12.03.2014 Views

Paroissial - Pr Jean-Yves Hayez

Paroissial - Pr Jean-Yves Hayez

Paroissial - Pr Jean-Yves Hayez

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

2 TEMPS PRÉSENT<br />

N°9 - 5 mars 2006<br />

COUPLES EN NAUFRAGE<br />

Enfants en partage<br />

Q<br />

uand rien ne va plus<br />

entre papa et maman,<br />

les enfants se<br />

retrouvent souvent dans une<br />

situation dramatique. Les voilà<br />

pris en otage par l’un ou par<br />

l’autre ou institués comme<br />

arbitres entre les deux. “Il faudrait<br />

que les parents se rendent<br />

compte à quel point ils<br />

font souffrir leurs enfants”,<br />

s’écrie Guy Blondeel.<br />

Après avoir été durant vingt ans<br />

juge de la jeunesse à Bruxelles,<br />

Guy Blondeel a créé le centre<br />

M.I.R. (pour résoudre les conflits<br />

familiaux dans lesquels sont impliqués<br />

des enfants). M.I.R. est l’acronyme<br />

de Médiations, Investigations<br />

familiales et Rencontres.<br />

C’est aussi un mot russe qui veut<br />

dire: paix. L’ancien juge confie aujourd’hui:<br />

J’ai vu la souffrance de<br />

ces enfants et je me suis dit: Je ne<br />

peux pas garder ça pour moi. Si<br />

les parents savaient à quel point<br />

ils peuvent faire souffrir leurs enfants,<br />

ils changeraient leur façon<br />

d’agir.<br />

C’est sous la forme d’un roman<br />

que Guy Blondeel a décidé de<br />

transmettre son témoignage. Ce<br />

que je veux… C’est vous deux, publié<br />

par les éditions Artésis en Belgique<br />

et par les éditions Bénévent<br />

en France, raconte les destins croisés<br />

de quatre familles, où la discorde<br />

et l’incompréhension ont<br />

remplacé l’amour.<br />

«Tout ce que je raconte dans ce roman,<br />

explique l’auteur, ce sont des<br />

choses que j’ai vues et entendues.<br />

C’est la réalité. Je n’aurais pas osé<br />

inventer des histoires pareilles. J’ai<br />

vraiment entendu un enfant dire à<br />

ses parents: Ce que je veux… C’est<br />

vous deux.<br />

- Pourquoi ces parents font-ils<br />

tant souffrir leurs enfants?<br />

- Ils sont eux-mêmes en souffrance<br />

et ils réagissent au premier degré.<br />

Il faut leur dire: Vous êtes blessés.<br />

<strong>Pr</strong>enez un peu de recul. On ne<br />

peut pas bien voir les choses<br />

quand on a le nez dessus. Il faut<br />

prendre du temps. Réfléchir sur<br />

soi-même, sur l’autre, sur ce qui<br />

fait qu’on en est arrivé là. Quand<br />

une relation échoue, c’est parce<br />

qu’on s’est trompé sur soi-même<br />

D.R.<br />

et sur l’autre. J’essaie de ne pas<br />

plaider contre le divorce. Mais au<br />

moins, les parents doivent éviter<br />

d’entraîner les enfants dans leurs<br />

conflits.<br />

- Être parent, est-ce plus difficile<br />

aujourd’hui qu’autrefois?<br />

- Aujourd’hui, la liberté l’emporte<br />

souvent sur l’égalité et la fraternité:<br />

Je fais ce que je veux. L’enfer,<br />

c’est les autres. Dans le temps, il y<br />

avait une certaine contrainte sociale<br />

qui faisait qu’on ne divorçait<br />

pas parce que c’était mal vu. Maintenant,<br />

vous savez comme moi<br />

qu’une union sur trois se défait en<br />

Belgique (une sur deux, dans les<br />

villes). Du coup, divorcer devient<br />

quelque chose de naturel, de banal.<br />

Par contre, on prend mieux en<br />

compte la psychologie des enfants.<br />

Au plan éducatif, on ne commet<br />

plus les mêmes erreurs que<br />

jadis. On a compris qu’il ne suffisait<br />

pas de faire preuve d’autorité,<br />

mais que l’enfant devait pouvoir<br />

être lui-même, devait pouvoir<br />

s’épanouir. Malheureusement, je<br />

pense qu’on est passé d’un excès<br />

à l’autre: Mon fils fait ce qu’il veut<br />

quand il veut. Une liberté sans limites.<br />

C’est une erreur: la liberté<br />

est plus belle quand il y a des limites<br />

quelque part. Il faut pouvoir<br />

trouver son bonheur dans celui<br />

des autres.<br />

- On devrait proposer des cours<br />

aux couples qui attendent un<br />

enfant pour les aider à devenir<br />

de bons parents?<br />

- Des cours, je ne sais pas. Mais j’ai<br />

écrit Ce que je veux… C’est vous<br />

deux pour essayer de leur ouvrir<br />

les yeux. Si on me propose de<br />

donner des conférences, je suis<br />

tout prêt, parce que je veux apporter<br />

ce message: Vous pouvez aimer<br />

plus et mieux vos enfants,<br />

même dans les difficultés. Il ne<br />

s’agit pas de dire: C’est honteux de<br />

divorcer. Bien sûr, il faut essayer<br />

de vaincre les difficultés et de faire<br />

chanter la vie malgré les obstacles,<br />

mais il faut dire aux parents: Si<br />

vous ne pouvez pas vivre à deux,<br />

de grâce, épargnez vos enfants. Et<br />

si les blessures sont telles que<br />

vous ne pouvez pas vous en sortir<br />

tout seuls, il y a des gens qui peuvent<br />

vous aider. Des associations<br />

comme le centre M.I.R., par<br />

exemple.»<br />

Guy Blondeel a également créé le<br />

fonds Pascale Couturier, qui finance<br />

les études de jeunes défavorisés.<br />

Tous les ans, un concert est organisé<br />

au profit de cette œuvre. Il<br />

aura lieu, cette année, au moulin<br />

de Villers-la-Ville, le 19 mars. À cette<br />

occasion, l’Ensemble Vocal du<br />

Brabant wallon, dirigé par Charlotte<br />

Messiaen, interprétera la chanson<br />

Ce que je veux… c’est vous<br />

deux, dont Guy Blondeel a composé<br />

le texte.<br />

Jérémie BRASSEUR<br />

Ce que je veux… C’est vous deux.<br />

Le roman de Guy Blondeel est disponible<br />

en librairie aux éditions Artésis.<br />

Il peut également être commandé<br />

auprès de l’auteur, permettant<br />

de cette façon une plus grande<br />

marge bénéficiaire au profit des<br />

deux œuvres soutenues (le Centre<br />

M.I.R. et le fonds Pascale Couturier):<br />

19 € (+ frais de ports éventuels:<br />

2,50 €). Tél. O10/45.23.57 -<br />

guy.blondeel@scarlet.be - Compte<br />

630-0215517-42<br />

Le Centre M.I.R. Tél. 02/502.06.05<br />

- lecentremir@scarlet.be - www.<br />

lecentremir.be.tf<br />

D’UN SIMPLE<br />

REGARD<br />

vers le Christ…<br />

M<br />

ichel Diricq, doyen de Binche, est curé de plusieurs paroisses<br />

de cette ville et des environs: sa cinquième responsabilité<br />

pastorale, il vient de la recevoir tout récemment.<br />

Mais en ce temps de carnaval, il n’a guère eu le cœur<br />

à faire le gille: la collégiale St-Ursmer a dû être fermée pour<br />

cause de travaux. Pour le prêtre, cela a été une épreuve: “elle a<br />

fragilisé le frêle équilibre auquel j’étais parvenu pour situer ma<br />

prière quotidienne, et même, le mardi, une adoration eucharistique<br />

couvrant une bonne partie de la journée”.<br />

Appelé peu de temps après à témoigner dans une réunion avec des confrères, il<br />

se disait dès lors en recherche: “Comment à nouveau assurer le temps de la prière,<br />

sous quelle forme et en quels lieux…?” Une récente retraite dans un monastère<br />

avec d’autres doyens lui a fait mieux comprendre sa principale difficulté: “Je<br />

ne sais pas mettre fin à mes activités!” Michel<br />

Diricq avoue que, tout en étant incapable de travailler<br />

dans le bruit, il ne parvient pas à fermer sa<br />

porte aux gens qui le sollicitent…<br />

En évoquant de la sorte ses incessantes tentatives<br />

de recherche d’équilibre, il déclare à<br />

ses confrères: “Mais je sais en tout cas une<br />

chose, et je vous la confie, au cas où cela<br />

pourrait vous intéresser: il me restera toujours<br />

une dernière cartouche que je garde<br />

soigneusement en réserve. Quand j’aurais<br />

raté toute ma vie, manqué à tous<br />

mes devoirs de prêtre, moi qui avais justement<br />

choisi comme souvenir d’ordination<br />

la parole des Actes: “Pour nous,<br />

nous resterons fidèles à la prière et au<br />

service de la Parole”, eh bien je me<br />

tournerai vers le plus grand des saints.<br />

Un saint tellement énorme que l‘Église<br />

a eu la bonne idée de ne pas le mettre<br />

au calendrier, car ce saint n’est pas le saint d’un jour, mais le<br />

saint de tous les jours, de toutes les heures, je vais même dire de la dernière<br />

heure, celui qu’on invoque in extremis. Vous l’avez deviné: le Bon Larron.<br />

Un maître de spiritualité<br />

Les Pères de l‘Église ne tarissent pas d’éloges à son égard. C’est que le Bon<br />

Larron est notre maître à tous. Un abîme d’humilité. Un maître de spiritualité.<br />

Car les discours s’effondrent devant les épreuves de la vie et quand on est au<br />

fond du malheur, la question de l’humilité ne se pose même plus! Le Bon<br />

Larron est le seul à reconnaître Jésus dans sa gloire, alors qu’il meurt sur la<br />

croix. Il vit la passion avec Jésus. Il reconnaît l’abîme de son péché: “Pour<br />

nous, c’est juste…” Il ne s’estime pas digne du paradis: “Après tout ce que<br />

nous avons fait…” Simplement, il demande que Jésus ne l’oublie pas; que<br />

son visage, sa voix, ses yeux restent encore présents dans la mémoire et le<br />

cœur de Dieu. Il appelle Jésus par le nom donné par l’Ange: Jésus tout simplement…Tout<br />

simplement sauveur… En plus, collatéralement, il évangélise<br />

son compagnon appelé si tragiquement mauvais par nous, alors que l’évangéliste<br />

Luc le voit lui aussi sur le chemin de la conversion. S’il y a une solidarité,<br />

c’est bien entre les bandits! Si les fils de la lumière…<br />

Le bon réflexe<br />

Témoins<br />

de prière<br />

Les Évêques de Belgique<br />

nous ont proposé de dire<br />

“Seigneur, apprends-nous<br />

à prier”. Dans le cadre de<br />

cette année de la prière, et<br />

à partir de ce début de Carême,<br />

nous vous proposons<br />

chaque semaine icimême<br />

une expérience de<br />

prière, sous une forme ou<br />

une autre. Nous débutons<br />

avec un prêtre qui confie<br />

sa difficulté de prier: il<br />

nous dit vers qui il se tourne<br />

alors.<br />

Et tout cela grâce à un seul regard! Accompagné de quelques mots, lourds<br />

comme la clé du paradis: “Jésus souviens-toi de moi quand tu viendras dans<br />

ton Royaume.” La fameuse prière qui a nourri tant de saints doit avoir eu le<br />

Bon Larron comme inspirateur: “Jésus-Christ, fils de Dieu, Sauveur, prends pitié<br />

du pécheur que je suis.”<br />

Ma solution, c’est lui. Un regard vers le Christ, ça c’est à ma portée, tous les<br />

jours, à chaque heure, où que je sois…Une parole d’appel au secours, ça<br />

aussi, c’est dans mes cordes, assez facile à lancer à n’importe quel moment<br />

de la journée. Je pourrais même dire qu’avec un peu d’exercice et, en remodelant<br />

légèrement la matière première de mes jurons intérieurs, ceux-ci pourraient<br />

figurer dans les psaumes. Et, comme ces cris du cœur rendent poreuse<br />

à l’évidence la frontière du paradis, j’aurai grand réconfort à entendre<br />

Jésus me dire: aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le paradis (…)”.<br />

Voilà ce que le doyen de Binche appelle sa “pauvre expérience de larron pas<br />

encore suffisamment initié à l’acceptation de la croix et au bon réflexe du regard<br />

vers Jésus”.<br />

H. W.<br />

Les intertitres sont de notre rédaction<br />

Journée mondiale de prière<br />

Le 3 mars, plus de 3 millions de personnes réparties dans le monde entier se<br />

joindront aux prières préparées par les femmes chrétiennes d’Afrique du Sud.<br />

Elles ont choisi le thème “Signes des temps”. En se basant sur des récits bibliques,<br />

elles font comprendre que non seulement les disciples de Jésus ont été<br />

mis au défi de devenir des signes de vie nouvelle dans le monde, mais aujourd’hui<br />

encore, les signes du temps nous appellent à devenir des agents de changement.<br />

Cette “Journée mondiale de prière”, développée depuis 1887 œcuméniquement<br />

par des femmes, se déroule toujours le premier vendredi de mars. Une<br />

veillée de prière est proposée par des femmes de pays, voire de continents différents.<br />

(Des carnets peuvent être obtenus auprès de Elfriede Kunhardt,<br />

Thuyaslaan 11, 3080 Tervuren - 0,70 € + port)

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!