télécharger - Le Journal Des Télécoms
télécharger - Le Journal Des Télécoms
télécharger - Le Journal Des Télécoms
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
JDT210-P18-19-InterviewOKAG:JDT 13/05/2010 19:35 Page 19<br />
question sur les fiches envoyées par<br />
nos adhérents. En 2009, les<br />
adhérents étaient peu nombreux à<br />
faire de le TVIP(pour le secteur<br />
hôtellier, notamment). Si on note à<br />
la fin de l’année 2010 une<br />
croissance sur cette activité, on<br />
aura une idée de la croissance<br />
que les actions de la Ficome ont<br />
généré.<br />
❚ De quelle manière<br />
comptez-vous aider les<br />
chefs d’entreprise au<br />
cours de votre deuxième<br />
mandat ?<br />
Grâce au Plan Innovation<br />
Progrès mis en place l’année dernière<br />
avec la DRIRE (Direction Régional de<br />
l’Industrie, de la Recherche et de<br />
l’Environnement) Ile-de-France, nous<br />
avons formé dix sociétés au marketing,<br />
au réaménagement de temps de travail<br />
et à la diversification de leur activité.<br />
Sur cette initiative, la DRIRE finançait<br />
50 % des dépenses, la Ficome 50 %<br />
et l’entreprise versait une participation<br />
symbolique. Nous avons continué sur<br />
le salon IP Convergence, à l’occasion<br />
duquel nous avons co-financé trois<br />
entreprises qui n’avaient jamais<br />
exposé. L’année prochaine, nous<br />
voulons en aider dix avec la DRIRE<br />
Alsace. <strong>Le</strong>s sociétés de 30 à 40<br />
personnes n’hésitent pas à envoyer<br />
quelqu’un. <strong>Le</strong>s petites sociétés, en<br />
revanche, composées de 4 à 5<br />
personnes, rechignent. <strong>Le</strong>s entreprises<br />
qui ont bénéficié de ces formations<br />
sont toutes contentes. <strong>Le</strong>s succès des<br />
DRIRE Ile-de-France et Alsace ont<br />
poussé la DRIRE Rhône-Alpes, qui<br />
était moins enthousiaste au départ.<br />
Notre objectif est de couvrir toute la<br />
France en 3 ans avec ce dispositif. <strong>Le</strong>s<br />
résultats sont là. Certaines sociétés<br />
ont été transformées. Nous avons<br />
insufflé une notion de long terme là où le moyen<br />
terme dominait. Nous avons également injecté une<br />
notion de marketing, un élément important pour<br />
lutter contre des ogres comme SFR et Orange.<br />
❚ Orange est désormais un acteur très<br />
présent dans le secteur des installateursintégrateurs.<br />
Comment l’expliquez-vous ?<br />
Avec le personnel, le nombre de commerciaux, et le<br />
nombre de techniciens qu’ils ont sur le terrain,<br />
aucune affaire n’échappe à Orange. On est tenté<br />
d’interroger l’Etat sur les raisons de cette<br />
hégémonie. D’autant plus que l’opérateur historique<br />
exerce des pressions sur ses clients professionnels<br />
et particuliers pour accélérer le basculement de la<br />
facturation papier vers la facturation en ligne et par<br />
prélèvement automatique. Orange fait sa loi. Pour<br />
les installateurs-intégrateurs qui veulent ouvrir une<br />
ligne chez Orange pour le compte de leurs clients<br />
sans être répertoriés, c’est la croix et la bannière.<br />
❚ Avez-vous déjà tenté de vous tourner vers<br />
les pouvoirs publics ?<br />
Nous avons déjà déposé une plainte auprès du<br />
Conseil d’Etat. L’institution a décidé de mettre sur<br />
pied une structure d’arbitrage réunissant<br />
notamment les responsables des ventes directes et<br />
indirectes, le service juridique de la Ficome et les<br />
responsables partenaires d’Orange. Un numéro vert<br />
pour les adhérents qui rencontrent des problèmes<br />
et un numéro rouge pour les réunions d’urgence<br />
entre Orange et la Ficome ont été mis en place. Via<br />
le numéro vert, Orange a enregistré 44 nouveaux<br />
installateurs en deux mois !<br />
Au début, le numéro rouge a bien fonctionné, puis,<br />
il n’y a plus eu de cas. Cela vient aussi du fait que<br />
beaucoup d’intégrateurs ne veulent pas se mettre à<br />
dos l’opérateur historique. Et pour cause. L’un de<br />
nos intégrateurs adhérents a indiqué que sur les 34<br />
salariés que comptait son entreprise, 32 travaillaient<br />
en sous-traitance pour France Telecom. En 2011,<br />
Orange va réduire le nombre de ses sous-traitants<br />
pour travailler avec les plus gros. Ce qui ne<br />
manquera pas d’occasionner des dégâts chez les<br />
intégrateurs. Ceux-là devront se diversifier.<br />
❚ Quel regard portez-vous sur cette<br />
tendance qui pousse les intégrateurs à<br />
proposer des services d’opérateur ?<br />
A Lyon, nous avons fait un atelier sur la marque<br />
blanche, avec un grand succès. On en a profité pour<br />
présenter Hub télécom. Je conseille deux choses.<br />
Première solution : nouer des partenariats forts avec<br />
un ou deux opérateurs et distribuer leurs produits.<br />
Soit, deuxième solution, devenir opérateur de<br />
marque blanche. Au niveau du SIP Trunking, je<br />
pense qu’il faut faire attention. Il y a les mauvais<br />
opérateurs et les bons. <strong>Le</strong>s mauvais sont la somme<br />
du rachat de différentes sociétés avec des<br />
technologies très différentes. <strong>Le</strong>s bons, qui ont<br />
grandi avec une technologie très couteuse peuvent<br />
faire des mises à jour logicielles en temps réel sans<br />
coupure sur le réseau. Il faut prendre le temps de<br />
choisir et de rencontrer son ou ses opérateurs.<br />
❚ <strong>Le</strong>s offres fibres de la part de gros et de<br />
petits opérateurs se multiplient. <strong>Le</strong> très haut<br />
débit peut-il être une opportunité pour les<br />
installateurs-intégrateurs ?<br />
<strong>Le</strong>s poseurs de fibre au niveau local son très<br />
nombreux. La valeur ajoutée pour l’intégrateur<br />
réside dans l’ajout de services à valeur ajoutée,<br />
notamment pour le maintien des personnes à<br />
domicile, l’univers médical et le télétravail à très<br />
haute performance. Demain, quand la fibre optique<br />
arrivera chez l’abonné, il sera important de<br />
développer des solutions pour, par exemple,<br />
surveiller une personne à la maison. La vidéo sur IP<br />
constitue un autre relais de croissance. Ces<br />
derniers temps, les actes de cambriolage ont très<br />
fortement progressé. <strong>Le</strong>s particuliers veulent eux<br />
aussi de la vidéo sur IP, tout comme les travailleurs<br />
isolés. Ça évite notamment de doubler les postes.<br />
<strong>Le</strong>s travailleurs sont géolocalisables. Pour les<br />
professions libérales, comme les médecins et les<br />
infirmières, le très haut débit et les solutions liées<br />
apportent une protection supplémentaire. Pour le<br />
transport routier, le camion et le chauffeur peuvent<br />
être localisés. Une intervention en temps réel est<br />
même possible. Il y a une grosse demande.<br />
❚ Ou en êtes-vous dans votre lutte contre le<br />
SAE (Service des achats de l’Etat) ?<br />
Depuis le mois de février, le ministère des<br />
Finances a freiné des quatre fers. Bercy a assuré<br />
que le SAE ne s’attaquerait pas aux métiers de la<br />
santé ni aux collectivités locales. C’est une belle<br />
victoire. <strong>Le</strong> secteur public représente tout de<br />
même 90 % du chiffre d’affaires de certains<br />
intégrateurs en région.<br />
❚ Quels sont les grands chantiers sur<br />
lesquels vous travaillez ?<br />
Trois chantiers vont nous occuper dans les<br />
prochains mois. <strong>Le</strong> premier, c’est<br />
l’accompagnement de Cisco dans le lancement<br />
d’une offre particulièrement dédiée au bas du<br />
marché, avec un système de certification décerné<br />
à l’entreprise et pas seulement à un ou deux<br />
salariés qui pouvaient ensuite partir ailleurs<br />
monnayer leurs nouvelles compétences. Cette<br />
« D’une manière générale, les gens savent que la Ficome<br />
est de retour. Pour deux raisons, notamment. La<br />
première réside dans notre rôle de syndicat, à ce titre,<br />
nous défendons les droits de nos affiliés. La seconde<br />
tient dans un mot : le business ».<br />
offre est présente sur le marché français depuis le<br />
mois de mai. Notre deuxième chantier consiste à<br />
faire venir dix entreprises à IP Convergence. La<br />
recherche est notre troisième chantier. Nous<br />
collaborons avec des éditeurs et des constructeurs<br />
qui vont s’implanter ou qui visent nos adhérents<br />
pour distribuer leurs technologies. C’est le cas de<br />
RIM [le fabricant du BlackBerry], qui souhaite<br />
placer notamment ses serveurs de messagerie<br />
dans les PME via nos adhérents. Dans ce but,<br />
nous avons travaillé avec les développeurs et les<br />
intégrateurs de RIM. Nous avons plusieurs autres<br />
dossiers en cours.<br />
❚ Comment voyez-vous l’évolution du<br />
marché dans son ensemble ?<br />
Nous avons été sur une pente de perte d’activité,<br />
synonyme de crise. Mais depuis le mois d’avril, il y<br />
a un frémissement. On voit ressortir les gros<br />
projets, et les acteurs du financement (comme GE<br />
Capital) ou de la logistique (TNT), qui sont en<br />
amont, donc en avance sur les cycles,<br />
recommencent à travailler avec le secteur, c’est la<br />
preuve d’un léger mieux. ■<br />
19 <strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des télécoms N°210 Juin 2010