olivier strelli - Pr Jean-Yves Hayez
olivier strelli - Pr Jean-Yves Hayez
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portrait<br />
Cela commence par une boutade : « On a le même dentiste ! » Cela se<br />
conclut par une évidente connivence : « Nous sommes tous les deux extravertis,<br />
bavards, gais, enthousiastes… On s’entend au moins une fois par<br />
jour au téléphone. » Lui a fait de la mode une grande partie de sa vie. Elle<br />
n’a rien d’une fashionista, mais suit volontiers les conseils de son père en la<br />
matière, et a découvert les médias par son biais, en l’accompagnant dans<br />
les coulisses d’émissions télévisées.<br />
Quel père a été Nissim pendant l’enfance et quelle enfant a été<br />
Mélissa ? Mélissa : Un père protecteur, rassurant, présent tout en<br />
travaillant beaucoup. Mais aussi autoritaire, avec des principes bien définis.<br />
L’éducation était là, en tout cas. Je la donne d’ailleurs à mes enfants, ou du<br />
moins j’essaye. Je n’étais pas toujours très bonne à l’école, mais je suis allée<br />
au Lycée français, réputé difficile. On m’aidait. S’ils avaient été démissionnaires,<br />
mes parents auraient pu me descendre de niveau scolaire.<br />
Nissim : C’est amusant qu’elle dise que j’étais autoritaire. Au contraire,<br />
j’ai l’impression d’être la mère de mes enfants. Je trouve que ma femme a<br />
souvent pris le rôle du père; j’ai le sentiment d’avoir été plus coulant. Ma fille<br />
était mon rayon de soleil : très gaie, très drôle, un peu rebelle mais juste ce<br />
qu’il faut, très câline, avec une peau qui appelle les bisous (rires). Une fille<br />
finalement assez docile, mais elle faisait clan avec son frère jumeau, Olivier.<br />
Quand nous étions ma femme et moi, cela allait, mais lorsque nous étions<br />
seuls, ils étaient plus forts.<br />
Dans son miroir, Nissim Israël voit un peu de Mélissa.<br />
Même sourire spontané, même tempérament<br />
gai et prolixe. Face-à-face entre un père et sa fille.<br />
Entre le créateur d’Olivier Strelli et la journaliste/<br />
présentatrice de Télé Bruxelles.<br />
—8—<br />
TRANS-<br />
MISSION<br />
DE<br />
PENSÉE<br />
<strong>Pr</strong>opos recueillis par Isabelle Blandiaux<br />
Photo Emmanuel Laurent<br />
Qu’est-ce que Nissim a voulu transmettre à Mélissa ? Qu’est-ce<br />
que Mélissa retient de cette transmission ? Nissim : Le grand<br />
sentiment que j’ai voulu faire naître chez eux, c’est le sens de la famille.<br />
Le sens de l’harmonie, surtout entre elle et son frère. On ne voulait coincer<br />
nos enfants dans aucun carcan, qu’il soit social, communautaire…<br />
L’ouverture d’esprit. On voulait que nos enfants soient pluriels. Qu’ils<br />
s’adaptent à différentes personnes, différents milieux. C’était aussi très<br />
important pour nous qu’ils pratiquent du sport. Du ski, de la natation…<br />
Mélissa a fait de la musique. Bon, elle a été une petite enfant pianiste, et elle<br />
est restée une petite enfant pianiste (rires) parce qu’elle n’a pas progressé !<br />
Mélissa : J’ai eu un père très tolérant, qui m’a appris la valeur de l’argent.<br />
J’aurais pu être pourrie gâtée, cela n’a pas du tout été le cas. Mes parents<br />
m’ont donné de bons principes. Je ne fume pas, je n’aime pas l’alcool… C’est<br />
très naturel. Mon frère et moi ne sommes pas dans l’excès, nous n’avons pas<br />
besoin de cela pour nous sentir heureux. Nos parents sont un exemple. Cela<br />
va faire quarante ans qu’ils sont mariés et qu’ils s’entendent bien.<br />
La mode était-elle fort présente à la maison ? Mélissa : Je m’en<br />
suis rendu compte vers 15-16 ans. Pas avant. Ma mère était totalement<br />
opposée aux marques. Je rêvais d’une veste Millet, j’ai reçu une imitation...<br />
Quand j’étais ado, je n’étais pas la fille très coquette ni branchée. Je me<br />
moquais un peu de ce genre d’attitude. Mais j’allais au bureau de mon père<br />
de temps en temps.<br />
Nissim : Elle ne faisait pas attention à sa façon de s’habiller, mais moi, je le<br />
faisais. Ma femme et moi, on lui disait parfois qu’elle devait se changer.<br />
Sans agressivité, juste pour lui donner l’envie du bon goût.<br />
Mélissa : Je trouve que je manquais de goût quand j’étais jeune. Si cela<br />
avait été plus évident, peut-être que j’aurais voulu travailler avec mon père.<br />
Il en a été question ? Mélissa : J’ai toujours voulu devenir journaliste.<br />
Je savais que je n’avais pas la fibre mode; je devais plutôt demander<br />
des conseils à mes parents. Par contre, j’adorais accompagner mon père<br />
à des interviews, sur les plateaux. Cela me fait rire de voir des gens connus.<br />
C’est ce qui est génial avec le journalisme; on rencontre des gens<br />
intéressants.<br />
Mélissa, quelle est ta silhouette Strelli fétiche ? Les écharpes,<br />
les manteaux, les sacs, tout… Je suis habillée des pieds à la tête en Strelli.<br />
Je fais juste attention à ce que ce ne soit pas trop parfait…