Le Syndrome de Distension Intestinale Porcin (SDIP) (« l ...
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encerclé serait plus juste, par le duodénum d’une part et le<br />
côlon transverse d’autre part. De plus, il faut se représenter cette<br />
masse intestinale dans une cavité aux capacités <strong>de</strong> dilatation<br />
limitées. Il est alors facile <strong>de</strong> comprendre que la dilatation du<br />
côlon par <strong>de</strong>s gaz, même temporaire, conduit très facilement<br />
à une compression <strong>de</strong>s vaisseaux et principalement la veine<br />
mésentérique. La largeur <strong>de</strong> l’attache du mésentère en région<br />
sous-lombaire pourrait être un facteur en autorisant la torsion<br />
(Morvan, observations personnelles).<br />
La compression du tronc veineux mésentérique, qui irrigue la<br />
quasi-totalité du tractus digestif (à l’exception <strong>de</strong> l’estomac et du<br />
duo<strong>de</strong>num) conduit à une congestion passive en amont (voir<br />
physiopathologie).<br />
Cette compression <strong>de</strong>s vaisseaux mésentériques n’est pas uniquement<br />
reliée à la dilatation du côlon : toute augmentation<br />
<strong>de</strong> la pression intra-abdominale peut la réaliser. Lors <strong>de</strong> <strong>SDIP</strong>,<br />
Thomson et al. (2007) ont évalué la pression intra-abdominale<br />
<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 40mm <strong>de</strong> mercure (mmHg). Or, toujours chez le<br />
porc, une pression abdominale expérimentale <strong>de</strong> 40 mmHg<br />
<strong>de</strong> 3 heures a <strong>de</strong>s conséquences hémodynamiques majeures,<br />
mortelle chez <strong>de</strong>s 2 <strong>de</strong>s 4 animaux utilisés (Gudmundsson et al.,<br />
2001). <strong>Le</strong> porc est en effet utilisé comme modèle pour l’étu<strong>de</strong> du<br />
<strong>Syndrome</strong> du Compartiment Abdominal chez l’homme, syndrome<br />
associé à une augmentation <strong>de</strong> la pression intra-abdominale<br />
(Gudmundsson et al., 2001 ; Gudmundsson et Heltne, 2004), complication<br />
consécutive à <strong>de</strong>s traumas abdominaux, hémopéritoine<br />
(Fietsam et al.,1989), post-opératoires, à une pancréatite aiguë ou<br />
toute augmentation du volume intra ou rétro-péritonéal (Decker,<br />
2001). <strong>Le</strong>s symptômes débutent lorsque la pression intra-abdominale<br />
est <strong>de</strong> 20mmHg. En mé<strong>de</strong>cine vétérinaire, Noyes et al. (1988)<br />
l’ont rapporté chez le porc à la suite d’anesthésie.<br />
3.2. Interaction entre le comportement alimentaire et le<br />
mo<strong>de</strong> d’alimentation<br />
Alimenté ad libitum, le porc fait habituellement <strong>de</strong>ux « gros »<br />
repas (plus <strong>de</strong> 75% <strong>de</strong> l’ingéré quotidien), un le matin et<br />
l’autre en fin d’après-midi. Il existe ensuite une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
petits repas (environ 10/jour) qui font chacun entre 20 et<br />
50 grammes. Ces « mini-repas » sont essentiellement liés à <strong>de</strong>s<br />
contraintes sociales entre les animaux (Malbert, communication<br />
personnelle). Cette courbe d’alimentation bi-phasique<br />
cache cependant <strong>de</strong>s variations individuelles majeures que ce<br />
soit d’un jour à l’autre pour un même animal ou d’un porc à<br />
l’autre, qui font apparaître ce que nous pourrions appeler <strong>de</strong>s<br />
« déviants ». L’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> ces « déviants » a été rendue<br />
possible par l’analyse <strong>de</strong>s consommations dans <strong>de</strong>s automates<br />
(Labroue, 1996). Cet auteur a ainsi rapporté le cas d’un porc<br />
continuellement « picoreur » et dont plus <strong>de</strong> 90 % <strong>de</strong> ses repas<br />
font moins <strong>de</strong> 50 grammes. Dans un autre cas, elle rapporte<br />
un porc qui fait <strong>de</strong>s repas très variables à la fois en terme <strong>de</strong><br />
fréquence <strong>de</strong> visites au nourrisseur qu’en terme <strong>de</strong> quantité<br />
consommée par repas.<br />
La vitesse d’ingestion est certainement un facteur <strong>de</strong> risque. En<br />
effet, les observations cliniques rapportent le <strong>SDIP</strong> surtout en<br />
fin d’engraissement. Or, sur le plan du comportement alimentaire,<br />
l’augmentation <strong>de</strong> la consommation journalière d’aliment<br />
entre 30 et 100 kg est associée à la fois à une augmentation <strong>de</strong><br />
plus <strong>de</strong> 50 % <strong>de</strong> la vitesse d’ingestion et une augmentation<br />
<strong>de</strong> la taille <strong>de</strong>s repas (plus <strong>de</strong> 60 %). Cela s’accompagne d’une<br />
diminution <strong>de</strong> la durée totale consacrée à la consommation<br />
(<strong>de</strong> -15 à -20 %) et du nombre <strong>de</strong> repas (-20 %), confirmant<br />
ainsi <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s plus anciennes (Wangness et al., 1980 ; Houpt,<br />
1984).<br />
Facteur favorisant :<br />
Baisse du transit colique<br />
Facteur déterminant :<br />
Modification temporaire et brutale<br />
Augmentation <strong>de</strong><br />
substances fermentescibles<br />
<strong>de</strong> la flore<br />
du côlon<br />
en substances<br />
fermentescibles<br />
Dilatation côlon<br />
Augmentation pression<br />
intra-abdominale<br />
Compression tronc<br />
veineux mésentérique<br />
Hypoxie intestinale généralisée<br />
(Intestin grêle et Côlon spiral)<br />
Multiplication<br />
flore anaéobie<br />
Atteinte <strong>de</strong> l’intégrité<br />
<strong>de</strong> la paroi intestinale<br />
Atteinte<br />
multi-systémique<br />
Dilatation Passage du sang<br />
dans la lumière<br />
intestinale (diapédèse)<br />
Envahissement <strong>de</strong><br />
l’organisme<br />
par <strong>de</strong>s Clostridies<br />
Figure 1 - Physiopathologie du <strong>SDIP</strong>