

Pássaros da Amazônia [Oiseaux d’Amazonie], 2003<br />

Carreaux de céramique peints à la main, 4 x 5 m<br />

Collaboration : Beatriz Sauer<br />

Paisagem canibal [Paysage cannibale], 2003<br />

Huile sur bois et époxy, 220 x 170 cm<br />

Cadernos de Viagem : « Connaissance par Corps »,<br />

[Carnets de voyage : « Connaissance par Corps »], 2003<br />

Huile sur lin, 270 x 165 cm<br />

Cadernos de Viagem : Yãkoana<br />

[Carnets de voyage : Yãkoana], 2003<br />

Huile sur lin, 270 x 165 cm<br />

Courtesy Galeria Fortes Vilaça, São Paulo, Lehmann Maupin, New York<br />

et Victoria Miro Gallery, Londres<br />

Em segredo [en secret], 2003<br />

Huile sur lin et résine, 310 x 150 cm<br />

Collection de l’artiste<br />

Musicien électronique et créateur sonore, Stephen Vitiello construit des œuvres à partir<br />

des bruits qu’il enregistre au sein de son environnement, les retranscrivant ou les<br />

déterritorialisant de façon telle que notre appréhension sensible du monde s’en<br />

trouve transformée. Il a régulièrement collaboré avec des vidéastes comme Tony<br />

Oursler ou Nam June Paik pour créer des installations expérimentales.<br />

À partir des enregistrements réalisés lors de son séjour à Watorik¶, il élabore l’écriture<br />

d’un dispositif sonore composé des voix émanant de la forêt, polyphonie semblable<br />

à un appel aux multiples registres – bruissements, souffles, frémissements –,<br />

que vient, en contrepoint, interpréter la voix yanomami, selon les codes des récits<br />

mythologiques ou les symboles inhérents à la vie quotidienne.<br />

Heã, l’environnement acoustique qu’il crée pour l’exposition, renvoie, par son<br />

titre, à cette appropriation culturelle de l’univers sonore de la forêt et à l’interprétation<br />

de l’appel de certains oiseaux et insectes considéré comme signe ou présage – annonçant<br />

la présence d’animaux ou de fruits, l’arrivée de visiteurs ou d’ennemis, la proximité<br />

d’un changement de saison…<br />

L’exposition présente également, Watorik¶, une promenade sonore dans l’univers<br />

des Yanomami, enregistrée à l’aide d’un microphone « binaural » – qui restitue parfaitement<br />

la localisation des sons et la profondeur de champ.<br />

Heã, 2003<br />

DVD audio (5,1 mix)<br />

Durée : 45 mn<br />

Voix : Lourival Watorik¶thëri et Davi Kopenawa


18<br />

(Stephen Vitiello suite)<br />

Yanomami, l’esprit de la forêt Les artistes et les œuvres<br />

Watorik¶, janvier 2003<br />

1- Grande marche : du village à la rivière et retour, 15 mn 55<br />

2- Davi, Bruce et un perroquet véhément, 7 mn 56<br />

3- Heri: chœur de femmes, le soir, 6 mn 17<br />

4- Marche au petit matin sous la pluie, 13 mn 10<br />

5- 5h du matin, un chaman, 5 mn 15<br />

Volkmar Ziegler<br />

Né en 1944 à Karsdorf. Vit à Berlin<br />

Cinéaste et photographe, Volkmar Ziegler commence à travailler avec les Yanomami<br />

à partir de 1981. Trois ans plus tard, il réalise le film Yanomami de la rivière de miel.<br />

Entre décembre 1986 et août 1987, il passe sept mois chez les Yanomami de Surucucus<br />

et, à cette occasion, apprend leur langue. Il est alors témoin du déploiement du<br />

projet Calha Norte, plan d’occupation par l’armée brésilienne du haut plateau de<br />

Surucucus, près de la frontière vénézuélienne. Dans son film La Maison et la Forêt<br />

(1994), Ziegler privilégie l’expression directe des Yanomami face à l’intrusion des<br />

Blancs – dans leur langue (sous-titrée) et depuis leurs villages. Ce film, fruit de cinq<br />

années de travail, donne ainsi pour la première fois la parole aux Yanomami du Brésil<br />

les plus isolés qui réagissent aux événements de leur histoire récente – de l’arrivée des<br />

missionnaires puis des militaires à celle des chercheurs d’or – tout en réaffirmant les<br />

fondements mythologiques et cosmologiques de leur société.<br />

La Maison et la Forêt, 1994<br />

Film 16 mm transféré sur DVD<br />

Durée : 1h52<br />

Réalisation, script /camera, montage : Volkmar Ziegler<br />

Son : Pierrette Birraux, Volkmar Ziegler<br />

Version originale : français / yanomami<br />

(sous-titres en français, traduction Ivanildo Wawanawëtheri,<br />

Jacinto Mahekototeri, Bruce Albert et Catherine Alès)<br />

© Volkmar Ziegler


L’exposition<br />

Le catalogue<br />

19<br />

Directeur de le Fondation <strong>Cartier</strong> pour l’art contemporain : Hervé Chandès<br />

Commissaires de l’exposition : Bruce Albert et Hervé Chandès<br />

Conservateurs en charge de l’exposition : Hélène Kelmachter,<br />

avec Leanne Sacramone et Vanessa Critchell ; stagiaire : Frédérique Foull<br />

Exposition réalisée avec le soutien de<br />

Coordination technique : Frédérique Mehdi<br />

Régie vidéo : Romain Augros<br />

Régie son : Sébastien Cannas, Maxime Munoz<br />

Scénographie : Stéphane Maupin et Nicolas Hugon<br />

Cette exposition est présentée avec la collaboration de Survival International, organisation<br />

mondiale de soutien aux peuples indigènes qui défend leur détermination à<br />

décider de leur propre avenir et les aide à garantir leur vie, leurs terres et leurs droits<br />

fondamentaux. L’organisation est née en 1969 de l’inquiétude suscitée par la situation<br />

dramatique des Indiens du Brésil.<br />

Survival International a eu un rôle fondamental de relais international dans la campagne<br />

menée par la CCPY durant quatorze ans pour la reconnaissance légale des terres<br />

yanomami au Brésil (1978-1992) et continue aujourd’hui à défendre activement les<br />

droits territoriaux, culturels et civiques yanomami dans ce pays.<br />

Conception graphique : Larry Kazal, Paris<br />

Éditions : Dorothée Charles assisté de Sophie Perceval ;<br />

stagiaires : Vanessa Bellemou et Cécile Branche<br />

Relecture : Françoise Buisson<br />

Dans l’esprit d’une apparition de l’image chère au chamanisme yanomami, le catalogue<br />

de l’exposition Yanomami, l’esprit de la forêt est un ouvrage à voir. Photographies<br />

d’archives, cartes géographiques et œuvres racontent sur deux plans<br />

parallèles l’expérience unique des artistes accueillis à Watorik¶ et l’histoire récente du<br />

peuple yanomami, celle de leur découverte des Blancs. Au cœur de ce livre, de secrètes<br />

correspondances entre art contemporain et pensée mythique affirment le pouvoir<br />

de l’image rêvée, pensée, ou racontée. Ce catalogue, à la fois livre d’art et outil scientifique,<br />

est tout entier au service de la pensée yanomami et donne la parole au chaman<br />

Davi Kopenawa avec « Les ancêtres animaux », récit transcrit du yanomami par<br />

Bruce Albert. C’est le premier récit chamanique yanomami de ce genre jamais publié<br />

en France, et la confiance d’une amitié de plusieurs décennies lui confère une qualité<br />

ethnographique et humaine toute particulière.<br />

Version française reliée<br />

Fondation <strong>Cartier</strong> pour l’art contemporain, Paris/Actes Sud, Arles<br />

Format 22 x 28 cm, 208 pages, 341 reproductions couleur et noir et blanc<br />

Auteurs : Bruce Albert, Davi Kopenawa<br />

Parution : 13 mai 2003<br />

Prix : 38 €<br />

Yanomami, l’esprit de la forêt Information presse : Linda Chenit assistée de Nathalie Desvaux<br />

tél. 01 42 18 56 77 / 56 65 fax 01 42 18 56 52 e-mail lchenit@fondation.cartier.fr images en ligne / fondation.cartier.fr


Les Soirées Nomades<br />

20<br />

Dans le cadre de l’exposition Yanomami, l’esprit de la forêt, les Soirées Nomades<br />

proposent des événements liés aux arts de la scène.<br />

Programmation mai – juillet 2003<br />

Samedi 17 et dimanche 18 mai à 18h et à 20h : Sarah Chase, Private Rooms –<br />

représentations en appartement (danse) *<br />

Prévente des billets à la Fondation <strong>Cartier</strong>. Renseignements : tél. 01 42 18 56 76<br />

Jeudi 22 mai à 20h30 : Sarah Chase, Private Rooms –<br />

version scénique (danse) *<br />

Jeudi 5 juin à 20h30 : Edit Kaldor, Or Press Escape (spectacle) *<br />

Jeudi 12 juin à 20h30 : Odile Darbelley et Michel Jacquelin, Tout doit disparaître,<br />

vernissage (installation – spectacle)<br />

Jeudi 19 juin à 20h30 : Themselves [Doseone & Jel] (concert)<br />

Jeudi 26 juin à 20h30 : Georges Aperghis, 14 Jactations et Tinguel Tangel (concert)<br />

avec Frédéric Davério, Lionel Peintre, Valérie Philippin, Françoise Rivalland<br />

Jeudi 3 juillet à 20h30 : Julyen Hamilton et Christian Reiner<br />

(danse et musique improvisées)<br />

Jeudi 10 juillet à 20h30 : Black Dice (concert)<br />

Renseignements et réservations (indispensables), tous les jours, sauf le lundi,<br />

de 12h à 20h. Tél. 01 42 18 56 72<br />

*Spectacle en anglais<br />

Les activités pour les enfants<br />

La Fondation <strong>Cartier</strong> pour l’art contemporain propose, à l’occasion de l’exposition<br />

Yanomami, l’esprit de la forêt, un ensemble d’activités pour les jeunes visiteurs (à<br />

partir de 6 ans) les mercredis à 15h :<br />

Visites de l’exposition<br />

(les mercredis 14 et 21 mai, 2, 9, 23 et 30 juillet, 6, 13, 20 et 27 août 2003)<br />

Visites contées : « Les belles histoires » de Bertille Soulier<br />

(les mercredis 28 mai, 11 et 25 juin, 16 juillet, 3, 10 et 24 septembre 2003)<br />

Ateliers « Parures de plumes » avec Lya Garcia (les mercredis 4 juin et 17 septembre)<br />

Ateliers « Parures de fleurs et de plumes » avec Catherine Reisser et Laurence Quentin<br />

(les mercredis 18 juin et 1er octobre 2003)<br />

Rencontre avec Raymond Depardon et Clémence René-Bazin<br />

(le mercredi 8 octobre 2003)<br />

Le mercredi 14 mai à 15h, les jeunes visiteurs sont invités à une rencontre exceptionnelle avec<br />

le chaman Davi Kopenawa, Dário, Joseca et l’anthropologue Bruce Albert.<br />

Renseignements et réservations : Vania Merhar<br />

tél. 01 42 18 56 67 vmerhar@fondation.cartier.fr<br />

Yanomami, l’esprit de la forêt Information presse : Linda Chenit assistée de Nathalie Desvaux<br />

tél. 01 42 18 56 77 / 56 65 fax 01 42 18 56 52 e-mail lchenit@fondation.cartier.fr images en ligne / fondation.cartier.fr


Prochaines expositions<br />

21<br />

Jean-Michel Othoniel, <strong>Crystal</strong> <strong>Palace</strong> (sculpture)<br />

Daido Moriyama (photographie)<br />

31 octobre 2003 – 4 janvier 2004<br />

vernissage jeudi 30 octobre 2003<br />

Jean-Michel Othoniel, <strong>Crystal</strong> <strong>Palace</strong><br />

Intitulée <strong>Crystal</strong> <strong>Palace</strong>, l’exposition inédite de l’artiste français Jean-Michel Othoniel,<br />

est entièrement imaginée en référence à l’architecture de verre de Jean Nouvel.<br />

Bannières aux perles et pampilles de verre irisées, voiles brodés de sequins d’or, lit<br />

sublimé d’un baldaquin de verre soufflé, lanternes colorées irradiant d’une délicate<br />

lumière, fontaine dite « du plaisir et des larmes », rideau de perles s’étendant comme<br />

un paysage, chacune des œuvres réalisées pour l’exposition joue avec la lumière et<br />

ses reflets, invitant à une promenade jusque dans le jardin de la Fondation <strong>Cartier</strong>.<br />

Pour <strong>Crystal</strong> <strong>Palace</strong>, Jean-Michel Othoniel a fait appel au savoir-faire des artisans<br />

les plus talentueux tels que les maîtres verriers de Murano, du CIRVA, ou les brodeuses<br />

de Rochefort.<br />

Daido Moriyama<br />

La Fondation <strong>Cartier</strong> pour l’art contemporain présente la première exposition majeure<br />

en France du photographe japonais Daido Moriyama. Cette exposition est l’occasion<br />

de faire découvrir une œuvre internationalement reconnue, déjà présentée en 1999<br />

au Museum of Modern Art de San Francisco. Organisée en étroite collaboration avec<br />

l’artiste, elle réunira environ 200 photographies noir et blanc et polaroïd, parmi lesquelles<br />

les séries Platform (1977), Light and Shadow (1981-1982), Hysteric (1992),<br />

Polaroid Polaroid (1997) et Shinjuku (2002).<br />

Né en 1938 à Ikeda dans la préfecture d’Osaka, Daido Moriyama s’intéresse<br />

d’abord à la peinture avant de se tourner définitivement vers la photographie à l’âge<br />

de 21 ans. En 1961, il s’installe à Tokyo où il devient l’assistant d’Eiko Hosei, l’un des<br />

fondateurs de l’agence Vivo. Influencé par les travaux de William Klein et de Robert<br />

Frank, il photographie la ville et les indices furtifs des grandes mutations du Japon<br />

d’après-guerre. Maniant subtilement le flou et des flashs de lumière violente, il dévoile<br />

une vision sombre et parfois mélancolique de la société japonaise, dans un esprit<br />

proche du Pop Art et des poètes de la Beat Generation.<br />

Yanomami, l’esprit de la forêt Information presse : Linda Chenit assistée de Nathalie Desvaux<br />

tél. 01 42 18 56 77 / 56 65 fax 01 42 18 56 52 e-mail lchenit@fondation.cartier.fr images en ligne / fondation.cartier.fr


Les expositions à l’étranger<br />

22<br />

Yanomami, l’esprit de la forêt<br />

Centre Cultural de la Fundació « la Caixa »,<br />

Palma de Majorque, Espagne<br />

7 octobre 2003 – 11 janvier 2004<br />

vernissage dimanche 7 octobre 2003<br />

Pierrick Sorin, Plaça Weyler, 3 / 07001 Palma de Mallorca<br />

En mars 2001, Pierrick Sorin déménage et installe son appartement au rez-de-chaussée<br />

de la Fondation <strong>Cartier</strong>. Des dispositifs vidéos se succèdent dans les différentes<br />

pièces : le hall d’entrée, la cuisine, la salle à manger, la chambre, la salle de bain,<br />

l’atelier… Avant de s’installer à Palma de Majorque, l’artiste a présenté son œuvre<br />

à Barcelone (Av. Marquès de Comillas, 6-8 / 08038 Barcelona) et à Bilbao (Recalde,<br />

30 /48009 Bilbao).<br />

Bildmuseet, Umeå, Suède<br />

1er juin – 26 octobre 2003<br />

Conférence de presse vendredi 30 mai 2003<br />

Overview. Highlights from the collection<br />

of the Fondation <strong>Cartier</strong> pour l’art contemporain<br />

À travers une sélection d’œuvres de la collection de la Fondation <strong>Cartier</strong> pour l’art<br />

contemporain – peintures, sculptures, photographies et installations vidéo –, des<br />

artistes internationaux seront exposés pour la première fois en Scandinavie : Beaurin<br />

Domercq, Eliane Duarte, Hubert Duprat, William Eggleston, Udomsak Krisanamis,<br />

Alessandro Mendini, Vik Muniz, J. D. ‘Okhai Ojeikere, Pierrick Sorin, Beat Streuli,<br />

Adriana Varejão, Bill Viola et Leslie Wayne.<br />

Le Bildmuseet, musée de l’Université d’Umeå, a accueilli dernièrement les collections<br />

de la South African National Gallery, du Stedelijk Museum et la Collection Karin<br />

et Lars Hall. Il programme régulièrement d’importantes expositions personnelles et de<br />

groupes.


Renseignements pratiques<br />

23<br />

La Fondation <strong>Cartier</strong> pour l’art contemporain est ouverte<br />

tous les jours, sauf le lundi, de 12h à 20h.<br />

Droit d’entrée : 5€, tarif réduit : 3,50 €<br />

Librairie<br />

La librairie de la Fondation <strong>Cartier</strong> pour l’art contemporain<br />

est ouverte aux mêmes horaires que les espaces d’exposition<br />

Les Soirées Nomades<br />

Les jeudis soir à 20h30 (sauf soirées exceptionnelles)<br />

Renseignements et réservations (indispensables), tous les jours,<br />

sauf le lundi, de 12h à 20h. Tél. 01 42 18 56 72<br />

Droit d’entrée : 5€, tarif réduit : 3,50 €<br />

Accueil des groupes<br />

Sur rendez-vous uniquement<br />

Visites commentées des expositions tous les jours<br />

Activités pour les enfants<br />

Visites des expositions les mercredis après-midi<br />

Rencontres exceptionnelles avec les artistes et autres activités<br />

Entrée gratuite pour les enfants de moins de 10 ans<br />

Entrée 3,50€ pour les enfants de plus de 10 ans<br />

Cours-conférences<br />

Les lundis et mardis de 19h30 à 21h<br />

Sur inscription uniquement. Documentation sur demande<br />

Le Cercle des amis<br />

L’adhésion au « Cercle des amis » de la Fondation <strong>Cartier</strong><br />

offre de nombreux avantages (accès libre aux expositions<br />

et aux Soirées Nomades, invitation aux vernissages,<br />

réduction de 10% à la librairie, réduction de 30% sur les tarifs<br />

des cycles de conférences…)<br />

Pour toutes ces activités, renseignements Vania Merhar<br />

Tél. 01 42 18 56 67 vmerhar@fondation.cartier.fr<br />

261, boulevard Raspail 75014 Paris<br />

tél. 01 42 18 56 50 fax 01 42 18 56 52<br />

fondation.cartier.fr<br />

L’exposition Yanomami, l’esprit de la forêt est organisée<br />

avec le soutien de la Fondation <strong>Cartier</strong> pour l’art contemporain,<br />

placée sous l’égide de la Fondation de France,<br />

avec le parrainage de la Société <strong>Cartier</strong>.<br />

Yanomami, l’esprit de la forêt Information presse : Linda Chenit assistée de Nathalie Desvaux<br />

tél. 01 42 18 56 77 / 56 65 fax 01 42 18 56 52 e-mail lchenit@fondation.cartier.fr images en ligne / fondation.cartier.fr

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