Evaluation des effets d'une alimentation à base de canne à sucre ...
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Tableau 6 - Effet <strong>de</strong> l’<strong>alimentation</strong> à <strong>base</strong> <strong>de</strong> <strong>canne</strong> à <strong>sucre</strong> sur la qualité <strong>de</strong> la vian<strong>de</strong> (moyennes ajustées)<br />
Lot (1)<br />
Témoin (T)<br />
Jus <strong>de</strong> <strong>canne</strong><br />
(JC)<br />
Canne Broyée (CB)<br />
Nombre d’animaux 12 11 12<br />
Muscle long dorsal (LD)<br />
ETR Statistiques (1)<br />
pH ultime 5,7 a 5,5 b 5,6 a 0,1 R**, R×S*<br />
Capacité <strong>de</strong> rétention d’eau, % 89,5 91,5 92,3 3,1 NS<br />
Ren<strong>de</strong>ment cuisson, % 65,6 66,5 64,8 2,6 NS<br />
Luminance, L* 66,8 a 70,8 b 62,6 c 4,9 R**<br />
Couleur rouge, a* 8,8 8,1 7,0 1,7 NS<br />
Couleur jaune, b* 6,9 a 7,2 a 5,4 b 1,7 R*<br />
Muscle semi membraneux (SM)<br />
pH ultime 5,8 a 5,6 b 5,6 b 0,2 R*<br />
Luminance, L* 60,1 a 66,6 b 60,6 a 5,4 R*<br />
Couleur rouge, a* 8,0 8,4 8,2 1,4 NS<br />
Couleur jaune, b* 3,4 a 5,9 b 4,0 a 2,1 R*<br />
(1)<br />
Voir tableau 3.<br />
Paramètres <strong>de</strong> couleur mesurés au chromamètre Minolta CR300.<br />
conséquences sur la vitesse <strong>de</strong> croissance pendant la pério<strong>de</strong><br />
d’adaptation. En moyenne, les performances <strong>de</strong> croissance<br />
du lot témoin sont proches <strong>de</strong> celles obtenues dans les étu<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
antérieures (Deprés et al., 1992; Renau<strong>de</strong>au et al., 2005).<br />
Notre étu<strong>de</strong> montre une réduction très nette <strong><strong>de</strong>s</strong> performances<br />
<strong>de</strong> croissance <strong><strong>de</strong>s</strong> animaux alimentés avec <strong>de</strong> la <strong>canne</strong><br />
broyée (CB). Le GMQ est inférieur aux résultats publiés<br />
par Bravo et al. (1996) (i.e., 350 g/j) pour une quantité<br />
équivalente <strong>de</strong> <strong>canne</strong> broyée offerte. Cette variation peut<br />
s’expliquer par les différences <strong>de</strong> protocole (niveau <strong>de</strong> la<br />
complémentation protéique inférieur dans notre étu<strong>de</strong>, type<br />
génétique <strong><strong>de</strong>s</strong> animaux, cultivar <strong>de</strong> <strong>canne</strong>). Ces faibles<br />
performances obtenues avec le lot CB s’expliquent par une<br />
réduction <strong>de</strong> la consommation d’énergie liée principalement<br />
à la faible concentration énergétique et au caractère pondéreux<br />
<strong>de</strong> la <strong>canne</strong> broyée (Jørgensen et al, 1996). En d’autres<br />
termes, la faible consommation <strong>de</strong> MS observée peut s’expliquer<br />
par une fatigue masticatoire et les phénomènes d’encombrements<br />
digestifs liés à l’ingestion <strong>de</strong> cette ration, très<br />
riche en parois végétales. Par ailleurs, le surcoût énergétique<br />
associé à l’utilisation <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> ration réduit probablement<br />
l’énergie disponible pour la croissance.<br />
Le niveau <strong>de</strong> croissance obtenu dans notre étu<strong>de</strong> avec la<br />
ration jus <strong>de</strong> <strong>canne</strong> (JC), est en accord avec ceux obtenus<br />
dans <strong><strong>de</strong>s</strong> travaux conduits en République Dominicaine, au<br />
Vénézuéla ou au Vietnam (Mena, 1987 ; Van et Men, 1992 ;<br />
Gonzalez et al., 2006). En démontrant que les porcs alimentés<br />
avec du jus <strong>de</strong> <strong>canne</strong> ont une vitesse <strong>de</strong> croissance<br />
similaire à ceux alimentés avec un régime conventionnel, ces<br />
auteurs proposent une substitution complète <strong><strong>de</strong>s</strong> céréales par<br />
le jus <strong>de</strong> <strong>canne</strong> comme source d’énergie dans l’<strong>alimentation</strong><br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> porcs à l’engraissement. En fait, la faible MS <strong>de</strong> la ration<br />
JC est compensée par sa forte teneur en <strong>sucre</strong> et en énergie,<br />
ce qui explique les bons niveaux <strong>de</strong> croissance obtenus.<br />
3.2. Qualité <strong>de</strong> la carcasse<br />
Pour <strong><strong>de</strong>s</strong> raisons liées principalement à notre conduite d’élevage,<br />
les porcs CR <strong>de</strong> notre station expérimentale sont nourris<br />
avec un aliment commercial formulé selon les besoins du<br />
porc Large White (lot témoin). Ce choix a pour conséquence<br />
directe d’accroître l’adiposité <strong><strong>de</strong>s</strong> animaux et <strong>de</strong> détériorer la<br />
qualité <strong>de</strong> la carcasse (Renau<strong>de</strong>au et Mourot, 2007).<br />
Notre étu<strong>de</strong> montre un effet du lot sur le ren<strong>de</strong>ment carcasse<br />
avec une valeur inférieure pour le lot CB. Cet effet est lié<br />
au poids du contenu digestif <strong>de</strong>ux fois plus élevé dans le<br />
lot CB. Une mise à jeun <strong>de</strong> 24 h avant l’abattage n’a donc<br />
pas été suffisante pour ce type <strong>de</strong> régime. Pour comparer<br />
les <strong>effets</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> différents lots, il convient donc <strong>de</strong> calculer un<br />
ren<strong>de</strong>ment carcasse par rapport au PV vi<strong>de</strong> (au lieu du PV à<br />
l’abattage). Sur cette <strong>base</strong>, l’effet du lot n’est plus significatif.<br />
Comparativement à l’aliment témoin, une <strong>alimentation</strong> à<br />
<strong>base</strong> <strong>de</strong> jus <strong>de</strong> <strong>canne</strong> n’induit pas <strong>de</strong> différences marquées<br />
en terme <strong>de</strong> composition <strong>de</strong> la carcasse, ce qui est en accord<br />
avec les résultats <strong>de</strong> Speedy et al. (1991). À notre connaissance,<br />
les <strong>effets</strong> <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong> <strong>canne</strong> broyée sur les<br />
qualités <strong>de</strong> la carcasse ne sont pas décrits dans la bibliographie.<br />
Dans notre étu<strong>de</strong>, le rationnement énergétique lié à la<br />
distribution <strong>de</strong> la <strong>canne</strong> à <strong>sucre</strong> sous forme broyée entraîne<br />
une réduction importante <strong>de</strong> l’adiposité <strong><strong>de</strong>s</strong> carcasses.<br />
Exprimé par rapport au PV vi<strong>de</strong>, le poids du tube digestif<br />
vi<strong>de</strong> (TD) n’est pas influencé par la composition <strong>de</strong> la ration.<br />
En revanche, le poids <strong>de</strong> ses différentes composantes est<br />
significativement affecté par le lot : l’estomac et le côlon<br />
sont proportionnellement plus développés alors que la part<br />
relative du mésentère est moins importante pour le lot CB. Le<br />
développement plus important <strong>de</strong> l’estomac pour le lot CB est<br />
lié au caractère pondéreux du régime. Comme la dégradation<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> fibres alimentaires chez le porc a lieu dans les par-