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JDT210-P12-13-Equip PM PTI OKAG:Mise en page 1 12/05/2010 10:35 Page 12 Point marché équipements Par Hervé Reynaud Les solutions pour la Protection des Travailleurs Isolés : un marché d’avenir Bénéficiant d’un cadre législatif favorable, le marché des solutions de PTI (Protection du Travailleur Isolé) connaît une croissance régulière. Les terminaux dédiés doivent répondre à des exigences assez strictes et les entreprises sont de plus en plus réceptives au discours de professionnels du secteur. Explications. Le Code du Travail et le Code Pénal encadrent de plus en plus précisément la protection due aux personnes travaillant seules. En effet, en plus des articles concernés (notamment l’article R.237-10 du Code du Travail stipulant qu’un chef d’entreprise doit prendre les mesures nécessaires pour qu’aucun salarié ne travaille isolément sans pouvoir être secouru), la jurisprudence a progressivement enrichi l’environnement législatif. Ainsi, un jugement de la Cour de Cassation de 2008 a établi le fait qu’un salarié devait être considéré comme isolé dès lors qu’il ne se trouvait pas à portée de vue et d’ouïe d'une autre personne. Par conséquent, au regard de la loi, la notion de travailleurs isolés regroupe un nombre très important de personnes, ce qui explique le dynamisme du marché des solutions PTI, que l’on appelle d’ailleurs de plus en plus souvent DATI (Dispositifs d’Appels pour Travailleur Isolé). Nicolas Morel directeur adjoint de Magneta « Les réseaux GSM présentent l’avantage de proposer une couverture quasiment illimitée, c’est la raison pour laquelle le marché se tourne vers cette technologie » ■ La question clé des remontées d’alarme « Il y a une vraie croissance des solutions PTI depuis 2002-2003, avec une demande en hausse de la part des sociétés faisant travailler des ‘rondiers’ (personnes faisant es rondes), des vigiles et des professionnels nomades comme les livreurs ou les infirmiers par exemple », explique Mickael Steck, responsable des solutions de sécurité de l’intégrateur spécialisé Atelio. Concrètement, les dispositifs en question reposent sur l’équipement des travailleurs isolés par des terminaux destinés principalement à émettre des appels d’urgence de manière volontaire vers des numéros pré-enregistrés, en appuyant sur une touche d’alerte dédiée, mais aussi à émettre des alarmes de manière automatique dans différents cas de figure. En effet, les terminaux PTI sont équipés d’un accéléromètre capable de détecter la perte de verticalité (dans le cas d’une chute) et/ou l’absence de moumickael steck responsable des solutions de sécurité de l’intégrateur spécialisé Atelio « Il y a une vraie croissance des solutions PTI depuis 2002-2003, avec une demande en hausse de la part des sociétés faisant travailler des ‘rondiers’ (personnes faisant es rondes), des vigiles et des professionnels nomades comme les livreurs ou les infirmiers par exemple ». vements pendant un temps prédéfini. Les alarmes émises sont gérées par la l’entreprise utilisatrice elle-même, ou par une société de télésurveillance. « Toutefois, il y a quand un même un problème en matière de remontée d’alarmes », explique Mickael Steck, « en effet, les installateurs doivent proposer à leurs clients des télésurveilleurs, mais ces derniers commercialisent eux aussi des solutions PTI et peuvent par conséquent constituer une concurrence réelle pour les installateurs ». Dans ce contexte, Atelio a décidé de développer un serveur banalisé de remontées d’alarmes, qui se branche en Le Journal des télécoms N°210 Juin 2010 12

JDT210-P12-13-Equip PM PTI OKAG:Mise en page 1 12/05/2010 10:36 Page 13 amont sur toutes les solutions du marché. « Notre serveur XPTI sera lancé prochainement et sera une première nationale », souligne Mickael Steck. Il permettra aux entreprises de traiter en interne et de manière professionnelle les alarmes collectées. ■ Les solutions GSM de plus en plus présentes Le cœur de cible des DATI reste les sociétés de sécurité et les chauffeurs-livreurs, mais tous les secteurs d’activité peuvent être demandeurs, notamment dans l’industrie et les services (personnes seules sur un site industriel, techniciens de maintenance, jardiniers ou encore laborantins par exemple), mais aussi dans les administrations. « Nous connaissons une croissance à deux chiffres depuis le début des années 2000 », explique Nicolas Morel, directeur adjoint de Magneta, revendeur et intégrateur de solutions PTI, « la prise de conscience des entreprises est plus forte qu’auparavant ». D’un point de vue technologique, on retrouve aujourd’hui sur le marché de plus en plus de solutions utilisant les réseaux mobiles. En effet, il s’agit de terminaux (ou boîtiers) GPRS disposant d’une touche de secours, parfois de touches d’appels préprogrammées, et de la phonie permettant au service de télésurveillance d’entretenir un contact vocal avec le travailleur suite à un appel d’urgence. Mais on trouve aussi sur le marché des talkies-walkies, des émetteurs de radiomessagerie (en mode bip uniquement), et des téléphones DECT pour les usages à l’intérieur de bâtiments. « Les réseaux GSM présentent l’avantage de proposer une couverture quasiment illimitée, c’est la raison pour laquelle le marché se tourne vers cette technologie », explique Nicolas Morel. A tel point que les constructeurs commencent à réagir et proposent maintenant des terminaux dédiés au PTI, pour des coûts allant de 300 € à un peu plus de 1000 € l’unité (auxquels il faut ajouter éventuellement un abonnement d’environ 20 euros par mois pour la société de télésurveillance). « Il y a encore 3 ans, les terminaux étaient le plus souvent des mobiles classiques qui étaient modifiés par les intégrateurs afin d’y intégrer un accéléromètre notamment, ainsi que l’intelligence logicielle nécessaire », indique Nicolas Morel. Aujourd’hui, Funkwerk fait figure de leader parmi les fabricants, alors que Motorola est très présent sur les talkies-walkies, et qu’Ascom poursuit une activité importante sur les bipers. Magneta distribue pour sa part en exclusivité dans l’Hexagone les mobiles PTI de Geocentric, fabricant bien connu il y a quelques années sous le nom de Benefon. « Geocentric propose avec ses produits des logiciels de paramétrage permettant de personnaliser les diverses données de configuration des alarmes, comme les durées d’absence de mouvements ou les degrés d’inclinaison, ainsi que de nombreuses autres données », explique Nicolas Morel. Le Twig Protector est aujourd’hui le modèle phare de Geocentric. Il est adapté à la plupart des besoins, avec en plus la fonction GPS si nécessaire. ■ Marché en hausse, coûts en baisse De son côté, Funkwerk propose à la fois des terminaux mobiles et des terminaux DECT pour l’intérieur des bâtiments. « Mais en France, nous ne proposons que cette deuxième catégorie de produits puisque nous avons vendu notre activité sur les mobiles à une société Jean-Michel Portes responsable channel chez Funkwerk « Nos DECT sont parfois durcis et répondent aux normes IP40 (anti-poussière) et IP 65 (antihumidité), et nous proposons aussi la fonction de géolocalisation grâce à des bornes DECT que l’on place dans l’enceinte des bâtiments concernés ». suisse (Selsenmeer, ndlr) », explique Jean-Michel Portes, responsable channel. Les DECT conçus par Funkwerk sont des terminaux qui se connectent classiquement sur un PBX et disposent des mêmes fonctionnalités PTI que les mobiles. Le fabricant équipe notamment EDF pour ses centrales nucléaires et Airbus Industries. « Nos DECT sont parfois durcis et répondent aux normes IP40 (anti-poussière) et IP 65 (anti-humidité) », explique Jean-Michel Le tracking : pour plus de sécurité Plusieurs sociétés françaises interviennent sur le marché du PTI dans une approche de géolocalisation basée sur le tracking, ce qui constitue aujourd’hui un des axes de développement du marché. « Nous avons conçu un produit pour la géolocalisation des travailleurs, comportant un module GSM et un boîtier GPS », explique Thierry Boulissière, responsable de lignes de produits chez le fabricant Erco&Gener, « cette balise PTI intègre la fonction de perte de verticalité ». Baptisé Gentrack 23e ABO, cet équipement ressemble à un gros téléphone qui se porte à Portes, « et nous proposons aussi la fonction de géolocalisation grâce à des bornes DECT que l’on place dans l’enceinte des bâtiments concernés ». La principale offre de Funkwerk est aujourd’hui la gamme FC4, qui est déclinée en différentes versions. « Le marché allemand s’est développé avant le marché français », observe Jean-Michel Portes, « mais la croissance est maintenant là dans l’Hexagone et les coûts baissent ». ■ Thierry Boulissière, responsable de lignes de produits chez le fabricant Erco&Gener la ceinture. En mode tracking, il envoie la position de l’utilisateur à intervalles réguliers. L’intégrateur Geotek attaque lui aussi le marché PTI par la géolocalisation. Spécialisé dans des solutions destinées aux véhicules, il commercialise aujourd’hui des boîtiers pour la protection des personnes, toujours autour de son logiciel, Geoconnect. « Les solutions proposant du tracking, comme la nôtre, permettent de doubler la sécurité et de pallier éventuel un problème sur les envois d’alarmes PTI », explique Mireille Mathis, gérante de la société, « techniquement, nous pouvons mettre les deux fonctionnalités sur un même boîtier ou sur deux boîtiers différents ». 13 Le Journal des télécoms N°210 Juin 2010

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Point marché<br />

équipements<br />

Par Hervé Reynaud<br />

<strong>Le</strong>s solutions<br />

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Protection<br />

des Travailleurs<br />

Isolés : un marché<br />

d’avenir<br />

Bénéficiant d’un cadre législatif favorable, le marché des<br />

solutions de PTI (Protection du Travailleur Isolé) connaît<br />

une croissance régulière. <strong>Le</strong>s terminaux dédiés doivent<br />

répondre à des exigences assez strictes et les entreprises<br />

sont de plus en plus réceptives au discours de<br />

professionnels du secteur. Explications.<br />

<strong>Le</strong> Code du Travail et le Code Pénal<br />

encadrent de plus en plus précisément<br />

la protection due aux personnes<br />

travaillant seules. En effet,<br />

en plus des articles concernés (notamment<br />

l’article R.237-10 du Code du Travail stipulant<br />

qu’un chef d’entreprise doit prendre les mesures<br />

nécessaires pour qu’aucun salarié ne<br />

travaille isolément sans pouvoir être secouru),<br />

la jurisprudence a progressivement enrichi<br />

l’environnement législatif. Ainsi, un jugement<br />

de la Cour de Cassation de 2008 a établi le<br />

fait qu’un salarié devait être considéré comme<br />

isolé dès lors qu’il ne se trouvait pas à portée<br />

de vue et d’ouïe d'une autre personne. Par<br />

conséquent, au regard de la loi, la notion de<br />

travailleurs isolés regroupe un nombre très<br />

important de personnes, ce qui explique le dynamisme<br />

du marché des solutions PTI, que<br />

l’on appelle d’ailleurs de plus en plus souvent<br />

DATI (Dispositifs d’Appels pour Travailleur<br />

Isolé).<br />

Nicolas Morel<br />

directeur adjoint<br />

de Magneta<br />

« <strong>Le</strong>s réseaux<br />

GSM présentent<br />

l’avantage de<br />

proposer une<br />

couverture quasiment<br />

illimitée, c’est la raison pour<br />

laquelle le marché se tourne<br />

vers cette technologie »<br />

■ La question clé des<br />

remontées d’alarme<br />

« Il y a une vraie croissance des solutions PTI<br />

depuis 2002-2003, avec une demande en<br />

hausse de la part des sociétés faisant travailler<br />

des ‘rondiers’ (personnes faisant es<br />

rondes), des vigiles et des professionnels nomades<br />

comme les livreurs ou les infirmiers par<br />

exemple », explique Mickael Steck, responsable<br />

des solutions de sécurité de l’intégrateur<br />

spécialisé Atelio. Concrètement, les dispositifs<br />

en question reposent sur l’équipement des<br />

travailleurs isolés par des terminaux destinés<br />

principalement à émettre des appels d’urgence<br />

de manière volontaire vers des numéros<br />

pré-enregistrés, en appuyant sur une<br />

touche d’alerte dédiée, mais aussi à émettre<br />

des alarmes de manière automatique dans<br />

différents cas de figure. En effet, les terminaux<br />

PTI sont équipés d’un accéléromètre capable<br />

de détecter la perte de verticalité (dans<br />

le cas d’une chute) et/ou l’absence de moumickael<br />

steck<br />

responsable des solutions de sécurité de l’intégrateur spécialisé Atelio<br />

« Il y a une vraie croissance des solutions PTI<br />

depuis 2002-2003, avec une demande en hausse<br />

de la part des sociétés faisant travailler des<br />

‘rondiers’ (personnes faisant es rondes), des<br />

vigiles et des professionnels nomades comme les<br />

livreurs ou les infirmiers par exemple ».<br />

vements pendant un temps prédéfini. <strong>Le</strong>s<br />

alarmes émises sont gérées par la l’entreprise<br />

utilisatrice elle-même, ou par une société de<br />

télésurveillance. « Toutefois, il y a quand un<br />

même un problème en matière de remontée<br />

d’alarmes », explique Mickael Steck, « en<br />

effet, les installateurs doivent proposer à<br />

leurs clients des télésurveilleurs, mais ces<br />

derniers commercialisent eux aussi des solutions<br />

PTI et peuvent par conséquent constituer<br />

une concurrence réelle pour les<br />

installateurs ». Dans ce contexte, Atelio a<br />

décidé de développer un serveur banalisé de<br />

remontées d’alarmes, qui se branche en<br />

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