portrait Cela commence par une boutade : « On a le même dentiste ! » Cela se conclut par une évidente connivence : « Nous sommes tous les deux extravertis, bavards, gais, enthousiastes… On s’entend au moins une fois par jour au téléphone. » Lui a fait de la mode une grande partie de sa vie. Elle n’a rien d’une fashionista, mais suit volontiers les conseils de son père en la matière, et a découvert les médias par son biais, en l’accompagnant dans les coulisses d’émissions télévisées. Quel père a été Nissim pendant l’enfance et quelle enfant a été Mélissa ? Mélissa : Un père protecteur, rassurant, présent tout en travaillant beaucoup. Mais aussi autoritaire, avec des principes bien définis. L’éducation était là, en tout cas. Je la donne d’ailleurs à mes enfants, ou du moins j’essaye. Je n’étais pas toujours très bonne à l’école, mais je suis allée au Lycée français, réputé difficile. On m’aidait. S’ils avaient été démissionnaires, mes parents auraient pu me descendre de niveau scolaire. Nissim : C’est amusant qu’elle dise que j’étais autoritaire. Au contraire, j’ai l’impression d’être la mère de mes enfants. Je trouve que ma femme a souvent pris le rôle du père; j’ai le sentiment d’avoir été plus coulant. Ma fille était mon rayon de soleil : très gaie, très drôle, un peu rebelle mais juste ce qu’il faut, très câline, avec une peau qui appelle les bisous (rires). Une fille finalement assez docile, mais elle faisait clan avec son frère jumeau, Olivier. Quand nous étions ma femme et moi, cela allait, mais lorsque nous étions seuls, ils étaient plus forts. Dans son miroir, Nissim Israël voit un peu de Mélissa. Même sourire spontané, même tempérament gai et prolixe. Face-à-face entre un père et sa fille. Entre le créateur d’Olivier Strelli et la journaliste/ présentatrice de Télé Bruxelles. —8— TRANS- MISSION DE PENSÉE <strong>Pr</strong>opos recueillis par Isabelle Blandiaux Photo Emmanuel Laurent Qu’est-ce que Nissim a voulu transmettre à Mélissa ? Qu’est-ce que Mélissa retient de cette transmission ? Nissim : Le grand sentiment que j’ai voulu faire naître chez eux, c’est le sens de la famille. Le sens de l’harmonie, surtout entre elle et son frère. On ne voulait coincer nos enfants dans aucun carcan, qu’il soit social, communautaire… L’ouverture d’esprit. On voulait que nos enfants soient pluriels. Qu’ils s’adaptent à différentes personnes, différents milieux. C’était aussi très important pour nous qu’ils pratiquent du sport. Du ski, de la natation… Mélissa a fait de la musique. Bon, elle a été une petite enfant pianiste, et elle est restée une petite enfant pianiste (rires) parce qu’elle n’a pas progressé ! Mélissa : J’ai eu un père très tolérant, qui m’a appris la valeur de l’argent. J’aurais pu être pourrie gâtée, cela n’a pas du tout été le cas. Mes parents m’ont donné de bons principes. Je ne fume pas, je n’aime pas l’alcool… C’est très naturel. Mon frère et moi ne sommes pas dans l’excès, nous n’avons pas besoin de cela pour nous sentir heureux. Nos parents sont un exemple. Cela va faire quarante ans qu’ils sont mariés et qu’ils s’entendent bien. La mode était-elle fort présente à la maison ? Mélissa : Je m’en suis rendu compte vers 15-16 ans. Pas avant. Ma mère était totalement opposée aux marques. Je rêvais d’une veste Millet, j’ai reçu une imitation... Quand j’étais ado, je n’étais pas la fille très coquette ni branchée. Je me moquais un peu de ce genre d’attitude. Mais j’allais au bureau de mon père de temps en temps. Nissim : Elle ne faisait pas attention à sa façon de s’habiller, mais moi, je le faisais. Ma femme et moi, on lui disait parfois qu’elle devait se changer. Sans agressivité, juste pour lui donner l’envie du bon goût. Mélissa : Je trouve que je manquais de goût quand j’étais jeune. Si cela avait été plus évident, peut-être que j’aurais voulu travailler avec mon père. Il en a été question ? Mélissa : J’ai toujours voulu devenir journaliste. Je savais que je n’avais pas la fibre mode; je devais plutôt demander des conseils à mes parents. Par contre, j’adorais accompagner mon père à des interviews, sur les plateaux. Cela me fait rire de voir des gens connus. C’est ce qui est génial avec le journalisme; on rencontre des gens intéressants. Mélissa, quelle est ta silhouette Strelli fétiche ? Les écharpes, les manteaux, les sacs, tout… Je suis habillée des pieds à la tête en Strelli. Je fais juste attention à ce que ce ne soit pas trop parfait…
Le printemps se dévoile GALERIA ESPACE DE MARQUES