Paroissial - Pr Jean-Yves Hayez
Paroissial - Pr Jean-Yves Hayez
Paroissial - Pr Jean-Yves Hayez
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
<strong>Paroissial</strong><br />
N°9 - 5 mars 2006 TOURNAI 3<br />
P<br />
eu importe que l’on y croie ou pas. Ce qui indéniable,<br />
c’est que le diable revient. Non de manière<br />
spectaculaire et fracassante, mais de manière<br />
diffuse et multiforme. Brève analyse de ce phénomène particulièrement<br />
inquiétant.<br />
Calvaires saccagés, cimetières profanés, chapelles incendiées,<br />
crucifix renversés, inscriptions sataniques… Depuis plusieurs semaines,<br />
la Bretagne (France) est le cadre d’actes de vandalisme<br />
au goût plus que douteux, derrière lesquels pourraient bien se<br />
cacher des adorateurs de Lucifer en mal de sensations fortes. Une<br />
piste que les enquêteurs prennent en tout cas très au sérieux, les<br />
profanations de cimetières à caractère satanique ayant, il est vrai,<br />
tendance à se multiplier, ces daix dernières années. En France,<br />
par exemple, les spécialistes estiment à plus de 3.000 le nombre<br />
de tombes juives, chrétiennes ou musulmanes à avoir été profanées<br />
entre 2000 et 2005, soit deux fois plus qu’au cours de la décennie<br />
précédente.<br />
Un chiffre inquiétant, que confirme Michel Quentin, responsable<br />
de la pastorale des nouvelles religiosités du diocèse de Saint-Denis,<br />
dans La Croix du 7 février. Pour lui, il ne fait effectivement aucun<br />
doute que “les jeunes sont de plus en plus séduits par le satanisme”.<br />
“Souvent, par orgueil et par quête du pouvoir sur les<br />
autres”, explique-t-il, “ils commencent par s’intéresser au paranormal,<br />
à se laisser séduire par la mode gothique. Ce mouvement,<br />
qui se présente d’abord comme une sorte d’esthétisme<br />
morbide, peut amener à une escalade, avec initiation progressive<br />
vers le satanisme.”<br />
LE RETOUR DU SATANISME<br />
Info ou intox ?<br />
Voilà pourquoi le prêtre n’hésite pas à mettre en garde les responsables<br />
éducatifs: “Tant que le jeune n’est pas en difficulté personnelle,<br />
il n’y a pas trop de danger. Mais dès lors que survient un<br />
problème dans sa vie scolaire, familiale, affective, etc, il peut se<br />
laisser entraîner très loin et passer à des actes plus graves et dangereux.”<br />
Comme ceux commis en 1996 par un groupe d’adolescents<br />
de Toulon, qui s’étaient livrés à des attouchements et des<br />
mutilations sur un corps en décomposition, avant de le poignarder<br />
avec un crucifix.<br />
Le rebelle par excellence<br />
Si tous les adeptes du satanisme ne se livrent pas à ce genre<br />
d’abominations, il convient malgré tout de s’interroger sur les origines<br />
de cette fascination pour le diable. Une enquête réalisée par<br />
Le Monde des Religions début 2005 montre, en effet, que des<br />
pans non négligeables de la culture ado – BD, jeux de rôle, musique,<br />
films, jeux vidéo – sont imprégnés de références à Satan. Le<br />
gothisme et le heavy metal, par exemple, véhiculent un univers<br />
noir, sulfureux et violent, sur lequel plane très souvent l’ombre<br />
maléfique du diable.<br />
Selon les psychologues, Satan serait, en fait, une caricature de<br />
l’adolescent, le rebelle par excellence qui s’est opposé au père.<br />
“En s’identifiant au diable”, explique Christophe Allanic, psychologue<br />
clinicien, “l’adolescent provoque les adultes et se persuade<br />
que le plaisir sans entrave qu’il a connu dans la vie fœtale est encore<br />
possible. Le bouc à deux sexes incarne la quête d’identité<br />
sexuelle que traverse tout adolescent; il symbolise ses divisions –<br />
diabolos, en grec, signifie ce qui divise.” Si cette forme d’identification<br />
n’est en soi absolument pas anormale, poursuit le psychologue,<br />
le satanisme, lui, est une pathologie qui “peut entraîner<br />
des passages à l’acte – sacrifices d’animaux, automutilations, scarifications,<br />
tortures…”.<br />
En guise d’explication, certains sociologues préfèrent parler de<br />
“retour du refoulé”: à avoir trop chassé la mort de nos sociétés,<br />
installé les cimetières à la périphérie de nos villes, la voici revenir<br />
au galop sous une forme gore et violente. D’autres, par contre, imputent<br />
ce retour du satanisme à une société individualiste et hyper<br />
angoissante. Les jeunes se réfugieraient dans des mondes<br />
virtuels et projetteraient leurs frayeurs dans des créatures monstrueuses.<br />
C’est d’ailleurs toujours durant les périodes de grandes<br />
peurs, rappelle l’historien français <strong>Jean</strong> Delumeau, que le diable<br />
est revenu sur le devant de la scène.<br />
Un chien enchaîné<br />
Vu les angoisses générées par notre monde actuel, il convient<br />
donc d’être tout particulièrement attentifs aux comportements<br />
des jeunes que nous avons sous notre responsabilité, sans tomber<br />
pour autant dans la paranoïa. Car s’habiller tout en noir, écouter<br />
des groupes sataniques et lire des ouvrages consacrés à l’occultisme<br />
peuvent tout aussi bien n’être que l’expression momentanée<br />
d’un mal-être chez l’adolescent que cacher une véritable attirance<br />
pour le diable. Saint Augustin met d’ailleurs en garde: le<br />
démon est comparable à un chien enchaîné. Tant qu’on ne s’approche<br />
pas de lui, il n’y a aucun danger. Mais une fois dans son<br />
rayon d’action, le risque est grand de se voir mordu.<br />
Pascal ANDRÉ<br />
TOURNAI<br />
L<br />
e visiteur qui se rend<br />
pour la première fois à<br />
Bas-Warneton<br />
(Comines) doit effectuer sa “traversée<br />
du désert”, le chemin prenant<br />
ici la forme de l’entrelacs<br />
d’autoroutes qui franchissent les<br />
frontières entre Wallonie, Flandre<br />
et France. Mais lorsqu’il débouche<br />
sur la place Saint-Martin,<br />
il est récompensé de ses efforts<br />
en trouvant un havre de paix au<br />
pied de l’église. L’“Oasis”, en face,<br />
répond bien à la définition qu’en<br />
donne le Petit Larousse au sens<br />
figuré: “Lieu, situation qui procure<br />
du calme; refuge”. Car l’Oasis<br />
est d’abord destiné à des femmes<br />
en situation difficile, accompagnées<br />
ou non d’enfants.<br />
ENVIE DE PARLER ?<br />
nous vous<br />
accueillons dans l’amitié<br />
et l’anonymat<br />
CHRETIEN A L’ECOUTE<br />
02/538.27.00<br />
GSM 0472/55.46.96<br />
BAS-WARNETON<br />
Une halte à l’Oasis<br />
EG/013/H<br />
D.R.<br />
Dans un des studios, Jacques Delva et son épouse, entourant<br />
sœur Viviane et sœur Dominique<br />
Évoquer la vie de l’Oasis, c’est<br />
d’abord parler d’autres femmes, des<br />
religieuses: celles de la congrégation<br />
St-Charles de Dottignies, fondée voici<br />
bientôt trois siècles. Elles tenaient notamment<br />
à Comines l’institut Notre-<br />
Dame: une école primaire et secondaire,<br />
aujourd’hui confiée aux laïcs,<br />
qui accueillait près d’une centaine de<br />
petits pensionnaires. Parmi ces enfants,<br />
un certain nombre étaient issus<br />
de familles défavorisées. “Comment<br />
leur accorder du temps?” C’est la<br />
question que se posaient quelques<br />
religieuses, désireuses en outre de<br />
vivre plus étroitement en communauté.<br />
Fin des années septante, trois<br />
d’entre elles s’installent à Bas-Warneton,<br />
dans l’ancienne école paroissiale.<br />
Cette nouvelle communauté permet<br />
d’accueillir une dizaine d’enfants<br />
de 3 à 12 ans, non seulement durant<br />
la semaine, mais également pour une<br />
partie des grandes vacances. D’autres<br />
enfants arrivent ensuite en provenance<br />
de diverses écoles de la région.<br />
Pour mieux repartir<br />
Mais un autre service attend les religieuses<br />
au tournant du siècle: celui<br />
de l’accueil de mères en difficultés.<br />
“Cela a commencé une nuit avec la<br />
police qui nous a demandé d’héberger<br />
provisoirement une dame” expliquent<br />
sœur Viviane et sœur Dominique.<br />
Une, puis deux, puis trois…<br />
Pendant ce temps, Jacques Delva et<br />
son épouse se sentent appelés à se<br />
mettre au service de l‘Église. Attirés<br />
par la vie communautaire, ils entrent<br />
avec leurs enfants dans ce projet. Un<br />
premier studio est aménagé en 1998.<br />
Aujourd’hui, l’asbl l’Oasis dispose de<br />
huit studios permettant l’accueil de<br />
21 personnes,<br />
adultes et enfants.<br />
Chaque<br />
femme a donc<br />
son chez soi et<br />
jouit de sa liberté,<br />
même s’il y a<br />
bien sûr des<br />
règles de vie en<br />
commun qu’il<br />
faut respecter,<br />
comme par<br />
exemple ne pas<br />
fumer à l’intérieur.<br />
Sœur Dominique<br />
a été jusqu’à<br />
présent la directrice bénévole de<br />
l’Oasis, assistée par Françoise Delva. À<br />
ce jour, des subsides ont permis d’engager<br />
une directrice rémunérée et un<br />
temps et demi d’éducatrice. L’épouse<br />
de Jacques Delva est éducatrice à mitemps,<br />
tandis qu’une assistante sociale<br />
établit avec les personnes accueillies<br />
un projet individuel souvent doublé<br />
d’une guidance budgétaire. Chaque<br />
femme peut demeurer ici neuf mois,<br />
avec des renouvellements possibles.<br />
“L’Oasis refuse d’être une agence de location<br />
de logements à bon marché. Il<br />
veut être une maison d’accueil où le<br />
terme ‘accueil’ garde tout son sens,<br />
une maison où toute femme en difficultés<br />
peut être entendue, écoutée, aidée,<br />
et dans la mesure du possible hébergée<br />
et épaulée pendant un temps<br />
limité, afin de pouvoir repartir d’un bon<br />
pied dans la vie” écrit Jacques Delva.<br />
H. W.<br />
L’Oasis, 10 place St-Martin, 7784 Bas-<br />
Warneton, Tél 056/55.69.29<br />
Un espace de communauté(s)<br />
Les bâtiments de la place St-Martin accueillent des communautés en<br />
forme de poupées russes. Dans l’une des maisons, voici la communauté<br />
des religieuses: les Sœurs Dominique et Viviane y vivent en<br />
compagnie de Sœur <strong>Jean</strong>ne, qui fut directrice de l’école primaire de<br />
Comines. Il n’y a qu’une porte à franchir pour se trouver dans la maison<br />
de la famille Delva: on s’invite d’ailleurs volontiers mutuellement<br />
à table. Et dès que l’on sort, c’est le jardin avec les studios, mais qui<br />
possèdent eux aussi un accès autonome. Et puisque chacun(e) est<br />
amené à œuvrer à côté, on peut vraiment parler de vases communicants<br />
et d’une communauté de communautés…<br />
AGENDA<br />
• Le 5 mars, à 15h, à l’église St-Joseph, de La Louvière, Célébration de<br />
l’appel décisif des catéchumènes. Rens.: 0499/119.905.<br />
• Le 5 mars, promenade pour découvrir la région de Masnuy-St-<strong>Jean</strong>,<br />
organisée par M.C.N.R. Rens.: 065/33.72.74.<br />
• Le 6 mars, à 15h, au Foyer St-François, 2A rue P. J.Wincqz, à Soignies; à<br />
19h30, à l’Ecole d’infirmières, à Jolimont, “<strong>Pr</strong>ier avec les malades, prier<br />
pour les malades”, par Florent Coëme-Gillard, diacre permanent de<br />
Braine-le-Comte, organisé par l’Équipe régionale des Visiteurs de Malades,<br />
région Centre-Soignies Tél. 064/26.07.01.<br />
• Le 6 mars, à 17h ou à 20h (au choix), à la chapelle du Collège St-Stanislas,<br />
rue des Dominicains, à Mons, première Conférence de Carême:<br />
“Comment Jésus se révèle-t-il à ses contemporains?”, par le P. J. Radermakers<br />
sj, professeur à l’IET Bruxelles. PAF: 2,50 € (Étud., demandeur<br />
d’emploi, jeune travailleur: 1 €).<br />
• Le 6 mars, dès 18h, à la salle de Matadi, 39 rue Brédat, à Marchienneau-Pont,<br />
souper de Carême suivi d’une conférence-débat avec Mgr S-P.<br />
Iyananio, du diocèse de Kasongo, partenaire d’Entraide et Fraternité,<br />
“Au Sud Kivu, la démocratie commence aussi dans les villages…” Rens.:<br />
Tél. 071/32.77.42.<br />
• Le 7 mars, de 19h à 22h, au Couvent des Franciscaines, 79 Grandrue,<br />
à Manage, soirée Crefot, “Une lecture des Actes des Apôtres pour<br />
notre temps”, avec Jacques Piton. (Autres rencontres: 14 et 21 mars)<br />
Rens. et inscr.: 071/41.93.42 - bernard.quinet@skynet.be<br />
• Le 7 mars, à 20h, au 53 rue Duquesnois, à Tournai, conférence-débat<br />
“Droits culturels, la résistance des Dalits en Inde”, avec l’abbé Pierre<br />
Gillet, spécialiste de l’Inde. Rens.: E&F 069/21.19.59.<br />
• Le 7 mars, à 20h30, à l’Eden, 1 Bd Bertrand, à Charleroi, dans le cadre<br />
du parcours des Droits de l’Homme (du Centre culturel régional de<br />
Charleroi), “La résistance”, pièce de Pietro Pizuti, suivie d’un débat avec<br />
la participation de Mgr Iyananio. Rens.: Tél. 071/32.77.42.<br />
• Le 9 mars, à 20h, au Centre marial de Tongre-Notre-Dame, première<br />
rencontre de Carême: Des voies pour prier, l’abîme appelant l’abîme,<br />
avec l’abbé Benoît Lobet. Entrée libre.<br />
• Le 9 mars, à 20h, au Centre Temps Choisi, Place Jules Destrée, à Gilly,<br />
Jeudi de la communication, organisé par le CUNIC: conférence-débat<br />
“la consommation éthique et solidaire”, par Bernard Miche, économiste,<br />
professeur à l’Institut de Finance International. PAF: 8 € (Étud.:<br />
6 €). Réserv.: Sarah Wieczor 071/65.48.53 wieczor.sarah@cunic.be ou<br />
Annick Duplouy 071/65.48.50.<br />
• Le 9 mars, à 20h, en l’église St-Pierre, de Lessines; le 16 mars, à 20h,<br />
en l’église St-Jacques, de Tournai; et le 23 mars, à 20h, dans l’église<br />
Saints-Pierre-et-Paul, de Chimay, concerts spirituels “Autour des sept<br />
dernières Paroles du Christ en croix”, à l’initiative du Service Art, Culture<br />
et Foi du diocèse. Rens.: abbé Patrick Willocq Tél. 065/31.62.75 -<br />
willocq.patrick@skynet.be<br />
• Le 10 mars, à 20h, à l’église St-Servais, de Beaumont, spectacle audiovisuel<br />
“Jésus le Rebelle”, de <strong>Jean</strong>-Pierre Vanhecke (scénario de <strong>Jean</strong> Debruynne,<br />
dessin de Noël Gloesnet et musique de Rik van der Linden).<br />
Rens.: Secrétariat interparoissial, 13 rue Maurice Léotard, 6500 Beaumont<br />
Tél. 071/58.71.68.<br />
• Le 10 mars, à 20h30, au Théâtre communal de Binche, spectacle “Vis<br />
ta vie!”, par la compagnie Bas les Masques. PAF: 11 € (Jeunes -19 ans:<br />
8 €). Rens. et réserv.: Patrick Brodkom Tél. 010/65.01.61 -<br />
0485/318.368 - brodpat@skynet.be - baslesmasques@msn.com<br />
• Jusqu’au 25 mars, lundi au vendredi 9h-12h, 14h-17h; samedi 14h-<br />
18h, à la Maison de la Mémoire, 2 rue des Sœurs Noires, à Mons, exposition<br />
“Matières et styles”, quatre sculpteurs. Entrée libre. Rens.: Gérard<br />
Bavay 0486/346.240.