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olivier strelli - Pr Jean-Yves Hayez

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escapade<br />

Installation d’Ernesto Neto<br />

dans le hall d’exposition du MACRo.<br />

Maquette du MAXXI, vue du dessus, Zaha Hadidi<br />

ROME VERSION<br />

ART CONTEMPORAIN<br />

Claude Lorent<br />

La fontaine, le parvis<br />

et l’architecture<br />

de Richard Meier<br />

pour le Museo Ara Pacis.<br />

La capitale italienne ne changera<br />

pas de visage : de l’Antiquité<br />

à la Renaissance, le patrimoine<br />

assied son prestige.<br />

Cependant le pari est pris que<br />

dès l’ouverture du MAXXI,<br />

musée national d’art du XXI e<br />

siècle, et des deux MACRo, elle<br />

accueillera en masse tous ceux<br />

qui sont épris du contemporain.<br />

Inutile de vanter les richesses patrimoniales de<br />

Rome, par contre, en matière d’art contemporain<br />

la Ville Eternelle n’a jamais vraiment brillé. Pas<br />

de lieu emblématique, pas de musée qui se<br />

manifeste par l’audace et l’originalité des ses<br />

expositions consacrées à des artistes du temps<br />

présent. Pas plus d’ailleurs en ce qui concerne<br />

l’architecture. Mais comme quoi les choses peuvent<br />

évoluer, et rapidement sous la pression des<br />

engouements du public, la mutation se produit,<br />

elle est en route. Rome s’ouvre au contemporain<br />

et d’ici la fin de l’année pourra même s’enorgueillir<br />

de posséder un des musées à l’architecture la<br />

plus novatrice et la plus audacieuse qui soit. Le<br />

MAXXI, Musée national d’art du XXI e siècle dont<br />

l’auteur n’est autre que Zaha Hadid, d’origine irakienne,<br />

installée à Londres, l’une des très rares<br />

architectes actuelles à modifier la conception de<br />

l’architecture encore très souvent engoncée dans<br />

la modernité, voire la post-modernité.<br />

UN RÉSEAU DE COMMUNICATION<br />

Le premier défi que s’est donné l’architecte est<br />

de s’implanter dans un quartier dense comme<br />

c’est souvent le cas à Rome et de devoir se<br />

faufiler littéralement entre les autres édifices en<br />

respectant les gabarits. Une gageure relevée qui<br />

n’apparaît pas encore clairement sur place à<br />

cause du chantier, mais bien visible dans les<br />

schémas d’implantation. Vue du dessus, l’architecture<br />

ressemble davantage à un réseau de<br />

communication qu’à un bâtiment et rien qu’en<br />

cette caractéristique il est déjà un symbole très<br />

fort de notre époque et des questions urbaines<br />

qui se posent dans toute grande ville. L’axe<br />

ouvert sera d’ailleurs une liaison vers le Tibre.<br />

La souplesse, la fluidité de cette architecture qui<br />

casse la rigidité moderniste sans se départir<br />

d’une rigueur nécessaire par un jeu de droites et<br />

de courbes harmonieuses, tant en extérieur qu’à<br />

l’intérieur du bâtiment, crée une dynamique, une<br />

énergie, qui reste présente dans les espaces<br />

d’exposition où l’architecte souhaite offrir aux<br />

artistes et commissaires l’opportunité d’une<br />

grande liberté d’action. Elle crée ainsi des incidents<br />

de parcours qui modifient les espaces,<br />

établit un dialogue avec l’environnement et joue<br />

sur les variations et incidences de luminosité.<br />

DE GALERIES EN MUSÉES<br />

Bien heureusement ce musée qui appelle déjà à<br />

une visite n’est pas la seule initiative romaine en<br />

matière d’art contemporain. Le Museo Ara Pacis,<br />

premier musée construit depuis la période<br />

faciste, également implanté dans un quartier<br />

patrimonial, tranche par ses lignes droites et sa<br />

blancheur sous la signature de Richard Meier.<br />

Bien que consacré à la conservation du monument<br />

et du patrimoine, il s’ouvre au design, un<br />

domaine où l’Italie fut pionnière, et aux arts<br />

contemporains grâce à un espace d’exposition<br />

temporaire. En témoigne largement l’exposition<br />

consacrée à Bruno Munari.<br />

Les galeries d’art privées se sont multipliées et<br />

ont haussé le niveau de leurs expositions. La<br />

galerie Gagosian est une référence internationale.<br />

Elle déploie actuellement une grandiose<br />

installation de Francesco Vezzoli dans la salle<br />

ovale drapée de rouge. Mais d’autres ne déméritent<br />

pas telle la Galleria Il Gabbiano qui montre<br />

des artistes comme Tapiès, Valdes,<br />

Rauschenberg ou Motherwell.<br />

Les musées eux-mêmes ouvrent leur programmation<br />

à l’art contemporain, particulièrement le<br />

Palazzo delle esposizioni qui annonce pour octobre<br />

2009 une grande expo Calder, et dont l’arrière<br />

de l’édifice est désormais surplombé d’une<br />

construction contemporaine, magnifique restaurant<br />

doté d’une terrasse des plus agréables;<br />

voire la Galleria nazionale d’art moderna qui vient<br />

d’inaugurer une vaste exposition Cy Twombly.<br />

Le second projet important est double, situé<br />

dans deux quartiers très différents : l’un dans le<br />

Testatacio en pleine rénovation urbanistique, le<br />

Macro Future installé dans deux bâtiments de<br />

1000 m 2 chacun des anciens abattoirs de la<br />

ville; l’autre, le MACRo, au Momentano où les six<br />

salles restaurées viennent d’accueillir une belle<br />

exposition Ernesto Neto en attendant l’ouverture<br />

prochaine de l’extension jusqu’à la rue parallèle,<br />

confiée à Odile Decq qui mise sur la lumière et<br />

la transparence.<br />

_MAXXI, via Guido Reni 10, 00196 Rome<br />

_MACRo, via Reggio Emilia 54, 00198 Rome<br />

_Macro Future,<br />

piazza Orazio Giustiniani 4, 00153 Rome<br />

_Museo Ara Pacis,<br />

via di Ripetta, 00100 Rome<br />

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