Telephonie mobile.pdf - Jugend und Wirtschaft
Telephonie mobile.pdf - Jugend und Wirtschaft
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INPUT<br />
Actualités concernant l’économie, la politique et<br />
la société destinées aux élèves<br />
Téléphone<br />
<strong>mobile</strong><br />
Gerrit Herlyn<br />
Thomas Hengartner<br />
Téléphone<br />
<strong>mobile</strong><br />
Conséquences<br />
culturelles et sociales<br />
Téléphonie <strong>mobile</strong><br />
et santé<br />
Interviews de<br />
quatre utilisateurs<br />
Plus de 80% des Suisses ont un<br />
portable. Ne peut-on pas vivre<br />
sans? Page 4<br />
Le portable a modifié le contact<br />
avec les amis, la famille et la<br />
société. Page 8<br />
Que sait-on des effets des champs<br />
électromagnétiques sur l’homme<br />
et son environnement? Page 11<br />
Quatre personnes expliquent leur<br />
relation au portable dans leur quotidien<br />
et au travail. Page 16
Sommaire<br />
03 Introduction<br />
04 Téléphone <strong>mobile</strong><br />
06 Téléphone <strong>mobile</strong> et technique<br />
08 Le portable et ses conséquences culturelles et sociales<br />
11 Communication <strong>mobile</strong> et santé<br />
14 Les aspects économiques de la téléphonie <strong>mobile</strong><br />
16 Interviews<br />
18 Travaux pratiques<br />
19 Sources, Impressum<br />
Un commentaire à l’usage des enseignants est téléchargeable<br />
à l’adresse www.jugend-wirtschaft.info ou www.jeco.ch<br />
Des informations supplémentaires<br />
ainsi qu’une E-lesson complètent<br />
ce numéro d’Input. Elles sont disponibles<br />
sur Internet:<br />
www.jeco.ch ou www.jugendwirtschaft.info<br />
puis choisir le<br />
dossier Téléphonie <strong>mobile</strong>/<br />
E-lesson/Module interactif sur<br />
le thème de la téléphonie <strong>mobile</strong>.<br />
Commentaire pour le personnel<br />
enseignant.<br />
2 | Input 8/2006 Réédition 2007 Téléphone <strong>mobile</strong>
Vue d’ensemble<br />
Introduction<br />
Fixer une sortie avec ses copains grâce à son portable, taper<br />
discrètement un SMS pendant un cours ou encore équiper<br />
son <strong>mobile</strong> de la toute dernière sonnerie: tout cela est<br />
devenu parfaitement naturel pour beaucoup d’adolescents<br />
d’aujourd’hui. Pourtant, il s’agit du fruit d’une évolution<br />
très rapide. Songeons qu’il y a 15 ans, à peu près 2%<br />
des Suisses seulement utilisaient la téléphonie <strong>mobile</strong>. De<br />
nos jours, environ 84% de la population dispose d’un portable<br />
et entend ainsi être joignable n’importe quand et<br />
n’importe où.<br />
Cette évolution soulève des questions. Celles-ci sont<br />
abordées dans ce numéro. Pourquoi voulons-nous ou devons-nous<br />
être en tout temps atteignables? Quelles sont<br />
les évolutions techniques qui ont abouti au portable d’aujourd’hui?<br />
Comment la téléphonie <strong>mobile</strong> influence-t-elle<br />
notre vie quotidienne et pourquoi est-elle si importante<br />
pour les adolescents? L’utilisation d’un portable provoquet-elle<br />
des risques pour la santé? Quelles sont les conséquences<br />
économiques de ces nouvelles possibilités de<br />
communiquer? Comment décrire et expliquer ce changement<br />
qui s’inscrit dans le cadre de l’émergence d’une société<br />
basée sur l’information et la communication?<br />
Téléphone <strong>mobile</strong> Input 8/2006 Réédition 2007 | 3
Téléphone <strong>mobile</strong><br />
Pouvons-nous encore nous imaginer<br />
vivre sans portable? Le fait que beaucoup<br />
de gens associent sa perte à<br />
une «catastrophe» personnelle montre<br />
à quel point l’accoutumance au portable<br />
s’est développée. Un sondage<br />
réalisé en Allemagne en l’an 2000 indiquait<br />
qu’un tiers des jeunes âgés de<br />
6 à 17 ans désirait un portable. Et depuis<br />
quelques années, un nouveau<br />
portable arrive tout en haut de la liste<br />
des cadeaux de Noël. En 2003, les<br />
adolescents allemands de 16 à 19<br />
ans ont dépensé environ 23 8 par<br />
mois (35 francs) pour leur portable.<br />
De nombreux adolescents utilisent<br />
aujourd’hui un portable, avant<br />
tout pour organiser leur temps libre<br />
ainsi que pour entretenir leurs amitiés<br />
et leurs relations. Il y a vingt ans,<br />
en revanche, les portables étaient encore<br />
très rares et réservés à des<br />
groupes professionnels qui devaient<br />
toujours pouvoir être atteints (médecins,<br />
chefs de chantier, hommes d’affaires<br />
…).<br />
Pouvoir téléphoner n’importe quand et n’importe où fait aujourd’hui partie du quotidien,<br />
surtout parmi les jeunes.<br />
Comment<br />
communiquons-nous?<br />
Pour beaucoup de gens, le portable<br />
représente aujourd’hui le principal<br />
moyen de communication personnelle.<br />
Il arrive en fait à la fin d’une longue<br />
évolution qui a débuté avec la conversation,<br />
la forme de communication la<br />
plus directe. Cette évolution a vu successivement<br />
l’apparition de la lettre,<br />
un moyen de communication écrit<br />
mais «lent», puis de la téléphonie fixe<br />
et enfin de la communication écrite<br />
via l’ordinateur (email, chat). Les médias<br />
les plus récents ont pratiquement<br />
aboli les notions de distance et<br />
de temps. Résultat: nous devenons<br />
de plus en plus exigeants par rapport<br />
à la communication.<br />
Ces nouvelles exigences font que,<br />
désormais, on considère comme impoli<br />
de ne répondre à un SMS<br />
qu’après plusieurs heures seulement<br />
ou de ne relever ses emails que de<br />
Caractéristiques de divers moyens de communication<br />
Média Depuis quand? Sens utilisés Emission / disponibilité du partenaire<br />
Conversation Tous Directe, mais liée à la présence d’un interlocuteur (synchrone)<br />
Lettre Environ 3000 Vue / média optique Au moins un jour, adresse postale (asynchrone)<br />
avant J-C<br />
Télégraphe 1837 Vue / média optique Directe, mais liée à la connaissance d’un langage spécifique<br />
(alphabet morse) pour l’envoi et la réception<br />
Téléphone 1876 Ouïe / média acoustique Directe, mais liée à la présence de l’interlocuteur<br />
à l’appareil (synchrone)<br />
Email 1971 Vue / média optique Directe, accès du récepteur à Internet (asynchrone)<br />
SMS 1992 Vue / média optique Directe, nécessite son propre portable, indépendance par rapport<br />
au lieu (asynchrone)<br />
4 | Input 8/2006 Réédition 2007 Téléphone <strong>mobile</strong>
Scène de communication moderne – emails, chats et SMS nous font passer une grande partie<br />
de notre temps devant des écrans. Mais pouvoir communiquer avec le monde entier nous fait<br />
parfois oublier notre voisin direct.<br />
manière très irrégulière. Ce phénomène<br />
constitue-t-il une obligation de<br />
communiquer ou débouche-t-il sur de<br />
nouvelles libertés? La question est<br />
ouverte. Vu la diversité actuelle des<br />
moyens de communication, il convient<br />
par ailleurs de choisir le média approprié<br />
à différentes situations (une<br />
lettre pour les communications officielles;<br />
un email lorsqu’il s’agit d’aller<br />
vite tout en laissant à l’interlocuteur<br />
le temps de répondre).<br />
«Réinvention» du téléphone:<br />
écrire un message avec<br />
son portable<br />
Les premiers SMS ont été envoyés en<br />
1992. A l’origine, ils étaient uniquement<br />
conçus pour permettre aux opérateurs<br />
de communiquer avec leurs<br />
clients. Mais, à la surprise générale,<br />
ils ont rapidement été très prisés du<br />
public. Le «Short Message Service»<br />
est disponible en Suisse depuis<br />
1995. En raison de la limitation des<br />
messages à 160 caractères, les utilisateurs<br />
– avant tout les adolescents,<br />
très friands de ce moyen de communication<br />
– ont développé leur propre<br />
«style télégraphique».<br />
Spécialiste des sciences de la<br />
com munication, Joachim Höflich a fait<br />
des recherches, afin de savoir pourquoi<br />
les adolescents écrivaient des<br />
SMS. Il a déterminé que les raisons<br />
les plus fréquemment avancées<br />
étaient les suivantes: fixer des rendez-vous,<br />
savoir où sont ses amis,<br />
donner sa position, signaler que l’on<br />
est atteignable, plaisir d’avoir des<br />
contacts et tuer le temps. Les adolescents<br />
font en moyenne trois appels<br />
par jours sur leur portable, mais ils<br />
envoient et respectivement reçoivent<br />
sept SMS.<br />
Le nombre de SMS est ainsi plusieurs<br />
fois supérieur au nombre de<br />
communications purement orales. Un<br />
chiffre montre l’importance du phénomène:<br />
en 2003, les quelque 6,2 mil-<br />
lions de clients des opérateurs Orange,<br />
Sunrise et Swisscom Mobile ont<br />
envoyé 3,12 milliards de SMS.<br />
Ce qui est nouveau dans cette manière<br />
de communiquer, c’est que le<br />
SMS a estompé la frontière entre<br />
l’écrit et l’oral. Beaucoup de mots<br />
sont «tapés» comme ils se prononcent.<br />
Les règles d’orthographe et de<br />
grammaire ont perdu de leur importance.<br />
A la place, on assiste à un recours<br />
créatif et ironique aux anglicismes<br />
(cu pour see you) ainsi qu’à<br />
l’utilisation du langage familier et du<br />
langage propre aux jeunes. De nombreuses<br />
abréviations (jV tré b1 = je<br />
vais très bien) et des émoticônes (J)<br />
sont utilisées en raison du nombre limité<br />
de caractères. Par ailleurs, le fait<br />
que les jeunes recopient et conservent<br />
certains SMS dans leurs agendas<br />
apparente cette nouvelle forme<br />
de communication aux lettres.<br />
Téléphone <strong>mobile</strong> Input 8/2006 Réédition 2007 | 5
Téléphone portable et technique<br />
Le portable, une partie de<br />
l’histoire technique en Suisse<br />
La téléphonie <strong>mobile</strong> a connu une<br />
évolution rapide au cours des dernières<br />
années. Mais il a fallu 70 ans<br />
pour en arriver à la téléphonie sans fil<br />
confortable que nous connaissons aujourd’hui.<br />
Retour sur les principales<br />
étapes:<br />
■ Dès les années 30, la téléphonie<br />
sans fil est utilisée pour permettre<br />
des connexions dans les zones<br />
de haute montagne. Une des premières<br />
liaisons du Club Alpin Suisse<br />
(CAS) relie la cabane Concordia<br />
au Jungfraujoch.<br />
■ Autre spécificité suisse, la mise<br />
en service de ce que l’on nomme<br />
l’appel-auto, en 1958. Ce système<br />
permet d’envoyer un simple signal<br />
sonore à des voitures équipées<br />
d’un récepteur. A la réception du<br />
signal, le conducteur doit rappeler<br />
(par exemple une centrale) à partir<br />
d’une cabine téléphonique.<br />
■ L’ère de la téléphonie <strong>mobile</strong> débute<br />
en Suisse en 1978. Grâce au<br />
Natel A (abréviation de Nationales<br />
Autotelefon), quelque 10'000 uti -<br />
lisateurs ont accès à un réseau<br />
de radiocommunications (analogi-<br />
que). Un cercle limité de parti -<br />
cipants ainsi que des frais élevés<br />
– plus de 8000 francs pour l’achat<br />
et une taxe mensuelle de 130<br />
francs – font du portable un appareil<br />
réservé à un petit nombre.<br />
■ En 1986, l’introduction du réseau<br />
C permet d’augmenter le nombre<br />
de participants à 125'000. Le portable,<br />
qui pèse alors 500 gram -<br />
mes et coûte 5000 francs, reste<br />
cependant réservé à une clientèle<br />
aisée.<br />
■ Le téléphone <strong>mobile</strong> entre défini -<br />
tivement dans le quotidien des<br />
Suisses dès 1993 avec le Natel<br />
D. Le recours à une technologie<br />
digitale pour la transmission de<br />
la parole rend désormais possibles<br />
des portables plus petits et<br />
plus légers, une conversation de<br />
La téléphonie <strong>mobile</strong> a besoin d’un réseau<br />
dense de stations de base. Qu’elles soient<br />
bien cachées entre les maisons ou visibles<br />
sur les toits ou les montagnes, ces stations<br />
marquent notre paysage.<br />
meil leure qualité et la transmission<br />
d’autres informations comme<br />
les SMS. Par ailleurs, la baisse<br />
des prix et des tarifs permet une<br />
ra pide diffusion de la téléphonie<br />
<strong>mobile</strong>.<br />
Comment fonctionne<br />
un portable?<br />
Le signal radio<br />
La transmission radio est indispensable<br />
à la téléphonie <strong>mobile</strong>. Il est<br />
ainsi possible de transmettre des informations<br />
acoustiques ou optiques<br />
grâce à des ondes électromagnétiques.<br />
L’«emballage» et le «désem -<br />
ballage» de l’information sont respectivement<br />
nommés modulation et démodulation.<br />
Le nombre d’oscillations<br />
des ondes varie en fonction de la<br />
puissance du signal. Avec la télé -<br />
phonie <strong>mobile</strong> actuelle, les conversations<br />
sont «converties» (à vrai dire,<br />
comprimées) en informations digita -<br />
les avant l’envoi, puis à nouveau «décodées»<br />
par le récepteur. Le nom bre<br />
d’oscillations d’une onde électromagnétique<br />
détermine la fréquence à laquelle<br />
la transmission a lieu. Une oscillation<br />
par seconde correspond à un<br />
hertz (Hz); un mégahertz (MHz) cor -<br />
respond à un million de hertz, c’est-àdire<br />
à un million d’oscillations par seconde.<br />
Le réseau d’émetteurs<br />
Pour garantir un réseau de téléphonie<br />
<strong>mobile</strong> le plus complet possible, la<br />
Suisse a besoin d’un réseau dense<br />
constitué d’environ 10'000 antennes<br />
relais situées sur plus de 4500 emplacements.<br />
Le réseau est divisé en<br />
cellules. Dans chaque cellule, une<br />
station de base équipée d’antennes<br />
émettrices/réceptrices capte les signaux<br />
assez faibles émis par les portables,<br />
les amplifie et les transmet<br />
plus loin. En Suisse, 99,7% du terri -<br />
toire habité est couvert par ces stations,<br />
si bien que se retrouver dans<br />
une zone d’ombre est devenu une exception.<br />
6 | Input 8/2006 Réédition 2007 Téléphone <strong>mobile</strong>
Ce schéma représente la structure en nid d’abeille du réseau cellulaire qui permet de capter<br />
le signal radio et de le transmettre plus loin.<br />
Les fréquences<br />
Les fréquences permettant la transmission<br />
sans fil de données téléphoniques<br />
ont été définies au niveau international.<br />
Il s’agit du système global<br />
de communications <strong>mobile</strong>s (en abrégé<br />
GMS). Actuellement, les fréquen -<br />
ces GMS sont comprises dans les<br />
bandes 900 et 1800 MHz.<br />
Les téléphones <strong>mobile</strong>s qui fonctionnent<br />
sur ces deux fréquences sont<br />
désignés sous le terme de portables<br />
bi-bande. Les appareils qui disposent<br />
d’une troisième bande (par exemple<br />
l’UMTS) sont des portables tri-bande.<br />
Le roaming<br />
Le roaming (mot anglais signifiant errer,<br />
flâner) permet d’être automatiquement<br />
pris en charge par un autre réseau.<br />
Grâce au roaming, il est possible<br />
de téléphoner avec son propre<br />
portable également à l’étranger. A<br />
chaque téléphone <strong>mobile</strong> est affecté<br />
ce que l’on nomme un HLR (Home<br />
Location Register), sorte de «central»<br />
de l’opérateur. Chaque téléphone portable<br />
peut être «localisé» au moyen<br />
des données enregistrées dans le<br />
HLR. Lorsque l’utilisateur du portable<br />
change de cellule ou de réseau, les informations<br />
HLR sont transférées au<br />
VLR (Visitor Location Register). Les<br />
conversations de l’«invité» sont alors<br />
prises en charge.<br />
Applications multimédia<br />
Travaillant dans une bande de fréquences<br />
encore plus élevée (2100<br />
MHz), l’UMTS (Universal Mobile Tele-<br />
communications Standard) permet de<br />
transmettre de plus grandes quantités<br />
de données digitales. Il est ainsi<br />
devenu techniquement possible d’utiliser<br />
de nouvelles applications multimédia<br />
telles que la vidéo-téléphonie<br />
ou l’envoi de photos, de vidéos et de<br />
musique. Avec ce que l’on nomme les<br />
smartphones, un nouveau pas est<br />
franchi vers une fusion entre la technologie<br />
de la téléphonie <strong>mobile</strong> et celle<br />
des ordinateurs. Tout comme les ordinateurs,<br />
les smartphones permettent<br />
de gérer des adresses, des rendez-vous<br />
et des tâches, de travailler<br />
avec un traitement de texte, d’utiliser<br />
le courrier électronique et Internet,<br />
d’échanger des données avec un ordinateur<br />
et d’employer des applications<br />
comme Media Player.<br />
Deux portables ne peuvent pas directement communiquer entre eux. Ils doivent obligatoirement passer par des antennes. En montagne,<br />
les stations de base doivent être placées sur des sommets pour éviter ce que l’on appelle les zones d’ombre.<br />
Téléphone <strong>mobile</strong> Input 8/2006 Réédition 2007 | 7
Le portable et ses conséquences<br />
culturelles et sociales<br />
Aujourd’hui, pour beaucoup de gens,<br />
le portable est devenu un compagnon<br />
de tous les instants. Cette rapide accoutumance<br />
au portable est étonnante.<br />
En effet, en 1990, à peine 2% des<br />
Suisses en possédaient un. En 2003,<br />
cette part atteignait 84%. Seulement<br />
entre 1998 et 2001, le nombre de<br />
ménages possédant un portable a triplé.<br />
Résultat de cette évolution: en<br />
moins de 15 ans, le téléphone <strong>mobile</strong><br />
est passé du statut de signe extérieur<br />
de richesse pour gens désireux de<br />
montrer qu’ils étaient en tout temps<br />
atteignables à celui d’objet de la vie<br />
courante pour tout le monde.<br />
L’utilisation du portable<br />
Au cours de ces 15 ans, une représentation<br />
de ce qui constitue une<br />
«bonne» ou une «mauvaise» utilisation<br />
du téléphone <strong>mobile</strong> s’est également<br />
développée. Chacun d’entre nous a<br />
déjà vécu des situations au cours<br />
desquelles la sonnerie de son propre<br />
portable est pénible. Ce sentiment<br />
vient du fait que le portable peut désormais<br />
s’immiscer au cours de n’importe<br />
quelle conversation et que des<br />
personnes absentes peuvent tout à<br />
coup s’imposer comme des interlocuteurs<br />
virtuels, qu’on le veuille ou non.<br />
L’augmentation du nombre d’appels<br />
en public a conduit à des interdictions<br />
et à des règles. En Suisse, la loi<br />
interdit par exemple de téléphoner en<br />
voiture (amende de 100 francs). En<br />
revanche, l’utilisation d’un kit mainslibres<br />
n’est ni autorisée ni interdite.<br />
Dans certains endroits, comme<br />
les bibliothèques, les théâtres, les<br />
cinémas, les hôpitaux ou les zones<br />
silence des trains, des panneaux<br />
rendent attentif au fait que les portables<br />
représentent une source de<br />
nuisance sonore. Dans beaucoup<br />
d’écoles, les portables constituaient<br />
aussi un gros problème, car ils interrompaient<br />
fréquemment les cours et<br />
distrayaient les élèves. Aujourd’hui, la<br />
plupart des écoles ont édicté des<br />
règles qui vont de l’interdiction totale<br />
à une limitation volontaire d’utilisation<br />
(par exemple durant les pauses).<br />
D’autres situations ont entraîné des<br />
règles non écrites. Par exemple, celui<br />
qui utilise son portable dans un restaurant<br />
se fait «fusiller» du regard par<br />
les autres convives, obligés de suivre<br />
malgré eux la conversation. Mais le<br />
concept de «bonne» utilisation du portable<br />
reste difficile; pour preuve, les<br />
manuels modernes de savoir-vivre<br />
consacrent toujours un chapitre à ce<br />
thème.<br />
Cependant, la perception des<br />
communications en public amène à<br />
une contradiction notable: selon une<br />
étude, deux tiers des personnes interrogées<br />
estiment que le portable est<br />
un média importun, et ce malgré le<br />
fait que la plupart d’entre elles en utilise<br />
un. Autre élément typique de la<br />
téléphonie <strong>mobile</strong>: la personne au<br />
bout du fil demande toujours à son interlocuteur<br />
où il se trouve, ce qui fait<br />
beaucoup rire les auditeurs externes.<br />
Des solutions techniques comme<br />
le vibreur ou les SMS permettent aujourd’hui<br />
de communiquer de manière<br />
moins bruyante. Le SMS réintroduit<br />
une part de sphère privée pendant<br />
une communication en public.<br />
Le portable, un média<br />
pour les adolescents<br />
Le portable s’est particulièrement<br />
diffusé parmi les adolescents. Pour<br />
Un panneau d’interdiction du portable: un moyen des plus clairs pour montrer que les conver -<br />
sations à haute voie et les sonneries inopportunes ne sont pas souhaitées dans certains lieux.<br />
8 | Input 8/2006 Réédition 2007 Téléphone <strong>mobile</strong>
«Où es-tu?» Avec la téléphonie <strong>mobile</strong>, nous sommes presque toujours atteignables.<br />
Mais cela implique aussi le danger de voir soudain un «tiers» venir nous déranger.<br />
beaucoup, l’organisation du temps<br />
libre n’est plus guère concevable<br />
sans portable. Ce dernier offre la<br />
possibilité de se donner rendez-vous<br />
de manière spontanée et flexible.<br />
Cela présente l’avantage de pouvoir à<br />
tout moment modifier ses projets<br />
pour la soirée, mais en même temps<br />
l’inconvénient de rendre les rendezvous<br />
fixes plus rares et plus difficiles.<br />
Vu que le portable s’est imposé<br />
comme moyen de communication<br />
dans de nombreux groupes, il existe<br />
pratiquement une obligation d’en posséder<br />
un.<br />
Pour preuve, communiquer avec<br />
quelqu’un qui n’a pas de portable est<br />
de plus en plus perçu comme compliqué.<br />
Par ailleurs, le portable peut servir<br />
d’indicateur de l’appartenance à un<br />
groupe («Qui peut avoir mon numéro?»)<br />
et le nombre d’appels et de SMS<br />
à mesurer sa cote de popularité.<br />
Le portable est un «média personnel».<br />
Son possesseur prend en effet<br />
conscience de sa disponibilité individuelle<br />
(numéro personnel), du fait<br />
qu’il est personnellement joignable et<br />
que les appels ne sont pas destinés à<br />
d’autres. Mais le portable est également<br />
un média personnalisé. La sonnerie,<br />
le choix du modèle, la galerie de<br />
photos, un combox (répondeur) muni<br />
de son propre message d’accueil enregistré<br />
ainsi que différents accessoires<br />
permettent de faire du portable<br />
un objet personnel qui ne peut être<br />
prêté.<br />
Ainsi, permettre à un ami de regarder<br />
ses SMS ou encore en composer<br />
un en commun en recherchant la<br />
meilleure formule peut devenir une<br />
sorte de marque de confiance. Lorsqu’on<br />
leur demande quelle est leur attitude<br />
face à la téléphonie <strong>mobile</strong>, les<br />
jeunes répondent qu’il est pour eux<br />
particulièrement important «de pouvoir<br />
avoir des conversations privées et<br />
d’être atteignable». Beaucoup répondent<br />
également qu’une vie sans portable<br />
est inconcevable. Tout cela<br />
montre donc bien le caractère «intime»<br />
de la téléphonie <strong>mobile</strong>.<br />
Idéal pour flirter<br />
Il n’est donc pas étonnant que, pour<br />
beaucoup de jeunes, le portable soit<br />
devenu en même temps un média<br />
idéal pour flirter. Les SMS sont la version<br />
moderne et courte des lettres<br />
d’amour et ont l’avantage de diminuer<br />
les blocages. En effet, écrire semble<br />
souvent plus simple que de parler personnellement<br />
avec quelqu’un. Autre<br />
avantage: avec le SMS, on dispose de<br />
temps pour trouver la formulation adéquate.<br />
Parfois, le lien qui unit les adolescents<br />
à leur portable est si étroit que<br />
l’on peut parler de dépendance. Mais,<br />
même sans aller jusqu’à diagnostiquer<br />
une dépendance, il est clair que<br />
le portable est devenu un compagnon<br />
incontournable qui structure la journée<br />
depuis le moment du réveil au<br />
SMS de bonne nuit. Jeter un coup<br />
d’œil sur l’écran est devenu une véritable<br />
routine et le portable doit toujours<br />
se trouver à portée immédiate.<br />
En plus de sa fonction purement<br />
communicative, le portable revêt aussi<br />
une «valeur» symbolique. Les adolescents<br />
ont conscience des marques<br />
et des modèles et ne voudraient pas<br />
d’un modèle qui ne soit pas «dans le<br />
vent». Une étude allemande a montré<br />
que la marque du portable était très<br />
importante pour plus de 90% des adolescents<br />
de plus de 14 ans. Et dans<br />
de nombreux cas, les enfants de 10<br />
ans ont déjà une idée claire de la valeur<br />
de certaines marques.<br />
Téléphone <strong>mobile</strong> Input 8/2006 Réédition 2007 | 9
Portable et endettement<br />
Les frais liés au portable représentent<br />
une part toujours plus grande dans le<br />
budget des adolescents. Les autorités<br />
parlent d’ailleurs souvent du portable<br />
comme d’une «cause d’endettement».<br />
A la fin 2003, Renate Künast,<br />
ministre allemande de la Protection<br />
des consommateurs, dévoilait que<br />
180'000 adolescents étaient obligés<br />
de recourir à des petits crédits pour<br />
pouvoir payer leurs factures de téléphone.<br />
Ces coûts ne concernaient<br />
pas uniquement ce «devoir de communication»<br />
dont nous avons déjà parlé,<br />
mais aussi des services supplémentaires<br />
particulièrement prisés des<br />
adolescents (sonneries, jeux, clips<br />
musicaux, etc.). Il existe des moyens<br />
de contrôler les coûts, notamment<br />
grâce à l’utilisation de cartes prépayées.<br />
Cependant, de nombreux adolescents<br />
n’ont qu’une «sorte de compréhension<br />
virtuelle de l’argent».<br />
Le portable s’invite<br />
dans les familles<br />
Comment le portable modifie-t-il le<br />
quotidien des familles? L’organisation<br />
de la vie familiale et la communication<br />
entre ses membres devient plus<br />
flexible, par exemple lorsque le repas<br />
du soir est négocié «en direct» entre<br />
la cuisine et les rayons du supermarché.<br />
Mais la communication <strong>mobile</strong><br />
conduit aussi à des exigences plus<br />
élevées envers les membres de la famille<br />
– surtout lorsque l’on attend<br />
qu’ils téléphonent en cas de petit retard<br />
ou qu’ils organisent rapidement<br />
des loisirs.<br />
«Prenez la liberté d’être partout atteignable».<br />
Ce slogan publicitaire d’un<br />
opérateur autrichien met l’accent sur<br />
une utilisation positive de la téléphonie<br />
<strong>mobile</strong>. Pourtant, la situation est<br />
souvent différente. La liberté d’être<br />
partout atteignable signifie aussi<br />
qu’un contrôle plus étroit est possible;<br />
le portable est à la fois synonyme<br />
de sécurité et de surveillance. Les<br />
parents peuvent contrôler ce que font<br />
leurs enfants et avec qui ils passent<br />
leur temps. Occasionnellement, il faut<br />
même justifier le fait d’avoir éteint<br />
son téléphone <strong>mobile</strong>. Un portable<br />
pour les enfants et les adolescents<br />
équivaut donc à allonger le «cordon<br />
ombilical» avec les parents.<br />
Le portable est souvent aussi une<br />
cause de dispute entre parents et enfants.<br />
La «présence» du téléphone<br />
<strong>mobile</strong> à table ou durant des activités<br />
en commun peut être vécue comme<br />
une intrusion dans la famille, surtout<br />
de la part des parents. La question de<br />
savoir à quel âge un enfant ou un jeune<br />
peut avoir un portable et qui en<br />
supporte les coûts peut constituer<br />
une autre source de tension. (Le portable<br />
fait aussi partie intégrante de<br />
moyens d’éducation à la disposition<br />
des parents).<br />
Pour beaucoup de gens, il con vient<br />
donc de peser les avantages et les inconvénients<br />
lors de l’achat du premier<br />
portable. Un plus grand sentiment de<br />
sécurité et la possibilité d’appeler à<br />
l’aide en cas de danger sont les raisons<br />
les plus fréquemment avancées<br />
pour justifier cet achat. Pourtant,<br />
dans les faits, le téléphone <strong>mobile</strong><br />
reste avant tout le média d’une communication<br />
en toute liberté.<br />
10 | Input 8/2006 Réédition 2007 Téléphone <strong>mobile</strong>
Téléphonie <strong>mobile</strong> et santé<br />
Recherche et législation<br />
Pour l’homme, la santé représente<br />
l’un des biens les plus précieux. Nous<br />
nous préoccupons du bien-être de<br />
notre corps et de notre esprit. Sur la<br />
scène politique aussi, la santé est<br />
une question qui reste d’actualité<br />
(songeons simplement au débat sur<br />
les primes de l’assurance maladie).<br />
Du coup, les nouveaux développements<br />
technologiques font l’objet de<br />
recherches quant à leur possible impact<br />
sur la santé, qu’il s’agisse d’aliments,<br />
de boissons ou encore de voitures,<br />
d’ordinateurs ou même de téléphones<br />
portables.<br />
Dès le départ, l’impact sur la santé<br />
a représenté un aspect essentiel<br />
dans le développement de la télé -<br />
phonie <strong>mobile</strong>. Mais cette industrie<br />
n’est pas la seule à prendre ce thème<br />
au sérieux. Les autorités nationales<br />
et internationales, ainsi que des ins -<br />
tituts de recherche se sont penchés<br />
sur les effets des champs électro -<br />
magnétiques sur l’organisme humain<br />
alors que cette technologie en était<br />
encore à ses balbu tiements. On dénombre<br />
aujourd’hui plus de 20'000<br />
travaux scientifiques sur le thème des<br />
champs électromagnétiques et des<br />
centaines de nouvelles études sont<br />
publiées chaque année.<br />
Au niveau international, ce thème<br />
occupe l’Organisation mondiale de la<br />
santé (OMS), la Commission interna-<br />
tionale de la protection contre le<br />
rayonnement non ionisant (ICNIRP),<br />
ainsi que diverses institutions de<br />
l’Union européenne. En Suisse, l’Office<br />
fédéral de la santé publique (OFSP)<br />
et l’Office fédéral de l’environnement,<br />
des forêts et du paysage (OFEFP) ont<br />
été chargés par le Conseil fédéral et<br />
le Parlement de déterminer quels sont<br />
les effets possibles des champs électromagnétiques<br />
et de préparer à leur<br />
intention des prescriptions légales<br />
destinées à protéger la popu lation.<br />
Les champs<br />
électromagnétiques<br />
Les champs électromagnétiques se<br />
rencontrent dans la nature (rayonnement<br />
thermique et lumière), mais<br />
peuvent aussi être créés de manière<br />
artificielle et utilisés pour différents<br />
usages (micro-ondes, radio, télévision,<br />
radar, etc.). Ils se différencient selon<br />
leur fréquence et leur longueur d’onde.<br />
Avec des fréquences de 900,<br />
1800 et 2000 MHz, la téléphonie <strong>mobile</strong><br />
appartient à la catégorie des<br />
ondes à haute fréquence.<br />
Selon la hauteur des fréquences,<br />
les champs électromagnétiques ont<br />
des effets différents sur le corps humain.<br />
Les ondes utilisées et générées<br />
par la téléphonie <strong>mobile</strong> sont en partie<br />
réfléchies par le corps et en partie<br />
absorbées (c’est-à-dire absorbées par<br />
le corps et transformées en chaleur).<br />
Les fréquences encore plus élevées<br />
que celles de la téléphonie <strong>mobile</strong>,<br />
par exemple les ondes à infrarouge ou<br />
la lumière, sont déjà absorbées par la<br />
peau. Ce faisant, une chaleur est perceptible<br />
sur l’épiderme.<br />
Mesure de la force du rayonnement. Des contrôles réguliers sont effectués à proximité<br />
immédiate des antennes émettrices et réceptrices.<br />
Effets thermiques<br />
Dans les discussions à propos des effets<br />
du portable sur la santé, les experts<br />
font une distinction entre les effets<br />
thermiques et athermiques (aussi<br />
nommés biologiques). Grâce aux valeurs<br />
limites très sévères édictées par<br />
les autorités compétentes, les ondes<br />
électromagnétiques émises par les<br />
Téléphone <strong>mobile</strong> Input 8/2006 Réédition 2007 | 11
Etat de la recherche<br />
Les effets des champs électromagnétiques sur l’homme et l’environnement ont fait et font encore l’objet de recherches intensives.<br />
Et cela depuis des décennies. Bilan des recherches menées jusqu’à présent: les effets des ondes électromagnétiques<br />
de la téléphonie <strong>mobile</strong> sur la santé n’ont jusqu’ici pu être étayés par aucune preuve scientifique. En d’autres<br />
mots, il n’a jusqu’à présent pas été prouvé que des maladies ou des troubles ont été causés de manière évidente par la<br />
téléphonie <strong>mobile</strong>. La recherche continue, même si le risque zéro ne pourra jamais être prouvé. Dans les faits, la recherche<br />
sur d’éventuelles menaces équivaut en fait à chercher une aiguille dans une meule de foin.<br />
Dans le public, les résultats des dernières études font toujours l’objet de débats passionnés. Une étude a prouvé<br />
qu’une forme bien particulière de cancer (une tumeur bénigne de l’oreille) touche un petit peu plus fréquemment les gens<br />
qui utilisent la téléphonie <strong>mobile</strong> depuis plus de dix ans que ceux qui n’emploient pas ou peu le portable. Il s’agit d’une<br />
indication à prendre au sérieux, même s’il convient de ne pas oublier que nous n’utilisons plus aujourd’hui la «vieille» technologie<br />
d’il y a dix ans. Les chercheurs doutent donc à juste titre que cette étude soit pertinente par rapport à la situation<br />
actuelle. Cette étude est en tout cas symptomatique de la difficulté du débat: comment interprétons-nous les résultats?<br />
Quand nous donnent-ils des indications claires sur les problèmes potentiels?<br />
Le fait est que nous ne savons pas exactement si téléphoner avec un portable est vraiment sans danger. Dans les<br />
grandes lignes, la science montre que nous ne courrons aucun danger en cas d’utilisation raisonnable. Mais il est incontestable<br />
que ce thème peut être à même de provoquer des soucis et des craintes. Seule chose à faire pour l’utilisateur:<br />
être attentif, garder son esprit critique et agir avec bon sens. Il convient aussi de poursuivre les recherches et de traiter<br />
les nouvelles technologies de manière responsable.<br />
antennes de téléphonie <strong>mobile</strong> n’ont<br />
pas d’effets prouvés. Les forces du<br />
champ sont de plus beaucoup trop<br />
faibles. Menées méthodiquement, les<br />
études n’ont jusqu’à présent pu prouver<br />
aucun lien entre les faibles ondes<br />
électromagnétiques de la téléphonie<br />
<strong>mobile</strong> et des atteintes à la santé.<br />
La sensation de chaleur ressentie<br />
lors de l’utilisation d’un portable fait<br />
craindre des effets pour la tête et le<br />
corps. Mais dans presque tous les<br />
cas, cette chaleur provient de la batterie<br />
et de l’écran de l’appareil et/ou du<br />
frottement entre l’oreille et le portable.<br />
Le contrôle dont nous avons déjà<br />
parlé à propos des antennes existe<br />
aussi pour les téléphones. La puissance<br />
du portable est également fortement<br />
limitée selon la valeur DAS<br />
(voir encadré), de manière à ce qu’aucun<br />
dommage pour la santé ne soit à<br />
crain dre en raison des effets thermiques<br />
des champs électromagnétiques.<br />
Effets biologiques<br />
Il existe un consensus à propos des<br />
effets thermiques. La discussion est<br />
plus vive en ce qui concerne les effets<br />
Le portable, un danger sur la route<br />
Alors que les spécialistes débattent<br />
des possibles dangers ou du caractère<br />
inoffensif de la téléphonie <strong>mobile</strong><br />
pour notre corps, une chose est<br />
d’ores et déjà certaine: téléphoner<br />
avec un portable peut être très dangereux<br />
dans le trafic. De graves accidents<br />
ont déjà été causés à cause<br />
d’un conducteur distrait par un appel<br />
ou occupé à pianoter sur son portable.<br />
La plupart des pays ont donc<br />
interdit l’usage du portable en voiture<br />
ou ne l’autorisent qu’avec un kit<br />
mains-libres. La prudence est de mise!<br />
Celui qui se trouve dans un trafic<br />
dense, même à pied ou à vélo, ne devrait<br />
pas se laisser distraire par un<br />
portable.<br />
En Suisse, les valeurs limites sont dix fois plus sévères<br />
L’organisation mondiale de la santé (OMS) recommande des valeurs limites en<br />
matière de rayonnement causé par la téléphonie <strong>mobile</strong>. Ces valeurs se basent<br />
sur les recommandations de la Commission internationale de la protection<br />
contre le rayonnement non ionisant, un organisme indépendant lié à l’OMS. Ces<br />
normes, qui sont quinze fois inférieures au seuil à partir duquel des effets sont<br />
envisageables, découlent d’un consensus entre les scientifiques issus de plusieurs<br />
branches (médecine, biologie, etc.).<br />
La Suisse s’aligne sur ces normes et possède son Ordonnance sur la<br />
protection contre le rayonnement non ionisant (ORNI). Mais en vertu du principe<br />
de précaution (c’est-à-dire une protection face à des effets qui ne sont pas<br />
encore prouvés), elle va encore plus loin que l’OMS, notamment pour protéger<br />
les lieux à utilisation sensible (LUS). Ces lieux sont par exemple des pièces où<br />
des personnes séjournent régulièrement et longtemps ou des surfaces comme<br />
des aires de jeu. Ainsi, pour les stations de base, les normes suisses garantissent<br />
une protection dix fois plus élevée qu’à l’étranger.<br />
12 | Input 8/2006 Réédition 2007 Téléphone <strong>mobile</strong>
Citations<br />
«Le Conseil fédéral suit avec attention la recherche mondiale sur les effets biologiques et<br />
sanitaires. L'OFEFP évalue en permanence l'état actuel des connaissances scientifiques.<br />
Il est même tenu de demander au Conseil fédéral d'adapter les valeurs limites de l'ORNI si<br />
de nouveaux résultats avérés l'exigent. La dernière étude complète publiée par l'OFEFP ‹Effets<br />
du rayonnement haute fréquence sur la santé› date du printemps 2003. Elle ne met en<br />
évidence aucun besoin de renforcer les valeurs limites.» (Conseil fédéral, 25 août 2004)<br />
«Le Conseil fédéral a retenu les valeurs limites appliquées à l'échelle internationale pour<br />
les inscrire dans l'ORNI à titre de valeurs limites d'émission. Ces seuils constituent une<br />
protection suffisamment sûre contre les effets sur la santé dus au rayonnement non ionisant<br />
qui sont reconnus par les milieux scientifiques.»<br />
(OFEFP)<br />
«C'est pourquoi, s'appuyant sur ce principe de précaution, le Conseil fédéral a fixé pour<br />
les installations des valeurs limites plus sévères qui permettront de minimiser principalement<br />
la charge à long terme.»<br />
(OFEFP)<br />
non thermiques, aussi nommés effets<br />
biologiques. Ce terme désigne toutes<br />
les incidences qui sont trop limitées<br />
pour provoquer une hausse de la température<br />
corporelle, mais qui ont<br />
néanmoins des effets mesurables sur<br />
les cellules et les tissus de notre<br />
corps. Des études sont menées à propos<br />
des effets possibles sur le système<br />
nerveux et le cerveau, des modifications<br />
du métabolisme et de l’activité<br />
cérébrale, ainsi que d’autres effets<br />
biologiques dans le corps.<br />
La recherche se penche aujourd’hui<br />
surtout sur les effets biologiques.<br />
On a pu constater des effets<br />
légers, par exemple sur l’activité cérébrale<br />
(mais boire du café modifie aussi<br />
l’activité cérébrale). On ne sait pourtant<br />
pas si cela a des incidences sur<br />
notre santé, si notre corps est capable<br />
de compenser ou de remédier rapidement<br />
aux effets des champs électromagnétiques.<br />
Par ailleurs, pour réaliser<br />
ces études, on a utilisé une puissance<br />
du signal bien plus élevée que<br />
la puissance émanant des antennes.<br />
Les experts indiquent par conséquent<br />
que les études très complètes réalisées<br />
jusqu’à présent n’ont jamais<br />
prouvé que les ondes utilisées dans<br />
les limites admises pour la téléphonie<br />
<strong>mobile</strong> avaient des effets sur la santé.<br />
«Les scientifiques n’ont jusqu’à ce jour fourni aucune preuve que l’utilisation de téléphones<br />
<strong>mobile</strong>s pouvait être dangereuse pour la santé. En l’état actuel des connaissances,<br />
les risques pour la santé dus au rayonnement des téléphones portables ne peuvent<br />
toutefois pas être totalement exclus. L’Office fédéral de la santé publique conseille<br />
donc de réduire autant que possible la charge des rayonnements lors de l’utilisation de<br />
téléphones <strong>mobile</strong>s.»<br />
(Office fédéral de la santé publique)<br />
Le concept de valeur limite préparé par l’ICNIRP pour le compte de l’OMS peut être qualifié<br />
de «compétent, logique, transparent et conservateur ». Il n’y a «aucune urgence ou justification<br />
à appliquer un autre concept de protection concernant les enfants».<br />
(Dr. Paolo Vecchia, président de l’ICNIRP)<br />
Il existe quelques études (elles<br />
doivent aussi être prises au sérieux)<br />
qui évoquent des effets biologiques<br />
liés à l’utilisation du portable. Des utilisateurs<br />
supposent que leur téléphone<br />
provoque des maux de tête, de la<br />
fatigue, une peau brûlante ou encore<br />
des vertiges. Mais il est très difficile<br />
de déterminer si ces effets sont causés<br />
par l’utilisation du portable ou<br />
alors par le stress lié à certaines<br />
conversations, la chaleur dégagée par<br />
la batterie de l’appareil ou par d’au -<br />
tres causes qui n’ont rien à voir avec<br />
la téléphonie <strong>mobile</strong>.<br />
La valeur DAS limite<br />
la charge des portables<br />
Le rayonnement maximal des portables<br />
est limité par des normes internationales.<br />
Celui-ci est mesuré<br />
grâce au débit d’absorption spécifique<br />
(DAS). Cette mesure donne la<br />
quantité de rayonnement électromagnétique<br />
(W) absorbée par une quantité<br />
déterminée de tissu corporel. Le<br />
DAS est exprimée en watt par kilogramme<br />
(W/kg). La valeur maximale<br />
recommandée est de 2 W/kg. Cette<br />
mesure a été calculée sur des portables<br />
testés en laboratoire dans des<br />
conditions d’utilisation extrê mes.<br />
Lors d’une utilisation courante, plus<br />
la qualité de réception est bonne,<br />
moins le rayonnement est fort. Cela<br />
réduit donc considérablement la valeur<br />
DAS théorique.<br />
Téléphone <strong>mobile</strong> Input 8/2006 Réédition 2007 | 13
Les aspects économiques<br />
de la téléphonie <strong>mobile</strong><br />
La téléphonie <strong>mobile</strong> est devenue un<br />
secteur important de l’économie.<br />
Pour la Commission fédérale de la<br />
communication (Comcom), la téléphonie<br />
<strong>mobile</strong> restera – comme au cours<br />
des 15 dernières années – le «moteur<br />
de la croissance des télécoms». En revanche,<br />
le marché de la téléphonie<br />
fixe reste très stable. En 2003, les<br />
opérateurs de téléphonie <strong>mobile</strong> ont<br />
dégagé un chiffre d’affaires de 4,5<br />
milliards de francs; selon Swisscom<br />
Mobile, chaque client dépensait alors<br />
81 francs par mois en moyenne. Avec<br />
une moyenne annuelle de 1485 8, la<br />
Suisse est arrivée en 2001 au premier<br />
rang international en terme de<br />
dépense par client, devant les pays de<br />
l’Union européenne, les Etats-Unis et<br />
le Japon.<br />
Le marché téléphonique suisse a<br />
été définitivement libéralisé le 1er janvier<br />
1998. Outre Swisscom Mobile,<br />
deux autres opérateurs de téléphonie<br />
<strong>mobile</strong> sont actifs en Suisse: Sunrise<br />
(depuis 1998) et Orange (1999). La<br />
concurrence née de cette libéralisation<br />
explique en grande partie la baisse<br />
de 20% des tarifs observée depuis<br />
1998.<br />
Pour les clients, ce marché disputé<br />
se traduit par une «course» aux<br />
offres les plus «avantageuses». Et<br />
pour les opérateurs, il vaut encore la<br />
peine de vendre un portable assorti<br />
d’un contrat pour le prix symbolique<br />
de 1 franc, puisque le coût de<br />
l’abonnement et le prix des commu -<br />
nications leur rapportent suffisamment<br />
d’argent. La carte à prépaiement<br />
offre la possibilité de contrôler<br />
ses frais mensuels. Son utilisation aide<br />
à ne dépenser que l’argent dont on<br />
dispose.<br />
Les sonneries – un exemple<br />
des effets économiques<br />
Les prix sur le marché de la téléphonie<br />
<strong>mobile</strong> sont à la baisse. Pour<br />
augmenter leur chiffre d’affaires, les<br />
opérateurs doivent donc continuellement<br />
réfléchir à de nouvelles offres<br />
pour leurs clients. Depuis peu, ces<br />
nouveautés sont avant tout constituées<br />
d’offres (aussi nommées services<br />
supplémentaires) qui n’ont pas<br />
directement trait avec la conversation<br />
téléphonique à proprement parler.<br />
Les sonneries sont un bon exemple<br />
pour illustrer ce phénomène. En peu<br />
Le téléphone <strong>mobile</strong> est devenu un outil indispensable pour l’organisation de la vie profes -<br />
sionnelle. Non seulement il permet, mais il améliore aussi, la flexibilité et la communication.<br />
Cependant, il impose aussi le fait d’être atteignable à tout moment.<br />
de temps, celles-ci se sont imposées<br />
comme une offre commerciale accompagnant<br />
la téléphonie <strong>mobile</strong>. Un sondage<br />
montre d’ailleurs qu’en Allemagne,<br />
déjà 10% des clients téléchargent<br />
des sonneries ou des logos.<br />
Chez les 14–29 ans, cette proportion<br />
atteint même 25%. Le nombre de sonneries<br />
vendues est même devenu supérieur<br />
au nombre de singles sur<br />
CD. Les sonneries sont, après les<br />
SMS, le service le plus prisé des utilisateurs<br />
de portable. Matraquage publicitaire<br />
sur les chaînes musicales,<br />
classement des meilleures sonneries<br />
et formules d’abonnement sont quel -<br />
ques-unes des mesures qui permettent<br />
d’approcher avec succès les<br />
clients. Les sonneries s’ins crivent<br />
donc dans un contexte de modes passagères<br />
et de tendances. Les son -<br />
neries et les logos animés sont rendus<br />
populaires essentiellement au<br />
travers des chaî nes musicales des<br />
télévisions et au travers des (nombreux)<br />
hit parades.<br />
Le phénomène est également à<br />
mettre en relation avec l’évolution<br />
technique. Ce n’est que depuis que<br />
nous avons la possibilité de transmettre<br />
un volume plus important de<br />
données qu’il est possible de proposer<br />
des sonneries polyphoniques (à<br />
plusieurs voix) ainsi que des sonneries<br />
avec des vidéos. Pour l’industrie<br />
de la musique, confrontée depuis<br />
quel ques années à des pertes financières<br />
dues à la copie de musique sur<br />
ordinateur, les droits payés sur la musique<br />
utilisée comme sonnerie représentent<br />
des gains supplémentaires<br />
appréciables. Beaucoup d’utilisateurs<br />
sont en effet davantage prêts à payer<br />
pour des services supplémentaires<br />
sur leur portable que pour télécharger<br />
de la musique sur Internet.<br />
Le portable permet aussi d’autres<br />
offres commerciales comme par<br />
exemple les concours ou la diffusion<br />
de petits messages en direct à la té-<br />
14 | Input 8/2006 Réédition 2007 Téléphone <strong>mobile</strong>
lévision. La chaîne musicale Viva réalise<br />
6 à 8% de son chiffre d’affaires<br />
total avec des offres payantes via le<br />
téléphone, les SMS ou Internet. Pour<br />
les clients, le coût de telles offres est<br />
dans un premier temps à peine perceptible.<br />
Ce n’est que bien plus tard<br />
seulement qu’ils remarquent que ces<br />
services coûtent en fait cher.<br />
Autres utilisations de<br />
la technique de la téléphonie<br />
<strong>mobile</strong><br />
La téléphonie <strong>mobile</strong> ne constitue par<br />
le seul domaine d’utilisation de la<br />
technique de diffusion radio digitale.<br />
Parmi les utilisations moins connues,<br />
citons par exemple un système de<br />
péage pour camions mis en place depuis<br />
le début 2005 en Allemagne par<br />
la société Toll Collect. En alliant la<br />
technologie de la téléphonie <strong>mobile</strong><br />
(GSM) et celle du système de positionnement<br />
par satellite (GPS), ce système<br />
permet de collecter les infor -<br />
mations nécessaires au recouvrement<br />
des péages. C’est par ail leurs<br />
en utilisant le même principe que les<br />
grandes villes peuvent in former les<br />
voyageurs des horaires des bus et<br />
des trams ou d’éventuels retards.<br />
Les réseaux locaux sans fil (abrégés<br />
WLAN pour Wireless Local Aera<br />
Networks) constituent un troisième<br />
exemple de ces utilisations. Il s’agit<br />
de stations d’accès – aussi nommées<br />
«hotspots» – qui fonctionnent dans<br />
des bandes de fréquence élevées<br />
(de 2,4 à 5 gigahertz). Lorsqu’ils<br />
sont situés à proximité de ces «hotspots»,<br />
les utilisateurs d’ordinateurs<br />
peuvent se connecter sans fil à Internet.<br />
Mais une liaison radio permet encore<br />
beaucoup d’autres utilisations<br />
plus difficilement identifiables, comme<br />
les souris et les claviers sans fil,<br />
le verrouillage central et le système<br />
de blocage des voitures ou encore les<br />
étiquettes de sécurités dans les magasins.<br />
Exemple d’utilisation de la radiocommuni -<br />
cation digitale: les trams de Zurich communiquent<br />
automatiquement leur position de<br />
manière à ce que les passagers puissent<br />
consulter l’horaire exact des départs.<br />
L’UMTS – l’avenir<br />
de la téléphonie <strong>mobile</strong><br />
Organe responsable de l’attribution<br />
des fréquences, l’Office fédéral de la<br />
communication (OFCOM) a mis quatre<br />
fréquences UMTS aux enchères en<br />
décembre 2002 pour un montant total<br />
de 205 millions de francs. Fonctionnant<br />
dans une autre bande de fréquences<br />
que la téléphonie <strong>mobile</strong>,<br />
l’UMTS nécessitait un nouveau réseau<br />
de cellules radio. Les fournisseurs<br />
qui ont décroché les concessions<br />
UMTS ont été obligés d’assurer<br />
une couverture du réseau pour 20%<br />
de la population jusqu’à la fin 2002 et<br />
de 50% jusqu’à la fin 2004. L’UMTS<br />
semble constituer l’avenir de la communication.<br />
Toutes les futures innovations<br />
techniques se basent en effet<br />
sur cette technologie qui permet de<br />
transmettre un volume de données<br />
bien plus important. Les déclarations<br />
de Jürgen von Kuczkowski, président<br />
de la direction de Vodafon D2 SàRL,<br />
démontrent clairement à quel point le<br />
développement économique est lié à<br />
cette vision technique d’avenir.<br />
«Pour Vodafon, l’UMTS est une innovation<br />
capitale qui permet une<br />
avancée déterminante dans le domaine<br />
de la radiocommunication <strong>mobile</strong>,<br />
dit-il. Jusqu’à présent, les communications<br />
téléphoniques tenaient le devant<br />
de la scène. (…) Désormais, grâce<br />
à l’UMTS, nous élargissons grandement<br />
le spectre des possibilités. A<br />
l’avenir, la vidéo téléphonie, la télévision<br />
sur le portable, Internet et Mobile<br />
Music seront aussi courants que le<br />
sont aujourd’hui la télévision en couleur<br />
au salon ou le CD dans la chaîne<br />
stéréo.»<br />
Vivre dans la société<br />
d’information<br />
Le développement de la téléphonie<br />
<strong>mobile</strong> est à placer dans le contexte<br />
plus large d’une transformation profonde<br />
de la société. Nous parlons aujourd’hui,<br />
non sans raisons, d’une société<br />
de l’information. Cela signifie<br />
que des pans essentiels du développement<br />
de l’économie et de la société<br />
dépendent de la production, de la con -<br />
servation, du traitement, de la transmission<br />
et de l’utilisation d’informations<br />
et de connaissances. Ceci est<br />
étroitement lié aux énormes progrès<br />
réalisés au cours des 30 dernières<br />
années dans le domaine des technologies<br />
de l’information et de la communication.<br />
C’est également dans ce<br />
cadre que s’inscrit le passage d’une<br />
société essentiellement basée sur la<br />
production de bien à une société de<br />
services. Dans beaucoup de professions,<br />
la rationalisation du travail, la<br />
disponibilité et l’accès à toutes sor -<br />
tes d’informations ont modifié les exigences<br />
en matière de connaissances.<br />
Ceci a également poussé les gens<br />
à être prêts à accepter les innovations<br />
et à les intégrer dans leur propre<br />
existence.<br />
Qui dit société de l’information<br />
pense avant tout aux ordinateurs et à<br />
Internet. Mais le téléphone portable<br />
représente également un élément important<br />
de cette société. Les développements<br />
actuels de téléphonie <strong>mobile</strong><br />
ont pour corollaire de nouveaux besoins<br />
et des exigences accrues en<br />
matière d’informations et de communication.<br />
Ces exigences accrues par<br />
rapport à l’accessibilité de l’interlocuteur<br />
et de la disponibilité des informations<br />
sont les moteurs de ce développement.<br />
Téléphone <strong>mobile</strong> Input 8/2006 Réédition 2007 | 15
Interview de Sibylle Däppen – elle<br />
utilise son portable pour son travail<br />
A quoi sert principalement votre<br />
portable?<br />
Vu que je rends visite à des patients<br />
dans toute la Suisse, je suis au<br />
volant de ma voiture plusieurs heures<br />
par jour et donc éloignée de mon entreprise<br />
d’Interlaken. Mais, grâce à<br />
mon portable, je suis toujours atteignable<br />
par notre secrétariat, les hôpitaux,<br />
des médecins ainsi que par mes<br />
patients. Je dois pouvoir être continuellement<br />
en liaison avec les hôpitaux<br />
ou le bureau. Souvent, je coordonne<br />
les visites que je dois effectuer<br />
le lendemain directement depuis<br />
ma voiture en parlant avec mes collègues<br />
de travail, les infirmières ou<br />
d’autres personnes impliquées dans<br />
le traitement des malades. J’utilise<br />
aussi mon portable pour les urgences.<br />
Les patients doivent pouvoir<br />
m’atteindre 24 heures sur 24.<br />
Le portable est-il pour vous un<br />
compagnon de tous les instants?<br />
Plus ou moins, oui. Durant mes<br />
jours de travail, il est toujours à mes<br />
côtés, que se soit au bureau ou en<br />
voiture. Par habitude, je l’ai la plupart<br />
du temps avec moi, même lorsque<br />
je sors le soir. Et ce, bien que je<br />
possède aussi un natel privé. Lorsque<br />
je ne suis pas certaine que les<br />
patients à qui j’ai rendu visite ont tout<br />
compris, j’emporte volontairement<br />
mon portable avec moi durant mon<br />
temps libre.<br />
Y a-t-il des moments où vous débranchez<br />
votre portable ou d’autres<br />
où vous ne répondez pas?<br />
Je ne le débranche jamais. Mais<br />
lorsque la journée a été tranquille ou<br />
que je ne suis pas en service d’urgence,<br />
je fais dévier les appels au bu-<br />
Sibylle Däppen (née en 1976) est diététicienne<br />
diplômée, spécialisée dans le domaine<br />
de l’alimentation par sonde. Avec quatre<br />
collègues, elle parcourt la Suisse pour<br />
s’occuper de gens qui n’arrivent plus à<br />
s’alimenter suffisamment par voie orale à<br />
cause d’une maladie. Ils sont alimentés à<br />
domicile grâce à une sonde reliée directement<br />
à l’estomac ou à l’intestin grêle et<br />
ont par conséquent besoin d’un bon encadrement.<br />
reau. De là-bas, ils peuvent transmettre<br />
les appels urgents.<br />
Lorsque mon portable sonne, je<br />
prends l’appel, même si c’est au milieu<br />
de la nuit. En effet, à de telles<br />
heures, les gens n’appellent que si<br />
c’est vraiment urgent.<br />
Interview de Eren Kilic – il n’emploie<br />
que rarement son portable<br />
A quoi sert principalement votre<br />
portable?<br />
J’en ai besoin seulement quand la<br />
situation l’exige, plutôt rarement et à<br />
contrecœur. Je l’utilise surtout pour<br />
les cas d’urgence, en tant que responsable<br />
d’une organisation de jeu -<br />
nes; par exemple, durant les camps<br />
de vacances ou lors de manifestations<br />
qui ont régulièrement lieu le<br />
week-end.<br />
Lorsque j’utilise mon portable,<br />
c’est exclusivement pour téléphoner.<br />
Je n’ai pas besoin des SMS et des<br />
autres fonctions. Fondamentalement,<br />
je vis selon le principe «ici et maintenant».<br />
Le rayonnement nocif de l’appareil<br />
ainsi que les gadgets que je trouve<br />
peu utiles font que je n’ai pas envie<br />
d’avoir toujours un portable sur moi.<br />
Mis à part l’aspect sécurité déjà mentionné,<br />
la liaison virtuelle avec mon environnement<br />
représente peu d’avan -<br />
tages. Je n’ai pas envie de participer<br />
à cette «mode du portable».<br />
Le portable est-il pour vous un<br />
compagnon de tous les instants?<br />
Ce devrait être le cas, vu que je<br />
suis souvent en route. Mais mon aversion<br />
pour ce phénomène fait que je ne<br />
le porte pas sur moi, mais dans les<br />
poches de mon sac à dos. Il arrive<br />
aussi que je l’oublie à la maison – et il<br />
ne me manque en rien.<br />
Y a-t-il des moments où vous débranchez<br />
votre portable ou d’autres<br />
où vous ne répondez pas?<br />
Il y a beaucoup de moments où je<br />
ne veux pas être atteignable. Il est<br />
donc la plupart du temps éteint. La<br />
nuit fait partie de ces moments.<br />
Eren Kilic (né en 1986) est gymnasien.<br />
Originaire de Turquie, il habite à Bümpliz<br />
depuis 1987. Il a fait sa scolarité primaire<br />
et secondaire à Berne et a ensuite effectué<br />
deux ans d’apprentissage en menuiserie.<br />
Son avenir après le gymnase est encore<br />
ouvert (éventuellement le droit ou la péda -<br />
gogie).<br />
D’abord, parce les urgences sont plutôt<br />
rares durant la nuit et, si tel est le<br />
cas, je suis atteignable sur le réseau<br />
fixe. Ensuite, le portable dégage énormément<br />
de rayonnements électromagnétiques<br />
qui ne sont pas bons pour<br />
le corps.<br />
16 | Input 8/2006 Réédition 2007 Téléphone <strong>mobile</strong>
Interview de Anis Rusch –<br />
elle n’a pas de portable<br />
Pourquoi n’as-tu pas de portable?<br />
Mes parents ne me le permettent<br />
pas. Ils trouvent qu’il n’est pas nécessaire<br />
d’avoir un portable à mon âge et<br />
que je peux m’en passer. Mais je suis<br />
moi-même également convaincue que<br />
je n’en ai pas besoin. Mes camarades<br />
utilisent surtout leur portable pour<br />
faire des photos et de petites vidéos,<br />
et surtout pour envoyer des SMS.<br />
Pour moi, ces choses ne sont pas si<br />
«importantes».<br />
Mes parents font une exception<br />
quand je vais en camp ou tout simplement<br />
en ville. Je dispose alors du portable<br />
de ma mère; elle l’a gagné dans<br />
un concours. Je n’en ai jamais besoin<br />
pour écrire des SMS. Je l’ai avant tout<br />
pour pouvoir téléphoner en cas d’urgence.<br />
Vas-tu malgré tout bientôt en<br />
acheter un?<br />
Non, pas prochainement. Peutêtre<br />
vais-je en demander un pour<br />
Noël. Mais le problème, ce sera alors<br />
les frais. Mon argent de poche ne suffit<br />
pas.<br />
Y a-t-il des situations – par exem -<br />
ple avec tes amis – où tu te sens<br />
exclue?<br />
Non, je ne me sens jamais exclue,<br />
bien que je sois la seule de toute<br />
l’école à ne pas avoir de portable.<br />
Parfois, mes camarades parlent<br />
de SMS et d’autres fonctions. Là, je<br />
ne peux pas participer à la discussion.<br />
Mais cela arrive rarement.<br />
On peut aussi organiser ses loisirs<br />
sans portable. Je reste atteignable<br />
sur le réseau fixe. J’ai aussi<br />
installé le MSN Messenger et je peux<br />
Anis Rusch (14 ans) est actuellement<br />
en 2ème année à l’école secondaire de<br />
Teufen. Après la 3ème, elle suivra une<br />
année de cours préparatoires à l’Ecole<br />
d’arts graphi ques, puis elle aimerait faire<br />
un apprentis sage de graphiste. Son père<br />
possède un salon de coiffure à Teufen.<br />
Sa mère est employée de commerce et<br />
s’occupe du foyer.<br />
ainsi faire du «chat». Quand je suis en<br />
ligne, les personnes qui sont dans<br />
mes «contacts» peuvent directement<br />
s’adresser à moi. Si on a l’ADSL, le<br />
MSN Messenger est gratuit.<br />
Interview de Sebastian<br />
von Peschke – il utilise toutes<br />
les fonctions du portable<br />
A quoi sert principalement votre<br />
portable?<br />
J’emploie toutes les fonctions:<br />
téléphone, horloge, réveil, agenda, la<br />
caméra digitale pour les photos et<br />
les vidéos, ainsi que l’enregistreur.<br />
Si je suis privé de mon portable, je<br />
suis privé de ma centrale. Une perte<br />
serait pénible, un peu comme le vol<br />
d’un porte-monnaie avec les abonnements<br />
et les cartes bancaires. Je synchronise<br />
l’agenda sur mon ordinateur<br />
portable. Normalement, je n’aurais<br />
pas pu me permettre un téléphone<br />
<strong>mobile</strong> d’une telle qualité, mais j’ai pu<br />
profiter d’une action grâce à un collègue.<br />
Le portable est-il pour vous un<br />
compagnon de tous les instants?<br />
Je le porte toujours sur moi; je<br />
suis en tout temps atteignable. A<br />
l’instar de tous les gens que je<br />
connais, j’entretiens mon réseau social<br />
avant tout grâce aux SMS. Peutêtre<br />
que cela va changer avec la baisse<br />
annoncée du prix des communications.<br />
Mais les SMS ont l’avantage de<br />
la clarté. Avec eux, il n’y a pratiquement<br />
pas de malentendus. Nous arrivons<br />
toujours à nous atteindre et à<br />
nous trouver.<br />
Y a-t-il des moments où vous débranchez<br />
votre portable ou d’autres<br />
où vous ne répondez pas?<br />
En fait jamais, sauf dans les situations<br />
où le portable peut être perçu<br />
comme une source de nuisance: lors<br />
d’une conversation, durant un cours<br />
Sebastian von Peschke (né en 1985) passe<br />
actuellement ses examens de maturité<br />
(les portables sont ramassés avant les<br />
épreuves écrites). Il habite depuis trois ans<br />
à l’internat du Campus Muristalden, en<br />
ville de Berne. Il souhaite ensuite étudier<br />
l’histoire et l’archéologie.<br />
ou alors au cinéma, au théâtre ou<br />
dans un concert. J’évite de déranger<br />
en m’adaptant à la situation. Je ne réponds<br />
pas, mais je vois qui appelle.<br />
Lorsque la situation le permet à nouveau,<br />
je peux alors écouter mon répondeur,<br />
rappeler mon correspondant<br />
ou envoyer un SMS.<br />
Le portable a même optimisé et<br />
facilité la communication au sein de<br />
notre famille. Chacun est en tout<br />
temps atteignable, ce qui facilite les<br />
rencontres spontanées. C’est un enrichissement<br />
réjouissant de la vie quotidienne.<br />
Téléphone <strong>mobile</strong> Input 8/2006 Réédition 2007 | 17
Travaux pratiques<br />
Téléphone <strong>mobile</strong><br />
1. Traitez le module 1 de l’E-lesson «Téléphone <strong>mobile</strong>»<br />
(www.jugend-wirtschaft.info ou www.jeco.ch).<br />
Téléphone <strong>mobile</strong> et technique<br />
2. Traitez le module 2 de l’E-lesson «Téléphone <strong>mobile</strong>».<br />
3. Citez les étapes du développement de la téléphonie<br />
<strong>mobile</strong> en Suisse au cours des 70 dernières années.<br />
4. Décrivez les avantages de l’Universal Mobile Telecommunications<br />
Standard (UMTS) par rapport aux technologies<br />
qui l’ont précédé.<br />
Le portable et ses conséquences culturelles<br />
et sociales<br />
5. Traitez le module 3 de l’E-lesson «Téléphone <strong>mobile</strong>».<br />
6. Expliquez quels peuvent être les effets négatifs provoqués<br />
par la téléphonie <strong>mobile</strong> sur la vie sociale.<br />
7. Citez des situations dans lesquelles vous vous sentez<br />
dérangé par d’autres utilisateurs d’un portable. Citez<br />
les situations dans lesquelles l’interdiction du portable<br />
vous a dérangé. Dressez ensuite une liste des<br />
situations et des lieux où le portable devrait être selon<br />
vous interdit.<br />
8. Ecrivez des histoires à propos du portable qui sont<br />
drôles ou qui sortent de l’ordinaire. Envoyez-les ensuite<br />
par email au Musée de la communication qui rassemble<br />
de telles histoires. g.staubli@mfk.ch/Objet:<br />
histoires de portable.<br />
9. Quelle part de votre argent de poche mensuel dépensez-vous<br />
pour votre portable? Quelle a été l’évolution<br />
de ce poste de dépenses au cours des dernières années?<br />
10. Citez des situations à l’école ou à la maison où le portable<br />
a provoqué des conflits.<br />
11. Citez des exemples d’«indépendance grâce au portable»<br />
et de «contrôle/restriction à cause du portable».<br />
12. Imaginez que le réseau de téléphonie <strong>mobile</strong> soit paralysé<br />
dans le monde entier. Quelles en seraient les<br />
conséquences pour le monde et pour vous personnellement?<br />
Communication <strong>mobile</strong> et santé<br />
13. Traitez le module 4 de l’E-lesson «Téléphone <strong>mobile</strong>».<br />
14. Citez différents effets possibles de la téléphonie <strong>mobile</strong><br />
sur la santé.<br />
15. Citez des organisations qui s’occupent des répercussions<br />
du rayonnement électromagnétique sur la santé<br />
de la population.<br />
16. Expliquez pourquoi on peut éprouver le sentiment que<br />
l’«oreille chauffe» en téléphonant avec un portable.<br />
17. Les discussions autour des effets de la téléphonie<br />
<strong>mobile</strong> sur la santé portent surtout sur ce que l’on<br />
nomme les «effets biologiques». Expliquez ce que l’on<br />
entend par «effets biologiques».<br />
18. Faites une déclaration en relation à la qualité de réception<br />
et à l’indice DAS (débit d’absorption spécifique).<br />
Les aspects économiques<br />
de la téléphonie <strong>mobile</strong><br />
19. Traitez le module 5 de l’E-lesson «Téléphone <strong>mobile</strong>».<br />
20. Comment se fait-il que la téléphonie <strong>mobile</strong> reste le<br />
«moteur de croissance de la branche des télécoms»<br />
alors que le prix des communications baisse?<br />
21. Comment les opérateurs parviennent-ils à augmenter<br />
continuellement leur chiffre d’affaires?<br />
22. Faites une liste de toutes les fonctions possibles d’un<br />
portable desquelles les opérateurs tirent bénéfice<br />
d’une manière ou d’une autre.<br />
23. Mis à part la téléphonie <strong>mobile</strong>, citez d’autres utilisations<br />
de la technique de radiocommunication <strong>mobile</strong>.<br />
Test<br />
24. Effectuez le test qui se trouve dans l’E-lesson «Téléphone<br />
<strong>mobile</strong>».<br />
18 | Input 8/2006 Réédition 2007 Téléphone <strong>mobile</strong>
Sources<br />
Günter Burkart: «Mobile Kommunikation. Zur Kulturbedeutung<br />
des ‹Handy›», Soziale Welt 51/2000<br />
Gerrit Herlyn: «Die erreichbaren Abwesenden. Mobile Telefonie in der<br />
Schweiz», Telemagie. 150 ans de télécommunication en Suisse,<br />
Musée de la communication 2002.<br />
Office fédéral de la statistique (OFS): «La société de l’information<br />
en Suisse. Etat des lieux et perspectives», 2002<br />
Niels Logemann/Michael Feldhaus: «Zwischen SMS <strong>und</strong> Download –<br />
Erste Ergebnisse zur Untersuchung der neuen Medien Mobiltelefon<br />
<strong>und</strong> Internet in der Familie», Kommunikation@Gesellschaft 3/2002<br />
(www.kommunikation-gesellschaft.de)<br />
«Situation du marché suisse des télécommunications en comparaison<br />
internationale», 2002, étude réalisée pour de l’Office fédéral<br />
de la communication (OFCOM)<br />
Joachim R. Höflich/Julian Gebhardt (Hg.): «Vermittlungskulturen<br />
im Wandel. Brief – E-mail – SMS», 2003<br />
Bravo Faktor Märkte: «Handy, Computer & Internet», 2004<br />
Adrian Zeller: «Immer mehr <strong>Jugend</strong>liche leben auf Pump», Bildung Schweiz<br />
63/2004 (www.Ich.ch/bildungschweiz/)<br />
Liens<br />
Opérateurs actifs en Suisse<br />
www.sunrise.ch/fr/index.htm?<br />
www.orange.ch/<br />
www.swisscom-<strong>mobile</strong>.ch/scm/scm_home-fr.aspx<br />
Forum de la communication<br />
<strong>mobile</strong> en Suisse<br />
Musée de la communication<br />
Office fédéral de la communication<br />
www.forummobil.ch/fr/index.php<br />
www.mfk.ch/index.html?&L=3<br />
www.bakom.ch/fr/index.html<br />
Office fédéral de l’environnement,<br />
des forêts et du paysage www.umwelt-schweiz.ch/buwal/fr/index.html<br />
Office fédéral de la santé publique<br />
Fondation pour la recherche sur la communication<br />
Mobile (en allemand et en anglais)<br />
www.jugend-wirtschaft.ch ou www.jeco.ch<br />
www.bag.admin.ch/<br />
www.bag.admin.ch/<br />
Vous trouverez une E-lesson ainsi qu’un commentaire<br />
pour les enseignants dans le set éducatif<br />
«Téléphone <strong>mobile</strong>».<br />
Glossaire<br />
GSM Global System for Mobile Communications<br />
(technologie actuelle pour la radiocommunication <strong>mobile</strong>)<br />
HSCSD High Speed Circuit Switched Data (évolution du GSM, permet<br />
de combiner plusieurs canaux de radiocommunication)<br />
GPRS General Packet Radio Service<br />
(évolution du GSM, futur standard de la téléphonie <strong>mobile</strong>)<br />
UMTS Universal Mobile Telecommunications System<br />
(nouveau standard de la téléphonie <strong>mobile</strong> qui permet un<br />
transfert plus rapide des données)<br />
SMS Short Message Service<br />
MMS Multimedia Messaging Service<br />
Fréquence Nombre d’oscillations par seconde<br />
Hertz, Hz Unité de mesure de la fréquence<br />
Watt, W Unité de mesure de la charge<br />
Volt, v Unité de mesure de la force du champ<br />
SIM, carte Subscriber Identity Module, puce contenant les données<br />
d’autorisation de l’utilisateur<br />
ICNIRP Commission internationale de la protection contre<br />
le rayonnement non ionisant<br />
TAS, valeur Taux d’absorbtion spécifique<br />
Vous trouverez un glossaire complet consacré à la téléphonie <strong>mobile</strong><br />
sur le site www.forummobil.ch (rubrique glossaire)!<br />
Impressum<br />
Auteurs: Gerrit Herlyn, Hambourg; Prof. Dr. Thomas Hengartner, Hambourg<br />
Direction du projet: Bernhard Probst, Zurich<br />
Traduction: Olivier Pauchard, Fribourg<br />
Lectorat: Anne Montavon, Berne<br />
Conseil: Peter Hidber, Stefan Kern, Forum Mobil, Berne; Andreas Bosshart, economiesuisse; Armin<br />
Käser, Association faîtière des enseignantes et des enseignants suisses, vice-président de Jeunesse<br />
et Economie; Urs. F. Meyer, Union patronale suisse, membre du comité de Jeunesse et Economie;<br />
Brigitte Möhr, directrice de Jeunesse et Economie<br />
Mise en page: bureau eigenart, Stefan Schaer, Berne, www.eigenartlayout.ch<br />
Impression: Kalt-Zehnder-Druck AG, Zug, www.kalt.ch<br />
Photos: Beatrice Kaufmann, Zurich: couverture; www.bilderbox.info: p. 4, 5, 6, 8, 9, 14;<br />
Orange Suisse: p. 11; Bernhard Probst, Zurich: p. 15<br />
Illustration: Aka Dübi, Berne/La Haye: p. 7<br />
Il n’a pas toujours été possible de trouver les détenteurs des droits sur les textes et les photos.<br />
D’éventuelles prétentions sont réglées dans le cadre de conventions usuelles.<br />
Tous droits réservés © Jeunesse et Economie, Thalwil/Suisse<br />
En collaboration avec:<br />
Téléphone <strong>mobile</strong> Input 8/2006 Réédition 2007 | 19
Fixer une sortie avec ses copains grâce à son portable, taper discrètement un<br />
SMS pendant un cours ou encore équiper son <strong>mobile</strong> de la toute dernière sonnerie:<br />
tout cela est devenu parfaitement naturel pour beaucoup d’adolescents<br />
d’aujourd’hui.<br />
Ce numéro traite du contact que nous avons avec le téléphone <strong>mobile</strong>. Mais<br />
il montre également la technologie qui se cache derrière cet appareil et lance le<br />
débat au sujet des effets de la téléphonie <strong>mobile</strong> sur la santé.<br />
Publications Input 2007<br />
■ Input 1/2007: Prévoyance (A/F; avec E-lesson)<br />
■ Input 2/2007: ONU (A)<br />
■ Input 3/2007: Mondialisation (F)<br />
Rééditions Input 2007<br />
■ Input 8/2006 (Réédition): Téléphone <strong>mobile</strong> (A/F/I; avec E-lesson)<br />
Publications Input 2006<br />
■ Input 1/2006: Transport aérien (A/F; avec E-lesson)<br />
■ Input 2/2006: Assurance (A/F; avec E-lesson)<br />
■ Input 3/2006: Prévoyance (reporté à 2007)<br />
■ Input 4/2006: Wohnen (A)<br />
■ Input 5/2006: Energie nucléaire (A/F)<br />
■ Input 6/2006: Pétrole (A/F; avec E-lesson)<br />
Rééditions Input 2006<br />
■ Input 7/2006: Globalisierung (A; nouvelle édition; avec E-lesson)<br />
■ Input 8/2006: Téléphone <strong>mobile</strong> (A/F/I; avec E-lesson)<br />
Vous trouverez les E-lessons, les E-Input et les autres titres Input à l’adresse<br />
www.jugend-wirtschaft.ch<br />
Congrès et cours<br />
Informations et inscriptions à l’adresse www.jugend-wirtschaft.ch<br />
Les Prix 2007<br />
■ Exemplaire d’Input à l’unité: Fr. 6.–<br />
■ Set Input à 10 exemplaires: Fr. 20.–<br />
www.jugend-wirtschaft.ch<br />
Secrétariat général<br />
<strong>Jugend</strong> <strong>und</strong> <strong>Wirtschaft</strong><br />
Alte Landstrasse 6<br />
8800 Thalwil<br />
Tel. 044 772 35 25<br />
Fax 044 772 35 27<br />
E-Mail info@jugend-wirtschaft.ch<br />
www.jugend-wirtschaft.ch<br />
Secrétariat romand<br />
Corinne Martin<br />
43, fbg de l'Hôpital - case postale 54<br />
2007 Neuchâtel<br />
Tél.: 032 889 86 16/Fax: 032 889 69 71<br />
E-Mail: corinne.martin@ne.ch<br />
site en français: www.jeco.ch<br />
Adresse postale et commandes<br />
<strong>Jugend</strong> <strong>und</strong> <strong>Wirtschaft</strong><br />
Postfach<br />
8942 Oberrieden