olivier strelli - Pr Jean-Yves Hayez

mode
NISSIM ISRAËL : « QUAND JE VOIS UNE PERSONNE QUI PORTE UN DE NOS VÊTEMENTS,
JE TROUVE TOUJOURS CELA ENIVRANT PARCE QUE NOUS AVONS PLU À QUELQU’UN. »
Retrouvez d’autres silhouettes sur www.essentielle.be
agir et j’ai vu que c’était vraiment bien. Nathalie a
besoin de liberté et de responsabilité. Mon avis
l’intéresse, elle va l’entendre, pas l’écouter. Elle
est assez déterminée, ce qui est une qualité. Et
intelligente parce qu’elle accepte le fait que dans
la vie, pour avoir de bonnes idées, il faut aussi
avoir de mauvaises idées. Elle peut changer
d’avis toute seule. Ce qui est important pour
moi, c’est de passer le témoin à quelqu’un qui va
faire une jolie course. Et je vois qu’elle est motivée.
Si elle a besoin de moi, je suis là. Parce que
je suis inconditionnellement pro Strelli ! Mais plusieurs
routes sont possibles. Je ne suis pas plus
qu’elle ministre du bon goût. J’ai cru l’être un
moment (rires). Je vais continuer à m’occuper
des licences : les lits, les papiers peints, les bas,
les collants, les sacs et les chaussures en
concertation avec Nathalie… Je voudrais lancer
—22—
des sous-vêtements et j’ai dessiné des tapis
pour le mois de juin.
Un changement de vie radical ? N.I. : Quand
même. J’étais toujours le premier et le dernier au
bureau. Je ne veux plus faire cela. C’est une
étape et j’ai une chance folle de pouvoir la vivre
de cette manière. Je sens de l’enthousiasme
autour de moi ! Et une énorme pression a quitté
mes épaules…
A Nathalie Valentiny : Le style Strelli était
proche de votre conception personnelle de
la mode ? Il faut pouvoir se mettre dans la peau
d’une autre identité, en gardant sa personnalité.
J’aimais beaucoup cela. Strelli, c’est de la couleur,
des volumes, des détails de finition, des matières.
Nissim est très sensible aux tissus, comme moi.
Cela nous a rapprochés : soie avec un film
dessus pour une texture qui rejette comme du
papier, maille imprimée, étoffes techniques,
mélanges... Le fait qu’on soit dans une maison
haut de gamme qui permet une qualité hors pair
a également joué. Je suis une perfectionniste.
N.I. : Elle apporte beaucoup de modernité à la
ligne. Dans la nouvelle image de Strelli pour cet
été, on sent une autre fille. Le mannequin est
différent, son attitude est plus contemporaine,
son caractère plus rebelle que sauvage est mis
en avant. Je surchargeais, Nathalie épure. Cela
amène une grande fraîcheur. Mais les influences
strelliennes demeurent, l’ADN de la marque. Une
identité, il faut 8 ou 10 ans pour la créer. On ne
doit pas la casser, sinon les gens seront perdus.
La collection printemps n’est pas moins Strelli,
elle est New Strelli.