olivier strelli - Pr Jean-Yves Hayez

mode
Balenciaga
Louis Vuitton
Christian Dior
Jean Paul Gaultier
Ce qu’il y a de bien avec les créateurs de mode avant-gardistes, c’est que
même leurs défilés rétrospectifs servent de projection des tendances de la
saison à venir. Pour le printemps-été 2009 et ses 20 ans, la Maison Martin
Margiela a présenté un défilé festif et conceptuel comme une performance
d’art contemporain. Outre un grand frisson d’émotion, les fashionistas en
retiendront quatre leçons : le blazer d’homme épaulé reste plus que jamais
d’actualité, ainsi que la combi-pantalon chic et parfois asymétrique, les
coloris chairs poudrés, et le lurex voire les paillettes façon boule à facettes.
Un caractère précieux et éblouissant qui se traduit aussi un peu partout par
des satins miroitants, des broderies de pierres, strass ou pastilles de métal
(Ann Demeulemeester). Le travail des textures devient primordial, parce qu’il
exprime la modernité (les techniques évoluent) et parce qu’il permet de réellement
se distinguer. La légèreté dansante et transparente d’une jupe en
mousseline ou d’un jodhpur revisité contraste avec la rigidité sculpturale
d’une jupe boule, d’une minirobe aérodynamique (Balenciaga), d’un blouson
en cuir (Dior), d’un bustier ou corset, héritage de Jean Paul Gaultier dans
un esprit lingerie au grand jour. Les volants (en détail ou total look gipsy
chez Chanel), plissés, noués et drapés accélèrent le mouvement de cette
course imaginaire. La silhouette toute en jambe (minijupes, minirobes,
shorts) pousse le volume à fond sur les épaules (arrondies, rehaussées,
carrées), le dos (traînes, plis gonflants) et les bras par des effets amples de
manches à toutes les longueurs, pour femmes oiseaux (Veronique
Branquinho) : bouillonnés, chauve-souris, kimonos, capes…
VOLATILE
Isabelle Blandiaux – Photos © Pixelformula.com
Maison Martin Margiela
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Ann Demeulemeester
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Chanel
Comme des palettes de maquillage, les beiges nude et gris couture sont
électrisés par des orangé et vert néon, des rouge vif et jaune citron, des
bleus et du denim (Louis Vuitton). Le noir et le blanc (éternelle chemise
immaculée qui se transforme parfois en robe ceinturée) sont utilisés de
manière graphique, en total look pour styliser la forme ou en contraste dans
des imprimés optiques et autres quadrillages (Dries Van Noten). Entre ces
lignes, les fleuris s’imposent luxuriants, avec des accents safari ou
ethniques. Quand le vêtement ne se transforme pas carrément en panoramique,
avec des photos all-over de paysages où s’engouffre le regard.